Mouvements sociaux au Québec

Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Mar 12 Juin 2012 23:19

Profilage politique au Grand Prix: récit d'expulsion

Au lendemain du Grand Prix, tandis que plusieurs crient au profilage politique, nous avons reçu cette lettre d'un lecteur qui avait décidé d'aller se promener au Parc Jean-Drapeau hier. Il nous raconte son expulsion.

Le 10 juin 2012 en avant-midi, moi et mon mari sommes allés flâner sur l’île Sainte-Hélène. Pour l’occasion, nous nous sommes vêtus de façon tout à fait ordinaire, n’avions pas de sac, ni de carré rouge. Le passage à la station Berri-UQAM s’est fait sans qu’aucun policier ne s’intéresse à nous (ils fouillaient toutefois arbitrairement plusieurs personnes portant un sac et n’ayant pas l’apparence d’un fan de F1). La sortie du métro à l’île Sainte-Hélène, malgré la présence de dizaines de policiers, s’est elle aussi faite sans qu’aucun policier ne s’intéresse à nous. Arrivés sur l’île, nous avons décidé de flâner en s’éloignant du site de la F1, c’est-à-dire en direction de la Biosphère, puis dans les sentiers entre la Biosphère et la Ronde. Près de la Biosphère, j’ai décidé d’épingler mon carré rouge sur ma chemise. Nous n’avions pas l’intention de perturber le Grand Prix, ni de provoquer la police. Nous voulions toutefois voir ce qui arriverait à des flâneurs pacifiques portant le carré rouge au Parc Jean-Drapeau.

Nous avons pu marcher paisiblement 30-45 minutes, entre la Biosphère et la Ronde, jusqu’à ce que nous croisions trois policiers en vélo qui patrouillaient les sentiers et ont remarqué mon carré rouge. L’un d’eux m’a alors demandé ce que nous faisions, si nous allions au Grand Prix. Je lui ai répondu que nous prenions simplement une marche et que nous allions maintenant vers le métro, pour retourner chez nous. Il nous a ordonné de retourner au métro sans tarder, car, a-t-il dit, ils expulsaient toutes les personnes sur l’île qui n’allaient pas au Grand Prix. Je lui ai demandé s’il est possible d’aller à la Biosphère ou à la Ronde. Il m’a rétorqué sèchement : « T’as pas compris, je viens de te dire qu’on expulse tous ceux qui ne vont pas au Grand Prix. »

Sans rien dire de plus, nous leur avons tourné le dos et avons repris le chemin vers la station de métro. En route, nous avons croisé un autre jeune homme qui arborait le carré rouge et était accompagné d’un enfant. Mon mari l’a prévenu par rapport aux policiers. Le jeune homme a répondu, souriant, que les policiers sont plus gentils lorsqu’il y a un enfant…

Près de la piscine, nous avons croisé la file de policiers qui, l’un derrière l’autre, escortaient des dizaines de « jeunes » vers une zone quelconque, probablement ces personnes détenues de façon « préventive » (sic). Parmi ces personnes, nous avons reconnu des habitués des manifestations nocturnes, y compris le jeune homme pacifique portant régulièrement la bannière du Cégep André-Laurendeau.

Arrivés à la station de métro, nous sommes entrés et le premier policier qui a aperçu mon carré rouge nous a indiqué de descendre tel escalier qui menait au quai et, surprise, à une zone improvisée où attendait une jeune femme, elle aussi expulsée, sous l’œil hargneux d’une policière. Lorsque le métro est arrivé, quelques policiers ont dirigé le flux des passagers sur le quai, à l’écart d’où nous étions, puis ils nous ont intimé d’entrer dans le métro et de s’asseoir. Deux policiers nous ont surveillé pendant tout le trajet jusqu’à la station Berri-UQAM, où nous avons été escortés par divers policiers (toujours deux), qui se relayaient du métro au quai et aux différents étages de la station Berri, jusqu’aux tourniquets.

En sortant, j’ai dit à la policière que ça me remémorait mon expulsion d’Israël en 2003 (escorté jusqu’à mon siège d’avion par un officier et passeport retenu jusqu’à mon arrivé à Vienne), à la différence que je suis maintenant dans mon propre pays. Elle m’a répondu que je n’étais pas détenu, mais qu’ils ne voulaient pas me voir dans le métro.

Oui, nous sommes allés sur l’île pour « tester » l’attitude des policiers (comme plusieurs autres sans doute, y compris le jeune homme que nous avons croisé), mais sans aucune volonté de perturber le Grand Prix, ni de provoquer (si ce n’est de flâner en s’éloignant du site de la F1). J’ai participé à une trentaine de manifestations nocturnes au cours des dernières semaines, mais sans aucune intention criminelle, si ce n’est de manifester. Le geste le plus violent que j’ai commis au cours des dernières semaines aura été de frapper sur une rôtissoire. Je n’ai jamais été arrêté au cours de ces manifestations, mais j’ai goutté, comme des dizaines de milliers de personnes, aux charges de l’antiémeute, aux gaz poivre et irritant, aux grenades assourdissantes.

Le SPVM affirme ne pas faire de profilage politique sur la base du port du carré rouge. Or, mon témoignage prouve que le SPVM et le commandant Simoneau ont menti. Ont-ils réellement expulsé tous les flâneurs du Parc Jean-Drapeau, ou seulement ceux et celles qui osaient porter un carré rouge. Rien d’autre que mon carré rouge ne pouvait me qualifier de « suspect » en cette matinée au Parc Jean-Drapeau, et malgré mon assiduité dans les manifestations nocturnes, je ne pense pas que le SPVM connaisse mon visage. Et si tel était le cas, mon expulsion serait néanmoins tout autant arbitraire car je n’ai commis aucun acte illégal lors de ces manifestations, autre que de participer à une manifestation illégale…

Comment peut-on faire confiance à la police lorsqu’elle ment, à l’image du Premier ministre et de ses ministres???

Olivier Roy

http://voir.ca/jepenseque/2012/06/11/recit-dexpulsion/
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Jeu 14 Juin 2012 01:11

Québec: 50e manifestation nocturne sous la pluie dans le calme

Environ 200 manifestants ont défilé sous la pluie et le vent à Montréal, lors de la 50e manifestation nocturne d'affilée pour dénoncer la hausse des droits de scolarité et la loi spéciale.

Quelques dizaines de personnes, tapant sur des casseroles et des instruments de percussions pour tenter de se faire entendre, ont pris le départ de la marche devenue rituelle, vite rejoints par une foule un peu plus nombreuse d'environ 200 protestataires, selon des estimations des médias locaux.

Contrairement aux marches mouvementées de ces derniers jours, qui se sont conclues par des vitrines brisées et quelques dizaines d'arrestations, parfois musclées, notamment en marge du Grand Prix de Formule 1 du Canada le week-end dernier, cette manifestation nocturne s'est déroulée de façon "très tranquille" selon la police.

À peine les forces de l'ordre ont-elles dû appeler les manifestants à marcher dans le sens de la circulation pour ne pas gêner les automobilistes.

Le défilé a été déclaré illégal, faute d'itinéraire fourni à l'avance, mais aucune arrestation n'a eu lieu.

http://www.liberation.fr/depeches/2012/ ... lme_825939
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Jeu 14 Juin 2012 01:13

Une perspective anarchiste sur la Loi 78

traduit de l’anglais par sabotagemedia

Ceci est un tract d’une demi-page écrite à propos de la «loi spéciale», la Loi 78 anti-manifestation adoptée au Québec dans le cadre d’une répression sur le mouvement étudiant. Ce tract a été créer pour être distribué en Ontario dans les manifestations de casseroles, inspiré par et en solidarité avec la lutte au Québec.

La version pour lecture est disponible en téléchargement @ Zine Library (en anglais)

«La majestueuse égalité des lois, qui interdit au riche comme au pauvre de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain.»
Anatole France

«La violence était la loi, et avec les canons dans les mains des blancs, la loi était blanche.»
Sunera Thobani

La lutte sociale au Québec, issu d’un mouvement étudiant contre les frais de scolarité, en a inspiré plusieurs. Mais peut-être que la question centrale qui amène les gens à prendre les rues avec des casseroles à travers le pays est la Loi 78, connue sous le nom «loi spéciale». Elle criminalise les manifestations non-approuvées par la police et impose de lourdes amendes pour des activités politiques sur les campus scolaires. Elle a été accompagnée par une vague de répression qui a vu plus d’arrestations massives que la crise du FLQ en 1970, plus de 2500 arrestations au dernier décompte.

Mais la loi spéciale n’est pas spéciale. Il s’agit d’une réaction prévisible à une mobilisation particulière, une mobilisation qui est sans précédent par son ampleur, son soutien populaire et sa férocité dans l’histoire récente du Québec. En Ontario, nous avons eu un avant-goût de «loi spéciale» en 2010 au Sommet du G20, où le gouvernement et la police ont collaboré pour créer une «zone no-go» autour de la barrière de sécurité protégeant les dirigeants du G20. Les droits ont été jetés par la fenêtre pendant que la ville de Toronto était transformée en État policier. La classe moyenne blanche était particulièrement outrée et aura son jour au tribunal maintenant que la menace a disparu temporairement. Mais pour les personnes déjà criminalisées en vertu du système, cela représente seulement une intensification de l’expérience quotidienne du harcèlement ciblé. Nous voyons ce même processus qui se passe au long terme au niveau fédéral, avec des lois sur la criminalité et des lois spécifiques visant à préempter la dissidence, comme la loi anti-masque avec des peines allant jusqu’à 10 ans de prison.

C’est à propos des intérêts du gouvernement et du capital, et non les complots diaboliques de Charest ou Harper.

Si nous percevons comme exceptionnelle la loi 78, nous ignorons le fait que la loi est un ensemble d’outils et d’armes que les gouvernements utilisent pour consolider les intérêts des puissants, contrôler et réglementer la population en général, et mener la guerre contre les ingouvernables. L’État canadien est fondé sur la conquête génocidaire des nations autochtones et de leurs terres, et des concessions telles que la Charte sont des tentatives désespérées pour créer de la légitimité, où il y a seulement une violence impitoyable qui sous-tend le «Canada». Donc, nous ne devrions pas être choqué quand nous voyons ces mêmes droits instantanément s’évaporer dans une «crise». Et en ces temps de bouleversements sociaux et d’austérité économique, nous nous approchons de la crise perpétuelle.

Se concentrer sur une loi particulière ou recourir aux droits risque de nous amener sur une position défensive et nous entraîner dans une conversation avec nos ennemis. Cela peint le mouvement en tant que victime impuissante. Nous devrions être inspirés à l’action non seulement par des images de brutalité policière, mais aussi par des images de rebelles masqué-e-s chassant la police anti-émeute. Il est maintenant temps de construire notre pouvoir de la base, se préparer à la répression, soutenir les personnes ciblées par l’État, mais surtout passer à l’offensive.

LA LOI SPÉCIALE – ON S’EN CÂLISSE!
PAS DE PRISONS – PAS DE FRONTIÈRES – FUCK LA LOI ET L’ORDRE!

http://www.sabotagemedia.anarkhia.org/2 ... la-loi-78/
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Jeu 14 Juin 2012 01:17

[Printemps érable] La police travaille à Montréal



https://www.youtube.com/watch?v=t14F5UGV1RQ
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Jeu 14 Juin 2012 01:20

Business as usual: Des arrestations politiques au service des capitalistes

Le Secours Rouge du Canada tient à dénoncer les arrestations et perquisitions qui ont lieu le 7 juin 2012. 11 personnes sont visées. Nous retrouvons notamment la fille d’Amir Khadir.

Durant cette journée a également lieu des activités de perturbation du Grand Prix de Montréal. Il apparaît extrêmement curieux que cette opération policière se fasse durant cette journée. Est-ce que la police ne voulait pas nuire à la visibilité médiatique de l’embauche de Michel Therrien comme entraineur du Canadiens…

En réalité, ces arrestations médiatisées se déroulent pour intimider les manifestantEs qui comptaient perturbéEs le Grand Prix. Est-ce une commande politique d’en haut? Est-ce délibéré de la part des forces policières? D’une manière ou d’une autre, il s’agit de faire peur pour protéger une activité lucrative pour le secteur capitaliste touristique de Montréal.

Toutes les interventions policières ne se font pas pour arrêter des vrais bandits. De toute manière, ceux-ci sont au pouvoir ou sont en lien avec ce dernier. La police agit pour désorganiser les groupes qui dérangent l’ordre normal des choses. Elle tolère une certaine criminalité normale, en autant qu’il n’y ait pas trop de plaintes. Le mouvement de contestation étudiante est fortement médiatisée et montre combien le pouvoir politique bourgeois est faible. La police intervient. Par contre, il est « normal » que les politicienNEs soient liées à des escrocs; la police ne s’en préoccupe pas trop sauf des enquêtes de routine très routinières qui servent à noyer le poisson.

http://secoursrougecanada.com/2012/06/0 ... alistes-2/
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede Cheïtanov le Jeu 14 Juin 2012 20:52

Merci des infos themax !
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede pit le Jeu 14 Juin 2012 23:05

Merci des infos themax !
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Jeu 14 Juin 2012 23:09

Merci de me remercier ^^

Un point de vue limite anarchiste ... venant des profs contre la hausse ! Je vous laisse savourer :

L’illusion de l’élection comme solution à la crise estudiantine

Pour plusieurs, la seule issue possible à la crise estudiantine est toute simple : il suffit de déclencher des élections. Adoptons la pire des hypothèses, et admettons que le gouvernement Charest soit réélu (sic). Celui-ci considérera alors que sa hausse des droits est entièrement légitime, et que les étudiants n’ont qu’à accepter son dictat. Que se passera-t-il si les étudiants refusent de le faire ? On nous répondra qu’il en va ainsi en « démocratie », et que la minorité se doit de plier devant le choix de la majorité. Nonobstant cette conception très réductrice de la démocratie, nous croyons qu’il y a lieu de s’attendre à une fin de non-recevoir de la part d’un important groupe d’étudiants. En fait, cela est tout aussi légitime dans une véritable démocratie ; d’autant plus qu’il y a fort à parier que la question ne sera pas débattue en profondeur dans une campagne électorale, si l’on se fie au niveau très superficiel des campagnes du passé. La vaste problématique sous-jacente au mouvement étudiant, ainsi que la profonde polémique soulevée par la loi 78, risquent fort d’être noyées dans la grande variété d’enjeux qui doivent forcément être considérés lors d’une élection. Il est probablement inutile de rappeler aussi que le fait de voter pour un parti ou l’autre ne signifie pas nécessairement qu’on adopte d’emblée toutes les positions de ce parti.

Tout cela pour dire qu’on aura beau jouer à l’autruche (sans allusion aucune, et surtout pas à la CAQ), il est clair qu’une sortie de crise bénéfique pour toute la société québécoise devra nécessairement passer d’abord et avant tout par un forum citoyen (ou états généraux, ou etc.) portant sur l’avenir, le rôle, et le mode de financement de nos universités. Ce n’est qu’après la mise en place d’un large consensus sur une façon toute québécoise de réaliser la mission universitaire, qu’on pourra établir s’il y a lieu de privilégier la gratuité, ou quelle pourrait plutôt être une « juste » contribution des étudiants aux « coûts » de leur formation. Quelle que soit l’option privilégiée, il est essentiel que les étudiants embrassent avec enthousiasme le choix qui en résultera, plutôt que d’être contraint à subir un modèle d’université qui leur soit imposé d’office par certains qui croient avoir le monopole de ce que doit en être une « juste » conception.

François Bergeron et Christophe Reutenauer, professeurs à l’UQAM;
Sylvie Hamel, professeure à l’Université de Montréal.

http://profscontrelahausse.org/billets/ ... udiantine/
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Jeu 14 Juin 2012 23:23

ça vient des léniniste, mais ils ont des bonnes infos donc je balance ici :

[b]Gabriel Nadeau-Dubois appelle les centrales syndicales à se joindre plus directement au combat [b]

Le co-porte parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, ajoute sa voix à ceux et celles qui réclament que les grandes centrales syndicales se joignent plus directement au très large mouvement de contestation sociale en cours.

Conscient des limites actuelles du mouvement, celui-ci suggère la constitution, d'ici la fin de l'été, d'un large front commun avec ces syndicats, de manière à donner encore plus de force à la contestation. Cette prise de position, de sa part, s'est faite samedi 9 juin, alors que le représentant de la CLASSE participait au Festival des solidarités.

Jusqu'à présent, le rôle des grandes centrales syndicales, qui appuient depuis le début les revendications étudiantes, s'est surtout limité à donner un appui technique et logistique aux mouvement de grève étudiant. Elles font également partie de ceux et celles qui ont donné leur soutien au processus de contestation devant les tribunaux de la loi 78.

Gabriel Nadeau-Dubois a reconnu lors de son intervention, dans le cadre du Festival des Solidarités, que le mouvement de contestation vit présentement un certain "flottement". Il n'est en effet pas facile de maintenir et d'accentuer un mouvement de contestation, qui dure depuis déjà plus de 100 jours, pendant toute la saison estivale.

Les leaders étudiants sont en même temps très conscients du fait que le gouvernement ne montre présentement aucun signe pouvant laisser entendre un certain assouplissement dans ses positions. Ils savent aussi que le mouvement de contestation dépasse d'ores et déjà la seule question des frais de scolarité à l'université. Voilà pourquoi la proposition mise de l'avant par Gabriel Nadeau-Dubois incluait aussi le fait d'ajouter à la question des frais de scolarité, d'autres sujets qui préoccupent toujours de très larges sections de la populaton et qui seraient en même temps succeptibles d'aider à donner un 2e souffle au mouvement en même temps que de le rendre encore plus fort. Exemple : toutes les questions des autres types de hausses déjà implantées et/ou en devenir au niveau de toutes sortes d'autres services à la population.

L'appel de Gabriel Nadeau-Dubois rejoint de nombreuses autres prises de position, y compris de notre part, au PCQ, en vue de se préparer, à l'automne, pour une grève sociale de toutes les forces vives de la société.

http://www.pcq.qc.ca/Dossiers/Modeles/i ... es&lang=fr
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Jeu 14 Juin 2012 23:28

LE 22 JUIN, ENSEMBLE, ON MARCHE CONTRE LA HAUSSE ET LA LOI 78 À MONTRÉAL ET À QUÉBEC

Place du Canada, Montréal (et devant l’Assemblée nationale à Québec)
1010, rue de la Gauchetière Ouest / Saint-Antoine (métro Bonaventure)

Grande manifestation nationale contre la hausse des frais de scolarité et la loi 78 à Montréal. Appel de la CLASSE qui invite la population à descendre dans les rues de Montréal dès 14 h, à la Place du Canada. Soyons-y contre les politiques antisociales du gouvernement Charest !

À Québec, dès 14 h aussi, un grand rassemblement aura lieu simultanément devant l’Assemblée nationale !
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede quebecois_et_anonymous le Ven 15 Juin 2012 01:35

spécialement pour themax, et c'est moi qui la tient : http://www.facebook.com/#!/FaireTomberL ... entCharest

GFT
Le printemps érables qui secoue le Québec, c'est les graines d'une révolution ici et le produit d'une révolution internationalle : merci aux indignées d'occupy wall street !!!!
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede jimstinger le Ven 15 Juin 2012 10:22

Je suis allé l'année dernière à Montréal (et Toronto) et je suis revenu enchanté par ce peuple, et depuis ces événements, vous ne faites que renforcer mon admiration! :clap:
"La seule révolution possible, c'est d'essayer de s'améliorer soi-même, en espérant que les autres fassent la même démarche"
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Dim 17 Juin 2012 01:17

quebecois_et_anonymous a écrit:spécialement pour themax, et c'est moi qui la tient : http://www.facebook.com/#!/FaireTomberL ... entCharest

GFT

Tu es sympathisant de Québec Solidaire ????
Parce que le facebook pullule de communiqué de ce parti, assimilable en france a l'aile gauche du PS.
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Dim 17 Juin 2012 01:19

{b]Québec : les manifestations se poursuivent contre la loi 78 et l'assaut sur l'éducation[/b]

Le vaste mouvement de contestation sociale qui s'est développé ces dernières semaines au Québec se poursuit. Les étudiants, mobilisés depuis plus de trois mois contre la hausse drastique des frais de scolarité, ont tenu plus tôt cette semaine leur 50ème manifestation d'affilée au parc Émilie-Gamelin, dans le quartier latin de Montréal. Dans d'autres quartiers ouvriers de la métropole, des citoyens opposés aux mesures d'austérité et à la loi 78, continuent des rassemblements spontanés en fin de journée pour exprimer leur colère à coups de casseroles. Des reporters du World Socialist Web Site (WSWS) se sont rendus à quelques-unes de ces manifestations et ont recueilli les commentaires de participants.

* * *

Au moins 250 personnes ont manifesté le 13 juin au centre-ville de Montréal devant l’hôtel Hilton-Bonaventure, où se tenait la Conférence de Montréal, qui réunit tous les ans divers porte-paroles de l'élite internationale des affaires. La manifestation était organisée par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. Elle a été planifiée pour prendre place durant le discours de Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale américaine.
Une partie de la manifestation devant l’hôtel Hilton

S'adressant à la foule, une représentante de la CLASSE (Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante) a expliqué que la manifestation était « organisée contre les élites financières assemblées dans les édifices derrières nous » et « contre les inégalités sociales ».

Un participant a expliqué à notre équipe de reporters « qu'il y a beaucoup de confusion sur ce qu'est le communisme et le socialisme » et voulait savoir ce que le WSWS avait à dire sur ce sujet. Après un échange d'une vingtaine de minutes, il a conclu ceci : « Les gens commencent à voir plus clair. Le stalinisme a sali le communisme, j'approuve ce que vous dites ».

Un autre participant, étudiant à l'UQAM, s'est dit d'accord avec l'idée avancée par le WSWS que les étudiants doivent se tourner vers les travailleurs. Anarchiste, il s'est toutefois opposé à la nécessité pour les travailleurs de former leur propre parti politique. Il a affirmé : « Nous ne pouvons pas déléguer le pouvoir du peuple à un parti, il faut que le pouvoir reste dans les organes du peuple, je suis d'accord avec les soviets. Mais nous avons vu en Russie comment le parti est devenu un pouvoir dominant avec encore une fois des dominés ».

Une autre personne, un chauffeur de taxi qui observait la manifestation, a fait part de ses commentaires. « J'appuie les étudiants, la cause de la pauvreté, c'est le manque d'éducation », a-t-il déclaré. « J'ai entendu dire », a-t-il poursuivi, « qu'une seule personne a plus de richesses que l'ensemble des pays des Caraïbes. Il y a quelque chose qui ne marche pas ! Il faut une répartition plus équitable des richesses. »

Parlant de sa propre situation, il a dit : « Nous, les chauffeurs de taxi, avons beaucoup de difficulté à faire vivre nos familles, à donner une bonne éducation à nos enfants. La situation a beaucoup empiré au cours des dernières années ».

Après environ une heure, la police a déclaré le rassemblement illégal et a avisé les gens qu'ils pourraient être mis en état d'arrestation s'ils ne se dispersaient pas. Les manifestants ont quitté les lieux et entrepris – défiant l'ordre de dispersion – une marche à travers les rues du centre financier de la ville.

* * *

Un reporter du WSWS s'est rendu samedi dernier (9 juin) à une manifestation-casserole organisée dans un quartier ouvrier de Montréal. Un participant, Francis, lui a accordé une entrevue.

Selon Francis, il faut désobéir à la loi 78. « Ça veut dire venir manifester sans donner son itinéraire à la police, faire des manifestations spontanées, ne pas avoir peur de descendre dans la rue et rester jusqu’à ce que la police déclare la manifestation illégale ».

Sur la possibilité que le PQ remplace les libéraux, il a déclaré : « Je suis très méfiant à l’endroit du PQ. Je pense que le PQ n’est pas un parti social-démocrate; ce n’est pas un parti de gauche, ça c’est clair. Ils l’ont démontré dans leurs politiques passées. Par exemple, dans le conflit au Journal de Montréal, madame Marois était où pour défendre les travailleurs? L’amphithéâtre de Québec, c’est le PQ qui a entériné cette loi-là. Ce n’est pas un parti près des travailleurs, près des citoyens ».

Francis a expliqué que, « Dans le spectre politique actuel, je voterais pour Québec solidaire. Ils appuient des nationalisations, notamment celle de l’éolienne ».

Sur la CLASSE, il a dit qu'elle « est l’organisation étudiante la plus militante, celle qui s’investit le plus sur le terrain. Elle est fidèle à ses convictions. »

Quand on lui a fait remarquer que la CLASSE avait signé une entente avec le gouvernement acceptant la hausse, il a dit : « Je n’ai pas pensé que la CLASSE voulait endosser une hausse. Je n’ai pas eu conscience de la teneur de tous les pourparlers. L’objectif ultime de la CLASSE est la gratuité scolaire, donc selon moi, s’ils acceptent une hausse, ils vont à l’encontre de leur principe fondamental. Ce serait assez curieux ».

http://www.wsws.org/fr/articles/2012/ju ... -j14.shtml
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Lun 18 Juin 2012 15:05

Grafs anars en ville

Des graffitis dans les quartiers centraux font parler d'eux.
Image
Comme celui-ci, sur un futur immeuble à condo, dans le blogue monlimoilou.com.
(http://blog.monlimoilou.com/index.php/2 ... sme-colon/ )

Image
et celui-là, dans le journal Droit de parole (http://www.droitdeparole.org/ )

Image
ou sur le Chemin de la Canardière

C'est la justesse du propos? Le petit A cerclé? Qu'est-ce qui attire particulièrement notre attention sur ces graffitis plutôt que d'autres?

http://voixdefaits.blogspot.fr/2012/06/ ... .html#more
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Lun 18 Juin 2012 15:06

Communiqué pour sabotage ferroviaire (Québec)

Une voie ferrée d’importance a été sabotée ce mercredi 13 Juin au soir, dans un secteur rural près de Farnham, Qc, en réponse à l’appel de la CLASSE pour des actions nationales contre la Conférence de Montréal, du « Forum Économique International des Amériques », un meeting de gros gangsters corporatistes.

Le système de signalisation a été déclenché en sabotant une boîte électrique contrôlant les signaux de train à une intersection, provoquant une éventuelle suspension de la circulation des trains sur cette voie durant quelques heures. Ce lieu a été soigneusement choisi, non seulement à cause de la facilité de la tâche, mais surtout l’importance de la marchandise qui y circule, notamment beaucoup de sale pétrole provenant des sables bitumineux de l’Ouest, avant que cette voie unique ne se sépare vers des destinations comme le techno-parc de Bromont, Sherbrooke et plus loin vers la Nouvelle-Angleterre.

Ce n’était qu’un début. Il y a de nombreux autres flux cruciaux au fonctionnement de ce système d’oppression et sa marchandise sacrée, et nous promettons de recommencer, et frapper des cibles qui feront toujours plus mal. Vu notre nombre indéterminé (ce n’est pas un « comité invisible » pour rien), il est fortement recommandé que chaque gréviste et sympatisant(e) s’y mette aussi la main à la pâte, seul(e) ou en groupe, car nous ne croyons pas que des manifs bien gentilles seront suffisantes pour perturber le système des « osties de crosseurs » et créer un rapport de force suffisant pour faire plier le Pouvoir. Et la preuve est là… des mois de grève, et malgré nos bons coups et grandes réussites, surtout face au despotisme judiciaire-policier, le gouvernement se fout toujours autant de nos revendications, et les flics s’en prennent maintenant à des dissident(e)s comme à de dangereux criminels. Nous sommes sous une dictature, car ce qui est un haut crime, maintenant, c’est la liberté.

De laisser son train rouler — celui qui lui permet de tirer profit de son exploitation dévastatrice — c’est de collaborer dans le silence. Assez de cette soumission de merde ! Ça ne peut plus continuer comme ça. La société techno-industrielle, parce qu’elle intoxique le vivant, doit être forcée à l’arrêt, sinon c’est elle qui nous forcera dans l’hécatombe. Fukushima n’a été que le premier signe de la catastrophe en cours. Nous voulons nous assurer que les capitalistes paient pour ces abus. Peut-être la facture n’a pas été assez salée pour eux, mais nous pouvons y ajouter notre grain de sel.

Le sabotage n’est pas une tactique avant-gardiste ou du vandalisme infantile, et ce n’est pas non plus de la provocation de la part de « casseurs étrangers au mouvement », comme ces sales flics nous crachent aux oreilles (qui est assez stupide pour encore les croire ?). Le sabotage a été par le passé un recours tout à fait rationnel et légitime, renforcissant toutes les grèves qui ont changé l’histoire. Face à une machine qui ne discute pas, qui impose ses conditions par le dictat, le sabotage est une des façons de communiquer sa révolte en la joignant à d’autres, tout en imposant ses propres conditions aux escrocs au pouvoir ; qu’ils marchent, ou que leur système crève !

Ce petit geste de résistance au train du capitalisme industriel — qui est maintenant devenu hors de contrôle — a été commis en solidarité avec tous-tes les arrêté(e)s en relation à la semaine du Grand Prix — où la Police se mit au service de Bernie Ecclestone, riche et fasciste notoire — en particulier pour Mathieu Girard, brutalement arrêté et détenu durant les funérailles de sa sœur (condoléances, camarade) et Andrea Pilote. Nous ne les connaissons pas, mais nous sentons profondément solidaires avec ces deux camarades victimes de violence policière. Comme avec les gens de la Fédération Anarchiste Informelle (FAI) d’Europe et d’Amérique du Sud, et les peuples autochtones de partout, en lutte pour le respect de leurs terres.

Du Comité invisible pour la Fin de leur monde – 15 juin 2012

http://juralib.noblogs.org/2012/06/15/f ... out-en-im/
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Lun 18 Juin 2012 15:08

La grève est étudiante, la lutte est familiale

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La manif familiale d'hier s'est déroulé dans la joie et la bonne humeur malgré un imbroglio avec la police. Les marcheurs et marcheuses ont pu profité d'un soleil splendide pour dénoncer l'injuste hausse des frais de scolarité.

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Plus de photos et vidéos ici : http://voixdefaits.blogspot.fr/2012/06/ ... e-est.html
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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Lun 18 Juin 2012 15:08

Pourquoi boycotter le Québec et ses festivals d’été ?

Nous avons reçu ce texte sur le mouvement social actuel via courriel. N'hésitez jamais à nous faire part de vos messages, textes ou annonces qui pourraient intéresser le lectorat de ce blogue.

Printemps érable

Le « printemps érable » : les 250 manifestations et les affrontements étudiants qui contestent une augmentation de 82 % de leurs frais de scolarité, les bouleversements culturels et sociaux en cours dans la Belle Province depuis l’adoption de la loi « matraque » 78, la démission de la ministre de l’éducation bientôt « réfugiée », comme bien d’autres ces temps derniers, dans un lointain pays africain, l’idéologie conservatrice et rétrograde d’un parti Libéral usé, la corruption de ce même parti qui a tout fait pour minorer le pouvoir de la commission d’enquête sur la construction, son apparente promiscuité avec le crime organisé particulièrement dans la construction; à cela il faut ajouter l’invraisemblance d’une opposition qui en 1999 a utilisée la même méthode pour casser le mouvement des infirmières (Loi 72), l’absence d’une véritable opposition, la cogestion entre syndicats réformistes et gouvernement, etc.

Soudain, le Québec montre un visage historique où la question de l’émancipation surgit par surprise, presque par effraction, bien éloignée du bric à brac linguistique habituel ou des publicités de Bonhomme Carnaval destinées aux touristes. Derrière les discours lénifiants de célébrations nationales illuminées par les festivals de l’été se dévoilent des réalités plus insolites. L’image rassurante d’une harmonie démocratique se fissure en effet devant les graves atteintes contre les libertés civiles au Québec, devant l’absence de crédibilité d’un gouvernement préoccupé de rétribuer ses amis, de récompenser les contributeurs du parti, d’écraser les étudiants et les mouvements sociaux, d’instrumentaliser les journalistes et les sondages, et non d’assurer le bien commun. Déjà le gouvernement québécois est gravement en échec. Une ministre d’état démissionnaire, une ministre nommée dans la précipitation dont l’inaptitude consiste immédiatement à faire voter une loi qui suspend les droits fondamentaux, un premier ministre également ministre de la jeunesse qui n’a jamais rencontré les porte paroles du mouvement étudiants, le chef de son cabinet brutalement évincé, une loi contestée partout dans la province, une grève étudiante qui rebondit ailleurs; dans cette perspective sociale, dialogue absent, positions figées, prise de conscience accentuée, l’affrontement est inévitable. Nous sommes loin d’une folie passagère de la jeunesse et ce conflit ne va pas en rester là même si un accord a minima intervient avec les trois organisations étudiantes.

Car l’arrière plan ne va pas disparaître, népotisme, prébendes, clientélisme, arrogance, incompétence, répression, fin de règne, régime de notables, incurie, polices intouchables et non justiciables, ça vous rappelle quelque chose ? À la liste de la Tunisie, de l’Égypte, du Yémen, de la Lybie, faudra t-il ajouter le Québec ou même le Canada ? La prise de parole des québécois est devenue contagieuse; libérée, elle n’est pas prête de s’éteindre. Et ce n’est pas une élection qui va affaiblir ces braises qui couvaient depuis si longtemps. Le jeu démocratique de l’alternance est devenu un passage trop étroit. Pour quels partis ? Pour quels élus ? Ces eternels retours du mensonge.

Cacerolazo

Quotidiennement, le bruit omniprésent des hélicoptères de la police au-dessus de Montréal, une présence et une surveillance policière digne de la Russie de Poutine, des arrestations de masse (700 personnes le 24/05), des pouvoirs policiers discrétionnaires, des vigiles privés dans les universités auxquels il ne manque que de véritables armes à feux, un climat parfois quasi insurrectionnel, permettent de cerner d’un peu plus près la réalité du Québec actuel.

Chaque soir une résistance obstinée s’organise. Elle s’étend, dépassant largement le seul problème de l’augmentation des droits de scolarité à l’origine de cette singulière crispation sociale. Des manifestations ont lieu dans tout le Québec avec maintenant les « cacerolazos », souvenirs édifiants du Chili de Pinochet, qui résonnent dans nombre de quartiers de Montréal ou en régions.

La plupart de ces manifestations sont interdites, seulement tolérées. Ce qui signifie que des arrestations peuvent survenir à tout moment.

Des rumeurs de bruits de bottes se propagent et plusieurs soldats de la grande base militaire de Val Cartier à Québec ont tenu de purs propos fascistes à l’égard des manifestants en faisant référence à la place des étudiants, assimilés à la menace communiste, dans des camps d’extermination (Le Soleil, 25/05/12).

Les festivals d’été

Il est évident que si la loi 78 n’est pas annulée, de nombreuses perturbations auront lieu cet été dans tous les festivals du Québec, lieux uniques de prises de paroles et de visibilités pour les étudiants. On demande aux étudiants et aux manifestants de se résigner, de redevenir de bons consommateurs puisqu’il s’agit avant tout d’effectuer un acte citoyen, voire de défendre une production nationale fleur de lysée. Ce n’est que la dépossession qui se reconstitue, un emploi du temps qui échappe à la plupart. Ce que les industriels du spectacle exigent c’est l’oubli d’un rapport de forces sociales actuellement défavorable. Les festivals vantés comme des loisirs sont l’expression d’une gestion totalitaire de la ville (par exemple le désert urbain du quartier des spectacles de Montréal), où d’un développement économique colonial ou toutes les créativités (musique, théâtre, cirque, etc.) sont annexées à servir un mouvement unique : le capitalisme. Le boycott est une excellente façon de refuser de servir d’alibi à un spectacle qui mime une liberté et une démocratie de compensation.

L’industrie touristique est maintenant sur les dents. Le maire Tremblay de Montréal, le ministre de l’économie Bachand, la ministre du tourisme Nicole Ménard, les chambres de commerce, les entrepreneurs de Montréal ou de Québec craignent pour les festivals d’été qui sont en effet un de moments forts de la vitrine touristique québécoise, du festival de Jazz, du festival Juste pour rire, au Grand Prix du Canada de la Formule 1 et tous les autres.

Cependant derrière ces soucis d’épiciers, ce sont les intérêts d’une industrie du spectacle florissante croisés avec les intérêts d’une classe politique corrompue qui s’inquiètent. Conjointement, ces deux parties d’un même cercle défendent leurs intérêts particuliers en agitant des menaces d’interventions policières accrues, des mesures de sécurité nouvelles, en s’ébrouant autour du spectre de l’emploi ou les retombées financières sur le Québec et ses villes, en rappelant la loi générale de l’obéissance à la consommation.

L’appel au bon gros sens citoyen pour sauver la saison touristique risque fort de n’être pas entendu si la loi 78 n’est pas purement et simplement annulée. Cela signifierait une reculade inédite du gouvernement qu’il est difficile d’envisager tant que Charest est à sa tête. Les gagnantes seront les nombreuses milices privées déjà à l’œuvre qui seront encore plus sollicitées afin de prévenir d’éventuelles menaces et interventions contre les différents festivals. Malgré cela, il est douteux qu’elles empêchent ceux-ci d’être perturbés.

Côté répression, le prétexte de la violence de manifestants, pourtant en général plutôt sages, a jusqu’à présent servi à dissimuler l’arbitraire de la police. Fort d’une continuité répressive rarement démentie, c’est maintenant aux intérêts privés des industriels, jamais bien loin du gouvernement Charest, de le rappeler à l’ordre puisqu’il a été élu pour défendre leurs intérêts de classe.

Touristes ou festivaliers québécois, il faut boycotter les festivals d’été, de Montréal à Québec

Ces festivals servent essentiellement à donner une image consensuelle du Québec, à embellir une image fausse et distordue depuis plus de 100 jours, à justifier une bonne humeur factice, apolitique. Mais par ces temps troublés, l’apolitisme fait partie des qualités fantomatiques destinées à encourager la reddition des manifestants.

Il semble clair qu’au Québec l’apolitisme n’est plus de mise lorsque les droits fondamentaux sont écrasés.

Le prétexte avancé par la ministre Nicole Ménard : les festivals comme gagne-pain de nombreux étudiants (exploités pour un salaire minimum) est évidemment un sournois chantage à l’emploi et aux affrontements d’un salariat dérisoire alors que plusieurs centaines de milliers d’étudiants sont d’ores et déjà endettés pour 10, 15 ou 20 ans à cause de ce même gouvernement.

Mais les jeunes manifestants comme les moins jeunes qui les rejoignent, ont montré leur grande conscientisation; leur mobilisation est exceptionnelle et exemplaire. Leur endurance et leur détermination devant cette loi ont maintenant rejoint de nombreuses couches de population; il est peu probable que cette mobilisation fléchisse devant l’intransigeance, l’arrogance et la bêtise ou le chantage.

Répression et loi 78

La loi 78 votée par le gouvernement actuel limite les droits constitutionnels fondamentaux : liberté d’opinion, d’association, d’organisation, d’expression. Le gouvernement utilise la police et des juges souvent promus par lui, pour criminaliser les étudiants. Gardienne de l’ordre, la police du Québec est devenue la principale productrice de désordre.

Le bilan après 100 jours de grèves étudiantes et celui d’un mouvement qui ne faiblit pas malgré une répression sévère:

De nombreuses violences policières, plus de 2000 arrestations, plusieurs centaines de victimes, des blessures graves
Une législation d’exception : la loi 78 ne vise pas que les étudiants, elle peut d’ores et déjà s’appliquer à toute manifestation, même celles qui touchent les conflits dans le secteur privé et bien sûr celles à caractère social. Elle a pour objectif réel de contrer tout mouvement de contestation
Une justice d’État mise à la disposition du parti majoritaire
Des enseignantes, enseignants, chargé-es de cours et des personnels de soutien des cégeps et des universités traités comme des bandits
Un gouvernement qui poursuit sa politique des coups de force commencée lors des négociations du secteur public en 2005
Un droit à l’éducation qui n’est plus reconnu
Une liberté d’association qui n’est plus garantie
Des organisations syndicales, des régimes publics de santé et d’éducation menacés

Boycotter ? Ne pas boycotter ? Personne ne peut prendre une décision à votre place. La grève des étudiants n’est pas un mouvement de privilégiés, elle défend le droit de tous à une éducation « gratuite » et libre, financée par ailleurs par les impôts des contribuables.

Avec cette grève, ils ont moins d’illusions que personne sur les conditions qu’on leur impose, sur ce que leur coute, dans tous les moments de la vie, leur participation à une société fondée sur l’exploitation et l’inégalité.

p. tillard

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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Lun 18 Juin 2012 15:14

Abus policiers: la CLASSE demande l’intervention de la Commission des droits de la personne

Montréal, 10 juin 2012 – La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) condamne vivement les abus policiers ayant eu lieu lors des derniers jours. De nombreux témoignages font état de fouilles illégales systématiques sur les citoyens et citoyennes portant le carré rouge. Des dizaines d’étudiants et d’étudiantes ont également interpelé-e-s et détenu-e-s de manière « préventive ». En seulement quelques heures sur les réseaux sociaux, la CLASSE a récolté près d’une centaine de témoignages de personnes se disant victime de profilage politique de la part du SPVM.

La Coalition réclame donc l’intervention de la Commission des droits de la personne du Québec, afin de faire toute la lumière sur ces allégations. « Il est absolument nécessaire que toute la lumière soit faites sur ces témoignages troublants. Nous ne devons pas accepter que la police interpelle et détienne des citoyens et des citoyennes avec comme seul prétexte qu’ils ou elles arborent un signe politique. Le public a le droit de savoir ce qui s’est passé.» déclare Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE, indiquant également que la Coalition n’exclue pour le moment aucun recours pour faire la lumière sur les évènements.

La Coalition rappelle que les évènements des derniers jours s’inscrivent dans une vague plus large de répression politique et policière. « La Commission des droits de la personne doit examiner non seulement les évènements d’en fin de semaine, mais aussi les agissements des différentes forces policières depuis le début du conflit. On parle évidemment de brutalité et d’arrestations de masse lors des manifestations, mais également d’intimidation et de fouilles illégales et arbitraires sur des citoyens et citoyennes arborant le carré rouge. Ça ne peut plus durer. » poursuit Camille Robert, co-porte-parole de la CLASSE.

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Re: Mouvements sociaux au Québec

Messagede themax le Lun 18 Juin 2012 15:14

La CLASSE dénonce l’intimidation policière et gouvernementale

Montréal, 13 juin 2012 – La Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) dénonce ce qu’elle considère être une stratégie d’intimidation de la part des forces policières et du gouvernement. Dans les dernières semaines, les cas d’arrestations préventives, de profilage politique, de brutalité policière et d’intimidation se sont en effet multipliés.

« La plupart des arrestations dites « préventives » n’étaient en fait qu’un coup d’éclat visant à créer un climat de peur à l’endroit du mouvement étudiant et de tous les gens qui osent critiquer les politiques du gouvernement libéral. Ce spectacle doit cesser », déclare Camille Robert, coporte-parole de la CLASSE. L’organisation tient à souligner sa solidarité à l’endroit des personnes arrêtées et détenues dans le cadre du Grand Prix de Montréal et rappelle que la notion même d’arrestation préventive est hautement inquiétante, tant au plan légal qu’éthique.

Plusieurs des tactiques utilisées par le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) dans les dernières semaines rappellent celles utilisées à l’endroit de groupes criminels : arrestations plutôt qu’avis de comparution en cour, forte médiatisation des arrestations, profilage politique, accusations à caractère terroriste, etc. « Ces arrestations et détentions ont lieu dans le contexte plus général d’un profilage politique dirigé contre les étudiants et les étudiantes, ce qui alimente un climat malsain qui n’est pas propice au débat politique et social à propos de la hausse des frais de scolarité. » poursuit Madame Robert.

Enfin, la CLASSE tient à dénoncer l’attitude malhonnête du gouvernement en ce qui a trait au port du carré rouge. « Lorsque des ministres déclarent que porter le carré rouge revient à soutenir la violence et l’intimidation, ce sont eux et elles, en fait, qui s’adonnent à l’intimidation. Le carré rouge est le symbole d’une volonté de justice sociale. Dépeindre les gens qui le portent comme des êtres dangereux, c’est nier le droit d’avoir une opinion différente de celle du gouvernement Charest. C’est une chose très dangereuse en démocratie », souligne Jeanne Reynolds, coporte-parole de la CLASSE.

La CLASSE appelle la population québécoise à participer massivement à la manifestation du 22 juin et à arborer fièrement le carré rouge, symbole de justice sociale, de liberté et de véritable démocratie.

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