REVOLUTION SYRIENNE

Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede acratack le Sam 1 Nov 2014 14:26

http://www.lalibre.be/actu/internationa ... 7cfbf9e6fe

Un génocide en Syrie? Les images atroces et accablantes d'un déserteur

Attention, les images reprises dans la vidéo liée à l'article sont dures et peuvent heurter les âmes sensibles !
Caesar (nom d'emprunt) est un photographe déserteur de l'armée syrienne. Jusqu'en 2013, il a vu toutes les horreurs de la guerre sur le territoire. Au péril de sa vie, il a pu récupérer des dizaines de milliers de clichés qui témoignent des violations commises par le régime de Bachar al-Assad.

Depuis début octobre, toutes ces images ont été reprises au Musée américain de l'Holocauste à Washington. Cela signifie-t-il pour autant qu'un génocide est bien en cours en Syrie? Et que ces clichés sont bel et bien authentiques?

Si on analyse les images (visibles dans la vidéo ci-dessous), il est évident que les corps ne sont pas tous des victimes de la guerre. Ces photos, prises dans différentes morgues de l'armée syrienne, sont accablantes. On y aperçoit des corps torturés, des yeux extirpés, des hommes et des femmes amaigris par la faim.

Bref, pour Caesar qui s'est déjà exprimé publiquement (mais toujours masqué) devant le Conseil de sécurité de l'ONU et au Capitole, il ne fait pas l'ombre d'un doute que le régime d'Assad ne se contente pas de massacres sur les champs de bataille. Ses partisans sont également auteurs d'atrocités en dehors, dans des entrepôts et des cellules de torture.

Des spécialistes ont vérifié l'authenticité des clichés, exposés au Musée de l'Holocauste (Washington). Le parallèle est grand avec les violations commises par les nazis dans les années 40, selon eux. Ainsi, comme le rapporte le site Slate, le directeur du Musée Cameron Hudson s'est exprimé sur la question: "Il faut que les gens prennent conscience. Sur certaines photos, on peut voir des fiches qui mentionnent le numéro du prisonnier, la date, son site de détention et le numéro du bataillon correspondant. Cela n'est pas si différent de ce que faisaient les nazis".

S'il faut rester prudent vis-à-vis de ce genre de témoignage, Cameron Hudson défend l'action du photographe, qui se cacherait à présent en Europe. "Ce musée a été construit pour que ce genre de personnes soient enfin entendues", selon ses propos rapportés par Slate.

À noter que le Musée de l'Holocauste à Washington avait proposé une exposition sur le drame au Darfour en 2004, et ce 6 mois avant que le Secrétaire d'Etat américain de l'époque, Colin Powell, ne reconnaisse un génocide dans la région. Coïncidence ou pas? L'avenir le dira...
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede vroum le Lun 3 Nov 2014 09:46

1er novembre journée mondiale de solidarité avec les révolutionnaires kurdes :

Italie

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Québec

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Turquie

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Pologne

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République tchèque

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Paris

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Marseille

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Anarchaféministes kurdes de la DAF face à Kobané

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Milan Italie

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Istanbul Turquie

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Londres

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Strasbourg

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Lisbonne Portugal

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San Francisco USA

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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede vroum le Mer 5 Nov 2014 19:52

INTRODUCTION AU MEETING ANARCHISTE DU 31 OCTOBRE 2014

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Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades, chers frères et sœurs kurdes

C’est avec beaucoup de fierté, qu’en ce vendredi, veille de la journée internationale de solidarité avec Kobanê, je prends la parole dans votre meeting, au nom de l’initiative anarchiste de solidarité avec le Rojava, un collectif qui s’est constitué récemment sur Paris à l’initiative d’individus membres d’organisations libertaires ou non, et qui tente par différents moyens d’attirer l’attention et de développer une solidarité politique et matérielle avec les combattants et les combattantes de Kobanê et plus largement avec les peuples du Rojava en lutte.

Depuis six semaines la ville de Kobanê est le théâtre de combats acharnés de la part des volontaires des YPG et des YPJ. Sous les yeux du monde entier, la lutte des Kurdes pour défendre à la fois l’autonomie territoriale et politique du Rojava et résister jusqu’à la mort aux vagues d’attaques des mercenaires de l’État Islamique, force non seulement le respect et l’admiration, mais est en train d’ouvrir une nouvelle séquence à la fois pour le Kurdistan lui-même, mais aussi pour toute la région, et enfin pour tout ceux qui s’intéressent de près ou de loin à toutes les voies que prennent les tentatives d’émancipation.

La résistance de Kobanê est devenue résistance de l’ensemble des Kurdes, de toute la région et de toute la diaspora, un facteur de premier ordre dans le sentiment d’appartenance et de puissance, dans cette capacité aujourd’hui de prendre son destin en main, d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire de ce peuple certes opprimé, mais qui s’est toujours battu, les armes à la main, pour faire respecter sa dignité, son existence et son droit.

Mobilisation dont témoignent les dernières manifestations en Turquie qui ont connu un niveau de violence rappelant les années 1990 : plus de 50 morts en quelques jours, couvre-feu, déploiement de l’armée dans les villes. Mobilisation de milliers de Kurdes et aussi de Turcs solidaires à la frontière turco-syrienne pour afficher leur soutien au plus près des résistants et en défi vis-à-vis de l’armée turque. Mobilisation avec les centaines, les milliers de jeunes et de moins jeunes qui ont forcé les barrages, découpé les barbelés et ont rejoint pour un jour, pour une semaine ou plus, les habitants qui refusaient de quitter leurs foyers et les combattant-e-s de la cité assiégée.

Le caractère exceptionnel de cette bataille est aussi qualitatif : Il n’a échappé à personne que les combattants et combattantes sont majoritairement issus de la gauche kurde et qu’ils et elles sont les acteurs d’un projet d’autonomie politique et territoriale dans le Rojava, projet basé sur la critique du concept de l’État-nation, sur le pouvoir communal, sur l’égalité hommes femmes, sur la mixité de genre, sur la prise en compte inclusive de toutes les minorités de cette région, sur des formes de justice moins punitive mais basées sur le consensus et l’idée de réhabilitation, sur des formes de démocratie originales.

La révolution du Rojava et ce que le mouvement kurde appelle le « confédéralisme démocratique » est une proposition qu’il faut replacer et qui prend toute son importance dans le contexte des soulèvements du « printemps arabe », de leurs bilans, de leurs échecs et des questions qui avaient été ouvertes alors et qui sont restées sans réponses. Elle doit être considérée comme une proposition valide et concrète pour l’ensemble de la région méditerranéenne et moyen-orientale : une alternative cohérente à tous les régimes d’oppression et de spoliation sans exception, issus des découpages territoriaux de l’époque coloniale et des deux guerres mondiales – aussi bien les chimères du « nationalisme arabe » à parti unique et dictature militaire, que les pétromonarchies, les différentes variantes de l’islamisme politique ou bien encore l’État colonialiste d’Israël.

Si la bataille de Kobanê est dotée d’une spécificité, c’est le champ des possibles qu’ouvre la victoire des combattant-e-s kurdes, ce que Kobanê marque particulièrement comme rupture avec des décennies de domination impériale des puissances capitalistes, c’est que la lutte particulière d’un peuple particulier pour sa liberté est en train de devenir le nom universel de la libération de tous.

C’est le sens qu’incarne le slogan : « la lutte de Kobanê est celle de l’humanité toute entière. »

Les Kurdes du Rojava n’ont pas demandé un « droit à la différence ». Ils ont mis en avant la légitimité de leur combat au regard des critères internationalement admis comme le droit à l’autodétermination. Mais ils ont aussi mis en avant leur projet, leurs réalisations, leur propositions et ont fait valoir que ce pourquoi ils et elles se battaient pouvait être repris partout ailleurs où les questions nationales et les oppressions contre les identités ont été niées ou instrumentalisées par les États, que leurs propositions pouvaient contribuer à inverser le cours de l’histoire, le faire dévier de sa trajectoire et mettre un terme à des siècles de domination coloniale et impériale, qu’il s’agit là d’une lutte pour l’humanité comme l’avaient aussi affirmé les zapatistes dans le fin fond des montagnes du Sud-Est mexicain.

Ce qui est nouveau et remarquable, c’est que le formidable mouvement de sympathie qui s’exprime de manière croissante depuis plusieurs semaines envers les résistants et résistantes de Kobanê, n’est pas orienté vers des figures renouvelées de la « victime » vulnérable et sans défense, en demande d’une « aide humanitaire » auprès de la « communauté internationale ».

Kobanê, n’ a pas non plus demandé que des « sauveurs » viennent se battre pour elle (par une intervention au sol notamment), Kobanê a demandé autre chose de beaucoup plus important politiquement : ses combattantes et ses combattants ont demandé des moyens pour se battre eux-mêmes, et singulièrement des armes, des munitions, des équipements, pour se défendre. Comme des sujets politiques maîtres de leur destin, se battant pour leurs droits, pour leur émancipation et pour la liberté.

C’est là une rupture fondamentale dans la période qui ouvre aussi pour nous, et potentiellement pour des millions de personnes dans le monde, une nouvelle situation dans laquelle la résistance aux attaques subies, comme idée et comme pratiques, n’est plus automatiquement synonyme de défense des acquis ou de retour à un passé glorieux, mais qu’elle peut s’interpréter et se vivre comme l’ouverture sur un nouvel horizon, sur des conquêtes, des avancées : une voie vers l’avant, un parcours de libération, une lutte offensive qui remet d’actualité l’idée, l’hypothèse et la possibilité de transformer l’ordre établi, et que cette transformation prenne un cours révolutionnaire.

Il était certain que cette position ne pouvait qu’être combattu et condamné par les puissances impérialistes, qu’elles soit locale ou occidentale.

La Turquie tout d’abord, après avoir enfermé les combattants et combattantes kurdes dans Kobanê en bloquant les issues nord de la ville, empêchant ainsi les renforts et l’approvisionnement en armes et munitions, après avoir placé en détention plusieurs centaines de Kurdes de Syrie ayant trouvé refuge en traversant la frontière, après avoir réprimé dans le sang les manifestations de soutien à Kobanê, après avoir réaffirmé vouloir établir une « zone tampon » (proposition soutenu par François Hollande) sur le côté syrien de la frontière, c’est-à-dire là où précisément se trouvent les territoires du Rojava, la Turquie reste la principale menace pour les Kurdes. L’État turc qui, depuis 2011, aide les islamismes de divers courants et mouvements, a clairement fait le choix de l’État islamique contre le mouvement de libération kurde.

Les États-Unis ne sont pas sur la même ligne que la Turquie. Pour eux, Kobanê n’est pas un objectif stratégique. D’autre part, officiellement, leur mission en Syrie se limite aux djihadistes. Il faut rappeler qu’officiellement les États-Unis, contrairement à la France, n’ont jamais cru à un renversement imminent du régime d’Assad. Ils sont donc pour une transition et pour un gouvernement syrien de coalition (c’était le sens des discussions de Genève en février 2014). Rappelons que l’approche des États-Unis se fait en prenant en compte les intérêts de la Russie et de l’Iran (d’où l’accord sur la destruction des armes chimiques) alors que la France (et la Grande Bretagne) veut foncer dans le tas, renverser Assad, faire battre les Iraniens en retraite et infliger une défaite à Poutine. Aujourd’hui, les « faucons » occidentaux dans la région sont au quai d’Orsay et à l’Élysée.

Dans l’histoire, les guerres et les révolutions se sont toujours trouvées intimement mêlées : refus des guerres inter-impérialistes débouchant sur des soulèvements révolutionnaires, tentatives révolutionnaires se transformant en guerre ou rattrapés par des foyers de guerre mal éteints et dévorées par les armées des fossoyeurs de la révolution… Nous savons d’expérience que toutes les logiques de guerre, même celles qu’il faut assumer, contiennent les dangers du militarisme, durcissent les rapports, centralisent les formes de pouvoir et de commandement, referment les espaces et les temps de réflexion, rejettent les débats et les contradictions qui font la richesse d’un processus de transformation et vont à l’encontre de la dynamique révolutionnaire. Comme dans de toutes autres circonstances, les Kurdes se retrouvent aujourd’hui à devoir mener conjointement une guerre et une révolution. Ils n’auront probablement pas le loisir de pouvoir choisir entre privilégier l’une au détriment de l’autre, mais une chose est sûre : le type de solidarité qu’ils recevront pourra contribuer à faire pencher l’équilibre d’un côté plutôt que de l’autre. Pour notre part, nous entendons, au sein de la société kurde et du mouvement de libération kurde comme à l’intérieur du mouvement de solidarité, privilégier et appuyer particulièrement les pratiques et les initiatives qui tendent à l’autonomie et l’auto-organisation des populations et des communautés humaines, soutenir les tendances qui poussent à l’émancipation politique et à la révolution sociale.

Le projet de l’autonomie kurde n’est pas un projet anarchiste révolutionnaire et anticapitaliste, il ne vise pas l’établissement du communisme libertaire et l’abolition de toutes les hiérarchies, du capital et du salariat : mais par contre, de sa victoire ou de sa défaite dépendra qu’il sera possible, ou pas, de prononcer et de mettre en discussion certaines idées, certaines exigences, comme l’égalité, le combat contre l’exploitation capitaliste du travail vivant et l’exploitation domestique des femmes, la prise en charge collective des décisions sur l’ensemble des questions touchant la vie des gens, en matière de production, d’habitat, d’éducation, une attention particulière à l’agriculture, une critique du développement et du productivisme…

On ne demande généralement pas aux protagonistes des luttes que l’on soutient qu’ils acceptent l’intégralité de nos références et de nos positions en échange de notre solidarité. Sinon, on reste dans l’entre-soi. La tendance la plus courante consiste plutôt à affirmer une solidarité avec certaines luttes et pas avec d’autres en fonction de la présence ou non d’un certain nombre de critères et d’éléments partiels et potentiels de transformation qu’elles contiennent et font ressortir. Se placer en solidarité avec la lutte des Kurdes pour leur autonomie, obéit aux mêmes règles : ce n’est pas se bercer d’illusions et soutenir une « révolution » les yeux fermés ou encore en partager inconditionnellement les tenants et les aboutissants. C’est, en fonction de ce qui a été avancé précédemment sur la signification de cette lutte dans la période et le contexte, plusieurs choses en même temps : soutenir une résistance contre les tentatives d’extermination, soutenir les significations politiques que ce combat a déjà produites contre la victimisation et dans l’irruption d’une troisième ou quatrième voie dans le cadre syrien, et en même temps, c’est défendre dans le processus même de cette résistance qu’il est possible de prendre son destin en main, d’affirmer des gestes de l’égalité et de s’affirmer comme sujet politique et comme sujet de l’histoire, de tracer un chemin d’émancipation. En somme, de contribuer à la possibilité qu’une révolution sociale en profondeur soit ne serait-ce qu’envisageable, faire en sorte que soient réunies quelques conditions prérequises pour qu’une transformation de cette nature puisse émerger, puisse s’exprimer, trouver un écho, des relais, des points d’appui, parvienne à se traduire dans des conflits, des pratiques, des manières de faire et de vivre, réponde le cas échéant à une nécessité socialement partagée, se transforme en une sorte d’évidence et devienne réalité.

C’est pourquoi, si les combattants et combattantes kurdes et leurs alliés non kurdes sont aujourd’hui en première ligne pour affronter, avec leurs corps, avec leur intelligence, avec leur générosité et les armes à la main, les bandes sanguinaires des cinglés de l’État islamique, et qu’ils et elles ont donc besoin d’avoir les moyens de se battre, il est très important qu’ils soient le moins dépendants possible des diverses puissances, et notamment les États-Unis à qui, outre leur position impériale de superpuissance (surtout militaire) déjà en soi très problématique pour toute tentative révolutionnaire dans le monde, il n’est pas possible de faire confiance (massacre d’Halabja de mars 1988), d’autant plus que la politique extérieure des États-Unis étant connue pour fonctionner par cycles, il est probable que l’approche états-unienne plutôt « pragmatique » actuellement se transformera tôt ou tard dans une nouvelle offensive de « faucons » néo-conservateurs, les mêmes qui ont engagé jadis massivement les États-Unis dans la guerre du Vietnam (Nixon) et plus tard, les guerres en Irak (Bush père et fils), aux effets que l’on connaît.

En tant qu’anarchistes, communistes libertaires, anticapitalistes anti-autoritaires de France, il faut que l’on accorde une mention très spéciale à Hollande. Le chef de l’État français s’est en effet très vite aligné sur les positions de la Turquie en exprimant son soutien à la création d’une « zone tampon » dans le Rojava et le long de toute la frontière syro-turque. Or, si l’armée turque pénètre sur le sol syrien, c’est à la fois une déclaration de guerre contre les Kurdes syriens mais aussi contre le régime de Damas. C’est cela l’autre vrai objectif. Il faut être conscient que c’est cela que veut la France, gouvernement et opposition confondus : une guerre aérienne et au sol, non pas principalement contre les djihadistes mais pour entreprendre le chemin de Damas jusqu’au palais présidentiel.

La France, contrairement aux États-Unis, s’est depuis le début du soulèvement populaire en Syrie (février-mars 2011) alignée sur l’axe Turquie-Qatar-Arabie saoudite, qui sont les principaux fournisseurs de l’aide financière et matérielle aux combattants islamistes, c’est-à-dire dans la position la plus va-t-en-guerre visant à renverser le régime d’Assad et à le remplacer par quoi, sinon par un régime islamiste sunnite, qui deviendra, en outre, avec ou sans démembrement du pays, une colonie ou un protectorat de ces puissances régionales (en particulier de la Turquie qui a une longue frontière commune, qui est de loin la principale puissance militaire et qui verrait bien la région placée une fois de plus sous la coupe d’un nouvel empire ottoman) et un nouveau marché juteux pour les multinationales. En s’alignant sur la Turquie, l’État français se fait le complice objectif du projet d’anéantissement de l’autonomie kurde en Syrie aujourd’hui, et en Turquie bientôt.

La campagne de solidarité avec la lutte de libération des Kurdes ne peut, en France du moins, que cibler et dénoncer la dangereuse politique criminelle et cynique du gouvernement français.
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede rastanar le Dim 16 Nov 2014 18:54

Et Daech continue les décapitations,même si ce pauvre malheureux(Peter Kassig) c'était converti pendant sa captivité à l'islam,il a été exécuté.
:arrow: http://www.huffingtonpost.fr/2014/11/16/peter-Kassig-decapitation-etat-islamique-otage-americain-video_n_6166216.html
Daech doit être détruit tout comme le régime de Bachar al Assad.
Le soulèvement aura lieu...tu aura beau prier ton dieu---La Canaille

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D'ailleurs j'en ai un et je vis très bien avec"---Karin Viard
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede vroum le Jeu 1 Jan 2015 17:00

Rojava: Fantasmes et réalités

Ce texte critique en anglais est tiré du site « SERVET DÜŞMANI » (http://www.servetdusmani.org/rojava-fan ... realities/) où Il a été mis en ligne le 1er novembre 2014. Il a été traduit en français en décembre 2014 par une personne du Collectif Anarchiste de Traduction et de Scannérisation de Caen (et d’ailleurs) : http://ablogm.com/cats/
Le texte a été féminisé et il est librement utilisable par tous et toutes.


Rojava: Fantasmes et réalités
Par Zafer Onat


La résistance de Kobanê qui a passé ses 45 jours a maintenant causé le fait que l'attention des révolutionnaires du monde entier s'est toiurnée vers le Rojava. Comme résultat du travail mené par l'Action Révolutionnaire Anarchiste1 des camarades anarchistes de nombreuses parties du monde ont envoyé des messages de solidarité à la résistance de Kobanê2. Cette position internationaliste a sans doute une grande importance pour les gens qui résistent à Kobanê. Toutefois, si nous n'analysons pas ce qui est en train d'arriver dans toute sa vérité et si, au lieu de cela, nous romançons, nos rêves se transformeront rapidement en déception.

En outre, afin de créer l'alternative révolutionnaire mondiale qui est urgemment nécessitée, nous devons avoir la tête froide et être réaliste, et nous devons faire des évaluations correctes. Sur ce point laissez nous mentionner en passant que ces messages de solidarité qui ont été envoyés à l'occasion de la résistance de Kobanê démontrent l'urgence de la tâche de créer une association internationale où les anarchistes révolutionnaires et les communistes libertaires peuvent discuter les questions locales et globales et être en lien solidaire durant les luttes. Nous avons ressenti le manque d'une telle internationale durant les quatre dernières années lorsque de nombreux soulèvements sociaux eurent lieu dans de nombreuses parties du monde - nous avons au moins ressenti ce besoin durant le soulèvement qui eut lieu en juin 2013 en Turquie.

Aujourd'hui, cependant, nous devons discuter du Rojava sans illusions et baser nos analyses sur le bon axe. Il n'est pas très facile pour des personnes d'évaluer les développements qui se produisent au sein du cadre temporel dans lequel elles vivent à partir de ce qu'elles voient en ce moment. Évidemment, des évaluations faites avec l'esprits obscurci par le sentiment d'être acculéEs et désespéréEs rendent encore plus dur pour nous le fait de produire des réponses solides.

Nulle part dans le monde d'aujourd'hui n'existe un mouvement révolutionnaire efficace dans notre sens du terme ou un fort mouvement de classe qui peut être un précurseur d'un tel mouvement. Les luttes qui émergent s'amenuisent soit en étant violemment réprimées ou soit en étant entraînées dans le système. Il semble qu'à cause de cela, juste comme dans le cas d'une importante partie des marxistes et des anarchistes en Turquie, des organisations révolutionnaires et des individus dans diverses parties du monde, sont en train d'attribuer à la structure qui a émergé au Rojava un sens qui est au delà de sa réalité. Avant tout autre chose, il est injuste pour nous de charger le fardeau de notre échec à créer une alternative révolutionnaire dans les endroits où nous vivons et le fait que l'opposition sociale est largement cooptée au sein du système sur les épaules des personnes qui luttent au Rojava. Ce Rojava, où l'économie est dans une large mesure agricole et qui est encerclé par des blocs impérialistes menés d'un coté par la Russie et de l'autre coté par les USA, par des régimes répressifs, réactionnaires et collaborateurs dans la région et par des organisations djihadistes brutales comme l'État Islamique qui ont prospéré dans cet environnement. En ce sens, il est également problématique d'attribuer une mission au Rojava qui est au delà de ce qu'il est ou de ce qu'il peut être ou de blâmer ces gens engagés dans une lutte à la vie à la mort parce qu'ils et elles escomptent du soutien de la part des forces de la Coalition ou qu'ils et elles ne mènent pas "une révolution à notre goût".

Tout d'abord nous devons identifier le fait que le processus du Rojava a des caractéristiques progressistes telles qu'un important bond en avant dans la direction de la libération des femmes, la tentative de construire une structure laïque, en faveur de la justice sociale, démocratique et pluraliste et le fait que les autres groupes ethniques et religieux aient une part dans l'administration. Toutefois, le fait que la nouvelle structure émergente ne vise pas l'élimination de la propriété privée, c'est à dire l'abolition des classes, que le système tribal demeure et que les leaders tribaux prennent part à l'administration montre que le but n'est pas la suppression des relations de production féodales ou capitalistes mais, au contraire, dans leurs propres mots "la construction d'une nation démocratique".

Nous devons également nous souvenir que le PYD est une partie de la structure politique dirigée par Abdullah Öcalan depuis 35 ans qui vise à la libération nationale et que toutes les limitations politiques que les mouvements nationalement orientés possèdent s'appliquent aussi au PYD. De plus, l'influence des éléments qui appartiennent à la classe dirigeante à l'intérieur du mouvement kurde est en augmentation constante avec le "processus de solution", spécialement en Turquie.

Sur ce point, il est utile d'examiner le Contrat de la KCK3 qui définit le confédéralisme démocratique qui forme la base du système politique au Rojava4. Quelques points dans l'introduction écrite par Öcalan méritent notre attention :

Tandis que les photos des deux femmes portant des fusils correspondent à une similarité dans le sens de femmes combattant pour leurs libertés, il est clair que les personnes combattant l'État Islamique au Rojava n'ont pas, en ce moment précis, les mêmes buts et idéaux que les travailleurs-euses et paysanNEs pauvres qui luttaient au sein de la CNT-FAI afin de renverser à la fois l'État et la propriété privée.

"Ce système prend en compte les différences éthniques, religieuses et de classe sur une base sociale." (..)
"Trois systèmes de lois s'appliqueront au Kurdistan : la loi de l'UE (Union Européenne), la loi de l'État unitaire, la loi confédérale démocratique."

En résumé, il est déclaré que la société de classe demeurera et qu'il y aura un système politique fédéral compatible avec le système global et l'État-nation. De concert avec cela, l'article 8 du Contrat, intitulé " Droits personnels, politiques et libertés" défend la propriété privée et la section C de l'article 10 intitulée "Responsabilités basiques" définit la base constitutionnelle du service militaire obligatoire et déclare "En cas de guerre de légitime défense, en tant qu'exigence de patriotisme, il y a la responsabilité de rejoindre activement la défense du pays natal et des droits et libertés basiques". Tandis que le Contrat déclare que le but n'est pas le pouvoir politique, nous comprenons également que la destruction de l'appareil d'État n'est pas visée, ce qui signifie que le but est l'autonomie au sein des États-nations existants. Quand le Contrat est vu dans son ensemble, l'objectif qui est présenté n'est pas vu comme allant au delà d'un système démocratique bourgeois qui est appelé confédéralisme démocratique. Pour résumer, tandis que les photos des deux femmes portant un fusil, qui sont souvent répandues dans les réseaux sociaux, l'une prise durant la Guerre Civile Espagnole, l'autre prise au Rojava, correspondent à une similarité dans le sens de femmes combattant pour leurs libertés, il est clair que les personnes combattant l'État Islamique au Rojava n'ont pas, en ce moment précis, les mêmes buts et idéaux que les travailleurs-euses et paysanNEs pauvres qui luttaient au sein de la CNT-FAI afin de renverser à la fois l'État et la propriété privée.

En outre, il y a de sérieuses différences entre les deux processus en terme de conditions d'émergence, de positions de classe de leurs sujets, de lignes politiques de celles et ceux qui conduisent le processus et de force du mouvement révolutionnaire mondial.

Dans cette situation, nous ne devons ni être surpris ou blâmer le PYD s'ils et elles sont même forcés d'abandonner leur position actuelle, de manière à trouver une alliance avec les pouvoirs régionaux et globaux afin de briser le siège de l'État Islamique. Nous ne pouvons attendre des personnes qui luttent à Kobanê qu'elles abolissent l'hégémonie du capitalisme à l'échelle mondiale ou qu'elles résistent longtemps à cette hégémonie. Cette tâche peut seulement être réalisée par un fort mouvement de classe mondial et une alternative révolutionnaire.

Le capitalisme est en crise à un niveau global et les impérialistes, qui sont en train d'essayer de transcender cette crise en exportant la guerre à chaque coin du monde, ont transformé, avec l'aide des politiques des régimes répressifs de la région, la Syrie et l'Irak en un enfer. Du fait des conditions où n'existe pas une alternative révolutionnaire, le soulèvement social qui a émergé en Ukraine contre le gouvernement pro-russe et corrompu a eu pour résultat l'arrivée au pouvoir des forces pro-Union Européenne soutenues par les fascistes et la guerre entre deux camps impérialistes continue. Le racisme et le fascisme se développent rapidement dans les pays européens. En Turquie, les crises politiques se succèdent les unes aux autres et la division ethnique et sectaire de la société s'approfondit. Tandis que dans ces circonstances, le Rojava peut apparaître comme une planche de salut sur laquelle s'appuyer, nous devons considérer qu'au delà du siège militaire de l'État Islamique, le Rojava est également sous le siège politique de forces comme la Turquie, Barzani et l'Armée Syrienne Libre. Aussi longtemps que le Rojava n'est pas soutenu par une alternative révolutionnaire mondiale sur laquelle se reposer, il semble qu'il ne sera pas facile pour le Rojava ne serait-ce que de maintenir sa position actuelle sur le long terme.
Le sentier, pas seulement pour défendre le Rojava physiquement et politiquement mais aussi pour l'emmener plus loin, réside dans la création de terrains basés sur la classe pour l'organisation et la lutte, et reliés à une forte alternative révolutionnaire organisée globalement. La même chose s'applique pour prévenir l'atmosphère de conflit ethnique, religieux et sectaire qui saisit un peu plus chaque jour les peuples de la région et pour empêcher les travailleurs-euses de glisser dans un radicalisme de droite face à la crise du capitalisme à un niveau mondial. La solidarité avec Kobanê, bien qu'importante est insuffisante. Au delà de celle-ci, nous avons besoin de voir qu'il est impératif de discuter de ce qu'il faut faire pour créer un processus révolutionnaire et s'organiser pour cela à un niveau international, partout où nous sommes, pas seulement pour celles et ceux qui résistent à Kobanê mais aussi pour des millions de travailleurs-euses à travers le monde entier.

Notes

1/ DAF en turc, pour Devrimci Anarşist Faaliyet. C'est une des principales organisations anarchiste en Turquie.

2/ http://meydangazetesi.org/gundem/2014/10/dunya-anarsistlerinden-kobane-dayanismasi/

3/ Le Contrat est lisible en français ici : http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-a ... -de-rojava. Le sigle KCK désigne le "Groupe des Communautés du Kurdistan", un structure politique émanant du PKK, et qui regroupe le PKK de Turquie, le PYD de Syrie, le PJAK d'Iran et le PÇDK d'Irak ainsi qu'un certain nombre d'organisations sociales qui sont plus ou moins liées à ces partis frères. Le KCK est dirigé par une sorte de parlement appelé "Kongra Gelê" ou Congrès du Peuple du Kurdistan.

4/ http://tr.wikisource.org/wiki/KCK_S%C3%B6zle%C5%9Fmesi
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede bajotierra le Dim 11 Jan 2015 19:21

ALEP

Depuis Alep, une Syrienne anonyme a tenu à afficher sa solidarité avec Charlie Hebdo. Cette photographie est prise non loin d’une ligne de front, car les barricades du fond sont en fait destinées à protéger des tireurs embusqués.


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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede calamar le Dim 22 Fév 2015 18:12

un artcile intéressant, qu'en pensez-vous?

http://lenumerozero.lautre.net/article2615.html



Syrie : Un anarchiste syrien conteste la vision binaire Rebelle/Régime de la résistance.
Par Joshua Stephens - 6/09/2013

Beaucoup de monde s’exprime sur les évènements actuels en Syrie, en particulier à propos d’une possible intervention des USA et de la France. Beaucoup de monde s’exprime à ce sujet, mais dans la plupart des discussions il y a un fait qui est tenu sous silence ... la révolution syrienne elle même. Oui car en Syrie, le fait fondamental, c’est qu’un peuple s’est levé contre le régime dictatorial qui l’oppresse. Ne l’oublions pas, sous peine d’être considéré aux yeux de l’histoire comme des révisionistes.
(Manuel Sanchaise)

version originale : http://truth-out.org/news/item/18617-sy ... resistance
via Tahrir-ICN
traduction française par Manuel Sanchaise.
calamar
 
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede vroum le Mar 24 Fév 2015 10:23

« J’ai vu le futur, et ça fonctionne » ; questions critiques pour les partisans de la révolution au Rojava

http://www.monde-libertaire.fr/international/17568-jai-vu-le-futur-et-ca-fonctionne-questions-critiques-pour-les-partisans-de-la-revolution-au-rojava

Il y a près de cent ans, le journaliste américain Lincoln Steffens visita l’Union soviétique et proclama : « J’ai vu le futur, et ça fonctionne 1. » Depuis lors, les gauchistes ont continué de se leurrer, non seulement à propos de l’Union soviétique, mais aussi de la Chine, Cuba, le Nicaragua, le Venezuela et ailleurs. Après un siècle de telles illusions, il est crucial que nous n’hésitions pas à poser des questions critiques sur chaque révolution – même si cette révolution est menacée par une contre-révolution brutale. Voici donc quelques questions critiques pour les partisans de la révolution au Rojava.

Les femmes seront au premier plan de toute véritable révolution sociale et la participation des femmes dans la révolution au Rojava est certainement frappante. Mais les staliniens désabusés ont souvent utilisé le féminisme comme une excuse pour abandonner la politique de classe. En effet, les dirigeants du PKK disent que « la libération des femme est plus précieuse et significative que la libération des classes » et le patriarche du PKK, Abdullah Öcalan, soutient que la guerre de classe « a touché à sa fin » 2.

Alors, comment des femmes kurdes des classes inférieures peuvent-elles rompre avec le PKK et s’émanciper vraiment ? N’y a-t-il au Rojava aucun mouvement de femmes qui soit véritablement indépendant de la direction du PKK/PYD qui est en grande partie issue de la classe moyenne ? Si, comme le proclament des témoins oculaires, les hommes continuent de prédominer dans les rues et sur les lieux de travail, comment les femmes peuvent-elles changer cette situation 3 ?

Le rôle des femmes dans la milice du PKK/PYD est également frappant. Mais qu’y a-t-il de si révolutionnaire que d’être recruté (ou enrôlé de force) dans une armée, d’obéir aux ordres et de subir le traumatisme du combat ? Le recrutement de femmes soldats n’a pas réussi à mener à la libération des femmes à long terme dans d’autres soulèvements nationalistes tels que la révolution sandiniste. Pourquoi cela devrait-il réussir au Rojava 4 ? Les recrues de la milice reçoivent à la fois « une formation militaire et une éducation politique sur les opinions écologiques et politiques d’Abdullah Öcalan ».

Si le PKK a rompu avec le stalinisme, pourquoi son site très sectaire fait-il plus que jamais l’éloge d’Abdullah Öcalan ? Où y a-t-il de claires excuses pour les meurtres commis par le PKK de tant de ses opposants et dissidents de gauche ? Où y a-t-il des excuses pour ses nombreuses années d’alliance de facto avec la dictature meurtrière d’Assad 5 ?

Dans les années 1990, Öcalan s’est vanté d’être « l’homme le plus fort du Kurdistan, et le peuple me considère comme un prophète ». Plus récemment, il a dit que « [Murray] Bookchin doit être lu et ses idées… mises en pratique » 6. Bien que Saleh Muslim, le leader du PYD, affirme qu’il est contre le fait de dire aux gens ce qu’il faut faire, il a également dit : « Nous appliquons la philosophie et l’idéologie [d’Öcalan] en Syrie. » Et comme des témoins oculaires le confirment, « il y a des portraits d’Öcalan partout [au Rojava] ». Une révolution véritablement radicale est impossible à moins que les gens ne pensent par eux-mêmes. Alors, comment le prolétariat au Rojava peut-il rompre avec le culte de la personnalité d’Öcalan 7 ?
Un chef de la police du PKK/PYD a affirmé que la police au Rojava a l’intention d’un jour s’autodissoudre 8. Mais la police moderne a été inventée dans les années 1800 afin d’imposer la propriété privée et le travail salarié. Assurément, elle ne peut être éliminée que par l’abolition complète tant de la propriété que du travail salarié !

Des détenus d’une prison au Rojava
À la différence des proclamations radicales du chef de la police, il y a beaucoup d’autres affirmations concernant la répression violente par la police du PKK/PYD. Ces allégations sont-elles simplement de la propagande anti-PKK ? Il y a également des accusations selon lesquelles de nombreuses organisations « populaires » au Rojava ne sont que des façades pour le PKK/PYD qui, avec leurs milices, détiennent une grande partie du pouvoir réel 9. Même si ces affirmations sont exagérées, comment des assemblées populaires locales peuvent-elles, avec presque aucune ressource, avoir un quelconque pouvoir réel, à moins qu’elles ne commencent à socialiser ou à communiser plus la propriété privée ?

Malheureusement, la révolution économique au Rojava a été plutôt modeste jusqu’à présent. Un ministre de l’Économie a déclaré que : « Avec le début de la révolution… il a même été interdit de casser une caisse. » Il a également dit qu’il voulait des coopératives qui rivalisent avec le capital privé 10. Dans cette situation, comment le travail salarié dans les coopératives du Rojava est-il moins aliénant ou misérable que tout autre travail dans la société capitaliste ?

Saleh Muslim, rencontre le « néocon » étatsunien Zalmay Khalilzad
Un nouveau printemps arabe est désespérément nécessaire pour renverser à la fois l’EIIS et ses bailleurs d’Arabie saoudite, des pays du Golfe et de Turquie. Comment la révolution au Rojava peut-elle, avec son « identité kurde radicale » et son étrange culte semi-religieux autour d’Öcalan, toujours inspirer la majorité des Arabes ? Assurément, seule une révolution qui offre la perspective de partager et de communiser tout le capital privé et étatique du monde arabe (c’est-à-dire son énorme richesse pétrolière) pourrait commencer à rivaliser avec l’appel de l’islam ! Une telle révolution véritablement radicale peut sembler une perspective impossible. Mais comme la crise du capitalisme continue, elle ne peut que devenir plus possible.

En décembre 2014, tandis que des fonctionnaires subalternes du Rojava rencontraient les militants américains Janet Biehl et David Graeber, le haut responsable du PKK/PYD, Saleh Muslim, discutait de collaboration militaire avec le « néocon » étatsunien Zalmay Khalilzad. En tant qu’ambassadeur américain en Afghanistan et en Irak, Khalilzad a orchestré l’occupation des deux pays – occupations dont la corruption et la brutalité ont provoqué un large soutien aujourd’hui pour les talibans et l’EIIS 11. Incapables d’inspirer la révolution dans le monde arabe, le PKK/PYD a plutôt choisi de s’allier avec les États-Unis. Mais cette alliance ne va-t-elle pas encourager plus d’Arabes à se méfier des Kurdes et à rejoindre l’EIIS ? Ne va-t-elle pas pousser la région encore davantage dans un bain de sang inter-impérialiste ? Bien qu’à court terme l’intervention occidentale peut parfois aider certaines personnes, n’a-t-elle pas, à long terme, de la Palestine à l’Irak et à la Libye, toujours conduit à une catastrophe encore pire ? Et le PKK/PYD est-il déjà en train de faire des concessions – comme par exemple en invitant d’autres partis kurdes plus bourgeois à gouverner conjointement le Rojava – afin de maintenir le soutien occidental 12 ?

Il y a exactement cent ans, la plupart des gauchistes d’Europe soutenaient l’un ou l’autre camp durant la Première Guerre mondiale au motif que chacun se battait en quelque sorte pour la démocratie et le socialisme. Depuis lors, les gauchistes ont pris parti dans pratiquement chaque guerre inter-impérialiste pour des raisons similaires. Après des dizaines de millions de morts, et peu de succès dans le renversement du capitalisme, ne devrions-nous pas envisager plus avant une meilleure attitude que de prendre parti dans les guerres inter-impérialistes barbares ?

Quelles que soient les bonnes réponses à toutes ces questions, beaucoup de gens au Rojava sont véritablement en train d’essayer de transformer la société dans des circonstances très difficiles. Nous avons certainement besoin de nous opposer à l’embargo du Rojava et d’exiger l’ouverture des frontières pour tous les réfugiés. Mais notre priorité doit sûrement être de trouver comment la révolution peut advenir ici, en Occident – une révolution qui serait un complément indispensable à toute révolution victorieuse au Moyen-Orient.

Anti War (Libcom.org)

Traduction : Trídní Válka


1. Dans un troublant parallèle à la visite de Biehl et Graeber, Steffens visita l’Union soviétique en même temps qu’une délégation du gouvernement américain – quoiqu’au moins Biehl et Graeber soient allés dans des délégations distinctes ! Lincoln Steffens – Spartacus Educational.
2. « New Year Message from the KCK », 31/12/14 ; A. Ozcan, « Turkey’s Kurds », p. 204-6.
3. Becky/SIC, « Starting from the Moment of Coercion » ; Zaher Baher, « The Experiment of West Kurdistan », libcom.org. Disponible en français : « Kurdistan : Oui, le peuple peut changer les choses (l’expérience du Rojava) »
4. « PYD Rounds up Conscripts », Rudaw.net 10/12/14. Dans les années 1980, beaucoup de gauchistes ont été très impressionnés par le fait qu’une milice, ici dirigée par les sandinistes, était composée à 30 % de femmes. Malheureusement, ces gauchistes ont complètement sous-estimé les conséquences de l’échec de la révolution nicaraguayenne quant à l’abolition de la propriété privée. La trahison ultérieure des femmes par les sandinistes est illustrée par le fait que l’actuel gouvernement sandiniste a imposé des lois anti-avortement qui sont encore plus strictes que celles de la dictature prérévolutionnaire de Somoza. The Guardian, 29/7/09.
5. PKK Online ; P.J.White, « Primitive Rebels Or Revolutionary Modernizers ? », p.143-8 ; J. Tejel, « Syria’s Kurds », p. 75-9, 92-5, 137.
6. H. Tahiri, « The Structure of Kurdish Society », p. 223-4 ; M. Gunter, « Out of Nowhere ? », p. 176.
7. Kurdwatch interview with Salih Muslim, 8/11/11 ; J. Biehl, « Impressions of Rojava », roarmag.org. [Disponible en français : « Mes impressions du Rojava »
8. D. Graeber, « No. This Is a Genuine Revolution », libcom.org. Disponible en français : « Non, c’est une véritable révolution ».
9. « Middle East Report » no.151, International Crisis Group website ; H. Allsopp, « The Kurds of Syria », p. 202-9 ; KURDWATCH.ORG, en particulier « Report no.9 ».
10. « Rojava Report », 22/12/14. Disponible en français : « Le ministre de l’Économie du Canton d’Efrin : le Rojava défie les normes de classe, de genre et de pouvoir »
11. Rudaw.net, 9/12/14 ; A. Cockburn, Harpers Magazine, 12/6/14.
12. H. Hassan, The Guardian, 28/9/14 ; D. Postel, « Should We Oppose the Intervention Against ISIS ? », « In These Times » 18/24/14 ; E. Babacan, « False Friends of Kobane », jacobinmag.com.
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede calamar le Mer 4 Mar 2015 20:07

"Dans son hommage à Omar Aziz, Budour Hassan déclara qu’il "ne portait pas de masque de Vendetta, et il n’a pas formé des groupes de Black Block. Il n’était pas obsédé par le fait de donner des interviews à la presse, et il n’a pas fait les gros titres des médias lors de son arrestation…
À une époque où la plupart des anti-impérialistes hurlaient sur l’effondrement de l’Etat syrien et le détournement d’une révolution qu’ils n’ont jamais soutenu, en premier lieu, Aziz et ses camarades ont lutté inlassablement en faveur de la liberté inconditionnelle contre toutes les formes de despotisme et d’hégémonie étatique." [Budour Hassan, “Omar Aziz : Rest in Power”, 20 février 2013]"


[url]erpent-libertaire.over-blog.com/2014/10/l-anarchiste-omar-aziz-et-l-auto-organisation-dans-la-revolution-syrienne.html[/url]
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede acratack le Lun 6 Avr 2015 10:17

http://serpent-libertaire.over-blog.com/2014/10/l-anarchiste-omar-aziz-et-l-auto-organisation-dans-la-revolution-syrienne.html

le lien qui marche sans erreur ! mais comme overblog est devenu très saturé de pub je reproduis le texte entier.

L'ANARCHISTE OMAR AZIZ et l’auto-organisation dans la révolution syrienne




Omar Aziz (affectueusement connu par ses amis comme Abu Kamal, ile à la frontière de l’Irak, à l’est de la Syrie) est né à Damas. Il revint en Syrie dès les tous premiers jours de la révolution syrienne après un exil en Arabie Saoudite et aux Etats-Unis. Intellectuel, économiste, anarchiste, mari et père, il s’engagea de lui-même dans la lutte révolutionnaire à l’âge de 63 ans. Il travailla avec des activistes locaux pour collecter l’aide humanitaire et la distribuer dans les banlieues de Damas attaquées par le régime. Au travers de ses écrits et de son activité, il fit la promotion de l’auto-gouvernance, l’organisation horizontale, la coopération, la solidarité et l’entraide mutuelle comme moyens par lesquels les gens s’émanciperaient eux-même de la tyrannie de l’Etat. Avec des camarades, Aziz fonda le premier comité local à Barzeh, Damas. Cet exemple se propagea dans toute la Syrie et avec lui, certains des plus récents et prometteurs exemples d’une auto-organisation non-hiérarchique à avoir émergé dans les régions du printemps arabe.


Dans son hommage à Omar Aziz, Budour Hassan déclara qu’il "ne portait pas de masque de Vendetta, et il n’a pas formé des groupes de Black Block. Il n’était pas obsédé par le fait de donner des interviews à la presse, et il n’a pas fait les gros titres des médias lors de son arrestation…
À une époque où la plupart des anti-impérialistes hurlaient sur l’effondrement de l’Etat syrien et le détournement d’une révolution qu’ils n’ont jamais soutenu, en premier lieu, Aziz et ses camarades ont lutté inlassablement en faveur de la liberté inconditionnelle contre toutes les formes de despotisme et d’hégémonie étatique." [Budour Hassan, “Omar Aziz : Rest in Power”, 20 février 2013]


Aziz était encouragé par la vague révolutionnaire qui saisissait le pays et croyait que les « manifestations en cours étaient capables de casser la domination du pouvoir absolu » [Omar Aziz, "Un document de réflexion sur les Conseils Locaux" en Arabe]. Mais il vit un manque de synergie entre les activités révolutionnaires et la vie quotidienne des gens. Pour Aziz, cela n’avait aucun sens de participer à des manifestations qui demandent le renversement du régime tout en restant strictement dans les structures hiérarchiques et autoritaires imposées par celui-ci. Il décrivit une telle division comme une Syrie sujette au chevauchement de deux temps, « le temps du pouvoir » qui « dirige toujours les activités de la vie » et « le temps de la Révolution » appartenant aux activistes qui travaillent pour renverser le régime. Aziz croyait que pour la continuité et la victoire de la révolution, les activités révolutionnaires devaient s’infiltrer dans tous les aspects de la vie. Il prônait un changement radical dans les relations et l’organisation sociale de façon à contester les fondations d’un système basé sur la domination et l’oppression.


Aziz vit des exemples positifs tout autour de lui-même. Il était encouragé par les multiples initiatives qui surgissaient dans tout le pays, incluant la mise à disposition volontaire d’un soutien légal et médical d’urgence, transformant des maisons en hôpitaux de campagne et arrangeant des paniers de nourriture pour la distribution. Il vit dans de tels actions "l’esprit de la résistance du peuple Syrien à la brutalité du système, la destruction et le meurtre systématique de la communauté". La vision d’Omar était d’étendre ces pratiques et il croyait que la façon de le faire se trouvait dans l’établissement de conseils locaux. Pendant le huitième mois de la révolution syrienne, quand les protestations généralisées contre le régime étaient encore largement pacifiques, il produisit un document de réflexion sur les Conseils Locaux en Syrie où il exposa sa vision.


Selon les vues d’Aziz, le Conseil Local était l’assemblée par laquelle des gens issus de diverses cultures et différentes strates sociales pourraient travailler ensemble pour atteindre trois objectifs principaux : mener leur vie indépendamment des institutions et organes d’Etat, établir un espace qui permet la collaboration collective des individus et activer la révolution sociale aux niveaux local, régional et national.


Dans son papier Aziz liste ce qu’il pense comme préoccupations que les conseils locaux devraient avoir à cœur :


1. La promotion de la solidarité humaine et civile au travers de l’amélioration des conditions de vie en fournissant des hébergements sûrs pour les déplacés ; en fournissant une assistance autant psychologique que matérielle pour les familles des blessés et des détenus ; en fournissant un soutien médical et alimentaire ; en assurant la continuité des services d’éducation ; en supportant et en coordonnant l’activité des médias. Aziz note que de telles actions devraient être volontaires et ne devraient pas se substituer aux réseaux familiaux et amicaux. Il pensait que cela prendrait du temps pour que les gens se sentent confortables en dehors des services fournis par l’Etat et qu’ils ajustent leurs comportements sociaux afin d’être plus coopérants. Aziz pensait que le rôle des conseils devrait être maintenu à un minimum autorisant le développement d’initiatives par une communauté unique.


2. L’encouragement d’une coopération incluant la construction d’initiatives et actions communes locales qui promeuvent l’innovation et l’invention, dont Aziz a vu qu’elles étaient étouffées par un demi-siècle de tyrannie. Le conseil local devrait être le forum qui permet aux gens de discuter des problèmes auxquels ils ont à faire face dans la vie avec leurs conditions quotidiennes. Le conseil local devrait soutenir la collaboration et permettre aux gens de concevoir des solutions appropriées aux problèmes auxquels ils font face, incluant les questions relatives aux infrastructures, l’harmonie sociale et le commerce, aussi bien que les questions qui requièrent des solutions externes à la communauté locale. Aziz a aussi vu un rôle clé dans la défense du territoire des zones rurales et urbaines qui ont été sujettes à des expropriations et acquisitions par l’Etat. Il rejeta l’expropriation urbaine de la terre entrainant la marginalisation et le déplacement des communautés rurales, dont il a vu que c’était une méthode utilisée par le régime pour renforcer sa politique de domination et d’exclusion sociale. Aziz croyait qu’il était nécessaire d’assurer un accès à la terre qui peut satisfaire les nécessités de la vie pour tout le monde et appela à une redécouverte des communes. Il était réaliste mais optimiste. Il avait noté, "c’est clair que de telles actions s’appliquent à des lieux sûrs ou à des zones quasi-libérées du pouvoir. Mais il est possible d’évaluer la situation de chaque zone et de déterminer ce qui peut être accompli". Aziz prônait la réalisation de liens horizontaux entre conseils pour créer des liens et une interdépendance entre les différentes régions géographiques.


3. Des liens avec l’Armée Syrienne Libre (ASL) et des relations réciproques entre la continuité de la révolution et la défense, protection de la communauté. Aziz pensait qu’il était essentiel de coordonner la résistance populaire civile et la résistance populaire armée. Il voyait le rôle de l’ASL comme étant d’assurer la sécurité et la défense de la communauté, particulièrement pendant les manifestations, de soutenir des lignes sécurisées de communication entre les régions et de fournir une protection de la mobilité du peuple avec des approvisionnements logistiques. Le rôle du conseil serait de fournir de la nourriture et de l’hébergement pour tous les membre de l’ASL et de se coordonner avec elle pour la sécurité de la communauté et la défense stratégique de la région.


4. La composition des conseils locaux et de la structure organisationnelle. Aziz avait vu plusieurs défis à la formation de multiples conseils locaux. Le premier était le régime, qui prenait régulièrement d’assaut les cités et villes de façon à paralyser le mouvement, isoler les gens dans des enclaves et empêcher la coopération. Aziz soutenait que pour répondre à de telles assauts de l’Etat, les mécanismes de défense devaient rester flexibles et innovants. Les conseils devraient s’accroître ou se réduire en fonction des besoins et s’adapter aux relations de pouvoir sur le terrain. Il pensait que cette flexibilité était essentielle pour la réalisation du désir de liberté de la communauté. Il avait aussi vu ce défi consistant à encourager les gens à pratiquer un mode de vie nouveau et peu familier. De plus, le service d’approvisionnement devait être maintenu et il était nécessaire de trouver une source indépendante d’énergie faisant face aux coupures aussi bien que pour soutenir le développement des activités sociales et économiques. Pour cette raison il pensait que les conseils locaux devaient inclure des travailleurs sociaux et des gens avec des expertises sur des champs variés, sociaux, organisationnels et techniques, qui sont respectés et qui ont le désire de travailler volontairement. Pour Aziz, la structure organisationnelle du conseil local est un processus qui commence avec le minimum requis et qui évolue en fonction du niveau de transformation accompli par la révolution, l’équilibre du pouvoir dans une région donnée et les relations avec les régions voisines. Il encourageait le conseil local à partager le savoir, à apprendre de l’expérience des autres conseils et à se coordonner régionnalement.


5. Le rôle du Conseil National est de donner une légitimité à l’initiative et de gagner l’acceptation des activistes. Il devrait chercher les finances de façon à exécuter le travail nécessaire et à couvrir les frais impossibles à couvrir au niveau régional. Le Conseil National faciliterait la coordination entre les régions de façon à trouver des terrains d’entente et favoriser les proches interdépendances.


Le travail d’Omar Aziz a eu un impact énorme sur l’organisation révolutionnaire en Syrie. Pendant que le courant politique d’opposition a échoué à réaliser quoique ce soit de notable dans les deux dernières années, le mouvement d’opposition de base, face à la répression violente, est resté dynamique et innovant et a intégré l’esprit anarchiste. Au cœur de l’opposition de base il y a la jeunesse, principalement des classes pauvres et moyennes, où les femmes et divers groupes religieux et ethniques jouent des rôle actifs (voir http://www.youtube.com/watch?v=Otc6J9EQGiw&t=255 et https://www.youtube.com/watch?v=RaDFddX ... r_embedded). La plupart de ces activistes restent non- affiliés aux idéologies politiques traditionnelles mais sont motivés par ce qui concerne la liberté, la dignité et les droits humains basiques. Leur objectif principal demeure le renversement du régime plutôt que de développer des grandes propositions pour une Syrie du futur.


L’organisation révolutionnaire s’est principalement formée autour du développement du tansiqiyyat, des centaines de comités locaux établis dans les quartiers et villes dans tout le pays. Ici, les activistes révolutionnaires sont engagés dans des activités multiples, de la documentation et rapports sur les violations perpétrées par le régime (et de plus en plus souvent par des éléments de l’opposition) jusqu’à l’organisation des manifestations et des campagnes de désobéissance civile (comme des grèves et des refus de paiement des factures) et la collecte de l’aide humanitaire et sa distribution à des zones sous bombardement ou assiégées. Il n’y a pas un seul modèle mais ils opèrent souvent de façon horizontalement organisée, des groupes sans leaders, composés de tous les segments de la société. Ils ont été les fondations du mouvement révolutionnaire en créant la solidarité entre les gens, un sens de la communauté et de l’action collective.
Voir (https://www.youtube.com/watch?v=TRPn0WS ... 3m&index=8) les efforts de Yabroud, banlieue de Damas, pour s’organiser en l’absence de l’Etat. Des comités locaux ont élus des représentants comme à Kafranbel Idlib où un comité de représentants élus a établi sa propre constitution.
(voir https://www.youtube.com/watch?v=KauLdOi ... m&index=16)
Les jeunes activistes de Kafranbel gardent le mouvement de protestation populaire vivant et ont gagné une notoriété mondiale avec leur utilisation de bannières satiriques et colorées dans les manifestations hebdomadaires (voir http://www.youtube.com/watch?v=nJNR6WIh7tQ). Ils sont aussi engagés dans des activités civiles comme de fournir un soutien psychologique aux enfants et des forums pour adultes afin de discuter des questions comme la désobéissance civile et la résistance pacifique.


Dans la ville et au niveau des quartiers, des conseils révolutionnaires ou majlis thawar ont été établis. Ils constitue souvent la structure administrative civile principale dans les zones libérées de l’Etat, aussi bien que dans des zones qui restent sous le contrôle de l’Etat. [pour un rapport sur les Conseils Locaux voir dans Gayath Naisse (Self organization in the Syrian people’s révolution)Ceux-ci assurent la mise à disposition de services basiques, coordonnent les activités des comités locaux et se coordonnent avec la résistance populaire armée. Indubitablement, comme les services étatiques ont disparus et la situation humanitaire s’est détériorée, ils ont joué un rôle vital en augmentation. Il n’y a pas un modèle unique pour les Conseils Locaux, mais ils suivent principalement une forme de modèle de démocratie représentative. Certains ont établi différents départements administratifs pour prendre en charge des fonctions auparavant portées par l’Etat. Certains ont y compris eu plus de succès que d’autres qui ont lutté pour déplacer la bureaucratie du vieux régime ou qui ont été assaillis par des querelles intestines.


Pendant que le gros de l’activité de base est très largement resté au niveau local, il y a un nombre de différents groupes de coordination qui ont émergé pour coordonner et mettre en réseau au niveau régional et national. Ils incluent les Comités de Coordination Locaux (CCL), Comités d’Action National (CAN), la Fédération des Comités de Coordination de la Révolution Syrienne (FCC) et la Commission Générale de la Révolution Syrienne (CGRS). Aucun ne représente la totalité des comités/conseils locaux, ils ont différentes structures organisationnelles et ils ont différents niveaux d’engagement ou de non-engagement avec l’opposition politique formelle. Voir http://www.alharak.org/nonviolence_map/en/ pour une carte interactive qui montre les comités et conseils de coordination, ainsi que le fleurissement de beaucoup d’autres initiatives et campagnes dans un pays où de telles activités étaient auparavant brutalement réprimées.


La menace majeure contre ces diverses initiatives n’a pas seulement été la persécution des activistes par le régime, le manque de moyens, l’assaut des attaques de l’Etat sur les zones civiles et la détérioration croissante des conditions de sécurité et humanitaires. Des conseils locaux ont été piratés par des forces réactionnaires et contre-révolutionnaires. Par exemple à Al Raqqa, des groupes rebelles non-locaux à sympathies salafistes/takfiristes ont pris la plus grande partie du pouvoir au détriment du conseil local. Comme ils ont essayé d’imposer une vision Islamique qui est étrangère à presque tout le monde, les habitants de Raqqa ont mené une protestation continue contre eux. Dans cette video (https://www.youtube.com/watch?v=9hOsyH7zasw&sns=em) de juin 2013, les gens protestent contre les arrestations de membres de leurs familles par Jabhat Al Nusra. Les femmes crient "Honte sur vous ! Vous nous trahissez au nom de l’Islam". Pendant tout le mois d’août 2013, les habitants d’Al Raqqa ont protesté presque quotidiennement contre l’Etat Islamique d’Irak et du Sham (EIIS) en demandant la libération de centaines de détenus, de kidnappés et de personnes disparues. De même, à Alep des révolutionnaires ont lancé la campagne "assez c’est assez !" appelant à la fin des abus rebelles et pour la responsabilité. Cette manifestation de juin 2013 s’est tenue en face de la Cour de la Sharia à Alep après l’assassinat d’un enfant pour avoir prétendument insulté le prophète Mohammed. Les gens (http://www.youtube.com/watch?v=X5WqJ6Y2eQ8d) demandent que les assassins soient traduits devant la justice en disant "Le Comité de la Sharia est devenu l’Air Force Intelligence !" (la branche la plus brutale de la sécurité du régime). A Idlib, les gens ont aussi protesté contre le Comité de la Sharia qui a été établi, (https://www.youtube.com/watch?v=-8edfgX ... e=youtu.be) ils disent "nous sommes contre le régime, contre l’assassinat extrémiste et contre l’oppression" et ils demandent le retour des juristes professionnels (pouvoir judiciaire indépendant) à la cour (à la place des religieux).


Omar Aziz n’a pas vécu pour voir les défis qui semblent souvent insurmontables et qui assaillissent les révolutionnaires de Syrie, ou les succès et échecs des expérimentations d’auto-organisation locales. Le 20 novembre 2012, il fut arrêté chez lui par le mukhabarat (le plus craint des services secrets). Peu avant son arrestation il déclara "Nous ne sommes pas moins que les travailleurs de la Commune de Paris : ils ont résistés pendant 70 jours et nous nous continuons encore après un an et demi." [Via @Darth Nader] Aziz fut gardé dans une cellule de détention des services secrets de 4 mètres par 4 qu’il avait partagé avec 85 autres personnes. Cela contribua probablement à la détérioration de sa santé déjà fragile. Il fut transféré plus tard à la prison Adra où il mourut de complications cardiaques en février 2013, un jour avant son 64ème anniversaire.


Le nom d’Omar Aziz ne sera jamais très connu, mais il mérite de la reconnaissance comme une figure contemporaine de premier plan dans le développement d’une pensée et d’une pratique anarchiste. Les expérimentations dans l’organisation révolutionnaire de base qu’il a inspirées fournissent une sagacité et des leçons dans l’organisation anarchiste pour les futures révolutions à travers le globe.


Traduction française Manuel Sanchaise pour Juralib.
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede bajotierra le Mar 7 Avr 2015 20:56

https://lundi.am/Retour-de-Syrie-interview


On a fait la révolution jusqu’à ce que ces groupes islamistes prennent des armes, et on s’est arrêté. C’était notre plus grosse erreur. Si je pouvais revenir en arrière, je voudrais que tous les gens honnêtes, du côté de l’ASL, prennent les armes. Mais on n’a pas eu la force, la puissance, de prendre cette décision. J’ai été incapable de surmonter ma réticence à tuer un homme. Mais dans une révolution, c’est ça qu’il faut faire, c’est ça qu’on aurait dû faire.
Pourquoi la révolution a-t-elle été si facilement récupérée ?Au début, chaque groupe qui jouait un rôle dans la révolution, du côté de l’ASL ou des groupes islamistes, recevait des aides des pays européens ou du Moyen-Orient. Mais à un moment les choses ont changé. L’ASL ne recevait plus d’aides, tandis que les groupes islamistes continuaient à êtres soutenus financièrement, depuis le Golfe, par de nombreux donateurs privés notamment, en raison de leurs revendications islamistes. Ces hommes qui n’avaient pas d’argent avant la révolution, ils ont été profondément changés par ces aides, le pouvoir qu’ils ont acquis les a transformés. Ils vivent comme des princes aujourd’hui, ils peuvent tout faire.
Ce qu’il faut surtout comprendre, c’est que l’EIIL ou Al Nostra ne sont pas des ennemis qui auraient débarqué d’Iraq ou de n’importe où ailleurs. Ces ennemis ont surgi parmi les Syriens eux-mêmes, ils ont trouvé leur force à l’intérieur même des problèmes propres à la Syrie, comme le rapport à la religion.
Et cela, le régime d’Assad l’a bien compris, et l’a utilisé. Assad a utilisé la montée en puissance de ces groupes pour énoncer une fausse alternative : « Ou bien moi, ou bien ces groupes. »
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede bajotierra le Mar 23 Juin 2015 16:29

https://leilashrooms.wordpress.com/2015 ... /#more-219

"En 2011, le peuple Syrien, faisant parti d’un soulèvement transnational à travers la région, s’est soulevé en grand nombre pour demander de renverser le régime. Ce fut un soulèvement populaire spontané, originaire des zones rurales et urbaines défavorisées. C’était une réponse à des décennies de dictature, un État policier répressif, une élite de style mafia et des politiques néolibérales du régime Baathiste qui avait appauvris plusieurs couches de la population.


Ce fut un mouvement sans chef qui unissait les personnes à travers la classe, l’ethnie et les frontières religieuses. Les jeunes hommes et femmes se sont organisées horizontalement dans les comités qui ont surgi dans les villes et villages à travers le pays pour coordonner les manifestations et les campagnes de désobéissance civile et à envoyer de l’aide pour les assiégées ou les communautés bombardées. Les militants des comités ont travaillé pour coordonner les exigences de la révolution à travers le pays – pour la chute du régime et la transition vers une démocratie non-sectaire, un état civil. Au fil du temps, face à l’augmentation et la brutalité sauvage de la répression étatique, les gens se sont armés et organisés en milices populaires pour défendre les manifestants et leurs communautés contre les attaques. En 2012 il y avait une lutte militaire complète entre, d’une part, une multitude de milices populaires regroupées sous des étiquettes : «Armée Libre» et, d’autre part, l’État.

La Syrie a été la révolution la plus profonde de tous les pays du «printemps arabe». À la mi-2012, l’État n’était plus sous le contrôle de plus de la moitié du pays. Dans l’ensemble des zones libérées et dans les zones autonomes nouvellement créées, les conseils locaux (sur la base de la vision anarchiste Omar Aziz) ont été créés pour administrer la vie, l’exploitation de services de base comme l’éducation et l’approvisionnement en eau, en plus de la culture de leur propre nourriture. À travers les conseils et comités, les gens ont mené leurs propres affaires dans les zones libérées au cours des quatre années suivantes et en exprimant une solidarité communautaire des plus créatives et pratiques. Ces expériences en autonomie, auto-organisation peuvent avoir été conduit plus par la nécessité que par l’idéologie, mais ils étaient la preuve d’une transformation sociale importante qui a reconfiguré les relations sociales loin de ceux basées sur la hiérarchie et de domination vers l’autonomisation des individus et des communautés. Les énergies qui déchaînèrent la révolution ont conduit à l’émergence de centaines d’organisations et de campagnes civiles ainsi qu’un épanouissement de la culture longtemps réprimée (dans les arts et dans le débat critique).

Mais, comme ailleurs dans la région, la contre-révolution était très forte. Assad a utilisé des missiles balistiques, des armes chimiques et des bombes de baril, ciblant principalement la population civile dans les zones libérées. Au début de 2015, plus de 210 000 personnes ont été tuées, et quatre fois ce nombre blessées. Des villes entières sont en ruines, des maisons, des hôpitaux, des écoles et des gagne-pain détruits. Plus de 150 000 personnes ont été incarcérées dans les Dungeon d’Assad, principalement des militants civils qui se sont opposés pacifiquement au régime. Des milliers ont été torturé à mort. Plus de la moitié de la population ne vivent plus dans leurs propres maisons, soit déplacées à l’intérieur ou soit ayant fui le pays en tant que réfugiés. 65 pour cent de la population vit dans l’extrême pauvreté et 650 000 personnes sont piégés dans des zones assiégées (Comme le camp de réfugiés de Yarmouk pour les Palestiniens) face à la famine – partie de “mourir de faim ou se soumettre ‘la politique du régime.


Groupes totalitaires et extrémistes islamistes comme Daesh (l’État islamique) ont gagné en puissance dans le chaos et ont commencé à prendre en charge les zones libérées, ciblant les civils révolutionnaires et la milice de l’Armée libre et commettre des abus horribles et des attaques sectaires. Les gangs criminels et profiteurs de guerre ont émergé. La Syrie est devenue le champ de bataille des guerres par procuration, des rivalités entre sunnites et chiites, des interventions étrangères. Les troupes iraniennes et les milices djihadistes chiites soutenus par l’Iran occupent maintenant une partie du pays, et soutiennent le régime. Des extrémistes sunnites étrangers (y compris des colons européens) affluent à rejoindre Daesh. Voilà le prix pour demander la liberté.


Il n’y avait rien d’inévitable dans ce qui est arrivé en Syrie. Les partisans du régime depuis le début avaient clairement leurs intentions, ils les griffonnés sur les murs à travers la Syrie: “Al-Assad ou nous brûlons le pays”. Comme la Russie et l’Iran ont apporté un soutien économique et militaire illimité au régime pour écraser l’opposition, l’Armée syrienne libre démocratique a reçu très peu en termes d’armes ou de soutien. Plusieurs Islamistes ont été libérés de prison par Assad, en 2011 (ils sont allés à la tête des principales brigades islamistes) et ont reçu un soutien (financier et militaire), principalement par les États du Golfe. Ils sont venus à dominer la lutte militaire. Le sectarisme a été soigneusement entretenu par les politiques du régime et de calculs politiques, comme en envoyant les alaouites-unité de la mort- dans les quartiers civils sunnites. Les élites politiques de l’opposition de la Syrie en exile ont été pris en otage par une influence du Golfe ou de l’occident, et de toute façon n’ont jamais eu aucune pertinence réelle sur le terrain. Le pire de tout, les révolutionnaires civils syriens ont été abandonnées, y compris par une grande partie de la gauche internationale qui les calomnié comme des insensés, des djihadistes barbares ou des agents de l’Occident.


Une exception a été les Kurdes de Syrie qui ont attiré la solidarité internationale pour la révolution sociale se produisant dans Rojava et de leur lutte courageuse contre les fascistes du Daesh. Alors que cette solidarité est merveilleuse à voir, il est difficile de comprendre pourquoi le soutien a été étendu aux Kurdes de Syrie, mais pas pour les Arabes qui ont également expérimenté avec des initiatives d’auto-administration et ont également été lutté contre Daesh (et contre le régime, une bataille que les Kurdes ont été largement épargnés). Peu importe, les révolutionnaires de la Syrie, les Arabes et les Kurdes, reconnaissent l’importance de la lutte commune pour la liberté de tous les autoritarismes (Le YPG kurde et les forces de l’Armée syrienne libre ont rejoint les forces de lutte contre Daesh et il ya beaucoup de campagnes de solidarité civile). Pourtant, il faut être prudent entre le soutien pour le peuple kurde et le soutien pour le PYD qui, malgré son idéologique revendiqué vers l’anarchisme, reste un parti très autoritaire qui est maintenant dans le contrôle de toute l’aide et des armes dans Rojava, qui est le seul parti autorisé à organiser une milice, et qui mène des pratiques répressives envers l’opposition kurde dans les zones qu’il contrôle, ainsi que la conscription forcée. Donc, la question devrait être la façon de soutenir les expériences d’auto-administration et la diffusion des idéaux libertaires rhétorique défendues par le PYD, et non pas de renforcer un parti politique pour prendre le pouvoir.


Il est difficile de terminer sur une note positive pour la Syrie. Beaucoup des révolutionnaires initiaux ont été tués, emprisonnés ou ont fui le pays. D’autres, épuisés, ont renoncé à la lutte, ou ont été poussés vers l’extrémisme par les épreuves qu’ils ont subies. Mais il y en beaucoup à l’intérieur et en exile qui continuent de travailler pour la liberté et la justice sociale. J’encourage les anarchistes de s’engager avec les Syriens et de soutenir ceux qui travaillent encore dans les comités et les conseils, soutenir les initiatives humanitaires à l’intérieur de la Syrie et dans les camps de réfugiés et soutenir les réfugiés dans leur pays d’origine en Europe ou ailleurs. Renseignez-vous sur ce qui se passe et travailler pour contrer la propagande et la calomnie qui se propage par les médias de masse ainsi que les sections de la gauche qui sont devenues apologistes pour le génocide Assad. Ce qui semblait être un moment d’espoir à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord en 2010 et 2011 s’est transformé en une période très sombre de la contre-révolution. La région est en pleine expansion dans la lutte sectaire et la guerre. Maintenant plus que jamais a besoin de la solidarité des militants et le soutien de continuer à se battre pour un avenir meilleur."
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede bajotierra le Mer 24 Juin 2015 18:40

C 'est assez cocasse de lire comment les partisans des islamistes ,comme Sissoko, ou les crypto staliniens comme kuhing développent le même argumentaire pour suggérer que se féliciter de la mort d'un dictateur c'est se mettre du côté de l'OTAN et "salir l'anarchisme " :D , je ferai remarquer a ces aimables protecteurs des tyrans que lorsque des gens se félicitent que les pompiers de Paris sauvent des vies humaines cela ne fait pas d'eux forcément d'affreux militaristes , du moins c'est pas comme ça que ça marche , c'est un peu plus subtil que ça .

Les anarchistes comme Kuhing et Sissoko seraient il propres au point de regarder des victimes crever au bord de la route sans appeler le SAMU parce que cela légitime l'Etat ? Ils feraient bien plutôt de réfléchir a leur propre incompétence et comment y remédier ! si S , K et toute la bande qui porte le deuil de tyrans comme Kadaffi étaient honnêtes ils réfléchiraient aux moyens de venir en aide aux révoltés ,et ils nous expliqueraient comment agir de façon anarchiste "propre "...Mais là dessus ils ne disent rien

Mais là où vraiment je les dénonce comme complices actifs et conscients des criminels c'est que depuis des années plutôt que d'essayer de proposer quelque chose en ce sens leurs seuls mots ont été précisément pour empêcher les révolutionnaires de recevoir les secours que pourtant ils réclament .

"Le pire de tout, les révolutionnaires civils syriens ont été abandonnées, y compris par une grande partie de la gauche internationale qui les calomnié comme des insensés, des djihadistes barbares ou des agents de l’Occident."

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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede sissoko le Lun 29 Juin 2015 18:17

Peux-tu donner un seul argument, une seule citation, qui montrerait que je suis un "partisan des islamistes" ?
Ou n'es-tu qu'un menteur et un manipulateur ?

Honte à ceux qui par romantisme révolutionnaire soutiennent ou légitiment les guerres de l'OTAN.

"le peuple qui prend les armes et chasse le méchant au pouvoir pour instaurer la démocratie", ça n'existe pas, mes chéris. Ca n'a d'ailleurs jamais existé, et surtout pas en france. Rien de plus facile à manipuler qu'une foule révolutionnaire.

Vous avez assisté à la gigantesque enculade des "révolutionnaires" syriens, et vous n'avez toujours rien compris. On ne se bat pas contre des puissances nucléaires avec des kalachnikovs, mes pauvres. Inciter des gens à partir à la guerre pour aller tuer et se faire tuer est une abomination. Si la guerre est là, fuyez, c'est la seule chose à faire.

Sinon, si vous êtes si courageux, et bien allez-y, vous nous raconterez vos faits d'armes. Si vous ne voulez pas y aller, fermez là et faites plutôt quelque chose pour les réfugiés.
Tant qu'il y aura des drapeaux, il y aura des cons pour mourir dessous. Ne laissons personne penser à notre place. Résister c'est esquiver : Aikido. Résister c'est créer. L'art est la substance de l'existence, voir Nietzsche.
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede bajotierra le Lun 29 Juin 2015 19:44

Peux-tu donner un seul argument, une seule citation, qui montrerait que je suis un "partisan des islamistes" ?
Ou n'es-tu qu'un menteur et un manipulateur ?


tiens par exemple quand tu fais l'éloge de la charité islamique

Les associations religieuses œuvrent énormément pour venir en aide aux plus démunis. C'est pas si dur à imaginer, sauf quand on ne connaît les pays musulmans que par les reportages des télés françaises. Je te rappelle qu'un des piliers de l'islam est la Zakat, qui est un impôt que tous les musulmans payent en fonction de leurs revenus pour venir en aide aux plus pauvres.


peut être tu vas nous dire que cette fumisterie sur la bonté des religieux c'est un discours anarchiste ?

Inciter des gens à partir à la guerre pour aller tuer et se faire tuer est une abomination.


de qui tu causeS ?
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede sissoko le Sam 4 Juil 2015 15:26

"éloge de la charité islamique" ?

non, je parlait objectivement de mécanismes et de structures de solidarité qui existent, qui font partie de la réalité. Je fais juste l'éloge de la solidarité quelle que soit sa forme. Relis ce que j'ai écrit.

Ce serait possible, un jour, d'arrêter de caricaturer tout ce qui est dit, de tout réduire comme ça à des positions tranchées "si t'es pas avec nous t'es contre nous" "il a dit ça alors c'est un ennemi", bref tu pourrais arrêter d'être aussi con qu'un militaire ?
Tant qu'il y aura des drapeaux, il y aura des cons pour mourir dessous. Ne laissons personne penser à notre place. Résister c'est esquiver : Aikido. Résister c'est créer. L'art est la substance de l'existence, voir Nietzsche.
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede acratack le Jeu 20 Aoû 2015 13:29

Voici un reportage sur le camp de réfugiés de Azaz près de la Turquie.



A Toulouse des réfugiés venus de Homs ont élu domicile à la cité des Izards. Ils sont en grande précarité. Cet article est de juin et depuis le nombre de familles a doublé. Si il y a eu des dons de la part des musulmans pendant le ramadan, aujourd'hui Ryadd que j'ai pu rencontré est seul pour aider les réfugiés. Je tente de lancer un mouvement de solidarité.

Dix-neuf familles de réfugiés syriens échouées aux Izards


Depuis mars des familles de réfugiés syriens s'installent régulièrement dans des logements promis à la démolition du quartier des Izards, la préfecture promet qu'elles ne seront pas expulsées vers la Syrie

Les premiers sont arrivés en mars, et depuis un flot ténu mais régulier des réfugiés syriens, s'écoule entre homs et Toulouse au rythme moyen d'une nouvelle famille par semaine. Homs était la deuxième ville du pays. Mais les missiles et les bidons de TNT lâchés par l'armée de Bachar al Assad ont rasé la moitié de la cité. Le quartier de Der Ballah où vivaient les dix-neuf familles réfugiées est entièrement détruit. Au regard de ce champ de ruine, les trois maisonnettes de la Cité Blanche et les neuf appartements d'Habitats Toulouse où elles ont trouvé refuge, constituent à tout le moins une pose pour les nombreux enfants et pour leurs parents âgés de 30 à 35 ans. Sans eau courante, et sans gaz dans les logements promis à la démolition, la vie s'organise autour du robinet planté dans un coin du terrain de jeux. Comme à un puits de village les femmes et les enfants viennent à tour de rôle remplir des bouteilles de plastique. Selon le directeur du Nouveau logis méridional, propriétaire des trois maisons de la Cité blanche, le quartier des Izards est devenu un point de chute clairement identifié par les familles de Homs qui souhaitent fuir la guerre. Les baraques délabrées et les appartements désaffectés sont le terminus provisoire d'un voyage au long cours autour de la Méditerranée. Une partie des dix-neuf familles a fui vers le nord. Arrivées en Avion jusqu'à Istanbul via Beyrouth, ce premier flot a ensuite rejoint le Maroc par un autre vol, avant de passer en Espagne. Les autres sont passées par l'Égypte avant de rallier l'Algérie, le Maroc et l'Espagne. Toutes ont essayé de s'installer de l'autre côté des Pyrénées où elles ont déposé des demandes d'asile politique. Mais après parfois plus de six mois d'errance dans les rues de Madrid, l'État espagnol leur a délivré un laissez-passer pour la France.

Riad Hassad, a émigré à Nice en 1991. Depuis quinze jours cet ancien habitant de Homs, joue les médiateurs entre les autorités Française, et les réfugiés syriens dont beaucoup sont de sa famille. «Il y a une dizaine de jours, la police est venue. Je leur ai expliqué que les familles n'ont rien pour vivre. Nous ne les avons pas revues». Riad est le seul du groupe capable de s'exprimer en Français. Depuis qu'il a quitté provisoirement le restaurant niçois qui l'emploie, il tente de régler deux questions urgentes : trouver des écoles pour les enfants, et accéder à l'aide médicale. A tous ceux qui douteraient de la probité des réfugiés toulousains, il propose de visionner les images qui ont été prises lorsque les familles mendiaient dans les rues madrilènes et promet «de rester aussi longtemps qu'il faudra pour trouver une solution». Mais pour le moment la situation des douze squats et plus que précaire. «Nous attendons qu'ils partent pour terminer la démolition des maisons. Depuis trois semaines leur expulsion est autorisée par un jugement du tribunal administratif. Mais nous ne demanderons l'expulsion que lorsque nous aurons une solution. Et la solution c'est à la préfecture de la trouver. Pas au Nouveau logis Méridional, explique le directeur de l'office.

«Ils n'ont pas vocation à retourner en Syrie», promet Olivier Delcayrou, directeur de cabinet du préfet de région. Dans l'immédiat la préfecture souhaite rencontrer chaque réfugié individuellement pour vérifier s'ils ont bien déposé une demande d'asile en Espagne où si certains doivent le faire en France. «Une fois que nous aurons ces informations nous verrons quelles propositions seront faites à ces familles (…) et si l'Espagne peut traiter jusqu'au bout les dossiers de demande qui auraient été déposés sur son territoire.»
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede Protesta le Lun 31 Aoû 2015 19:20

http://www.secoursrouge.org/Kurdistan-5 ... es-des-YPG

[url]secoursrouge.org/Kurdistan-500-Europeens-combattent-aux-cotes-des-YPG[/url]
"Salut Carmela, je suis chez FIAT! Je vais bien... Si,Si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye!"
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede acratack le Ven 25 Déc 2015 15:01

Une info intéressante qui fait penser aux situations ou les flics exfiltrent les fachos quand ils manifestent et que la population s'en prend à eux et qu'ils sont en danger.
Autre point c'est le lien clairement démontré entre El Assad et son régime et le califat. Au passage notons que l'ONU est à l'origine de cette mesure ... l'ONU qui défend les fascistes islamistes du califat on aura tout vu... bien évidemment si El Assad a accepté ce n'est pas un hasard, il ne l'aurait jamais permis pour les révolutionnaires syriens non islamistes ...

[quote

Plusieurs centaines de familles de membres du groupe djihadiste Etat islamique (EI) et des combattants blessés devraient être évacués des zones rebelles du sud de Damas dans le cadre d'un accord négocié par les Nations unies, rapporte aujourd'hui l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Selon Rami Abdoulrahmane, directeur de l'OSDH, un passage sécurisé va être garanti aux membres de l'EI entre le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk au quartier voisin de Hadjar al Assouad, à la périphérie de la capitale syrienne.
Les familles des djihadistes seront ensuite acheminées vers Rakka, le bastion de l'EI dans le nord de la Syrie, ou d'autres régions contrôlées par le groupe fondamentaliste sunnite, a-t-il précisé. S'il est mené à terme, ce transfert, qui devrait s'étaler sur plusieurs mois, mettra fin à la présence de l'EI dans la région de Damas, où les groupes rebelles non djihadistes sont majoritaires.[/quote]
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Re: REVOLUTION SYRIENNE

Messagede acratack le Ven 25 Déc 2015 15:27

Pour continuer je voudrais connaitre votre avis sur le fait que les kurdes s'allient à la Russie pour "combattre le califat". Bien sur vu l'action de la Russie on peux douter de la bonne foi de Poutine.

sur l'alliance Kurdes/Russie
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defe ... aign=share

sur les crimes de guerre russes
Près de 2 000 morts, des centaines de civils tués, de possibles crimes de guerre : depuis deux mois, le rouleau compresseur russe frappe en Syrie, contre les « terroristes » selon Moscou. Mais pour l’essentiel, les opérations ont lieu dans des zones où le groupe djihadiste Daesh n’est pas présent.


Pourtant Moscou dément les pertes civiles

Syrie. La Russie refuse de reconnaître les pertes civiles

23 décembre 2015, 18:48 UTC

Les frappes aériennes russes en Syrie ont tué des centaines de civils et causé des destructions massives dans des zones d’habitation, frappant des maisons, une mosquée et un marché très fréquenté, ainsi que des centres médicaux, dans le cadre d’attaques bafouant le droit international humanitaire, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public mercredi 23 décembre.

Intitulé ‘Civilian objects were not damaged’: Russia’s statements on its attacks in Syria unmasked, ce document met en lumière le lourd tribut que paient les civils lors des frappes russes présumées à travers le pays. Il analyse six attaques perpétrées à Homs, Idlib et Alep entre septembre et novembre 2015, qui ont tué au moins 200 civils et une dizaine de combattants. Il présente des éléments qui laissent à penser que les autorités russes ont menti pour couvrir les dommages causés par les frappes aériennes sur des biens civils – une mosquée et un hôpital de campagne. Il expose également des éléments indiquant l’utilisation par la Russie de bombes à sous-munitions interdites et de bombes non guidées dans des zones d’habitation à forte densité de population.

« Certaines frappes aériennes russes semblent viser directement des civils ou des biens à caractère civil, car elles touchent des zones d’habitation, où il n’y a pas de cible militaire évidente, et parfois des structures médicales, causant des morts et des blessés parmi les civils. Ces attaques peuvent constituer des crimes de guerre, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

Certaines frappes aériennes russes semblent viser directement des civils ou des biens à caractère civil, car elles touchent des zones d’habitation, où il n’y a pas de cible militaire évidente, et parfois des structures médicales, causant des morts et des blessés parmi les civils. Ces attaques peuvent constituer des crimes de guerre.
Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International
« Il est crucial que les violations présumées fassent l’objet d’enquêtes indépendantes et impartiales. »

Les autorités russes affirment que leurs forces armées ne frappent que des objectifs « terroristes ». Après des attaques ayant selon certaines informations tué des civils, elles ont répondu par le démenti ou par le silence.

Amnesty International a interrogé des témoins et des victimes, et examiné des vidéos et des images des lieux après les attaques, avec l’aide d’experts en armement. Elle a pu identifier ces attaques comme étant des frappes aériennes russes présumées, en croisant les informations précises relatives à chaque attaque avec les déclarations du ministère russe de la Défense annonçant la frappe de cibles « terroristes », ou avec des informations sur la nature des attaques dans les déclarations de témoins.

D’après ses recherches, aucune cible militaire ni aucun combattant ne se trouvait dans l’environnement immédiat. Ces raids ont pu porter atteinte au droit international humanitaire et certains pourraient même constituer des crimes de guerre.

Dans l’une des attaques les plus meurtrières recensées dans le rapport, trois missiles ont été tirés sur un marché très fréquenté dans le centre d’Ariha, dans le gouvernorat d’Idlib, tuant 49 civils. Selon des témoins, en quelques secondes le marché du dimanche s’est transformé en scène de carnage.

« Soudain, les gens hurlaient, l’odeur de brûlé a envahi l’air et c’était le chaos. D’une école primaire située non loin, les enfants sortaient en courant, terrifiés... Des cadavres jonchaient le sol, décapités et mutilés », a déclaré Mohammed Qurabi al Ghazal, journaliste militant local.

Soudain, les gens hurlaient, l’odeur de brûlé a envahi l’air et c’était le chaos. D’une école primaire située non loin, les enfants sortaient en courant, terrifiés... Des cadavres jonchaient le sol, décapités et mutilés.
Mohammed Qurabi al Ghazal, journaliste militant local
Il a vu une femme en pleurs, assise à côté d’une rangée de 40 cadavres alignés. Elle avait perdu son mari et trois enfants. « Ses enfants étaient dans des sacs, littéralement. Je n’arrive pas à m’en remettre », a-t-il déclaré.

Lors d’une autre frappe russe présumée, au moins 46 civils, dont 32 enfants et 11 femmes qui s’étaient mis à l’abri dans le sous-sol d’un immeuble, ont été tués le 15 octobre à al Ghantu, dans le gouvernorat d’Homs. Des images vidéos des lieux après l’attaque ne montrent aucune preuve d’une présence militaire. D’après les experts en armement qui ont analysé ces images, la nature de la destruction pointe du doigt l’utilisation possible d’explosifs contenant un mélange air-combustible (connus sous le nom de « bombes incendiaires »), type d’armes aux effets particulièrement non discriminants lorsqu’elles sont utilisées à proximité de civils.

Dans une autre attaque, cinq civils ont été tués et une dizaine de maisons détruites lorsqu’un missile de croisière à lanceur naval, probablement russe, a frappé des immeubles résidentiels à Darat Izza, dans le gouvernorat d’Alep, le 7 octobre.

« C’était très différent des autres frappes aériennes... Le sol s’est mis à trembler, on aurait dit un tremblement de terre... C’était la pire destruction que j’ai jamais vue... Une mère et ses deux enfants ont été tués dans une maison, et un jeune couple dans une autre. Le couple était marié depuis une semaine », a déclaré un témoin du quartier, qui a confirmé que la zone touchée était résidentielle et qu’aucune base militaire d’aucun groupe armé n’était installée aux alentours.

Les frappes aériennes russes auraient également touché des hôpitaux. Les centres médicaux bénéficient d’une protection spéciale au titre du droit international humanitaire, et les attaquer peut constituer un crime de guerre. D’après un témoin de la frappe à quelques mètres de l’hôpital de campagne de Sermin, à Idlib, les missiles auraient été largués par un avion très sophistiqué, qu’ils n’ont pas vu ni entendu arriver.

La réaction des autorités russes après l’attaque contre la mosquée d’Omar Bin al Khattab, dans le centre de Jisr al Shughour, dans le gouvernorat d’Idlib, le 1er octobre, fait s’interroger sur les méthodes qu’elles sont prêtes à déployer pour saper toute critique de leurs opérations. Lorsque des informations et des photos de la mosquée détruite ont été divulguées, les autorités russes ont parlé de « canular » et diffusé une image satellite dans le but de prouver que la mosquée était toujours intacte. Cependant, la mosquée présentée sur l’image n’était pas celle détruite lors de l’attaque.

« En faisant passer l’image satellite d’une mosquée intacte pour une autre qui avait été détruite, les autorités russes ont réalisé un tour de passe-passe en vue d’esquiver les reproches et la surveillance de leurs agissements en Syrie. Cela fait douter de leur volonté d’enquêter en toute bonne foi sur des violations présumées. Le ministère russe de la Défense doit se montrer plus transparent et révéler les objectifs de ses attaques en vue de permettre d’évaluer la mise en œuvre de ses obligations relevant du droit international humanitaire », a déclaré Philip Luther.

Le ministère russe de la Défense doit se montrer plus transparent et révéler les objectifs de ses attaques en vue de permettre d’évaluer la mise en œuvre de ses obligations relevant du droit international humanitaire.
Philip Luther
Depuis qu’un avion de chasse russe a été abattu par l’aviation turque le 24 novembre, le ministère russe de la Défense a encore restreint les informations sur sa campagne en Syrie.

Par ailleurs, Amnesty International a recueilli des éléments de preuve, dont des photos et des vidéos, qui laissent à penser que les Russes ont utilisé des bombes non guidées dans des zones civiles à forte densité de population, ainsi que des armes à sous-munitions prohibées par le droit international.

Parce qu’elles sont non discriminantes par nature, les armes à sous-munitions ne doivent être employées en aucune circonstance. Chacune disperse une multitude de petites bombes sur une zone de la taille d’un terrain de football. En raison du nombre élevé de bombes qui n’explosent pas, la menace pour les civils perdure pendant des années après leur utilisation initiale. L’usage répété de bombes non guidées à proximité de zones fortement peuplées de civils bafouerait l’interdiction des attaques menées sans discrimination.

« La Russie doit en finir avec les attaques menées sans discrimination et autres attaques illégales. Elle doit cesser toute utilisation d’armes à sous-munitions et cesser de larguer des bombes non guidées sur des zones civiles », a déclaré Philip Luther.
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