http://www.jamestown.org/programs/edm/single/?tx_ttnews[tt_news]=36226&tx_ttnews[backPid]=27&cHash=5f81ad077b
Comme la plupart des Kirghizes interrogés, ce n'est pas la liberté d'expression qu'elle cite en premier pour expliquer son ressentiment contre le président en fuite, mais la paupérisation de la société, alors que le clan Bakiev a accaparé toutes les richesses.
Elle a ainsi constaté avec effarement le doublement des charges pour l'eau chaude au 1er janvier 2010. L'électricité et le gaz doivent aussi augmenter de 170 % et 400 %, cette année. Dans la région montagneuse de Naryn, très pauvre, les manifestations sur ce thème ont commencé début mars, bien avant le reste du pays.
Entre-temps, le 1er avril a été marqué par la fin brutale, décidée par Moscou et analysée comme une mesure de rétorsion contre M. Bakiev, jugé peu fiable, des tarifs douaniers préférentiels sur les produits pétroliers raffinés à destination du Kirghizistan. Soit une hausse de 30 % des tarifs à la pompe. "Le peuple est épuisé, explique Elena Pisotchina, directrice générale de la radio locale Gorod FM. Bakiev s'est révélé pire que son prédécesseur. Faire tirer sur son propre peuple est hallucinant."
Kirghizstan: des centaines de personnes attaquent des propriétaires terriens
AFP | 19.04.10 | 11h15
Le Kirghizstan a été le théâtre lundi de violences opposant des centaines de personnes armées de bâtons et de cailloux à des propriétaires terriens dans les environs de Bichkek, la capitale de ce pays d'Asie centrale, ont rapporté des médias locaux.
Les forces de l'ordre se sont rendues sur les lieux pour disperser les assaillants qui venaient de prendre possession d'un terrain dans le village de Maïevka et se sont ensuite rendus au centre de Bichkek, ont indiqué la radio Azattyk et l'agence officielle Kabar.
A Bichkek, ce groupe a contraint le maire de la capitale, Issa Omourkoulov, à signer un document sur le transfert de propriété de ce terrain, a précisé Kabar.
Après avoir obtenu la signature du maire, les assaillants sont retournés chez eux à pied.
Les tensions restent fortes au Kirghizstan après le soulèvement populaire au début du mois, qui a fait 84 morts et forcé le président Kourmanbek Bakiev à fuir Bichkek, avant de quitter par la suite le pays et remettre sa démission.
Anatoli Oleïnitchenko, chef du district Leninski dans la banlieue de Bichkek, a confirmé que les incidents avaient éclaté lorsque plusieurs dizaines de personnes ont commencé à s'emparer de ce terrain. Rejoints par d'autres, les assaillants étaient ensuite environ 300.
"Il s'agissait purement de pillage. Le terrain appartient à des gens qui l'ont acheté ensemble", a déclaré M. Oleïnitchenko à la radio Echo de Moscou, observant que cette région était habitée par des Kirghiz et des Russes.
Temir Sariev, chef-adjoint du gouvernement par intérim arrivé au pouvoir après les affrontements sanglants du début du mois, avait indiqué dimanche que les nouveaux dirigeants contrôlaient la situation dans le pays, en dépit de nouveaux troubles provoqués samedi par des partisans de M. Bakiev dans le sud du pays.
L'incertitude régnait toujours sur l'endroit où se trouvait M. Bakiev, arrivé jeudi à Taraz, dans le sud du Kazakhstan voisin où il a remis sa démission, après des négociations coordonnées par la Russie et les Etats-Unis.
AFP - 21 avr 2010
L'Ukraine prolonge le bail d'une base russe contre une baisse du prix du gaz
KHARKIV - L'Ukraine et la Russie ont annoncé mercredi un important accord qui prévoit le maintien d'une base navale russe en Crimée, en échange d'une substantielle ristourne sur le prix du gaz facturé par Moscou à Kiev, scellant ainsi le réchauffement de leurs relations.
Le président russe, Dmitri Medvedev, s'est rendu à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, pour rencontrer son homologue Viktor Ianoukovitch, effectuant la première visite d'un chef d'Etat russe dans cette ex-république soviétique depuis 2006.
A l'issue de leurs négociations, les deux hommes ont signé un document sur la prolongation de la présence de la flotte russe de la mer noire en Ukraine, dont le bail arrive à expiration en 2017.
"Nous avons signé un accord qui dit que la présence de la base russe est prolongée de 25 ans", avec une option de cinq années supplémentaires, a déclaré M. Medvedev lors d'un point de presse. Il n'a toutefois pas précisé si cette extension devait prendre effet dès maintenant ou à partir de 2017. "C'était une avancée que nous attendions depuis longtemps", a-t-il souligné.
La flotte russe de la mer Noire, basée à Sébastopol aux termes d'un accord conclu par la Russie et l'Ukraine en 1997 pour vingt ans, provoquait régulièrement des tensions entre Kiev et Moscou.
Le précédent président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, prônait régulièrement le départ de la flotte russe après l'expiration de l'accord et l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan. Mais son successeur, Viktor Ianoukovitch, jugé pro-russe, avait laissé entendre que la présence de la base russe pourrait être prolongée au-delà de 2017.
Cette concession obtenue, le président russe a annoncé une forte ristourne sur le prix du gaz russe à l'Ukraine.
"Nos partenaires ukrainiens vont recevoir un rabais sur le prix du gaz qui se montera à 100 dollars si le prix est de 330 dollars (les 1.000 mètres cubes, ndlr); si le prix est inférieur, cela correspondra à 30% du prix", a déclaré M. Medvedev.
La question du gaz était un sujet extrêmement sensible entre Kiev et Moscou, qui s'étaient opposés début 2009 dans un conflit menant à une longue interruption des livraisons vers les clients européens, au beau milieu de l'hiver.
"La réduction (du prix du gaz) sera considérée comme une partie du loyer de notre base militaire à Sébastopol", a-t-il précisé.
M. Ianoukovitch, pour qui la baisse du tarif du gaz était un enjeu crucial, a salué un accord "sans précédent". Le nouveau chef d'Etat ukrainien, dont la base du parti est implantée dans l'est industriel du pays, grand consommateur de gaz, avait en effet promis pendant sa campagne électorale de renégocier l'accord gazier sur 10 ans signé l'an dernier avec Moscou.
D'autant que le prix du gaz est aussi important pour les pourparlers entre Kiev et le Fonds monétaire international (FMI) dont l'aide financière est vitale pour cette ex-république soviétique, toujours en proie à une grave crise économique.
Pour obtenir du FMI un déblocage de fonds, le gouvernement ukrainien a promis de limiter son déficit budgétaire en 2010 à 6% du Produit intérieur brut, objectif très difficile à atteindre selon Kiev si le prix du gaz ne baissait pas.
"Nous avons ouvert aujourd'hui une nouvelle page dans les relations entre l'Ukraine et la Russie", s'est félicité le président ukrainien.
En poste depuis février, M. Ianoukovitch s'est en effet engagé à améliorer les relations avec Moscou, qui s'étaient gravement détériorées pendant le mandat de son prédecesseur. Il a ainsi multiplié ses contacts avec M. Medvedev, qu'il rencontrait mercredi pour la cinquième fois en moins de deux mois.
RIA Novosti - 24 avr 2010
Poutine en Autriche pour signer l'accord sur South Stream
VIENNE - Le premier ministre russe Vladimir Poutine est arrivé à Vienne en visite de travail de deux jours qui débouchera sur la signature d'un accord de coopération sur le gazoduc South Stream, a annoncé samedi aux journalistes un responsable du gouvernement russe.
"Un accord de coopération bilatérale sur la création et l'exploitation du gazoduc South Stream sur le territoire autrichien sera signé à l'issue de négociations intergouvernementales de samedi", a indiqué le responsable. Selon lui, il s'agit du dernier document indispensable au démarrage de l'un des plus importants projets de fourniture de gaz russe en Europe. Auparavant, la Russie a déjà signé des accords intergouvernementaux avec la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, la Grèce, la Slovénie et la Croatie permettant la construction de la partie terrestre du gazoduc.
Avant la signature de l'accord, M.Poutine s'entretiendra avec le chancelier autrichien Werner Faymann pour discuter de la coopération bilatérale dans le domaine commercial et économique. Une conférence de presse sera organisée au terme de cet entretien.
Dans l'après-midi, le premier ministre russe sera reçu par le président autrichien Heinz Fischer.
Dimanche, le premier ministre russe déposera une gerbe de fleurs devant le monument aux soldats soviétiques morts pour la libération de l'Autriche pendant la Seconde Guerre mondiale et assistera aux championnats d'Europe de judo en tant que président d'honneur de l'Union européenne de judo.
L'Autriche dispose d'un réseau gazier long de 25.000 km et joue un rôle crucial dans le transit de gaz russe vers l'Italie, la France, l'Allemagne, la Hongrie, la Slovénie et la Croatie. Le gazoduc South Stream, promu par Gazprom qui souhaite diversifier ses itinéraires d'exportation, traversera plusieurs pays européens dont l'Autriche.
Long d'environ 900 km, South Stream passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, et reliera la ville russe de Novorossiisk à la ville bulgare de Varna, avant de se diviser en deux ramifications qui traverseront les Balkans pour aboutir en Italie et en Autriche. Sa capacité annuelle est estimée à 63 milliards de m3 de gaz par an. Le pipeline, qui sera opérationnel dès 2015, fournira près de 35% du gaz russe destiné à l'Europe.
Moscou disposé à augmenter ses livraisons de gaz en Autriche (Poutine)
Le gazoduc South Stream dont la construction est une certitude permettra d'augmenter les fournitures de gaz russe à l'Autriche, a déclaré samedi le premier ministre russe Vladimir Poutine, en visite de travail à Vienne.
"Après la mise en service de South Stream les livraisons seront augmentées de deux milliards de mètres cubes", a annoncé le premier ministre lors d'une conférence de presse tenue au terme de son entretien avec le chancelier autrichien Werner Faymann.
Selon lui, le gazoduc sera construit dans tous les cas, la Russie étant prête à réaliser ce projet aussi rapidement que celui du Nord Stream.
"Nous avons la ferme intention de réaliser le projet. Nous avons déjà entamé les travaux de construction de Nord Stream en mer Baltique et nous sommes prêts à agir aussi rapidement en mer Noire", a indiqué M.Poutine.
Nabucco: le gazoduc sera construit même en l'absence de contrats (Poutine)
La construction du gazoduc Nabucco destiné à acheminer le gaz caspien en Europe en contournant la Russie est insensée en l'absence de contrats, mais possible si la demande augmente, a déclaré samedi à Vienne le premier ministre russe Vladimir Poutine.
"Il est insensé de construire le tuyau en l'absence de contrats dûment signés. Citez-moi un seul contrat pour le gazoduc Nabucco. Quand au projet South Stream, nous pouvons conclure des contrats dans l'heure qui suit. Mais cela ne veut pas dire que la réalisation du projet Nabucco soit impossible si la demande s'accroît. Simplement, elle serait prématurée", a indiqué le premier ministre russe lors de la conférence de presse convoquée au terme de son entretien avec le chancelier autrichien Verner Feiman.
La construction de la branche sud du gazoduc Nabucco doit commencer en 2011 et sa mise en service est prévue pour 2014. Evalué à 7,9 milliards de dollars et long de 3.000 kilomètres, le projet Nabucco est le prolongement du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum. Promu par l'Union européenne, le pipeline doit permettre à partir de 2014 de transporter annuellement 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel caspien, en contournant le territoire russe.
Le gazoduc Nabucco passera par l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et l'Autriche. Les deux tiers du pipeline seront posés sur le territoire turc.
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Gaz: la Russie toujours aussi intéressée par le projet Chtokman
MOSCOU - La Russie est toujours aussi intéressée par le gisment de Chtokman, l'important résidant dans le choix opportun de la date de préparation du début du projet, a déclaré le président russe Medvedev dans une interview accordée au quotidien norvégien Aftenposten à la veille de sa visite en Norvège, prévue pour les 26-27 avril.
"L'important est de bien choisir la date de préparation du projet ainsi que celle du lancement de la construction. Il est vrai que la construction de sites aussi importants qu'une usine de gaz liquéfié dure en général cinq à sept ans. Et là, il faut que le financement ainsi que le projet soient prêts. Notre position reste inchangée. Nous sommes intéressés à participer, ensemble avec nos partenaires étrangers, à lancer la réalisation de ce projet", a indiqué le président russe.
"Que le projet démarre en 2010 ou en 2011, cela importe peu, car nous comprenons bien que l'année 2009 a été très dure non seulement pour les pays européens, mais également pour la Russie et ses compagnies pétrolières. Mais 2010 est l'année de la sortie de la crise, aussi est-il important de trouver une bonne date pour le début des travaux", a souligné M.Medvedev.
Le gisement de Chtokman, l'un des plus grands champs gaziers du monde, est situé au centre du secteur russe du plateau continental de la mer de Barents (Arctique). Il recèle 3.800 milliards de m3 de gaz et quelque 37 millions de tonnes de condensat de gaz. La société norvégienne StatoilHydro possède 24% des actions de la compagnie Shtokman Development AG, opérateur du projet de mise en valeur de Chtokman. Gazprom en détient 51%, la part du français Total atteignant 25%.
Le vice-ministre russe des Ressources naturelles Sergueï Donskoï a déclaré fin mars 2009 que la production de gaz dans le cadre du projet Chtokman débuterait en 2016 et celle de gaz liquéfié - en 2017. En septembre dernier, le président de la société Shtokman Development AG a indiqué que les exploitants du gisement avaient déjà investi dans le projet près de 500 millions de dollars depuis octobre 2007.
RIA Novosti - 26 avr 2010
Les tests de Nord Stream commenceront en juin 2011 (Poutine)
MILAN - Le pompage d'essai de gaz dans le pipeline Nord Stream, qui passe sous la mer Baltique, commencera à la mi-2011, a annoncé lundi le premier ministre russe Vladimir Poutine à l'issue de négociations avec son homologue italien Silvio Berlusconi.
"En juin 2011, nous terminerons (le projet) Nord Stream, les premiers pompages d'essai commenceront alors. A la fin de 2011, le gaz sera déjà livré par Nord Stream aux consommateurs européens", a expliqué M.Poutine.
Nord Stream: possible augmentation de la capacité (Poutine)
La capacité annuelle du gazoduc Nord Stream est actuellement de 55 milliards de mètres cubes de gaz et son augmentation est possible, a déclaré aux journalistes le premier ministre russe Vladimir Poutine.
"La capacité totale du gazoduc Nord Stream est actuellement de 55 mètres cubes et elle pourrait être augmentée en cas de nécessité. Cependant cela ne sera pas le cas si le pipeline South Stream est mis en œuvre à temps. Actuellement on est dans les temps, le calendrier des travaux est respecté", a dit le premier ministre russe.
Asia Times - 23 avr 2010
Pour les anglophones, voici la version originale, "A Russian-Uzbek challenge to the US": http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/LD23Ag02.html
Un défi russo-ouzbèke pour les États-Unis
Des articles sortis dans les médias russes discutent de l’origine de la révolution au Kirghizistan. Moscou semble s’éloigner tout doucement du leader du régime intérimaire, Roza Otounbaïeva, une ancienne ambassadrice kirghize à Londres et à Washington.
Ces articles font allusion au soutien secret étasunien de l'insurrection de Bichkek. Ils affirment qu’une narco-mafia a incité le dernier changement de régime à Bichkek avec l'appui secret des États-Unis : « Les intérêts géostratégiques des États-Unis et de la narco-mafia internationale ont tranquillement fusionné... Il était logique d'utiliser les services des narco-barons pour renverser [l'ancien président Kourmanbek] Bakiev, qui exigeait des Etats-Unis toujours plus d’émoluments pour sa fidélité. »
Selon un commentateur russe sur la radio Ekho de Moscou : « La révolution kirghize a été organisée par le commerce de la drogue. » Le Kirghizstan est une plaque tournante du trafic de drogue. La superficie des cultures de pavot a augmenté au Kirghizistan de manière exponentielle et est comparable aujourd'hui à celle d’Afghanistan.
Des articles de la presse russe (et chinoise), ont relié la base étasunienne de Manas aux barons de la drogue. Les services de renseignement iraniens ont capturé le chef terroriste Jundallah, Abdulmalik Rigi, au moment où se rendait à bord d’un avion kirghiz à un rendez-vous présumé à Manas.
Les fuites dans les médias russes bénéficient d'une certaine bénédiction officielle. Ils mettent en lumière des preuves indirectes interrogeant la nature de la révolte à Bichkek. Pendant ce temps-là, l'influent groupe d’experts Stratfor s’est rué sur l'interprétation alléguant un coup de main russe. Entre affirmations et contre-alléguations, Moscou semble virer vers l'avis que Washington a bénéficié de la politique de consolidation de Otunbayeva à Bichkek.
Tel que l’a dit un commentateur russe : « Il y a d'autres signes montrant que Moscou est prudent au sujet de la nouvelle administration kirghize... La vérité, c’est qu'il n'y aucun politicien pro-russe à 100 pour cent dans le régime intérimaire du Kirghizistan... et certains d'entre sont irrémédiablement associés à l’Occident. »
À vrai dire, Otounbaïeva a déclaré au Washington Post et à Newsweek que le bail des États-Unis sur la base aérienne de Manas serait « automatiquement » reconduit et que « nous poursuivrons ces relations à long terme » avec les États-Unis.
Robert Blake, l’adjoint du ministre des Affaires étrangères des États-Unis pour l'Asie centrale, a déclaré à Bichkek après deux jours de consultations avec Otunbayeva, que son leadership offrait « une opportunité unique et historique pour créer une démocratie qui pourrait être un modèle pour l'Asie centrale et de vastes régions.
Blake a salué le changement de régime à Bichkek comme une « transition démocratique, » et a promis l'aide étasunienne pour « trouver des solutions rapides afin d’améliorer la situation économique et sociale. »
Les attaques sporadiques contre les Russes du Kirghizistan (ils sont estimés à 700.000) ont aussi tiré la sonnette d'alarme à Moscou. Dmitri Medvedev, le président russe, a ordonné à l'armée de prendre les mesures nécessaires. Un porte-parole du Kremlin a déclaré que celles-ci incluraient un accroissement de la sécurité pour les « intérêts russes » au Kirghizstan.
Moscou ne semble pas sûr que ces attaques contre les Russes sont des incidents isolés. Un glissement général vers l'anarchie est palpable, avec des gangs armés qui font la loi et des clans du Sud du Kirghizistan qui pressent à la réintégration de Bakiev. En tout cas, Medvedev a manifestement changé de cap mardi, après des entretiens avec Islam Karimov, son homologue ouzbek en visite. Il a nettement distancié la Russie de toute identification avec le régime intérimaire d’Otounbaïeva. Medvedev a déclaré :
« Essentiellement, nous avons besoin de faire renaître l'État, l'État n'existe plus en ce moment, il a été déposé. Nous espérons que le régime intérimaire prendra toute mesure nécessaire pour atteindre cet objectif, car l'anarchie aura un effet négatif sur les intérêts du peuple kirghiz et aussi sur ses voisins. La légitimation du gouvernement est extrêmement importante, cela signifie qu'il faut des élections, pas un exaucement de fait des autorités. Dans ce cas seulement, la coopération économique [de la Russie] se manifestera.
La Russie a étendu l'aide humanitaire au Kirghizstan, mais la coopération économique à part entière ne sera possible qu'après la création de vraies institutions étatiques. Le président de l'Ouzbékistan partage ce point de vue.»
Peu importe la solidité du soutien de Washington, la position commune russo-ouzbèke conteste au gouvernement provisoire le droit de se considérer comme une administration légalement constituée.
Moscou et Tachkent incitent clairement Otunbayeva à ne prendre aucune décisions politique majeure (telle que celle au sujet de la base étasunienne de Manas). Elle devrait plutôt se concentrer sur l’organisation des nouvelles élections qui formeront le nouveau gouvernement élu.
Otounbaïeva a dit préférer de profondes réformes constitutionnelles pour résoudre en premier ce qui transformerait le système présidentiel du gouvernement actuel du Kirghizstan en démocratie parlementaire. Moscou considère qu'il s'agit d'un stratagème du régime intérimaire pour reporter les élections législatives et s'accrocher au pouvoir avec le soutien des États-Unis.
Dans l’intervalle, M. Bakiev, qui s’est enfui au Kazakhstan la semaine dernière, a déménagé depuis en Biélorussie. On ignore si Minsk a agi de son propre chef pour donner l'asile à M. Bakiev. Peu après son arrivée à Minsk, M. Bakiev a annoncé qu'il ne s’était pas encore démis de ses fonctions. Il a déclaré, « Aucune autorité ne me fera démissionner de la fonction présidentielle. Le Kirghizistan ne sera la colonie de personne. » Bakiev a appelé les dirigeants du monde à ne pas reconnaître le régime d’Otounbaïeva.
L’attitude de Bakiev met Washington dans une impasse. Les États-Unis s'entendaient à merveille avec Bakiev et ils trouvent leur rythme à merveille avec Otounbaïeva. Mais il n’existe aucun moyen de persuader Bakiev d’accepter de façon légitime une transition ordonnée du pouvoir en faveur d’Otounbaïeva.
Washington ne peut pas non plus garantir politiquement le régime d’Otunbayeva si sa légitimité est mise en doute dans la région (et au Kirghizistan lui-même). D'ailleurs, Otunbayeva ne maîtrise pas bien elle-même l’arrêt de la glissade du pays vers la lutte de clan, la fragmentation et l'anarchie.
Au cours sa visite de deux jours à Moscou, Karimov a précisé que Tachkent a vu d’un mauvais œil le changement de régime à Bichkek.
Utilisant un langage énergique, Karimov a déclaré : « Ce qui se passe au Kirghizistan risque sérieusement de prendre un caractère permanent. L'illusion qu’il est facile de renverser un gouvernement légitimement élu est créée. » Il a prévenu que l'instabilité au Kirghizstan pourrait « contaminer » d'autres États d'Asie centrale.
La Russie et l'Ouzbékistan ont trouvé convenable d’agir main dans la main. Medvedev a souligné que ses entretiens avec Karimov à Moscou étaient « pleins de confiance et d'engagement à l'égard de tous les aspects de nos relations bilatérales, internationales et des affaires régionales. » Karimov en a fait autant, « L'Ouzbékistan considère la Russie comme un partenaire fiable, fidèle, et témoigne qu’elle joue un rôle essentiel pour assurer la paix et la stabilité dans le monde, et en Asie centrale en particulier. »
« Nos points de vue concordent parfaitement, » a affirmé Karimov. Il a ajouté, « Ce qui se passe aujourd'hui au Kirghizistan n’est dans l'intérêt de personne, et surtout, ce n'est pas dans l'intérêt des pays limitrophes du Kirghizistan.
Le premier ministre russe Vladimir Poutine a aussi souligné l'alignement régional. Il a déclaré : « L'Ouzbékistan est le pays clé d'Asie centrale. Nous avons des relations particulières avec l'Ouzbékistan. »
En théorie, la Russie et l'Ouzbékistan doivent attendre à présent l’évolution au Kirghiztan pour l’inclure au programme de la réunion du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui devrait se dérouler à Tachkent en juin.
Selon un commentaire semi-officiel russe : « Le sommet peut aider à découvrir des mécanismes assurant la sécurité dans le pays et dans toute la région. » Le secrétaire général de l'OCS (qui est basé à Pékin), a visité Bichkek la semaine dernière et a rencontré Otounbaïeva.
Washington est maintenant confronté à un possible casse-tête diplomatique. Il doit veiller à ce que le prochain sommet de l'OCS ne devienne pas une redite du sommet de 2005, qui a mis en cause la raison d'être de la présence militaire étasunienne en Asie centrale.
Si Washington force le rythme de sa stratégie, il pourrait s’ensuivre une réaction pouvant prendre de l’ampleur pour exiger l'expulsion des États-Unis de la base de Manas, comme l’ont d’ailleurs déjà demandé certaines sections influentes de l'opinion kirghize.
Si cela devait arriver, la grande question serait de savoir si Otunbayeva sera capable de tirer les marrons du feu pour les États-Unis. Native de la ville méridionale d'Osh, mais ayant vécu toute sa vie adulte dans la capitale, qui est dominée par les clans du Nord, elle n'a aucune base politique ou sociale, et c’est un désavantage.
Dans la réalité géopolitique, le Kirghizistan doit s’harmoniser avec les intérêts des puissances régionales, Russie et Ouzbékistan en particulier, comme le devraient les États-Unis, dans le plus grand intérêt de la stabilité régionale. Le fait est que l’influence russe et ouzbek (et kazakh) reste prédominante dans la société et la politique kirghize. Et la Chine a elle aussi des intérêts légitimes.
Le Kremlin ne tombera pas deux fois dans le même piège à ours. En Géorgie, dans des circonstances quelque peu similaires, les États-Unis ont accepté l'aide généreuse de la Russie dans la tempête de l'hiver 2003 pour dégager les débris de révolution « de la rose » et « stabiliser » la situation sur le terrain avant d'installer rapidement Mikheil Saakashvili, qui a été depuis une épine dans la chair pour Moscou.
L'Ambassadeur M. K. Bhadrakumar a été diplomate de carrière dans les Affaires étrangères indiennes. Il a été affecté en Union soviétique, Corée du Sud, Allemagne, Afghanistan, Ouzbékistan, Turquie et au Sri Lanka, Pakistan et Koweït.
M K Bhadrakumar
RFI - 22 jun 2010
http://www.rfi.fr/europe/20100622-russi ... ace-europe
Russie-Biélorussie: une guerre du gaz qui menace aussi l’Europe
Par Tudor Tepeneag
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a ordonné ce mardi 22 juin l'arrêt du transit de gaz russe vers l'Europe à travers le territoire de son pays. Cette décision fait suite à la réduction progressive des livraisons de gaz pour la Biélorussie, décidée par la société russe Gazprom. Chacune des deux parties réclame à l’autre environ 200 millions de dollars d’arriérés. L’Europe, inquiète pour son approvisionnement, demande à Minsk et Moscou de respecter leurs engagements respectifs.
Le bouillonnant Alexandre Loukachenko est monté en première ligne dans la guerre du gaz qui oppose son pays à la Russie voisine. Lors d’une rencontre avec Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, l’homme fort de Minsk n’a pas hésité a pointé du doigt son homologue de Moscou : « Un président ne doit pas se comporter ainsi et surtout le président d'un Etat allié », a-t-il dit en faisant clairement allusion au président russe Dimitri Medvedev.
Dès lundi, le Kremlin avait donné son feu vert au géant gazier russe Gazprom, afin qu’il réduise ses livraisons de gaz à la Biélorussie. Une réduction progressive, qui atteignait 30% le deuxième jour, et devrait monter jusqu’à 85% des quantités de gaz normalement livrées à la Biélorussie. La raison invoquée par Moscou c’est la dette de Minsk au titre du gaz fourni jusqu’à présent, soit 192 millions de dollars.
Mais, pour les biélorusses, c’est la Russie qui doit de l’argent. Une somme de 260 millions de dollars selon le président Loucachenko, représentant les droits de transit du gaz russe vers l’Europe, fortement augmentés en 2006. La presse russe évoque aussi, derrière cette dispute d’argent, le ras le bol du Kremlin qui ne veut plus soutenir financièrement la Biélorussie en échange de belles paroles non suivies d’effet. A la fin du mois de mai Minsk avait boudé une rencontre tripartite Russie-Biélorussie-Kazakhstan, destiné à promouvoir l’union douanière entre ces trois pays, voulue par Moscou.
Des tensions avec l'Ukraine
Pendant de longues années, à travers Gazprom, Moscou a vendu très bon marché le gaz à ses anciens alliés soviétiques. La Biélorussie ne payait qu'un faible pourcentage du prix du marché. A partir de 2006, les biélorusses ont du payer plus cher pour le gaz, et surtout, ils ont cédé à la Russie 50% des actions de leur société gazière Beltransgaz. En contrepartie, Minsk a fortement augmenté le prix de transit du gaz destiné aux pays de l'Europe, une décision contestée par Moscou. Avec l'Ukraine, des tensions semblables, liées aux prix du gaz russe et aux taxes de tranzit, ont débouchés sur des crises à répétition. Celle de janvier 2009 a privé l'Europe d'approvisionnement en gaz pendant près de deux semaines.
La Russie veut renforcer sa position vis-à-vis de l’Europe
La Russie est accusée, à travers Gazprom, de chercher à prendre sous contrôle les gazoducs d'Ukraine et de Biélorussie, pour renforcer, du même coup, sa position dominante vis à vis de l'Europe. Le pouvoir pro-occidental de Kiev a empêche pendant des années ce processus. Moscou semblait mieux placé après l’accession au pouvoir du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch. Toutefois, contrairement aux propositions du Premier ministre russe Vladimir Poutine, son homologue ukrainien Mykola Azarov, vient d'annoncer que Naftogaz, la société gazière ukraineinne, n'est pas prête à fusionner avec Gazprom. La guerre du gaz, dans l'est de l'Europe, est sans doute loin de sa fin.
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XinHua - 23 jun 2010
http://french.news.cn/monde/2010-06/24/c_13365880.htm
La Biélorussie rejette la demande d'extradition de l'ancien président kirghiz
MOSCOU - Le procureur biélorusse a bloqué l'extradition de l'ancien président kirghiz Kourmanbek Bakiev, a rapporté mercredi l'agence de presse RIA Novosti.
"Nous n'avons pas trouvé de raisons juridiques pour accéder à la requête d'extradition", a indiqué le procureur général Grigory Vasilevich.
Bakiev se trouve en Biélorussie dans le cadre de la protection personnelle du président depuis le mois d'avril de cette année. Il a fui le Kirghizstan après l'éclatement d'un soulèvement populaire contre son régime.
Les autorités intérimaires kirghizes ont ordonné l'arrestation de Bakiev et des membres de sa famille. Son fils, Maxim, a dans un premier temps fui vers la Lithuanie, avant de se rendre plus tard à Londres, où il a demandé l'asile politique.
Un référendum devrait être organisé en fin de semaine prochaine au Kighizstan pour l'approbation de la nouvelle constitution et le remplacement du système présidentiel kirghiz par un régime parlementaire.
InfoSud - 10 nov 2010
http://www.infosud.org/spip.php?article9264
Dans le Grand Nord russe, le gaz comme unique promesse d’avenir
par Thomas Hug (traduit et adapté de l’allemand par Anne-Sylvie Mariéthoz)
La Russie veut intensifier sa collaboration avec la Norvège pour l’exploitation des ressources de l’Arctique. Au nord de la presqu’île de Kola, la plus grande réserve de gaz sous-marine du monde attend les investisseurs. L’accord signé à Oslo début novembre pourrait favoriser l’avancement du projet.
A Teriberka, on veut encore y croire. Rien ne laisse pourtant présager une nouvelle ère de prospérité dans cette localité du Grand Nord russe, où les épaves de chalutiers côtoient les carcasses de voitures Lada abandonnées. De quelques 12.000 âmes, la population s’est réduite à un millier d’habitants depuis que la pêche ne nourrit plus son homme et que de nouvelles règles administratives ont mis fin à cette activité. La côte est désertée, et si la morue prolifère dans la mer de Barents, c’est au seul profit des imposants navires-usines de Mourmansk, située à 120 km au Sud.
Gazprom, Total et Statoil main dans la main
L’espoir de la ville réside tout de même au large. A 500 km, le gisement de Chtokman recèlerait 3,9 milliards de m3 de gaz, ce qui en ferait la première réserve sous-marine du monde. Découvert en 1998, ce champ est prometteur et un consortium s’est formé en 2008 pour l’exploiter: la société Shtokman Development AG, dont le siège est à Zoug, réunit le Russe Gazprom, le Français Total et la compagnie Statoil, contrôlée en majorité par l’Etat norvégien. Le projet Chtokman pourrait transformer le destin de Teriberka, car l’extraction du gaz, la construction d’un gazoduc et d’une usine de liquéfaction, créeraient plusieurs milliers d’emplois. Mais l’exploitation du site représente un vrai défi vu son éloignement des terres, dans une mer souvent prise par les glaces et soumise à un climat extrême.
Mais, hormis quelques mètres de route, la petite ville côtière n’a encore rien vu de concret. Le maire Valeri Iarantsev a beau s’indigner, les habitants de la ville n’ont toujours pas de quoi se chauffer, tant les infrastructures sont vétustes. Le vice directeur de la filiale Chtokman à Mourmansk, Nikolai Berechnoi, se veut néanmoins confiant. Les analyses de terrain et la planification de la première phase toucheraient à leur fin. Cette étape consiste à équiper le site et à construire un gazoduc ralliant Teriberka sur la terre ferme, puis Mourmansk. Dans une deuxième phase, il est prévu d’installer une usine de liquéfaction et de prolonger le gazoduc jusqu’à Saint-Pétersbourg, afin d’approvisionner le marché européen. Berechnoi n’imagine pas que le projet suscite des résistances dans la région. Au contraire, lorsqu’on a présenté l’usine de Melkøy – près d’Hammerfest, en Norvège - à la population, elle a été impressionnée de voir le potentiel que cela représentait pour l’économie locale. « Si c’est bon pour la Russie c’est bon pour nous », lâche Modest Michailovitch Urpin, un pêcheur retraité de 82 ans qui se faufile jusqu’au marché improvisé, entre les maisons délabrées de la ville-fantôme.
Dégel et stratégie
En 2016 au plus tard, Teriberka devrait voir affluer le gaz de Chtokman. Mais les décisions sont sans cesse ajournées et les obstacles s’accumulent. La demande ne croît pas si vite qu’espéré et les coûts de production et de transport du gaz deviennent exorbitants. Face à ces écueils, la Russie a déjà réagi en invitant officiellement la Norvège à collaborer à l’exploitation d’un autre gisement, sur la péninsule sibérienne de Yamal. Ce site présente des coûts d’exploitation plus faibles car contrairement à Chtokman, il n’est pas perdu en pleine mer et ses réserves sont cinq fois plus abondantes. Les gazoducs existants permettraient en outre de livrer le marché européen.
Si les forages exploratoires ont déjà commencé, reste à savoir jusqu’où la Norvège va s’engager aux côtés de la Russie sur les chantiers de Chtokman et Yamal ? Une seule certitude: les deux pays vont continuer à prospecter assidument dans les territoires arctiques. En septembre, la ratification d’un accord sur la délimitation de leurs frontières respectives en mer de Barents, a mis fin à 40 ans de litige et ouvert de nouvelles perspectives. Mais ce n’est que la première étape d’un partenariat stratégique appelé à s’étendre. En effet, début novembre, les ministres des affaires étrangères des deux pays ont signé à Oslo un nouvel accord autorisant les habitants de la région frontalière à circuler sans visa, sur un territoire s’étendant à 30 km de part et d’autre. Ces développements ouvrent la voie à une coopération russo-norvégienne renforcée sur le plan du marché du travail, pour les projets d’extraction pétrogazière dans la région arctique. Peut-être une lueur d’espoir pour Teriberka.
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RIA Novosti - 15 sep 2010
http://fr.rian.ru/world/20100915/187439137.html
http://fr.rian.ru/world/20100915/187439603.html
Accord frontalier russo-norvégien: cap sur la coopération énergétique
MOSCOU - L'accord russo-norvégien sur la délimitation de la ligne frontalière en mer de Barents et l'océan Glacial Arctique reflète les intérêts mutuels, notamment dans le domaine énergétique, a déclaré mercredi le président russe Dmitri Medvedev.
"L'accord signé a été étudié de manière approfondi et reflète l'équilibre des intérêts dans les domaines sensibles de la coopération bilatérale, notamment dans l'énergie", a indiqué le chef de l'Etat russe. Selon lui, l'existence de problèmes en suspense dans la délimitation des frontières maritimes ne permettait pas d'aborder de grands projets énergétiques.
La Russie et la Norvège ont signé mercredi un accord sur la délimitation de la ligne frontalière en mer de Barents et l'océan Glacial Arctique.
Conformément à l'accord entre la Russie et la Norvège, près de 175 000 km² seront divisés en deux parties presque égales:
http://fr.rian.ru/infographie/20100916/187447524.html
Hydrocarbures de l'Arctique: l'accord russo-norvégien règle les différends
MOURMANSK - L'accord russo-norvégien sur la délimitation des espaces marins et la coopération en mer de Barents et dans l'océan Glacial Arctique signé ce mercredi à Mourmansk permettra d'éviter les différends sur le partage des hydrocarbures, a déclaré un membre de l'administration présidentielle russe.
"Préciser les frontières, les droits souverains ainsi que la juridiction russe et norvégienne signifie renforcer la stabilité de nos rapports et créer des conditions politiques et juridiques favorables pour le développement de la coopération bilatérale, avant tout dans les domaines importants de la pêche et des hydrocarbures", a-t-il indiqué. "La coopération dans ce domaine reposera sur le principe selon lequel chaque gisement d'hydrocarbures traversé par la ligne de partage doit être exploité ensemble par les deux pays. Cela permettra d'éviter les différends concernant le partage des ressources", a-t-il ajouté.
"La signature de l'accord marque la fin des négociations sur la délimitation des zones économiques exclusives et du plateau continental des deux pays qui ont duré presque 40 ans", a indiqué le responsable.
Le Temps - 30 dec 2010
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/c7cc1fb ... eldorado_pétrolier_bute_sur_le_verrou_russe
Kazakhstan - L’eldorado pétrolier bute sur le verrou russe
« Notre problème est simple. Nous avons beaucoup de pétrole et de gaz que nous désirons vendre à un maximum de clients.» Dans un restaurant géorgien d’Astana, alors que le vent souffle dehors par - 27 degrés, l’homme qui parle ainsi est l’un des responsables de Kazmunaigaz, le consortium pétro-gazier détenu par l’Etat kazakh.
Faute d’y être autorisé, ce spécialiste des hydrocarbures nous commente, sous le couvert de l’anonymat, l’avenir des différents gisements découverts sous la Caspienne et sur le continent. Les deux champs de pétrole les plus importants du Kazakhstan, celui on shore de Tengiz (exploité par l’américain Chevron) et celui off shore de Kashagan (programmé pour une mise en exploitation au plus tôt en 2013 par un consortium regroupant le français Total, l’italien Eni, l’américain Conoco-Philips et Kazmunaigaz), lui arrachent moult croquis. Dont un, plus symbolique que d’autres: d’un côté un réseau d’oléoducs en partance des champs pétrolifères de la Caspienne vers la Russie voisine. Et, de l’autre, presqu’aucun « tuyau » capable d’alimenter directement l’Europe de l’Ouest ou la Chine.
Le dilemme n’est pas que pétrolier. Il a dominé les débats tout au long de l’année 2010 durant laquelle ce pays émergent d’Asie centrale a présidé l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Dans tous les domaines ou presque, le Kazakhstan, et son riche sous-sol gorgé d’hydrocarbures et d’uranium, bute sur le même obstacle: ses meilleurs clients potentiels sont à Bruxelles, Berlin, Paris ou Pékin. Mais les clés du verrou énergético-industriel de ce géant d’Asie centrale se trouvent encore à Moscou, qui contrôle le réseau d’oléoducs construits à l’époque de l’Union soviétique. Sans compter la plupart des couloirs d’accès routiers ou ferroviaires à ce vaste pays enclavé de 16 millions d’habitants.
« Notre avenir se conjugue avec celui de la Russie », confirme le ministre des Transports, Abelgazy Kussainov. Une situation confortée par la forte population russe du pays, surtout dans le nord proche de la Sibérie dont la nouvelle capitale Astana, crée en 1998, est l’épicentre: « Les Russes du Kazakhstan ne sont pas des colonisateurs, explique Alain Deletroz, spécialiste de la région à International Crisis Group. Leurs ancêtres ont conquis ce territoire sur la nature. Ils y ont implanté des villes russes.» Logique, dès lors, que ce Kazakhstan métissé calcule les risques qu’il prend pour écouler ses richesses minérales. D’autant que les deux pays ont 9 000 km de frontière, une langue et un passé soviétique communs.
La ville d’Astana elle-même, seconde capitale la plus froide du globe après Oulan-Bator en Mongolie, porte la marque de ce grand écart entre l’Europe et l’Asie que d’autres, jadis, appelaient « le Grand Jeu ».
Capitale sortie de terre sur une décision de l’autocrate Noursoultan Nazarbaïev, président depuis l’éclatement de l’URSS et l’indépendance proclamée en avril 1990, ses bâtiments fétiches les plus modernes sur la rive gauche du fleuve Ichim (gelé en hiver, farouche en été lorsque les températures atteignent 40 degrés) ont tous été confiés à prix d’or à des architectes européens. D’où le mélange à la fois kitsch et ultramoderne de ce Dubaï des steppes dont la dernière folie, une gigantesque tente appelée Khan Shatyr et édifiée pour le 70e anniversaire du président, comporte… un centre commercial et une plage intérieure. Mais à l’inverse, la vieille ville de sa rive droite est tout à fait russe, faite d’isbas alignées au cordeau. Et plusieurs chantiers d’immeubles collectifs pour fonctionnaires ont été attribués, pour compenser, à des compagnies coréennes ou chinoises.
L’énergie, toutefois, est le théâtre des plus intenses rivalités. Principal opérateur du champ pétrolier de Tengiz, dans le désert kazakh proche de la mer Caspienne, la compagnie américaine Chevron ronge ainsi son frein depuis des années, incapable d’extraire plus de 450 000 barils par jour, au lieu des 600 000 prévus dans ce champ considéré comme l’un de ses joyaux. Les Russes, pour brider la concurrence, renâclent à construire le nouvel oléoduc qui pourrait acheminer le brut de la centaine de puits exploités vers la mer Noire. Résultat: Chevron a dû investir dans les… chemins de fer kazakhs pour exporter une partie de son or noir par le rail. Toujours via la Russie.
La meilleure manière de desserrer l’étau est évidemment de contourner l’ours russe. Cela s’est fait au gisement de Kumkol, au centre du pays, désormais relié à la Chine par un oléoduc direct inauguré fin 2009. Pékin, depuis, fait les yeux doux au régime autoritaire d’Astana pour que le champ de Kashagan, au nord de la Caspienne, considéré comme l’une des plus grandes découvertes depuis 1970, écoule son brut vers l’est. Des ingénieurs chinois visitent souvent les îles artificielles entourées de digues pour les protéger, durant l’hiver sibérien, de la mer de glace qui les assaille. Mais le dragon fait peur: « Notre objectif avec les Chinois est de garder le contrôle. Ce qui est loin d’être facile », analyse un diplomate kazakh impliqué dans les négociations qui ont entraîné, en 2005, le débarquement de China Petroleum sur le marché local, via le rachat d’une compagnie canadienne, Petrokazakhstan, pour 4,2 milliards de dollars.
Et l’Europe ? Le Kazakhstan est, avec les gisements gaziers du Turkménistan voisin, l’objectif ultime du projet de gazoduc Nabucco poussé par l’Union européenne, dont le tracé contourne la Russie via le sud Caucase sur 3 300 km. Son coût, estimé à 8 milliards d’euros, est faramineux. Problème: « C’est de la science-fiction, lâche notre haut responsable de Kazmunaigaz. Trop cher, trop risqué, trop compliqué! » Un jugement définitif, renforcé par le fait que la compagnie italienne Eni, qui détient 17 % du gisement de Kashagan, est impliquée dans le projet concurrent Southstream défendu par Gazprom, jugé aussi « plus réaliste » par le française Total. Le verrou russe n’est pas près de céder.
Reuters, 20minutes - 29 dec 2010
http://www.20minutes.fr/ledirect/644990 ... az-naturel
Gisement géant: Israël pourrait devenir un exportateur de gaz naturel
L'américain Noble Energy et ses partenaires israéliens ont confirmé mercredi que le gisement offshore de «Léviathan» était la plus importante découverte mondiale de gaz naturel en eau profonde de ces dix dernières années. Le gisement, situé à 130 kilomètres au large du port d'Haïfa, hébergerait environ 450 milliards de mètres cubes de gaz. Cette découverte, la plus importante jamais réalisée par Israël, pourrait transformer le pays en exportateur de gaz naturel.
Au moins deux évaluations supplémentaires seront nécessaires pour affiner l'estimation des réserves, a précisé Noble, qui détient 39,66% du gisement. Le gisement de Léviathan est presque deux fois plus grand que le gisement voisin de Tamar, déjà la plus importante découverte mondiale de gaz naturel en 2009.
Belga, RTBF - 14 jan 2011
http://www.rtbf.be/info/articles/le-tad ... e-officiel
Le Tadjikistan cède près d'1 % de son territoire à la Chine
Le Tadjikistan s'est félicité vendredi d'un accord territorial qui entérine le transfert de près d'1 % du territoire tadjik à la Chine, mettant fin à un long conflit entre les deux pays sur leur frontière. "C'est un succès de la diplomatie tadjike", a estimé le ministre tadjik des Affaires étrangères, Khamrokhon Zarifi.
Le Parlement tadjik avait approuvé cette semaine un accord transférant à la Chine 0,78 % du territoire du pays d'Asie centrale. Ces quelque 143 000 km2 sont situés dans le Pamir, une chaîne de montagnes très faiblement peuplée.
Soukhrob Charipov, le directeur du Centre d'études stratégiques auprès du président tadjik, Emomali Rakhmon, a jugé que Douchanbé avait ainsi assuré la stabilité à long terme de cette ex-république soviétique, la plus pauvre d'ex-URSS. "Si nous n'avions pas pris la décision de céder ces terres, nous n'aurions pas pu résister aux pressions de la Chine", a-t-il dit à l'AFP.
"Le Tadjikistan assure ainsi sa stabilité et la sécurité de ses frontières avec la Chine", a-t-il jugé, alors que l'origine de cette dispute remonte à 1884. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei a confirmé que les deux pays avaient "complètement résolu ce problème de frontière hérité de l'histoire".
La Chine est le plus grand investisseur dans l'économie tadjike, en particulier dans les secteurs de l'énergie et des infrastructures.
L'influence de Pékin est grandissante en Asie centrale, vaste région de steppes et de montagnes riche en ressources naturelles (minerais, hydrocarbures, eau) et composée de cinq pays ex-soviétiques, dont trois ont des frontières avec la Chine: le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan.
Rafael Kandiyoti, pour le Monde Diplomatique a écrit:Deux informations publiées au mois de décembre 2010 et passées relativement inaperçues risquent de changer radicalement la géographie européenne des approvisionnements en gaz et en pétrole. Tout d’abord, l’accord tant attendu sur le renforcement de l’oléoduc Caspienne-Novorossiisk a enfin été signé entre Moscou et le Caspian Pipeline Consortium (CPC) [1]. En second lieu, la Russie et la Turquie ont signé un protocole prévoyant la construction d’un oléoduc entre Samsun et Ceyhan par un consortium turco-italo-russe [2]. Ces deux événements distincts sont-ils toutefois sans rapport ?
Des projets concurrents
Carte : Philippe Rekacewicz.
Le CPC achemine le pétrole depuis Tenguiz au Kazakhstan jusqu’à la mer Noire. Le gigantesque champ pétrolifère voisin de Kashagan ne sera mis en exploitation au mieux qu’en 2014 ou 2015 : une partie de la production sera aussi destinée au CPC. Moscou, qui n’a jamais beaucoup aimé voir les champs kazakhs gérés par des compagnies étrangères, a ralenti, sinon gelé le renforcement du CPC (de 28 à 68 millions de tonnes par an) au cours des cinq dernières années, exactement comme ils avaient à l’époque retardé la construction de la première phase de cet oléoduc. Le prix du transit est d’ailleurs exorbitant [3].
Par ailleurs, le vice-premier ministre russe, Igor Sechin, et les dirigeants de Transneft, avaient forcé la main de la compagnie pétrolière Chevron, principal exploitant de Tenguiz, en lui soutirant la promesse de faire transiter ses pétroliers par la voie maritime Novorossiisk-Bourgas, sur la côte bulgare, d’où un oléoduc devait rejoindre le port égéen d’Alexandroúpoli en Grèce. En échange de cette concession, Moscou devait autoriser le renforcement du CPC (en fait, un peu plus que le doublement de sa capacité actuelle). L’oléoduc Bourgas-Alexandroúpoli devait être contrôlé a 51% par trois compagnies russes, à savoir Transneft, Rosneft et Lukoil.
Mais en 2010, le nouveau premier ministre bulgare Boyko Borisov, élu en juillet 2009, a préféré renoncer à ce projet qui présentait un trop grand risque de pollution des magnifiques plages du sud de la Bulgarie, et aurait mis en péril une activité touristique très lucrative, bien plus importante pour le pays que les « petits 36 millions d’euros annuels » qu’aurait rapporté le transit des hydrocarbures. Le gouvernement communiste précédent était beaucoup plus malléable…
Il existe en fait une alternative plus simple. Les pétroliers qui chargent à Novorossiisk peuvent aisément rejoindre la mer Egée par les détroits turcs du Bosphore et des Dardanelles. Mais Ankara a limité la taille des cargos autorisés à passer « au beau milieu d’Istanbul » et imposé une distance de sécurité, forçant les bateaux à faire une interminable queue à l’approche du détroit. Les négociateurs russes, loin de cacher leur irritation, ont dénoncé ces règlements et accusé la Turquie de violer le traité de Montreux qui garantit la liberté de passage au trafic civil. Mais l’intensification de la circulation des pétroliers dans ce détroit – un des plus fréquentés au monde – représente un risque que les autorités turques ne sont pas prêtes à prendre.
En 2009, M. Poutine et M. Erdogan ont signé un accord important, puisqu’il permettait enfin à Gazprom d’utiliser le plateau continental turc pour faire passer le gazoduc Southstream et contourner ainsi le territoire ukrainien. En échange, Poutine acceptait la proposition d’Ankara de faire transiter le pétrole russe par l’oléoduc Samsun-Ceyhan (dont la capacité doit être de 75 millions de tonnes par an) afin qu’il soit évacué par la Méditerranée, et renoncer ainsi à augmenter le trafic par la voie maritime des détroits.
M. Igor Sechin, farouchement opposé à cette alternative « transturque », et soutenant qu’elle représentait une aberration économique, a bruyamment protesté à Ankara, auprès des autorités turques, allant jusqu’à dénoncer son propre gouvernement lors d’une mémorable conférence de presse ! Cet oléoduc sera le deuxième grand projet à traverser le territoire turc après le Bakou-Tbilissi-Ceyhan (d’une capacité de 50 millions de tonnes par an). Tout semble indiquer que Gazprom – et son directeur général Alexei Miller – aient marqué des points aux dépens de M. Sechin. Les deux hommes sont à couteaux tirés.
Les plus cyniques des observateurs ont essayé de faire valoir que le gazoduc Southstream était une invention russe uniquement destinée à contrecarrer le fantomatique projet Nabucco (aussi appelé le « gazoduc sans gaz… »). Ces nouveaux accords russo-turcs affaiblissent considérablement la position de l’Union européenne et de l’Ukraine, dont le nouveau et très pro-russe président, M. Viktor Ianoukovitch, n’a pas beaucoup apprécié l’attitude inamicale de Moscou.
Il est vrai que, malgré le rapprochement russo-ukrainien depuis les élections de 2010, Kiev a de son côté freiné la constitution d’une alliance entre Ukrneftegaz et Gazprom. Les relations entre ces deux anciennes républiques soviétiques ne sont pas aussi idylliques qu’il n’y paraît. Et malgré les garanties données par Kiev sur la sécurité des flux à travers le pays, Gazprom et le gouvernement russe continuent de signer des accords avec les pays du sud-est européen au plus grand bénéfice du gazoduc Southstream.
Il semble désormais que le Kremlin ait abandonné le projet Bourgas-Alexandroúpoli au profit du tube Samsun-Ceyhan. Ces nouveaux développements sonnent comme un avertissement russe à l’Europe, l’invitant désormais à ne plus penser Southstream comme à un bluff géant, mais comme à un vrai projet, qui, toutefois, devra trouver les investisseurs capables de mettre sur la table au moins 20 milliards de dollars [4].
spleenlancien a écrit:Est-il possible d'agrandir la carte ?
AFP, Romandie news - 18 fev 2011
http://www.romandie.com/infos/news2/110 ... bmhn5o.asp
Gazoduc Nabucco: coût et tracé modifiés, mise en service retardée
VIENNE - Le gazoduc Nabucco, devant acheminer du gaz de la mer Caspienne vers l'Europe en évitant la Russie, devrait coûter plus que les 7,9 milliards d'euros prévus avec le rallongement de la ligne vers l'Irak et n'entrer en service que fin 2015, a indiqué vendredi un de ses promoteurs. "Nous entrerons en service à la fin de 2015", a déclaré à l'AFP Reinhart Mitschek, le chef du consortium viennois portant ce projet soutenu par les institutions européennes. La mise en ligne du gazoduc était jusque là prévue pour fin 2014-début 2015.
Avec les tensions internationales autour du programme nucléaire controversé de l'Iran, le consortium a décidé de supprimer la ramification vers la République islamique et en projette une vers l'Irak, au sous-sol également riche en gaz.
"Cela rajoute 550 km. Au final, le gazoduc mesurera 3.900 km", a précisé M. Mitschek. Si les responsables de Nabucco ne l'ont pas officiellement confirmé, le coût du projet a des grandes chances d'être réévalué à la hausse avec ces kilomètres en plus.
Les opérateurs du gazoduc - RWE (Allemagne), OMV (Autriche), MOL (Hongrie), Transgaz (Roumanie), Bulgargas (Bulgarie) et Botas (Turquie) - doivent encore conclure les contrats d'approvisionnement qui font cruellement défaut à Nabucco, dont la mise en chantier est prévue pour fin 2011.
L'Azerbaïdjan, avec lequel l'UE a signé un accord en janvier, l'Irak, mais aussi la Russie font partie des fournisseurs potentiels, d'après M. Mitschek.
RFI - 19 fev 2011
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/201102 ... onde-arabe
L’Asie centrale observe avec inquiétude la situation dans le monde arabe
Les régimes autoritaires d'Asie centrale, comme l'Ouzbékistan ou le Tadjikistan, observent avec attention la situation dans les pays arabes. Ces républiques ex-soviétiques sont confrontées à l'envolée des prix des matières premières agricoles qui entrainent des hausses de prix très importantes sur les produits de première nécessité.
La FAO (organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation) tire la sonnette d'alarme et le président de la banque mondiale Robert Zoellick évaluait récemment à 50 % de leurs revenus ce que les ménages consacrent à se nourrir dans ces pays. Il s'est déclaré inquiet pour la stabilité dans la région.
Afin d'éviter l'explosion sociale avec tous les risques politiques que cela comporte, le gouvernement ouzbèke tente de juguler l'inflation en plafonnant les prix et en augmentant les salaires. Au Tadjikistan des ventes exceptionnelles de produits subventionnés sont organisées et la population est invitée à constituer des réserves. Au Kirghizistan, la situation demeure précaire depuis la révolution de 2010 et la stabilité des prix est devenue la priorité de gouvernement.
http://www. liberation.fr/monde/2013/10/09/presidentielle-en-azerbaidjan-sur-fond-de-repression_938108
Présidentielle en Azerbaïdjan sur fond de répression
AFP 9 octobre 2013 à 08:39
Le chef de l'Etat, Ilham Aliev, devrait être réélu sans grande difficulté face à une opposition qu ia peiné à s'unir et qui dénonce des fraudes et une campagne de répression.
L’Azerbaïdjan votait mercredi pour élire son président, dans un scrutin sous contrôle où le chef de l’Etat sortant Ilham Aliev, qui a déjà effectué deux mandats après avoir succédé à son père en 2003, est donné grand favori. Les bureaux de vote ont ouvert à 5 heures (heure française), et les premiers résultats partiels devraient être connus peu après leur fermeture à 16 heures, selon la Commission électorale centrale.
«L’élection présidentielle se déroule de manière assez active», s’est félicité le chef de la Commission électorale centrale, Mazahir Panakhov, après le début du vote. L’opposition a pour sa part dénoncé une vague de répression à l’approche de l’élection où dix candidats sont en lice pour la présidence de cette ex-république soviétique du Caucase du Sud.
La campagne électorale était quasiment invisible dans ce pays riche en hydrocarbures, les affiches électorales n’occupant que des emplacements agréés, et la télévision nationale, étroitement contrôlée, ne faisait que peu mention du scrutin.
Ilham Aliev pratiquement assuré de l’emporter
Le président sortant Ilham Aliev, 51 ans, est pratiquement assuré de remporter la présidentielle, les derniers sondages lui accordant plus de 80% d’intentions de vote, loin devant les neuf autres candidats. Aliev, qui a succédé à son père en 2003 et a été réélu en 2008 pour un deuxième quinquennat, avant d’obtenir par référendum en 2009 la levée de la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels consécutifs, n’a guère fait campagne.
Ses partisans affirment que ses résultats économiques parlent pour lui. Grâce aux milliards de dollars de la manne pétrolière, le niveau de vie dans ce pays d’un peu moins de 10 millions d’habitants a cru régulièrement ces dernières années, alors que l’Azerbaïdjan devenait un fournisseur d’hydrocarbures de plus en plus important pour l’Europe. Avant Ilham Aliev, son père Heydar Aliev, ancien du KGB et membre du Politburo du Parti communiste de l’Union soviétique, avait dirigé l’Azerbaïdjan presque sans interruption de 1969 à 2003.
Près de 52 000 observateurs locaux et internationaux vont surveiller le déroulement de l’élection où quelques 5 millions d’électeurs sont convoqués aux urnes. «Bien sûr, je vais voter pour notre président actuel Ilham Aliev», a déclaré Rizvan Samedov, 25 ans,directeur de marketing. «Sous sa direction, le pays s’est vraiment développé». Samaya Alekperova, enseignante, votera elle pour le candidat commun de l’opposition. «J’ai perdu confiance dans les autorités actuelles», dit-elle.
Répression
Les opposants ont dénoncé une campagne de répression à l’approche du scrutin, avec nombre d’arrestations et des lois adoptées pour bâillonner toute critique jusque sur l’internet. Amnesty International a dénoncé une «spirale de répression» à la veille de la présidentielle, qui a ciblé «ONG, médias, groupes critiques et pro-démocratie ainsi que partis d’opposition».
Habituellement divisée, l’opposition, dont la plus grande partie avait boycotté l’élection de 2008, a réussi en mai à s’entendre pour soutenir un candidat commun. Le scénariste Rustam Ibragimbekov a d’abord été pressenti avant d’être refusé par la commission électorale en raison de sa double nationalité, russe et azerbaïdjanaise. L’opposition s’est alors reportée sur l’historien et ancien député Jamil Hasanli.
Celui-ci, qui a mobilisé des milliers de partisans lors de meetings, a promis de démissionner le cas échéant deux ans après son élection, et d’instaurer en Azerbaïdjan un système parlementaire. Lors de brèves apparitions dans des débats, Hasanli, 61 ans, a accusé Aliev d’avoir laissé fleurir la corruption, et a estimé que seule la fraude pouvait lui apporter la victoire. «Si les élections étaient libres, démocratiques et honnêtes, je les remporterais, je n’en ai aucun doute», a affirmé Hasanli à l’AFP.
Le gouvernement a balayé les accusations de l’opposition et, malgré la présence d’observateurs européens, la critique du scrutin risque d’être peu relayée en raison de l’importance stratégique des hydrocarbures de l’Azerbaïdjan pour les Occidentaux. Le régime azerbaïdjanais a réussi jusqu’à présent à garder un équilibre entre ses clients occidentaux et son grand voisin du nord, la Russie.
Les experts estiment cependant qu’avec des revenus pétroliers qui devraient s’affaiblir et de nouveaux champs gaziers qui sont encore à mettre en exploitation, Ilham Aliev pourrait avoir plus de mal qu’auparavant à contenir le mécontentement suscité par la corruption et les inégalités.
AFP
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