michel a écrit:Rastanar, je suis évidemment a 100% d'accord avec toi sur le fait que les islamistes ne vont rien arranger, voire vont aller a l'encontre de la liberté.
comment pourrais-je penser une seconde que les islamistes sont la solution pour la Tunisie, tout comme les autres politiciens ne sont pas non plus une solutions.
je souhaitais juste dévelloper ton post car ce sujet m'interresse grandement. et je ne faisait que souligner les raisons de la montée des islamistes. chose que tu decris tres bien
au sujet de l'Algérie et de la montée du FIS.
Je mettrais cependant une nuance dans ta comparaison avec l'Algérie de 1988.
Ce que les tunisiens ont fait le 14 janvier est la difference essentielle avec l'Algérie.
en Algérie des gens se battent depuis les années 1930 pour la mise en place d'une constituante(concept auquel je n'adhère pas)
et le FLN et les forces réctionnaires internationales font tout pour empecher ca.
ainsi la difference avec L'algérie de 1988 est que le jeu politique est ouvert et que il faut l'esperer, il pourra
se develloper jusqu'au bout.
Je voudrais ajouter que les droits des femmes en Tunisie sont tres avancés en comparaison avec
les pays voisins..
michel a écrit:Je pense que la Tunisie étant le vitrine du procésus democratique du printemps arabe, il est possible que les choses se passent bien.
je l'espere en tout cas, et prefere voir la bouteille a moitie pleine que a moitie vide.
Pour finir je voudrais, pour lever l'ambiguité, préciser que pour moi la solution réside dans l'appropriation de la politique par tous et toutes
et que je pense que les politiciens et les éléctions ne sont pas le solution pour la Tunisie, mais bien une révolution sociale.
mais n'ayant aucune prise sur le processus en cour je ne peux qu'observer et analyser. Et esperer que tout ceci ammene a plus de liberté.
Je fais d'ailleurs confiance au tunisiens qui sont des gens intelligents qui ne se laisseront pas imposer une autre dictature.
michel a écrit:j'en veux pour preuve que c'est eux qui ont déclenché une vague de révolutions inédite depuis 30 ans.
rastanar a écrit:Réponse à Tagrawla:
Plus de vingt ans en arrière,le parti Ennahda qui s'appelait à l'époque le "Mouvement de la tendance Islamique"était ou est un parti poli-
-tique qui se dit "modérer"et ouvert à la modernité,la déjà je n'y crois pas une seconde car en Tunisie ce parti à été longtemps interdit car
ils avaient soutenu financièrement le FIS(Front Islamique du Salut)en Algérie ce qui leur permettait de pratiquer des corruptions de petits
préfets de régions ou de départements,détournement d'argent et achat d'armes). Le "Mouvement de la tendance Islamique" et le Front Isla-
-mique du Salut (FIS) en 1990 avaient beaucoup de choses en commun,le projet principal était avoir un état religieux contrôlant les libertés
individuelles de A à Z(statut de la femme,contrôle des orientations sexuelles,monopole de l'éducation aux niveaux des écoles et projet de
construction universitaire islamique avec des pseudos-thèses créationnistes,etc...)
Les extrémistes religieux quels qu'ils soient ont tout simplement changer de discours pour s'adapter à la concurrence,donc ils n'ont fait
que changer de tactiques,il ne faut pas oublier que vers la fin des années 80,Ennahda se considéraient comme des djihadistes,se qui
veut dire que l'utilisation de la force est acceptable,y compris armée et sur cette question aujourd'hui ils sont très ambigus et les premiè-
-res victimes de telles ambiguités sont toujours les populations éprises de libertés et d'émancipations.
Djihadistes ?,le parti Ennahda l'est toujours et je pense que cela se retournera contre eux.Quant aux autres partis politiques,beaucoup de
Tunisiens leurs ont tourner le dos;surtout les plus pauvres et c'est tant mieux.
tagrawla a écrit:michel a écrit:Rastanar, je suis évidemment a 100% d'accord avec toi sur le fait que les islamistes ne vont rien arranger, voire vont aller a l'encontre de la liberté.
comment pourrais-je penser une seconde que les islamistes sont la solution pour la Tunisie, tout comme les autres politiciens ne sont pas non plus une solutions.
je souhaitais juste dévelloper ton post car ce sujet m'interresse grandement. et je ne faisait que souligner les raisons de la montée des islamistes. chose que tu decris tres bien
au sujet de l'Algérie et de la montée du FIS.
Je mettrais cependant une nuance dans ta comparaison avec l'Algérie de 1988.
Ce que les tunisiens ont fait le 14 janvier est la difference essentielle avec l'Algérie.
en Algérie des gens se battent depuis les années 1930 pour la mise en place d'une constituante(concept auquel je n'adhère pas)
et le FLN et les forces réctionnaires internationales font tout pour empecher ca.
ainsi la difference avec L'algérie de 1988 est que le jeu politique est ouvert et que il faut l'esperer, il pourra
se develloper jusqu'au bout.
Je voudrais ajouter que les droits des femmes en Tunisie sont tres avancés en comparaison avec
les pays voisins..
ton style de écriture n'est pas facile à suivre, allez a la ligne tout le temps ! bon, je trouve que ton anaalyse est un peu simpliste, tu remontes à 1930 pourquoi ?? la véritable libération du peuple algérien c'est 1962 à l'indépendance, avant cette date le peuple était réduit à l'indigenat.
Autre chose en 1988 suite à une grosse manfestation de jeunes, le gouvernement à tiré sur la foule, (a cet époque Miterrand n'a pas eu le moindre élan de solidarité avec le peuple algérien) ce qui enclenchat de mutiples émeutes et de gréve dans le pays suivi d'arrestations, des jeunes et des moins jeunes furent tués, d'autres torturés, ces émeutes ne sont pas le fruit de quelques islamistes, mais plutot d'un ras le bol général, le pays dirigé en sous-marin comme aujourd'hui par l'armée se mourrait alors que des hauts gradés amassaient des fortunes sur le dos du peuple.
C'est à partir de là que les islamistes récupéreront le mouvement social, Les islamistes apparurent reellement sur la scéne politique qu'en 1989, , après on connait la suite : victoire du Fis au élection, annulation des élections, arrestation des islamistes, pustch des généraux et un immense mouvement de suspicion générale à l'encontre du peuple d'appartenir au mouvement Fis, là encore, excecutions sommaires, arrestations, détentions en centre de d'internement ou en geole, torture......
La machine de mort du pouvoir des généraux était bien huilée car encore aujourd'hui, elle fonctionne.
Alors quand tu dis que la situation est presque identique en Tunisie, je ne suis absolument pas d'accord et pour cause, suite à cette date historique du 5 octobre 1988 s'est suivi plus de 10 de guerre civile et le peuple algérien a déjà paysé un lourd tribu de morts, de personnes disparues, torturés, injustement emprisonnés.michel a écrit:Je pense que la Tunisie étant le vitrine du procésus democratique du printemps arabe, il est possible que les choses se passent bien.
je l'espere en tout cas, et prefere voir la bouteille a moitie pleine que a moitie vide.
Pour finir je voudrais, pour lever l'ambiguité, préciser que pour moi la solution réside dans l'appropriation de la politique par tous et toutes
et que je pense que les politiciens et les éléctions ne sont pas le solution pour la Tunisie, mais bien une révolution sociale.
mais n'ayant aucune prise sur le processus en cour je ne peux qu'observer et analyser. Et esperer que tout ceci ammene a plus de liberté.
Je fais d'ailleurs confiance au tunisiens qui sont des gens intelligents qui ne se laisseront pas imposer une autre dictature.
michel a écrit:j'en veux pour preuve que c'est eux qui ont déclenché une vague de révolutions inédite depuis 30 ans.
Encore une fois, tu occultes 1988 en Algérie, tu oublie que c'est le peuple algérien qui a montré la voix en se soulevant à cette date en Afrique du Nord, meme si cela n'a pu aboutir, on ne peu pas oublier !!
Autre chose en 1988 suite à une grosse manfestation de jeunes, le gouvernement à tiré sur la foule, (a cet époque Miterrand n'a pas eu le moindre élan de solidarité avec le peuple algérien)
ces émeutes ne sont pas le fruit de quelques islamistes,
Alors quand tu dis que la situation est presque identique en Tunisie, je ne suis absolument pas d'accord et pour cause, suite à cette date historique du 5 octobre 1988 s'est suivi plus de 10 de guerre civile et le peuple algérien a déjà paysé un lourd tribu de morts, de personnes disparues, torturés, injustement emprisonnés.
Encore une fois, tu occultes 1988 en Algérie, tu oublie que c'est le peuple algérien qui a montré la voix en se soulevant à cette date en Afrique du Nord, meme si cela n'a pu aboutir, on ne peu pas oublier !!
michel a écrit: je remonte aux années 30 car a cette periode Messali Hadj a commencé a lutter pour la liberation de l'Algérie et de l'Afrique du nord.
est tu certains que l'Algérie s'est libérée en 62? personellement je pense qu'il n'y a eu qu'un changement de dictat. Si l'indigénat est évidemment insuportable comme concept pour moi, la dictature fondée par le FLN est toute aussi insuportable. .
michel a écrit: Evidemment un Etat Nation souverain est né, mais ce fut sur les ruines de la liberté des algériens. ce concept de souveraineté est une rethorique que les marxistes utilisent pour eviter de parler du fond d'un régime. Pour eux la souveraineté passe toujours avant tout et surtout avant la liberté des gens habitant ce pays. d'ailleurs le FLN etait soutenu pas le PCF et le PCA. .
Vue de France, la victoire du parti islamiste Ennahda (qui signifie mouvement de la renaissance) est écrasante : nos médias nous l’ont suffisamment asséné, parfois avec quelques frissons d’inquiétude, souvent avec un brin de commisération et même de mépris pour cette population si primitive, finalement avec assez de satisfaction : personne dans la gent médiatico-politique ne semble mécontent que, comme cela a été joliment écrit dans une gazette, au « printemps arabe » succède désormais « l’automne islamique ». Maintenant, il s’agit que tout rentre dans l’ordre –dans un certain ordre- en Tunisie… et ailleurs.
Ennahda (« le mouvement de la renaissance ») occupe parmi ceux qui vont se charger d’écrire une Constitution, une place incontournable. Nous comprenons l’écœurement, la déception, la souffrance de ceux qui ont les premiers osé se rebeller, de ceux qui ont eu le courage de s’opposer à la police du régime, de ceux qui, avec leur seule détermination et leur seule énergie ont réussi à le renverser. Cette génération fait sa première expérience de désenchantement de la politique politicienne. Aveuglée par le miroir trompeur de l’Occident, elle pensait que « les élections », c’est « la démocratie ». Nous savons qu’il n’en est rien : les élections, en Tunisie, comme ailleurs ne servent qu’à stopper les luttes, à entretenir l’attentisme, à faire progresser le découragement, à favoriser le repli identitaire. Nous sommes, hélas, particulièrement bien placés en France de ce point de vue !
Cependant, en rassemblant seulement –et c’est bien seulement qu’il faut écrire- 40 % des voix Ennahda fait beaucoup moins que ce que le mouvement islamiste pouvait secrètement espérer. Ennahda en effet, jouait sur du velours : par ces temps troublés, dans un pays de très longue tradition musulmane, il en appelait comme socle à la religion ancestrale, au rassemblement des croyants. Ses militants, pendant de si nombreuses années réprimés, emprisonnés, torturés, contraints à l’exil, par leur persévérance et leur obstination ne pouvaient que s’attirer à la longue des sympathies. Surtout, cette militance islamique s’est massivement investie « en profondeur », dans les couches les plus modestes, parmi les oubliées, ceux qui sont restés hors « du décor de cinéma ». De Bourguiba à Ben Ali en effet, les politiques de développement n’ont été centrées que sur les cités balnéaires et le centre ville de Tunis. C’était la partie visible du pays, la seule qui comptait. Celle qui permettait de justifier auprès des visiteurs et du monde extérieur le statut de pays modèle dans le domaine du développement et de la modernité. Immergés parmi les plus pauvres, les islamistes ont développé des systèmes d’aide, de soutien, de débrouille dans les domaines les plus essentiels de la vie quotidienne. Évidement, la « charité », la « bonté d’âme » des religieux n’a jamais exclu le stratagème, c’est pourquoi, en période électorale, cela s’appelle clientélisme. Mais ça peut rapporter des voix. La preuve.
Il ne suffit pas de dénoncer. Il faut tirer les leçons de cette histoire. Ce qui a largement payé, pour les islamistes, c’est leur travail d’implantation. A nous d’en faire autant. Si nous voulons qu’il y ait une révolution, c’est à l’implantation de nos conceptions qu’il faut œuvrer. En Tunisie comme en France et comme partout, il faut labourer en profondeur la société pour y planter les graines de la révolution, y diffuser les idées et les pratiques. Soyons-en convaincus, il n’y aura pas de Révolution (celle à laquelle nous aspirons, et qui mérite bien une majuscule) sans révolutionnaires. On ne naît pas révolutionnaire, on le devient jour après jour. Si ceux qui, en Tunisie, ont porté le Mouvement de janvier s’engagent dans cette voie, les élections et la Constitution ne seront que des épiphénomènes et le printemps refleurira.
La Tunisie révolutionnaire et anarchiste.
vendredi 27 janvier 2012
http://www.federation-anarchiste.org/sp ... rticle1034
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Azyz A., 28 ans, activiste tunisien, semi-écrivain et ingénieur en informatique.
Comment as-tu participé à la révolution ? Qu’est-ce qui te semble le plus intéressant aujourd’hui ?
Depuis l’âge de 17 ans, je me suis trouvé en support continu aux luttes sociales, depuis que j’avais organisé une grève au lycée qui m’a value une arrestation et trois jours de torture brutale. Depuis, j’ai essayé d’être dans toutes les grèves, sauvages ou encadrées, ouvrières et estudiantines, ce qui m’a permis de bâtir une certaine expérience et d’avoir un large réseau de connaissances. Lorsque les événements ont commencé à Sidi Bouzid (étant originaire d’un village de Sidi Bouzid) je me suis chargé un premier moment de relayer l’info sur Internet, infos recueillies de personnes que je connais, dont plusieurs syndicalistes. Le fait que je suis actif sur Internet (j’ai co-organisé les protestations contre la censure du web avec d’autres blogueurs et cyberactivistes, étant basé sur l’approche du modèle TAZ, ce qui m’a permis une certaine notoriéé) a permis à plusieurs de suivre le cours des événements, et m’a permis en un premier temps de faire de la propagande anti-gouvernementale, et un second temps d’organiser les manifs à Tunis, du 25/12/2010 et celle du 27/12/2010, ou j’ai dû balancer de faux documents de l’UGTT (syndicat) appelant à manifester et à la grève. Puis avec Slim Amamou, on a eu l’idée de faire un "harcélement" sur les channels de Anonymous pour les inciter à faire une opération spéciale en Tunisie, ce qui a marché. Arrêté le 06/01/2011 au ministère de l’Intérieur, emprisonné le 10/01/2011 pour 5 ans, j’ai été relaché par Ben Ali le soir du 13/01/2011, où j’ai directement participé à l’appel de la grève générale du 14/01/2011 et puis à la manif le lendemain. Aprés, j’ai changé de discours affichant mon soutien au mouvement libertaire et à l’autogestion en tant que mode sociétal souhaité. Depuis je continue le même travail. Ce qui me semble le plus important et intéressant aujourd’hui, c’est de connaître au détail près les conditions sociales du peuple tunisien, de faire un travail de base sur les ouvriers et marginalisés pour commencer à appliquer des expériences d’autogestion et attaquer le capitalisme naissant, de faire des études socio-politiques, anthropologiques et culturelles révolutionnaires, et de penser de nouvelles solutions plus liées à la réalité. Et aussi il me semble important de travailler avec tous les révolutionnaires de tout bord, s’échanger des conseils, aller refaire une même forme de travail réusi ailleurs.
Quelle est la situation économique et politique en Tunisie, un an après la fuite de Ben Ali ?
La situation économique reste fondamentalement la même, un Etat fiscal, une semi-féodalité dans le secteur de l’agriculture, des oligarchies nationales se partageant les grands secteurs de l’artisanat et de l’entrepreunariat (centralisé sur les côtes car toute production est évidemment destinée à se vendre ailleurs), le secteur indistruel étant "loué" ou délaissé pour les capitalistes occidentaux. La situation politique tend vers une partitocratie qui cherche une formulation de la démocratie bourgeoise représentative.
Quelles sont tes craintes par rapport à l’évolution de la société et de l’élection du gouvernement Nahdha ?
Je crains juste que l’ignorance s’installe de manière fondamentale. La politique est appliquée selon le modèle comportemental des hooligans de foot, tandisque les rapports de production ne sont toujours pas en train de bouger. Le "mendicisme" qui devient de plus en plus la base de protestation (solution facile pour les partis n’ayant pu accéder au pouvoir) réconforte l’attachement à l’Etat grand et suprême fournisseur de solutions de vie. Il est important d’impliquer les gens pour qu’ils récupèrent leurs droits au lieu de les mendier. Quant au gouvernement Nahdha, il ne suscite rien de vraiment spécial pour moi, vu que d’ores et déjà tous les partis sont économiquement libéraux et fondamentalement autoritaires. La Nahdha, par sa continuation de la politique des "colonisés par intérim" ne pourra pas toucher aux "privilèges bourgeois", bien au contraire elle les protégera pour avoir sa bonne note, et des états occidentaux, et des oligarchies monétaires tunisiennes.
Y a-t-il encore des luttes sociales, syndicales en Tunisie ? Quelles sont les perspectives pour un mouvement anarchiste ou syndicaliste révolutionnaire ?
Les luttes sociales n’ont pas cessé, elles sont juste en train de se répéter sans but précis, mis à part protester en soi et l’utilisation par des partis de ces protestations pour des fins politiques, et par d’autres pour des fins de "show du misérisme". Cependant il y a des lieux où la lutte est encore plus pensée et radicale, comme à Gafsa ou Manzel Bouazyene, ou Jebeniana. Pour ce qui est du syndical, le problème est dans la rupture organique entre "syndicalistes de base" et "syndicalistes officiels", rupture qui a un peu disparu du 08/01/2011 jusqu’au 27/02/2011 et qui a repris aprés. Les syndicalistes de base n’ont aucune influence sur leurs supérieurs, le contraire n’est pas vrai cependant. Il y en a pleins qui font du bon travail, mais le mouvement ouvrier actuellement sombre dans des petites demandes sans toucher aux fonds des problèmes. A mon avis, il est temps de se joindre aux ouvriers , de travailler avec eux, de former un réseau de syndicalistes de base capables de lever le véritable problème de l’exploitation.
Quels sont tes projets militants ?
Ce que je compte effectuer, c’est trois projets : l’un de caractère intellectuel qui comporte un journal humouristique anti-autoritaire, le travail avec de nouveaux musiciens jeunes pour créer une musique contestataire populaire (au vrai sens du terme), le travail de recherche et d’études via un centre d’études sociales. Le second projet étant de participer à instaurer la première expérience autogestionnaire réfléchie dans des usines et des champs. Le troisième est la mise en place d’un groupe "anti-salaf" qui aura pour première tâche de se manifester et faire le "show d’existence" à chaque fois que les salafs se manifestent pour faire leur show d’existence. Ce sont mes projets pour l’année 2012 et je compte bien y avancer.
Rencontre anarchiste en Tunisie (Tunis)
http://www.monde-libertaire.fr/actualites-anarchistes/15309-rencontre-anarchiste-en-tunisie-tunis
Nous nous sommes rendus à Tunis afin de rencontrer les camarades avec qui nous avions pris contact lors du meeting international – Réseau de luttes – à Tunis, en septembre et octobre 2011.
L’objectif de cette rencontre était de prendre contact directement, de présenter la Fédération anarchiste et de voir ce que nous pourrions faire ensemble afin d’aider à l’émergence d’un mouvement anarchiste en Tunisie.
La réunion s’est déroulée dans un centre culturel. Une cinquantaine de personnes sont passées. Nous avions emmené des journaux, des livres, des brochures, des autocollants et des affiches. Tout est parti rapidement et a suscité beaucoup d’intérêt.
Il y a une forte demande de clarification idéologique sur l’anarchisme. La question de la religion reste centrale bien qu’occultée ou remise à plus tard. Les camarades tunisiens insistent sur la question sociale, la répartition des richesses, sur la destruction du pouvoir politique. Par contre, ils veulent garder un mouvement de masse et populaire. Du coup, ils évitent les sujets qui fâchent, notamment la religion qu’ils ne veulent pas attaquer de front pour ne pas se couper des bases populaires, en la reléguant à plus tard après avoir résolu la question sociale. De même, ils ont une vision très négative des luttes pour des libertés individuelles (liberté d’expression, liberté de conscience, etc.). Ils pensent que ce sont des libertés « bourgeoises » qui occultent la réalité sociale et les inégalités. La préoccupation du peuple est de pouvoir vivre. Quels sens ont des libertés individuelles, des droits quand la principale préoccupation est de se nourrir, de se vêtir, de se loger ? Quand la misère sociale empêche tout simplement de jouir de ces « droits » ?
Afin de conserver un mouvement de masse, ils luttent aussi avec tous les groupes et groupuscules communistes, marxistes, trotskistes, etc. Ils sont cependant très clairs sur la nécessité de briser l’État et rejettent les élections en bloc. Pour eux, ce sont les « guéguerres » politiques électorales qui ont mis un frein à l’élan révolutionnaire populaire.
Il y a une réelle liberté de parole même si nous nous savions surveillés. Cependant, la situation sociale reste tendue. Il y a encore des manifestations, réprimées violemment. Des milices islamistes, liées à Enhada – vitrine officielle mais aussi dangereuse – agressent les femmes dans la rue. Les camarades tunisiens craignent une islamisation de la société comme en Algérie. Par exemple, des mosquées se construisent dans les casernes.
En tout cas, la preuve est faite que la bourgeoisie « éclairée » a préféré s’allier aux islamistes plutôt que de laisser se poursuivre l’élan révolutionnaire. C’est encore pour cette raison que les camarades tunisiens sont très réticents sur les libertés « individuelles bourgeoises ». La bourgeoisie accepte de museler les libertés du peuple car son statut privilégié lui permet de bénéficier de libertés privilégiées.
Dans la rue, l’armée et la police sont de nouveau bien visibles. Les principaux bâtiments officiels sont protégés par l’armée, entourés de barbelés, afin d’éviter d’éventuelles occupations par de nouvelles manifestations. Le mouvement révolutionnaire tunisien va donc devoir inventer de nouvelles formes de lutte. Il y a une réelle tentation à créer des structures syndicales autonomes, autogestionnaires. L’idée de récupérer des usines victimes de délocalisation, des logements vides, fait son chemin.
Il reste les structures de lutte des diplômés chômeurs, les comités de défense de la révolution, même si ceux-ci sont en sommeil. Le feu couve encore sous la braise.
Secrétariat aux relations internationales
1 an de printemps arabe,
Le témoignage d’un camarade actuellement en voyage en Tunisie.
Les détails d’une première journée à Tunis. Un récit plus complet sera fait ultérieurement.
Je suis bien arrivé a Tunis. C´était assez drôle car le bureau Veritas est venu visiter le bateau avant le départ de Marseille et a décidé que ce voyage serait son dernier... On est donc parti 5h plus tard et arrivé avec 8h de retard. Et tout le monde priait de peur que le bateau coule !
J´ai retrouvé mes potes et j’ai rencontrés leurs colocataires italiennes et leurs amis militants politiques tunisiens. Tout le monde m’a super bien accueilli !
Hier soir, un de leurs potes nous a proposé de de venir participer a une manif anti-gouvernementale et anti-salafiste organisée par l’UGTT, le principal syndicat de Tunisie, qui était le seul autorisé avant la chute de Ben Ali. Cette manif a été faite dans une ambiance particulière car des militants du parti Ennahda ont déversé une quantité énorme de déchets devant les locaux de l’UGTT et sur la tombe d’un ancien syndicaliste très apprécié ici.
Il y avait énormément de monde (peut être 3 000 personnes au début puis au moins 10 000 quelques heures plus tard) et la manif s’est déplacée avenue Bourghiba où tout le monde s’est arrêté devant le ministère de l’intérieur (complètement barricadé par des barbelés, flics et militaires).
On a rencontré plein de monde dont entre autre un jeune d’Amnesty Tunis qui était en France il y a quelques semaines pour témoigner de ce qui se passe en Tunisie auprès de la section française d’Amnesty. Après quelque heures, les flics ont eu l’ordre de virer les manifestants et les lacrymos ont commencé à pleuvoir et les flics à courir partout. On a suivi le mouvement, des gens se sont fait matraquer devant moi et je ne comprends pas comment j’ai eu la chance d’éviter ça !
Avec mon pote on a continué a tourner dans les rues pour comprendre et voir ce qu’il se passait. Les flics ont encerclé le quartier et une vieille dame nous a conseillé de ne pas courir si on voulait pas se faire matraquer ! C’est vraiment dingue comme les gens ne sont pas stressés face au flics et comme la vie continue normalement alors que dans la rue les flics tabassent !
Tout s’est calmé après 1h durant laquelle les flics courraient partout et où les salafistes essayaient de faire leur propagande dans la rue avec le soutien des flics.
Voilà en gros ma première journée en Tunisie. Tout le monde ici espère que le mouvement va re-grossir comme l’année dernière. Ici on appelle pas les événements de l’année dernière “révolution” mais “révolte” car ils considèrent que la révolution ne fait que commencer. Ils veulent vraiment se débarrasser de ce nouveau gouvernement. Il y a vraiment toutes les classes d’âge dans la rue.
“Bienvenue en Tunisie” m’a dit un des tunisiens avec qui je parlais dans la rue. En effet, c’est rudement chouette comme début !
Ce soir je vais voir une pièce de théâtre en arabe on verra si je pige quelque chose. Ensuite je vais essayer de m’organiser une séjour de 2-3 jour au camp de réfugiés de Choucha a la frontière libyenne. Je ne sais pas si la télé française va parler de ces manifs, mais dans tout les cas ne vous inquiétez pas, je ne prends absolument aucun risques (...).
Tunis.
le 27/02/2012.
P.-S.
CONTRE LES ATTAQUES DE LA CENTRALE SYNDICALE L’UNION GÉNÉRALE TUNISIENNE DU TRAVAIL
à PARIS : MEETING DE SOUTIEN A l’U.G.T.T.
Jeudi 1er mars 2012 à 18h
À la bourse de travail de Paris 3,
rue Château d’eau salle Jean Jaurès
métro République
En présence d’un dirigeant de l’U.G.T.T.
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) subit depuis quelques jours des attaques des milices intégristes et des salafistes ayant eu pour cibles les locaux de la centrale syndicale à travers le pays dont le siège national à Tunis.
L’UGTT considère que l’objectif poursuivi par ces « agressions orchestrées et systématisées contre l’intégrité de la plus ancienne des organisations de la société civile tunisienne » est de nuire à la centrale syndicale, de ternir son image aux yeux de l’opinion publique de jeter le discrédit en l’accusant de bloquer l’économie du pays par son soutien aux mouvements sociaux.
Les attaques contre la centrale syndicale ont commencé à la suite de la grève générale des agents municipaux, par des dépôts d’immondices devant les locaux syndicaux puis par des tentatives d’incendie, de mise à sac et de dégradations des sièges des ses sections locales et régionale de Fériana, Le Kef, Kairouan, Monastir et Menzel Bouzelfa. L’UGTT est pleinement dans son rôle, celui de défendre les droits des travailleurs et travailleuses tunisien(ne)s dans leur lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Le lui reprocher relève d’une volonté d’étouffer l’action syndicale dont elle est le garant.
L’U.G.T.T. a dénoncé ces dérives et a « averti contre les dangers de monter l’opinion publique contre l’U.G.T.T. par certaines parties au pouvoir qui visent à instaurer une nouvelle dictature dans le pays et à tous les niveaux ». Ces attaques constituent une mise en cause du droit de grève, droit constitutionnel, et de la lutte des travailleur(se)s pour l’amélioration de leur condition et en vue de la satisfaction de leurs revendications légitimes.
Ces attaques contre l’UGTT font partie d’un processus et ont été précédées par des campagnes médiatiques de déstabilisation subies par la centrale syndicale depuis le 14/01/2011 et des agressions répétées des journalistes, des médias, d’universitaires, des intellectuels, des organisations démocratiques et de mise en cause du droit de manifestation. Cela montre la volonté délibérée des forces de la contre révolution de saboter le processus démocratique issue de la Révolution tunisienne et de mettre en cause les acquis du peuple tunisien.
Il n’y a plus de doute, ces agressions systématiques des forces du progrès et de la démocratie ont pour seul objectif la mise au pas du peuple tunisien et de la société civile démocratique et en particulier l’UGTT,.
Nous, signataires : • Dénonçons le silence assourdissant du gouvernement et certains de ses composantes qui se rendent complices et comptables de la dégradation du climat social et politique dans le pays.
• Exigeons l’arrêt des agressions contre l’UGTT et demandons le respect de toutes les formes d’expression démocratique en Tunisie.
• Nous exigeons aussi le respect des libertés fondamentales et particulièrement la liberté syndicale dont le droit de grève fait partie intégrante et la liberté d’expression.
• Demandons aux pouvoirs publics d’assumer leurs responsabilités et de protéger les syndicalistes de l’UGTT des attaques de ces milices aux ordres de la contre révolution qui veut la saborder.
Premiers signataires : ADTB/Belgique – ADTF – Association culturelle tunisienne à Stockholm – Association Suédo-tunisienne de Stockholm – Association JISR – ATF – Collectif des femmes tunisiennes – Collectif Tunisie 80 – Comitato Immigrati Tunisini in Italia – CRLDHT – Dynamique Citoyenne des Tunisiens à L’Etranger (DCTE) – Ettajdid/France – Ettajdid/IdF – Ettakatol/France – FTCR – MCTF – MOPAD/France – PCOT/France – PDP/France – PTT/France – Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC) – Uni(e)-vers-elles – Union des Tunisiens de l’Est – UTIT-IdF – WD 15 –
Avec le soutien de : ACORT – AIDDA – Les Alternatifs – AMF – ASDHOM – ATMF – CEDETIM/IPAM – Collectif 3C – EELV – FASE – Le Manifeste des Libertés – Mouvement marocain du 20 février/Paris-IDF – NPA – PADS/Maroc – PCF – PCOF – PG – PSU/Maroc – Rouge Vif – Sortir du Colonialisme – UMT/Maroc – Union Syndical Solidaires – La Voix Démocratique/Europe –
-> http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1137
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