En Israël et Palestine, les populations otages de la guerre

Re: En Israël et Palestine, les populations otages de la guerre

Messagede Specifix le Dim 23 Déc 2012 13:04

Je suis bien conscient que ce que j'ai écrit le 22 à 13h00 est un peu vague. D'accord.
Cela n'empêche pas que quand on est libertaire, on ne prend pas parti pour un Etat, fut ce-t-il palestinien.
Aucun Etat ne vaut la peine qu'on se batte pour lui. Si tu penses le contraire, c'est que tu n'es pas anarchiste.

Certainement existe-t-il des ressorts géopolitiques, et géostratégiques, au conflit palestino-israélien. Ces raisons géopolitiques reflètent, uniquement, des rivalités et des conflits entre possédants; elles n'appartiennent pas au peuple.
Ces rivalités ne doivent pas occulter les autres lignes de fractures qui existent dans la société, et qui sont, elles, non seulement bien réelles, mais sont, aussi, les vrais ressorts du pouvoir des possédants (ressorts sans lesquels, les possédants ne pourraient rien).
De part et d'autre, ces rivalités entre "puissants" entretiennent une oppression maximale sur les couches défavorisées de la population à laquelle ils demandent, toujours, de se sacrifier au nom d'un nationalisme qui, au bout du compte, ressemble à tous les autres nationalismes.
Les nationalismes se nourrissent mutuellement. Et, une lutte de libération nationale ne poursuit, jamais, un but d'émancipation.
De plus, ton discours envers les palestiniens est empreint d'un victimisme qui ne reflète, ni plus, ni moins, que la confusion habituelle qui règne chez les gauchistes.
Dans chaque "camp", il existe des initiatives populaires qui veulent mettre fin au conflit dont les ressorts sociaux n'échappent ni aux palestiniens du peuple, ni aux israéliens du peuple. Israël n'est pas l'ennemi des seuls palestiniens, mais, aussi, des prolétaires israéliens, et vice-versa pour les dirigeants palestiniens.
Le problème palestino-israélien ressemble à tous les autres problèmes qui existent sur la planète, même si des particularités locales existent.
Ce sont des problèmes de rivalités ou conflits de pouvoir entre possédants. Partout, des pouvoirs existent qui n'ont, tous, comme seul objectif que de s'étendre et se renforcer, aussi bien géographiquement que socialement.

Autre point qu'il me paraît important d'aborder, c'est que le complexe militaro-industriel qui dirige israël vit de la guerre; pour un arrêt des hostilités, il exigera des compensations politiques substancielles. Avec un arrêt de la guerre, tout le monde s'attendra, logiquement, à une véritable amélioration de la situation. Quelle sera la réaction des populations lorsqu'elles s'apercevront de la réalité qui les attend ? ...
De plus, ce conflit est un terrain idéal pour le développement et les essais des armes modernes, des nouvelles techniques de combat, de harcèlement, de contrôle de populations, en termes militaires, de renseignements, d'espionnage, etc ...

Il y a, également, sur ce forum, quelque part, une vidéo où l'on voit un dignitaire religieux, venant du proche-orient, reçu par des dignitaires nazis. Cela démontre(est-il besoin de le dire ?) que les puissants étaient, déjà, présents dans la région "avant" le conflit palestino-israélien, et qu'une alliance avec le régime de hitler n'avait pas d'autre but que de favoriser leur propre impérialisme. C'est en jouant sur la fibre religieuse (très d'actualité, d'ailleurs) que les puissants, de part et d'autre, manipulent avec, plus ou moins de succès, "leurs" populations. Donc, je pense qu'il faut arrêter d'être naïf.
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Re: En Israël et Palestine, les populations otages de la guerre

Messagede baboeuf le Jeu 27 Déc 2012 19:56

si toi aussi tu te met à donner les appellations d’origine contrôlée "anarchiste".............
on peut se mentir et travestir la réalité pour que le discours binaire faussement universel donne la solution à tout les conflits.
sauf qu'en israel, les prolos vivent correctement grâce à l’impérialisme israélien.
le jour ou il faudra partager les ressources, ça risque de faire tout drôle à certains.
il faut pas tout faire passer à travers le prisme antifa anarcho ecolo d'europe de l'ouest.
les tibétains, tu vas leur dire à eux aussi de lutter contre le clergé bouddhiste, les patrons tibétains et de s'allier aux prolos chinois, que leur lutte de libération est une chimère ?
et les résistants français? eux aussi auraient du chercher à abattre leurs patrons, gouvernants, frontières, faire ami ami avec les prolos allemands au lieu de se battre pour la France libre?
non, franchement, ça devient ridicule tant ces beaux discours sont coupées des réalités.
etre libertaire ne veut pas dire planer à dix milles. .
quand au grand mufti de Jérusalem, il s'est allié aux nazis parce que seule l'Allemagne lui offrait du soutien et une reconnaissance. c’était un oncle à arafat. .
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Re: En Israël et Palestine, les populations otages de la guerre

Messagede René le Jeu 27 Déc 2012 23:00

Réponse au texte du CCI : « En Israël et Palestine, les populations otages de la guerre »

C’est une constante dans la rhétorique du CCI de tout analyser en terme de « crise du capitalisme » et de « crise de l’impérialisme ». Non pas que le capitalisme et l’impérialisme ne soient pas en « crise » (j’aimerais bien savoir à quel moment ils n’ont pas été en crise) mais lorsque des conflits apparaissent, mettre systématiquement sur le dos du seul « capitalisme » les causes de ces conflits est une façon commode d’éviter de réellement analyser la situation. Dans le cas du texte du CCI, cela permet de masquer des positions insidueusement pro-israéliennes derrière un discours apparemment radical. Le CCI ne fait rien d’autre que ce que fait la presse bourgeoise : renvoyer les protagonistes du conflit dos à dos.
C’est ce qui apparaît clairement lorsqu’on lit que « la menace de paralysie qui saisit Gaza commence aussi à se faire sentir dans les principales villes israéliennes », et que « les deux populations sont tenues en otage par les arsenaux militaires opposés et qui dominent Israël et la Palestine. » Mettre dos à dos les « arsenaux militaires » palestiniens, ou ceux de certains groupes fondamentalistes palestiniens plus précisément, et les arsenaux militaires israéliens, qui incluent plus d’une centaine de bombes atomiques, ça a quelque chose de franchement grotesque. Il est clair que les deux populations ne sont pas « otages » de la même manière.
De même, lorsqu’on lit ceci : « Les deux populations sont victimes d’une situation de guerre permanente – non seulement sous la forme de roquettes et de bombes, mais aussi en étant appelées à soutenir le poids grandissant d’une économie plombée par les besoins de la guerre » : on a l’impression d’avoir affaire à deux puissances étatiques en guerre, deux puissances étatiques de force équivalente.
Certes, l’article reconnaît que « comparé au feu guerrier déclenché par l’Etat israélien, les capacités militaires du Hamas et des autres groupes djihadistes radicaux de Gaza sont dérisoires ». Mais en nous déclarant aussitôt après que « trois résidents d’un bloc d’immeubles ont été tués par un missile venant de Gaza » (comparés aux 1500 morts palestiniens suite aux bombardements israéliens de 2008), le CCI établit une sorte d’équivalence, d’autant que, nous dit-on, « Tel-Aviv et Jérusalem également sont à présent à leur portée » (des missiles palestiniens). Bref, grâce à la « crise du capitalisme » et à la « crise de l’impérialisme », les habitants de Gaza et les Israéliens sont confrontés aux mêmes problèmes, à des problèmes de même nature. C’est absurde.
Les camarades du CCI n’ont décidément pas le sens des proportions. Il en résulte donc que « la menace de paralysie qui saisit Gaza commence aussi à se faire sentir dans les principales villes israéliennes ». Egalité partout, en somme. La bande de Gaza régulièrement rasée par les bombes est à mettre en regard de Ashdod « où trois résidents d’un bloc d’immeubles ont été tués par un missile venant de Gaza ». De même que le nazisme et la démocratie représentative sont deux régimes équivalents, de simples variantes du capitalisme, de même les trois résidents d’un bloc d’immeuble en Israël et les innombrables victimes des bombardements israéliens à Gaza sont les victimes équivalentes de l’« impérialisme » et du « capitalisme ».
Le problème ne viendrait donc pas, selon le CCI, du fait qu’Israël a le rôle de puissance occupante, mais de ce que Israël et les Palestiniens sont également soumis au système capitaliste. Encore une fois, tout le monde est renvoyé dos à dos.

Le renvoi dos à dos des deux parties est sans doute encore plus évident lorsqu’on aborde les questions économiques :

On lit dans le texte du CCI :
« La crise économique mondiale contraint aujourd’hui la classe dominante israélienne et palestinienne à mettre en place de nouvelles mesures de restrictions du niveau de vie, à augmenter les prix des produits de première nécessité. »


On a l’impression que les capitalistes israéliens et palestiniens sont confrontés aux mêmes problèmes de mise en place de « nouvelles mesures de restrictions du niveau de vie ». C’est absurde. Dans la bande de Gaza, il n’y a pas de « niveau de vie », plus précisément le niveau de vie est à peine au-dessus de celui de la survie. Les pêcheurs palestiniens avaient le droit de pêcher sur une bande de mer extrêmement étroite, surveillée par la marine israélienne. Cette bande a récemment été un peu agrandie. Un blocus frappe la bande de Gaza, mais pas depuis que les intégristes sont aux commandes, depuis toujours. L’activité économique palestinienne est totalement contrôlée par Israël, qui prend bien garde qu’elle ne puisse pas concurrencer celle d’Israël. C’est pas demain que vous mangerez des oranges estampillées « Produce of Palestine ».

Les mécanismes par lesquels les autorités israéliennes ont, dans le passé, assujetti l'économie palestinienne ont été excessivement complexes et relevaient d'une perversité difficilement imaginable. Le contrôle de l'occupant s'exerçait sur ce qui pouvait ou ne pouvait pas être produit, vendu, distribué, planté ou transporté. L'économie palestinienne reste encore largement la vassale d'Israël aujourd'hui. Les entraves restreignant la liberté de l'économie palestinienne sont pratiquement toutes maintenues. L'occupation israélienne a coûté à l'économie palestinienne cinq milliards d'euros en 2010, l'équivalent de près de la moitié de la croissance des Territoires palestiniens, soit 84,9% du PIB total palestinien, selon un rapport préparé par le ministère palestinien de l'Economie et un institut de recherches économique de Jérusalem. « En d'autres termes, si les Palestiniens n'avaient pas été soumis à l'occupation israélienne, la taille de leur économie aurait presque doublé », souligne le document. Ce rapport accuse au premier chef le blocus de la bande de Gaza, les restrictions sur l'eau et le manque d'accès des Palestiniens aux ressources naturelles, comme la mer Morte et les carrières. Il s’agit donc bien d’une économie dominée (celle des territoires palestiniens) par une puissance dominante (Israël).
Les rapports économiques entre Israël et les territoires palestiniens ne relèvent pas de rapports qui pourraient exister entre deux régimes capitalistes, ce sont des rapports de type colonial, et on sait qui est le colonisateur.
Qu’il y ait une classe dominante palestinienne ne fait pas de doute. Arafat lui-même en faisait partie. Qu’elle profite outrageusement de la situation (les entreprises de BTP palestiniennes se font du beurre en construisant les habitations des Israéliens dans les colonies, par exemple). Mais comparer la classe dominante israélienne avec son homologue palestinienne a quelque chose de grotesque, encore une fois.

On peut certes plaindre les Israéliens confrontés au prix des logements qui ont grimpé (« En Israël, l’an dernier, le prix déjà élevé des logements a été une des étincelles qui a allumé le mouvement de protestation qui a pris la forme de manifestations massives »), mais là encore il y a une invraisemblable disproportion entre les situations dans les deux camps.
Et nos camarades du CCI semblent oublier que des dizaines de milliers de familles appartenant aux couches les plus modestes de la population israélienne ont été encouragées, par des mesures fiscales et sociales, des loyers plus bas, etc., à se loger dans les colonies de peuplement des territoires occupés. Les motivations des colons sont d’ailleurs rarement religieuses ou idéologiques : en effet, des prix nettement inférieurs, des incitations pécuniaires encouragent de nombreuses familles à s'installer dans les colonies, car elles y bénéficient de logements nettement plus spacieux et de conditions de vie nettement supérieures à celles qu'elles auraient à l'intérieur de la ligne verte.
Or on continue aujourd’hui de construire dans ces colonies de peuplement ! Croit-on vraiment que ces familles modestes installées dans des immeubles construits illégalement sur le territoire palestinien ont les « mêmes intérêts » que les Palestiniens qui ont été expulsés de leurs terres et de leurs maisons pour construire ces immeubles et pour assurer une « zone de sécurité » aux occupants juifs ? A Hébron, par exemple, 450 fanatiques juifs au milieu d'une ville de 120 000 Palestiniens occupaient, avec la « zone de sécurité », pratiquement 20% de la surface de la ville
On ne peut donc pas réduire les mouvements de revendication économique et sociale des populations israélienne et palestinienne au simple constat de « l’impossibilité grandissante de vivre dans un système capitaliste profondément en crise », même avec les réserves émises concernant « les différences de niveau de vie entre les populations israélienne et palestinienne ». Parce que si Israéliens et Palestiniens sont les uns et les autres assujettis au système capitaliste – c’est là une tautologie – la population palestinienne est politiquement, économiquement, socialement, idéologiquement dominée par l’Etat d’Israël, domination à laquelle participent, même involontairement (mais pas toujours, loin s’en faut) les citoyens israéliens. Un peu de la même manière que la classe ouvrière des pays colonisateurs profitait des effets collatéraux de la domination exercée par leurs Etats à l’encontre des populations des pays colonisés.

Ce qui me fait penser à une interview que j’avais faite d’Arna Meir Khamis en 1991, dans laquelle elle disait notamment :

« La terreur qui fut utilisée ou subie par les Palestiniens est la terreur israélienne ; il n'y a pas de pire terreur que l'occupation, et il n'y a pas de pire occupation que l'occupation israélienne. Aussi l'Intifada est une réaction de chaque individu, enfant, femme, intellectuel, ouvrier qui représente un cri : partez, nous ne pouvons plus vous supporter, Israéliens, au niveau humain le plus élémentaire. » (Israël-Palestine, Mondialisation et micro-nationalismes, Acratie, 1998, Annexe II.)


Ce que dit Arna date certes un peu, mais il faudrait être naïf pour imaginer que le rejet viscéral que la majorité des Palestiniens ressent envers les Israéliens a pu diminuer. Ce n’est donc pas demain que la masse des Israéliens et des Palestiniens vont se donner la main parce qu’ils auront acquis une « compréhension grandissante qu’ils ont les mêmes intérêts ». Pour ça, vu le passif, il faudra des générations.

Je ne vois pas très bien ce que nos camarades conseillistes veulent dire lorsqu’ils écrivent : « Petites ou grandes, toutes les nations sont impérialistes » sinon que, une fois de plus, on renvoie tout le monde dos à dos, ce qui dans cette circonstance équivaut à prendre nettement position en faveur de la politique israélienne. Est-ce que la « nation » palestinienne est impérialiste ? Peut-être qu’en d’autres circonstances elle le serait, mais pour l’heure ce n’est pas franchement comme ça que je la définirais. C’est vraiment n’importe quoi. J’avais plutôt tendance à penser que l’impérialisme était le fait d’un système économique dominant s’appuyant sur un Etat. Plusieurs impérialismes peuvent évidemment se concurrencer et se combattre. Mais je ne dirais pas que le conflit israélo-palestinien résulte de l’antagonisme entre l’« impérialisme » israélien et l’« impérialisme palestinien ». Tout au plus peut-on dire que la politique israélienne s’inscrit dans une relation impérialiste complexe avec l’impérialisme US, et que certains groupes palestiniens (mais en aucun cas l’« Autorité palestinienne ») tentent de s’intégrer dans un réseau d’alliances merdiques avec l’Iran entre autres, qui finira par leur péter à la gueule. Mais dire qu’une nation est « impérialiste » n’a pas beaucoup de sens, sans parler qu’avec ça il faudrait s’entendre sur ce qu’on met derrière le mot « nation ».
La rhétorique pseudo-matérialiste du CCI consiste à reprendre des concepts rabâchés et à les appliquer à toutes les circonstances, ce qui donne à leur discours cet aspect stéréotypé si caractéristique, ce qui donne aussi l’impression qu’on lit tout le temps le même texte. N'en déplaise au CCI, on ne peut analyser la société israélienne et la société palestinienne en faisant comme si elles étaient équivalentes, en ayant recours aux mêmes critères de référence, parce que la première domine l'autre à tous les niveaux: refuser de voir cela, c'est renvoyer les deux protagonistes du conflit dos à dos, c'est s'aligner sur les médias bourgeois qui refusent eux aussi de reconnaître qu'il y a un occupant et un occupé.

R.

(À suivre [si j’ai le temps] : « A propos de la “classe ouvrière” israélienne »)
René
 
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Re: En Israël et Palestine, les populations otages de la guerre

Messagede bajotierra le Ven 28 Déc 2012 16:05

salut ,

ce qui me semble important pour lutter contre les guerres ce n'est pas de dire c'est comme-ci ou c'est comme- ça , ce qui revient au final a les justifier si on ne parle que de cela , et encore moins d' affirmer que les pacifistes sont des rêveurs

au contraire j'insisterai sur ce qui semble non factuel , sur ce qui n'est pas et qui devrait pourtant être , ce qui est impossible , aujourdhui ...

j'insisterai par exemple pour dire que des exemples de fraternisation ont déjà existé par le passé, et dans d'autres guerres et dans des guerres où le passif était aussi important voire plus , et que ces fraternisations ont fait trembler le pouvoir et des deux côtés du champ de bataille , ce fut le cas dans les tranchées de 14-18 entre français et allemands et ce après des siècles de luttes frontaliéres , alors pourquoi cela ne serait il pas possible aprés 70 ans de conflit israelo-palestinien ? qu'est ce qui empêche les populations de fraterniser ?

rené, tu nous parles d'un "rejet visceral"

mais il faudrait être naïf pour imaginer que le rejet viscéral que la majorité des Palestiniens ressent envers les Israéliens a pu diminuer


oui , certes il faut bien cela pour que des personnes se ceignent la taille d'explosif pour faire exploser un bus scolaire , oui mais depuis quand la haine entre être humains doit elle être appréhéndée chez les pacifistes de façon structurelle et non comme la conséquence d'un systéme politique ?

Edit/ a voir un trés bon documentaire sur ce sujet de la haine et des populations victimes de cette haine

synopsis de l'Attentat
Le 4 septembre 1997, trois jeunes Palestiniens originaires d'un même village de Cisjordanie commettent l’attentat-suicide de la rue Ben Yehuda, causant la mort d'une vingtaine d'Israéliens, dont trois adolescentes. Ce drame nous est présenté sous l'angle des destinées croisées de ces jeunes Israéliens et Palestiniens dont le sang s'est mêlé sur le trottoir de l'horreur. Leurs familles ont accepté d’y participer, ensemble, d’une même voix, transgressant ainsi les lois du conflit pour comprendre la souffrance de l'autre.

article libé
http://www.liberation.fr/culture/010128 ... one-bitton

Ce n'est qu'un hasard. Les hommes-bombes ont frappé ce jour-là des familles qui reconnaissent le droit des Palestiniens à un Etat. Ils ont tué notamment deux lycéennes qui flânaient devant les vitrines de la principale artère piétonne de Jérusalem, Smadar et Sivane. La première est la petite-fille du général Matti Peled, l'organisateur des premiers contacts secrets avec l'OLP. La seconde est la fille de Marc Zarka, un médecin proche du mouvement pacifiste Meretz. Nourit, la mère de Smadar, évoque «une tragédie grecque» et se déclare «trahie» par ses dirigeants et par la terre même d'où a pu naître une telle barbarie. Marc Zarka, devant un portrait de Sivane, déclare: «C'est comme un soldat tombé à la guerre, sauf que cette mort ne sert à rien.»

Par un effet de miroir saisissant, les Palestiniens ne cherchent pas davantage à excuser l'inexcusable que les Israéliens ne crient vengeance. Simone Bitton y voit la base d'un échange, si modeste soit-il, la possibilité d'une empathie réciproque.
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Re: En Israël et Palestine, les populations otages de la guerre

Messagede René le Ven 28 Déc 2012 18:49

Bien sûr qu'il y a des exemples, nombreux même, de fraternisation, de collaboration, des associations dans lesquelles Palestiniens et Israéliens militent ensemble. Tout cela est extrêmement positif et ne peut pas être mis de côté. Arna Mer Khamis, que j'ai citée, était une Juive née en Galilée en 1932. Elle avait fondé une association, "In Defense of Children Under Occupation", dans laquelle elle tentait de pallier les déficiences du système éducatif en créant des maisons pour enfants, en formant des jeunes femmes à des méthodes
éducatives pour encadrer les enfants (Arna est décédée en 1995). Il y a beaucoup d'exemples.
Mais la guerre de 14-18 ne s'est pas terminée parce qu'il y avait des fraternisations, et les exemples de désobéissance en 1917, qui ont abouti à des exécutions, n'ont pas été provoqués par le refus de la guerre mais parce que les soldats ne voulaient pas être envoyés au casse-pipe pour rien, c'était un mouvement s'opposant à l'incompétence de la hiérarchie.

On peut se féliciter des exemples de coopération, de fraternisation entre Palestiniens et Israéliens, mais la question reste de savoir : Est-ce que les Israéliens vont continuer à se réserver le monopole de l’usage de l’eau ? Est-ce qu’ils vont permettre aux Palestiniens de Cisjordanie d’accéder à l’eau du Jourdain ? Est-ce qu’ils vont se retirer des territoires qu’ils occupent ? Est-ce qu’ils vont rendre à l’économie palestinienne la possibilité de se développer sans les entraves que l’Etat d’Israël y apportent ? etc.
On ne peut pas se limiter à « insister sur ce qui semble non factuel ».

Dans une hypothèse idéale on aimerait évidemment voir les deux populations fraterniser et vivre ensemble, et tout le monde serait heureux, et toute cette sorte de chose. Le problème est que des dizaines d’années d’occupation créent de cicatrices. La famille du paysan à qui on a fait signer un document rédigé en hébreu qu’il ne comprend pas, et qui le dépossède de sa terre, ne risque pas d’oublier. Celle du paysan qui travaille comme ouvrier agricole sur la terre dont il a été expulsé non plus. Etc.

En 1969, Moshé Dayan déclara aux étudiants de l’Institut de technologie israélien :
«Nous sommes arrivés ici dans un pays peuplé d’Arabes, et nous construisons ici un Etat hébreu, juif. A la place des villages arabes, nous avons établi des villages juifs. Vous ne connaissez même pas le nom de ces villages et je ne vous le reproche pas, car les livres de géographie correspondants n’existent plus. Et non seulement les livres, mais les villages n’existent plus (...) Il n’y a pas une seule implantation de colons qui n’ait été faite sur les lieux d’un ex-village arabe.» (Moshe Dayan, Ha’aretz, 4 avril 1969.)


Dayan n’avait pas tout à fait raison, car si les livres de géographie ne sont plus accessibles aux étudiants israéliens, les Palestiniens expulsés se regroupent dans les camps de réfugiés par communauté villageoise, et aujourd’hui encore, plusieurs générations après, les jeunes Palestiniens savent très bien de quel village ils sont originaires.
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Re: En Israël et Palestine, les populations otages de la guerre

Messagede René le Dim 30 Déc 2012 13:13

Objectif : expulser les Palestiniens

Source : « Le mur : vers un régime d’apartheid pour les Palestiniens)
http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/LE_MUR_A5.pdf

La guerre de 1948 allait montrer de façon évidente que l’objectif des sionistes était d’obtenir l’expulsion de la population palestinienne. L’expulsion de plus d’un million de Palestiniens, en 1948 et en 1967, n’a pas été le simple résultat malheureux de la guerre mais celui d’une volonté délibérée. Les Palestiniens eux-mêmes ont très peu participé aux combats qui se sont déroulés entre le vote de la résolution 181 créant un Etat palestinien et un Etat juif (29 novembre 1947) et la proclamation de l'indépendance d'Israël (14 mai 1948). David Ben Gourion lui-même le reconnaît : « Les masses paysannes [palestiniennes] ne participèrent pas aux émeutes » écrit-il le 15 décembre 1947. Trois mois plus tard il écrit de nouveau : « Les Arabes [palestiniens] dans leur grande majorité ne cherchent pas la guerre avec nous. »

Dans certaines régions, les chefs arabes avaient signé des pactes avec leurs voisins Juifs pour éviter une conflagration générale. [Note. Yoram Nimrod, Rencontre au carrefour – Juifs et Arabes en Palestine pendant les dernières générations (en hébreu), université de Haïfa, 1984, p. 91.] Or l'armée clandestine juive (Haganah) et les groupes terroristes juifs d'extrême droite (l'Irgoun de Menahem Begin et le groupe Stern) menèrent une stratégie de conquête : Ben Gourion écrit ainsi dans son journal au début de 1948 : « Au cours de l'assaut, nous devons être prêts à porter le coup décisif, à savoir : détruire l'agglomération ou bien expulser ses habitants pour prendre leur place. » (Y. Nimrod, op. cit. p. 92.) Le village palestinien de Deir-Yassine, dans la banlieue de Jérusalem, avait passé un pacte de non-agression avec le village juif de Guivat-Chaoul. Il fut attaqué par le groupe Stern et l'Irgoun le 10 avril 1948 : 254 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, furent massacrées. D'autres « hauts faits d'armes » restent inaccessibles aux chercheurs, parce que leur divulgation porterait atteinte à l'intérêt national.

C'est le cas de plusieurs massacres commis en 1948, au sujet desquels un journaliste du Jerusalem Post voulait, en octobre 1986, consulter les archives. Un certain nombre de dossiers détenus par les archives d'Etat, tels que « Expulsion des habitants », « Transfert des habitants », « Destruction des villages arabes » sont interdits à la consultation, constate Tom Segev (Jerusalem Post, 30 mai 1985). D'autres massacres commencent à être connus, comme ceux, commis en octobre 1948, de Nasr-ed-Dine près de Tibériade et de Douaima près d'Hébron, où des journalistes de Hadashot ont découvert une fosse commune contenant un nombre indéterminé – plusieurs centaines, selon l'ancien maire du village – de corps de villageois abattus par des militaires du 89e bataillon. (Cf. Hadashot 24 et 26 août 1984.)

Ces massacres avaient pour but évident de terroriser la population et de l'inciter à fuir : « ...les chefs juifs locaux répandirent des rumeurs selon lesquelles ils attendraient d'importants renforts pour se lancer à l'assaut des villages arabes. Ils ajoutaient un “bon conseil” : partez dès maintenant. Résultat : des dizaines de milliers de paysans prirent la fuite. » [Note. Amnon Kapeliouk, « 1947-1949 : l'exode provoqué des Palestiniens », Le Monde diplomatique, décembre 1986.]
De 1951 à 1956, les massacres – désignés sous le terme d'« opérations punitives » — continuèrent contre des villages palestiniens à Gaza et en Jordanie. Le plus connu est celui perpétré par le bataillon 101, dans le village de Kybia, le 12 octobre 1953, où quarante-six civils furent assassinés chez eux en pleine nuit. L'historien Benny Morris révèle que Ben Gourion lui-même supervisait ces opérations, et qu'il fit maquiller la tuerie de Kybia en « vengeance privée » de citoyens israéliens.

Mais, quel que soit leur nombre, les massacres commis par l'armée ou par des groupes armés « dissidents » peuvent laisser subsister un doute sur la volonté politique des autorités juives de vider le territoire de ses habitants palestiniens. Le doute disparaît à la lecture de certaines archives. Tom Seguev révèle que Ben Gourion, dans les années 30, évoqua le « transfert », c'est-à-dire l'expulsion massive des Palestiniens, mais qu'il avertit ses compagnons de ne pas en parler en public. [Note. Selon Tom Segev, Haaretz, Tel-Aviv, cité par Courrier international, 10-16 novembre 1994.]

Une note trouvée dans les archives du ministère des Affaires étrangères, alors dirigé par Moshé Sharett, précisait : « Les réfugiés trouveront leur place dans la diaspora. Grâce à la sélection naturelle, certains résisteront, d'autres non (...). La majorité deviendra un rebut du genre humain et se fondra dans les couches les plus pauvres du monde arabe. » [Note. Archives de l'Etat, ministère des Affaires étrangères, dossiers « Réfugiés », n° 2444/19.]
Le journal Hadashot du 11 janvier 1985 évoque le « Plan D » préparé par le colonel Igal Yadin en mars 1948, qui prévoyait la destruction des villages qu'on ne pouvait occuper, l'occupation de la localité suivie de l'expulsion de sa population.

Il n'est cependant pas nécessaire de consulter les archives pour se convaincre de la volonté délibérée d'une grande partie des couches dirigeantes et de la population de « transférer » les Palestiniens : c'est un débat ouvert qui revient fréquemment dans les médias israéliens. Le seul frein à la mise en place d'une telle politique se trouve dans l'impact qu'elle aurait sur le plan international. On peut considérer que l’expulsion de 415 Palestiniens à l’initiative d’Yitzhak Rabin, en décembre 1992, dans le no man’s land du Sud Liban, pour le meurtre du sergent Nissim Toledano, était moins une mesure de punition qu’une tentative de tester l’opinion internationale.

Ainsi, dans le journal d’une école qui est une pépinière d’officiers pour l’armée, le lycée Réali, un élève écrivit en avril 1978 un article sur le thème : « La défense de l'Etat dans une perspective lointaine » :

« Au cas où l'ennemi attaquerait, il est parfois nécessaire de reculer de 10 ou 20 kilomètres pour s'organiser. Mais notre contrôle de l'espace de Judée, Samarie et la Bande de Gaza pourrait nous causer des ennuis sous forme de plus d'un million de terroristes que les médias nous présentent comme le problème palestinien. Ces terroristes, au lieu d'être une ligne de défense, seraient utilisés comme tête de pont par les attaquants. Même en temps de paix, ces Arabes présentent un danger important pour l'Etat, car la démocratie exige que les dominateurs soient aussi démographiquement majoritaires (sic). La solution à ces problèmes est relativement simple : expulser tous les Arabes des territoires occupés vers les pays arabes, même si ces pays refusent de les accueillir, et massacrer ceux qui ne veulent pas partir. Le seul facteur qui nous empêche de le faire est l'opinion publique mondiale. Mais un tel refoulement pourrait être réalisé lors d'une période qui ne dressera pas contre nous le monde entier. » (Donevitz - Haaretz, 31 décembre 1982)


On peut supposer que cet article reflétait un large consensus dans la mesure où il ne suscita pas de réaction de la direction de la rédaction, ni des lecteurs.

Effectivement, la seule chose qui a empêché la mise en oeuvre de ce plan a été le contexte international. Selon ce plan, les Palestiniens devaient s’installer dans les Etats avoisinants et se fondre dans leur population, autrement dit disparaître en tant que Palestiniens. Les dirigeants israéliens ont continué sans défection à envisager la solution du « transfert » et à attendre que les conditions soient favorables pour la mettre en oeuvre. Des plans étaient constamment étudiés, pouvant être appliqués au moment opportun.

Deux ans avant la Guerre du Liban, Aharon Yariv, ancien chef du service de renseignements de l'armée, déclarait lors d'une conférence donnée au printemps de 1980 : « Certaines personnalités parlent d'expulser entre 700 et 800 000 Palestiniens au cas d'une nouvelle guerre. Des mesures ont été prises pour sa réalisation » (Peretz Kidron, Middle East International, 24 octobre 1980.) Cette politique d’expulsion implique évidemment une situation de guerre permanente et indéfinie. La guerre est une nécessité organique liée à la survie d’Israël. Shiloah Tzvi, un ancien du kibboutz de Houlda, était un chaud partisan du « transfert » des Palestiniens hors d’Israël. Il écrivit un livre, Un grand pays pour un grand peuple, dans lequel il exposait ses vues. Ce « transfert » ne pouvant se faire en temps de paix, à cause des pressions internationales, il préconisait de créer les « conditions naturelles pour l’expulsion en masse des Palestiniens ». Il était en outre partisan de l'élargissement du territoire d’Israël qui comprendrait, outre la Palestine, la Jordanie et le… Koweït, ce qui transformerait Israël en grande puissance. La guerre est donc organiquement liée à la survie d’Israël. Shiloah Tzvi était un ancien dirigeant et transfuge du Parti travailliste qui a obtenu un mandat de député à la Knesset. (Cf. Haaretz, 23/03/1984.)

Dans l’éditorial du Monde du 25 mai 1990, on peut lire : « Chose naguère impensable, beaucoup évoquent le “transfert” des Arabes — autrement dit leur déportation définitive — comme une éventuelle solution politique. » [Note. L’emploi du mot « Arabe » au lieu de « Palestinien » fait partie intégrante du discours sioniste, repris inconsciemment — mais pas toujours — par la presse occidentale. Utiliser le mot « Palestinien » est déjà une forme de reconnaissance d’un peuple dont on veut nier l’existence.] Cette politique de « transfert » était cependant envisagée par certains dirigeants israéliens avec un certain cynisme candide. Un ministre de la défense, Michaël Dekel, exigea des puissances occidentales qu’elles se chargent elles-mêmes du travail :

« Pour empêcher la région de se transformer en un baril d'explosifs, les pays occidentaux et les Etats-Unis ont le devoir politique et moral de se charger du “transfert” de la population arabe de la Cisjordanie vers le royaume hashémite de Jordanie, qui est leur patrie. » (Libération, 30 juillet 1987.)


C’est une constante que les contribuables occidentaux, et en particulier européens, soient appelés à financer les objectifs les plus condamnables de la politique des Israéliens les plus ultras [Note. En 1992, lorsque 415 sympathisants du Hamas furent expulsés, Rabin déclara : « Si un pays pouvait les accueillir pendant un temps jusqu'à ce que l'exil expire, je pense que cela aiderait à résoudre le problème. » International Herald Tribune (31-12-1992).]. On se demande bien à quel titre les pays occidentaux et les Etats-Unis auraient un tel « devoir politique et moral ».

D’autres faisaient preuve d’une délicatesse elle aussi quelque peu candide, comme le général Rehavim Zee'vi, qui proposait de transférer les Arabes d'Israël « avec leur assentiment » hors des frontières du pays, montrant qu’il ne comprenait strictement rien aux sentiments de la population palestinienne. (International Herald Tribune 6 juillet 1987.)

Le principe du « transfert » des Palestiniens — en fait leur déportation — fait partie des idées que la masse de la population israélienne a totalement assimilées. Cette idée est prégnante dans toute l’existence du citoyen israélien, de la maternelle à l’âge mûr. L’école, les médias, l’establishment religieux, l’armée conditionnent la population. Le professeur Sami Smooha déclarait lors d’un symposium sur « Une éducation pour éliminer la haine » que 95 % du public juif d'Israël « est d'accord pour un “transfert” des Arabes », et que « Israël n'est pas un Etat démocratique dans le sens accepté du terme ». (Nourit Kahama, Haaretz, 6 juin 1990.) Imposer l’épuration ethnique à une population est une manière bien connue d’« éliminer la haine ».

Dans la même veine, Uriel Savir, consul général d'Israël à New York, déclarait : « La nation juive n'a jamais essayé de dominer un autre peuple, et ne le désire pas en ce moment » (International Herald Tribune, 22/06/1990). La sincérité de cette déclaration ne peut être remise en cause, à condition de la comprendre comme une volonté d’annexer des territoires sans leur population.
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Re: En Israël et Palestine, les populations otages de la guerre

Messagede lucas le Ven 4 Jan 2013 08:08

C’est absolument évident que la situation des palestiniens est terrible et ce depuis la proclamation de l’Etat d’Israël et le début des guerres (massacres, déportations, entassement dans des camps, etc..), c’est un constat avec lequel on est tous d’accord. Mais quelle est la logique d’une telle constatation ? Légitimer le Fatah ou le Hamas ? En arriver à accepter que ces dirigeants sont moins pires que les dirigeants israéliens sous prétexte que leur population est la plus sujette à la misère et à la barbarie ? C’est ce que la gauche fait depuis plus de 60 ans dans le monde, alors que la droite soutiendrai Israël ? En plus cela est faux puisque c’est la gauche (la 2°internationale) qui a soutenu à bout de bras la création d’Israël ? Et c’est certainement la Gauche qui a le plus gouverné l’Etat israélien depuis sa création. Je pense que le problème de René n’est pas de soutenir la politique de la Gauche et j’espère encore moins le Fatah et le Hamas.

Bajotierra a raison de souligner les exemples de fraternisation, comme il faut souligner les grèves des dockers de Haifa, les dernières en 2010 et 2011, où ce sont des ouvriers palestiniens et israéliens qui sont en grève. Tout comme il faut souligner les mouvements d’indignés en Israël en 2011 où l’on a vu des mots d’ordre contre la guerre. Ces événements sont bien plus porteurs d’un changement, d’une évolution de conscience, même si cela a des effets pas forcément immédiats. C’est bien plus porteur que de s’arrêter au constat, juste au demeurant, de la situation que fait subir l’Etat d’Israël au palestiniens. D’ailleurs dans les mouvements d’indignés en 2011 il y avait des mots d’ordre condamnant la situation qu’impose l’Etat d’Israël aux populations palestiniennes (les blocus en tout genre, l’occupation militaire, etc..).

Quant à dire comme tu dis René :
« Je ne vois pas très bien ce que nos camarades conseillistes veulent dire lorsqu’ils écrivent : « Petites ou grandes, toutes les nations sont impérialistes » sinon que, une fois de plus, on renvoie tout le monde dos à dos ».
Ce que les internationalistes anarchistes ou marxistes veulent dire par là ce n’est pas de renvoyer tout le monde dos à dos, mais au contraire de condamner les bourgeoisies respectives dans les guerres. Je ne renvoie pas les protagonistes dos à dos, je les condamne tous et les révolutionnaires doivent dire qu’il faut tous les combattre, éliminer tous les dirigeants nationalistes.
Il faut se rappeler des mots d’ordre des révolutionnaires marxistes comme anarchistes, encore une fois, face à la première guerre mondiale : « retourner les armes contre sa propre bourgeoisie - aucun soutien à un camp quel qu’il soit - transformer la guerre impérialiste en guerre civile » et ces mots d’ordres ont trouvé leurs concrétisation dans le fait qu’en 1917-1918 plus de la moitié de l’Europe est en révolution ! C’est évident que la situation au Moyen-Orient n’est pas la même mais c’est dans ce sens qu’il faut aller.
Enfin, les révolutionnaires internationalistes se doivent de dire : « oui la nation palestinienne est impérialiste ! » pour répondre à ta question René. Le Fatah comme le Hamas veulent un Etat, comme n’importe quel dirigeant nationaliste, que dire alors du régime dictatorial de l’Iran qui soutient le Fatah et la Hamas, politiquement et militairement. Il faut condamner l’Egypte aussi qui fait le blocus de l’autre côté de Gaza.
Sinon en faisant l’analyse que tu fais la cause de la classe ouvrière n’avance pas, les populations se retrouvent dressées les unes contre les autres derrière leurs dirigeants bourgeois. Les populations palestiniennes souffrent elles-aussi du militarisme de leurs dirigeants, les militants du Hamas tirent les roquettes de la cour d’école pour faire des martyrs à leur cause et ce n’est pas de la propagande il y a suffisamment de témoignages dans ce sens.
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