Chili

Re: Chili

Messagede Antigone le Sam 2 Oct 2010 11:11

D'après Radio Bio Bio, le 1er octobre:
http://www.radiobiobio.cl/2010/10/01/co ... l-gobierno
"Les Mapuches ont décidé de mettre fin à leur grève de la faim de 82 jours après l'accord conclu avec le gouvernement. L'exécutif va renoncer à poursuivre les affaires qui sont jugées par les tribunaux de ce pays en vertu de la loi anti-terroriste. L'annonce a été faite par l'archevêque de Concepción, Ricardo Ezzati" (.../...)

Mercedi, "le Sénat chilien avait approuvé un projet de loi modifiant la loi sur le terrorisme" (Agencia Pulsar).
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Re: Chili

Messagede Johan le Dim 3 Oct 2010 23:47

Military police office attacked with Molotov cocktails in Ñuñoa, Santiago
2 10 2010

From Culmine (October 2, 2010) via Radio Bío-Bío (October 1, 2010):

Note from TIOJ: This particular office seems to be a popular target for our Chilean comrades.

A military police office in the Ñuñoa neighborhood of Santiago—located at the intersection of Avenida Macul and Avenida Grecia, across from the Metropolitan University of Education Sciences (UMCE, formerly the Teaching Institute of the University of Chile)—has been attacked with Molotov cocktails.

According to initial police reports, a group of around twenty youths were trying to build flaming barricades in the street, and some of them threw several Molotov cocktails at the building.

The office, which serves as a rehabilitation center for the eastern part of the capital, is where people under preventive controls like probation go to register.

At the time of the attack there was only one guard on duty. After the incident, Carabineros and military police riot squad personnel were called to the site in order to tighten security. Pamphlets supporting the Mapuche cause and those arrested in the “Bombs Case” were found on the scene.


Quelques actions de ces derniers jours en solidarité avec les compagnons séquestrés par l’État chilien :
http://www.non-fides.fr/?Quelques-actio ... s-derniers
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Re: Chili

Messagede Johan le Mar 5 Oct 2010 10:12

Communiqué: Action for the prisoners in Chile
4 10 2010 From Culmine (October 4, 2010) via Libertad a lxs 14A (October 3, 2010):

THIS WAS REVENGE
Claim for Attack on Chilean Military Police

During the week, we heard the news of the arbitrary transfer to Santiago 1 of the comrades imprisoned in the Bombs Case, as well as their hunger strike and subsequent one-month sentence. Added to that was the beating given to our brother Abuelo (Camilo). Therefore, we decided to arm ourselves with household items in order to take revenge.
“In this joint, the cops are in charge,” declared the aggressor gendarme. Today we answer him: “In the joint and on the streets, anyone can be in charge. It’s just a question of will and conviction.”
Sir Gendarmes, wretched jailers: HANDS OFF THE ANARCHIST POLITICAL PRISONERS. Know full well that we will not stand for even one more outrage against the abducted comrades, their visitors, or their communications.
And you, sir prosecutor Alejandro Peña, should stop bullshitting. You must know that anarchists DON’T HAVE LEADERS. Therefore, ILLICIT ASSOCIATION IS IMPOSSIBLE.
Chilean Gendarmes, CONSIDER YOURSELVES WARNED.
NO MORE ANTI-TERRORIST LAW
FREE THE ACCUSED IN THE BOMBS CASE
(We take this opportunity to send greetings to those showing internationalist solidarity in England, Spain, Mexico, Greece, Argentina, Canada, and elsewhere, as well as the Mapuche prisoners in Angol who are maintaining their struggle.)

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Re: Chili

Messagede Johan le Mar 5 Oct 2010 22:36

Pourquoi Pinochet est mal à l’aise dans sa tombe

Text de contrainfo.espiv.net dans la solidarité avec tous ceux qui politiquement persécutés par le régime au Chile, pour la concentration de 24 Septembre 2010 à Athènes, devant l’ambassade du Chile dans le cadre de la journée internationale de solidarité avec les détenus au Chile.

En 2009, l’état chilien commence une grande campagne de persécution contre les squatters et les indigènes Mapouche en vue de leur extermination. Dans tous les deux cas, et en collaboration parfaite avec la justice, le but est le même. Des inculpations de terrorisme.

… le coup de théâtre ‘l’affaire des bombes’…

A l’aube du 15 août une opération policière sans précèdent a lieu dans plusieurs villes de Chile. Les forces de police envahissent squats, centres sociaux et maisons en faisant plusieurs arrestations et en détruisant tout sur leur passage.

La nouvelle découverte de l’état chilien s’appelle ‘l’affaire des bombes’. La nouvelle expédition punitive des forces de l’ordre chiliennes concerne la construction d’un nouveau ‘bouc émissaire’ afin de lui attribuer la responsabilité des 23 attaques à la bombe qui ont eu lieu à Santiago de Chile.

Sept militants anarchistes se trouvent dans la prison, dans un état d’isolation totale dans les cachots de la démocratie bourgeoise. Ils se trouvent chargés des inculpations graves, face à des actes d’accusation construits et des témoignages faux. Ça fait des mois que la presse chilienne prépare le terrain pour ces arrestations en visant des personnes et des mouvements concrets. On ne peut pas oublier le cas d’Azel Luzzarage, écrivain anarchiste et musicien basque, qui a été inculpé, début 2009, comme étant le responsable de plusieurs attaques à la bombe, condamné à restriction à domicile et, finalement, expulsé de l’état chilien. Sa seule participation dans tout ça a été l’expression publique de sa solidarité au peuple Mapuche, notamment à travers de textes de soutien.

…et l’histoire ne s’arrête pas là….

Tout ce qui n’a pas été accompli par les Incas et les efforts sans arrêt des conquistadors espagnols, a été accompli par l’état chilien et la dictature de Pinochet, dont la démocratie bourgeoise actuelle s’est montrée un digne successeur. Répression, assassinats, procès à des actes d’accusation construits, expulsion sociale, interdiction d’utiliser leur langue, destruction de leur organisation sociale etc.

L’usurpation de la terre de Mapuche, ainsi que leur expulsion du terrain qu’ils ont occupé depuis des siècles fait partie de la stratégie générale de l’état en vue de se débarrasser de tous les ennemis intérieurs afin d’établir l’« esprit national » et de mettre en place le modèle de développement occidental en éliminant les conflits à l’intérieur du pays. Les mass média jouent un rôle important dans cette « épuration » soit à travers des diffamations, soit en dissimulant le sale rôle de l’état, des entreprises internationales de métallurgie et d’exploitation du bois -qui ont empiété et qui exploitent le terrain qui appartient traditionnellement aux Mapuches en dégradant d’une manière irréparable l’environnement naturel-, ainsi que l’action souterraine des agents paraétatiques qui attaquent le peuple Mapuche en brûlant leurs terres. Un exemple caractéristique du sale rôle joué par les mass média est celui de la dissimilation du texte de solidarité au peuple Mapuche écrit par les 33 mineurs ensevelis il y a quelques jours.

Le peuple indigène Mapuche demande l’évident. Le retour à sa terre et le respect de son droit à la libre disposition de soi-même. Les Mapuches sont un mouvement d’émancipation nationale dont l’idée principale de nation est détachée du bipôle occidental classique Nation- État, dans le sens que sa vision du monde est celle d’une nation sans état. C’est cette vision, proche à la logique libertaire, ainsi que la tradition sociale du peuple Mapuche qui se trouve à l’origine d’une relation d’entraide entre les Mapuches et le mouvement anarchiste de Chile ces dernières années. Il va de soi que les Mapuches se criminalisent, se jugent et se condamnent pour leurs idées et non pas pour leurs actes.

Ça fait un peu plus de deux mois et demi que 35 Mapuches emprisonnés entament une grève de la faim (quasiment tous sont condamnés selon la loi contre le terrorisme, appliqué d’une manière extrêmement facile dans leur cas, même pour des cas des protestations musclées) en revendiquant l’évident droit à la vie, le sauvetage de leur culture, ainsi que la cessation de leur poursuite à travers la loi contre le terrorisme.

http://fr.contrainfo.espiv.net/2010/10/05/chile/

Ce texte est également disponible en grec, anglais et espagnol



Action de solidarité à Vienne en Autriche:
http://at.indymedia.org/node/18996

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Re: Chili

Messagede Antigone le Mer 6 Oct 2010 15:51

Secours rouge - 06 oct 2010
http://www.secoursrouge.org/Chili-Des-n ... a-greve-de

Chili: Des nouvelles de la grève de la faim des Mapuches

La majorité des détenus Mapuche en grève de la faim depuis 82 jours ont mis fin à leur jeûne après un accord avec le gouvernement selon lequel ils seront jugés pour des délits de droit commun et non plus pour terrorisme, a annoncé le prêtre médiateur du conflit.

14 prisonniers politiques Mapuche ont confirmé dimanche 3 octobre leur décision de poursuivre la grève de la faim. 3 d’entre eux sont incarcérés à la prison d’Angol, 7 autres se trouvent à l’hôpital de Victoria, 3 sont incarcérés à Temuco et le jeune Luis Marileo Cariqueo, en grève de la faim depuis 31 jours au Centre de réclusion pour mineurs de Chol Chol, a décidé lui aussi de continuer en dénonçant, dans une déclaration, les conditions de détention des enfants prisonniers politiques Mapuche.

Les prisonniers grévistes considèrent totalement insuffisant l’accord avec le gouvernement que 23 de leurs camarades ont signé. Ils respectent leur décision mais déclarent qu’ils iront quant à eux jusqu’aux ultimes conséquences pour obtenir satisfaction aux revendications qui ont été à la base de leur grève de la faim, initiée le 12 juillet dernier. Ils déclarent que l’engagement du gouvernement à retirer les plaintes pour terrorisme n’empêchera pas les tribunaux d’appliquer la loi anti-terroriste héritée de Pinochet, ni l’utilisation de témoins masqués.
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Re: Chili

Messagede Antigone le Jeu 14 Oct 2010 13:49

Un propos qui même s'il n'est pas révolutionnaire atténue enfin la vague de patriotisme qui submerge le Chili depuis qu'une sonde a révélé que les mineurs ensevelis étaient encore vivants.

El Ciudadano (mensuel chilien), rapporté par Courrier international - 13 oct 2010
L'article original en espagnol: http://www.elciudadano.cl/2010/10/11/sa ... %E2%80%A6/

En sortant des chiliens du trou...
par Luis Casado

Lorsque les 33 mineurs auront embrassé leurs proches, pour la plus grande joie de tous, une nouvelle question se posera: Piñera sera-t-il assez persévérant pour continuer sur ce si bon chemin et faire sortir tous les travailleurs chiliens du trou profond dans lequel ils sont tombés ? Heureusement pour ce gouvernement, le nombre de salariés est en diminution. Selon les chiffres officiels de l'Institut national de statistiques (INE), le pays comptait 4 870 000 salariés lorsque Piñera est arrivé au pouvoir. Le 10 août, il n'en restait plus que 4 857 000. Si l'on enlève les 33 mineurs qui vont être secourus, Piñera a encore 4 586 967 travailleurs à sortir du trou.

Je dis heureusement, parce que Piñera s'est engagé à créer 250 000 emplois par an. Si rien ne change dans les conditions de travail actuelles – absence de protection, salaires de misère, journées interminables et mépris pour la main d'œuvre –, le nombre de salariés au fond d'un gouffre insondable augmentera d'autant. Heureusement pour lui, Piñera n'a pas créé un seul emploi, si l'on excepte la légère augmentation du nombre de domestiques, servantes, employées de maison, bonnes ou tout autre nom qu'on voudra leur donner.

Depuis les employées temporaires obligées à supporter les vapeurs de produits toxiques jusqu'aux mineurs des petites, moyennes et grandes entreprises minières en passant pas les employés des élevages de saumon et les ouvriers du bâtiment, l'insécurité au travail est une réalité dans tous les secteurs.

"La Mutual de Seguridad [une importante mutuelle privée] a compté parmi ses seuls affiliés 191 685 accidents de travail en 2009", précise Armen Kouyoumdjian [un analyste réputé]. C'est un chiffre énorme : cela signifie que chaque année, 1 salarié sur 25 est victime d'un accident en travaillant. En vingt ans de pseudo-démocratie, il y a eu presque quatre millions d'accidents de travail. Quatre millions ! "Ces cinq dernières années", poursuit Kouyoumdjian, "il y a eu 23 accidents graves dans les mines chiliennes. En ce qui concerne la mine de San José, il y a longtemps que les problèmes ont été pointés du doigt, en 1992. A cette époque, presque tous les inspecteurs, publics ou privés, ont signalé que la mine était dangereuse et qu'elle enfreignait tous les règlements, et pourtant elle a été autorisée à poursuivre ses activités." Pour María Ester Feres, qui a été à la tête dela Direction du travail pendant onze ans, le droit du travail chilien ne protège que les patrons. De plus, ajoute-t-elle, le Code du travail imposé pendant la dictature est toujours en vigueur.

Le manque de protection des travailleurs chiliens ne se limite pas à la sécurité industrielle. Le taux et la structure des rémunérations confèrent au Chili le privilège douteux de figurer parmi les pays les plus injustes de la planète. Toujours selon María Ester Feres, il y a de plus en plus de pauvres et d'indigents parmi les personnes qui ont un emploi. Les statistiques de l'enquête CASEN [sur la situation économique et sociale nationale], même manipulées, montrent que la pauvreté et la misère augmentent en même temps que le PIB.

Les salariés ne sont pas les seuls à être au fond du trou. Les nourrissons, les enfants et les jeunes s'y trouvent aussi. D'après les chiffres de la CASEN, 24,5% des Chiliens entre 0 et 3 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté et/ou d'extrême pauvreté. Chez les 4-17 ans, la proportion est de 21,5%. Oui, ce trou est très profond.


Et pour ne pas oublier qu'au Chili bon nombre d'anciens footballeurs professionnels, après quelques années passées sous les feux des projecteurs, finissent leur vie au fond d'un trou, à la mine.

Sofoot - 13 oct 2010
http://www.sofoot.com/lobos-le-mineur-f ... ticle.html

Sauvetage des mineurs chiliens - Lobos, le mineur footballeur

Enfermé avec 32 autres personnes depuis cet été dans une mine au nord de San José, Franklin Lobos devrait revenir à l’air libre dans les heures qui viennent. Sa libération est aussi celle d’un ex-footballeur professionnel, ami personnel de Zamorano.

.../...
Lorsque Franklin Lobos verra la lumière du jour à son tour, il y a fort à parier qu’il sera encore plus applaudi que les autres. Car Franklin Lobos n’est pas un employé de l’industrie minière comme un autre: ex-footballeur professionnel, le chilien est resté célèbre dans son pays sous le sobriquet de « Mortier Magique ». Un hommage à son extraordinaire propension à marquer sur coup de pied arrêté – il a planté une centaine de buts en 15 ans de carrière. « Il frappait les coups francs avec la cheville, ce qui donnait au ballon un effet particulier. Je n’ai jamais vu cela chez aucun autre footballeur », se rappelle ainsi Ivan Zamorano. Hélas, Lobos a raté le train de la renommée. Parce qu’il n’a jamais joué dans un grand club de Santiago, répétait-il souvent.

Reconverti taxi puis chauffeur à la mine de San Jose – un job qu’il effectuait pour 1.000 dollars mensuels –, Franklin Lobos symbolise la trajectoire de nombreux autres footballeurs, originaires comme lui de la région minière du Chili. « Aller à la mine, c’est une possibilité de travail supplémentaire, surtout pour les footballeurs des équipes du nord, car c’est là-bas que l’on trouve la zone minière du pays. Il ne faut pas oublier que le joueur arrive sur le marché du travail à 33 ans en moyenne et n’a pas de CV. J’imagine que bosser à la mine doit faire un choc, mais un footballeur s’adapte à tout », explique Carlos Soto, le président du syndicat des joueurs chiliens.


EDIT

Pagina12 (traduit par Amerikenlutte) - 18 oct 2010
L'article original en espagnol< http://www.pagina12.com.ar/diario/elmun ... 10-18.html

Chili: protestations à la mine San Jose

Protestations et chaos ont marqué hier l'arrivée de 13 des 33 mineurs sauvés au gisement San Jose, à Copiapó, pour participer aux offices religieux en souvenir des 70 jours durant lesquels ils ont été à 700 mètres sous terre. Une grande quantité de personnes est allée à la cérémonie, parmi celles-ci, un bonne partie des mineurs de San Jose qui ne se sont pas retrouvés enterrés mais qui se sont retrouvés sans travail. Le ton de protestation a provoqué l'intervention du corps de carabiniers. Le gouvernement a dit que c'était pour les protéger, bien qu'il ne soit pas clair de qui, sauf du propre gouvernement parce qu'il n'y avait de personne de plus.

Les travailleurs sauvés de la mine ont brièvement visité les tentes dans lesquelles leurs familles ont attendu leur retour à la surface après l'écroulement du 5 août. Ensuite, les treize mineurs sont entrés dans la tente où a été réalisée la messe et la cérémonie d'action de grâces. "C'est super d'être ici, à un moment nous pensions que le machine de perforation allait s'arrêter, c'est pour cela que nous sommes très contents d'être vivant", a dit le mineur Claudio Yáñez, un des assistants.
Quant à lui, Daniel Herrera, un des 33 mineurs, a signalé que "c'est dur de se rappeler tout ce que nous avons vécu à l'intérieur, de voir la souffrance des familles et du reste des 300 mineurs dehors et s'imaginer tout ce que nous avons du passer".

Au milieu de la cérémonie, un groupe de travailleurs de l'entreprise San Esteban, qui exploite le gisement San Jose, est arrivé sur les lieux pour exiger le paiement de leurs salaires avec des consignes comme "San Esteban, nous ne sommes pas 33, nous sommes 300" et "70 jours sans argent et travail. Ca suffit maintenant. Ne nous volez pas". Les manifestants ont utilisé ces phrases dans sur des pancartes pour réclamer le paiement de la dette, tout en menacant de prendre le campement en attente d'une solution. "Nous ne sommes pas disposés à attendre encore onze mois et qu'ils nous paient en parties", a dit l'épouse de l'un des travailleurs, Marta Durán.

L'entreprise San Esteban est au milieu d'un processus judiciaire dans lequel sera évaluée la possibilité de louer ses actifs à une autre compagnie minière ou de décréter la faillite. De plus, elle doit résoudre les paiements des travailleurs qui se sont retrouvés sans travail après que les travaux de la mine se sont arrêtés par l'écroulement en août dernier.
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Re: Chili

Messagede Johan le Mer 8 Déc 2010 23:28

Chili: 83 morts dans l'incendie d'une prison
08.12.10 - 17:12

Au moins 83 détenus ont été tués et 21 personnes blessés, dont 14 détenus dans un état grave, dans l'incendie d'une prison surpeuplée dans la nuit de mardi à mercredi à Santiago, selon un bilan actualisé donné par le président Sebastian Pinera.

"Le nombre de tués jusqu'à présent est de 83", a déclaré le chef de l'Etat à des journalistes à l'extérieur de la prison San Miguel en fin de matinée.

"C'est une tragédie immense et douloureuse, une tragédie dont nous devons retenir les leçons. Nous ne pouvons continuer avec un système carcéral inhumain", a ajouté Pinera.

Le chef de l'Etat a déploré que six surveillants étaient en faction à l'intérieur de l'établissement au moment de l'incendie, et 26 dans l'enceinte de la prison l'extérieur du bâtiment proprement dit.

Le président à confirmé qu'en l'état actuel des informations, l'incendie serait lié à une bagarre qui s'est déclenchée entre détenus dans un bloc de la prison.

Le feu, qui s'est déclenché vers 5H00 locales a ravagé le quatrième étage d'un des cinq blocs constituant la prison San Miguel, et était totalement maîtrisé moins de trois heures plus tard.

Selon la police carcérale et le syndicat des fonctionnaires pénitentiaires, la prison comptait quelque 1900 détenus. Quelque 200 détenus ont pu être évacués de l'aile sinistrée.

AFP
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Re: Chili

Messagede Antigone le Mer 12 Jan 2011 16:41

Pagina12 rapporte qu'une grève illimitée a commencé aujourd'hui dans la région de Magellan (Magallanes) contre une augmentation du gaz prévue pour le 1er février. L'annonce du décès de deux manifestantes de 19 et 23 ans a provoqué des émeutes et des pillages de magasins. Il y aurait eu une trentaine d'arrestations.
http://www.pagina12.com.ar/diario/ultim ... 01-12.html

AFP, La Tribune de Genève - 12 jan 2011
http://www.tdg.ch/depeches/economie/mor ... i-officiel

Deux morts lors d'une manifestation contre une hausse du gaz au Chili

Deux femmes sont mortes et une jeune fille mineure a été gravement blessée lors d'une manifestation contre une hausse du prix du gaz, mercredi matin à Punta Arenas, à l'extrémité sud du Chili, a-t-on appris de source médicale.
Il s'agit de la troisième manifestation en une semaine dans cette ville de 140.000 habitants située à 3.000 km au sud de Santiago, pour protester contre la hausse de 17 % du prix local du gaz décidée par le gouvernement, pour l'aligner sur celui en vigueur dans le reste du pays.

Les deux femmes et la jeune fille se trouvaient sur une barricade quand elles ont été renversées par un véhicule et projetées sur un feu allumé par les manifestants, a déclaré le directeur des services de Santé la région de Magallanes, Jorge Fries. L'une des victimes a succombé à ses brûlures, l'autre a péri des suites des fractures multiples provoquées par l'accident, a-t-il précisé.

Le gaz est un produit vital pour le chauffage et les transports dans cette région balayée par les vents qui borde le détroit de Magellan, point de passage entre l'Atlantique et le Pacifique.
Selon les organisateurs de ces manifestations, cette hausse du gaz entraînera une augmentation de 25 % le coût de la vie dans cette partie du Chili.


EDIT
(une semaine plus tard)

RFI - 19 jan 2011
http://www.rfi.fr/ameriques/20110119-fi ... ud-chilien

Fin de la grève du gaz dans le grand Sud chilien

SANTIAGO - Depuis sept jours, la région de Magallanes (Magellan), à la pointe Sud du Chili, vivait une grève générale. Les habitants de cette région australe, où le gaz est indispensable toute l'année tant pour le chauffage que pour les transports, protestaient contre une hausse du prix du combustible. Un accord a finalement été trouvé mardi 18 janvier 2011 mais le mouvement social, qui a causé la mort de deux personnes et deux cents arrestations, a fait fuir les touristes, l'une des principales ressources de la Patagonie chilienne.

Les habitants de la pointe Sud du Chili ne cachent pas leur satisfaction: le gouvernement a cédé et le prix du gaz augmentera de 3 % et non pas de 17 %. C'est une victoire importante pour ce bout du monde - à 3000 km de la capitale Santiago- souvent oublié des autorités où la vie quotidienne est chère. Le gaz y était d'ailleurs moins cher que dans le reste du pays.

Une victoire pourtant amère. En sept jours de grève, manifestations, barrages routiers et barricades, la région a perdu plus de 4 millions de dollars. Une perte due principalement à la chute de tourisme. Les barrages routiers par exemple ont bloqué des milliers de touristes venus de l'Argentine voisine.

Selon Arturo Storaker, président de la Chambre de commerce de la région de Magallanes, près de 100 % des réserves ont été annulées: «Les opérateurs étrangers nous disent qu’ils n’ont plus confiance en nous et qu’ils ne veulent plus envoyer de touristes dans notre région. Honnêtement, je pense que le tourisme pour cet été, c’est terminé en Patagonie. Les étrangers qui sont venus et qui ont vécu la grève vont repartir et tout ce qu’ils diront à leurs amis, c’est n’allez pas là-bas !». Il est d'ailleurs inquiet pour la prochaine saison touristique. Avec le début de l’été, la saison haute venait de commencer. Elle s’est bien vite terminée
Claire Martin
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Re: Chili

Messagede Antigone le Mer 26 Jan 2011 19:06

RHC-PL, Prensa latina - 24 jan 2011
http://www.prensa-latina.cu/index.php?o ... 0&Itemid=1

Malgré les promesses du gouvernement, des Mapuches sont jugés au Chili en vertu de la loi anti terroriste

Des représentants des peuples autochtones du Chili ont dénoncé le fait que la loi anti terroriste est invoquée lors du procès contre les Mapuches incarcérés dans le Sud du pays.
Pamela Pesoa et Natividad Llanquileo, porte paroles de cette ethnie ont signalé que le Ministère public applique cette loi malgré l’accord souscrit il y a plusieurs mois avec le gouvernement, et dans lequel celui-ci acceptait de retirer toutes les plaintes invoquant cette législation.

18 indiens mapuches sont jugés en vertu de la dite loi. 35 témoins protégés par le Bureau du Procureur ont été cités à comparaître, ce qui est une preuve des irrégularités commises lors du procès contre les Mapuches.
Les indiens mapuches jugés font partie d’une trentaine d’autres qui ont fait une grève de la faim durant plus de 70 jours pour protester justement contre cette loi, adoptée durant la dictature militaire de Pinochet (1973-1990).

Des analystes chiliens considèrent que bien que le gouvernement ait respecté sa promesse de retirer les charges présentées en vertu de cette loi anti-terroriste, il a manqué de volonté politique pour forcer le Ministère public à ne pas l’invoquer.
Natividad Llanquileo a expliqué qu’exiger un traitement sur un pied d’égalité aux yeux de la justice chilienne, n’est que la plus urgente d’un pli de revendications des peuples indiens parmi lesquelles, la récupération des terres ancestrales.
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Re: Chili

Messagede Nico37 le Sam 13 Aoû 2011 17:03

http://www.fotospl.com/taxonomy/term/7491



Solidarité avec les étudiants et les universitaires chiliens SNESUP-FSU

Un mouvement social d'une ampleur exceptionnelle secoue le Chili et le "modèle" libéral implanté dans le choc par la dictature. Trente années ont passé et, avec le retour aux affaires des néo-libéraux, l'Education publique et les droits de l'homme sont de nouveau menacés, et une nouvelle fois le peuple chilien se mobilise avec ardeur.

Malgré les vacances d'hiver au Chili, des centaines de milliers d'étudiants et de lycéens, de professeurs, de parents et de citoyens, ont envahi à plusieurs reprises les rues de Santiago, de Concepcion ou de Valparaiso pour exiger, à coups de grèves et d'occupations (paro y toma), une Education publique gratuite et de qualité, et son inscription dans une nouvelle constitution. L'Enseignement supérieur est devenu un marché que se partagent de nombreuses universités privées qui, avec la complicité de la coalition libérale au pouvoir, spéculent sur les diplômes au détriment de la qualité de l'enseignement et de la recherche.
Les étudiants et les lycéens, accompagnés par la population, remettent en cause les politiques menées depuis des décennies, dénoncent d'emblématiques droits d'inscriptions systématiquement démentiels et la marchandisation progressive de l'Education, poursuivie par la Concertacion (alliance sociale-démocrate et démocrate-chrétienne qui a succédé à Pinochet) dont le bilan est également dénoncé.

A cette exigence populaire, le gouvernement chilien répond par une répression sans précédent depuis la chute de Pinochet, avec l'arrestation de milliers d'étudiants ou lycéens et une centaine de blessés. Ce mouvement étudiant et citoyen, le plus important depuis l'Unité populaire de 1969, s'élargit au-delà du milieu éducatif et dénonce notamment le saccage sauvage de l'environnement par les multinationales, l'exploitation des mineurs, la répression contre les
Indiens Mapuches et bien d'autres régressions. Ainsi, les 24 et 25 août, la centrale syndicale chilienne (CUT) appelle à deux jours de grève générale pour une convergence de toutes ces revendications à la fin des vacances d'hiver. Ces mouvements convergents mettent en difficulté un pouvoir contraint par le FMI et Washington, de plus en plus impopulaire et acculé à la répression.

Le SNESUP, qui soutint avec enthousiasme l'expérience de l'Unité populaire et le président Allende, qui aida les universitaires chiliens du temps de la dictature, applaudit et encourage cette explosion populaire, et lui apporte toute sa solidarité. Le SNESUP interviendra concrètement pour maintenir et développer les
collaborations universitaires, et pour soutenir à Santiago comme à Paris les collègues et étudiants dans cette lutte qui nous concerne plus que jamais. Plus que jamais, comme dans les années 1970, nous avons le Chili au coeur.

Paris, le 12 août 2011


Solidarité avec le mouvement étudiant chilien ! FSE le 25 juillet 2011

Depuis plusieurs mois un mouvement d'ampleur a pris forme au Chili pour exiger des universités publiques et gratuites. Le système éducatif privatisé mis en place par la dictature de Pinochet ne satisfait que les capitalistes qui investissent dedans pour s'en mettre plein les poches !

De plus, les étudiant-e-s chilien-ne-s doivent s'endetter auprès des banques pour des diplômes qui ne sont même pas forcément reconnus de qualité. Les prêts étudiants sont un frein économique énorme pour les étudiant-e-s chilien-ne-s, mais un moteur économique important pour le business chilien. Ces gains générés par les riches spéculateurs chiliens ne profitent qu'à une minorité tandis qu'actuellement une partie importante de la population chilienne continue à vivre sous le seuil de pauvreté, notamment du côté de la population « indigène », le système étant largement néocolonial.

Alors que le gouvernement de Pinera (actuel Président/milliardaire du Chili, dont la famille a participé au pouvoir sous Pinochet) refuse d'écouter ses revendications, et avance les vacances scolaires en espérant ainsi pouvoir éteindre la contestation, le mouvement de résistance grandit et se développe, gagnant de plus en plus de monde sur ses mots d'ordre : « l'éducation : un droit ! ». Ce 14 juillet encore, 200 000 étudiant-e-s, accompagné-e-s de quelques centaines d'enseignant-e-s et transporteur-euse-s du public, ont manifesté contre la surdité du gouvernement, dont la seule réponse à une fois de plus été une féroce répression (62 personnes arrêtées et une cinquantaine de bléssé-e-s).

La Fédération Syndicale Etudiante revendique aussi une Université qui soit publique, gratuite, laïque, critique et Populaire. Nous sommes solidaires du mouvement étudiant chilien et dénonçons fermement la répression. En France aussi, nous devons lutter contre les velléités capitalistes qui s'insèrent dans nos campus.

Au Chili, parallèlement à la mobilisation étudiante, les grèves de travailleur-euse-s se multiplient contre la précarité et l'austérité salariale. Les mineurs du cuivre se mobilisent et plusieurs puits ont cessé le travail, et appellent à une convergence des luttes de l'ensemble des secteurs de la société chilienne : le 24 et 25 Aout prochain, dans cet esprit, une grande grève nationale va être organisée sous l'impulsion commune des mineur-euse-s et des étudiant-e-s (en vu notamment d'une nationalisation des mines chiliennes pour financer les réformes dans le système éducatif), sans doute le premier pas d'une mobilisation générale du pays.

Facs ouvertes aux enfants d'ouvrier-e-s ! Facs fermés aux intérêts privés !

Contre la précarité et l'austérité, seule la lutte collective paye !
Nico37
 

Re: Chili

Messagede Valerie Solanas le Mer 24 Aoû 2011 15:39

le Chili se réveille .. grève générale le 24 et 25 août

http://www.lahaine.org/index.php?p=25193
Valerie Solanas
 

Re: Chili

Messagede spleenlancien le Ven 26 Aoû 2011 11:45

spleenlancien
 

Re: Chili

Messagede ninja le Sam 27 Aoû 2011 09:32

:evil:

http://www.rfi.fr/ameriques/20110827-ch ... une-garcon


Au Chili, le mouvement social endeuillé par la mort d'un jeune garçon

«Procès et châtiment pour les assassins de Manuel Gutierrez, assez de répression policière» est-il écrit sur la banderole, Santiago le 26 août 2011.
Reuters/Carlos VeraPar RFI
La mort d'un jeune garçon, tué par balles, dans la nuit de jeudi à vendredi 26 août 2011 est venue endeuiller le mouvement social qui agite le Chili. Un mot d'ordre de grève nationale de 48h, pour réclamer une meilleure répartition des fruits de la croissance, avait été lancé par les syndicats, relayant la mobilisation des étudiants initiée il y trois mois.
Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin

Un mort, plus de 200 policiers et manifestants blessés, près de 1400 arrestations, un million et demi d’euros de dommages. C’est le bilan des deux jours de grève nationale organisée à l’appel de la Centrale unitaire des travailleurs, la CUT, des étudiants et des professeurs. Deux jours marquées par des affrontements entre policiers et casseurs, des barricades, des pillages de magasin, des voitures et des bus brûlés.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, dans des circonstances confuses, un jeune de 16 ans, Manuel Gutierrez, a été tué d’une balle dans la poitrine à Macul, une des communes périphériques de Santiago. La famille accuse la police, qui plaide non coupable. Une enquête a été ouverte.

Ce triste bilan a été déploré par le gouvernement comme par les manifestants. Les violences ont terni la marche pacifique, qui aurait réuni jeudi de 200 à 600 000 de personnes dans le pays. Les manifestants réclamaient des réformes des retraites, des assurances de santé, de l’éducation. Sur ce dernier point, le président a appelé vendredi 26 août au dialogue. Peut-être s’est-il rendu compte que plus le temps passe, plus le mouvement étudiant devient un mouvement social et qu’il sera plus difficile encore à apaiser.

ninja
 

Re: Chili

Messagede spleenlancien le Sam 27 Aoû 2011 16:47

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Re: Chili

Messagede anouchka le Dim 28 Aoû 2011 00:17

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Re: Chili

Messagede Dieu-à-poil le Mer 14 Sep 2011 13:26

International

Chili : Second meurtre lors de la grève générale
(Le réveil) —

Le mardi 30 août, le flic Miguel Millacura Carcamo qui a tiré sur Manuel Gutiérrez Reinoso de 16 ans, a été inculpé, accusé d’ « assassinat ». Il se trouve actuellement en détention provisoire dans la caserne de la communauté Pudahuel, un centre de détention spécial pour la protection des ex-policiers. Bientôt, il sera déterminé si un tribunal civil ou militaire décidera de la sentence pour le meurtre.

L’état chilien, par son gouvernement de marionnette, a commencé de « laver » son image publique en punissant « gravement » les Carabiniers directement impliqués dans l’assassinat de l’adolescent, mais aussi leurs supérieurs˙ il présente ainsi une mesure exemplaire à toute la société, dans un effort d’éviter d’accepter les responsabilités assumées par le Ministère de l’Intérieur.

Dans la nuit du 24 août, une jeune fille de 18 ans a été grièvement blessée par balle par la police alors qu’elle courait pour éviter d’être arrêtée. Mais cela n’était toujours pas suffisant. La police était en quête de vengeance pour un total de 156 flics blessés dans tout le pays, durant les manifs du 24 et 25 août.

Dans la nuit du jeudi 25 août, au milieu de violents affrontements dans le quartier de Santiago, Pincoya, Mario Pinto Parraguéz de 18 ans, a reçu une balle en plein visage et a été transféré dans l’hôpital. Son état s’est détérioré jusqu’à sa mort, le lundi 29 août.

Mario s’est retrouvé dans la ligne de tir, entre la police armée et les manifestants. En l’absence d’une vision solide sur les faits (contrairement à ce qui s’est passé dans la communauté de Macul suite à la mort de Manuel), le siège de la police et les médias corporatistes promeuvent un scénario selon lequel Mario a été abattu par un trafiquant de drogue. Tout cela, afin que les Carabiniers ne soient pas considérés responsables de ce meurtre comme ils tirent souvent et sans distinction sur les hommes


Source : http://lereveil.ch/hili-second-meurtre-lors-de-la

Une autre dépèche du Chili :
http://lereveil.ch/chili-fille-de-15-ans-grievement
Il y a 3 façons de régler les problèmes des prolétaires : Par l’Église, par le Cabaret ou par la Révolutions Sociale !

Bakounin
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Re: Chili

Messagede vroum le Dim 5 Jan 2014 16:58

Quelques réflexions sur les libertaires au Chili et la participation électorale by José Antonio Gutiérrez D. - Rafael Agacino

La récente élection présidentielle au Chili, où l'abstention - plus de 50% - a été le vainqueur, était prévisible à part pour ce qui concerne l'émergence d'un secteur qui prétend être révolutionnaire et de la gauche libertaire au sein du le scénario politique et électoral. Le Réseau Libertaire (Red Libertaria - RL) a rejoint fermement et avec enthousiasme la plate-forme "Todos a la Moneda" (Tout le monde à La Moneda), dont le candidat était Marcel Claude[1].

Cette plate-forme a rassemblé l'Unión Nacional Estudiantil (Union nationale étudiante - UNE), des secteurs syndicaux tels que SITECO (syndicat des mineurs) et les employés de banque avec des courants politiques comme le Partido Humanista (Parti Humaniste), Izquierda Unida (La Gauche unie), le Movimiento Patriótico de Manuel Rodríguez (le mouvement patriotique Manuel Rodríguez) et RL.

Comme on peut l'imaginer, cette décision a produit un sentiment de malaise, d'inconfort et de désorientation dans les secteurs se reconnaissant comme faisant partie du mouvement libertaire, produisant des scissions, des récriminations et du découragement. Mais ce n'est pas seulement la décision elle-même de participer à une élection qui a produit cette réaction sismique dans le mouvement libertaire chilien, c'est la manière dont la décision a été prise (avec des accusations de secret, d'imposition de slogans, d'un manque de transparence et débat, etc), ainsi qu'il ressort d'une série de déclarations produites par des scissionistes de l'Organización Comunista libertaria (organisation communiste libertaire - OCL - Chili) (une organisation qui a été la force motrice derrière RL), par le Frente Anarquista Organizado (Front Anarchiste organisé - FAO), le Corriente de Acción Libertaria (Courant d'action libertaire - CAL) et la Red libertaria Estudiantil (Réseau étudiant libertaire - RLE) [2] .

Les conséquences de ce tremblement de terre politique vont sûrement encore se faire sentir pendant un certain temps. Notre but ici n'est pas d'interroger la manière dont cette décision a été prise (ou imposée, selon qui parle) et ses implications pour le mouvement libertaire au Chili . Nous croyons que c'est la responsabilité de celles et ceux qui sont directement, organisationnellement liéEs aux expressions politiques qui ont créé RL ou celles et ceux qui s'en sont séparéEs. Nous n'allons pas non plus nous occuper, principalement, de l'impact que cette décision a sur la zone spécifique qui se reconnaît comme faisant partie de la tradition anarchiste. Des articles intéressants à cet effet, en dehors des déclarations mentionnées ci-dessus, ont déjà été écrits par, entre autres, Arturo López et Pablo Abufom . [3] Nous allons encore moins nous consacrer à produire une analyse du programme de " Todos a La Moneda " ou des forces politiques qui ont soutenu cette plate-forme .

Nous sommes intéressés, cependant, à évaluer l'impact que cette décision a sur un secteur beaucoup plus large de la population que celle représentée par cette plate-forme électorale et sur ​​un secteur beaucoup plus large que celui de la tradition libertaire, nous allons partager nos réflexions afin de contribuer au débat de nature tactique et stratégique dans ce processus de reconstruction du mouvement social au Chili . Les libertaires et la question de la participation électorale Les libertaires ont toujours été contre la participation aux élections par les révolutionnaires . C'est principalement ce qui les distingue des divers courants sociaux-démocrates dans la Première Internationale [4] . Cependant, il y a eu de rares cas où les anarchistes ont promus des candidats ou participé à des élections.

Le cas des élections en Espagne en 1936 est souvent cité, mais il y a d'autres cas, comme certains candidats « de protestation » en Italie et en France à la fin des années 1870 et au début des années 1880 (une tactique défendue par Carlo Cafiero dans son célèbre article « L "Action ", qui définit également la «propagande par le fait») . Dans l'atmosphère répressive qui avait englouti l'Europe après la répression de la Commune de Paris, Bakounine avait recommandé certains de ses partisans en Italie de participer à des plates-formes électorales avec les socialistes réformistes . La Fédération communiste libertaire de France (FCL) a également participé au milieu des années 50, dans un contexte de répression écrasante en France résultant de la guerre contre les sécessionnistes algériens, aux élections locales (Ce que Georges Fontenis lui-même, principal meneur de ce groupe, a reconnu plus tard comme étant une erreur) [5] . Cependant, le fait est que dans la grande majorité des cas, les anarchistes (la tradition politique qui a donné naissance au mot " libertaire ") ont été hostiles à la participation électorale et avec raison. L'un de nous a écrit dans le passé que : " Les anarchistes ne sont pas en eux/elles-mêmes, par définition, contre les« élections » en tant que mécanisme ; si au cours d'une campagne électorale, nous appelons au vote nul ou à l'abstention, c'est à cause du contexte dans lequel ce vote est exercé : au sein de l'appareil d'Etat, qui valide ainsi sa domination sur celles et ceux d'entre nous qui sont excluEs du processus de prise de décision (...) . Nous ne nous opposons moins au vote en soi, qu'à l'appareil d'Etat dans toutes ses dimensions ."[6] Il n'est donc pas surprenant que cette décision de participer à la campagne électorale aie fait sensation et été la source d'un grand débat, surtout quand il est apparu que ce n'était pas quelque chose qui s'appliquerait seulement cette fois-ci, mais qu'il s'agissait d'une nouvelle tactique dans l'arsenal des méthodes que RL appliquerait rituellement à toutes les élections à venir [7] .

Le rituel électoral et la recomposition du bloc révolutionnaire L'exception ne peut pas être considérée comme la règle. C'est pourquoi les raisons de la participation aux élections de ce secteur de la tradition libertaire ne doivent pas être recherchées dans l'idéologie mais dans la lecture qui est faite de la période historique, en comprenant, cependant, que la situation au Chili en 2013 n'est pas comparable à la répression ayant suivi la Commune de Paris (qui a sévèrement limité les possibilités d'action et d'intervention d'un mouvement ouvrier naissant), ou le contexte du plébiscite national chilien en 1988 appelé par la dictature, ou les conditions de la terreur imposées par la sale guerre au Kurdistan, encore moins les élections de 1994 en Afrique du Sud post-apartheid, pas plus que cette situation n'est la conséquence d'une stratégie de lutte armée ayant échouée. La période qui a commencé en 2006 se caractérise par une hausse des mobilisations populaires et une fragmentation du consensus autour du modèle néolibéral qui a été imposé au cours des quatre dernières décennies . Dans ce contexte, les idées libertaires ont commencé à devenir de plus en plus influentes, surtout chez les étudiantEs (preuve en est la récente victoire électorale de Melissa Sepúlveda à la présidence de la Fédération Etudiante de l'Université du Chili – la FECH), mais aussi au sein des syndicats et, dans une moindre mesure, dans les zones urbaines pauvres .

La gauche traditionnelle, réformiste ou révolutionnaire, et de nombreux secteurs organisés de la population, ne sont pas indifférents à cette ligne et sont un peu préoccupées à ce sujet . Un secteur du mouvement libertaire a suggéré que les mouvements sociaux ont atteint leur pic- une thèse qui à notre avis est incorrecte - et que nous devons passer d'une stratégie de construction à celle de contestation de l'hégémonie du bloc du pouvoir, thèses - dans notre opinion - correctes mais un peu hâtives et pas assez nuancées .

Ces thèses ont été formulés dans un slogan confus et élastique, la " rupture démocratique ", ce qui signifie essentiellement que l' " on peut conquérir et renforcer à travers le vote programmatique tout ce que la lutte populaire dans les syndicats, dans les quartiers, dans les communautés et dans le mouvement étudiant n'a pas atteint » [8]. Nous croyons qu'il est nécessaire de discuter les prémisses sur lesquelles se base ce slogan, parce qu'elles ne sont rien d'autres que l'expression d'une lecture erronée et précipitée de la réalité, au moyen d'éléments conceptuels mécaniquement tirés d'autres contextes et d'autres expériences, révélant le manque de maturité politique dans lequel nous nous trouvons toujours. En ce qui concerne le premier point, la mobilisation sociale n'a pas atteint, que ce soit en termes objectifs ou en terme subjectifs, sa limite maximale .

Les possibilités de mobilisation sont encore larges, et la nécessité de mobiliser les secteurs sociaux au-delà de certaines enclaves des étudiantEs ou des travailleurs/euses (minorités, quoi qu'elle puissent être " stratégique ") est toujours à l'ordre du jour. Cette mobilisation, qui devrait être étendue, unifiée par la base, renforcée en termes de militantisme et de combativité, est le point focal pour la reconstruction d'un mouvement populaire caractérisé par l'indépendance de classe ayant la capacité contester l'hégémonie du bloc du pouvoir, une tâche encore en cours.

Dans le contexte de faiblesse actuelle du mouvement ouvrier et populaire, la participation électorale (et la défaite), au lieu d'ouvrir un espace pour contribuer à l'unité et de la lutte du peuple, tel qu'était l'intention de celles et ceux qui ont promu la candidature de Claude, a contribué à l'affaiblissement des efforts d'accumulation des forces de rupture . Une telle tactique, pour avoir un sens, ne peut être utilisée que lorsque qu'existe un état d' accumulation de forces, qui quel que soit le résultat, signifie l'accroissement du moral de la lutte, le renforcement de l'organisation du peuple et des travailleurs/travailleuses, et n'implique pas de céder l'initiative de la mobilisation aux réformistes, aux hésitants ou aux clairement réactionnaires. En d'autres termes, de se retrouver à la remorque des réformistes .

Dans les conditions actuelles, cette «aventure électorale » menace, au mieux, d'arrêter les processus de construction et de mobilisation politique et sociale pendant des mois et, au pire, de soumettre les aires d'influence de la gauche indépendante aux conflits et aux scissions, qui comme nous le savons font payer un lourd tribut au processus de construction et à la convergence des révolutionnaires. Comme indiqué dans une contribution concernant la ligne adoptée par RL écrit par Arturo López, "dans le contexte de la formation sociale de l'Etat capitaliste au Chili, (...) toute réforme qui permette la transformation partielle mais substantielle de la tendance actuelle . d'accumulation et de son armure institutionnelle requière une organisation ininterrompue et permanente des forces sociales du changement.

Par conséquent, les élections dans ce cas, ne permettent pas de créer une prise de conscience, elles créent de la confusion. Elles ne favorisent pas la lutte; au contraire, elles la paralyse après un mirage . Elle ne vise pas directement à la réalisation de conquêtes, mais dévie, remplace la mobilisation populaire par un obscur jeu parlementaire" [9] . En ce qui concerne la nécessité de passer de la construction à la lutte, c'est une thèse correcte, mais un peu hâtive et pas assez nuancée. Bien que le processus de construction/lutte doit être considérée comme une unité dialectique, on peut accentuer l'un ou l'autre selon la période en cours et le Chili d'aujourd'hui porte encore les cicatrices profondes des défaites stratégiques rencontrées dans la période 1973-1990. Nous ne devons pas pécher par trop trop d'optimisme sur l'état de construction ou de militantisme du mouvement populaire ; la présence dans certains positions représentatives dans un syndicat ou les syndicats d'étudiantEs n'est pas un critère pour mesurer l'état de l'ensemble du peuple .

L'enracinement dans les mouvements sociaux reste extrêmement faible et on ne peut pas prendre ses désirs pour une lecture objective de la réalité, même si un secteur du mouvement libertaire exagère sa propre importance et popularité . Mais ce qui est certain, c'est que nous devons reconnaître la limitation objective qu'il ya eu dans le développement d'une stratégie révolutionnaire au Chili . Passer du slogan « construction du pouvoir populaire « («poder popular »), à sa construction dans les faits, et pour ce pouvoir entrer en conflit ouvert avec le statu quo était un trop grand pas à effectuer. Nous devons identifier les limites, les points de rupture, les forces sur lesquelles construire.

Réfléchir sur les possibilités stratégiques dans cette période nécessite non seulement du réalisme, mais aussi une bonne dose de créativité politique si nous ne devons pas reproduire un système politique (c'est à dire, le rituel électoral) qui, bien que se présentant comme « nouveau », est en réalité une vieille lune et ne parvient pas à capter l'imagination des personnes qui restent indifférentes, tout en envoyant un signal ambigu à celles qui sont déjà en lutte. Le taux de participation semble être une assez bonne preuve que ce qui avait vraiment atteint sa limite était l'imagination de la gauche révolutionnaire et libertaire. Boycott des élections et construction du pouvoir populaire par en bas L'Abstention, comme nous l'avons dit, est le grand gagnant de la dernière élection . En soi, cela ne veut rien dire dans une perspective d'accumulation de forces pour notre bloc.

Personne, et surtout pas la gauche révolutionnaire ou anarchiste, peut prétendre que l'abstention est un signe de soutien politique. En effet, lors du premier tour, les appels incitant à l'abstention des organisations populaires et révolutionnaires étaient rares, en grande partie due à une certaine confusion et au découragement produit par le lancement de la candidature de Claude . Il était difficile de se remettre de cet impact parce que dans un pays comme le Chili, il est entendu que on est impliquéE dans la politique seulement quand on vote ou propose des candidats, sinon, on est supposé rester en dehors de la situation ... Une vue étroite de la politique d'une part et la faible capacité pratique et organisationnelle de notre part de lancer un boycott actif de ces élections ont fait le reste . Cette décision de participer aux élections, devient encore plus difficile à comprendre (à partir d'une logique libertaire ou de la rationalité) étant donné, comme nous l'avons dit, le fait que les idées libertaires ont un écho de plus en plus important dans de plus en plus de larges secteurs de la population et que la délégitimation de la coalition au pouvoir et les institutions publiques a atteint un point historique.

Au lieu de contribuer à aider avec des outils visant à forger une alternative politique en dehors de l'arène politique habilement conçu par le bloc au pouvoir (dans le but de rendre confus et de paralyser le terrain réel sur lequel se mène la lutte de classe), cela a contribué à légitimer les institutions dans le petit mais significatif cercle d'influence que (le mouvement libertaire) avait, et ainsi de renforcer la dissociation entre le «politique» [10] et le «social», même si le contraire était initialement prévu [11] . Même le nom de la plate-forme électorale lui-même, " Tout le monde à La Moneda ", a exprimé dans une certaine mesure ce fétichisme du «pouvoir politique», cette « statolâtrie " que Poulantzas décrit comme endémique dans les classes moyennes, qui voient l'État comme arbitre, neutre, respectueux de la loi, le résultat d' un contrat social qui va au-delà de la lutte des classes, la source de tout pouvoir [12], alors que dans les faits la compétition pour le pouvoir, pour l'hégémonie, est aux mains de la bourgeoisie dans tous les aspects de la vie, dans des espaces beaucoup plus quotidiens. Sur ce point, la critique anarchiste continue à être puissante et pertinente pour critiquer la logique de l'Etat " démocratique représentatif ", qui se reflète dans le jeu électoral à travers la création : " d'un espace artificiel, ad hoc et fictif, dans lequel la sphère politique est supposée être pris en charge, dans lequel l'administration du pouvoir a lieu (...) c'est là que le cœur de la critique des anarchistes sur cette forme de l'exercice du politique devrait être : car à notre avis, le pouvoir doit être exercé par les personnes concernées, dans les espaces du quotidien, dans tous les domaines de notre existence (...) c'est pourquoi le pouvoir populaire doit lui faire face de la même manière, en prenant le contrôle de nos propres vies entièrement . (...) la non-participation aux élections bourgeoises ne peut pas être considérée comme une des bases politiques de militantisme anarchiste révolutionnaire, mais il doit plutôt découler naturellement de notre stratégie de construction au sein de la classe ouvrière » [13] .

C'est pourquoi nous soutenons que, dans la perspective de la recomposition d'un bloc révolutionnaire ainsi celle stratégique de la construction du pouvoir populaire par en bas, la tactique la plus efficace, mais qui n'est en aucun cas une tâche facile, à l'heure actuelle et à la lumière de ce qui arrive avec le nouveau gouvernement de coalition de Bachelet, était un boycott électoral . Qu'aurait signifiée une politique d'abstention active dans la situation actuelle ? dénoncer le chant des sirènes de la « nouvelle majorité » [ * ] qui nous pousse à participer comme des «citoyens» responsables, et d'autre part, l' illusionnisme de ces secteurs de la gauche radicale (et libertaire) qui essaient de nous convaincre que, bien qu'il n'appellent pas à voter au second tour, le chemin de la participation électorale dans les institutions existantes reste valables pour la période ; appeler à l'organisation à tous les niveaux : écoles, lycées, universités, lieux de travail, dans les quartiers et les communautés, autour de revendications locales de la population et des travailleuses et travailleurs, en proposant à la place des rythmes de la politique bourgeoise notre propre alternative pour la construction par le bas ; appeler à accélérer les processus de convergence politique et sociale vers un point de référence fédérateur, tout en respectant la vitalité et la spécificité des organisations de base, aider à unifier et à amplifier la voix et l'opinion politique de celles et ceux d'entre nous qui optent pour la construction du pouvoir populaire dans ses diverses expressions, coordonner horizontalement les différentes initiatives populaires, à la base.

Une tâche ardue, mais qui doit être assumée sans solutions de facilité, avec comme perspective le fait que la tâche de recomposer le mouvement populaire et révolutionnaire est une tâche lente, prolongée, pour laquelle il n'existe pas de raccourcis possibles, ce qui nécessite de poser des fondations solides pour développer des niveaux de confrontation et d'organisation qui peuvent éroder l'hégémonie néolibérale actuelle. Prévisions politiques pour la période post-électorale RL a fait valoir que " Tout le monde à La Moneda " ne serait pas un espace purement électoral, mais un pôle de construction (c'est à dire d'en haut) pour la lutte de celles et ceux d'en ba. Le fait est qu'après les élections, le paysage politique de la gauche révolutionnaire, relativement à ce qu'elle était supposée réaliser sur les plans de l'unité et de l'organisation, n'a pas sensiblement varié par rapport à la période précédant les élections - les mêmes secteurs travaillent encore dans les mêmes espaces comme précédemment. En effet, le secteur libertaire et son cercle d' influence ainsi que la gauche radicale à laquelle la candidature de Claude a essayé de faire appel, est désormais plus fragmenté, en proie à de nouveaux soupçons et une nouvelle la méfiance.

Dans la même plate-forme électorale, les querelles et les disputes intestines ont épuisé les objectifs stratégiques de l'espace, un fait sans aucun doute exacerbé par le goût amer de la défaite . RL lui-même reconnaît sans équivoque que la très mauvaise performance électorale de la plate-forme est un échec: « Le vote de 2,8 % est bien en deçà des attentes, même les plus pessimistes " [14]. La défaite, cependant, n'est pas seulement électorale, comme RL semble le considérer- elle est stratégique, profondément politique, l'expression de l'incapacité à créer un projet qui aie été adapté aux conditions actuelles au Chili, en dehors et en opposition avec les rituels de l'auto- légitimation de la démocratie représentative et des institutions de l'Etat (Etat bourgeois, par ailleurs) . Bien que nous ne pouvons pas surestimer la taille de la population critique sur la base de l'ampleur des récentes mobilisations sociales, nous ne devrions pas confondre la nécessité de construire une alternative politique à l'intervention dans les institutions (néo-libérales) de l'Etat : la logique de la recomposition du mouvement populaire a eu tendance à chercher des alternatives dans l'action directe, dans l'organisation horizontale, à la base. C'est cela, plus que tout, qui est la contribution réelle que les libertaires peuvent apporter à la lutte du peuple aujourd'hui.

Paradoxalement, des voix apparaissent dans l'espace " libertaire ", appelant à la participation électorale dans le institutions usées, discréditées, ce qui est sans aucun doute un recul. La période politique qui commence au Chili augure de grandes complexités pour les classes dirigeantes et le mouvement populaire . Le bloc de pouvoir doit réorganiser un système politique de plus en plus usé et il fonctionnera - et les peuple le sait - avec la carotte et le bâton . Il va essayer de coopter le mouvement populaire et les travailleuses et travailleurs afin de légitimer les ajustements qui seront nécessaires à cette réorganisation, comptant désormais explicitement sur ​​le consentement de la direction politique obséquieuse du Parti communiste . Nous savons aussi que celles et ceux qui ne se soumettent pas aux règles de la «république» seront soumis à toute la force que l'Etat répressif réserve à ceux qui refusent de se contenter de l'existant et s'accomoder de la reproduction de l'exploitation, de la discrimination, de l'inégalité, de l'injustice, de la corruption et de la destruction des bases socio-environnementales de la vie collective .

Les franges de la gauche indépendante, qu'elles soient communautaires, marxistes, libertaires ou socialistes, ne peuvent plus continuer à être égocentriques : elles doivent augmenter leurs liens avec le mouvement ouvrier et populaire, multiplier leurs efforts pour accélérer le processus de convergence politique et sociale et créer les conditions politiques pour reprendre l'initiative et ouvrir le chemin à travers les fissures qui affectent la domination politique imposée par le capital à partir de la contre-révolution néo- libérale en 1973 . Ce ne sont pas des tâches faciles . L'unité sur laquelle les libertaires ont tellement insisté aujourd'hui devient non seulement nécessaire, stratégique, mais urgente . Le débat n'a jamais porté sur l'unité - il s'agit de ce que l'on entend par unité, comment elle se développe, comment elle est construite. C'est là où le communisme anarchiste chilien a apporté une grande contribution lorsque le Congreso de Unificación Anarco - Comunista (Congrès d'unificaton anarchiste communiste - CUAC), en 2002, a soulevé un slogan qui est maintenant plus que jamais d'actualité : l'unité par en bas et dans la lutte. Par cela, on entend " construction programmatique à partir des expériences organisationnelles et expériences découlant de véritables luttes existantes, ", qui contribue à «renforcer les organisations populaires, les vrais sujets de la lutte révolutionnaire (...) mettant l'accent sur le rôle politique de première main du même peuple organisé dans la tâche de maturation de sa position et l'amélioration de ses capacités de combat » [15], comme Paul Abufom le souligne avec éloquence .

Ces débats concernent l'ensemble du peuple, en particulier sa frange organisée et en lutte. Comment projeter les revendications du mouvement populaire vers une alternative qui fournit une rupture nette avec le système actuel ? C'est une tâche urgente qui ne peut être réalisée qu'à travers un débat approfondi et public, collectif, démocratique et informé, dans lequel les différences sont respectées et discutées en recherchant un terrain commun d'accord et en apprenant à connaître et respecter les différences, à forger un consensus et non à l'imposer. De nombreuses questions doivent encore être résolues à ce stade pour les révolutionnaires : comment aborder la lutte pour des réformes au-delà du réformisme ; comment articuler ces luttes dans un projet socialiste complet et libérateur, ou comment construire des processus d'unité sans renoncer à l'indépendance de classe, comment avancer dans la construction du pouvoir populaire, mais éviter la cooptation, comment enrichir ces luttes avec plus de débat politique et pas cacher nos identités politiques comme si nous en avions honte, comment forger des mouvements de masse sans avoir de crainte si nos positions ne sont pas toujours majoritaires .

Tout cela, bien sûr, va au-delà du sujet de cet article . Dans ce débat collectif, théorique et pratique dans lequel toute la gauche révolutionnaire doit s'engager, cependant, nous croyons que les communistes anarchistes ont un rôle clé à jouer et une contribution très particulière, unique, à faire .

José Antonio Gutiérrez D. Rafael Agacino 23 Décembre 2013

Traduction par les Relations Internationales de la Coordination des Groupes Anarchistes

Notes:
(1)http://www.elciudadano.cl/2013/07/01/72475/declaracion-...aria/
(2)http://anarkismo.net/article/26441 http://anarkismo.net/article/26283 http://anarkismo.net/article/26394 http://www.elciudadano.cl/2013/11/04/97 ... ocl-chile/
(3)http://www.perspectivadiagonal.org/una-izquierda-libert...aria/ et http://www.perspectivadiagonal.org/los- ... -m...ario/
(4) Bien entendu, ce n'était pas la seule chose qui distinguait les " bakouninistes " des "marxistes", et la différence tactique ne devrait pas non plus être considérée indépendamment des autres facteurs de dissension. Le débat qui a conduit à l'effondrement de la Première Association Internationale des Travailleurs était un peu plus complexe que «pour ou contre les élections ". Il y avait aussi des questions de méthode, l'autonomie des sections pour élaborer des tactiques, les questions qui en découlaient, et donc ce n'est pas tout le secteur qui allait plus tard former le secteur «anti- autoritaire» (par opposition à celui mené par Marx) qui évoluera vers l'anarchisme .
(5) . Laissons de côté la discussion des idées du municipalisme libertaire développées par l'écologiste social et anarchiste américain Murray Bookchin dans les années 80, qui ont été particulièrement influent dans le mouvement de libération kurde, dès lors que son développement répond à des éléments totalement différents de ceux mis en avant par RL . Dans un article très nuancée et pesé, libre de tout dogmatisme, Ulises Castillo aborde la question du municipalisme libertaire : "Je crois qu'il est inutile de rejeter dans l'avenir ce qui pourrait maintenant être considéré comme une fiction, c'est-à- des institutions intermédiaires, comme les municipalités, qui pourraient permettre de disperser le pouvoir de l'État, et pourraient en même temps renforcer les communautés politiques organisées, dans un processus de transition vers un nouveau mode de vie et l'organisation socialiste de la société. Une telle possibilité ne doit pas être rejetée d'emblée. Mais c'est précisément l' autisme institutionnel actuel, en plus de la nature de l'État au Chili, qui nie cette possibilité qui pourrait conduire à renforcer cette institutions même en donnant une légitimité à la fiction représentative. " http://www.perspectivadiagonal.org/los- ... la...ados/
(6) http://www.anarkismo.net/newswire.php?story_id=8565
(7) http://www.sicnoticias.cl/movimiento-so ... 0/...neda/ .
(8) . http://www.perspectivadiagonal.org/una- ... rt...aria/ L' article dans lequel la thèse de la rupture démocratique a été développée avec la plus grande clarté conceptuelle est celui Felipe Ramírez http://www . perspectivadiagonal.org / una - apuesta - revolucionaria -de -la- izquierda - libertaria /
(9) . http://www.perspectivadiagonal.org/una- ... rt...aria/ (souligné dans l'original)
(10) . Assimilée à «l'état» .
(11) . http://www.elciudadano.cl/2013/07/01/72 ... n-...aria/
(12) . Nicos Poulantzas, " Fascisme y dictadura ", Ed . Siglo XXI, 2005, pp.282 -284 .
(13) . http://www.anarkismo.net/newswire.php?story_id=8565
(14) .http://www.sicnoticias.cl/movimiento-so ... 0/...neda/
(15) . http://www.perspectivadiagonal.org/los- ... -m...ario/ * Nueva Mayoría, la coalition qui soutient Bachelet et composé du Parti socialiste (PS), du Parti démocrate-chrétien (PDC), du Parti pour la démocratie (PPD), du Parti radical social-démocrate (APES), du Parti communiste du Chili (PCCh), de la Gauche citoyenne (IC) et du Mouvement social large (MAS) .
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Re: Chili

Messagede vroum le Jeu 9 Jan 2014 00:13

Cette histoire à l'air de faire du fouin au sein d'anarkismo, on peut noter que c'est la CGA qui a traduit ce long texte et qui l'a ensuite diffusé
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Re: Chili

Messagede vroum le Ven 12 Sep 2014 17:24

Chili 1973

11 septembre 2014 par florealanar http://florealanar.wordpress.com/2014/0 ... li-1973-2/

Le 11 septembre 1973 avait lieu, au Chili, un coup d’Etat militaire emmené par le général Pinochet, mettant fin à la présidence du socialiste Salvador Allende. Voici comment l’événement fut traité dans le numéro d’octobre 1973 du « Monde libertaire », sous la plume de Maurice Joyeux.

___________________________

AU CHILI, LES MILITAIRES TUENT SOUS L’ŒIL BIENVEILLANT DE LA DÉMOCRATIE-CHRÉTIENNE

Maurice Joyeux


Ainsi vont les hasards ! C’est au moment où la télévision nous montrait les soudards de l’état-major français manigancer le plus abominable des complots contre Dreyfus, un officier qui avait le tort d’être juif, que nous apprenions la nouvelle du soulèvement militaire au Chili !

Victime de choix parmi quelques milliers d’autres, Allende a été « suicidé ». Salvador Allende était un de ces intellectuels socialistes, gorgés d’humanisme, comme nous en avons tant connu et dont chez nous Léon Blum fut un exemple édifiant. Allende avait rêvé de construire le socialisme dans la légalité, à l’ombre d’une armée de métier fidèle à la constitution libérale du pays. L’innocent ! On se sent pour lui une espèce de tendresse pitoyable qui est de la même veine que celle qui nous étreint lorsque l’on voit dans un film un animal doux et craintif traqué par des charognards.

Mais la colère et la pitié n’ont qu’un temps. Des hommes sont morts ou vont mourir, avec lesquels, par quelques parcelles intellectuelles, nous nous sentions liés. Ce qui importe avant tout, c’est de comprendre cette tragédie, en tirer les leçons qui s’imposent et les proclamer sans se laisser amollir par le climat fétide que la démocratie capitaliste répand autour d’elle comme le putois sécrète sa fiente pour protéger son terrain de chasse.

L’effondrement de cette tentative pour élaborer un socialisme dans le cadre de la légalité bourgeoise nous conduit à examiner deux institutions de notre temps : la démocratie parlementaire et l’armée.

Le parlementarisme est une institution construite à l’usage d’une bourgeoisie libérale prospère. Il permet dans le cadre d’une société de classes, dans laquelle le profit est divinisé, de gommer les inégalités criardes et spectaculaires qui sont des ferments de révolte susceptibles de remettre en cause le régime. Le parlementarisme est construit pour un type d’hommes qui ne veulent rien sacrifier de leurs privilèges mais qui espèrent faire vivre les classes dirigeantes et les classes exploitées dans un minimum de décence. Vouloir se servir, pour les libérer les hommes des classes qui les oppriment, d’un système de ce genre est aberrant ! Dans un régime dirigé par des parlementaires socialistes et libéraux, la démocratie joue dans le cadre qui assure la pérennité du système de classes. Les libéraux sont « bons ». Dieu, les grands principes républicains et leur sensiblerie les conduisent jusqu’à l’extrême possibilité que ce régime de classes offre pour améliorer le sort des déshérités, mais après ? Après, si vous mordez le trait, alors armés de leur bonne conscience, de leur confort intellectuel, ils deviennent féroces. Et cette canaille de Frei, le démocrate-chrétien qui, au Chili, jouait la carte démocratique a déjà donné son aval au gouvernement de coupe-jarrets qui vient de se constituer.

Marchais disait que le libéralisme ne tolérait la liberté et la démocratie que lorsque celles-ci ne remettaient pas en cause la situation privilégiée de la bourgeoisie capitaliste. Il avait raison. Mais lorsqu’il proclamait qu’en France la situation serait différente, il avait tort.

Qu’on se rappelle ! Aucune des transformations révolutionnaires du système économique ne fut le fruit de débats parlementaires. Depuis les Gracques jusqu’à nos jours, lorsque la réforme menaça de remettre en cause les privilèges de classe, la bourgeoisie libérale s’efface pour faire place au sabre. Pas en France, prétendent MM. Mitterrand et Marchais. Ouais ! Et Bonaparte, Cavaignac, Galliffet, Boulanger, Pétain, de Gaulle, et j’en passe !

Mais écoutez donc Peyrefitte à la télévision, mais lisez donc Aron dans Le Figaro ! Ils vous le disent, ou plutôt ils vous le crient sans pudeur excessive. Ils vous préviennent. Allende ? Un brave homme, un homme de bien, un démocrate. Une larme démocratique pointe à la paupière de ces deux salopards. Mais ce n’était pas possible, on ne peut pas, sous le vain prétexte d’une majorité relative et circonstancielle, bouleverser l’économie en place ! L’alternance ? Mais l’alternance est à sens unique pour ces personnages de la comédie capitaliste classique. Bien sûr, il s’agit de politiciens pourris par le milieu et prêts à toutes les pirouettes pour défendre leur auge. Mais soyons sérieux. On ne défendra pas le monde du travail à grands coups de principes moraux. Ceux qui, avant Allende, ont essayé de sortir du système par la voie démocratique sont morts sous les balles des militaires ou ont pourri dans les prisons d’Etat. Ceux qui croient de leur devoir de continuer dans cette voie sans issue finiront comme leurs anciens sous le fer, avec comme oraison funèbre les larmes de crocodile des libéraux et les applaudissements d’une galerie qui verra, à l’occasion de l’événement, ses actions remonter en Bourse, comme remontent celles des cuivres du Chili aujourd’hui.

En France, prétend Marchais, la situation est différente. Ne rigolons pas. La situation est identique. Et la démocratie parlementaire ne vaut pas mieux ici qu’autre part. La souplesse et la vénalité des parlementaires de gauche nous ont parfois permis d’échapper à l’aventure militaire car, lorsque les problèmes des structures économiques se posent, une partie des élus de cette gauche abandonnent leurs principes et rejoignent les parlementaires de droite pour assurer la pérennité d’une économie capitaliste de classes. Le couple Mitterrand-Marchais est dûment prévenu. « Voilà ce qui vous attend si vous persistez à appliquer le programme commun », déclare La Nation. Et le journal de la réaction militante a raison ! Usant de tous les tripatouillages électoraux possibles, le système parlementaire essaiera de faire le barrage. S’il échoue, les forces capitalistes déclencheront, à l’aide la Bourse, une panique économique qui leur permettra de mettre la démocratie en vacance. Ce sera les pleins pouvoirs, le blocage des salaires, la suppression des libertés. La bourgeoisie libérale compte sur la « compréhension » de l’aile libérale de la gauche pour éviter le pire et imposer « légalement » le tour de vis. Sinon, elle fera appel à un militaire. Rappelez-vous ! Pétain, de Gaulle, un autre et le tour sera joué. Il ne pouvait pas en être autrement au Chili, en France, partout ailleurs, parce que les structures démocratiques et leurs parlements ne sont pas faits pour transformer la société capitaliste, mais pour la modérer afin qu’elle survive.

L’instrument de la répression, c’est l’armée. Ça a toujours été l’armée, ce sera toujours l’armée. Elle a été édifiée pour cela. Considérer qu’elle puisse être le gardien vigilant d’une Constitution qui remet en question les conditions économiques du système, donc des classes qui en bénéficient (classes auxquelles l’armée appartient), est ridicule.

On peut penser tout au plus que l’armée acceptera des modifications de structures dans la mesure où le nouveau lui conservera son caractère pléthorique. Par sa nature même, l’armée secrète la violence, le despotisme, la volonté de puissance. Mais relisez donc votre histoire ! Chaque fois que le peuple a voulu toucher aux privilèges, c’est l’armée, sur l’injonction des possédants, qui l’a pris à la gorge. Lorsque la force du peuple a semblé invincible, alors l’armée a attendu patiemment son heure et toutes les restaurations se sont faites à l’ombre de ses baïonnettes. Il n’existe pas d’armée légaliste et démocratique, il existe une armée avec tout ce que cette fonction suppose de vices. La tragédie chilienne doit ouvrir les yeux sur la véritable nature de l’armée. Lorsque les temps ne s’y prêtent pas, l’armée se contente de rapiner sur les herbages à moutons du Larzac. Lorsque le temps du brigandage est arrivé, elle se rue sur la nation avec la bestialité du chacal. L’armée ? Mais toutes les armées sans aucune exception. Et nos marxistes rationalistes qui nous disent que l’homme est issu du milieu ont bonne mine de proclamer que de ce pourrissoir, véritable école du crime, il puisse sortir une armée du peuple au service du socialisme.

La doctrine de l’armée, plan, plan, rataplan. C’est une société de clans avec des bourgeois qui tiennent salon, dans lesquels les officiers de la garnison cherchent le repos du guerrier. Ce sont les curés qui leur versent de la bonne conscience à l’instant où l’odeur du sang risque de leur monter à la tête. Ce sont des financiers qui ont des filles dont les dots arrondissent les fins de mois. L’armée, c’est les claques, les compagnies de discipline, les « taisez-vous je vous fous dedans ! », l’armée de métier c’est un ramassis de brigands qui de tout temps a constitué une association de malfaiteurs. L’armée, c’est la Commune de Paris, c’est Fourmies, c’est aujourd’hui le Chili saigné aux quatre veines par des canailles depuis longtemps à l’affût de leur mauvais coup.

L’imagerie populaire a essayé de nous brosser le portrait d’une armée républicaine avec de jeunes chefs au service de la République. Hoche, juste avant de mourir, était à la tête d’un complot, préface au coup d’Etat de Bonaparte. Moreau, Pichegru, Augereau… le papier ne suffirait pas à signaler ces chefs de guerre « républicains » qui ont eu la vocation de chefs de bande. Et si parfois quelques éléments supportables se fourvoient dans ce merdier, le milieu ne tarde pas à les façonner à l’image de l’Histoire.

Nos anciens, que les révolutionnaires de parlement méprisent, avaient raison. L’armée, comme la justice et l’Eglise, forment un tout. Le régime démocratique est une variante des structures mises en place pour asservir les populations. Le Chili, après d’autres pays, vient d’en faire la triste expérience. Les défilés, les heures de grève, les proclamations, ne changeront rien à la situation du peuple chilien. Les pantalonnades démocratiques ont amolli le mouvement révolutionnaire. Les signatures, les manifs, les palinodies électorales servent d’exutoire aux petits-bourgeois braillards. Il faut rompre avec le cinéma démocratique, revenir au combat révolutionnaire traditionnel. Non ! la bourgeoisie n’acceptera pas le jeu électoral. Non ! on ne mangera pas l’artichaut feuille par feuille. Et, à moins qu’elle ait l’assurance que le profit reste en place, la bourgeoisie n’acceptera pas la politique des cinquante et un pour cent, ni ici ni ailleurs. Elle imposera le combat à l’heure qu’elle a choisie avec toutes les forces réactionnaires camouflées sous l’étiquette démocratique (…).

Nous ne sommes pas à l’abri d’une restauration « chilienne ». Qu’on y réfléchisse ! Les hommes organisés à partir du cirque électoral et des défilés folkloriques ne tiendront pas plus longtemps qu’ils n’ont tenu en 1958. Les grands principes sont sans efficacité contre les chars et l’aviation, qu’on se le dise ! Il faut en finir avec la politique de l’autruche qui cache son visage derrière le caillou démocratique et qui laisse ses fesses exposées à toutes les insultes (…).

C’est pour ne pas l’avoir compris que depuis cent ans les forces populaires, coincées dans la ratière démocratique par la classe dirigeante, ne peut plus que sauver l’honneur, c’est-à-dire tendre son cou au couteau du chourineur.
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