La situation n'est pas simple. et elle est la même en France qu'en Grèce mais juste à un degré différent.
Elle ne peut pas se résumer en disant "ceux ci sont des connards" même s'ils le sont.
Quand tu n'as presque plus rien dans ta gamelle, que tu ne vois pas celui qui te la vide vraiment, se gave en cachette ou presque et qu'un autre, juste à coté de toi , bien visible celui là, en a encore moins dans la sienne et a tellement faim qu'il veut manger dans la tienne que se passe-t-il ?
La réaction la plus primitive est de s'attaquer à ce que tu vois directement pour défendre ta gamelle.
La réaction la plus humaine est de partager le peu que tu as dans ta gamelle avec celui qui en a encore moins et d'avoir faim à deux avec les limites que cela comporte.
La réaction la plus réfléchie est de chercher celui que tu ne vois pas, de le trouver et de t'allier avec l'autre affamé pour te débarrasser du vrai voleur qui se planquait. C'est plus compliqué et on en est très loin.
Aujourd'hui c'est la première réaction qui prend le dessus et il y a vraiment lieu de s'inquiéter aussi bien en Grèce qu'en France et ailleurs.
Les néo-nazis sont passés là bas d'une audience dérisoire à un élargissement significatif de gens qui les suivent et ce malgré ce que le nazisme représente dans la mémoire collective.
En France le Front national et ses satellites de combat , ses groupes qui tournent autour et constituent son bras armé, avancent très dangereusement d'autant qu'ils se présentent comme des révolutionnaires.
Les solutions préconisées par la gauche traditionnelle et l'extrême-gauche qui il y a 20 ans avait la même audience que le parti de Le Pen ne sont pas en mesure d'apporter une réponse à la situation.
Si la LCR était à 2% comme le FN il y a 20 ans le FN est aujourd'hui à + de 20% et le NPA ne représente que 1% si on utilise les élections comme baromètre indicatif. L'extrême-gauche n'a apporté aucune réponse, elle s'est plantée de A à Z. La preuve en est aujourd'hui.
La solution serait globale et devrait remettre en cause le système marchand radicalement en supprimant notamment l'outil qui fait tourner le capitalisme : l'argent. Mais qui propose ça ?
Personne.
Et c'est un gros truc.
On est dans la merde, la grosse merde.