Portugal : austérité et grève générale

Portugal : austérité et grève générale

Messagede Cheïtanov le Lun 12 Déc 2011 18:26

Le 24 novembre dernier, ce fut une nouvelle grève générale au Portugal, un an jour pour jour après la dernière. Ce fut la septième grève générale au Portugal en 37 ans et la troisième convoquée par les deux principaux syndicats de travailleurs-euses, la CGTP et l'UGT.

Depuis la dernière grève générale, la situation des travailleurs-euses au Portugal s'est aggravée. A la suite du renflouage du Fond Monétaire International/de l'Union Européenne au mois de mai, une série de mesures d'austérité, présentée comme le seul moyen de réduire le déficit de l’État et de « rendre l'économie portugaise plus compétitive », a été adoptée. Les travailleurs-euses ont déjà été touché-e-s par l'augmentation des taxes à l'achat, par des augmentations des tarifs jusqu'à 25% dans les transports publics et par des coupes dans les services sociaux et de santé. Les travailleurs-euses du secteur public verront leur salaire réduit des suites d'une taxe exceptionnelle en 2011 et 2012. De nouvelles mesures sévères qui constituent une attaque historique sur les droits des travailleurs-euses sont présentées par le gouvernement, comme par exemple des réductions dans les compensations à l'embauche, l'augmentation de la journée de travail de 30 minutes sans prime, disparition de certaines vacances, ou encore l'extension de la période d'essai pour les CDD. Le taux de chômage a augmenté ces dernières années et touche aujourd'hui 13% des travailleurs-euses selon les chiffres officiels ,qui ne reflètent que rarement le vrai taux de chômage. Les prévisions économiques pour le Portugal prédisent la plus forte récession de la zone euro pour 2013 et une augmentation du chômage à cause des mesures d'austérité.

Cette grève fut fortement suivie dans les transports publics et a touché l'activité des écoles, des hôpitaux et du ramassage des poubelles. L'activité des aéroports a également été réduite. Certaines grosses usines comme Volkswagen/Autoeuropa ont également stoppé leur production avec la grève. Mais dans les secteurs privé et de la vente au détail, où l'on trouve une concentration élevée de travailleurs-euses précaires et sous-payé-e-s, la grève n'a quasiment pas été remarquée. La crainte de représailles patronales continue d'obstruer la mobilisation de ces travailleurs-euses et seule l'absence de transports publics a fourni une excuse pour participer à la grève.

Cette fois-ci, les syndicats ont organisé des manifestations à travers tout le pays. A Lisbonne, une manifestation organisée par la CGTP s'est rendue jusqu'au Parlement, suivie par une autre appelée par le mouvement du 15 octobre/des « indigné-e-s ». En face du Parlement, les participant-e-s à la deuxième manifestation tombèrent sur le service d'ordre de la CGTP qui a tenté de les empêcher de s'unir avec les travailleurs-euses de la CGTP. Quelques heures plus tard, une tentative, par une masse hétérogène de manifestant-e-s de briser les lignes policières et d'occuper les escaliers du Parlement a causé des affrontements avec la police. Certain-e-s furent battu-e-s par la police. Une vidéo montrant un manifestant se faire tabasser par un flic en civil a fait le tour du web et est passé à la télévision. Pour toute réponse, la police a commencé une campagne médiatique déjà familière, essayant de décrire les manifestant-e-s arrêté-e-s et en détention comme de « dangereux-euses anarchistes radicaux-ales ».

La Section Portugaise de l'AIT a participé aux mobilisations à Lisbonne, Porto et Chaves. A Lisbonne et Porto nous avons tenu des piquets d'information et avons rejoint les manifestations. A Lisbonne nos adhérent-e-s sont entré-e-s dans plusieurs commerces et un grand centre commercial pour y distribuer des tracts, avant d'être expulsé-e-s par la sécurité. A Porto, notre syndicat interco a rejoint l'Assemblée Populaire de Porto au sein de la manifestation de la CGTP. A Chaves, notre nouveau groupe local a diffusé des tracts aux travailleurs-euses.


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Re: Portugal : austérité et grève générale

Messagede vroum le Sam 1 Déc 2012 13:22

Section de l’AIT-SP- Lisbonne, communiqué, grève générale, répression
mardi 20 novembre 2012 http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1087

Au sujet de la charge policière à São Bento [Saint Benoit – palais de la république]

Section de l’AIT-SP- Lisbonne, communiqué, grève générale, répression

Le 14 novembre, dans la plus grosse manifestation en ce jour de grève générale, les chefs de la police, le ministre de l’intérieur et autres politiques ont essayé de justifier la charge policière sur les manifestants à São Bento, disant que les « forces de l’ordre » étaient très tolérantes car pendant plus d’une heure « avec sérénité et fermeté » ils ont subi des jets de pierres et de bouteilles lancées par « une demi-douzaine de provocateurs professionnels ».

Il y a eu plusieurs personnes à jeter des pierres et d’autres objets vers le cordon policier qui défendait le Parlement et ils n’étaient pas plus d’une demi-douzaine, la plupart des gens sont resté là sans bouger.

Il y a eu une charge très violente sur les manifestants, hommes, femmes, personnes âgées, enfants, tout ce qui bougeait fut balayé, jeté au sol, menacé par des cris et des balles de caoutchouc. Il y a aussi eu des persécutions dans les rues adjacentes, où ont été arrêtés des gens sans distinction. Des dizaines de personnes ont été contrôlées sans savoir pourquoi. Dans les commissariats ils n’ont pas eu la possibilité de parler avec un avocat, d’aller aux toilettes ou même de recevoir une assistance médicale.

Sur la répression policière nous avons seulement à dire ce qui suit : la violence n’est pas de jeter des pierres contre les CRS, protégés par leurs armures et leurs armes. La violence n’est pas la révolte de celui qui travaille et qui n’a pas assez d’argent pour vivre, de celui qui n’a pas de travaille et qui désespère d’en trouver, de celui qui a faim, des personnes âgées qui voient leurs pensions réduites, de celui qui n’exploite personne, et qui passe toute sa vie à être exploité toujours par les mêmes : politiques, banquiers, et patrons. La violence n’est pas d’attaquer les policiers qui défendent le système auquel ils appartiennent : l’Etat, ce même Etat qui a accordé une augmentation de salaire de 10% pour les forces d’interventions, pendant que des milliers de personnes vivent dans la pauvreté et d’autre en suivent le chemin.

La violence n’est pas de crier des injures contre les policiers alors qu’ils ont choisis d’êtres là, spécialement les CRS. La police n’existe que pour maintenir l’ordre public. Et maintenir l’ordre public ce n’est qu’éviter quelques actions qui puissent perturber le sommeil des riches et des puissants.

Pour nous la violence est d’avoir faim. La violence c’est de détruire 561 postes de travail chaque jour et que 500 000 personnes vivent sans aucunes aides sociales. La violence ce sont les 25 plus riches du Portugal qui se sont enrichis de 17,8% de plus en 2011 que l’année précédente. La violence c’est de passer toutes sa vie à travailler pour un salaire à peine pour survivre. La violence c’est d’avoir à suivre les ordres sans pouvoir décider comment nous voulons vivre. La violence ce sont les attaques quotidiennes de la police dans les quartiers sociaux, la violence c’est la détention d’émigrés qui cherchent une vie meilleure, la violence c’est de ne pouvoir se déplacer parce qu’il y a Merkel qui passe, ne pas pouvoir aller par là parce que c’est le parlement où se rencontre les gouvernants en sécurité, on ne peut pas passer parce que simplement les policiers crient de partir sinon ils tirent. La violence c’est la mort à bout portant de KUKU à AMADORA, les attaques de la police contre les piquets de grèves, les balles en caoutchouc dans une manifestation du 1er mai à Setúbal, la charge brutal hier à São Bento, comme dans tant d’autres situations. Qu’ils perdent leurs illusions ceux qui pensent que ce sont les pierres qui causent quoi que ce soit, la violence policière dans les manifestations est chose courante, surtout s’il n’y a pas de télévision pour filmer.

La violence policière est la violence ordonnée par le système dans lequel nous vivons, dans lequel les uns ont tout et les autres souffrent dans la misère. C’est la violence de l’Etat et du capital. C’est la violence qui continuera de croitre ici au Portugal et dans tous les endroits où les gouvernements et les riches ont peur de la révolte des pauvres.

Mais qu’ils n’oublient pas qu’ils ne pourront pas tous nous tuer. Qu’ils ne pourront pas tous nous emprisonner. Il y aura toujours des gens pour résister. Ceux qui changent de camps. Avec ou sans pierres, il y aura toujours des gens qui luttent contre la police armée, parce que là où il y a lutte pour la justice et l’égalité, il y aura toujours des chiens de garde pour défendre le propriétaire.

Nous portons un monde nouveau dans nos cœurs, et les coups que l’on nous porte, nous font croire d’avantage en la justesse de nos idées et des formes de lutte que nous défendons.

Contre la répression, solidarité !

Contre l’exploitation, action directe

Unis et auto-organisé, donnons leur la crise !

Association Internationale des travailleurs

Section portugaise

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Re: Portugal : austérité et grève générale

Messagede vroum le Jeu 31 Jan 2013 14:49

[Portugal, Porto] Soulèvement armé contre la dictature militaire, 86ème anniversaire du 3 février 1927
jeudi 31 janvier 2013

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1118

Porto, le 3 février 1927

Soulèvement armé contre la dictature militaire

86ème anniversaire

Le 3 février 1927 a eu lieu à Porto la première révolte armée populaire et militaire, contre le gouvernement issu du coup d’état du 28 mai 1926 – gouvernement qui sera au pouvoir, Salazar et Cerejeira - instaurant la dictature fasciste jusqu’en avril 1974.

Porto fut entre les mains des militaires républicains et du peuple travailleur, qui se sont rejoint sur les barricades, espérant que les libertés fondamentales (expression, réunion, association, etc.) puissent être restaurées.

Face à la menace du gouvernement de bombarder massivement la ville – et contre l’esprit de lutte des civils engagés (anarcho-syndicaliste de la CGT, communistes et socialistes, entre autres), les militaires républicains finirent par se rendre aux troupes du gouvernement, trahissant ainsi les espérances populaires.

C’est dans le but de ne pas laisser s’éteindre la mémoire libertaire et révolutionnaire de Porto que nous vous invitons à suivre ce programme le 3 février 2013 (dimanche).

10h30 Parcours pédestre : « sentier historique du 3 février 1927 » avec distribution de guide et plan du parcours. Rendez- vous à l’entrée centrale de la station São Bento :

14h30 Repas solidaire / convivial, local de TERRA VIVA !A.E.S., rue Caldeireiros, 213 (insricption jusqu’au samedi 2 février 22h00. Tél . 967694816, mail : sovaitporto@gmail.com) ;

16h00 Conférence débat “ Le 3 févier 1927 et le rôle des forces civils » - avec distribution de documentation historique et petite exposition documentaire au local de TERRA VIVA !A.E.S., rue Caldeireiros, 213 ( à Cordoaria)

Hier contre les grenades gouvernementales..

Aujourd’hui contre les « bombes » de « l’austérité », des coupes des droits sociaux et contre la misère imposé par la « troïka », le gouvernement et le patronat.

Image

Une initiative de l’AIT-SP sov-Porto (anarcho-syndicalistes) et TERRA VIVA ! Association écologique et social.

Légende photo : [Tranchée avec des civils armés et des soldats au coin de la rue du 31 Janvier et de la rue santa catarina]

Traduction Fédération Anarchiste francophone

[SOURCE : http://sovaitporto.blogspot.fr/2013/01/blog-post.html]
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