Egypte, Soudan

Re: Egypte, Soudan

Messagede vroum le Mer 20 Fév 2013 14:32

HALTE A LA REPRESSION EN EGYPTE !

SOLIDARITÉ AVEC LE MOUVEMENT SOCIALISTE LIBERTAIRE !

SOUTIEN AU PEUPLE EGYPTIEN !


http://regard-noir.blogspot.fr/2013/02/manifestation-en-soutien-aux.html

Dimanche 21 janvier dernier, plusieurs militants politiques ont été arrêtés après les émeutes provoquées par la police devant le tribunal d’Alexandrie. Parmi eux, on trouve quatre membres du Mouvement Socialiste Libertaire, un militant membre de l'organisation Socialistes Révolutionnaires (trotskyste) et 16 autres sans affiliation. Tous sont des activistes qui se battent contre le régime réactionnaire issu des Frères musulmans. Après le 21 janvier les inculpés ont été emprisonnés abusivement pendant une vingtaine de jours. Aujourd’hui, ils sont libérés sous caution, sauf le militant trotskyste et ils attendent tous encore leur jugement.

Cet emprisonnement n’est pas le fruit du hasard : Ces militants sont très impliqués dans les mobilisations syndicales, celles de quartiers et ils sont de farouches opposants aux Frères musulmans. Cela se passe dans un contexte où depuis quelques mois, les forces de police font preuve d’une grande sauvagerie contre les manifestantes et les manifestants. De plus toutes les militantes et les militants politiques sont suivi-e-s, reçoivent des menaces anonymes et sont harcelé-e-s. Preuve en est, la rafle contre des militants politiques qui diffusaient des tracts dans les rues d‘Alexandrie quelques jours seulement après les faits du 21 janvier.

L’accession au pouvoir des Frères musulmans, après la chute de Moubarak, n’amène pas le vent de changement comme auraient pu le penser celles et ceux qui croyaient qu’après Moubarak tout irait bien. Le gouvernement islamiste fait preuve d’un absolutisme paranoïaque, sous le regard bienveillant de l’armée. Son projet politique est la liquidation de toute opposition politique, en commençant par les éléments les plus radicaux, d’autant que ce travail est facilité par le silence des associations de défense des droits de l’homme et par celui des partis de l’opposition.

Étant donné le contexte social explosif et la contestation qui se renforce et se radicalise dans la population, le gouvernement des Frères musulmans fait de son mieux pour que la répression et les exactions qui en découlent soient traitées dans l’ombre afin que les grandes puissances de l’Union européenne ne le marginalisent pas encore plus.

Le président Morsi mène une politique tyrannique et dictatoriale et prétend être légitime pour agir ainsi alors que seul-e-s un peu plus de 25% de Egyptien-ne-s ont voté pour lui lors de l'élection présidentielle égyptienne marquée par près de 50% d'abstention. Aussi nous soutenons la jeunesse et les travailleurs-ses égyptien-ne-s qui se dressent chaque jours plus nombreux-ses contre ce régime obscurantiste, réactionnaire et au service des intérêts de la bourgeoisie égyptienne.

Nous condamnons les arrestations et tortures que subissent les opposant-e-s au régime de Morsi. Nous exigeons leur libération immédiate et sans conditions des 21 prévenu-e-s d'Alexandrie, ainsi que celle de tous les prisonnier-e-s politiques détenues dans les geôles égyptiennes.

Pour la libération immédiate et pour l’arrêt des poursuites contre tou-te-s les prisonnier-e-s politiques en Égypte !

RENDEZ-VOUS AU TROCADÉRO A PARIS, DIMANCHE 24 FÉVRIER À 15H00 POUR MANIFESTER NOTRE SOLIDARITÉ !!

Premiers signataires : Alternative libertaire, Fédération anarchiste, Coordination des Groupes Anarchistes, Mouvement Désobéissance (Tunisie).
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Re: Egypte, Soudan

Messagede vroum le Jeu 28 Fév 2013 21:43

L’autogestion de Port-Saïd et les luttes ouvrières

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1318

mercredi 27 février 2013

Le mouvement de protestation dans la ville de Port Saïd se poursuit sans interruption. Depuis le dimanche 17 février, il a pris une nouvelle tournure avec le blocage des routes, des accès aux entreprises, des administrations publiques et des écoles puis une grève des travailleurs de la zone portuaire touchant une trentaine d’entreprises.

Derrière l’appel à la désobéissance civile, c’est un début de prise en main de la ville par ses habitants qui semble se mettre en place.

Une réalité sans précédent se déroule dans la ville de Port-Saïd : une autogestion complète, un rejet de tout ce qui représente l’autorité. Une réalité que les protagonistes de la lutte égyptienne en ce moment – les travailleurs – cherchent à reproduire dans d’autres villes.

Port-Saïd est devenu un lieu entièrement entre les mains du peuple. A l’entrée de la ville, si dans le passé, il y avait de nombreux barrages de police, on trouve maintenant un check-point formé par des habitants, surtout des travailleurs en grève, auto-proclamés « police populaire ». Il en va de même pour la circulation : plus de police, mais des jeunes, des étudiants et des travailleurs qui autogèrent la circulation urbaine.

Désobéissance civile : ce qui caractérise maintenant la ville est un rejet complet du gouvernement de Morsi sous toutes ses formes, d’où l’expulsion de la police, le refus du travail et du système scolaire gouvernemental.

En ce qui concerne l’aspect « sécurité », avec l’autogestion les rues sont devenues maintenant plus sûres que jamais. La semaine dernière, la police – à la suite des protestations de rue, de la colère populaire consécutive des 21 condamnations à mort liées au massacre de Port-Saïd et des 40 victimes des affrontements ultérieurs –a été contrainte d’accepter de laisser la ville dans les mains du peuple.

Le gouvernement de Morsi a accepté de rappeler la police, à la fois à cause des preuves vidéo irréfutables montrant des policiers du régime tirer et tuer les manifestants de sang-froid, mais aussi parce qu’il était convaincu qu’une ville toute seule ne pouvait pas s’autogérer et que Port Saïd aurait demandé l’intervention du gouvernement pour réprimer les probables révoltes. Mais la réalité est très différente et montre qu’une ville sans « forces de l’ordre » est plus sûre et vit mieux.

Ensuite, il y a un accord tacite qui permet à l’armée (majoritairement respectée par les gens car traditionnellement moins liée au régime que la police, cette dernière étant une émanation du pouvoir et des services secrets) de surveiller les points névralgique de la ville, mais sans pouvoir intervenir.

Donc, la réalité est la suivante : les militaires non armés gardent des endroits tels que le tribunal et le port très important (actuellement en grève) et la « police populaire » s’occupe de la sécurité dans la ville.

Le refus de tout ce qui représente l’autorité se manifeste dans la pratique de ne pas payer les taxes gouvernementales et les factures, en refusant même toute communication avec le gouvernement qu’il soit central ou local.

La fermeture de l’administration centrale et l’auto-organisation des moyens et des modes de production, font de l’expérience de Port-Saïd une réalité sans précédent et l’expérimentation d’un nouveau mode de vivre, de produire, d’exister.

Les usines sont fermées, le trafic maritime est bloqué, il ne se produit que ce qui est utile et ne restent ouverts uniquement que les services nécessaires.

Le pain est fabriqué (dans la photo de droite, un magasin qui vend du pain à des prix populaires, les écriteaux indiquant les raisons de la protestation), les magasins d’alimentation, les hôpitaux et les pharmacies restent ouverts. Dans chaque usine, ce sont les travailleurs qui ont eu à décider de poursuivre ou non la production et la réponse générale est désormais NON. D’abord la justice, d’abord l’achèvement de la révolution et ensuite, au besoin, la production repartira.

Une nouvelle forme d’auto-organisation est en train d’être expérimentée dans les écoles. Celles-ci restent ouvertes, mais les familles de Port-Saïd elles-mêmes refusent d’envoyer leurs enfants dans les écoles du gouvernement. En ce moment même, des enseignants et des comités populaires essaient d’organiser des écoles populaires dans la place centrale, rebaptisée place Tahrir de Port-Saïd, où, en plus des matières scolaires, il y a la volonté d’enseigner la justice sociale et les valeurs de la révolution égyptienne.

Une réalité qui peut sembler impossible. Même dans les pages de ce portail, nous avons raconté dans le passé l’expérience de Port-Saïd avec d’autres yeux. Mais après la mort des 21 accusés pour le massacre du stade, une nouvelle conscience populaire a surgi dans cette ville, probablement très traditionaliste dans le passé. En fait, les 21 à être condamnés sont des jeunes, étudiants pour la plupart, alors que la responsabilité de ce massacre doit être recherchée dans la sphère politique ; la sentence semble avoir été une satisfaction accordée à ceux qui cherchent la justice. Aucun des accusés ne sont issus des rangs de la police ou de l’Etat et de ses services secrets. Port-Saïd l’a bien compris et dès que les condamnations à mort ont été prononcées, des manifestations importantes ont éclaté et ont conduit à la mort d’une quarantaine de manifestants, certains d’entre eux, même lors de l’enterrement des victimes des émeutes. De là a commencé la grève, la désobéissance civile.

Une réalité que nous-mêmes, avant de la voir de nos propres yeux, n’aurions jamais imaginé.

Une colère, d’abord né d’un désir de justice pour la peine de mort et pour les 40 victimes consécutives, mais qui a grandi et est devenu politique. Le fort protagonisme ouvrier, la croissante prise de conscience de la population de Port-Saïd ont fait de cette contestation une lutte sans précédent qui fait trembler sérieusement le régime de Morsi. Une lutte qui, si elle s’étendait dans d’autres villes, pourrait vraiment mettre le régime à genoux.

Maintenant, les gens ne demandent plus, comme c’était encore le cas il y a une semaine, de ne pas punir les citoyens de Port-Saïd pour des crimes qui ont été commis par le régime. Maintenant, ce qui est demandé, c’est la justice pour toutes les victimes de la révolution ; maintenant, ce qui est demandé à haute voix c’est la chute du régime.

Dans la journée de lundi [25 février], une grande manifestation a eu lieu dans les rues de Port-Saïd : le syndicat indépendant des travailleurs, les étudiants, le mouvement révolutionnaire, ils sont nombreux à être descendus dans les rues, nombreux à être venus du Caire pour exprimer leur solidarité aux travailleurs et à la ville en lutte. Un grand cortège a envahi les rues de la ville, en appelant à une grève générale dans tout le pays.

Pendant ce temps, au cours des dernières semaines, d’autres villes égyptiennes ont connu de grandes grèves : à Mahalla, à Mansoura, à Suez, les travailleurs dans de nombreuses usines se sont croisés les bras pendant des semaines. De même, par centaines ils sont descendus dans les rues pour appeler à une grève générale dans tout le pays, de nombreuses écoles et universités ont annoncé une prochaine grève générale. Beaucoup de travailleurs et de secteurs sociaux qui sont en grève n’ont pas réussi – pour l’instant – à généraliser la grève et la lutte, comme cela s’est produit à Port-Saïd.

On ne sait pas comment cette expérience, appelée « la Commune de Paris égyptienne » va pouvoir se poursuivre. Il est certainement difficile de poursuivre une lutte de ce genre dans un moment où le gouvernement central pourrait couper l’eau et l’électricité ; pour le moment, s’il ne le fait pas, c’est seulement parce qu’il craint des explosions de rage majeures. En outre, la poursuite ou non de la grève des travailleurs est fortement liée à la possibilité qu’elle se généralise et se reproduise dans d’autres villes.

Initialement, les habitants de Port-Saïd avaient annoncé leur intention de poursuivre la grève jusqu’au 9 mars prochain, date où seront confirmées les 21 condamnations à mort. Maintenant, avec l’entrée en mouvement des travailleurs, l’avenir est incertain, mais certainement riche de potentialité.

Les difficultés du moment peuvent sembler nombreuses, mais la prise de conscience de toutes les personnes (et pas seulement les travailleurs), la pratique du refus du régime, l’auto-organisation, sont autant d’éléments qui semblent donner des perspectives positives à ces luttes.

Le correspondant d’Infoaut dans l’aire moyen-orientale

[ Traduction : XYZ pour OCLibertaire ]
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Re: Egypte, Soudan

Messagede gloubi le Ven 1 Mar 2013 14:55

J'ai vu qu'une centaine de personnes ont dansé le "Harlem Shake" devant le local des frères musulmans au Caire.
Moi je dis : bien.



http://www.leparisien.fr/international/egypte-ils-defient-le-pouvoir-en-dansant-le-harlem-shake-28-02-2013-2606559.php
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Re: Egypte, Soudan

Messagede vroum le Ven 12 Avr 2013 12:37

[Révolution égyptienne] Grève générale des chemins de fer
Posted on 10 avril 2013 by juralib http://juralib.noblogs.org/2013/04/10/r ... ns-de-fer/

Commentaire / Dernière info en provenance d’Égypte

En ce moment (mardi 9 avril 2013) l’armée essaie de forcer les conducteurs à retourner au travail, essentiellement en appelant les conducteurs à faire leur service militaire et les enrôler comme conducteurs de trains (la plupart des hommes entre 18-42 en Égypte font légalement partie de la force de réserve). Les chauffeurs en grève ont fait une déclaration selon laquelle ils ne se conformera pas et ne retourneront pas au travail.

Ce matin, l’armée a essayé de faire pression sur les travailleurs en grève pour retourner au travail en mettant l’armée en état de mobilisation et donc les travailleurs devraient soit retourner au travail ou faire face à un procès militaire.
Après cet échec et que les travailleurs aient refusé de retourner au travail, l’armée leur a demandé d’envoyer des représentants pour les négociations. Les travailleurs ont envoyé 90 d’entre eux pour négocier, l’armée a arrêté les représentants, et nous nous attendons à ce qu’il ait des poursuites militaires contre eux tout moment.
La grève se poursuit, mais il est soumis à une forte pression.

Des nouvelles du front



Egypt’s railways see biggest strike in almost 30 years

A nationwide train conductors strike continued into its second day on Monday, in protest against the “government neglect of their demands for higher salaries.”

An official source at the National Railway Authority estimated its losses at about LE4 million due to the cancellation of nearly 1,100 train trips, and giving ticket refunds to passengers.

Since the start of the strike, passengers have been lining up at ticket booths to get their money back, while transportation police forces have spread around stations to secure the facilities and calm angry crowds.

The strike was initially scheduled for 1 April but was put on hold for negotiations between a delegation of train drivers with the Transport Ministry, Labor Ministry, the National Railway Authority and the Shura Council’s Transportation Committee. The meetings broke down on Saturday evening, leading to widespread dissatisfaction among thousands of railway worker, and on Sunday morning, thousands of train conductors launched the largest such work stoppage since the historic railway strike of 1986.

The train conductors declared that they would not call off their strike until their demands are met.

The strike has paralyzed the country’s transportation lifeline, and resulted in work stoppages for all sectors of railway employees — whether they had intended to participate in the strike or not. The NRA is said to employ around 73,000 workers nationwide.

Hussein Zakariya, director of National Railway Authority, announced “an immediate bonus to committed train drivers who are doing their job and care for the interests of the Railway Authority and ordinary citizens.”

Legal action will be taken against striking conductors, Zakariya added. The Railway Authority has made several attempts to overcome the crisis, including refunding tickets and guiding passengers to alternative means of transportation.

“Although we’ve had some limited strikes in 2008 and 2009, this is clearly the largest and longest-lasting strike of railway workers since 1986,” says a control tower worker, who wished to remain anonymous.

On Saturday, NRA officials had offered protesting train drivers a 10 percent bonus that would come into effect in May. However, this did not appease the disgruntled drivers, who had put forth a list of clear demands and grievances.

Workers are demanding bonuses according to hours of actual work per month, a realistic pay-scale according to kilometres driven, food compensation payments and eight paid days of rest per month.

“This so-called bonus would have increased our monthly wages by a meagre LE 20 to LE70. This is not what we are demanding,” says train driver Ashraf Momtaz.

“We are demanding our basic rights. We demand bonuses according to the number of hours of work and overtime work which we contribute,” he adds. “The NRA insists on paying us only 10 piasters [about 1 US cent] for each kilometer we drive. This is beyond exploitation, as the only subunit of the Egyptian pound in circulation at the moment is the 25 piaster coin.”

Momtaz adds that train drivers are demanding eight paid days of rest per month, “just like the metro conductors receive.”

While he does agree that the NRA is cash-strapped and low on resources, he attributes this financial crisis to the “corruption and mismanagement of the NRA by its authorities.”

“We could have enough money for our demands, if there a maximum wage cap was imposed on the NRA’s leaders,” he argues.

Dissatisfied drivers claimed that the top 18 railway officials are paid an aggregate of LE1.4 million pounds per month.

NRA officials could not be reached for comment to validate this figure.

Sitting next to Momtaz in the train drivers’ lockerroom at the Ramses railway station, conductor Tareq Mahmoud comments, “Beyond our payments and holidays, we are demanding that the NRA properly maintain its tractors, carriages, machinery, train tracks, stations and railway crossings.”

“Drivers, employees and commuters alike have their lives threatened on a daily basis by the operation of these outdated and disintegrating railway networks,” Mahmoud adds. “There’s not a single train tractor which is fit for service.”

Fellow train driver Ibrahim Abdallah believes their demands can be realised by going on strike. “We’ve tried protesting and we’ve entered into repeated negotiations, to no avail.”

Abdallah adds that metro workers embarked on a strike on 14 November 2012 and within three hours were granted increased wages, and also won the dismissal of their “corrupt chief” from the metro authority.

Some conductors also demand profit-sharing, as is the case with metro workers. However, it’s unclear how this would work, as the NRA has been reporting annual losses of millions of pounds.

However, “nobody except the top administrators of the NRA are aware of how much the railways are making or losing. There is a total lack of transparency,” claims the anonymous tower control operator.

“We control workers didn’t announce our participation in today’s strike; it is only the train drivers who launched this strike action,” he adds.

As trains piled up in Cairo’s central Ramses station, the worker explains that he, along with all other sectors of railway employees were caught up in this strike whether they agreed with it or not.

“Not all train drivers were involved in this strike. We had drivers operating trains from Upper Egypt this morning, but when they arrived in Ramses they were paralyzed by other drivers’ strikes in Cairo and the Nile Delta. As a result, everything came to a standstill, including the control towers,” he points out.

“Although we did not directly involve ourselves in this strike, I still support the right to strike … If the demands of the train drivers are met, then we also want our demands to be realized. We all want improved wages and working conditions, together with safer and more secure railway networks. We will demand equity in rights, like those of the drivers,” he continues.

Authorities and the state-owned media had claimed that the Armed Forces would take over operations in case of a train drivers’ strike, but “neither the army nor the police are capable of driving or operating these trains” claims Momtaz. “We even operate the army trains for the Armed Forces.”

In March 2012, the military had operated alternate bus services during the Delta Bus workers’ strike, but they appear unable to fill the same function of strikebreaker during this railway strike.

The Railway Authority sought to find replacements for the strikers among metro conductors, but they reportedly refused out of solidarity.

Meanwhile, chaos prevailed in numerous railway stations across the country on Sunday, as virtually all railway operations came to a complete standstill. Bus and microbus stations became overburdened as throngs of stranded commuters sought other means of transport. Crowds of commuters had to struggle amongst themselves to find spaces on these buses. In Assiut, university students blocked the streets around the main train station in protest against the strike, with some demonstrators entering the station to hurl stones at the striking conductors and demanding that they get back to work.

Railway Authority officials and security authorities have threatened to fire the conductors and press criminal charges against them if they do not end the strike.

“We are aware that the country’s railways have been negatively affected by these protests. We ourselves have been affected it, and we also know that the NRA is losing millions as a result,” Momtaz states.

“But we are doing this for the sake of our rights, and for the sake of improved trains and services for all commuters. This is our last resort, as we have exhausted all other means of negotiations with the NRA.”

Leur presse (Jano Charbel, MENA via EgyptIndependent.com, 8 avril 2013)

Jano Charbel est un journaliste du travail au Caire qui se définit comme anarcho-syndicaliste [NdJL].



Students protest against train strike in Assiut

Dozens of Assiut and Al-Azhar University students blocked the roads in front of the Assiut train station on Monday, protesting against the train conductor’s strike that has continued into its second day.

Clashes erupted between the students and local drivers, angry with the students for blocking the roads. Hundreds forced their way into the station and hurled stones at the train conductors, demanding that they do their job.

Several train conductors said they the railway directors and security authorities had threatened to fire them and press charges against them if they did not end their strike.

Assiut Governor Yehia Keshk said the municipality had provided 300 buses and microbuses as an alternative source of transport in the absence of trains. More vehicles would be provided across the governorate according to need, he added.

One hundred buses were also provided to transport Assiut residents to other governorates. Microbus drivers increased their fares as compensation for the extra work.

Leur presse (Al-Masry Al-Youm via EgyptIndependant.com, 8 avril 2013)
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Messagede vroum le Mer 8 Mai 2013 20:36

[Égypte] Record mondial de luttes en avril 2013

http://juralib.noblogs.org/2013/05/06/egypte-record-mondial-de-luttes-en-avril-2013/

Il n’y a pas un jour en Égypte sans de multiples luttes, grèves, manifestations, sit-in,blocages de routes et voix ferrées, grèves de la faim, blocages ou occupations de bâtiments et usines, affrontements avec la police ou les Frères Musulmans.

Le “Centre International de Développement”, une organisation égyptienne pour la défenses des droits, a noté un record de luttes en avril 2013 après déjà un nombre important en mars.

En avril il a été ainsi enregistré 1462 conflits sociaux ou politiques contre 1354 en mars et 864 en février. Ce qui signifie en avril 48 mouvementspar jour, un record mondial d’après l’association égyptienne.

Les mois de février et mars avaient déjà été marqués par les fortes mobilisations contre le pouvoir des Frères Musulmans autour des villes du canal de Suez, notamment Port Saïd, ainsi qu’à Mahalla et Mansoura, où des embryons symboliques de pouvoirs populaires avaient vu le jour. En avril la révolution s ‘est déplacée vers les conflits sociaux avec l’objectif initial de la révolution de 2011 : la justice sociale.

Beaucoup pensent, avec la hausse des prix importante et les hausses de taxes et baisses de subventions étatiques aux produits de première nécessité programmés par le gouvernement, que les mois à venir vont être encore plus chauds.

Mais si les conflits sociaux sont de plus en plus importants et encore à venir (les médecins menacent d’une nouvelle grève générale illimitée, les étudiants sont dans un affrontement quasi permanent, les cheminots ont entamé une première grève générale de quelques jours début avril mais sont prêts à recommencer…), si l’expérience de ceux qui y participent grandit de manière proportionnelle, les conflits politiques ne cessent pas pour autant. Chaque vendredi, jour de repos, des affrontements violents éclatent entre manifestants qui réclament la chute du gouvernement, le départ des Frères Musulmans et ces derniers ou les forces de police, faisant à chaque fois des dizaines ou centaines de blessés, des morts et des centaines d’arrestations.

Deux faits significatifs de la situation :

Le plus grand quotidien libéral égyptien Al Masry al Youm, né en 2004, (un peu Le Monde égyptien) un des journaux symboles de la contestation du régime de Moubarak et artisan de sa chute, mais aussi propriété d’hommes d’affaires, vient de fermer ses portes. L’argument de ses propriétaires est de dire que si le journal a été utile pour faire tomber Moubarak, aujourd’hui où les libéraux ont choisi de s’allier avec les Frères Musulmans, l’information sérieuse ne peut servir qu’à la classe ouvrière. Il n’est donc plus utile. Pour le dernier numéro, ses journalistes ont fait un numéro spécial dans lequel ils ont raconté ce point de vue en long et en large, déclarant clairement que l’avenir de la révolution égyptienne est dans la justice sociale, et pour cela, passe par la révolution sociale. Ce qui traduit une sacré évolution pour des journalistes qui ont fait tourner un quotidien libéral pendant des années.

Deuxième fait : lors du premier mai, un des thèmes porté par les manifestants, repris par une partie de la presse, était que la révolution ouvrière allait sauver la révolution égyptienne…

La révolution ne fait que commencer…

Jacques Chastaing, le 5 mai 2013
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Re: Egypte, Soudan

Messagede vroum le Jeu 4 Juil 2013 07:58

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Messagede gloubi le Sam 6 Juil 2013 09:48

Qui sont les "révolutionnaires"?

Désolé d'être encore critique vis à vis des affiches et mots d'ordre de la Fédération Anarchiste mais le moins que l'on puisse dire est qu'il y a une fâcheuse tendance à l'imprécision qui ne peut qu'alimenter la confusion.
On se demande qui rédige ces affiches et de quelle façon elles sont approuvées par les membres de la FA.

Un commentaire sur ma façon de voir les choses:
Ce qui se passe en Egypte, peut être mis en rapport et qui se répète avec ce qui s'est déroulé récemment au Brésil, en Turquie, il y a un peu plus longtemps en Tunisie ou en Libye, ajouté aux mouvements de moindre ampleur où ceux qui sont suffisamment étouffés pour qu'ils ne passent pas les médias officiels comme en Chine où des révoltes s'expriment ça et là.

Quel constat ?

Il y a une remise en cause de l'ordre mondial nette qui prend des formes différentes en fonction des endroits.
Mais dont le fond, l'origine des soulèvements est commun : c'est le mode de fonctionnement du système actuel.
Cependant nulle part la conscience collective n'a attend le niveau suffisant pour en finir avec lui pour mettre en place ce qui devrait aujourd'hui se faire partout : changer immédiatement les rapports d'échanges qui soutiennent tout le reste quelle que soit la culture de telle ou telle population.

Alors les départs de feu sont immédiatement éteints par les gouvernements en place qui jettent quelques miettes comme au Brésil où sont canalisés dans les pays à forte majorité musulmane dans un affrontement entre islamistes et pseudo-laïcs soutenus par les puissances occidentales, celles de l'argent roi.
Mais les islamistes ont aussi leurs intérêts et soutiens financiers.

ça bloque partout et les affrontements, les morts comme ceux d'hier en Egypte ne servent pas à grand chose.

Tout cela peut paraître bien désespérant sinon fatiguant.
On se demande comment de temps il faudra pour que l'évidence saute aux yeux de l'immense majorité.
gloubi
 

Re: Egypte, Soudan

Messagede vroum le Lun 15 Juil 2013 20:59

Égypte : ni peste fasciste religieuse, ni choléra militaire !

Depuis plus de deux ans, la contre-révolution prenait en Égypte la forme d’un partage du pouvoir entre 2 secteurs de la bourgeoisie et de l’état. D’un côté, les frères musulmans, qui représentaient la roue de secours de la bourgeoisie commerçante et des États occidentaux pour prévenir toute révolution sociale, géraient les affaires civiles. De l’autre, l’armée, représentant la colonne vertébrale de l’État égyptien, conservait une position clé dans l’économie égyptienne, au moyen de monopoles mais aussi dans la structure du pouvoir politique.

Cette alliance objec­tive s’était cons­truite au détri­ment de la classe ouvrière et des clas­ses popu­lai­res égyptiennes, mais aussi des femmes, des mino­ri­tés reli­gieu­ses, ainsi que de toutes celles et tous ceux qui aspi­raient à la liberté e l’égalité sociale. Elle s’est appuyée sur une répres­sion san­gui­naire, faites d’assas­si­nats, d’arres­ta­tions de mili­tants syn­di­ca­lis­tes et ouvriers, d’uti­li­sa­tion du viol comme arme de ter­reur poli­ti­que, d’inter­dic­tion des grèves.

Pour autant, la lutte pour le pou­voir entre ces 2 frac­tions des clas­ses domi­nan­tes n’a jamais cessé. Les frères musul­mans ont ainsi écarté le géné­ral Tantaoui, du Conseil Supérieur des forces armées, en novem­bre der­nier, sans pour autant remet­tre en cause le pou­voir mili­taire, et en l’uti­li­sant contre les révol­tes popu­lai­res.

Pourtant, la révolte contre le fas­cisme reli­gieux, contre le pou­voir de l’armée, et une situa­tion sociale de plus en plus dra­ma­ti­que pour la classe ouvrière, n’a cessé de s’ampli­fier. Dans ce contexte, les frères musul­mans ont cessé d’appa­raî­tre comme une roue de secours cré­di­ble face à la colère popu­laire à une partie de la bour­geoi­sie et des états occi­den­taux.

Le 2 juillet, l’armée égyptienne a donc pris le pou­voir par la force, met­tant ainsi fin à son alliance objec­tive avec les frères musul­mans. Elle ins­tru­men­ta­lise ainsi la révolte popu­laire pour ses inté­rêts pro­pres, étrangers aux inté­rêts des clas­ses popu­lai­res, des femmes et des mino­ri­tés reli­gieu­ses. Mais elle ne pourra faire oublier ses exac­tions pas­sées, ni sa posi­tion de pou­voir économique.

La situa­tion fait appa­raî­tre clai­re­ment la néces­sité pour les clas­ses popu­lai­res de s’orga­ni­ser de manière auto­nome pour éviter l’ins­tru­men­ta­li­sa­tion de leurs luttes et de leurs sacri­fi­ces. Ainsi que l’ont déclaré nos cama­ra­des anar­chis­tes égyptiens :

« Ce qui se passe main­te­nant n’est rien d’autre qu’un jeu de chai­ses musi­ca­les entre deux partis qui se bat­tent pour le Pouvoir ; ces deux partis cher­chent à ins­tru­men­ta­li­ser le mou­ve­ment révo­lu­tion­naire pour en tirer profit poli­ti­que­ment, le mou­ve­ment révo­lu­tion­naire est baladé par les forces riva­les qui se dis­pu­tent le Pouvoir.

Les masses ne sont capa­bles d’affir­mer leur puis­sance que si elles s’orga­ni­sent par elles même, et s’unis­sent contre les forces concur­ren­tes qui les pri­vent de leur droit de pra­ti­quer la démo­cra­tie en étant libre de pren­dre les déci­sions qui affec­tent leurs vie. Les enne­mis de la révo­lu­tion sont le Pouvoir et ceux qui lut­tent pour l’obte­nir, les frères, le clergé, les hommes d’affai­res, et les mili­tai­res ! » Mouvement socia­liste liber­taire, le 25 juin 2013

Solidarité avec le mou­ve­ment popu­laire égyptien !
Solidarité avec le mou­ve­ment liber­taire égyptien !
Ni dic­ta­ture laïque, ni dic­ta­ture reli­gieuse : Auto-orga­ni­sa­tion popu­laire !

Le 7 juillet 2013
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Re: Egypte, Soudan

Messagede gloubi le Jeu 15 Aoû 2013 13:52

vroum a écrit:
Égypte : ni peste fasciste religieuse, ni choléra militaire !

Depuis plus de deux ans, la contre-révolution prenait en Égypte la forme d’un partage du pouvoir entre 2 secteurs de la bourgeoisie et de l’état. D’un côté, les frères musulmans, qui représentaient la roue de secours de la bourgeoisie commerçante et des États occidentaux pour prévenir toute révolution sociale, géraient les affaires civiles. De l’autre, l’armée, représentant la colonne vertébrale de l’État égyptien, conservait une position clé dans l’économie égyptienne, au moyen de monopoles mais aussi dans la structure du pouvoir politique.

Cette alliance objec­tive s’était cons­truite au détri­ment de la classe ouvrière et des clas­ses popu­lai­res égyptiennes, mais aussi des femmes, des mino­ri­tés reli­gieu­ses, ainsi que de toutes celles et tous ceux qui aspi­raient à la liberté e l’égalité sociale. Elle s’est appuyée sur une répres­sion san­gui­naire, faites d’assas­si­nats, d’arres­ta­tions de mili­tants syn­di­ca­lis­tes et ouvriers, d’uti­li­sa­tion du viol comme arme de ter­reur poli­ti­que, d’inter­dic­tion des grèves.

Pour autant, la lutte pour le pou­voir entre ces 2 frac­tions des clas­ses domi­nan­tes n’a jamais cessé. Les frères musul­mans ont ainsi écarté le géné­ral Tantaoui, du Conseil Supérieur des forces armées, en novem­bre der­nier, sans pour autant remet­tre en cause le pou­voir mili­taire, et en l’uti­li­sant contre les révol­tes popu­lai­res.

Pourtant, la révolte contre le fas­cisme reli­gieux, contre le pou­voir de l’armée, et une situa­tion sociale de plus en plus dra­ma­ti­que pour la classe ouvrière, n’a cessé de s’ampli­fier. Dans ce contexte, les frères musul­mans ont cessé d’appa­raî­tre comme une roue de secours cré­di­ble face à la colère popu­laire à une partie de la bour­geoi­sie et des états occi­den­taux.

Le 2 juillet, l’armée égyptienne a donc pris le pou­voir par la force, met­tant ainsi fin à son alliance objec­tive avec les frères musul­mans. Elle ins­tru­men­ta­lise ainsi la révolte popu­laire pour ses inté­rêts pro­pres, étrangers aux inté­rêts des clas­ses popu­lai­res, des femmes et des mino­ri­tés reli­gieu­ses. Mais elle ne pourra faire oublier ses exac­tions pas­sées, ni sa posi­tion de pou­voir économique.

La situa­tion fait appa­raî­tre clai­re­ment la néces­sité pour les clas­ses popu­lai­res de s’orga­ni­ser de manière auto­nome pour éviter l’ins­tru­men­ta­li­sa­tion de leurs luttes et de leurs sacri­fi­ces. Ainsi que l’ont déclaré nos cama­ra­des anar­chis­tes égyptiens :

« Ce qui se passe main­te­nant n’est rien d’autre qu’un jeu de chai­ses musi­ca­les entre deux partis qui se bat­tent pour le Pouvoir ; ces deux partis cher­chent à ins­tru­men­ta­li­ser le mou­ve­ment révo­lu­tion­naire pour en tirer profit poli­ti­que­ment, le mou­ve­ment révo­lu­tion­naire est baladé par les forces riva­les qui se dis­pu­tent le Pouvoir.

Les masses ne sont capa­bles d’affir­mer leur puis­sance que si elles s’orga­ni­sent par elles même, et s’unis­sent contre les forces concur­ren­tes qui les pri­vent de leur droit de pra­ti­quer la démo­cra­tie en étant libre de pren­dre les déci­sions qui affec­tent leurs vie. Les enne­mis de la révo­lu­tion sont le Pouvoir et ceux qui lut­tent pour l’obte­nir, les frères, le clergé, les hommes d’affai­res, et les mili­tai­res ! » Mouvement socia­liste liber­taire, le 25 juin 2013

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Le 7 juillet 2013
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Guerre civile en Égypte.

Peut-on se satisfaire de ce genre de déclarations de principe dont la solennité égale l'imprécision ?
Bon, ce texte à le mérite d'exister et peut contribuer à ouvrir une discussion et donc un espoir de début de réponse à ce sac de nœuds serrés égyptien.
Mais en le lisant, je n'ai que la triste impression d'avoir affaire au travail du fonctionnaire chargé de faire tourner une administration.
La signature " relations internationales de la CGA" est bien pompeuse surtout pour un regroupement qui se compte en quelques dizaines de personnes.
Bébert, Edward ou Sam m'aurait-il pas suffi ?
Outre la forme, le fond me paraît aussi léger qu'attendu.
Aujourd'hui des centaines d'individus se font descendre par les militaires au pouvoir en Égypte. Ces gens sont pour la quasi totalité des partisans des islamistes du gouvernement Morsi.
Hier c'était les opposants à Morsi qui tombaient sous les balles des islamistes.
D'un côté comme de l'autre ces victimes devaient travailler ( quand ils le pouvaient) pour survivre.
Il me semble donc peu pertinent d'isoler à nouveau la fameuse, mythique et salvatrice "classe ouvrière" dans cette histoire comme le fait ce texte des " R.I. de la CGA ", reprenant ainsi les vieux poncifs du marxisme orthodoxe et poussiéreux.

Personne n'est sans doute en mesure de proposer une issue immédiate au chaos meurtrier qui traverse l'Egypte comme il traverse la Syrie puisque la solution est globale et qu'elle passe par la remise en cause du système marchand mondial.
Elle dépasse de très loin les frontières égyptiennes comme ne le laisse pas voir cette déclaration de la CGA qui s'en tient à l'Egypte.

Je comprends que l'appel à la solidarité flatte la bonne conscience et qu'il est politiquement correct pour des anarchistes d'évoquer " l' auto-organisation " ( même si les "masses " sont plus un concept newtonien que social )
Tout cela reste cependant à mon sens plus qu'insuffisant et l'insuffisance aboutit le plus souvent à l'inconséquence.

Poser les questions valent souvent mieux que prétendre apporter la réponse.
gloubi
 

Re: Egypte, Soudan

Messagede lucas le Mar 20 Aoû 2013 13:26

Tout à fait d’accord avec le constat de gloubi le 6 juillet :
« Il y a une remise en cause de l'ordre mondial nette qui prend des formes différentes en fonction des endroits.
Mais dont le fond, l'origine des soulèvements est commun : c'est le mode de fonctionnement du système actuel. »

Et dans ce contexte il y a effectivement une hétérogénéité de la conscience dans la lutte contre le système. Si on se place d’un point de vue révolutionnaire, il est important de bien voir ces différences entre le développement de la conscience dans les différents pays.

Dans les pays où la classe ouvrière est inexistante (en tant que classe combattante) c’est la porte ouverte à la barbarie capitaliste; c’est le chaos, les rivalités impérialistes qui règnent comme en Lybie, en Irak ou en Syrie. En Tunisie ou en Egypte la classe ouvrière est plus combative (luttes dans le textile il y a quelques années en Egypte, ou luttes dans les services dernièrement en Tunisie) mais cette conscience n'est pas assez forte aujourd’hui pour empêcher le chaos. Néamoins ce qui compte c'est que l’immense majorité, comme tu la nommes, est en marche, certes le chemin est difficile mais une dynamique est engagée depuis 2010 on l’a vue aussi en Europe, au Chili, en Israël, aux USA etc. et dernièrement au Brésil ou en Turquie et les révolutionnaires doivent compter là-dessus.

Au sujet de la situation en Egypte :
http://fr.internationalism.org/icconlin ... u-barbarie
lucas
 
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Re: Egypte, Soudan

Messagede gloubi le Dim 25 Aoû 2013 22:58

Ça veut dire quoi classe ouvrière inexistante en tant que classe combattante ?
En Tunisie il n'y a pas plus de classe ouvrière qu'en Égypte.
Je crois qu'il est temps de sortir du shéma archéologique-marxiste qui veut que la classe ouvrière est le moteur de l'histoire.
La question se pose en d'autre termes, en termes de conscience collective certes mais qui non seulement dépasse la classe ouvrière mais n'est pas en rapport avec elle.
La conscience collective concerne l'immense majorité des populations et elle n'évolue pas dans le bon sens forcément en fonction de celle de la classe ouvrière qui peut osciller vers la réaction le plus extrême .
Ça a été le cas avec la montée du nazisme en 33 en Allemagne et on le voit en ce moment avec ce penchant rétrograde vers lequel elle tend avec l'islamisme dans les pays arabes.
Comment sortir de cette impasse ?
Je ne le sais pas mais ce que je crois est que cela ne se fera pas en pensant que la classe ouvrière est en mesure de le faire et d'entraîner le reste du monde vers une révolution sociale globale, avec ou sans avant-garde qui la guide.
Ces concepts qui ont fait trop de dégâts sont dépassés.
gloubi
 

Re: Egypte, Soudan

Messagede gloubi le Mar 27 Aoû 2013 14:12

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gloubi
 

Re: Egypte, Soudan

Messagede lucas le Ven 30 Aoû 2013 18:08

Pour te rafraichir la mémoire gloubi
"au royaume des aveugles les borgnes sont rois"

Egypte : des milliers d'ouvriers en grève dans une usine symbole de la révolution
Le Monde.fr | 15.07.2012 à 19h15
Plus de 23 000 salariés de la plus grande entreprise de textiles d'Egypte se sont mis en grève, dimanche 15 juillet, en réclamant une revalorisation de leurs salaires. L'usine de la société nationale Misr Spinning and Weaving, à Mahalla dans le delta du Nil, a déjà connu en 2008 des manifestations qui ont déclenché une vague de grèves à travers le pays, considérée par beaucoup comme le catalyseur de la révolte qui a abouti à la chute du président Hosni Moubarak en février 2011.
Sept mille grévistes de Misr Spinning and Weaving ont organisé un sit-in dans l'usine en réclamant une hausse des salaires de base, le renvoi de responsables corrompus et l'amélioration des conditions dans l'hôpital rattachés à l'entreprise. "Je demande au président Mohamed Morsi de prêter attention aux travailleurs qui l'ont élu", a déclaré un militant syndical de l'usine, Wedad El Demerdach, en assurant que le sit-in se poursuivrait jusqu'à ce que les revendications des grévistes aient été satisfaites.
De nombreux salariés égyptiens, encouragés par le soulèvement du début 2011, ont élargi les revendications politiques à la sphère économique et observé des grèves ces derniers mois dans l'espoir d'obtenir des augmentations et une amélioration de leurs conditions de travail. La majeure partie de ces mouvements sociaux ont pris fin, mais certains arrêts de travail continuent d'être observés de temps à autre.
De petites manifestations ont lieu devant le palais présidentiel au Caire depuis l'élection de Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans. Nombre de ces rassemblements portent sur les questions du chômage et des salaires.

Grève de trois jours dans les centres d'appel français en Tunisie
Ce n'est pas un poisson d'avril : il y a bien de la friture sur la ligne entre la France et la Tunisie. Les salariés des centres d'appel tunisiens du géant français Téléperformance, qui assurent le service clientèle des principales entreprises de télécoms françaises, ont entamé lundi une grève de trois jours. Grève suivie à 80%, selon les syndicats.
Luttes dans tous les secteurs en Tunisie et montée de l'appel à la grève générale, deux ans après une révolution confisquée

Deux ans après une « révolution » confisquée, le pouvoir tunisien est plus fragile que jamais. Sa politique, dans les intérêts des capitalistes locaux comme internationaux, est contestée par un mouvement de protestation porté par de puissantes luttes sociales.
Les émeutes de Silina, bourg à 120 km au sud-ouest de Tunis au cœur d'une vaste région céréalière, ont été l'étincelle. Une semaine de manifestations et de grèves, de véritables « émeutes de la misère » violemment réprimées par le régime : 300 blessés, victimes des gaz lacrymogènes, du matraquage mais aussi de tirs à la chevrotine de la part des forces de police
Au-delà de l'exigence du départ du gouverneur corrompu issu de l'Ancien régime, c'est le désarroi social et la désillusion politique par rapport à une révolution confisquée qui ont poussé les Sillianais à la révolte.
Cette révolte s’inscrit dans un contexte social explosif, pas une semaine depuis le début du mois de novembre sans un mouvement de grève dans un secteur :
Journalistes (octobre), personnel des aéroports (le 8 novembre), ouvriers agricoles (le 12), personnel de la santé publique et médecins (la semaine du 13), enseignants du secondaire (le 22), douaniers (le 27), sans oublier les grèves avortées dans les transports urbains de Tunis et les ports.
lucas
 
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Re: Egypte, Soudan

Messagede gloubi le Ven 30 Aoû 2013 19:20

Me rafraichir la mémoire sur quoi ?
Sur le fait que les ouvriers que tu idéalises tant, quand ils ne sont pas aussi passés au Front national en France ou chez les islamistes en Egypte, réclament la possibilité de continuer à se faire exploiter pour 2 balles de plus par heure ?
gloubi
 

Re: Egypte, Soudan

Messagede vroum le Dim 13 Oct 2013 17:10

La révolution est l’ennemie de tout homme politique
Tamarod 1 et l’appel pour le 30 juin


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Il y a près de deux ans, les gens sont descendus dans les rues par millions pour s’opposer à l’ancien président déchu, Moubarak, selon un scénario qui a surpris l’ensemble de la société car ce mouvement était spontané et antipolitique. Cette énorme vague a frappé les vieilles élites politiques pourries. Les gens ont senti, pour une fois, qu’ils avaient le pouvoir de faire quelque chose de plus que les simples revendications réformistes que ne cessaient de répéter, depuis des siècles, les élites et les libéraux, y compris les islamistes.

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Les gens ont enfin brisé le cercle vicieux, qui consistait à s’opposer au système de l’intérieur, ce qui était impossible puisque le principal pilier de ce système est la corruption – comme dans tous les systèmes à travers le monde. La corruption dont nous parlons est celle que les capitalistes créent, basée sur l’exploitation des masses, qui consiste à appauvrir la population pour le plaisir de les asservir et contrôler leur vie, ces masses qui sont allées crier trois mots, pas plus : « Pain, liberté, justice sociale. » Cela n’a pas duré très longtemps, jusqu’à ce que le Scaf (Conseil suprême des forces armées) se présente avec son plan « démocratique », visant uniquement à mettre fin au soulèvement du peuple, qui commence par le référendum constitutionnel et se termine avec Morsi, le soi-disant « président révolutionnaire ».

Depuis le début, le Conseil suprême des forces armées travaille aussi dur qu’il peut avec un seul objectif, en finir la jeunesse la plus radicale pour mettre en avant son « projet démocratique », composé d’une série de procédures que l’on est tenu de suivre pour exiger un changement qui soit civilisé. Ce processus a commencé avec les partis politiques de la jeunesse et s’est terminé sur les écrans de télévision, et c’est ce qu’ils firent. Mais tout cela a un prix, il faut montrer une loyauté totale envers le système actuel, s’y opposer comme ils vous le disent et agir comme si vous vouliez le changer, mais jamais remettre en cause son existence.

Mais ils ont eu tort. Ce qui était un plan a mal fini lors des élections législatives. Le système qu’ils voulaient préserver n’est plus digne de confiance pour le peuple. Les gens ont appris la leçon ; au moins cette fois, ils comprennent qu’ils ne peuvent faire confiance à personne, à l’exception de leurs mobilisations de rues, et en leur puissance, en tant qu’ils sont organisés. Alors, au milieu et à la fin de 2011, ils ont occupé de nouveau ce qu’ils avaient laissé avant. Les travailleurs se sont levés, exigeant ce que les médias d’État ont appelé des « demandes de factions », dans une des plus grandes vagues de grève ayant frappé le pays depuis des décennies. L’administration militaire a été incapable de liquider cet esprit révolutionnaire, et les élections présidentielles sont venues témoigner de la faible participation des classes inférieures et des gens en général.

Le fossé entre le « processus démocratique » et la masse des gens continue à se creuser. Les élites politiques, l’islam politique et les élites libérales étaient incapables de répondre aux exigences du peuple qui espérait, deux ans auparavant, mettre à bas le régime et qui espérait en une nouvelle alternative. Le sang du peuple continue à couler dans les rues, ce qui prouve que le processus, prétendument démocratique, de Constitution est la première étape sur la voie de la dictature.
Dans l’arène politique, les élites politiciennes ont essayé de trouver des solutions pour contrôler les masses, entre les discours politiques et l’argent versé pour financer les campagnes de jeunes, derrière lesquelles ces vieilles élites se cachaient, craignant que les gens soient en mesure de s’organiser et de trouver une alternative pour se débarrasser d’elles, elles qui font partie du régime pour réprimer les mouvements révolutionnaires et pour assurer la stabilité du système. Elles ont monté un mouvement appelant à la prétendue rébellion, sous le nom de Tamarod, afin de garder à l’esprit les exigences des élites politiques. Leurs « réformes » retentissaient dans les médias d’opposition mais leurs exigences se limitaient à « renverser la tête du système, Morsi », qui n’est, en fait, pas la cause du problème. La cause du problème initial est l’ancien régime dont les élites politiques font partie. C’est ce système qui n’est pas tombé le 28 janvier, et que tout le monde est soucieux de ne pas remettre en cause, pour leurs propres intérêts.

La campagne de Tamarod reflète les exigences des diverses élites politiques qui travaillent dur pour convaincre le peuple qu’ils œuvrent pour améliorer ses conditions économiques et sociales. Mais, si nous examinons la performance de ces élites, depuis le 28 mars, il y a deux ans – ils avaient appelé à empêcher les masses de descendre dans les rues et à arrêter les protestations ; ensuite l’administration militaire est venue comme la dernière carte pour que le système se protège –, nous constatons que ces élites sont celles qui ont appelé à passer par le processus démocratique, dans l’espoir d’obtenir des gains. Elles n’ont pas réussi à le faire, et c’est ainsi qu’elles se lèvent maintenant, après le succès des Frères musulmans, qui a le contrôle d’une partie de l’État, et l’exclusion du reste des forces politiques, ce qui a conduit à la congestion et aux conflits entre les élites libérales et les élites politiques islamistes, ainsi qu’à rétablir la puissance des élites libérales. Elles ont soutenu la campagne de Tamarod, compte tenu des demandes de réformes de cette classe parasitaire. Elles l’ont soutenue dans les médias, jusqu’à ce que Tamarod se transforme en mouvement réformiste à la recherche de racines dans la société, pour liquéfier l’esprit révolutionnaire des masses à des fins politiques et au bénéfice des élites, sous le masque de la démocratie.

Un avantage politique
Le danger de Tamarod est qu’il s’efforce de convaincre les gens que le problème n’est pas vraiment dans le système, qui repose sur l’exploitation, mais qu’il est à la tête du système – ce qui est inexact, puisque le changement à la tête du système, avant et après la révolution, est seulement un changement de nom, alors que les politiques répressives d’exploitation et les conditions sociales et économiques restent les mêmes. Ainsi, Tamarod est simplement une comédie politique qui ne change pas des autres et qui tente de politiser la révolution. Les élites n’ont pas d’objection à la politique actuelle ou antérieure du système ; la seule objection, c’est qu’ils veulent faire partie du système, ils veulent faire partie du pouvoir. Ils regardent la révolution comme un avantage politique, ils ne la voient pas comme un mouvement populaire qui veut détruire le système actuel afin que le peuple puisse construire une alternative pour plus d’égalité et de justice.
Et maintenant, après le 30 juin, quel est le résultat de cette « révolution » qu’ils ont affirmé être la suite de l’insurrection du 25 janvier – qui était en fait le 28 janvier ? Nous sommes immobiles face aux résultats du 30 juin et nous sommes maintenant pleinement sous un coup d’État militaire et, le plus remarquable, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’un coup d’État militaire, mais bien d’une tentative de reproduire un système qui était mort en janvier mais qui est depuis remis à l’ordre du jour par les membres de l’arrière-garde.

Nous assistons au retour de la police d’État, assurant la protection du coup d’État militaire qui a ouvert ses bras à tous les membres de la société – pas seulement en tant qu’adversaire des islamistes – et qui veille à museler les opposants au régime actuel avec l’aide de l’armée et des forces de police, et qui arrête aussi des citoyens qui sont accusés d’avoir insulté le général Sissi. La junte militaire permet à la police d’arrêter des citoyens où qu’ils se trouvent, en ajustant leur droit à la mobilité afin d’être en mesure d’effectuer ces excès d’autorité répressive. Mais ce n’était pas assez pour eux. Il y a eu aussi des citoyens non armés abattus en raison du couvre-feu pour imposer la nouvelle loi et montrer que ceux qui enfreignent leurs lois vont être victimes de la violence et du terrorisme d’État.

Même si Sissi a essayé de couvrir le coup d’une couverture civile libérale, par la nomination du président Adli Mansour, un ancien président de la Cour constitutionnelle ; de son chef de cabinet, le libéral Hazem el-Beblawi – qui est en fait l’un des partisans de l’héritage et qui fut également ministre des Transports, lequel qui a sur ses mains le sang des Égyptiens, en particulier les catastrophes de chemin de fer en 2001 – ; de Kamal Abou Eita – syndicaliste jaune – qui dirige l’Union des syndicats indépendants, qui été établie avec l’aide de l’État avec pour objectif d’infiltrer le mouvement ouvrier et de le contenir ; et de Adel Labib, en tant que ministre des Finances, et d’autres hommes d’affaires qui ont grandi durant les années de Moubarak. Maintenant Sissi tente de convaincre les puissances étrangères que ce coup de force est en leur faveur. Maintenant Sissi a perdu la possibilité de cacher le coup d’État lorsqu’il est sorti pour demander aux gens de terminer la « révolution » du 30 juin et de lui donner le mandat de faire couler le sang et d’utiliser le pouvoir contre tous ; d’autant plus qu’il sentait à ce moment un chavirement de sa popularité. Il a alors voulu créer une affaire de terrorisme afin de gagner le soutien des gens au terrorisme d’État, et ce, bien sûr, avec l’aide du mouvement Tamarod, qui a appelé à soutenir l’armée. Après que Tamarod a mobilisé pour la « révolution » de l’ancien régime, maintenant, ils se mobilisent pour l’armée en essayant de contrôler et de contenir la rage du peuple contre le système, de la limiter et de l’orienter contre la seule tête du système Morsi, pas contre l’ensemble du régime, et de diriger la rage des gens dans une voie particulière et, désormais, les résultats du mouvement de masse dans les rues sont accaparés par les libéraux et les militaires.

Désormais, les caractéristiques du gouvernement libéral ont été établies, ce qui revient à la même vieille façon de penser d’avant janvier 2011, avec le retour des services de sécurité, après s’être arrêtés pendant un certain temps, et le retour à des relations de nature avec les hommes d’affaires de l’ancien régime qui ont également travaillé à la réconciliation avec le régime Morsi, après des tentatives diverses. Mais, après le retour complet de l’ancien régime, avec un nouveau format et les mêmes personnes, il n’est plus nécessaire maintenant de réconciliation, ce sont eux qui sont en charge.

La manière de traiter les gens des Frères musulmans ne se distingue pas de leurs prédécesseurs, et c’est ce à quoi nous nous attendions puisque le pouvoir est un outil pour la répression des masses et non pour préserver leurs droits. Là où la garantie de base, pour l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir, est de continuer à assurer le service des capitalistes, et d’éliminer la révolution par les moyens de l’autoritarisme oppressif, qui allait de l’emprisonnement de travailleurs et d’étudiants à l’enlèvement collectif ou au meurtre, sous la protection de l’armée et de la police. C’est ce que la Fraternité a mis en place durant toute l’année de leur règne et sitôt après le 28 janvier mais, suite au conflit de pouvoir entre élites cultivées, qui ont grandi sous Moubarak, et les élites musulmanes conservatrices (en prenant en compte que leurs idées économiques – le capitalisme – est le trait commun entre ces élites) la confrérie a été évincée du pouvoir. La voie était ouverte pour les élites du temps de Moubarak pour reprendre le pouvoir. Et n’oubliez pas que la Fraternité, et leur ascension au pouvoir, était sous la supervision du Conseil militaire, qui a estimé qu’il était nécessaire que la confrérie prenne le pouvoir pour être en mesure de contrôler les foules de gens qui occupaient les rues et les champs. Maintenant, les anciennes élites politiques collaborent avec les élites libérales et nationales pour mobiliser les partisans de la classe bourgeoise et la classe moyenne, et la présence de la Fraternité était marginale. Donc, les Frères musulmans ont été sacrifiés au milieu d’un conflit de pouvoir dans ce jeu ridicule de la soi-disant « révolution » du 30 juin.

Diviser pour mieux régner…
Nous voyons comme il est maintenant clair que le régime veut garder les islamistes comme adversaires, afin de dissoudre les frontières entre ceux qui se battent pour des droits économiques et sociaux et ceux qui veulent juste une chaise à l’intérieur du système, et qui veulent devenir l’opposition au sein du cadre de l’État et du système existant. Et maintenant, après une vague de contre-révolution qui a réussi à revenir au pouvoir, il faut noter que les Frères musulmans non plus n’ont pas su répondre aux demandes et aux exigences sociales, économiques et politiques du peuple, tout comme le régime déchu de Moubarak, et ont prouvé que l’armée est un élément clé dans l’équation de la politique égyptienne puisqu’on retrouve en son sein toutes les parties qui assurent en tout temps, non pas les exigences de la société mais plutôt la stabilité économique. D’autant plus que l’armée détient plus de 30 % de l’économie égyptienne et que, sans stabilité, il n’est pas possible pour les hommes d’affaires, avec des grades militaires, de gagner leurs énormes profits dans la paix. Ils ont prouvé que l’armée intervient toujours quand ils sentent un danger pour la stabilité de l’État, qui est directement liée aux gains politiques et économiques qui lui permettent de contrôler l’État sous l’autorité d’une faction, parce que cette faction ne peut accéder au pouvoir uniquement que sous la supervision de l’armée.

La révolution ne deviendra pas, en un jour, un mouvement permettant aux politiciens de différents partis d’assurer eux-mêmes une partie de l’autorité ou de pouvoir, parce que la révolution est toujours en cours et ne s’éteindra pas jusqu’à ce que les revendications du peuple soient satisfaites. La révolution est l’ennemie de tous politiciens, et de chaque militaire, de chaque homme d’affaires, de chaque prêtre. La révolution n’est pas et ne sera pas contrôlée par une personne, de sorte que Tamarod, comme tous les autres partis qui servent à liquéfier l’esprit révolutionnaire, deviendra à la fin une blague ridicule pour les gens qui se battent pour abattre le régime. Oui, les Frères musulmans sont les ennemis de la révolution, mais les ennemis de la révolution sont aussi ceux qui s’efforcent d’éteindre et mettre des limites à cela. La révolution est l’ennemie de tous les systèmes, la révolution est l’ennemie de tout homme politique, l’ennemie de toute autorité, même si la bourgeoisie a réussi à abattre les Frères musulmans et à revenir au pouvoir avec un nouveau président. La révolution se tiendra debout contre lui. La révolution est contre le régime et non contre des individus ou des personnes.


Mouvement socialiste libertaire égyptien
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Re: Egypte, Soudan

Messagede Protesta le Jeu 6 Mar 2014 21:33

Le Mouvement socialiste libertaire égyptien

Lundi 17 février 2014, par cnt // 51. Proche et Moyen Orient



Le Mouvement socialiste libertaire égyptien à vu le jour le 23 mai 2011, au lendemain de la révolution qui a balayé Moubarak.

Ses militants sont la cible d’arrestations et de campagnes de calomnie orchestrées par les médias aux mains de l’État et des Frères musulmans. Malgré cela, le MSL mène d’intenses actions d’information : tracts, tags, pages internet, soutien aux grévistes, organisation de réunions de quartier et de rue, actions comme «  Brûlons la Constitution  » (qui a connu un grand écho)...

Ils cherchent à répondre à la question que tout le monde se pose en Égypte («  Quelle alternative ?  ») en popularisant les concepts d’autogestion et d’auto-organisation.

Nous reproduisons volontiers certains de leurs textes afin que chacun connaisse mieux ce mouvement.
QUI SOMMES NOUS ?

Le Mouvement Socialiste Libertaire est une organisation communiste-anarchiste qui lutte pour une société sans classes, une société antiautoritaire, débarrassée de l’appareil répressif de l’État et du capital. Nous sommes du côté des classes opprimées, des aspirations des revendications des ouvriers, petits agriculteurs, simples employés ; nous sommes du côté de tous ceux qui n’ont que leur force de travail à offrir et qui refusent d’être exploités.

Nous croyons à la démocratie, non pas à la démocratie parlementaire, mais à la démocratie directe, au système des comités de quartier, d’assemblées populaires, à l’organisation d’assemblées de délégués de villes et de villages qui seraient révocables à tout moment et qui n’auraient aucun pouvoir décisionnel, leur tâche consistant à transmettre les décisions prises collectivement dans les assemblées générales.

Nous sommes pour l’abolition de la propriété privée, nous nous opposons au monopole des moyens de production par le capitalisme, nous sommes opposés au travail rémunéré quel qu’il soit.

Nous sommes favorables à l’autogestion des unités.

Nous sommes favorables à l’autogestion des unités de production et des coopératives, et à la rotation des tâches, pour que les gens aient accès aux richesses du pays et pour répondre ainsi aux besoins de tous.

Nous sommes favorables à la formation d’unités de protection et d’autodéfense dans les quartiers, dont la gestion serait locale.

Notre projet de société s’articule avec les aspirations des classes opprimées, libérées des chaînes du capitalisme esclavagiste sur la base « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins ».
Origines de la révolution égyptienne

Beaucoup de mouvements politiques, de politiciens s’autoproclament «  pères spirituels  » de la révolution égyptienne. Ils martèlent sans cesse qu’ils en sont les initiateurs. Tout cela n’est qu’un tissu de mensonges. Nous connaissons tous le rôle indéniable des grèves successives des ouvriers et travailleurs égyptiens qui ont mené, des années durant des luttes contestataires acharnées, notamment :

• la grève des cheminots et ouvriers du Kafr-El-Kebir de 1984, • la grève des travailleurs d’Isko de 1986, • la grève des travailleurs du « Métro & Tunnels » de 2002, • la grève des ouvriers du textile de Mahala El-Kebir en 2006, • la grève héroïque des employés des impôts fonciers de 2007 et toutes celles qui ont suivi.

Toutes ces actions ont constitué le terreau de la révolution. La révolution, avec plus de 500 grèves a fait trembler le régime et a abouti à la chute de Moubarak.

Cette révolution est celle des ouvriers, paysans, travailleurs, simples employés, qui ont su transmettre la lutte de génération en génération. Prolétaires égyptiens, ne les laissez pas vous voler votre révolution. Les fruits de la révolution ne sont pas au rendez-vous car ce n’est pas fini. La lutte doit continuer car la répression continue de plus belle contre les manifestants, les grévistes dont les actions sont criminalisées par le ministre de l’intérieur : des dizaines d’arrestation ont eu lieu pour trouble à l’ordre public, incitation à la grève, attroupement illégal et vandalisme.

Quand aux patrons, appuyés par l’appareil d’État, ils menacent de licencier les grévistes et les syndicalistes indépendants. La multinationale Pirelli, basée en Italie, a procédé au licenciement de 300 intérimaires, au gel des salaires. Elle menace de fermer purement et simplement les usines «  si nécessaire  ». A noter que Pirelli ne respecte même pas les lois en vigueur en Égypte et n’a jamais été inquiété pour quoi que ce soit. Il en est de même pour l’entreprise des mines d’or Sukri et pour l’entreprise nationale de métallurgie Sawirs. Ajouté à cela, les nouvelles lois répressives, restrictives sur les libertés et les droits des travailleurs, passées en catimini par les Frères musulmans au pouvoir, renforcent encore plus le capitalisme et l’impunité des patrons voyous.

Nous appelons à la solidarité tous les travailleurs, quel que soit leur domaine, nous les appelons à briser l’isolement dans les entreprises et à s’associer aux autres mouvements ouvriers, à se serrer les coudes quand l’un d’entre eux est menacé.

Nous sommes une force incroyable, mais nos divisions nous rendent fragiles et inefficaces.

Arrachez vos droits des griffes des pilleurs et criminels qui vous exploitent  !
NOTE SUR LES DÉBUTS DE L’ANARCHISME EN ÉGYPTE

L’anarchisme existe en Égypte depuis environ 140 ans. Il est apparu avec l’arrivée d’ouvriers italiens et grecs, appelés pour faire tourner les usines égyptiennes, les hommes d’affaire préférant confiner les agriculteurs locaux dans la production de coton, produit très prisé par les occidentaux, d’où l’importation de main d’œuvre étrangère (NDLR : européenne en l’espèce  !).

La main d’œuvre italienne et grecque travaillait dans des conditions lamentables. Progressivement, ces travailleurs se sont fondus dans la société égyptienne. Ils représentent les pionniers de la classe ouvrière égyptienne actuelle. Le premier syndicat de travailleurs a vu le jour en 1872 sous le nom d’ «  amicale des travailleurs », à l’initiative de travailleurs grecs, et en 1877 le premier journal anarchiste («  Les travailleurs  ») était publié à Alexandrie, en italien.

En septembre 1878, Enrico Malatesta, anarchiste italien, étant contraint de fuir l’Italie pour échapper à la police, s’installe en Egypte ou il trouve une dynamique chez les travailleurs italiens. Il participe même à une manifestation devant le consulat italien d’Alexandrie pour protester contre l’arrestation de plusieurs anarchistes.

En 1882 éclate la première grève des travailleurs contre l’entreprise du canal de Suez à Port- Saïd. Les anarchistes y sont présents en masse. La même année, le président de l’association des travailleurs italiens d’Alexandrie adresse une lettre aux révolutionnaires égyptiens, ayant à leur tête Sami Pacha Baroudi, dans laquelle il exprime l’appui total des travailleurs italiens à la révolution arabe contre le colonialisme.

En 1884, publication du journal anarchiste « La question sociale », toujours en italien. En 1890, l’État interdit les actions syndicales en Égypte. Les travailleurs répondent à cette provocation par l’augmentation des actions syndicales.

Le 18 mars 1894 : parution du journal « L’Étoile ». Un travailleur grec est arrêté pour distribution de tracts anarchistes. Publication du premier texte fêtant l’anniversaire de la Commune de Paris de mai 1871, se terminant par les mots « Vive l’anarchie ».

En 1849 : importante grève des travailleurs du canal de Suez et fondation du premier syndicat de la chaussure en Égypte, grâce aux militants anarchistes dont Saklaridis Yanakakis.

En 1899 éclate une forte grève des travailleurs du tabac. Les anarchistes sont massivement présents. Parmi eux, l’égyptien Mohamed Sentiki et l’anarchiste juif égyptien Salomé Goldenberg.
Travailleurs des administrations du secteur de la santé unis pour leurs droits

Le deux octobre 2012, les grévistes des administrations du secteur de la santé d’Alexandrie ont affiché une solidarité sans faille. Malgré le silence assourdissant des médias, ils étaient là, intérimaires, employés de bureau, ingénieurs et simples salariés, unis pour leurs droits devant le siège de la direction.

Le lendemain, ils ont rejoint leurs collègues intérimaires du ministère de la Santé pour un sit-in devant le siège de la direction de la Santé d’Alexandrie, banderoles et pancartes à la main pour soutenir leurs collègues. Leurs revendications  :

• alignement du cadre spécial des employés de l’administration de la santé sur celui des médecins, • titularisation de tous les intérimaires, • augmentation de la prime de fin de contrat et alignement sur les primes des autres ministères, • salaire minimum garanti pour tous, • dissolution du syndicat des travailleurs du ministère de la santé, • établissement d’un cadre pour les ingénieurs et fonctionnaires du service juridique de la santé selon le nombre d’années d’étude, • avantages et primes de rendement de 30 % à tous les salariés et non pas seulement à la Direction et autres hauts responsables, • application de la décision du ministre de la santé (loi numéro 240) qui leur est favorable.

Les travailleurs restent déterminés et combatifs. Ils appellent leurs collègues des autres villes à être solidaires avec leur mouvement et les invitent à constituer un syndicat indépendant pour continuer la lutte.
Le paysan égyptien, un anarchiste qui s’ignore

En observant le paysan égyptien, on se rend compte qu’il est fondamentalement anarchiste. Par exemple, tous les villageois participent à la récolte des uns et des autres. Même procédé pour l’arrosage. Tout le village participe à l’achat des tracteurs et autres machines agricoles, d’autant plus que les parcelles sont petites. Il n’est donc pas nécessaire de posséder des machines à titre personnel.

De là naît la solidarité spontanée, l’autogestion et l’auto-organisation ; car chaque individu a besoin de l’autre et cela s’applique aux problèmes qui sont résolus à l’amiable après concertation collective du comité de village, sans avoir recours aux autorités.

L’agriculteur égyptien pourrait mener une vie paisible, si ce n’était le bras de fer que lui imposent les capitalistes, les spéculateurs, les bourgeois, les bureaucrates et la Banque du développement agricole et de l’association des coopératives agricoles. Toutes les institutions sont les ennemis des agriculteurs. Les intérêts des crédits bancaires sont exorbitants, la spéculation sur le matériel agricole bat son plein. Tout est détourné vers le marché noir pour asservir l’agriculteur et le spolier.



Source: http://www.cntaittoulouse.lautre.net/sp ... article653
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Re: Egypte, Soudan

Messagede bajotierra le Mar 27 Jan 2015 13:39

Chayma Al Sabbagh (ou Shaima Al Sabbagh), militante du Parti Socialiste de l’Alliance Populaire, 32 ans, a été assassinée ce 24 janvier 2015 par un policier alors qu’elle participait à une manifestation pacifique pour commémorer la révolution de 2011 au Caire. Mariée et mère d’un enfant, elle était surtout connue dans la région d’Alexandrie pour son action aux côtés des travailleurs en lutte. Après s’être battue contre Morsi, elle est morte tuée par un flic du régime de Sissi en commémorant les martyrs de la révolution de 2011. RIP.


Mise à jour, 25/01/2015 : Manifestation contre le régime militaire lors des funérailles de Chayma Al Sabbagh

Dimanche ont eu lieu ses funérailles. A Alexandrie, la ville de Chayma, des milliers de personnes qui voyaient en elle une avocate des droits des travailleurs et des droits des enfants, ont participé à la cérémonie (selon le journal Al-Shorouk). Les ouvriers de l’usine textile KABO ont déployé une large bannière avec le portrait de Chayma. Pendant la procession, la foule criait des slogans comme « A bas le régime militaire ! » ou « Les agents du ministère de l’intérieur sont des voyous ». Sur une vidéo montrant le transfert du cercueil samedi depuis la morgue principal du Caire, on entend le slogan suivant : « Tant que le sang des Égyptiens coulera, à bas chaque président ! ».


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