Des nouvelles des prisonnières et prisonniers anarchistes.http://liberonsles.wordpress.com/Prison Nord de la ville de Mexico :
Le 2 octobre 2013, des compagnons ont été arrêtés pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco. Cinquante personnes ont été encerclées par les "granaderos" (équivalent des CRS).
Ces derniers ont pris aléatoirement neuf personnes, dont huit sont encore aujourd’hui détenues : José Alejandro Bautista Peña, Abraham Cortez Ávila, Víctor Efrén Espinoza Calixto, José Daniel Palacios Cruz, Ilia Daniel Infante Trejo, Miguel Adrián Gutiérrez, Salvador Reyes Martínez, Iribar Ibinarriaga Ramírez.
Un piquet de protestation a été mis en place à l’extérieur de la prison.
Luis Fernando Bárcenas Castillo, lui, a été arrêté le 13 décembre, accusé d’avoir brûlé un arbre de noël de Coca-Cola. Il se trouve aussi dans cette prison, mais à un autre étage que les prisonniers du 2 octobre.
Extorsion jour après jour :
Les mardi, jeudi, samedi et dimanche les personnes du piquet vont visiter les prisonniers. Pour pouvoir accéder à la prison, elles se voient extorquer par les matons de dix à vingt pesos par personne, puis elles doivent encore payer dix pesos pour faire entrer la nourriture et lorsque la matonne est de mauvaise humeur c’est vingt pesos.
À l’intérieur les compagnons doivent aussi payer les matons pour pouvoir avoir le droit d’être sur la liste des prisonniers qui reçoivent des visites.
Dans le cas de Luis Fernando Bárcenas Castillo, celui-ci doit payer en plus dix pesos pour accéder à son dortoir.
À cause de tout cela les compagnons ont commencé à fabriquer des piñatas et des bracelets pour couvrir ces dépenses et soutenir leur famille, car certains étaient soutiens de famille.
Tour médicale de Tepepan :
Sous le nom policé de "Tour médicale de Tepepan" se cache une prison-hôpital où, suite à sa grève de la faim, Mario González se trouve enfermé. Mario a été arrêté en compagnie d’autres compagnons et compagnonnes alors qu’ils se rendaient à la manifestation du 2 octobre. Il est le seul à rester en prison suite à cette arrestation, les autres compagnons et compagnonnes ayant pu sortir sous caution.
Il vient d’être condamné le 10 janvier 2014 à cinq ans et neuf mois de prison pour atteinte à la paix publique et dégâts des biens d’autrui. Dégâts qui d’ailleurs n’ont pu être constatés ni évalués par la juge, qui l’a exempté de la réparation de ces dégâts imaginaires.
Les autorités pénitentiaires mettent en oeuvre tout ce qu’elles peuvent pour empêcher Mario de recevoir des visites de ses proches et des médecins indépendants de la Sexta qui le suivent, mettant ainsi sa santé en danger.
Là aussi, un piquet de protestation pour le soutenir s’est mis en place.
Une précision : cette arrestation n’est pas la même que celle des prisonniers dit du "2 Octobre" dont nous avons parlé précédemment. Mario et ses compagnons et compagnonnes ont été arrêtés alors qu’ils et elles se rendaient à la manifestation ; les prisonniers dit du "2 Octobre" ont été arrêtés à la même date, mais pendant la manifestation.
Prison de Santa Martha Acatitla :
Luna Flores a été arrêtée le 13 décembre. Elle est, elle aussi, accusée d’avoir brûlé un arbre de noël de Coca-Cola.
Nous n’avons pas plus d’information actuellement sur sa situation.
Prison pour Mineurs de la ville de Mexico :
Isabel de la Madrid Flores s’y trouve enfermée, accusée dans l’affaire de l’arbre de noël de Coca-Cola. Pour l’instant ses proches ne souhaitent pas communiquer à son sujet.
Procure Générale de la République :
Fallon Poisson, Amélie Pelletier, Carlos López Martin sont détenu-e-s actuellement par la Procure Générale de la République en garde à vue pour quarante jours.
Il et elles sont accusé-e-s d’avoir lancé le 5 janvier 2014 des pierres et des cocktails molotov sur des installations du Secrétariat de Communications et Transports et sur une concession NISSAN.
Les charges retenues contre lui et elles sont : dégâts matériels, sabotage, délinquance en bande organisée et terrorisme.
Cette garde à vue de quarante jours sert uniquement à la police à avoir le temps de monter un dossier de toutes pièces.
Au total ce sont actuellement quinze compagnons et compagnonnes qui sont enfermé-e-s par la ville de Mexico et l’État mexicain, pour le seul fait de penser différemment, d’être proche des mouvements libertaires et anarchistes de la ville de Mexico ou d’y participer.
Leur détention est clairement politique.
Les trois passants.
Correction Valèrie
Source:
http://www.abajolosmuros.org/