Hongrie

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Messagede fabou le Dim 11 Mar 2012 02:58

[Hongrie] Le bon élève de l’OCDE montré du doigt

L’ancien bon élève du FMI, la Hongrie, est devenu en quelques temps le nouveau pestiféré de l’Europe. Pourtant, en 1991, l’OCDE se félicitait de la dérégulation de l’économie engagée depuis 1989 par les socio-démocrates du MSzP, héritiers des staliniens : l’heure était alors (déjà) à la rigueur budgétaire, aux privatisations à tour de bras (1 700 entre 1989 et 1991), à la libéralisation des prix et à la réduction des subventions. Cerise sur le gâteau, le gouvernement s’engageait à rembourser intégralement la dette extérieure.

« La Hongrie est, avec la Grande-Bretagne, le pays européen qui est allé le plus loin dans la politique de privatisation, » précise un rapport du Sénat de 1996. En 1997, la Hongrie maintenait le cap et Libération annonçait que Chirac partait « en visite chez le bon élève hongrois » (16 janvier 1997). Toutes ces « réformes » faisaient alors de la Hongrie un bon candidat pour entrer dans l’Union européenne. Depuis quelques semaines, pourtant, le modèle a du plomb dans l’aile.
Ça sent le roussi pourtant depuis quelques temps : en 2008, le FMI, la Banque mondiale et l’Union européenne prêtent 20 milliards d’euros pour aider la Hongrie à boucler les fins de mois… en échange d’un nouveau programme d’austérité : hausse des impôts, baisse des allocations, fermeture de certaines gares… (la liste est longue). Dès 2006, le premier ministre social démocrate développait une analyse assez pertinente de son gouvernement : « nous avons tout foutu en l’air. Non pas un peu, mais complètement. En Europe, il n’y a pas un pays qui ait fait une connerie aussi colossale que nous. (…) Évidemment, nous avons menti tout au long de ces 12-18 derniers mois. Il était parfaitement clair que ce que nous disions n’était pas vrai. (…) Et, avec ça, nous n’avons rien foutu pendant quatre ans. Rien. Je ne peux citer aucune mesure importante dont nous puissions être fiers – à part le fait que le gouvernement a réussi à se démerder à la fin en gagnant les élections. Rien. » (Gyurcsany, 2006). Aux élections suivantes, les spots électoraux célèbrent le départ des socio-démocrates et la Fidesz rafle la mise. Le parti social démocrate (MSzP) après huit années de politique ultralibérale est balayé, la Fidesz remporte 263 des 386 sièges du Parlement, c’est-à-dire plus des deux tiers, ce qui lui permet (détail important) de modifier la constitution. Deux ans plus tard, la Hongrie occupe la première page de l’actualité : tous les journaux bien-pensants s’insurgent, à la suite de la commission européenne, contre la politique adoptée par le nouveau gouvernement de Budapest, qualifié à l’occasion de souverainiste et de populiste.

Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Que se passe-t-il chez cet ancien bon élève ?


La misère qui a provoqué tant d’émoi à la commission européenne, c’est tout simplement la mise sous tutelle de la banque centrale de Hongrie, c’est-à-dire que le gouvernement hongrois a remis en cause un des dogmes de l’Union européenne libérale : la suprématie de la finance sur le politique.
En imposant la séparation entre les banques centrales, dont celle de l’UE (la BCE), et les États, l’UE a privé les États d’une partie de leurs prérogatives économiques. Désormais ce sont les marchés financiers qui se placent au dessus des États et qui dictent les politiques économiques. On le voit très bien avec l’affaire du triple A où tout le monde s’insurge contre le pouvoir des agences de notation. Mais d’où vient-il ce pouvoir ? Sinon de la volonté de l’UE, de l’OMC ou de l’OCDE de le leur donner. (D’ailleurs Standard and Poor’s vient de dégrader la note de la Hongrie à BB+.)

Pourtant, ce n’est pas la première réforme du gouvernement hongrois depuis deux ans. On assiste en ces 24 mois à une frénésie, un amoncellement, une avalanche de textes de lois qui n’a pas provoqué outre mesure un tel branle bas de combat à Bruxelles.
Quelles ont été les réactions à l’entrée en vigueur de la loi sur les médias ? Les différents commissaires se sont refilés la patate chaude : Cécilia Malmström, commissaire européen aux Affaires intérieures, estimait que cela relevait de sa collègue Viviane Reding, chargée de la citoyenneté, qui pensait que sa collègue Nelly Cruse responsable des technologies numériques, était davantage concernée. Celle-ci attendait patiemment que les autorités hongroises lui fassent parvenir un exemplaire traduit de la loi sur les médias…
Qu’a dit à ce moment précis José Manuel Barroso, alors que la Hongrie prenait la présidence tournante de l’UE ? Il s’est montré rassurant, c’est le moins que l’on puisse dire : « Le Premier ministre (hongrois) a dit clairement que des ajustements seraient faits si la Commission, après un examen juridique (de la loi sur les médias), jugeait que ce n’était pas (satisfaisant) pour tous les aspects de la loi. »
Il semble que la loi en question soit conforme au droit européen puisqu’elle n’a pas été modifiée. En voici le contenu :
Elle prévoit la mise en place d’un conseil des médias, nommé pour neuf ans et dont la majorité des membres appartiennent à la Fidesz, le parti du premier ministre. Sa mission est de superviser l’ensemble des médias publics et privés (presse écrite, audiovisuel, sites Internet ou blogs) et de sanctionner ceux qui ne seraient pas « équilibrés politiquement » ou entraveraient « la dignité humaine, l’intérêt public, l’ordre public et la morale ». La loi se garde bien de préciser ce qu’elle entend par l’équilibre politique ou l’entrave à la morale mais elle précise le montant des amendes qui peuvent monter jusqu’à 730 000 euros, de quoi dissuader n’importe quel journal de ne pas se montrer conciliant. Le conseil peut aussi dissoudre les entreprises du secteur public, ou refuser aux radios et télévisions privées le renouvellement de leur licence. C’est d’ailleurs ce qui vient d’arriver à une des dernières grosses radios indépendantes : Klubradio dont le droit d’émettre cesse en mars prochain. Enfin, dans certains cas, les sources ne sont plus protégées.
à cela s’ajoute un contrôle autoritaire de l’État sur les médias, on en revient à certaine pratique stalinienne : le 3 décembre dernier, l’ancien président de la cour suprême aurait dû apparaître à l’écran, mais son visage qui, visiblement provoque de l’urticaire au gouvernement, a tout simplement été dissimulé pour qu’il n’apparaisse pas à côté de la personne interviewée.
Mais pour Barroso et la commission européenne pas de problème, pas de quoi fouetter un chat. Par contre toucher aux dogmes du libéralisme … ça c’est inacceptable.

Le seul autre sujet sur lequel l’UE s’est inquiétée en deux ans concerne la nationalisation des fonds de pension.
Petit rappel : depuis 1989, la privatisation a été menée bon train et les systèmes de retraites ont été offerts aux banques (principalement occidentales). Le gouvernement de Viktor Orban a procédé à la renationalisation des retraites en proposant aux actifs de cotiser désormais à un fond d’État
Et quelles sont alors les réactions de la commission européenne et en particulier d’Olli Rehn, le commissaire chargé des affaires économiques et monétaires ? Son porte-parole déclare qu’il est « inquiet car il semblerait que le gouvernement hongrois a l’intention d’abolir complètement la pension privée obligatoire. » Ce même porte-parole rappelle que « les fonds de pension privés jouent également un rôle utile dans le développement des marchés financiers nationaux (1). »

Pourtant, les raisons de critiquer le gouvernement Orban ne manquent pas depuis 2 ans. En plus de la loi sur les médias, on trouve :
– L’imposition sur les revenus à taux unique à 16% (depuis le 1er janvier 2011). Personne n’en a parlé. Et surtout pas la commission européenne. Et pour cause… l’imposition unique c’est l’inégalité sociale assurée. Ça profite d’abord aux plus riches.
– Le travail obligatoire : une loi oblige les bénéficiaires de l’allocation chômage à effectuer des travaux d’intérêt général, indépendamment de leurs qualifications et indemnisation à partir du 1er septembre. Le montant maximum de l’allocation chômage a été ramené à 100% du salaire minimum, soit à environ 80.000 forints (280 euros). Si les chômeurs refusent ces travaux d’intérêt général ils perdent leur droit aux allocations. La loi stipule également que les personnes concernées devront accepter les travaux d’intérêt général jusqu’à 3 heures de route de leur lieu de résidence. Au-delà, le chômeur peut refuser une offre si l’employeur ne peut lui garantir un logement.
Le programme prévoit que les chômeurs peuvent être « utilisés » sur des chantiers publics : on parle de projets de construction comme les autoroutes, un nouveau stade à Debrecen, la plus grande ville de l’est de la Hongrie. Le chômeur peut être aussi « prêté » à des entreprises privées.
– La chasse au SDF : depuis le 1er décembre, un sans-abri contrôlé pour la deuxième fois au même endroit sur la voie publique peut être condamnée à une amende d’environ 500 euros ou à 60 jours de prison ou encore à l’équivalent en travail d’intérêt général. Les sans-abris sont estimés à 10 000 à Budapest (ils dorment par exemple sur les collines autour du château) pour 5 000 places d’hébergement. La guerre aux pauvres est déclarée. Chômeurs ou sans-abris sont déclarés responsables de leur pauvreté.
La commission européenne n’en pense rien ou, sans doute, que du bien. Après tout, la Hongrie est un peu zélée, mais cela ressemble aux lois Hartz en Allemagne, ou encore au plan anti-chômeurs de longue durée en Grande Bretagne où un service de travail gratuit (une corvée en quelque sorte) est instauré contre le versement de l’allocation chômage de 75 euros hebdomadaires. Et si Budapest chasse les sans-abris, Londres n’est pas en reste en excluant les chômeurs de l’accès aux logements sociaux. Cette politique hongroise, finalement, n’est pas spécialement hongroise, elle est dans l’air du temps. Toutes ces décisions ne font qu’imiter ou participer des politiques mises en place à l’échelle européenne contre les pauvres. Cela fait bien longtemps que la guerre aux chômeurs a remplacé la lutte contre le chômage. En France, Pôle emploi s’y active avec servilité.

Une orientation politique national-chrétienne

Les réformes du gouvernement Orban ne se bornent pas à la chasse aux pauvres. Le gouvernement actuel jongle avec les valeurs traditionnelles : le travail, la morale chrétienne, la famille et la nation, bien entendu. Ces valeurs ont été un des arguments de vente électoraux de la Fidesz (2). Le nationalisme dont fait preuve le gouvernement hongrois semble être sans limite. Une des dernières mesures en date est digne du petit livre de Franck Pavloff, Matins bruns. Le parlement hongrois a modifié une loi de 1998 sur la protection des animaux. Désormais les municipalités peuvent lever un impôt sur les chiens. Sont exemptés de taxe les chiens de races hongroises au nom de la protection des valeurs traditionnelles et du patrimoine historique hongrois…
Au-delà du ridicule, les mesures adoptées remettent à l’honneur l’Église et la nation. Comme par exemple la privatisation des écoles : face à leur situation financière (endettement, baisse des subventions d’État…), certaines communes ne peuvent plus assurer le financement des écoles (3). 70 écoles publiques (primaires et secondaires) ont été cédées à des institutions religieuses (catholiques ou protestantes). Les municipalités se débarrassent d’autant plus volontiers qu’une loi, adoptée en juin 2011, facilite le transfert vers les communautés religieuses. L’État continue de verser des subventions à ces écoles désormais privées mais n’a plus aucun droit de regard sur leur utilisation. À Pestszentlörinc (dans la banlieue de Budapest), la nouvelle direction évangélique attend des élèves et du personnel « le respect des valeurs chrétiennes et un mode de vie exemplaire ». La direction a organisé des tests de religiosité à la suite desquels une enseignante d’anglais n’a pas été reconduite dans son poste en septembre dernier (4)… ce n’est pas un exemple unique.
Cette évangélisation des écoles n’a pas déchaîné les passions à Bruxelles semble-t-il.

Enfin, une nouvelle constitution est entrée en vigueur depuis le 1er janvier. Elle a été écrite et réécrite laborieusement depuis l’arrivée au pouvoir de la Fidesz, ses 70% de députés le lui permettaient. Désormais la Hongrie n’est plus une république. Elle ne se définit plus politiquement autrement que par son nom. Le drapeau est aussi modifié, mais il n’est pas nouveau, on a ajouté en son centre l’emblème de la croix et de la couronne de Saint-Étienne. C’est ni plus ni moins la reprise du drapeau du régime de l’amiral Horthy (voir plus bas). C’est explicitement à ce régime que se réfère Orban et la Fidesz et ce genre de référence qui ne fleure pas spécialement la démocratie, n’affole pas José-Manuel Barroso.
Cette constitution se place sous la protection de dieu. Elle affirme : « Notre roi Saint Etienne, il y a mille ans, a placé l’État hongrois sur des fondations solides et a fait de notre patrie une part de l’Europe chrétienne », (ce genre de déclaration ne peut que trouver de l’écho chez les constitutionnalistes européens qui voulaient rappeler l’identité chrétienne de l’Europe dans leur projet.) Globalement cette constitution montre la dérive national-chrétienne autoritaire du gouvernement actuel, avec, à la clé, la remise en cause de l’avortement, l’interdiction du mariage homosexuel… (si le mariage peut être vu comme une revendication sociale).
Enfin, la constitution déclare que Le MSzP (le parti social démocrate) actuel est tenu pour rétroactivement responsable des crimes commis par l’ancien Parti communiste dont il est issu. (Ce qui est drôle c’est que des membres de la Fidesz (et non des moindres) sont d’anciens membres du Comité centrale du parti communiste d’avant 1989.)

Que ressort-il de tout cela pour la commission européenne ?

On nous dit que Bruxelles hausse le ton (Le Monde, 11 janvier 2012). Viviane Reding, la commissaire européenne chargée des droits fondamentaux ( ?), a envoyé une lettre en décembre dernier. Quatre points y étaient soulevés :
– L’avancement de l’âge de la retraite pour les juges ;
– La mise à mal de l’indépendance de la justice par le système de nomination des juges ;
– l’indépendance de l’agence sur la protection des données ;
– des éclaircissements sur des changements éventuels dans les attributions de la cour suprême.
L’ensemble de la politique du premier ministre Viktor Orban n’est donc pas visé par la commission européenne.

Ce qui fait bondir la commission européenne, je me permets d’insister, ce n’est pas la loi liberticide sur les médias, la chasse aux mendiants, la vente des écoles aux églises, le travail obligatoire pour les chômeurs. Non, c’est : la réforme de la banque centrale hongroise, c’est-à-dire la mise en place d’un contrôle politique sur la politique financière de la Hongrie.
La commission européenne a donné un mois au gouvernement hongrois pour se mettre en conformité avec les lois européennes concernant l’indépendance de la fameuse banque centrale, sous peine de couper les crédits financiers à la Hongrie. L’inénarrable José-Manuel Barroso, ci-devant président de la Commission européenne a insisté : « Nous ne voulons pas que l’ombre d’un doute soit jetée plus longtemps sur le respect de la démocratie dans ce pays. » La démocratie s’arrête donc à l’indépendance de la Banque centrale de Hongrie. Pour M. Barroso, le reste, c’est de la pisse d’âne.

Les journaux bien pensants ont repris ce cri du portefeuille. Ainsi, dans l’article de Jean-Pierre Stroobants, publié sur le site du Monde le 11 janvier 2012, la réforme de la banque centrale et la situation financière du pays occupe 47% de l’article, seuls 7% de l’article (soit 56 mots) évoque vaguement quatre autres points soulevés par le courrier de Viviane Reding. Avec ça, vas t’en comprendre quelque chose. Pas facile de dégager une analyse politique sur la situation hongroise. En quoi sont-elles discutables ces fameuses réformes ? L’article se garde bien de le préciser (5).

Après le départ tant espéré des socio-démocrates du MSzP, la Hongrie est passée d’un gouvernement libéral-européen (ou libéral-mondialiste) à un gouvernement libéral-nationaliste. La politique antisociale est la même, pour le bénéfice des mêmes Pour autant, je ne suis pas sûr que le mythe de l’alternance s’écroule et qu’il y ait un rejet global de la politique de la Fidesz.
Cette « dérive » autoritaire et conservatrice a été permise grâce à l’utilisation politique du nationalisme comme rempart contre le libéralisme culturel (accusé de corrompre les valeurs traditionnelles hongroises) et le capitalisme international. C’est d’ailleurs ce qu’il ressort de la convocation de Viktor Orban au parlement européen de Strasbourg : il peut se présenter à l’opinion publique comme la victime de ce capitalisme international qui ne vise qu’à accaparer le pays. Dans son discours politique, l’Union européenne a remplacé l’Union soviétique. Les socio-démocrates, les intellectuels et les journalistes récalcitrants sont dénoncés comme une caste coupée du peuple hongrois, ignorante de ses valeurs et vendue (une fois de plus) à l’étranger.
À travers la mise sous contrôle des médias et la nouvelle constitution nationale-chrétienne, le gouvernement Fidesz ne fait qu’utiliser un sentiment nationaliste très présent dans la population (6). Car, si la « magyaritude » est en effet à la mode à Budapest, cela ne date pas d’hier. C’est un sentiment savamment entretenu depuis 90 ans.

La Hongrie est atteinte du « syndrome balkanique »

La Hongrie est, en effet, atteinte des mêmes maux que ses voisins balkaniques, la peste nationaliste, le culte du sol national et l’alliance funeste du sabre et du goupillon, de la nation et de la religion. Tous ces pays se conforment au même code de conduite, la Hongrie est loin d’être un cas isolé :

Règle n°1 : ne pas aimer ses voisins, les détester est même préférable. « Ils » sont forcément fourbes, lâches et menteurs, … En fonction du pays dans lequel on se trouve, il suffit de changer la désignation du « ils » en question. Tout cela ne demande pas trop d’efforts intellectuels pour mener une analyse politique.
Règle n°2 : revendiquer la Grande Serbie, la Grande Hongrie, la Grande Roumanie... sans demander leur avis aux intéressés qui pourraient tour à tour se retrouver coiffés de l’identité serbe, croate, hongroise ou roumaine. Il y a plusieurs chiens sur le même os. Une chose est sûre, la connerie ne connaît pas de frontières.
Règle n° 3 : se définir comme une victime de l’histoire. Les Serbes seraient victimes des Turcs et des nazis, les Croates de l’autoritarisme serbe et du communisme, les Hongrois des Français (et particulièrement de l’acharnement de Clemenceau), des nazis qui ont donné le pouvoir aux Croix Fléchées et des soviétiques qui ont installé un régime stalinien. Tout le malheur de la Hongrie viendrait ainsi de l’étranger. Accuser les autres, c’est pratique, cela permet de préserver la pureté de l’âme nationale.
Règle n° 4 : mettre dieu dans sa poche. Ainsi dieu sera tour à tour serbe, croate, roumain ou hongrois. C’est un VRP du nationalisme. Chaque petite église se coiffe de son petit drapeau de manière à clarifier la situation. À Osijek en Croatie, une statue proclame que dieu est avec le peuple croate. À Pécs, dans le sud de la Hongrie, une fresque dépeint l’alliance de dieu et du peuple hongrois dans une ancienne mosquée transformée en église. En Roumanie, à Targu Mures, une autre fresque montre l’inhumanité des seigneurs hongrois vis-à-vis de la pieuse population roumaine. Ce genre de litanie se retrouve absolument partout, jusque dans les hymnes nationaux puisque dieu « bénit les Hongrois » depuis 1944…

Ainsi, lorsqu’on se promène en Hongrie, il est difficile d’échapper à cette débauche de signes nationalistes, les drapeaux (obligatoires) flottent devant les restaurants, les hôtels et les administrations, le moindre vendeur de pastèques ou de pommes de terre se croit obligé de décorer son étalage aux couleurs nationales.

Ce sentiment reflète la nostalgie du passé impérial de la Hongrie. Liée à l’Autriche, c’était une des grandes puissances de l’Europe. La première guerre mondiale ne laisse de la Hongrie que l’ombre d’elle-même, en l’amputant de 70% de son territoire. Et surtout, 2,5 millions de Hongrois se sont retrouvés à l’extérieur des frontières, désormais citoyens roumains, slovaques, autrichiens ou yougoslaves (aujourd’hui serbes, slovènes ou croates). C’est ce traumatisme là que la Hongrie n’a pas digéré (7).
On pourrait croire que tout cela soit du passé mais non, un jardin ça se cultive ; consciencieusement. De drôles d’autocollants sur les voitures rappellent les contours de la vraie Hongrie, pas celle d’aujourd’hui, celle de la monarchie austro-hongroise d’avant 1918, avec ses 325 000 km2. Des monuments jettent l’anathème sur le traité du Trianon de 1920 à l’origine de ce découpage frontalier. À Tokaj, par exemple, particulièrement connu pour son vin (8), une souscription est lancée pour replacer une immense carte de la « vraie » Hongrie surplombant la ville. Bien sûr, la croix est plantée à côté du drapeau. Le plus drôle, c’est la météo sur les chaînes de télévision nationales qui s’étend à ces anciennes frontières sacrées.
Lorsque Viktor Orban, le premier ministre hongrois, prononce son premier discours, le soir des élections en avril 2010, il reprend cette nostalgie de la Grande Hongrie, il précise qu’il s’adresse aux « Hongrois à l’intérieur et hors des frontières ».

Il met rapidement ses propos en actes avec la loi électorale de mai 2010 (un mois après son élection) qui donne le droit de vote à ces fameux 2,5 millions de Hongrois de l’extérieur (9) .La Hongrie est hantée par le nationalisme.

Comment expliquer la persistance de cette nostalgie nationaliste ?

L’histoire et l’école sont bien sûr convoquées pour jouer leur rôle de gardien de l’âme nationale. Les jeunes pousses il faut en prendre soin, leur inculquer l’amour de la nation.
En Hongrie, le nombre de cérémonies officielles liées à l’histoire impressionne. D’abord l’hommage rendu aux douze héros de la révolution de 1848 (à Pécs, la cinquième ville du pays, leurs bustes sont décorés par les élèves qui viennent en procession obligatoire). Puis le jour des victimes du communisme (qui a remplacé la fête de la libération du fascisme), là encore les élèves sont convoqués. Enfin, de nombreuses écoles de Hongrie sont jumelées avec des écoles des minorités hongroises des pays voisins.

Ce que je retrouve en Hongrie c’est cette vieille conception de l’histoire, rance, dont le seul objectif est de construire l’identité du peuple. Tous les ancêtres susceptibles de servir la cause sont convoqués : Arpad, saint Etienne, Mathias, Kossuth, Rakocsi, Petőfi… C’est le mythe national dans toute sa splendeur. Certes, cette histoire a connu de belles heures en France, et elle est toujours exploitée de temps à autre par quelques politiciens en mal de voix, par exemple lors des grotesques cérémonies à Jeanne d’Arc. La différence, c’est que ce genre de manipulations historiques ne jouit pas du même unanimisme en France qu’en Hongrie :
ici, cette version de l’histoire qui s’étale de Clovis à De Gaulle sent la poussière et le moisi et, lorsque Sarkozy s’y frotte, il passe pour un idiot. En Hongrie, la religion nationale supplante toujours l’histoire. Le culte national suinte de partout. Et ce que je trouve étrange en Hongrie c’est ce consensus autour de ce récit mythique de la nation, cette adhésion qui se célèbre, par exemple, le 1er de l’an lorsqu’à minuit tout le monde se lève et entonne l’hymne national. (Il y a deux ans, dans un café alternatif, un DJ a voulu continuer de lancer de la musique à l’heure fatale, il s’est fait huer et siffler, les gens ont commencé à chanter l’hymne national… il a dû quitter ses platines.)

Si l’histoire enseignée explique la force du sentiment national, l’histoire réelle aussi. De 1920 à 1944, après une tentative révolutionnaire qui a tourné court, la Hongrie a été dominée par l’amiral Horthy, déclaré régent d’un royaume sans roi après l’écrasement de la tentative révolutionnaire de 1920. La monarchie de Horthy est ultra-conservatrice, catholique et nationaliste comme il se doit (10) et surtout elle permet aux classes possédantes de se venger et d’oublier leur frayeur face à la socialisation de l’économie projetée par les révolutionnaires. Mais, si le communisme est interdit, le parlement est maintenu et les socio-démocrates participent aux élections.

On aurait pu croire, qu’après 1945, le régime communiste, au nom d’un internationalisme prolétarien bien compris, cherche à combattre le repli nationaliste. Mais non pas du tout. C’est d’ailleurs eux qui adoptent, en 1944, le poème de Ferenc Kölcsey, écrit en 1823, Dieu bénit les Hongrois. Certes l’Église a été écarté mais les staliniens ont continué d’utiliser la fibre nationale. Pendant les cinquante ans de stalinisme, la Hongrie a vécu trempée dans du formol, le stalinisme a utilisé les valeurs morales les plus traditionnelles, les plus conservatrices. Travail et patrie. Le stalinisme a confiné les mentalités.

Pour exprimer son rejet de communisme, la population, comme partout en Europe centrale, s’est réfugiée dans l’Église. Face à ce rejet, les staliniens ont eu recours à la culture patriotique afin de faire oublier la mainmise soviétique et l’occupation du pays. Ils ont dépoussiéré le folklore afin d’affirmer une identité hongroise irrédentiste. La moindre trace de magyaritude a commencé à devenir sacrée. La danse et la musique nationales ont tenu une place importante dans l’enseignement par exemple. Tout a concouru à ce traditionalisme national.

Soixante-dix ans de nationalisme chrétien et de stalinisme conjugués, ça ne s’efface pas en cinq minutes en coupant le barbelé de la frontière austro-hongroise un jour de mai 1989

Après 1989, le libéralisme a remplacé le communisme stalinien. Dans le discours politique il s’oppose au nationalisme : l’ouverture sur le monde (comprenez la mondialisation obligatoire) ou le repli identitaire.

Les anciens du PC, au nom d’un réalisme bien compris (l’adaptation au marché), ont changé leur nom en MSzP et ont appliqué consciencieusement les directives de l’Union européenne, de la BERD, du FMI. Ils ont rapidement jeté aux orties tous leurs scrupules idéologiques et se sont débarrassées de toute velléité égalitaire et se sont convertis aux nouveaux dogmes économiques (l’ancien premier ministre social démocrate de 2002 à 2010, Gyurcsany, après avoir été un des dirigeants des jeunesses communistes, est devenu, en 1992, la cinquantième fortune de Hongrie grâce entre autres à des affaires juteuses dans l’immobilier). Toutes les « réformes » libérales ont été votées au nom de la modernité, de l’avenir… L’ensemble de l’État social a été supprimé. La gauche en Hongrie c’est le libéralisme et elle ne s’en cache pas (à la différence de son homologue française) (11).
Quant à la droite nationale, catholique et conservatrice elle récupère le mécontentement social, elle se fait le défenseur de la Hongrie face à l’étranger. Elle reprend le vieux discours de la Hongrie seule contre le monde. Ce qui ne l’a pas empêché entre 1998 et 2002 (Viktor Orban était déjà premier ministre) de mener l’intégration de la Hongrie à l’OTAN ainsi que les négociations en vue de l’adhésion à l’Union européenne tout en dénonçant les traîtres à la nation qui, après avoir collaboré avec les soviétiques, bradent aujourd’hui le pays aux occidentaux. Orban marche sur les plates-bandes de l’extrême droite dont un des slogans affirme que « Ce pays n’est pas à vendre ! » Sous sa bannière, certains membres du clergé s’affichent, encadrés par des molosses en uniforme pour conspuer le communisme et honorer la nation et la famille.
Entre les deux, l’espace est mince. Un nouveau parti est apparu, difficile à définir, le LMP, Une autre politique est possible, plus ou moins libéral-écologiste. L’extrême droite prolifère avec ses 16% de voix. Mais, le temps est à la démerde individuelle. Après quarante-cinq ans d’étatisme stalinien et post stalinien, le discours « Tous ensemble » a du mal à être entendu pour ne pas dire que le discours social est rejeté. Il est difficile de défendre des arguments politiques basés sur la solidarité, l’entraide… Dire en Hongrie qu’on est communiste, c’est une provocation malvenue.

Qui se rappelle en Hongrie de la révolution de 1919 ? De tous ces intellectuels et artistes hongrois qui s’éparpillèrent en Europe et aux Etats-Unis dans les années 1920 pour fuir le régime de Horthy ?
Aujourd’hui, on reparle d’eux pour récupérer leurs racines hongroises, sans évoquer leur engagement politique le plus souvent communiste. Les 45 années de stalinisme ont coulé une chape de plomb sur toute analyse à connotation sociale. Ce type de discours existe, coincé entre le cynisme européen et la droite nationaliste, mais il n’est pas entendu.
On a eu beau disserter sur la réunification de l’Europe après 1989, et célébrer l’adhésion à l’Union européenne libérale (12). Cette vision euphorique béate, ce « Tous unis derrière le marché » est en train de se fissurer sévèrement aujourd’hui. C’est vrai, les multinationales de la distribution et de l’agro-alimentaire se sont jetées sur l’Europe de l’Est et font largement leur beurre en vidant le portefeuille de ces nouveaux consommateurs. Les banques, principalement allemandes ou autrichiennes, ont répondu présent. Il faut bien que tout le monde profite de la candeur de ces libérés du communisme. Les Hongrois, eux, attendent toujours la prospérité promise. Cela fait vingt ans qu’ils se font plumer. C’est la grande désillusion, le pays où les gens sont moroses. Pour faire court, on peut dire qu’il y a trois catégories de personnes : ceux qui prennent leur voiture, ceux qui prennent le bus. Et enfin : ceux qui font les poubelles. Aux arrêts de bus, sur les visages, se lit souvent au début du mois la question de savoir comment le terminer. A ceux-là, les docteurs en économie explique qu’il va falloir se serrer davantage la ceinture (13). Aujourd’hui, le chômage et la spéculation planent comme des vautours sur ces châteaux de cartes de crédit (14) et, au milieu de tout ça, la corruption fait le bonheur de beaucoup de personnes (15).

Je ne suis pas sûr que la Hongrie soit un laboratoire. Ou alors tous les pays européens développent le leur. Le ralliement (rapide) de la social-démocratie au rouleau compresseur libéral est une réalité partagée par l’ensemble des pays d’Europe. L’anti-démocratisme de Bruxelles affiche sa morgue autant en Grèce, qu’en Italie ou en Hongrie. Et en réponse, l’exacerbation du nationalisme n’est pas propre non plus à ce pays d’Europe centrale. Ce qui s’y passe est à l’image de nos sociétés où toute pensée critique et révolutionnaire ne parvient pas à combattre la fatalité d’un libéralisme inéluctable.

Olivier, janvier 2012

[Notes] 1. À l’occasion, le journal francophone de Budapest, édité par l’institut français (c’est-à-dire financé par l’ambassade de France), précise que la commission européenne est pour « le développement et le renforcement des capacités des régimes par capitalisation (…) et à terme pour l’instauration d’un régime de retraite privé à l’échelle des vingt-sept. » Le texte a le mérite de la clarté si jamais vous vous posiez encore des questions sur les orientations libérales de l’UE (JFB, n° 330, décembre 2010)
2. Le nom même du parti, Fidesz, en latin signifie foi
3. En Hongrie, Les écoles sont de la responsabilité communale : salaires, entretien des bâtiments, ouverture et fermeture de classe… à Sáta, au nord-est de la Hongrie, la municipalité en faillite a abandonné la gestion de l’école à la communauté bouddhiste locale.
4. Les profs ont été cédés avec les bâtiments car en Hongrie ils n’appartiennent pas à une fonction publique d’État. Ils sont recrutés sur diplômes et non sur concours, ce qui permet de les virer à tout moment (comme n’importe quel salarié : il n’existe pas de préavis de licenciement). 5. Pour le reste, l’article s’étend sur le dispositif de sanction qui pourrait être appliqué et son calendrier éventuel.
6. Il ne s’agit pas de prétendre que tous les Hongrois sont des fascistes en herbe, ils ne le sont pas plus que les Français. L’entourage de Sarkozy ne ferait absolument pas tâche dans le décor politique hongrois, que ce soit Hortefeux, Guéant, Morano, Besson ou Lefebvre... Le débat sur l’identité nationale n’a rien à envier à la politique de la Fidesz.
7. D’ailleurs, communément, la langue hongroise ne distingue pas le locuteur hongrois (le magyarophone) de l’habitant de la Hongrie (le hongrois).
8. Le vignoble a été largement racheté par certains investisseurs européens dont les groupes français : Axa, GMF (qui a monté une filiale avec des sociétés japonaise et belge), GAN.
9. En réponse, en mai 2010, la Slovaquie a modifié son code de la nationalité de manière à déchoir de la citoyenneté slovaque toute personne demandant à bénéficier de la citoyenneté d’un autre pays. Cette disposition a cependant été supprimée en janvier 2011. (À la différence de la France, dans cette partie de l’Europe, la nationalité se distingue de la citoyenneté.)
10. Pour reformer la Grande Hongrie, Horthy choisira de s’allier à l’Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale.
11. Et c’est avec ce parti, entre autre, que Martine Aubry prétendait, lors des dernières élections européennes de 2009, avoir élaboré un programme social pour l’Europe.
12. Comme toujours, les commentateurs zélés glorifieront les 80% de oui lors du référendum d’adhésion, en oubliant les 46% d’abstention… Ce qui compte c’est que les votants votent bien. Pour le reste… Lors de la ratification du traité constitutionnel européen, les députés hongrois ont voté alors que les 500 pages du traité n’étaient pas traduites en hongrois…
13. 30% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
14. Les prêts à la consommation, en plus de leur taux d’intérêt complètement prohibitif, étaient calculés non pas en forints mais en fonction de la valeur du franc suisse (comme les collectivités territoriales en France). Quand le franc suisse augmente, le remboursement du crédit aussi. Durant l’été 2011, certains crédits ont été doublés. Les gens ne pouvaient plus payer les traites pour leurs maisons ou leurs bagnoles.
15. À Pécs par exemple, la compagnie municipale de transport achetait des bus pour les revendre à une compagnie privée afin de les louer. Ce genre d’affaire est monnaie courante.


-> http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1135
fabou
 

Re: Hongrie

Messagede Hansaplast le Jeu 9 Aoû 2012 18:50

La 1ère « prison d’été » voit le jour en Hongrie

Corentin Léotard • 5 juillet 2012

Le gouvernement hongrois qui vient de faire voter par le parlement un nouveau code pénal beaucoup plus répressif a trouvé une parade à la surpopulation carcérale.

Comment mener une politique pénale répressive qui emprisonne pour des délits mineurs tout en réduisant la charge que représentent les détenus pour la société ? Désormais, c’est à la belle saison et dans des prisons dénuées d’électricité que les personnes condamnées à de courtes peines devront payer leur dette à la société. Ce régime « au pain sec et à l’eau » dans des prisons minimalistes, sans lumière ni chauffage, concernera les hommes âgés de moins de 55 ans et condamnés à des peines comprises entre 3 et 6 mois, a précisé l’attaché de presse du service pénitentiaire.

Le premier établissement de ce type a ouvert ses barreaux à Nagyfa, dans le sud du pays. Situé à quelques kilomètres des frontières serbes et roumaines, il s’agit d’un ancien centre de rétention d’immigrants clandestins. C’est le premier établissement pénitentiaire en Hongrie où, par leur travail effectué, les détenus pourront rembourser la totalité du coût de leur détention, qui sera ainsi abaissé à 2.200 forint par jour (8 euro), hors frais de personnel, se félicite le ministre de l’Intérieur Sandor Pinter. Avec cette petite prison d’été d’une capacité de seulement 100 détenus, le gouvernement table sur une économie de 10 millions de forint par an (35.000 euro) et espère convertir d’autres bâtiments désaffectés en prison d’été.

Image
La prison de Vac, 20km au Nord de Budapest

Un « grave problème de surpopulation carcérale »

Selon les chiffres de l’administration pénitentiaire hongroise, 17 mille personnes sont détenues dans les prisons hongroises, soit 173 pour 100.000 habitants, très proche du record de l’année 2002 atteint lors du 1er mandat de Viktor Orban au poste de 1er ministre (contre 101 pour 100.000 habitants en France, selon Eurostat).

La capacité totale officielle étant de 12.600 places, on compte près de 140 détenus pour 100 places, un taux d’occupation supérieur à celui de la France qui en compte 120. "En conséquence des tendances répressives en matière de politique pénale, le système pénitentiaire hongrois est confronté à un grave problème de surpopulation carcérale", estime l’ONG hongroise pour les droits civils TASZ qui dénonce aussi le fait qu’en raison d’un amendement voté en 2010, l'espace de vie minimale des détenus - de 3 m² pour les hommes et 3,5 m² pour les femmes et les jeunes – n’est plus assuré que "si cela est possible".

Un nouveau code pénal plus répressif

Le parlement hongrois a adopté lundi dernier un nouveau code pénal plus répressif qui entrera en application au 1er juillet 2013. Les socialistes et le parti écologiste s’y sont opposés tandis que l’extrême-droite Jobbik s’est abstenue. Pour le secrétaire d'Etat à la Justice Robert Repassy, le nouveau code pénal est "juste" et "fondé sur l'approche que la peine doit être proportionnée à l'infraction. […] Le code punit avant tout le crime et prend compte les conditions personnelles de l'agresseur en second lieu", a-t-il dit.

Outre le fait que le nouveau code pénal - qui entrera en application au 1er juillet 2013 - prévoit des peines beaucoup plus sévères pour les crimes graves et les cas de récidives, l’abaissement de l’âge de la responsabilité pénale de 14 à 12 ans pour les homicides et les agressions graves a été vivement critiqué par de nombreuses associations, dont l’UNICEF. Dix associations civiles ont protesté contre cette dernière mesure qualifiée de « cynique, préjudiciable et mettant gravement en danger leur avenir ». Des critiques balayées par le ministre de la Justice qui a souligné que le nouveau code renforce la protection des enfants : profiter de la prostitution infantile devenant un crime spécifique, tout comme le fait de mettre en danger le développement psychique d’un enfant.

Le nouveau code étend aussi la portée de la légitime défense. "Nous allons avoir beaucoup de mal à déterminer ce qui relève de la réelle légitime défense. Il suffirait d’abattre dans son jardin un voisin armé d’un marteau à qui l’on a demandé de l’aide pour clouer des planches", craint, sous couvert d’anonymat, le procureur d’un département du nord du pays, qui déplore qu’une plus grande sévérité des peines n’enrayera ni la forte augmentation de la délinquance liée à la misère croissante, ni la criminalité.


http://www.hu-lala.org/2012/07/05/la-1e ... n-hongrie/
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Re: Hongrie

Messagede rastanar le Ven 11 Sep 2015 13:35

Hongrie: des réfugiés traités comme du bétail,des policiers jettent de la nourriture comme on le ferai pour
des cochons.



La xénophobie va très loin dans ce pays,rien d'étonnant quand on s'aperçoit que c'est l'extrême droite qui
est au commande,bref minable. :gun:
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Re: Hongrie

Messagede bajotierra le Mer 16 Sep 2015 18:16

Une bénévole a filmé les mauvais traitements réservés aux réfugiés du camp de Röszke. « Même les animaux sont mieux traités que nous », dénoncent ces derniers.

http://www.lepoint.fr/monde/hongrie-les ... 066_24.php
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Re: Hongrie

Messagede rastanar le Jeu 17 Sep 2015 16:44

De plus le gouvernement Orban,président actuel de la Hongrie à fait construire une clôture de séparation(barbelés)
entre la Serbie et le pays qu'il administre avec l'aide de prisonniers de droits communs,on se croirait à un retour
des années 30.

:arrow: http://www.parismatch.com/Actu/International/Des-prisonniers-pour-terminer-la-cloture-antimigrants-826081

Et que ses policiers anti émeutes on utilisait la force avec des canons à eau et des fumigènes(grenades) contre des
réfugiés,fort avec les faibles,faible avec les forts. :gun:

Le soulèvement aura lieu...tu aura beau prier ton dieu---La Canaille

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