Tension sociale en Algérie

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Nico37 le Dim 17 Avr 2011 13:01

Alors qu’ils affichaient l’appel du MAK à la Marche Des militants du MAK sauvagement agressés à Iâzouguen

Des militants du MAK, dont le porte-parole de la toute nouvelle Coordination Nationale pour le Soutien de l’Anavad (CNS-Anavad), ont été sauvagement agressés ce soir 11.04.2011, vers 20h, par des inconnus à la place de la gare d’Azazga , 40 Km à l’est de Tizi Ouzou.

12/04/2011 - 00:06 mis a jour le 12/04/2011 - 09:30 par La Rédaction

Alors qu’ils étaient entrain d’afficher tranquillement l’appel du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie pour la marche du 16 avril à Azzazga et la Grande marche du 20 avril à Tizi-Ouzou, des militants du MAK ont été surpris par une Renault Clio rouge qui s’approchait d’eux à toute allure. Quatre personnes armées de couteaux, de bombes lacrymogènes et de matraques sortirent de la voiture. Dans un élan d’hystérie ces barbouzes ont commencé à frapper violemment à même la tête les jeunes militants du MAK.

A cette agression, les militants du MAK ont riposté avec courage et bravoure du mieux qu’ils pouvaient. Les rares témoins, vu l’heure tardive, ont été tous indignés d’assister impuissants à ce massacre subit par des jeunes qui ne faisaient qu’afficher un appel à des marches pacifiques.

Des citoyens d’Azazga contactés par téléphone ont dit toute leur indignation et leur colère contre ces voyous qui portent atteinte à l’honneur de la ville. Ils réaffirmant leur solidarité avec le MAK et le Gouvernement Provisoire Kabyle et se disent prêts à afficher eux-mêmes pour le 20 avril.

Il faut signaler que cette agression était bien planifiée car un autre groupe de barbouzes surveillait de loin ce massacre et se tenait prêt à intervenir si jamais le rapport basculait en faveur des jeunes autonomistes.

Le MAK, par la voix de son président par intérim, Mohand Larbi Tayeb, qu’on a contacté, dit que le régime algérien est l’instigateur de cette énième agression. Il le tient responsable de tous les dérapages qui peuvent en résulter. Il exige aussi que toute la lumière soit faite sur cette lâche agression et dans les plus brefs délais. Il rappelle à tous ceux qui tentent de parer le chemin vers la liberté au peuple Kabyle qu’il est vain de recourir à ces honteuses méthodes, avant de rajouter que le MAK fait le serment de ne plus tolérer que le sang des Kabyles soit versé dans l’impunité.
Nico37
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Dim 17 Avr 2011 20:19

avant de rajouter que le MAK fait le serment de ne plus tolérer que le sang des Kabyles soit versé dans l’impunité.

cette tuerie est à déplorer comme tout les autres, ce qui me chagrine c'est cette plus haut qui vient de ton article, et les autres Algériens qui ne sont pas kabyle et qui se font tuer ???
Le MAk fait le serment de quoi ?? je ne supporte pas le racisme de certains membres de ce parti .
QUAND TU ME POSAIS LA QUESTION SUR MEHENNI DANS LE POSTE DES MEMBRES , TU TE FOUTEZ BIEN DE MA GUEULE ??

hé oui, je suis kabyle (née en kabylie jusqu'à l'age de 11 environ) je suis contre les guignols du MAK et du GPK mais ça c'est tout un débat qui ne se résume pas à quelques lignes

autre chose c'est quoi ta source ?? merci
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede abel chemoul le Dim 17 Avr 2011 21:42

c'est qui Mehenni à la fin !?
Tu as 3 secondes, tu m'entends?! 3 secondes pour jeter ce putain de drapeau noir à la con, ou je te fais gicler les yeux des orbites, et je t'empaffe le crâne!
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abel chemoul
 
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Lun 18 Avr 2011 13:10

abel chemoul a écrit:c'est qui Mehenni à la fin !?


Ferhat mehenni, chanteur en premier exercice, vit en France est le président autoproclamé du gouvernement provisoir kabyle issu du MAK , cet individu est un imposteur raciste et islamophobe, qui cherche à diviser les kabyles eux memes, car au bled, il ne fait guère recette, quand ils parlent des algériens non kabyles, il parle des arabo-musulmans, alors que la plupart des kabyles sont musulmans . EnFrance, le Mak fait recette, normal ils ne vivent pas en Algérie. Il a meme poussé l'extreme a faire des cartes d'identités kabyles, mais nous ne sommes pas dupes, nous qui militons pour une algérie démocratique libre et unie.
Autre chose vous vous souvenez des assisses sur l'islamisation organisé par l'extreme droite et le bloc identitaire, et bien Areski Bakir, representant de la sois disante diaspora kabyle a remis à cetains organisateurs le livre de Mehenni : Le siecle identitaire.

Alors autonomie ou islamophobie ??? c'est la grand question que ce pose bcp d'algériens kabyles ou pas concernant le mak et ses pseudos dirigeants

l'Algérie connait des grèves, des émeutes, des immolations elle est sous le joug d'un pouvoir assassin et franchement ce n'est pas ce baltringue de Mehenni et ses sbires qui vont redresser le pays, au contraire ils divisent, ya qu'a voir en France les propos qu'ils tiennent.

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quant Ferhat Mehenni s'entretient avec Riposte Laique :


Ferhat Mehenni, Président du Gouvernement Provisoire Kabyle (Anavad)
Publié le 15 novembre 2010 par Christine Tasin

Riposte Laïque :
monsieur le Président, pourriez-vous, d’abord, rappeler à nos lecteurs ce qu’est la Kabylie et qui sont les Kabyles ? Pourquoi peut-on dire qu’il s’agit d’un peuple berbère ?

Ferhat Mehenni : La Kabylie, à quelques encablures d’Alger, avec ses 200 km de côte sur la rive Sud de la Méditerranée, est une terre nord-africaine d’environ 35 000 km2. Après sa défaite face à l’armée coloniale française, en 1857 lors de la bataille d’Icherriden, elle fut intégrée à l’Algérie dont elle fait partie aujourd’hui. C’est un pays de montagnes où prend naissance l’Atlas au Nord. Niée dans son identité, elle n’est même pas admise au statut d’entité régionale administrative de l’Algérie qui, depuis 1962, œuvre à sa destruction.

Les Kabyles sont un peuple de 10 millions de personnes dont 40% vivent en dehors de la Kabylie ; 20% à Alger et 20% en France. Leur langue, le kabyle, n’est toujours pas reconnue par le pouvoir algérien. Elle fait partie de la famille des langues berbères que l’opinion prend encore à tort pour une seule et même langue. Or il ya une pluralité de langues amazighes (berbères) comme il y a une pluralité de langues latines, slaves ou germaniques.


Le pays kabyle vu du ciel (photo World Wind/Nasa)

Carte de la Kabylie : En réalité, la Kabylie est une région que l’on ne peut déterminer par des frontières car elle dépend de l’Algérie. Dans cette carte de la Kabylie, nous avons seulement délimité les régions Kabylophones.

Riposte Laïque : quels sont les rapports entre les Kabyles et le gouvernement algérien ?

Ferhat Mehenni :
Les relations entre la Kabylie et le pouvoir algérien ont toujours été conflictuelles. A peine l’indépendance algérienne acquise, particulièrement grâce à un effort de guerre surhumain consenti par la Kabylie, que les Kabyles déclarent la guerre au nouveau pouvoir installé à Alger. Depuis, Ils n’ont jamais accepté le fait qu’ils soient spoliés de la liberté si chèrement arrachée au colonialisme. Depuis qu’ils ont été défaits militairement en 1964, ils sont réprimés politiquement, sabotés économiquement, surimposés fiscalement et ces 10 dernières années, livrés à l’insécurité qui se déchaîne à l’ombre d’une occupation militaire sans précédent.

Le conflit entre les deux parties marque une ligne de fracture entre la liberté et la dictature. C’est celui qui structure l’histoire du pays depuis 1962.
Certes, actualité internationale oblige, les médias occidentaux font souvent état des actes terroristes islamistes et de leurs horreurs. Il faut faire deux remarques à ce sujet : Malgré sa violence, la guerre entre le pouvoir algérien et les islamistes n’oppose pas deux projets de société mais des prétendants au leadership politique de l’islamisme. Ces derniers temps, les deux camps sont unis et conjuguent leurs efforts pour transformer la Kabylie en terrain de conquête pour leur objectif commun : Convertir les Kabyles en islamistes, par l’école la terreur et la mosquée.

Riposte Laïque : quelles sont les religions majoritairement pratiquées par les kabyles ? Les Kabyles musulmans pratiquent-ils le même islam que la plupart des musulmans du monde ou bien s’agit-il d’une variante avec intégration d’éléments traditionnels et populaires ?

Ferhat Mehenni :
Les Kabyles prêtent serment en jurant « au nom de toutes les croyances ! » et sanctionnent tout blasphème contre une religion. La Kabylie a dû connaitre une pluralité de religions dont le judaïsme et le christianisme avant l’islam. C’est une terre de paix entre elles. Toutefois, il ne reste du judaïsme que des noms de villages, de lieux ou de famille. L’islam n’avait pu s’imposer qu’au prix du renoncement à nombre de ses principes coraniques. L’islam en Kabylie est domestiqué, laïcisé. Cette situation n’existe nulle part ailleurs. L’homme de religion, l’imam est limité à l’office de la prière collective, les mariages et les enterrements. Il est exclu en tant que tel de la gestion des affaires publiques.


Village kabyle

Depuis la fin des années 70, le christianisme y est de retour dans une version évangélisée. Durant les 10 dernières années, Il y aurait, selon des sources crédibles, plus de 5000 nouvelles conversions annuelles au message du Christ.

Riposte Laïque : vous avez combattu en 1963 contre le gouvernement algérien, vous avez été le premier Président du Mouvement pour la liberté de la Kabylie et vous avez formé en juin 2010 un « Gouvernement provisoire kabyle ». Pouvez-vous nous expliquer ce que vous reprochez aux différents gouvernements de l’Algérie, pourquoi vous luttez et ce que vous espérez ?

Ferhat Mehenni : Les différents gouvernements qu’a connus l’Algérie depuis 1962 ont tous la même attitude vis-à-vis de la question kabyle : sa négation et sa répression. Tant qu’il ne s’agissait que de matraque, de prison ou d’humiliation, nous avions tant bien que mal supporté les affres de l’arbitraire. Depuis qu’en 2001, le régime a tiré sur nos enfants, il est de notre droit et de notre devoir de vouloir notre propre gouvernement kabyle. Nous ne l’avons mis sur pied qu’après avoir épuisé toutes les voies légales pour nous faire entendre.

Aujourd’hui, aucun retour en arrière n’est possible pour la Kabylie. Puisse son cas faire école autour d’elle en Algérie et que toutes les régions du pays demandent leur autonomie comme nous, bâtissent leur propre Exécutif en faisant un pied de nez au pouvoir établi.

Riposte Laïque : différents films reviennent sur la guerre d’Algérie et les évènements qui l’ont précédée, comme Hors-la-loi et Indigènes, que pensez-vous de cette réécriture de l’histoire ?

Ferhat Mehenni : La production cinématographique traitant de la guerre d’Algérie est une spécialité algérienne. « La bataille d’Alger », « L’opium et le bâton », « la nuit a peur du soleil », « Hassan Terro »… La France, malgré les titres que vous citez, reste encore trop frileuse sur le sujet. Le fait que ce soit un Français d’origine algérienne qui s’y est employé prive toujours la France de son propre regard sur cet épisode de son histoire.

Quant à « Indigènes », malgré quelques mots en kabyle échangés dans une séquence de ce film entre deux acteurs, Fellag et de Lounes Tazairt, il n’a pas échappé aux stéréotypes et aux notions identitaires fourre-tout. Les Kabyles sont toujours occultés, assimilés à ce qu’ils ne sont pas. Si vous prenez « le silence du fleuve » de Mehdi Lalloui, sur le massacre des Kabyles sur ordre de Maurice Papon le 17 octobre 1961 à Paris, à aucun moment, une référence à leur identité kabyle n’est évoquée. C’est pour nous une deuxième mort, un deuxième carnage, celui de la mémoire des victimes. On dirait que leur sacrifice n’est évoqué que pour mieux légitimer la répression contre la Kabylie par le régime assassin issu de l’indépendance et qui tire, sans état d’âme, sur les petits enfants kabyles.

Riposte Laïque : en 2004, votre fils a été assassiné à Paris, on n’a jamais identifié ni les commanditaires ni les assassins. Avez-vous quelques idées sur les responsables et leurs motifs ? Espérait-on vous faire peur ? A-t-on voulu faire pression sur vous ?

Ferhat Mehenni : J
’ai été convoqué par le juge d’instruction en juillet dernier pour m’informer de l’échec de l’enquête à faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat. Au lendemain de ce crime, un hebdomadaire algérien dont le directeur était un haut gradé de la Sécurité Militaire avait écrit : « Et maintenant qu’on lui a tué son fils, Ferhat Mehenni va-t-il enfin renoncer à son combat pour l’autonomie de la Kabylie ? » Le mobile fut ainsi étalé au grand jour. Pour les donneurs d’ordre de cette exécution, on agit avant tout pour punir, davantage pour châtier que pour faire peur. Ils savaient déjà que je n’étais pas homme à me laisser intimider, renoncer ou reculer devant le chantage ou la pression.

Pour moi, il est évident que c’est le pouvoir algérien dans sa globalité qui est derrière l’assassinat de mon fils. J’avais reçu des menaces auparavant. Mais pour les enquêteurs français, il n’y aurait eu aucune réponse aux requêtes formulées par le juge d’instruction sur les pistes politiques dont je lui ai fait état. L’affaire Ameziane Mehenni ressemble par beaucoup d’aspects à l’affaire Mecili, cet avocat Kabyle, opposant au régime algérien, assassiné le 7 avril 1987 à Paris. Il était le bras droit de cet autre géant de la Kabylie, Hocine Ait Ahmed.

Riposte Laïque : vous étiez chanteur en Algérie, poursuivez-vous votre carrière en France ? Quel rapport voyez-vous entre votre engagement politique et votre carrière de chanteur ?

Ferhat Mehenni : Ma chanson a toujours été un acte politique. Au temps du parti unique elle a permis de briser le mur du silence imposé par la dictature. Pour cela, j’ai été arrêté plus d’une dizaine de fois entre 1976 et 1985. J’ai été interdit de quitter le territoire algérien pendant plus de 5 ans en même temps que mon répertoire était retiré de la discographie de la radio d’Alger.

En fait, bien ficelée, une chanson vaut tous les discours politiques. Aujourd’hui, à près de 60 ans, ma carrière de chanteur est derrière moi. Je me dévoue entièrement à la présidence de l’Anavad, le Gouvernement Provisoire Kabyle, et au Mouvement pour l’Autonome de la Kabylie. Bref, à la cause kabyle.

En parallèle, je suis écrivain et essayiste. J’ai publié en 2004, « Algérie : La question kabyle » aux éditions Michalon et je publie chez le même éditeur dès le 17 novembre 2010, un nouveau livre intitulé : « Le siècle identitaire », dans lequel je remonte aux origines des malheurs des pays d’Afrique et d’Asie anciennement colonisés. Cela me permet d’annoncer, pour les chancelleries qui gagneraient à anticiper l’évolution du monde, les formidables bouleversements géopolitiques et institutionnels qui vont affecter les prochaines décennies.

Riposte Laïque : vous êtes proche des idées que nous défendons à Riposte Laïque et à Résistance républicaine, pouvez-vous nous expliquer pourquoi, à vos yeux, la défense de la laïcité est une chose essentielle dans votre programme politique ?

Ferhat Mehenni : La religion, dans notre culture ancestrale kabyle, est une affaire personnelle. « La tombe ne se partage pas » dit-on en Kabylie et chacun, en ce qui concerne les préceptes religieux, n’a de compte à rendre qu’à Dieu en personne. C’est l’une des formes de notre laïcité. Si nous sommes solidaires du combat laïque français, c’est parce non seulement, il est le nôtre depuis toujours, mais aussi parce que nous avons connu les dérives de l’intolérance religieuse en Algérie.

Nous avons vécu, jour après jour, la montée de l’intégrisme musulman. Nous voyons se déployer le même processus en France où l’on commence à arrêter la circulation pour des prières du vendredi dans la rue. Les accoutrements, la barbe ou le voile sont plus que des signes de prosélytisme, destinés à provoquer, à choquer. Ce sont des signes de ralliement entre partisans d’une doctrine cherchant à conforter leur présence dans leur nouvel environnement en les banalisant. Le premier stade est de les institutionnaliser, d’en faire des normes sociales et comportementales avant de leur donner les moyens de contrainte à même de les imposer à toute la société.

Si nous aidons par nos modestes moyens le combat laïque et républicain en France, c’est aussi pour protéger la Kabylie et le peuple kabyle des mêmes menaces auxquelles ils font face seuls de l’autre côté de la Méditerranée. Les Français d’origine kabyles et les Kabyles vivant en France regardent effarés, le travail de sape de l’islamisme pour déliter la France de ses valeurs forgées par les idées des Lumières.

La France consciente de ce danger a tout intérêt à soutenir la cause kabyle et son Gouvernement provisoire. Notre combat n’est pas mineur, il est universel. Il serait malheureux de se méprendre sur nos objectifs et leur portée. Ils sont au cœur du devenir collectif français. Pour nous, la France et la Kabylie ont de ce point de vue un même combat à mener : défendre les valeurs universelles auxquelles des pouvoirs voyous, à l’image de celui qui sévit contre les Kabyles, s’attaquent en rangs serrés, depuis l’offensive de « Durban II ».

Propos recueillis par Christine Tasin

Excusez pour le lien mais ya pas d'autres moyens

http://ripostelaique.com/Ferhat-Mehenni-President-du.html

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Un cheval de Troie nommé MAK

Par Ahmed Kaci, La Tribune, Mercredi 6 novembre 2002

Depuis le 10 octobre dernier, les arrestations dans les rangs du mouvement de protestation de Kabylie se sont poursuivies avec une régularité méthodique à tel point qu’on se demande si à travers celles-ci, le pouvoir, ou du moins une partie du pouvoir, ne chercherait pas de configurer la protesta selon des objectifs déterminés, inavoués certes, mais qui finiront par se préciser avec le temps. Une recomposition autoritaire qui profite au Mouvement de l’autonomie de la Kabylie (MAK). Embusqués dès le début à l’intérieur du mouvement, les éléments du MAK et leur chef n’ont eu de cesse de crier haut et fort qu’ils cueilleront l’autonomie comme un fruit mûr, aidés en cela par la stratégie des tenants du pouvoir en Kabylie.
L’étêtement des «arouch» par une vague d’arrestations ciblées, le harcèlement moral mené contre les délégués et le redoublement de la répression en général profitent directement au MAK de Ferhat Mehenni. La diabolisation du FFS et la réduction violente de son audience en Kabylie, ainsi que le travail de sape intelligemment mené contre la plate-forme politique d’El Kseur élaborée par le mouvement populaire et l’affaiblissement de ce dernier en l’entraînant dans des tactiques désastreuses et violentes comme lors des élections du 10 octobre dernier ont pour but stratégique de faire des autonomistes les futurs interlocuteurs de la Kabylie. Outre sa déconnexion du reste du pays, la régionalisation telle que les autonomistes l’y poussent arrange bien des calculs et pas seulement en Algérie. Si Louisa Hanoune devait avoir un jour raison dans son jugement sur la crise de Kabylie, c’est sur ce terrain précisément, ayant dès le départ perçu le danger séparatiste qui se profilait à l’horizon des «arouch» et s’installait à leur ombre.

Les déclarations pour le moins farfelues et contradictoires de Ferhat Mehenni, le leader de l’idée de l’autonomie, de l’avis de nombreux analystes ne sont pas de nature à rassurer. Ce dernier, dans une naïveté inébranlable, exige des tenants du pouvoir, dans un délai qui ne dépasserait pas une année, pas moins que l’organisation d’un référendum libre et démocratique pour l’autonomie de la Kabylie. Seule solution définitive à même de «protéger le peuple kabyle des exactions du pouvoir central», explique Mehenni. Cependant, le chef des autonomistes ne nous dit pas par quelle alchimie un pouvoir qu’il accuse de frauder les élections à tour de bras aurait intérêt à organiser un référendum pour l’autonomie de la Kabylie et qui, par surcroît, ferait de cette province un modèle de démocratie ? De deux choses l’une : ou bien d’ici à une année, de son propre gré et par une lubie qu’on ignore encore, le pouvoir central serait devenu démocratique -chose improbable- et donc l’idée d’autonomie perdra de sa vigueur ou alors Ferhat Mehenni est un rêveur impénitent. Auquel cas, le «peuple kabyle», pour reprendre son expression, est non seulement en droit de se montrer plus que circonspect vis-à-vis d’un tel projet, mais également de se demander si, en réalité, l’autonomie visée n’est qu’un prétexte pour d’autres desseins.N’y a-t-il pas lieu plutôt de croire à une volonté de mystification des masses kabyles par une idéologie populiste qui s’apparente aux programmes politiques des mouvements d’extrême droite ? Interrogé sur la filiation idéologique de son mouvement lors du forum du journal El Youm, Ferhat Mehenni a eu cette phrase très éloquente en confusion: «Au MAK, nous ne sommes ni de gauche ni de droite.» «Bien au contraire», sommes-nous tentés de compléter sa pensée, c’est-à-dire une organisation qui, dans un superbe mouvement de manche, tente de faire table rase de toutes les différences de classes, à travers une belle trouvaille, plus à la mode si on peut dire, celle de «peuple kabyle».
On est en droit de se demander si ce concept des plus abstraits, transformé par la référence au «sang des martyrs», en «sujet historique» ne conforte pas la volonté, d’abord, de domestication d’une contestation qui dérange le processus d’accumulation du capital engagé à une grande cadence depuis une décennie et, ensuite et surtout, du besoin pour les classes dominantes locales et externes de poursuivre cette accumulation sous la protection bienveillante d’un messianisme inédit. Autrement dit, par le biais d’un cheval de Troie idéal en la personne de Mehenni et de son mouvement. C’est dire que même les idées les plus généreuses risquent de paraître de ruineux projets.

A. K.
Algeria watch

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Il fausse le débat sur la régionalisation : La provocation de Ferhat Mehenni
El Watan, 3 juin 2010

Ferhat Mehenni passe à l’acte. Le président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) vient d’annoncer à partir de Paris où il s’est réfugié depuis plusieurs mois, la formation « du gouvernement provisoire kabyle (GPK ») Annoncé depuis le 20 avril dernier, ce gouvernement est composé de 10 membres. Mais aucune personnalité connue ne figure dans cette équipe conduite par Ferhat Mehenni lui-même.
Dans son discours inaugural, le président du MAK explique les raisons qui l’ont amené à proclamer le gouvernement provisoire de la Kabylie. « Niés dans notre existence, bafoués dans notre dignité, discriminés sur tous les plans, nous nous sommes vus interdits de notre identité, de notre langue et de notre culture kabyles, spoliés de nos richesses naturelles, nous sommes à ce jour administrés tels des colonisés, voire des étrangers en Algérie », dénonce-t-il.


Et d’ajouter : « Aujourd’hui, si nous en sommes à mettre sur pied notre gouvernement provisoire, c’est pour ne plus subir ce que nous endurons d’injustice, de mépris, de domination, de frustrations et de discriminations depuis 1962 », explique-t-il.
Mais quelle est la valeur d’un tel gouvernement ? Pourquoi l’installation d’un gouvernement provisoire ? Ferhat Mehenni risque de signer ainsi la fin de son projet lancé en 2001. La proclamation du gouvernement kabyle, le 20 avril dernier, a été même critiquée par des membres fondateurs du MAK.

Dans une tribune publiée dans le quotidien El Watan lundi dernier, Ahmed Aït Bachir, membre fondateur du MAK, et deux militants autonomistes ont dénoncé « la démarche précipitée de Ferhat Mehenni ». « Si la situation de la Kabylie est tragique sur les plans économique, social et sécuritaire, elle est toutefois loin d’une situation d’urgence qui pourrait justifier la mise en place d’un pouvoir de fait accompli », soulignent-ils. Ces derniers contestent aussi la légitimité de l’initiative prise par le chef de file du mouvement. « Tout militant, toute association ou organisation politique kabyle a le droit de parler de la Kabylie, de penser Kabylie, de s’engager ou de proposer des projets politiques. Mais cela n’autorise aucun individu, aussi courageux et éminent soit-il, ni groupe, aussi engagé et sincère soit-il, à s’autoproclamer représentant de la Kabylie, de parler en son nom et d’engager son avenir, s’ils n’ont pas été légitimement mandatés », précisent les auteurs de ladite déclaration.
Chez les partis politiques qui ont un large ancrage dans la région de Kabylie, le projet de l’autonomie n’est pas le bienvenu.

Le FFS et le RCD ont leurs propres projets sur la gestion du pays qui s’inscrivent aux antipodes de la vision du MAK. Les deux formations politiques prônent respectivement « le fédéralisme » et « la régionalisation ». Des projets qu’ils souhaitent appliquer à toute l’Algérie et non seulement à la région de Kabylie. Chez les citoyens de Kabylie, le projet ne fait pas aussi l’unanimité. Malgré l’adhésion d’un certain nombres d’étudiants et d’universitaires, le MAK est loin de gagner l’estime des populations de la région. Ce projet suscite même l’inquiétude des citoyens qui souffrent déjà d’abandon de la part de l’Etat. « Avec l’autonomie, la Kabylie marginalisée et stigmatisée davantage », commentent les jeunes de la région.


Par Madjid Makedhi
Algeria watch
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Jeu 5 Mai 2011 14:29

Marche du 2 mai

Les étudiants choqués par la brutalité policière

El Watan, 4 mai 2011

La Coordination nationale des étudiants a dénoncé l’attitude du président de la République quant à la crise qui secoue l’université algérienne lors d’un point de presse tenu hier à Alger.
«Nous dénonçons l’attitude du président de la République qui n’a dit aucun mot sur la crise de l’université algérienne dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion du 16 avril, Journée nationale du savoir», déclarent les membres de la commission mandatée par la CNAE.


Les membres de la CNAE déclarent qu’une soixantaine de blessés dont 10 dans un état grave ont été enregistrés lors de la marche d’avant-hier. La CNAE qualifie le déploiement des agents des forces de l’ordre de «dispositif monstrueux». Ce qui a obligé les étudiants, qui ont réussi à arriver à Alger, d’improviser une marche de la fac centrale.
«Des bus transportant des étudiants ont été empêchés d’arriver à Alger. Ceux qui ont réussi à entrer à Alger ont été bloqués dans les bus à la gare routière du Caroubier», explique les membres de la CNAE.
Et d’ajouter :
«Le peu d’étudiants qui ont réussi à arriver à la Grande-Poste dont le nombre est estimé entre 200 et 300 personnes, a été vite cerné. Une centaine d’étudiants ont été refoulés de Tafourah. La police les a forcés à changer d’itinéraire.»
«La fouille systématique et la chasse à l’étudiant dans le centre d’Alger et sa périphérie sont les deux pratiques adoptées par la police»,
a déploré l’un des membres de la commission mandatée par la CNAE.

Cet étudiant a condamné la répression exercée dans les cités universitaires d’Alger, notamment à l’ITFC. «La police est venue la veille de la marche pour nous empêcher de passer la nuit à l’ITFC», a-t-il regretté.
Malgré la répression féroce, les membres de la CNAE considèrent tout de même leur action comme une réussite dans la mesure où les marches et les rassemblements sont interdits à Alger. Ils affirment également que «la protestation va continuer tant que la tutelle fait la sourde oreille. Mais sa forme va peut-être changer».
Au sujet des slogans jugés «politiques», les membres de la CNAE estiment que «quand on tabasse un étudiant en lui causant des blessures graves, ce dernier ne peut que qualifier le pouvoir d’assassin». Toutefois, ces étudiants insistent sur le fait que dans leur plateforme de revendications, ne figure aucune revendication politique.
Quant à la manipulation des partis politiques pour le mouvement estudiantin, soulevée par certains médias nationaux, ces étudiants affirment que leur mouvement «n’est pas apolitique. Car il n’y a pas de problèmes qui ne sont pas politiques», précisant que «la CNAE n’est proche d’aucun parti politique. Son travail est purement syndical. Mais, il se trouve que parmi ses membres, il y a des militants du RCD, du FFS et du MSP…»
Djedjiga Rahmani



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Quand la police excelle dans la répression
El Watan, 4 mai 2011

Le chargé de la communication de la DGSN, Djilali Boudalia, se dit «satisfait de la manière avec laquelle ont été gérées les actions de contestation estudiantine».

La dernière marche des étudiants, à Alger, confirme que le ministère de l’Intérieur et la DGSN ont donné des instructions bien claires aux brigades antiémeute : à part l’utilisation des armes à feu et bombes lacrymogènes, tous les moyens sont bons pour empêcher les étudiants de battre le pavé.
La veille même de l’action de protestation à laquelle avait appelé la Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE), toutes les rues, ruelles et placettes de la capitale avoisinant le palais du gouvernement, la Présidence et la Grande-Poste – d’où devait s’ébranler la marche – étaient quadrillées par un gigantesque dispositif sécuritaire. Pour tester l’efficacité de leur dispositif de vigilance, les policiers ont arrêté deux étudiants en possession de quelques tracts de la CNAE, durant la journée du 1er mai.
Selon plusieurs témoignages de délégués des étudiants autonomes, plusieurs bus transportant les étudiants de plusieurs wilayas ont été empêchés d’atteindre Alger. «Des milliers de policiers ont assuré le bouclage complet de la capitale. Aucun coin n’a été épargné. C’était le cas de la place des Martyrs, la rue Larbi Ben M’hidi, la place de la Grande-Poste, la rue Didouche et le boulevard Mohammed V. Même les gares routières de Tafourah et de Caroubier n’ont pas été épargnées pat l’excès de zèle des policiers. Imaginez ! Même les bus universitaires ont été interdits de passer par Alger-Centre», a expliqué un étudiant de Bouzaréah.


Dès le début de la matinée d’avant-hier, les forces de l’ordre avaient la mainmise sur tout ce qui était aux alentours du point de départ de la marche, tel qu’annoncé par les organisateurs.
«Les policiers ont procédé à la fouille de centaines de jeunes, qui n’étaient pas forcément des étudiants, et vérifié leurs identités. Ils obligeaient les citoyens à circuler et à ne pas s’arrêter, quelle que soit la raison», précise un autre étudiant.
Et d’ajouter :
«Ils voulaient tout simplement nous isoler et nous tabasser à huis clos.»

Dès leurs premières tentatives de marcher, les étudiants ont été confrontés à une stratégie de dispersion appliquée par les forces de l’ordre. «Plus d’un millier d’étudiants ont pu quand même se rassembler devant la fac centrale, mais carrément encerclés par la police. Près de 5000 autres camarades ont été divisés en petits groupes et maîtrisés par les policiers qui les ont empêchés de rejoindre le rassemblement»,
a constaté un membre de la CNAE, agacé,
avant de lâcher :
«La police a réprimé violemment notre action tout en essayant de soigner son image devant l’opinion publique nationale et internationale.»
«Les éléments antiémeute ont exercé une pression terrible sur nous. Ils ont mis en place un cordon de sécurité ; ils ont tabassé plusieurs de nos camarades. Les policiers tapaient sur leurs boucliers pour créer une diversion et assommer les manifestants à coup de pied et de matraque dans des parties sensibles du corps», a-t-il encore lancé.


Par ailleurs, un délégué de la CNAE de l’université de Béjaïa a dénoncé des «agressions verbales perpétrées par plusieurs policiers contre les étudiantes et les étudiants pour les intimider et les humilier». Cet avis est partagé par un autre, du comité autonome d’Alger, qui affirme : «La police a voulu faire peur aux étudiants pour les dissuader de continuer le combat estudiantin légitime. Des policiers prenaient les noms des étudiants et les filmaient tandis que d’autres policiers en civil provoquaient les meneurs des étudiants.»
Pour répondre à toutes ces accusations, le chargé de la communication de la DGSN, Djilali Boudalia, se dit «satisfait de la manière avec laquelle ont été gérées les actions de contestation estudiantine jusque-là».
«Depuis le début du mois de janvier, les instructions du général Hamel sont claires : maîtriser les foules pacifiquement sans utiliser même pas les moyens conventionnels pour sauvegarder l’ordre public»,
a-t-il indiqué.
«Les unités républicaines de sécurité sont formées pour contenir les manifestants sans les violenter. Nous avons évité au maximum la confrontation avec les étudiants. C’est une manière étudiée : laisser les étudiants exprimer leurs revendications puis les disperser»,
a martelé M. Boudalia.
Concernant les éventuels dérapages des forces de l’ordre dénoncés par les étudiants, notre interlocuteur a donné ces éclaircissements :
«Les blessures enregistrées des deux côtés ont été causées par les bousculades inévitables pour disperser la foule. Les violences verbales de certains policiers restent des cas isolés, punis par la DGSN. Pour ce qui est des vérifications d’identité, c’était pour empêcher les intrus de sévir malhonnêtement en profitant de la marche des étudiants, que nous respectons.»
«Je ne détiens aucune information affirmant ou infirmant le blocage de bus d’étudiants venus d’autres wilayas», a-t-il conclu.

Samir Ghezlaoui


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Soutien du MJIC, de l’ACDA et du comité des chômeurs
El Watan, 4 mai 2011

Trois collectifs du Mouvement associatif national ont dénoncé, hier, la répression de la deuxième marche des étudiants à Alger.


Le Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (MJIC) a, en effet, dénoncé dans un communiqué «la répression aveugle qui s’est abattue sur les étudiants lundi devant la fac centrale d’Alger… Les étudiants ont été surpris par des violences inouïes d’un autre âge qui confirment que le système en place ne veut pas abandonner ses pratiques répressives et laisser le peuple algérien respirer la liberté».
Les rédacteurs de la déclaration ont réitéré leur soutien à la lutte estudiantine :
«Le MJIC assure les étudiants et la CNAE de son soutien indéfectible et appelle les étudiants à maintenir intacte leur mobilisation.»
De son côté, le collectif Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), établi en France, a rendu publique une déclaration de soutien aux étudiants intitulée : «Trop, c’est trop !» et résumée par : «Encore une fois, le pouvoir algérien n’a su qu’opposer le bâton !»

L’ACDA a condamné «fermement la répression par les autorités algériennes de toutes les manifestations pacifiques des citoyennes et citoyens qui expriment légitimement des revendications qu’un pouvoir autiste refuse d’entendre». «Nous dénonçons l’attitude des autorités de notre pays qui refusent d’entendre les étudiants, les chômeurs, les harraga, les femmes, les salariés précaires…», écrit l’ACDA.
Pour sa part, le Comité national pour la défense des droits des chômeurs, dont des membres ont participé à la marche, a dénoncé ce qu’il qualifie de «répression sauvage dont ont été victimes les étudiants». «Etant présents sur les lieux, nous avons constaté de visu la brutalité policière à l’encontre des étudiants», ont noté les membres de ce comité dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. «Malgré la répression, nous restons solidaires des luttes des étudiants et des luttes de tous les défavorisés», ont-ils conclu.
Samir Ghezlaoui

ALGERIA WATCH
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Mer 11 Mai 2011 14:46

MARCHES, GRÈVES, SIT-IN ET ÉMEUTES
Le front social s’embrase!

11 Mai 2011

Les feux de la colère se propagent dans toutes les régions du pays.

Grèves, sit-in, marches, émeutes, sont le lot quotidien du citoyen, à travers toutes les régions du pays. Aujourd’hui encore, médecins résidents, internes et externes, chirurgiens dentistes et étudiants en pharmacie observent un sit-in, au centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha, à Alger. «Le principe de ce rassemblement est, jusqu’à preuve du contraire, en vigueur», a déclaré le Dr Benhabib, membre du Collectif des médecins-résidents algériens(Camra). Mieux, les étudiants en pharmacie ont décidé d’ouvrir un autre front de la contestation.

«La Coordination nationale des étudiants en pharmacie (Cnep) organisera une marche nationale des étudiants en pharmacie le mercredi (aujourd’hui) 11 mai 2010», lit-on dans un communiqué de la Cnep, parvenu, hier, à notre rédaction.

Pour leur part, les praticiens généralistes seront conviés, cette après-midi, à «une réunion de conciliation», a annoncé le Dr Lyes Mérabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp).

Beaucoup de questions taraudent les observateurs quant aux visées réelles de cette initiative du ministre Djamel Ould Abbès. Manoeuvre tactique ou volonté manifeste de relancer le dialogue avec les syndicats autonomes des praticiens, l’invitation du ministre intervient après une rupture qui a duré près de deux mois.

La dernière rencontre du ministre avec le Snpsp remonte au...16 mars dernier. Pis, le Snpsp est en phase d’ester le ministère en justice. Cette décision fait suite à la rencontre, récente, du ministre avec le Syndicat national des médecins généralistes et praticiens de la santé publique (Snmg/sp). Le Snpsp conteste le choix du Snmgps comme seul interlocuteur. «Ce syndicat n’est pas habilité à parler en notre nom», a signalé, hier, le Dr Mérabet, sur les colonnes de L’Expression.
Pour leur part, les praticiens spécialistes ont décidé de renouer avec la grève illimitée à partir de lundi prochain. Mieux, l’intersyndicale autonome des praticiens envisage de tenir un sit-in et une marche nationale dans les jours à venir.

Le secteur de l’éducation vit, également, au rythme d’une contestation grandissante.
Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte) est monté au créneau. Pour «dénoncer l’annulation de l’instruction n°06 du 06 mars 2011 relative à la promotion exceptionnelle, sous l’intitulé de l’année financière 2010, de tous les candidats, travailleurs, ayant eu plus de 10 de moyenne», tel que mentionné dans un communiqué remis, hier, à notre rédaction. Le Snte a enfoncé le clou en affirmant que «le ministère de l’Education nationale et la direction générale de la Fonction publique portent la responsabilité de la rupture du dialogue avec le partenaire social».

Le vent de la colère continue de souffler sur plusieurs secteurs.

Plus de 1200 communes sont paralysées par la grève illimitée du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap).

Les vents de la révolte continuent à souffler sur la rue algérienne.

A Annaba, de violents affrontements ont opposé, ces derniers jours, des centaines de femmes et hommes aux forces de l’ordre. Cette impasse risque de provoquer un incendie dont nul ne peut soupçonner les conséquences.

Encore une fois, les victimes du terrorisme sont revenues à la charge pour réclamer un statut.

Une autre frange de la société qui a fait face aux «loups qui habitent la nuit» crie sont désarroi : les gardes communaux radiés dans la wilaya de Boumerdès, tel que rapporté dans la presse. Ils ont tenu un sit-in au chef-lieu de cette wilaya pour réclamer la réintégration de 200 d’entre eux dans les rangs de la garde communale. Tous les leviers de la société sont en ébullition. Ainsi, le gouvernement est tenu d’apporter des solutions à même de répondre aux attentes du peuple. Le cas échéant, la situation risque de dégénérer à tout moment. Il suffit d’une étincelle...

Mohamed Sadek LOUCIF
l'expressiondz

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BÉJAÏA
Les postes partiellement paralysées

11 Mai 2011 -


La désignation de la commission paritaire de discipline à l’insu du partenaire social, est à l’origine de la grogne des postiers.

A l’appel du syndicat d’entreprise d’Algérie Poste, le personnel d’Algérie Poste de Sidi Aïch, d’El Kseur, d’Amizour, d’Akbou et de Seddouk ont observé hier matin un débrayage d’une demi-journée, de 8 heures à 12 heures, pour protester contre la désignation de la nouvelle commission paritaire de discipline.

En effet, après l’expiration du délai accordé par le conseil de wilaya de ce syndicat exigeant la dissolution de ladite commission et l’annulation pur et simple de toute décision prise par cette dernière, le personnel de quelques bureaux de poste de la wilaya de Béjaïa a mis sa menace à exécution. «La désignation faite par le premier responsable d’Algérie Poste de Béjaïa est tout simplement illégale. Le conseil de wilaya est seul habilité et qualifié pour parler et négocier au nom des travailleurs, et par conséquent, il est le seul organe à désigner les membres de cette commission»,
nous déclare le secrétaire général du syndicat M.Amer Younsi, avant d’ajouter: «Décidément, la direction d’Algérie poste n’a pas su tirer les leçons du passé en récidivant, une fois de plus, après les dépassements de l’année dernière à l’insu du partenaire social Le directeur d’Algérie Poste veut se tailler un syndicat docile et de maison, ce qui est loin d’être notre statut et notre engagement».

En outre, notre interlocuteur nous informe que ce débrayage d’une demi-journée n’est qu’une première action avant de passer la semaine prochaine à des actions plus radicales si d’ici là, nos doléances ne sont pas satisfaites. Il est à noter que cette action n’a pas été suivie dans plusieurs autres bureaux de poste, notamment au chef-lieu de wilaya, ce qui a réduit son impact sur le public.
Par ailleurs, toutes nos tentatives d’entrer en contact avec la directeur d’Algérie Poste, M.Merouani, ont été vaines.

Boualem CHOUALI
l'expressiondz

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GRÈVE DES TRAVAILLEURS DE LA COMMUNE DE TIZI OUZOU
Les positions se durcissent

11 Mai 2011 -


«Ma fille est malade. Elle n’a pas pu aller à l’école ce matin. Elle n’avait pas mangé la
veille et le matin elle n’a pas trouvé de lait. Je n’avais pas d’argent pour en acheter!»


Le témoignage vient d’un travailleur en grève de la commune de Tizi Ouzou. Ils étaient hier au nombre de 271 à venir assister aux travaux de la session de l’APW. Ils ont quitté l’hémicycle mais ont promis de revenir aujourd’hui afin d’en découdre, selon les déclarations de leurs représentants.
Lors d’une conférence de presse tenue au siège de la mairie, ces travailleurs considéraient que les responsables locaux n’avaient pas la volonté de régler leurs problèmes. Bien au contraire, ils estimaient être trahis.
Plus explicites, les grévistes s’indignaient contre ce qu’ils considéraient comme du chantage. En effet, en guise de régularisation promise à leurs postes d’emploi, ces derniers ont été invités à signer des fiches de l’Anem pour des CDD (Contrat à durée déterminée). Au chapitre des salaires, les travailleurs affirmaient que le paiement de ces derniers a été conditionné par la signature de ces contrats comme exigé par le contrôleur fiancier. Ce que considèrent donc les grévistes comme du chantage. Au sujet de leur organisation, lors de la même conférence de presse, les travailleurs de la mairie ont annoncé une réunion, aujourd’hui mercredi, pour l’élection de leur syndicat considérant que l’ancienne structure a été au service de l’administration au lieu d’être aux côtés des travailleurs.

Par ailleurs, les mêmes interlocuteurs ont mis au défi le maire de venir assister aux réunions et d’avancer des arguments quant à ses agissements. Ces derniers affirmaient que malgré la décision de la justice, leur grève allait se poursuivre jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Plus que jamais décidés, les travailleurs titulaires qui se sont joints à la grève promettent un durcissement dans les prochains jours.
En fait, la situation devient de plus en plus intenable pour toutes les parties.
Malgré les appels du premier responsable de la wilaya à une reprise du travail, la ville donne encore l’image d’une décharge à ciel ouvert. Malgré la décision de la justice de réquisitionner les travailleurs, ceux-ci maintiennent encore leur mouvement.

D’autre part, les travailleurs non payés depuis six mois souffrent le martyre. Le témoignage sus-cité en est révélateur.
Enfin, les travailleurs qui ont décidé de se rendre à la session de l’APW comme signe d’un ras-le-bol espèrent trouver une oreille attentive à leur désarroi. Y a-t-il volonté réelle de dialogue?

Kamel BOUDJADI

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Grève des agents communaux: Un taux de suivi de 70%
El Watan, 10 mai 2011

La grève, à laquelle a appelé le Snapap, a été largement suivie dans les communes, selon les organisateurs.

Selon Ali Yahia, président du Conseil national des communes affilié au Snapap, le taux de suivi est de près de 70%, ce qu’il a qualifié d’«important» en raison des «pressions exercées sur les travailleurs». «Cette grève a été observée dans au moins 1000 communes. A Béjaïa, toutes les communes ont été paralysées, la grève a été suivie à presque 100%.

A Tizi Ouzou, seules 5 communes n’ont pas répondu à notre appel.
A Sétif, nous avons un taux de suivi de près de 80%», indique Ali Yahia, qui condamne les «actes d’intimidation» de certains responsables à l’encontre des grévistes et des syndicalistes.
Pour étayer ses propos, il cite le cas du secrétaire général du syndicat de la commune de Dély Ibrahim, suspendu hier de ses fonctions en raison de son appel à la grève.
«Ce syndicaliste a reçu des menaces de la part du secrétaire général de l’APC», a dénoncé le Snapap dans un communiqué rendu public hier.


Aussi, ce syndicat a fait état de «nombreuses intimidations et menaces» à l’endroit des grévistes.
«La section syndicale de la wilaya de Boumerdès a reçu des menaces de la part du chef de daïra. Les travailleurs de la commune de Rouiba ont également subi des pressions de la part du P/APC.
A Chéraga, les responsables ont fait appel à des employés du secteur privé pour remplacer les grévistes, ce qui est contraire à l’article 57 de la Constitution qui consacre le droit de grève»,
souligne le Snapap dans le même communiqué.
Ali Yahia, président du Conseil national des communes, réitère la détermination des travailleurs à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu’à la satisfaction de leurs revendications, essentiellement salariales.
Il affirme le maintien des rassemblements hebdomadaires (tous les jeudis) au niveau de toutes les wilayas.

R. S.
Algéria Watch
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede spleenlancien le Jeu 12 Mai 2011 08:44

Pardon pour ce petit HS, ce topic étant consacré à la tension sociale en Algérie.
Néanmoins, il ne m'a paru inutile de poster cet article qui concerne un anniversaire oublié : celui des "enfumades" opérés par Cavaignac un beau jour de mai 1845.

Chems Eddine CHITOUR, repris par LGS a écrit:« Une nation qui ne colonise pas est irrévocablement vouée au socialisme, à la guerre du riche au pauvre. La conquête d’un pays de race inférieure, par une race supérieure, qui s’y établit pour le gouverner, n’a rien de choquant... La nature a fait une race d’ouvriers ; c’est la race chinoise, d’une dextérité de main merveilleuse, sans presque aucun sentiment de l’honneur... ; une race de travailleurs de la terre, c’est le nègre..., une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. »
Ernest Renan 1871

Ce mois de mai est pour nous, rituellement, à la fois un moment de recueillement et des lieux de mémoire. En effet, traditionnellement depuis l’indépendance de l’Algérie et surtout depuis une vingtaine d’années, les massacres de masse du 8 mai 1945 sont rappelés et des cérémonies toujours les mêmes avec les mêmes personnes- les jeunes ne sont pas concernés-, le même rituel et la même unique télévision indigente qui nous ressasse ad nauseam le même remake sans imagination, ce qui peut être pensé comme une corvée vite oubliée le 9 mai.

Je propose cette année de parler de mai d’il y a 166 ans de cela, en 1845. Par un curieux destin, les Algériens connurent comme un siècle plus tard, un massacre qui est le summum de l’horreur car l’agonie fut atroce. Imaginons un millier de personnes hommes, femmes, enfants, vieillards avec leurs troupeaux gazés par les fumées et le feu de bois qui bouche la sortie les condamnant à une mort atroce. Pour l’histoire et comme l’écrit Hanafi Si Larbi à propos des débuts de l’invasion coloniale : « A partir de 1832, une nouvelle ère de la colonisation commence. C’est la guerre d’extermination par enfumades et emmurements, l’épopée des razzias par la destruction de l’économie vitale, la punition collective et la torture systématique. En avril 1832, la tribu des Ouffia près d’El Harrach fut massacrée jusqu’à son extermination suite à un vol dont a été victime une ambassade, sans preuve ni enquête. Le butin de cette démonstration de la cruauté coloniale que le duc de Rovigo a laissé commettre, fut vendu au marché de Bab Azzoun où l’on voyait « des bracelets encore attachés au poignet coupé et des boucles d’oreilles sanglantes », comme en témoigne Hamdane Ben Athmane Khodja dans « L’Aperçu historique et statistique de la Régence d’Alger en 1833 ». (1)

« En 1845, un siècle avant les massacres du 8 mai 1945 et son lot de 45.000 victimes, le général de Cavaignac avait inauguré une année avant, l’ancêtre de la « chambre à gaz » que le colonel Pellisier utilisera pour mater l’insurrection des Ouled-Riah dans le Dahra. (...) Les insurgés avaient pourtant « offert de se rendre et de payer rançon contre la vie sauve », ce que le colonel refusa. (...) L’imagination déchaînée et bestiale des premières décennies de la conquête sera « très riche ». On payera des spahis à 10 francs la paire d’oreilles d’un indigène, preuve qu’ils avaient bien combattu. « Un plein baril d’oreilles récoltées paire à paire, sur des prisonniers, amis ou ennemis » a été rapporté d’une expédition dans le Sud par le général Yusuf. Les Algériens ne peuvent pas oublier la conclusion du rapport de Tocqueville en 1847 : « Nous avons rendu la société musulmane plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle ne l’était avant de nous connaître » Alphonse Daudet (1840-1897) résume en quelques phrases la nature du colonialisme : « En somme pour gouverner l’Algérie n’a pas besoin d’une forte tête ni même de tête du tout. Il suffit d’un képi, d’un beau képi galonné, reluisant au bout d’une trique. » (1) (2)

François Maspero dans un ouvrage magistral « L’honneur de Saint-Arnaud » fait un portrait sans concession de ce boucher. Les extraits des lettres de Saint- Arnaud révèlent le prix du sang qu’il a fallu faire payer pour coloniser l’Algérie. Paris, 11 juillet 1845 : à la Chambre des Pairs, entre un débat sur l’aménagement des ports corses et un autre sur la loi relative aux chemins de fer, le prince de la Moskowa, fils du maréchal Ney, demande la parole pour une brève interpellation : « Messieurs, un journal qui se publie en Algérie, l’Akhbar, contient le récit d’un fait inouï dans notre histoire militaire. Un colonel français se serait rendu coupable d’un acte de cruauté inexplicable, inqualifiable, à l’égard de malheureux arabes prisonniers. Je viens demander au gouvernement français de s’expliquer sur ce fait. » Et il donne lecture de l’article : « Il vient d’arriver dans le Dahra un de ces événements qui contristent profondément ceux qui en ont été témoins, même lorsqu’ils en ont compris l’affreuse nécessité... Le colonel Pélissier s’occupait à poursuivre les Ouled-Riah, tribu qui n’a jamais été soumise, parce que les pays qu’ils habitent renferment d’immenses cavernes... » (3)

« Suit le récit de l’enfumade des Ouled-Riah. Hommes, femmes, enfants et troupeaux se sont, à l’arrivée de la colonne française, réfugiés dans leurs grottes. On en a fait le siège et, au bout d’une journée, « à bout de patience » face au « fanatisme sauvage de ces malheureux » qui exigeaient, pour sortir, que l’armée française s’éloigne, Pélissier a fait mettre le feu à des fascines disposées aux accès. Le matin, tout est consommé. Cinq cents victimes, dit le rapport officiel. Aux environs de mille, témoignera un officier espagnol présent. L’incident est clos. Provisoirement. Ça fait quand même du bruit dans le pays. Et aussi dans l’armée d’Afrique : Soult doit faire machine arrière : « En Europe, un pareil fait serait affreux, détestable. En Afrique, c’est la guerre elle-même » (...) « Rien ne pourrait donner idée, relate de son côté l’officier espagnol qui l’accompagnait, de l’horrible spectacle que présentait la caverne. Tous les cadavres étaient nus, dans des positions qui indiquaient les convulsions qu’ils avaient dû éprouver avant d’expirer... le sang leur sortait par la bouche. » (3)

Les débuts des guerres dites non conventionnelles

« A tout seigneur tout honneur, commençons par notre ami Saint-Arnaud. Le 27 juin 1845, il écrit à son frère Adolphe : « Le colonel Pélissier et moi, nous étions chargés de soumettre le Dahra, et le Dahra est soumis. Pélissier est plus ancien que moi et colonel d’état-major, j’ai agi avec lui avec déférence. Je lui ai laissé la belle part... Il a dû agir avec rigueur. J’aurais été à sa place, j’aurais fait de même. » [...] Faire de même ? Il n’aura pas longtemps à attendre. Le 15 août, il envoie à Adolphe le récit de sa propre « enfumade » des Sbéahs, en lui demandant de le garder pour lui. Le voici, tel qu’il a été publié par la famille : « (...) Le même jour, je poussais une reconnaissance sur les grottes ou plutôt cavernes, deux cents mètres de développement, cinq entrées. (....) Alors je fais hermétiquement boucher toutes les issues et je fais un vaste cimetière. La terre couvrira à jamais les cadavres de ces fanatiques. Personne n’est descendu dans les cavernes ; personne... que moi ne sait qu’il y a là-dessous cinq cents brigands qui n’égorgeront plus les Français. Un mois plus tard, dégoût ou pas, il sera toujours à l’oeuvre : « A la fin de l’expédition, j’aurai tué ou pris plus de deux mille Sbéahs. La tribu entière compte de dix à douze mille âmes. Et peut-être ne seront-ils pas corrigés ? » (3) (4)

Dans l’encyclopédie Wikipédia on lit : « Les enfumades d’Algérie constituent une opération de pacification pratiquée par le corps expéditionnaire français, nommé « Troupes d’Afrique », durant la phase de conquête généralisée du territoire de la Régence d’Alger en 1844 et 1845. Le terme d’« enfumades » a pris son essor avec le général Cavaignac. Il s’agirait du premier usage, connu, de la guerre non conventionnelle pratiquée par une armée régulière sur le territoire algérien. Le procédé consiste à asphyxier l’adversaire en répandant de la fumée dans une cavité rocheuse. Privés d’oxygène, qui est consumé par le brasier, ou étouffés par la fumée qui envahit la grotte, les ennemis meurent par asphyxie. Ainsi, des milliers d’Algériens (dont femmes et enfants) sont enfumés ou emmurés dans les grottes d’Algérie. Le général Bugeaud, commandant en chef, conseille ceci à ses subordonnés pour réduire les partisans de l’émir Abd El Kader peuplant la région du Chélif : « Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéahs ! Enfumez-les à outrance comme des renards. » » (5)

Pour Chaouky dans une contribution intéressante, « Canrobert évoque un précédent, auquel il a personnellement participé, un an auparavant [1844].« J’étais avec mon bataillon dans une colonne commandée par Cavaignac (...) On pétarda l’entrée de la grotte et on y accumula des fagots, des broussailles. Le soir, le feu fut allumé. Le lendemain, quelques Sbéahs se présentaient à l’entrée de la grotte demandant l’aman à nos postes avancés. Leurs compagnons, les femmes et les enfants étaient morts. Telle fut la première affaire des grottes. » Saint-Arnaud fera mieux que Cavaignac et Pélissier. Le 8 août 1845, il découvre 500 Algériens qui s’abritent dans une grotte entre Ténès et Mostaganem (Aïn-Meran). Ils refusent de se rendre. Saint-Arnaud ordonne à ses soldats de les emmurer vivants. (...) Le lendemain, une compagnie formée d’hommes du génie et de tirailleurs, reçoit l’ordre de pénétrer dans les grottes. Un silence lugubre entrecoupé de râlements y règne. À l’entrée, des animaux dont on avait enveloppé la tête pour les empêcher de voir ou de mugir sont étendus à moitié calciné. Puis ce sont des groupes effrayants que la mort avait saisis. Ici une mère a été asphyxiée au moment où elle défendait son enfant contre la rage dans l’agonie d’un taureau dont elle saisissait encore les cornes. Ailleurs, des cadavres rendent encore le sang par la bouche et par leur attitude témoignent des dernières convulsions. Des nouveau-nés gisent parmi les caisses et les provisions ; enfin çà et là, des masses de chair informes piétinées forment comme une sorte de bouillie humaine. Près d’un millier d’enfants de femmes et d’hommes ont été asphyxiés, brûlés entre le 19 et le 20 juin 1845 ». (5)

Pour Aït Saâda, enseignante à l’Université Hassiba-Benbouali, les lettres adressées par le colonel Pélissier du lieu du massacre à son frère à Paris dénotent la cruauté de ce bourreau qui se dit humain dans ses lettres et faisant assassiner plus de 1500 hommes, femmes, enfants et vieillards dans les grottes de « Ghar El Frachiche » dans le haut Dahra par ses sbires. L’enfumade, est « un massacre respectant un protocole précis », selon Gilles Maçeron, historien français. (6)

Les états de service macabres inépuisables de Saint Arnaud font dire à Nourredine Bennabi que rien ne distingue les faits d’armes de Saint-Arnaud des militaires allemands avec cependant, une invention qui sera perfectionnée à Dachau : les enfumades et les techniques d’emmurement version initiale des fours crématoires. Il fait parler Saint-Arnaud : « Nous sommes dans le centre des montagnes entre Miliana et Cherchell. Nous tirons peu de coups de fusil, nous brûlons tous les douars, tous les villages, toutes les cahutes (...) Nous avons tout brûlé, tout détruit... » « Que de femmes et d’enfants réfugiés dans les neiges de l’Atlas, y sont morts de froid et de misère ». Et plus loin encore, Montagnac ajoute : « A ce métier de tuer, la sensibilité s’atrophie. Dans toutes les opérations de guerre que nous faisons (...), il y a des scènes à attendrir un rocher, si l’on avait le temps de s’attendrir un peu. (...) Et le capitaine Lafaye se désolait comme lui de la barbarie des troupes : nos soldats n’ont pas reculé devant « le meurtre des vieillards, des femmes et des enfants... Ce qu’il y a de plus hideux, c’est que les femmes étaient tuées après avoir été déshonorées (...). Les Arabes ne se défendent pas du tout ». (23 septembre 1848). « Ainsi, sans nécessité militaire, on viole et on tue », fait remarquer le grand historien français Ch. A. Julien. Et lorsque le bois venait à manquer, l’emmurement est une chose répandue. Ainsi « le colonel Saint-Amaud (...) emmura d’autres Sbéahs, deux mois après l’aventure de Pélissier : Je fais hermétiquement boucher toutes les issues et je fais un vaste cimetière. La terre couvrira à jamais les cadavres de ces fanatiques ». Et, plus loin, on ajoute : Ce « vaste cimetière demeure fermé et tous, hommes, femmes, enfants, troupeaux y sont encore ». (...) Déjà en 1845, bien avant donc Dachau et les fours crématoires, il y eut les enfumades du Dahra. Elles lui servirent d’exemple. (7)

Les enfumades du Dahra

Comment « oublier » toujours de rendre hommage à toute une tribu, symbole de l’héroïsme. Les enfumades du Dahra furent l’objet d’un documentaire rehaussé par le témoignage de Hadja Zohra, arrière-petite-fille d’une survivante. Le lendemain du crime, Mohamed Ben Mohamed inspecte les lieux à cheval et retrouve deux survivants, deux miraculés de l’enfer : un homme, Bouhraoua et Aïcha Bent M’hamed. Le sauveur se marie avec la survivante Aïcha. De cette union naissent les grands-parents de Zohra qui récitent des poèmes populaires relatant le massacre des anciens. Cette grotte gagnerait à être revisitée par des officiels algériens, les médias et les historiens connus. Dans le même ton, la culture populaire transmise de génération en génération a permis à Guerine Abdelkader de publier un recueil de poèmes « La Brûlure - Les enfumades de la Dahra » qui raconte par le biais d’un « Goual » ou troubadour, allant de hameau en hameau, de souk en souk porter les bonnes et les mauvaises nouvelles. Ce troubadour, faisant parfois des rêves prémonitoires, dépêche sa personne chez les Ouled Riah pour leur porter la mauvaise nouvelle représentée par l’invasion de leur pays et localité par la soldatesque française, un certain 5 juillet 1830. Quelques passages du livre : « Que veulent-ils chez nous ? Que vont-ils faire de nous ? se demandèrent bruyamment et nerveusement les uns et les autres... » Ils veulent poser des lois roumi Auxquelles l’arabe est bien soumis, Ils sont en route et seront là Pour faire l’enfer de l’au-delà. Ils veulent la terre et le bétail. Et toi l’esclave qui obéit. Les bêtes qu’ils veulent et la volaille. Et toi, étranger dans ton pays. » « Nous étions mille et une personnes Avides de paix jusqu’à l’aumône, Coincées dedans les vieilles grottes, Cernées d’une force qui porte des bottes, « Nous étions mille et un cadavres, Virés du temps d’une vie macabre, Brûlés vivants d’un feu banal A l’ordre bref du général. » (8)

Le peuple algérien a payé du tiers de sa population l’aventure coloniale française, puis payé un siècle après du sixième de la population l’entêtement et l’acharnement français à se maintenir en Algérie. Le jugement sans concession de Victor Hugo est pour nous un repère : « Armand Jacques dit Achille Leroy de Saint-Arnaud avait les états de service d’un chacal ». A cette époque il n’y avait pas et il n’y a toujours pas de tribunaux de Nuremberg pour juger les assassins à l’instar de la shoah de ces crimes de masse laissant ainsi, les pleurs et l’agonie des enfants des grottes du Dahra sans justice cinquante ans à peine après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen dans le pays qui s’intronise toujours le sanctuaire des droits de l’homme blanc...

Pr Chems Eddine CHITOUR
Ecole Polytechnique enp-edu.dz

1. Hanafi Si Larbi : L’histoire partielle et partiale El Watan, le 1er mars 2006

2. Chems Eddine Chitour, Jeunes de France, si vous saviez..., revue Panoramiques n° 62. 2003.

3. Le maréchal de Saint-Arnaud http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article952

4. François Maspero : L’honneur de Saint-Arnaud, éd. Plon, 1993. Rééd. Points/Seuil, 1995. 5.http://chaouky.blog.lemonde.fr/2008... juin 2008

6. Aït Saâda : « Les Enfumades du Dahra » donnée par Mme Aït Saâda boudia2007 le 5/1/2010

7. Noureddine Bennabi Membre fondateur de la Fondation du 8-Mai-1945 02 Mars 2003

8. http://boudia2007.over-blog.com/art...

Article original :
http://www.legrandsoir.info/Algerie-184 ... mades.html




spleenlancien
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Jeu 12 Mai 2011 20:30

wesh !! le grand soir :roll: encore un site de merde, désolé,mais tu devrais quand meme vérifier tes liens avant de les balancer sur ce forum.
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Le Grand soir : analyse des dérives droitières d’un site alter

Il fait depuis longtemps partie du paysage : dans le monde militant, Le Grand Soir est lu et respecté. Et il n’y aurait rien à y redire si les choix éditoriaux du site n’avaient lourdement évolué ces dernières années, avec la publication d’auteurs issus de l’extrême-droite ou de la mouvance conspirationniste. Une dérive regrettable, sur fond de confusionnisme politique et avec l’anti-impérialisme pour seule grille de lecture.

Le Grand soir : analyse des dérives droitières d’un site alter
lundi 28 mars 2011, par Marie-Anne Boutoleau et Joe Rashkounine

Pour beaucoup de camarades de lutte, Le Grand Soir, crée en 2002 par Viktor Dedaj et Maxime Vivas, a longtemps été une référence [1]. À l’époque où il a été lancé, il se voulait un site d’informations alternatives. On pouvait ne pas forcément partager toutes ses prises de positions politiques – pro-Castristes ou pro-Chavez, par exemple –, mais on y trouvait des informations lisibles et compréhensibles, sur une ligne politique clairement anticapitaliste.

Cependant, depuis trois ou quatre ans, ce site altermondialiste de gauche a fait évoluer ces choix éditoriaux historiques en ouvrant ses colonnes à l’extrême-droite et au conspirationnisme. Des dérives (signalées à de multiples reprises, ces derniers mois, sur divers forums [2]) s’incarnant dans la publication, de plus en plus fréquente et sous couvert de défense de la liberté d’expression, d’auteurs ou de textes ouvertement fascisants et d’extrême-droite.

Un exemple vaut parfaite illustration de ce trouble virage.
Le 23 février 2009, Le Grand Soir reprenait un communiqué annonçant la création du Parti antisioniste (PAS), signé de la main de son président Yahia Gouasmi (qui est aussi le président du Centre Zarha, un groupuscule religieux pro-iranien). Antisémite virulent, ce dernier a fondé le PAS aux cotés de Dieudonné et du pseudo-pamphlétaire d’extrême-droite Alain Soral. Ce parti, qui s’est présenté en 2009 aux élections européennes en Île-de-France, est un groupuscule ouvertement antisémite (bien qu’il s’en défende mollement), qui compte aussi dans ses rangs un aréopage de conspirationistes bien allumés. Par exemple, le défenseur des sectes, Christian Cotten : celui-ci est membre de l’Omnium des libertés, un lobby militant pour que les sectes bénéficient en France du statut d’associations cultuelles, au même titre que les religions.

Parmi les membres du PAS figurent aussi des négationnistes reconnus, comme Ginette Hess Skandrani (exclue des Verts pour sympathie négationnistes). Celle-ci a créé, aux cotés de Maria Poumier [3], des sites et associations négationnistes particulièrement odieux, comme La Gazette du Golfe et des banlieues, l’Aaargh (Association des amateurs de récits de guerre et d’holocauste) et l’association Entre la Plume et l’enclume (le site éponyme est le plus lu de la mouvance négationniste française).

Le 1er juin 2009, (bien) après une avalanche de mails et de commentaires furieux de lecteurs, le site a fini par accueillir la republication d’un article du site antifasciste REFLEXes « Dieudonné tel qu’il est ». Un éclair de lucidité de courte durée : le 12 mars 2010, Le Grand Soir mettait à nouveau en ligne un article du Parti antisioniste, écrit de la main de son président Yahia Gouasmi et intitulé « Nucléaire Israélien, l’Europe à l’abri ? ». Ce charmant personnage s’y livrait à une véritable apologie du régime iranien d’Ahmadinejad [4], tout en dénonçant « USraël », suivant la typologie chère à la mouvance conspirationniste d’extrême droite.

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[b]Servir les dictatures sous couvert d’anti-impérialisme

De « l’alter-mondialisme » autoritaire et malsain à la défense des dictatures, il n’y a qu’un pas. Le Grand Soir l’a (notamment) franchi allègrement en volant au secours du dictateur libyen Mouammar Kadhafi – celui-là même qui tire sur son propre peuple à grand renfort d’avions de chasse (d’ailleurs fournis par les pires impérialistes de la planète). Pour cela, rien de moins que la mise en ligne, le 13 mars dernier et par la grande porte, d’un texte de Ginette Skandrani : son article, titré « Libye : je me refuse à hurler avec les loups » [5], a été publié en « Une » du site. Sa mise en ligne précédait de quelques jours la tenue d’une manifestation parisienne - qu’elle a organisée avec son amie Maria Poumier - en soutien à Kadhafi [6].

Outre le fait que ce texte constitue une « analyse » à peine digne du café du commerce, il se révèle surtout une plaidoirie glauque et complaisante en faveur de Kadhafi et de son régime : « Il est sûr que ce n’est pas un démocrate, commence l’auteure, mais il est certainement moins pire que les Busch [sic...] père et fils qui sont responsables de centaine de milliers de morts irakiens, ou les Netanayou, Sharon ou autres criminels israéliens qui ont massacré des milliers de Palestiniens. »
Une hiérarchie malsaine des horreurs pour introduction d’un texte rempli de contradictions, où les pires poncifs sont développés : selon Ginette Skandrani, il faudrait sauver le régime « anti-sioniste » libyen (éventuellement via un changement de personnel à la tête du régime mis en place par Kadhafi), contre les visées impérialistes occidentales et contre le « chaos » (l’insurrection ?) qui le menace, et qui servirait les intérêts d’Israël : « Actuellement, explique Ginette Skandrani, seul le machiavélisme israélien a intérêt à une franche intervention US par le biais de l’OTAN, dans l’idée que toute situation chaotique lui convient mieux qu’un régime instruit par l’expérience, et qui pourrait relancer la constitution d’un grand front régional uni contre Israël. »

Le texte ne contient – évidemment - pas un mot de compassion ni d’humanité pour les milliers de morts victimes de la répression kadhafiste. Il se termine, par contre, par l’invitation formulée par Skandrani à renouer « avec l’anti-impérialisme, pan arabe et panafricain ». Un clin d’œil aux théories ethno-différentialistes et racistes de son ami Kémi Seba, fondateur de la Tribu Ka et du Mouvement des damnés de l’impérialisme (MDI [7]). Tous deux, Kemi Seba et Ginette Skandrani, ont d’ailleurs donné ensemble des conférences et meetings « clandestins ».

Qu’un site comme Le Grand Soir publie des écrits d’une activiste d’extrême-droite notoirement connue n’a heureusement pas laissé indifférents tous les lecteurs. Et ? Pas grand chose... En réponse aux rares commentaires s’en étonnant ou s’en offusquant, le site a juste prétendu ignorer le lourd passif de Ginette Skandrani et son itinéraire, affirmant :

Nous n’en savions rien au moment de la publication (décidée un samedi soir entre la vaisselle et la sortie du linge mouillée de la machine à laver).

Et maintenant la question qui brûle toutes les lèvres de nos lecteurs pointilleux, attentifs et exigeants : "Et maintenant que vous le savez, qu’allez-vous faire ?".
Réponse : rien. Nous assumons toutes nos publications et n’avons jamais retiré un article (même ceux que nous regrettons, par respect pour la chronologie, l’histoire et les lecteurs). [...]
Et maintenant la deuxième question qui brûle toutes les lèvres de nos lecteurs pointilleux, attentifs et exigeants : "si vous l’aviez su, l’auriez-vous publié quand même ?". Répondre à cette question nous obligerait à porter un jugement sur l’auteur, chose que nous faisons jamais (sauf erreur ou oubli de ma part). Appelez-ça un devoir de réserve si vous voulez.
Et maintenant la question qui brûle les lèvres du Grand Soir à l’attention de ses lecteurs : "avons-nous eu raison ou pas de publier ce texte ?".

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Le Grand Soir : une cour des miracles confusionniste

Dernier virage, et non des moindres, du Grand Soir : des appels du pied répétés au souverainiste de droite François Asselineau, énarque et ex-proche conseiller de Pasqua et de Sarkozy qui a ensuite fondé son groupuscule, l’UPR (Union populaire républicaine). Le Grand Soir promeut ainsi régulièrement ses conférences, par exemple celle qui aura lieu à Verdun ce 28 mars sur l’histoire de France ou celle prévue le lendemain à Metz sur le thème « 10 raisons urgentes pour sortir de l’Europe ».

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin dans le « ni droite, ni gauche : tous contre le système » et le « même si nous sommes divergents idéologiquement nous pourrions avoir des luttes communes » ?
Autant aller de l’avant... Le Grand Soir contribue ainsi à entretenir un confusionnisme politique en plein développement en publiant toute une tripotée d’auteurs louches – voire pis [8].
Entre autres :

- Michel Collon : journaliste prétendument « communiste » qui ne cache guère son amitié pour Olivier Mukuna, qu’il publie sur son site Investig’action et dont Le Grand Soir reprend justement les écrits.
Pour la petite histoire, Olivier Mukuna est un journaliste belge, grand admirateur de Dieudonné, réalisateur d’un film à sa gloire, au titre évocateur : Est il permis de débattre avec Dieudonné ?
Investig’action publie aussi certains auteurs gravitant dans la mouvance conspirationniste, comme Michel Chossudovsky du très controversé site mondialisation.ca, et d’autres appartenant aux réseaux ultra-nationalistes serbes et pro-Milosevic. Ce qui n’empêche pas Collon d’être toujours considéré comme une « référence » dans certains milieux intellectuels « altermondialistes » français pourtant marqués à gauche...

- Eva R-sistons : de son vrai nom Chantal Dupille, la dame est une ex-militante du PS et une ancienne journaliste des Dernières nouvelles d’Alsace. Appartenant à la famille conspirationniste, elle est une collaboratrice régulière du site d’extrême-droite Alterinfo et se trouve souvent publiée sur le site (faussement « altermondialiste ») Dazibaoueb – qui sert aussi de caisse de résonance au Parti antisioniste et à Dieudonné ou Alain Soral.
Le 19 septembre 2009, Le Grand Soir a publié un de ses articles au titre évocateur : « L’Europe : de la paix à la guerre, le tremplin du Nouvel Ordre Mondial ».

- L’inévitable « écrivain » et (prétendu) « historien », Paul-Éric Blanrue, auteur du livre Sarkozy, Israël et les juifs. Au nom de la « défense de la liberté d’expression », l’homme a aussi monté une sorte de comité de soutien au négationniste français Vincent Reynouard actuellement emprisonné, via une pétition signée par tout ce que la fachosphère compte de négtionnistes notoires – mais aussi par le non moins controversé Jean Bricmont [9], lui aussi habitué du Grand Soir.
Notons que Le Grand Soir invite ses lecteurs à se procurer l’ouvrage de Blanrue sur le site conspirationniste Oser Dire, qui fait la promotion des livres du sus-cité, mais aussi de ceux de l’antisémite Israël Shamir [10].

- Silvia Cattori : journaliste suisse, admiratrice de Dieudonné et rédactrice de nombreux textes publiés par Ginette Skandrani et Maria Poumier, notamment dans La Gazette du Golfe et des banlieues.

- Michel Chossudovsky : animateur du site mondialisation.ca [11] et proche ami du conspirationniste Thierry Meyssan, qui publie lui aussi sur son site pléthore de gens marqués à la droite de la droite.

- Annie Lacroix-Riz : historienne stalinienne, fondatrice du très douteux PRCF (Pôle de renaissance communiste en France) qui mêle allègrement rhétorique nationaliste et marxiste, elle a notamment donné des conférences à l’invitation des larouchistes [12].

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Outre cette liste d’auteurs, il reste un dernier indice de l’orientation politique problématique du Grand Soir : la page des liens du site. On y trouve bien en évidence des sites clairement douteux, conspirationistes ou d’extrême-droite, comme Dazibaoueb, InfoWars (site du grand gourou américain des conspirationistes Alex Jones), Internationalnews (un autre site du même tonneau), Libertés & Internet (fourre tout confusionniste), l’inévitable Michel Collon, le site Mondialisation.ca, ReOpen911.info, le site de la Radio Vraiment Libre (pseudo radio alternative lancée par Paul-Eric Blanrue [erratum du 17 avril : Blanrue n’est en fait pas fondateur de la Radio Vraiment Libre. C’est son successeur à la tête du cercle Zététique, Patrick Berger, qui s’en est chargé. [13]] ), le site Tlaxcala.es (crée par Fausto Guidice et Marcel Charbonnier, deux proches de Ginette Skandrani) et bien sûr Voltaire.net, du très pesant Thierry Meyssan.

Le fait que, par ailleurs, Le Grand Soir publie des auteurs progressistes, et met aussi en lien des sites clairement de gauche comme Acrimed, Greenpeace, les journaux Fakir et CQFD, la Criirad, l’UJFP ou la Fondation Copernic, ne change rien au problème. Mais confirme, en revanche, que ce site joue bien sur un confusionnisme malsain, donnant une caution de « gauche » ou « progressiste » aux fascistes et antisémites qu’il accepte de publier. Il est à ce titre problématique – voire navrant - de constater que Rezo.net, portail d’informations alternatives qui fait référence au sein de la « gauche de gauche », continue de référencer certaines publications du Grand Soir, donnant ainsi à ce site une visibilité qu’il ne mérite pas.

Si nous sommes tous favorables à l’arrivée du « Grand Soir », nous considérons que Le Grand Soir dans sa version Dedaj et Vivas a le goût de l’amertume, des gueules de bois de l’après-élection présidentielle de 2002.

Notes
[1] Précision d’Article11 : c’est d’ailleurs le cas d’A11, qui a longtemps conservé Le Grand Soir dans sa liste de liens. Nous n’avons pas vu évoluer ce site, parce que nous ne le lisions plus ou beaucoup trop superficiellement.

[2] Qu’ils soient libertaires ou de sensibilité de gauche radicale, anti-impérialistes, antifascistes.

[3] Soutien historique des négationnistes, Maria Poumier a par ailleurs traduit nombre de textes de Dedaj, sur le site tlaxcala.es.

[4] Entre le régime de Téheran et Le Grand Soir, c’est une longue histoire d’amour : alors que la répression battait son plein à Téhéran, le 12 juin 2009, et que Neda Agha Soltan était assassinée sous les yeux du monde entier, les admirateurs béats d’Ahmadinejad publiés sur Le Grand Soir y allaient tous de leur petites diatribes « anti-impérialistes» contre les [i]« révolutions colorées ». [/i]Sur le site voisinaient des odes au régime iranien par le « marxiste » italien Domenico Lossurdo, des tirades enflammées fustigeant les « contre révolutionnaires de l’opposition », poussées par George Stanechy (par ailleurs, admirateur des régimes de Poutine et du dictateur biélorusse), ou encore un article particulièrement mensonger sur la lapidation en Iran, écrit par un certain Jean Tafazzoli, jeune ingénieur franco-iranien aux dents longues qui sévit régulièrement sur Agoravox. Ce créateur d’entreprises a notamment vendu du matériel électronique et des ordinateurs au régime iranien : du très « alter », en quelque sorte.

[5] Pour ce qui est de « ne pas hurler avec les loups », Ginette Skandrani devrait surtout balayer devant sa porte... Rappelons que la dame fut adhérente chez les Verts avant d’en être exclue pour ses déclarations et textes négationnistes. Rappelons aussi qu’elle s’affiche aujourd’hui comme le soutien de négationnistes reconnus. Parmi ses proches, au fil des meetings et des conférences : Roger Garaudy, Robert Faurisson, Maria Poumier, Dieudonné, Alain Soral, Yahia Gouasmi, Michel Dakar, Mohamed Latrèche, Serge Thion et Pierre Guillaume (tous deux ex-membres de la Vieille Taupe), ou Jean Briére. Un CV éloquent, clairement d’extrême-droite, pour cette habituée des salons de diverses ambassades de bien des dictatures.
Sur Skandrani et ses amis du Parti antisioniste, on pourra relire « Autopsie d’une liste electorale d’extrême-droite française aux européennes » sur Indymedia Linksunten. Et au sujet des « amitiés » de Dieudonné et de son groupuscule : « Procès Dieudonné - Faurisson : la Cour des Miracles négationnistes ! » sur le site de REFLEXes.
Cette bande s’essaie aussi, parfois, à chasser sur les terres de la gauche anti-capitaliste et anti-impérialiste : on peut relire à ce sujet un article publié ici-même, décrivant comme l’extrême-droite et les amis de Ginette Skandrani tentaient de récupérer Chomsky : « Au théâtre samedi soir : rencontre "antisioniste " et folie révisionniste ».

[6] Jeudi 24 mars, 150 fachos, dont Skandrani, Poumier et Thion, se sont réunis à République, au prétexte de protester contre la guerre en Libye. Leur appel est resté en ligne trois jours sur Bellaciao, autre site « altermondialiste» douteux ; les commentaires dénonçant la manipulation étaient par contre systématiquement refusés.

Conclusion (presque) logique de cette mobilisation pro-Kadhafi, le départ de Dieudonné, Skandrani et Maria Poumier pour la Libye : « L’humoriste Dieudonné est arrivé en Libye, rapportait le 28 mars Rue89. Le Franco-Camerounais avait annoncé qu’il entendait se rendre à Tripoli " pour rencontrer le colonel Kadhafi, afin de protester contre l’agression occidentale". [...]
Dieudonné a décollé dimanche matin accompagné d’une petite délégation parmi laquelle on comptait notamment l’universitaire Maria Poumier et la militante écologiste et pro-palestinienne Ginette Skandrani, deux représentantes du courant « rouge-brun », révisionnistes, négationnistes et pro-Chavez. »

Deux jours plus tard, un autre article de Rue89 rendait compte de ce voyage de Poumier et Skandrani en Libye : à lire ICI.

[7] Ginette Skandrani est membre du bureau national du MDI, mouvement qui s’est – par ailleurs – récemment rapproché d’un groupuscule néo-nazi, le Parti français solidaire (ex Droite socialiste).

Signalons aussi la « reconversion » de Kemi Seba : depuis environ un mois, il s’est exilé au Sénégal où il est en train de conduire une très étrange opération immobilière (le PDF de présentation du projet est à télécharger ICI). Il prétend par ailleurs été nommé porte-parole du ministre en charge du panafricanisme. Une information à prendre avec des larges pincettes : on n’en trouve nulle trace dans les médias "sérieux" et un journaliste sénégalais - contacté pour vérification - dit n’avoir jamais entendu parler d’un tel poste. Surtout, il n’en est pas fait mention sur le site du gouvernement sénégalais, qui n’évoque pas non plus l’existence d’un quelconque ministre en charge du panafricanisme.

[8] Le Grand Soir livrant la liste des auteurs publiés, il est très facile à chacun de retrouver les contributions des uns et des autres en cliquant sur leur nom.

[9] Intellectuel classé à gauche et proche de Noam Chomsky, Jean Bricmont nourrit à l’occasion de troubles accointances, régulièrement dénoncées par des militants antifascistes.

[10] Voir ici.

[11] Lire à ce sujet « Mondialisation.ca : analyse antifasciste d’un site », par Luftmenschen.

[12] La vidéo de la conférence qu’elle a donnée, le 28 septembre 2006, à l’invitation de Solidarité et Progrès est visible ici.
L’historienne a aussi participé à la conférence Axis For Peace de 2005, en présence (notamment) de Jacques Cheminade, Helga Zepp-LaRouche (la femme de Lyndon LaRouche), Jean Bricmont, Michel Collon, Silvia Cattori et Dieudonné. Axis For Peace est « une émanation du réseau Voltaire », précise le site Conspiracy Watch, qui explique aussi : « Axis for Peace, qui fait figure d’Internationale du conspirationnisme anti-yankee, regroupe des gens d’horizons divers ayant tous pour point commun de s’opposer à l’"impéralisme américano-sioniste". On y retrouve "l’humoriste" Dieudonné, mais aussi l’épouse de Lyndon LaRouche ou le représentant en France de ce dernier, Jacques Cheminade. »

[13] Fait notamment mentionné dans cet article de Réflex(es), en un retour sur la trajectoire de Blanrue :

S’il fait souvent référence à ses racines chrétiennes (notamment dans l’interview qu’il accorde le 27 mai à Thierry Meyssan pour le Réseau Voltaire) ce n’est pas anodin. Cela motiva en effet ses premiers engagements à la fin des années 1980 et il fut ainsi le directeur de publication du Bulletin Légitimiste, feuille d’information royaliste de la région Lorraine dont le rédacteur en chef adjoint était Thierry Gourlot (cadre du Front National, aujourd’hui responsable du Groupe FN au Conseil Régional de Lorraine, et accessoirement membre de la police ferroviaire de la SNCF, la SUGE), et l’un des principaux collaborateurs Jean-Marie Cuny [18]. Nous vous laissons découvrir le comité de parrainage, il est des plus explicites. On sait aussi que PE Blanrue fit un passage au FN en Moselle durant ces mêmes années (collaborant même à la feuille locale du FN intitulée La Flamme). Disparaissant durant quelques années des milieux activistes, il fonde dans les années 1990 le Cercle Zététique qu’il dirige jusqu’en 2004, un an avant sa disparition. Son successeur à la présidence du cercle, Patrick Berger, créera dans la foulée la Radio Vraiment Libre (RVL), radio qui dès le début ouvrira son antenne à des gens comme Alain Soral ou Alain de Benoist.

ARTICLE11

http://www.article11.info/spip/Le-Grand ... es-derives
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede spleenlancien le Jeu 12 Mai 2011 20:37

Je suis au courant de la polémique qui a agité ces deux journaux en ligne.
Ceci dit les "enfumades" relèvent-elles d'un délire conspi ?
Pas à mon avis c'est un fait, de plus Cavaignac après s'être "aguerri" lors de la conquête de l'Algérie sevira en 1848 à Paris.
LGS est parfois limite. Mais sur ce coup, ce serait dommage de jeter le bébé avec l'eau du bain.
spleenlancien
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Jeu 12 Mai 2011 21:52

je n'ai jamais dit ça . Ce n'est pas le texte que je critique évidemment :roll: c'est tes liens, cet article a été repris a un des sites algérien, il fait partie des dossiers du site : l'expression dz et à mon sens il n'a rien d'original au grand soir. ça me dégoute qu'on mette un article comme ça dans un canard aussi pourri que le grand soir, alors soit tu le fais expres ou tu ne veux pas te casser la tête à chercher des sources plus saines et ce n'est pas ce qui manquent sur le sujet.
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1845, UN JOUR DE MAI
Il était une fois les enfumades
07 Mai 2011

http://www.lexpressiondz.com/article/8/ ... 89044.html
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Conquête de l’Algérie : crimes de guerre et crimes contre l’humanité


article de la rubrique les deux rives de la Méditerranée > la période coloniale de l’Algérie
date de publication : mardi 1er juillet 2003



Extrait du livre "Parler des camps, penser les génocides", de Sadek Sellam, Albin Michel 1999.



La politique de la France en Algérie aurait dû reposer sur la convention dans laquelle le général de Bourmont promettait, lors de la prise d’Alger le 5 juillet 1830, que

« l’exercice de la religion mahométane restera libre ; la liberté de toutes les classes d’habitants, leur religion, leurs propriétés, leur commerce ne recevront aucune atteinte. Les femmes seront respectées. Le général en chef en prend l’engagement sur l’honneur. » [1]

Le non-respect de cette « parole donnée à l’Islam » (L. Massignon), qui fut à l’origine de la durable crise de confiance entre la France et les musulmans d’Algérie, commença deux mois après cet engagement solennel, lorsque le successeur de Bourmont, le général Clauzel, inaugura la politique de privation de la religion musulmane de ses moyens d’existence par la confiscation des habous (biens de main-morte servant à l’entretien des lieux de culte, au financement de l’enseignement religieux et de l’action de bienfaisance) [2]. C’est que les références au droit et à la morale durent être relativisées au profit de la conquête militaire [3] et des besoins de la colonisation terrienne, dont les appétits conduisirent au labour d’un grand nombre de cimetières musulmans [4].

La « pacification », qui dura jusqu’au « nettoyage de la Kabylie » en 1857, fut obtenue au prix de la systématisation des razzias par le général Lamoricière et la politique de la « terre brûlée » du maréchal Bugeaud.
De nombreuses affaires datant des débuts de la conquête confirment que l’armée d’Afrique accepta de mener une « guerre sans lois » (Pierre Montagnon), dans laquelle la fin justifiait souvent les moyens. Certaines opérations s’apparentaient à des crimes de guerre caractérisés. L’un des plus spectaculaires actes de cruauté froide, classable parmi cette catégorie de violences, fut le massacre, en avril 1832, de la petite tribu des Ouffia qui fut décidé par le gouvernement policier du duc de Rovigo. Soupçonnée d’avoir commis un vol dont avait été victime un cheikh rallié à la France qui se rendait à Alger en provenance de Constantine, la tribu des Ouffia fut exterminée près de Maison-Carrée, « sans enquête, ni preuve [5] ».

"Tout ce qui vivait fut voué à la mort ; tout ce qui pouvait être pris fut enlevé, on ne fit aucune distinction d’âge ni de sexe. Cependant l’humanité d’un petit nombre d’officiers sauva quelques femmes et quelques enfants. En revenant de cette funeste expédition, plusieurs de nos cavaliers portaient des têtes au bout de leurs lances et une d’elles servir, dit-on, à un horrible festin." [6]

Cette expédition fit une centaine de morts et un butin de deux mille moutons, sept cents bœufs et une trentaine de chameaux qui furent vendus de gré à gré sur le marché de Bab Azoun où l’on « voyait des bracelets encore attachés au poignet coupé et des boucles d’oreilles sanglantes !!! [7] Il fut reconnu que les voleurs appartenaient à une autre tribu, mais le cheikh des Ouffia fut condamné à mort et exécuté. Sa grâce fut refusée par le duc de Rovigo qui, pour satisfaire ses [i]« convenances personnelles » (Pellissier de Reynaud), voulut « en toute tranquillité de conscience laisser aller la justice ».

La généralisation de la guerre fut à l’origine d’autres formes de violence qui devraient être rangées facilement aujourd’hui dans la catégorie des « crimes contre l’humanité ».

C’est le cas notamment de la pratique des enfumades et des emmurements qui provoquaient à chaque fois la mort de plusieurs centaines de personnes par asphyxie. L’existence de ces « chambres à gaz » de fortune fut révélée lors de la répression de l’insurrection menée dans le Dahra en 1845 par un jeune chef maraboutique d’une vingtaine d’années surnommé Boumaza (l’homme à la chèvre), qui s’attribuait le titre messianique de « maître de l’heure »
Devant les difficultés à réprimer cette insurrection, le colonel Pélissier décida de poursuivre les Ouled Riah qui s’étaient retranchés par centaines dans des grottes de montagne. Des fascines enflammées furent placées, et systématiquement entretenues, devant les issues des grottes où s’était réfugiée une partie de la tribu.
Le lendemain, on trouva des centaines de cadavres (d’hommes, de femmes et d’enfants) amoncelés. Il y eut au moins cinq cents victimes ; on parla même d’un millier de morts. A la suite de l’invitation du gouvernement à « répudier avec horreur, pour l’honneur de la France » (Montalembert) ce « meurtre consommé avec préméditation sur un ennemi sans défense » (prince de la Moskowa), le maréchal Soult (alors ministre de la Guerre) fut amené à « déplorer » ce forfait. Au ministre qui ne voulait pas croire « que le colonel ait eu des ordres pour employer de tels moyens », Bugeaud - qui demanda aux membres de la Chambre des pairs de lui indiquer des procédés plus moraux lui permettant de gagner la guerre - répondit qu’il prenait « toute la responsabilité de cet acte », car il avait prescrit d’en user ainsi « à la dernière extrémité ».

L’année précédente, le général Cavaignac avait utilisé le même procédé pour obtenir la reddition de la tribu des Sbéahs. Le général Canrobert en a donné le récit suivant :

"On pétarada l’entrée de la grotte et on y accumula des fagots de broussailles. Le soir, le feu fut allumé. Le lendemain quelques Sbéahs se présentèrent à l’entrée de la grotte, demandant l’aman à nos postes avancés. Leurs compagnons, les femmes et les enfants étaient morts." [8]

Quelques semaines après l’affaire des Ouled Riah, le colonel SaintArnaud montra autant de discrétion que le général Cavaignac l’année précédente lorsqu’il emmura d’autres Sbéahs :

"Je fais hermétiquement boucher toutes les issues et je fais un vaste cimetière. La terre couvrira à jamais les cadavres de ces fanatiques. Personne n’est descendu dans les cavernes ; personne... que moi ne sait qu’il y a là-dessous cinq cents brigands qui n’égorgeront plus les Français. Un rapport confidentiel a tout dit au maréchal simplement, sans poésie terrible ni images." [9]

Selon quelques survivants, les bœufs, excités par la privation d’air, avaient écrasé les gens à terre, augmentant ainsi le nombre des victimes de ce « vaste cimetière » demeuré fermé et où, selon un observateur qui écrivait en 1864, « tous, hommes, femmes, enfants, troupeaux, sont encore Idem. [10] ». Faute de pouvoir enfumer, Canrobert pratiqua aussi l’emmurement dans une expédition au nord du Dahra.

" Comme il n’y a pas de bois, je bouche l’entrée de la caverne avec des pierres. Si j’avais fait autrement un grand nombre de nos soldats seraient tombés inutilement sous les balles arabes."

De ces quatre sinistres aventures de grottes, seule l’affaire des Ouled Riah fut « médiatisée ». Car Bugeaud, qui était en expédition, ne put arrêter le rapport du colonel Pelissier qui finit entre les mains du prince de la Moskowa. Pour C. A. Julien, « il est probable que la pratique - des enfumades et des emmurements - fut plus fréquente qu’il ne paraît ». I l convient de préciser que l’armée française a eu recours à l’emmurement des grottes pendant la guerre de 1954 à 1962.

Les habitudes prises durant les opérations de la conquête ont survécu à la « pacification [11] », et les méthodes utilisées pour réprimer les grandes insurrections ne furent pas plus morales. L’atmosphère dans laquelle furent tués près de deux mille « indigènes » pour réprimer la révolte menée en 1871-1872 par le bachaga El Moqrani avec l’aide du chef de la confrérie des Rahmanya, le cheikh E1 Haddad, justifia l’internement des chefs insurgés dans des bagnes comme celui de Cayenne et la confiscation des biens des tribus, qui entraîna un exode massif de la Kabylie vers la Mitidja et le Constantinois.

Ces mesures inspirèrent les dispositions du « système de l’indigénat » qui, en instituant un droit à deux vitesses, légalisa, à l’intention des « indigènes musulmans non naturalisés », [/i ]l e séquestre (qui avait été supprimé en France par l’Ancien Régime), les commissions disciplinaires, puis les tribunaux répressifs (qui ignoraient la séparation du judiciaire et du policier) et le principe de la responsabilité collective. En parachevant ce dispositif juridique d’exception au moment du Centenaire de la révolution de 1789, la IIIe République renonça à l’universalité des Droits de l’homme et tourna résolument le dos à la formule d’un des révolutionnaires : [i]« Que périssent les colonies pour que vivent les principes. »

Le triomphalisme colonial permit même d’envisager d’assurer la parité démographique entre Européens et musulmans en réduisant, par la guerre ou par la politique, le nombre de ces derniers, dans la foulée des grandes famines des années 1860, qui furent provoquées notamment par la disparition des silos collectifs consécutive à la ruine de l’économie traditionnelle.
Selon les déductions faites du recensement approximatif de 1872, près de six cent mille musulmans ont disparu à partir de 1861, à la suite de la désagrégation du système économique traditionnel précipitée par la politique de « cantonnement » que le général Lapasset résuma en deux mots : « vol et spoliation [12] » On croyait alors à « une diminution inéluctable des populations indigènes frappées par le choc d’une civilisation supérieure. Ainsi en avait-il été en Amérique lors de l’arrivée des Européens, et d’aucuns, en Algérie surtout, prophétisaient la "disparition fatale de la race indigène" [13] ».

C’est sans doute de cette époque que date l’élaboration d’un scénario d’« extermination des indigènes » décrit dans des archives inédites que mentionnait récemment un ancien archiviste de la préfecture d’Alger [14]. En 1892, cette « solution finale » était encore évoquée, mais pour mieux la réfuter, par le positiviste islamophile Charles Mismer, qui parlait des musulmans d’Algérie en ces termes :

" Les convertir est impossible : jamais leur Dieu ne capitulera devant la Trinité chrétienne !... Les détruire, comme des Peaux-Rouges, est également impossible : à défaut du monde civilisé, leur nombre et leur vaillance les protégeraient. Reste la justice." [15]

Les quelques mesures de justice prises par Clemenceau en 1919, en hommage aux quatre-vingt mille soldats musulmans morts pendant la guerre de 1914-1918, contribuèrent à faire oublier ces velléités et à estomper les souvenirs des brutalités de la conquête et des méthodes utilisées dans la répression des révoltes, comme celles de Margueritte (1901) et des Aurès (1916). Jusqu’à ce que la tentative de participation des Algériens du Constantinois à la célébration de la victoire contre le nazisme, le 8 mai 1945, tourne à 1’émeute et conduise à une répression implacable, qui remit à l’ordre du jour tous les traumatismes passés que l’on croyait atténués par le sentiment de la « fraternité d’armes » de la Deuxième Guerre mondiale (au cours de laquelle douze mille soldats musulmans algériens furent tués) et les promesses successives de faire évoluer le sort des « indigènes ».

La répression menée conjointement par l’armée (y compris l’aviation et les navires de guerre en rade de Bougie et Djidjelli qui bombardèrent l’arrière-pays), la police et les milices [16] des colons, fit plusieurs milliers de morts, dans la région de Sétif et de Kherrata notamment.

"Jamais depuis 1842, et le maréchal de Saint-Arnaud, l’Algérie n’avait connu, même aux jours les plus sombres de son histoire, de répression plus féroce contre un peuple sans défense...
Sur les routes, à travers les sentiers, dans les champs, dans les rivières, et dans les ravins, ce n était que cadavres entrouverts où s’engouffrait la gueule sanglante de chiens affamés... Çà et là des villages entièrement rasés éléments d’une humanité primitive- fuyant sous les balles meurtrières des civilisés. Dans les charniers de morts peut-être étaient-ils quelques coupables. Il y avait sûrement en tout cas des dizaines d’innocents."
[17]

Ce drame a fait l’objet d’une bataille de chiffres qui dure jusqu’à nos jours. M. Kaddache résume ainsi les différents bilans avancés :

Le gouvernement de la Libération parla de 1 500 morts musulmans, les militaires de 6 000 à 8 000, les milieux américains parlèrent de 35 000 et même de 80 000. Les militants algériens retinrent le chiffre de 45 000 ( [18].

Selon Ageron, « la répression judiciaire toucha près de cinq mille suspects arrêtés. Les tribunaux militaires prononcèrent près de mille quatre cents condamnations dont une centaine à la peine de mort. On ne compta que vingt à vingt-huit exécutions. Le P.P.A. (Parti du peuple algérien) parla aussitôt de "génocide" [19] ». Jacques Berque donne une idée de la singulière ambiance dans laquelle fut menée cette répression. Il rapporte les récits d’un officier des affaires indigènes qui y participa à la tête d’un goum marocain :

" On avait bombardé, en dépit du tricolore arboré, des hameaux présumés rebelles, ou pour l’exemple. Dans l’auditoire, plusieurs officiers dirent assez haut que ce n’était pas agir en soldats. L’orateur lui-même clamait sa réprobation devant l’hypocrisie d’un maire colon qui, après lui avoir élogieusement présenté des conseillers communaux, l’avait pris à part pour lui demander de fusiller l’un d’entre eux, musulman, coupable, paraît-il, de menées antifrançaises. Même pour le sabreur, c’en fut trop..." [20].

La gravité de cette répression est telle que l’ancien militant nationaliste algérien Bachir Boumaza a fixé comme objectif à la Fondation du 8 mai 1945, qu’il a créée à Alger en 1989, de « faire reconnaître ces massacres comme crimes contre l’humanité » [21].

Notes
[1] Charles-André Julien, Histoire de l’Algérie contemporaine. La conquête et les débuts de la colonisation (1827-1871), Paris, P.U.F, 2 édition, 1979, p. 55.

[2] On estime à deux millions d’hectares la superficie des terres « habous » confisquées et à plusieurs dizaines le nombre de mosquées fermées. Les religieux qui refusaient de faciliter ces confiscations furent voués à l’internement et à l’exil, comme le mufti malékite Belkebabti qui fut enfermé en Corse avant d’être expulsé à Alexandrie en 1848.

[3] La dureté de la conquête a par exemple été décrite avec une brutale franchise par un sabreur sans états d’âme, L. F. de Montagnac, dont les récits viennent de faire l’objet d’une réédition. Voir Lettres d’un soldat. Algérie (1837-1845), préface de S. Sellam, Vernon, éd. Christian Destremau, 1998.

[4] Les profanations des cimetières donnèrent lieu à un étrange trafic destiné à utiliser les ossements humains pour faire du noir animal destiné à la fabrication du sucre. « Le fait rapporté à Abdelkader [...] amena l’émir à proscrire le sucre blanc au nom de la religion en 1838 », cf. C.-A. Julien, op. cit., p. 90.

[5] C.-A. Julien, op. cit., p. 92.

[6] Pellissier de Reynaud, cité par C.-A. Julien, ibid., p. 92.

[7] Selon Si Hamdan Ben Othman Khodja, notable algérois qui dénonça la brutalité de la conquête dans L’Aperçu historique et statistique sur la Régence d Alger, traduction française de l’ouvrage arabe Le Miroir, parue à Paris en 1833. Dans des lettres datant des années 1890, Bizet mentionne encore les boucles d’oreilles sanglantes pour mieux opposer les horreurs des expéditions de l’armée coloniale à la tendresse des relations qu’il a pu avoir avec des femmes arabes en Algérie. Ces horreurs sont également attestées par les récits concernant les paris sur le sexe des fœtus des femmes enceintes que prenaient certains soldats de l’armée d’Afrique qui utilisaient leur baïonnette pour désigner le gagnant !

[8] C.-A. Julien, op. cit, p. 320. « Aman » signifie sûreté.

[9] Ibid., p. 321.

[10] Idem.

[11] En période de paix, la vie d’un « indigène » n’inspirait pas plus de respect comme l’a montré l’affaire Doineau, le chef du Bureau arabe de Tlemcen qui, en 1856, se déguisa en Arabe pour abattre l’Agha et empêcher celui-ci d’aller à Alger se plaindre de ses exactions.

[12] Charles-Robert Ageron, Histoire de l’Algérie contemporaine, t. II (1871-1954), Paris, P.U.F., 1979, pp. 12 et 14.

[13] Idem.

[14] Certains colons continuaient d’envisager cette « solution », comme ce maire du Constantinois qui déclare, en mai 1955, au nouveau commandant de gendarmerie : « [...] "Ce qu’il nous faut ici, c’est une bonne Saint-Barthélemy !", et s’étonne du haut-le-corps du gendarme... qui était protestant », cf. F. Sarrazin, « L’Afrique du Nord et notre destin » Esprit, nov. 1955, p. 1662.

[15] C. Mismer, Souvenirs du monde musulman, Paris, Hachette, 1892, p. 320. Plus récemment, Jules Roy a étonné B. Pivot qui l’interrogeait sur Mémoires d’un barbare, en déclarant : « Nous aurions exterminé les Arabes en Algérie si nous avions eu les moyens, et s’ils n’étaient pas nombreux. »

[16] Mahfoud Kaddache, Histoire du nationalisme algérien (1919-1951), t. II, Alger, 2e éd. Enal, 1993, p. 716.

[17] Le Courrier algérien du 26 mai 1946, cité par M. Kaddache, op. cit., p. 717.

[18] M. Kaddache, op. cit., p. 718.18.

[19] C.-R. Ageron, op. cit., p. 575. Pour sa part, Kaddache parle de douze mille arrestations dans tout le territoire algérien et de plusieurs centaines de condamnations aux travaux forcés à perpétuité.

[20] Jacques Berque, Mémoires des deux rives, Paris, Seuil, 1989, p. 116.

[21] Bachir Boumaza est originaire de la région qui fut frappée par cette répression au moment où il sortait de l’adolescence. Militant du M.T.L.D. puis du F.L.N., il fut arrêté et torturé en France en 1957. Il est actuellement président du Sénat en Algérie. Son retour aux affaires a reporté aux calendes les études historiques promises par la Fondation.

le site national de la LDH
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?rubrique37
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Lun 16 Mai 2011 12:34

Alger : Dix étudiants blessés dont deux filles transférées aux urgences après une intervention musclée de la Police
le 15.05.11

La répression policière frappe de nouveau contre les étudiants à Alger. Dimanche matin, au moins dix étudiants ont été blessés lorsque les forces de l'ordre ont dispersé violemment un rassemblement des étudiants en Pharmacie, a appris elwatan.com. Ces étudiants ont tenté, vainement, de manifester pacifiquement à Alger devant les portes de la Fac Centrale au niveau du boulevard Didouche Mourad.



"Nous avons été tabassés pendant de longues minutes. Nous avons dénombré au moins dix blessés parmi les étudiants. Deux étudiantes ont été transférées aux urgence à l'hôpital Mustapha Bacha pour des soins urgents ", confie à elwatan.com, Rachid Chouitem, le délégué des étudiants en Pharmacie.

Selon notre interlocuteur, des centaines d'étudiants ont voulu manifester pacifiquement au niveau de la rue Didouche Mourad pour protester contre la fermeture arbitraire des amphithéâtres de la Fac Centrale.

"L'administration a tenu à nous empêcher de tenir notre assemblée commune. Alors, nous avons décidé d'occuper la rue pour exprimer notre colère contre cette attitude inacceptable. Mais une fois encore, nous avons été terriblement réprimés",
s'écrie Rachid Chouitem selon lequel les étudiants en Pharmacie restent toujours mobilisés sur les trottoirs au niveau de la Fac Centrale pour défier les centaines de policiers anti-émeutes déployés pour contenir toute velléité de marche.

Abderrahmane Semmar

Etudiants en pharmacie et en chirurgie dentaire
Une marche réprimée

le 16.05.11 | 01h00


La fermeture de tous les amphithéâtres a suscité la colère des étudiants. L’indifférence des responsables pousse les étudiants à sortir dans la rue.

Qui sème le vent récolte la tempête», lit-on sur la pancarte tenue par une étudiante devant la fac centrale, lors d’une marche avortée, hier, par la police.
«Nous voulons marcher de la fac centrale vers le Palais du gouvernement. Mais comme d’habitude, la police nous encercle et nous empêche de nous exprimer librement», regrette un délégué.
La tentative de marche des étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie s’est transformée en un sit-in sur les deux trottoirs de la rue Didouche Mourad, à Alger, durant l’après-midi.


La confrontation avec les forces de l’ordre a causé, encore une fois, une dizaine de blessés parmi les étudiants. La marche improvisée était une réaction à l’attitude de l’administration de la fac centrale, qui a empêché la tenue d’une assemblée générale commune entre les étudiants en chirurgie dentaire et ceux de pharmacie.
Environ 2000 étudiants se sont donné rendez-vous afin de se rencontrer dans l’enceinte de la fac centrale, un endroit approprié pour débattre des sujets relatifs à leur mouvement de protestation. La fermeture de tous les amphithéâtres a suscité leur colère. Comme première réaction, ils se sont rassemblés à l’intérieur de l’université.

C’est l’indifférence des responsables à leur égard qui les a poussés à sortir dans la rue. Après cette action, le doyen a convié les délégués à un dialogue, à condition que les étudiants mettent fin à leur action de protestation. Mais les délégués, qui savent que leurs revendications dépassent les prérogatives du doyen, ont refusé la proposition. Ils ont maintenu la manifestation, exigeant la présence du recteur. Les étudiants fustigent l’attitude de l’administration qui refuse de les reconnaître en tant qu’organisation représentative.


Convaincus de la légitimité de leurs revendications, les étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie ne veulent pas reculer malgré la répression qu’on leur réserve à chaque tentative de marche. Ils affirment leur volonté de sortir encore une fois dans la rue jusqu’à satisfaction de leurs revendications.
Ils sont en grève depuis deux mois ; ils exigent un statut digne, le titre de docteur pour les titulaires d’un diplôme en pharmacie et en chirurgie dentaire et une formation de qualité. Les étudiants en pharmacie luttent pour l’ouverture de la spécialité pharmacie industrielle. «Les autorités manifestent leur volonté de booster l’industrie pharmaceutique, alors que cette spécialité n’existe pas», s’étonne un étudiant de cette spécialité.

Djedjiga Rahmani

Grève des praticiens, généralistes et spécialistes, et des résidents
Le secteur de la santé risque la paralysie
le 16.05.11 | 01h00


Le secteur sanitaire public dans l’impasse ! Après les résidents, c’est au tour des praticiens de santé publique, généralistes et spécialistes, d’entamer une grève illimitée.

Ce sont quelque 12 000 médecins adhérents à l’intersyndicale de la santé publique, sur un total de près de 18 000, à répondre à l’appel du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) ainsi que du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP).

Ce sont des centaines d’établissements de santé qui seront une fois de plus paralysés à travers l’ensemble du territoire national. Les Centres hospitaliers universitaires (CHU), les Etablissements hospitaliers spécialisés (EHS) ainsi que les centaines d’Etablissements publics de santé de proximité (EPSP) et établissements publics hospitaliers (EPH), polycliniques et autres salles de soins ne fonctionneront qu’au ralenti, et ce, pour une durée indéterminée.

Mais que les citoyens et malades se rassurent : un service minimum sera assuré par les grévistes. «Comme il est stipulé par la loi, il revient à l’employeur, le ministère de la Santé en l’occurrence, de prendre attache avec le partenaire social en grève et qui doit s’échiner à mettre en place un service minimum», explique le docteur Lyes Merabet, président du SNPSP, au sortir d’une réunion de préparation de l’intersyndicale. «Pourtant, pour l’heure, la tutelle ne s’est pas manifestée afin d’organiser intelligemment et en concertation avec les praticiens, un quelconque programme de permanence», poursuit le docteur Mohamed Yousfi, président du SNPSSP. «Ce qui renseigne quant au peu de cas fait par le ministère de la prise en charge sanitaire des citoyens», s’indignent, de concert, les deux syndicalistes.


En dépit de ce «mépris» et afin d’honnorer leurs engagements envers leurs malades, un service minimum sera assuré par les grévistes. Il concerne les urgences médicales, obstétriques, pédiatriques ou chirurgicales, la distribution des médicaments et autres traitements aux malades hospitalisés, ainsi que la prise en charge des patients qui nécessitent des soins vitaux tels que l’hémodialyse ou la transfusion. «Les praticiens en grève n’assureront donc pas les opérations à froid, telles les consultations et autres gestes d’exploration, ainsi que les différents travaux administratifs. En bref, tout ce qui n’engage pas les pronostics vitaux des malades», énumère le docteur Yousfi.
Ce qui n’augure rien de bon pour le système de prise en charge des malades d’ores et déjà dans un état alarmant, tant sur un plan qualitatif qu’en termes d’attente. Ce ne sont pas les deux mois de grève des résidents qui auront arrangé les choses, puisque le planning des consultations et autres opérations s’en est retrouvé chamboulé pour des mois, voire des années. «Ould Abbès en a voulu ainsi», souffle, dépité, le docteur Merabet.

Ghania Lassal

el watan
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Lun 20 Juin 2011 19:34

M’Hamed Hadji. Membre du Snapap à Chlef
" Défendre les droits syndicaux est un combat et je suis prêt à en payer le prix "

le 17.06.11 |


Pour avoir pris, il y a huit ans, les commandes du premier syndicat autonome dans la région, il a été renvoyé. Aujourd’hui encore, M’hamed Hadji se bat pour ses droits et la liberté de se syndiquer. Il attend une décision du Conseil d’Etat qui le réintégrerait dans son poste. Loin d’Alger, le difficile combat d’un syndicaliste à Chlef.


- Comment vous êtes-vous lancé dans le syndicalisme à Chlef ?


En 2003, une section du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique a été créée à Chlef et j’en ai pris les commandes. C’était révolutionnaire ! On ne dépendait plus de l’UGTA. Je travaillais à l’APC au service mécanique pour véhicules de service. La majorité de nos adhérents étaient des travailleurs du service municipal de nettoyage car ils souffraient d’asthme. Nos premières revendications étaient donc d’ordre médical. Nous demandions à ce qu’ils bénéficient d’une visite médicale régulière et qu’ils puissent boire du lait le matin avant de commencer le travail. Mais en réponse à nos réclamations, nous n’avions qu’un silence assourdissant…



- Qu’avez-vous fait ensuite ?


C’était le début des mouvements de grève à Chlef, un long combat semé d’embûches. En 2005, nous avons mobilisé les travailleurs devant le siège de l’APC. Il y avait entre 300 et 500 grévistes, et sur nos banderoles, des mots d’ordre simples : «Non au mépris, non aux entraves, non au silence de l’administration». Mais en face, nous n’avions toujours aucune réponse.



- Votre stratégie ne fonctionnait pas, mais vous avez persisté...


Oui, et de plus belle ! En 2006, nous avons décidé de faire grève tous les 17, 18 et 19 de chaque mois. On se rassemblait devant le parc de l’APC, on sortait nos banderoles et on faisait notre sit-in. Un service minimum était assuré pour les services d’urgence. Bien évidemment, nous n’avions toujours pas de réponse de l’administration. Alors nous sommes montés d’un cran dans la revendication. Trente personnes du Snapap ont entamé une grève de la faim pour alerter les autorités sur nos conditions de travail. Après huit jours, le président de l’APC et le chef de daïra sont venus à notre rencontre pour que nous cessions la grève de la faim en échange d’un accord verbal sur nos revendications. Nous avons donc levé la grève.



- Avez-vous obtenu tout ce que vous réclamiez ?


Ce serait mal connaître notre administration. Dès la fin de la grève, nous avons tous rejoint nos postes. Seulement, à notre grande surprise, nous avons tous été destinataires d’une lettre de l’APC nous renvoyant. Nous fûmes virés pour abandon de poste pendant la durée de notre grève de la faim ! Nous avons immédiatement écrit au président de l’APC pour lui dire qu’il nous avait trahis. On est montés à Alger pour rencontrer le ministre de l’Intérieur. Un de ses conseillers nous a aimablement reçus. Il a appelé le wali en nous promettant la réintégration des trente grévistes de la faim, dont moi-même, ce qui fut chose faite.



- Tout est bien qui finit bien...


Mais le président de l’APC avait la rancune tenace. Il nous a envoyé le gardien de la mairie. Celui-ci est venu nous provoquer avec des phrases du genre : «Vous n’êtes rien. Votre syndicat n’est pas un vrai syndicat.» J’ai laissé dire, sans réagir à la provocation. Le 18 septembre 2006, j’ai été convoqué en commission disciplinaire. On m’accusait d’avoir frappé le gardien. Je n’en revenais pas ! Surtout que j’avais des témoins, et que lui-même, le gardien, ne daignait même pas se présenter à cette commission disciplinaire. Mais la messe était dite, le président de l’APC s’est vengé.



- Vous n’avez pas tenté une action en justice ?


Si, bien sûr. J’ai déposé un recours auprès de la cour administrative. Deux ans plus tard, le jugement tombe : il annule ma révocation car la partie adverse n’a pas de preuves. L’APC fait appel du jugement, le dossier est renvoyé devant le Conseil d’Etat. J’attends toujours le jugement final…



- Entre 2006, date de votre révocation et aujourd’hui, cinq ans se sont écoulés. Comment avez-vous fait pour vivre ?


A l’époque, j’étais payé 12 000 DA. Cinq ans après, si j’étais resté en poste, j’aurais perçu un salaire de 20 000 DA. Je suis marié, j’ai trois enfants à charge, et vous le voyez, je vis chez mes parents avec cinq frères dont trois sont mariés. Après ma révocation, je me suis débrouillé. J’aide la famille, je travaille au marché de gros de Chlef. Rien à voir avec mes compétences, mais il faut bien faire vivre ma petite famille…
Je sais que les autorités municipales veulent nous faire «baisser le drapeau», que je m’excuse auprès d’eux, mais je ne le ferai jamais, car justement, il n’y a aucune excuse à donner. Le droit de grève et le droit syndical sont un droit reconnu par les conventions internationales. A ce titre, il doit être respecté en Algérie. C’est un combat et je suis prêt à en payer le prix !

Bio express :

M’hamed Hadji, 39 ans, est marié et père de trois enfants. En 2003, président de la section Snapap de Chlef, il organise sit-in et grèves pour réclamer une meilleure prise en charge sanitaire des travailleurs municipaux. Trois ans après, il est révoqué par la municipalité. Pour lui, aucun doute, on veut lui faire payer son syndicalisme.

Depuis, il travaille au marché de gros de Chlef où il donne un coup de main à sa famille en attendant de réintégrer son poste. Il prône un syndicalisme autonome au plus proche des préoccupations des simples travailleurs.



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Manifestation pacifique hier À Ouargla
Les jeunes exigent le changement

le 20.06.11 |


zoom


Après sept ans de lutte pour des postes de travail qui ne viennent pas, les jeunes demandent un changement radical de l’administration locale.

Une impressionnante marche pacifique a été organisée ce dimanche en plein centre-ville de Ouargla où plus de 500 jeunes ont réclamé le départ de l’administration locale.
«La wilaya la plus riche du pays croule sous les ordures», «le pétrole coule à flots et nous mourrons de faim», «à bas la corruption et la hogra», «tous contre la bureaucratie qui nous asphyxie». Tels sont les nouveaux slogans des jeunes de Ouargla qui ont apparemment décidé de placer la barre haut. Ils ont organisé une grande manifestation qui regroupé des jeunes issus des principaux quartiers de Ouargla, du Ksar, de Mekhadma, de Gherbouz, de Saïd Otba, de Haï Bouzid, de Rouissat avec un seul mot d’ordre : une jeunesse unie contre la bureaucratie.

Les manifestants ont marché tout au long de la matinée après un sit-in de plusieurs heures près de l’hôtel de la ville, bloquant la circulation entre le quartier commercial de Souk El H’djar et les sièges de la daïra et de la mairie de Ouargla. Plus loin, sur l’avenue Si El Haouès, les chômeurs postés devant le siège de la wilaya depuis deux semaines rejoignent les marcheurs. Ils se veulent solidaires et unis «pour faire front devant une administration qui n’a pas encore saisi le message». Ils pensent que le seul moyen de pression sera la manifestation pacifique et des slogans ciblés clamant le changement. Visibles par tous autant à la société locale qui est devenue insensible aux sit-in quasi quotidiens qu’aux soi-disant représentants du peuple qui les regardent de loin, et même les responsables sommés par leurs tutelles respectives de ne pas réagir, les jeunes ont, semble-t-il, réorganisé les troupes et décidé de faire de cet été celui de la mobilisation.

Une année après leur première tentative de suicide collectif et après une année entière de manifestations diverses dans la rue, devant la wilaya, la daïra, l’ANEM, etc. rien n’altère leur détermination ni la chaleur torride ni l’indifférence des autorités, et encore moins les services de sécurité qui ne les lâchent pas d’une semelle.
Après sept ans de lutte pour des postes de travail qui ne viennent pas, les jeunes demandent un changement radical de l’administration locale : du sang frais, des responsables à l’écoute et surtout que les personnes impliquées dans la gestion désastreuse du dossier de l’emploi soient comptables de leurs actes. Il est à souligner qu’à Ouargla et Hassi Messaoud des sit-in se tiennent en permanence, l’un devant le siège de la daïra et l’autre devant celui de la wilaya depuis plusieurs semaines.


Houria Alioua

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Projet de loi régissant la profession d’avocat

Les robes noires organisent la contestation

El Watan, 19 juin 2011

Les robes noires entrent dans la contestation. «Mercredi, pas d’audiences !» est-il décrété par l’Ordre du barreau d’Alger.

Et c’est, hier, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire, pour le moins houleuse, que cette journée de protestation a été votée à l’unanimité par les centaines d’avocats présents. Ils entendent ainsi dénoncer le projet de loi relatif à cette profession, qui a été présenté, mercredi dernier, par le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, devant la commission des affaires juridiques et administratives et des libertés de l’APN.
Ce texte de loi, qui doit prochainement être soumis au vote des députés, vise la «caporalisation de la profession». «L’ensemble des articles proposés aboutiraient à la mise sous tutelle de la justice et de la profession d’avocat. Il y a un véritable danger pour l’indépendance du droit de la défense. Ce projet de loi remettrait en cause l’Etat de droit», s’indigne maître Abdelmadjid Selini, bâtonnier d’Alger.


«Les atteintes sont nombreuses»

Ce texte mène ainsi tout «droit à la guillotine» les quelque 5000 avocats inscrits au barreau. Et les différents intervenants qui se sont relayés à la tribune n’ont eu de cesse d’insister sur le caractère régressif et particulièrement préoccupant de ce texte de loi. Ce dernier serait ainsi une menace tant pour l’avocat que pour le justiciable. Car les atteintes sont nombreuses. «Les sanctions disciplinaires qui pourraient être introduites à l’encontre des avocats sont une épée de Damoclès. De même pour ce qui est de l’organisation de la profession. Les plus jeunes devront attendre 11 ans avant de pouvoir plaider devant la cour. Ce qui est une atteinte à l’égalité des chances, mais aussi au droit des citoyens de choisir leur défense», s’indigne Me Selini. Ce «charabia, sans aucune logique», estime ce dernier, «vise à régenter la corporation dans ses moindres faits et gestes». Cela démontre, si besoin est, l’esprit d’emprise que veulent avoir les autorités sur les institutions. Alors, «l’heure est à l’action et à l’unification». Faisant abstraction de leurs divergences, les avocats d’Alger ont ainsi arrêté une série d’actions, en plus de la journée de protestation de mercredi prochain.


Les robes noires veulent marcher

«Nous devons absolument nous adresser au président de la République, premier magistrat du pays, qui sera assurément plus attentif à nos revendications que le ministre de la Justice», propose Me Miloud Brahimi, conforté par les applaudissements de ses pairs. «De même, nous nous devons d’alerter l’opinion publique quant à ces graves dérives, qui touchent le droit de la défense et bafouent donc le droit des justiciables», assure, quant à lui, Me Selini. «Les avocats doivent marquer publiquement leur désaccord sur le fond et la forme de ce projet», répète-t-on à l’envi.
Pour ce faire, la prochaine action envisagée est d’organiser une marche «symbolique», du tribunal d’Alger à l’APN. Et ce, en sus d’une grève, «illimitée jusqu’au retrait pur et simple de cette loi», est-il même proposé. Le mouvement de contestation prend donc forme. Et, une fois n’est pas coutume, un corps de métier entre dans la revendication pour des considérations autres que socioéconomiques. Des robes noires qui manifestent pour «l’indépendance et la liberté»… Un air de déjà-vu ?

Maître Miloud Brahimi : «Contraires à l’esprit du printemps arabe» :
«Ce projet de loi est des plus dangereux. Les questions que nous devons nous poser sont pourquoi un tel texte mais surtout pourquoi maintenant ? Nous avions plus de droits et de marge de manœuvre du temps du parti unique.

Aujourd’hui, ce que nous appellerons la ‘’bureaucratie’’, qui étend ses effets néfastes partout, veut mettre tout le monde sous sa botte», estime Me Brahimi. Pour ce qui est du contexte, il met en corrélation cette tentative de menotter les avocats avec la déferlante démocratique qui balaie les pays arabes. «Le printemps arabe souffle sur la région et concentre avec lui des valeurs fondamentales tels les droits de l’homme, la liberté d’expression, le respect des citoyens.

Ces lois contre lesquelles nous nous élevons sont contraires à tous ces principes et espoirs. D’autant plus que ces projets sont en totale contradiction avec les réformes annoncées par le président de la République ainsi qu’avec les consultations tenues tambour battant par la commission Bensalah»,
s’exprime-t-il.

Maître Mustapha Bouchachi : «Mieux vaut tard que jamais» :
«Ce projet de loi vise à réduire davantage tous les espaces de liberté et de défense de la scène publique et de la vie des Algériens», estime Me Bouchachi. «Nous avons le droit de lutter pour les acquis de notre corporation, mais nous avons aussi et surtout une responsabilité déontologique vis-à-vis de nos concitoyens.

Car nous avons été démissionnaires quant à nombres de situations. Nous avons même failli», ajoute-t-il.
Alors, «il ne s’agit pas seulement de défendre nos intérêts, mais nous devons être à l’écoute du peuple. Et c’est avec tristesse que je dis que nous l’avons quelque part trahi.

Nous ne nous activons que lorsqu’une loi nous concerne directement. Mais la société sera-t-elle à notre côté ?»,
s’interroge-t-il.
Toutefois, Me Bouchachi estime : «Mieux vaut tard que jamais.»

Ghania Lassal


EL WATAN
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Sam 25 Juin 2011 13:26

Tizi Ouzou : Grève générale suite à une bavure militaire à Azazga
le 24.06.11 |


La ville d’Azazga, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Tizi Ouzou, a été paralysée ce vendredi 24 juin par une grève générale au lendemain d’une bavure militaire.

Un citoyen a été tué et un autre blessé par des éléments de l’ANP qui avaient agi à la suite de l’explosion d’une bombe au passage d’un convoi militaire, près de l’hôpital de la ville.

L’explosion de la bombe, jeudi 23 juin à 13h30, avait fait six blessés parmi les militaires mais l’intervention de ces derniers dans le voisinage du lieu de l’attentat a donné lieu à de graves dépassements y compris à l’intérieur de deux habitations, où des actes de saccage ont été signalés.

Un ouvrier, père de 4 enfants, a été tué et un autre citoyen a été blessé par les militaires. Une délégation des autorités civiles et militaires s’est déplacée ce vendredi sur les lieux et ont rencontré les représentants de la population. «Ce qui s’est passé est plus grave qu’une bavure. C’est une violation de l’intimité des citoyens. Je vous rassure que les auteurs de ce dépassements seront sévèrement sanctionnés », a déclaré le wali de Tizi Ouzou, lors d’une réunion, tenue au siège de l’APC, avec les représentants des comités de village d’Azazga.

Hafid Azzouzi-----------------------

Bavure militaire après un attentat terroriste : Azzazga sous tension
le 25.06.11 | 01h00


La population d’Azzazga (40 km à l’est de Tizi Ouzou) était sous le choc, hier, au lendemain d’une grave bavure militaire au cours de laquelle un citoyen a été tué et un autre blessé. Une grève générale a été observée, hier, dans la ville d’Azzazga, en signe de protestation contre les dépassements enregistrés à la suite d’un attentat terroriste qui avait ciblé un convoi militaire, jeudi après-midi, près de l’hôpital de la ville, sur la route de Yakouren.


Six militaires avaient été blessés lors de l’attaque à l’explosif, selon un bilan non officiel. Immédiatement après l’attentat, les militaires se sont déployés dans le voisinage et se sont introduits dans deux habitations où de graves actes de saccage ont été commis. Sur le lieu du drame, les témoignages des riverains convergent tous pour dire qu’il s’agit «d’un acte irresponsable que rien ne peut justifier».
Les militaires se sont introduits à l’intérieur de deux villas pour se livrer à des actes de saccage et même de pillage, selon les indications recueillies sur place. Des coups de feu ont été tirés à l’intérieur des deux maisons, a-t-on constaté, et les façades extérieures portent les traces de projectiles d’arme lourde. L’ouvrier Dial Mustapha a été blessé, quand il a essayé de fuir les coups de feu, il a été suivi jusqu’à la route pour être achevé, témoigne-t-on avec colère et indignation.
«Ils ont tout pillé et détruit. Ils ont même volé des objets de valeur.
C’est extrêmement grave ce qui s’est passé»,
nous dit un sexagénaire d’une voix à peine audible.
«C’est ici que l’autre citoyen a été blessé par balle au niveau de la jambe. Vous voyez encore les taches de sang», nous dit un jeune.

A l’hôpital d’Azazga, le personnel médical s’indigne contre les agissements des éléments de l’ANP.
«On a été violemment malmenés, nos portables ont été confisqués. C’était la panique générale», nous a raconté un agent hospitalier.

Une délégation des autorités civiles et militaires s’est rendue hier sur les lieux avant de rencontrer la population, lors d’une réunion organisée au siège de l’APC. Le député du RCD, Nordine Aït Hamouda, et plusieurs élus locaux se sont également déplacés à Azazga. Au cours de la rencontre avec les représentants de la population, le wali de Tizi Ouzou a déclaré : «J’ai suivi avec beaucoup de tristesse ce qui s’est passé. Il y a eu mort d’homme, saccage, vol, dégradation de biens privés et violation de l’intimité de citoyens. Rien n’excuse pareil comportement, y compris par le prétexte du mouvement de panique. Personne ne peut admettre ces agissements et les plus hautes autorités militaires s’engagent à traduire devant les juridictions compétentes les éléments impliqués dans ces dépassements ainsi que leurs responsables.»


Tout en présentant ses condoléances au nom du gouvernement à la famille du jeune citoyen tué, le wali soulignera que toutes les dispositions pour le dédommagement et les réparations seront engagées en direction des victimes des dépassements survenus jeudi. De son côté Hadj Saïd, président de l’APW par intérim, a estimé que «cette situation est extrêmement grave et dramatique. Il y a eu mort d’homme et actes de saccage et de violation de domicile. Les responsables de cette bavure doivent être jugés. Les citoyens veulent exprimer pacifiquement leur indignation et leur colère est légitime».
Les membres des comités de village diront que la population locale réclame réparation et excuses officielles pour ce qui vient de se passer, tout en faisant remarquer que l’une des maisons ciblées par les militaires est celle d’un valeureux moudjahid de la guerre de Libération nationale, dit capitaine Rouget.
Notons qu’un appel à une autre grève générale ainsi qu’à une marche dans la ville d’Azazga a été lancé par les comités de village pour demain.

Hafid Azzouzi
EL WATAN

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tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Mar 28 Juin 2011 18:09

Bavure militaire ou dépassement à Azazga (Tizi Ouzou)

La population attend les conclusions de l’enquête
El Watan, 28 juin 2011

L’audition des éléments de l’ANP, impliqués dans les dépassements, a commencé hier au tribunal militaire de Blida.

Q uatre jours après la bavure militaire ayant coûté la vie à un ouvrier journalier, Dial Mustapha, la ville d’Azazga, à 40 kilomètres à l’est de Tizi Ouzou, commençait hier à renouer avec la vie normale. Les commerçants ont repris leur activité après trois jours de grève. Toutefois, les stigmates du drame demeurent toujours visibles, notamment au niveau des habitations saccagées, jeudi dernier, par les soldats de l’ANP, après l’attentat à l’explosif qui avait ciblé leur convoi. Le propriétaire de l’une de ces maisons nous a confié que cinq militaires qui ont pénétré à l’intérieur de son habitation ainsi que leur responsable ont été mis aux arrêts. Ils devaient être auditionnés, hier, par le juge d’instruction au tribunal militaire de Blida.

«On vient de nous appeler pour nous signifier que les militaires en cause seront auditionnés. On va assister au procès», dira notre interlocuteur qui rappelle que les dégâts matériels enregistrés sont inestimables. «Ils ont tout saccagé et pillé», nous a-t-il souligné. Un citoyen qui tient un restaurant non loin du lieu du drame nous a expliqué, lui aussi, que les éléments de l'ANP se sont comportés avec violence contre les riverains. «Après avoir tué la victime et blessé un autre citoyen, ils se sont introduits à l'intérieur de notre restaurant pour s'emparer d'une somme de plus de 7 millions de centimes laissée dans la caisse. Ils ont commis des actes de saccage», témoigne-t-il.
Sur la même route, la RN12, desservant Yakourène, le propriétaire d'une alimentation générale nous a expliqué qu'il a été épargné par le drame car, nous a-t-il dit, au moment de l'explosion, il s'est empressé de fermer son local. «Oui, on a entendu une explosion de forte détonation. J'ai fermé alors mon local et je suis resté cloîtré à l'intérieur», nous a-t-il raconté.
A l'hôpital, le personnel a tenu, hier, en milieu de journée, un sit-in de protestation pour s'indigner contre les dépassements commis par les militaires à l'intérieur de cette structure hospitalière.

Cette action a été initiée par les différentes sections syndicales relevant de l’hôpital. «Il y a eu beaucoup de dépassements. Lors de l’admission des blessés qui ont été pris en charge immédiatement par le personnel hospitalier, plusieurs militaires ont envahi les services, notamment les urgences où des médecins et des infirmiers ont été malmenés. Ils ont proféré des injures et des menaces à notre égard. C’est inacceptable», a déclaré un médecin. «Ce comportement dans une structure hospitalière est une atteinte grave à l’esprit même des convention internationales ratifiées par l’Algérie», a ajouté un syndicaliste. «Il m’ont séquestré pendant plus de deux heures. Ma carte d’indenté et mon portable ont été confisqués. C’était un cauchemar», fulmine un ambulancier qui qualifie ces comportements «d’atteinte grave aux franchises hospitalières». «Ils se sont acharnés contre tout le monde. On a subi un traitement inhumain», nous a raconté un autre agent hospitalier.


La Coordination des comités de village d’Azazga, qui a initié des actions de protestation, demande que les auteurs et les responsables de ces dépassements soient jugés. «On a pris acte des engagements pris par les autorités. La marche populaire de lundi dernier a été une réussite remarquable. Elle a drainé une grande foule venue exprimer sa solidarité agissante avec la famille du défunt et dénoncer aussi les dépassements des éléments de l’ANP», nous a précisé le président de la Coordination des villages.

Rappelons que la victime de cette bavure militaire, Mustapha Dial, 41 ans, père de 4 ans, a été inhumé, dimanche, dans son village natal, Oumadene, dans la commune de Souamaâ, à 45 km au sud-est de Tizi Ouzou. Les autorités de wilaya viennent de signer une décision le reconnaissant en tant que «victime du terrorisme».


Hafid Azzouzi
EL WATAN

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Il est membre de la Coordination autonome des étudiants

Hamzaoui Abdelkarim exclu de l’université Alger 2

El Watan, 28 juin 2011

Les sanctions commencent à tomber à l’encontre des étudiants qui ont mené le mouvement estudiantin de contestation ces derniers mois, couronné par l’organisation de deux marches, le 12 avril et le 2 mai, à Alger.

L’étudiant en sixième année de doctorat en sociologie à l’université Alger 2, Hamzaoui Abdelkarim, a été exclu pour deux ans. Ce membre actif de la Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE) a reçu, hier, le PV du conseil de discipline tenu le 19 juin dernier. Ce conseil, auquel l’étudiant n’a pas pris part, «a été tenu spécialement pour le radier», selon ses dires. «J’ai reçu ce PV sans comprendre vraiment ce qu’il valait. Lorsque je l’ai lu, j’ai été choqué d’apprendre que je suis exclu sans même avoir été présent à ce conseil de discipline», a déclaré Abdelkarim, abattu.

Le PV du conseil de discipline, dont une copie est parvenue à notre rédaction, mentionne que l’étudiant est «radié pour une durée de deux ans. Il lui est interdit de se réinscrire en doctorat et est privé de tous ses droits en tant qu’étudiant durant toute cette période de sanction. Il ne pourra reprendre les études qu’avec un engagement écrit de respecter le règlement intérieur de l’université».

Ce document, signé par le vice-recteur de l’université chargé de la post-graduation, Nacereddine Zebdi, reproche à l’étudiant radié, avec des propos à peine voilés, ses activités syndicales au sein de la CNAE : «Il a provoqué l’anarchie et la zizanie dans les rangs des étudiants. Il a créé beaucoup de problèmes au niveau de l’université.» La commission de discipline lui reproche également des «renvois répétitifs d’autres universités où il a exercé en tant qu’enseignant». Selon cet «avis de radiation», l’étudiant aurait reçu une convocation pour assister au conseil de discipline via un télégramme, une semaine avant sa tenue, ce que réfutent le concerné et plusieurs membres de la CNAE.

Ces derniers ont exprimé leur «colère» et leur «désarroi» quant à cette «exclusion arbitraire» de leur camarade. «Ce conseil n’a pas respecté la législation en vigueur. Il n’a pas convoqué Abdelkarim qui a le droit d’organiser sa défense. La réglementation prévoit même qu’il a le droit de choisir un étudiant pour le défendre», explique un membre de la CNAE de Bouzaréah.
Les membres de la coordination ont rencontré, dans l’après-midi, M. Zebdi, qui leur a assuré que «la décision me dépasse. Le conseil de discipline est souverain». «Nous n’allons pas rester passifs vis-à-vis de cette provocation et l’atteinte au droit syndical estudiantin. Nous resterons solidaires comme d’habitude. Nous allons organiser des actions pour soutenir et défendre notre camarade», ont rétorqué les étudiants.

Samir Ghezlaoui
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Sam 9 Juil 2011 14:24

Algérie : Le pouvoir harcèle les syndicalistes
Lundi 04 juillet 2011

Le régime algérien qui promet, en façade, des réformes politiques, harcèle sans cesse les syndicalistes et les leaders de la protestation, discrètement, à l'abri des médias et de l'attention de la communauté internationale.

Combien de grévistes ont-ils été sanctionnés par leurs responsables hiérarchiques pour la simple raison qu’ils ont observé un arrêt de travail ou une grève à laquelle leur syndicat a appelé. En plus du harcèlement et autres pressions psychologiques, on n’hésite pas à couper dans les salaires, à supprimer les primes ou carrément à décréter une mise à pied en violation avec la loi 90/11 qui autorise pourtant les travailleurs à faire grève pour peu que ce mouvement réponde aux critères requis, à savoir le dépôt d’un préavis et l’observation d’un piquet au sein même de l’entreprise ou de l’établissement.


Dans le secteur de la santé, le ton a été on ne peut plus grave. L’actuel ministre, qui pratique à merveille la politique de la carotte et du bâton, rassure d’une part les syndicats de la santé en leur promettant de répondre à leurs revendications, et d’autre part il recourt à la justice et à des retenues sur salaires, comme cela fut le cas avec les médecins résidents.
C’est le cas également dans le secteur de l’Enseignement supérieur et de Recherche scientifique où après le mouvement de protestation des étudiants plusieurs délégués font l’objet de représailles à l’image de Rahmoune Améziane, de Hamzaoui Abdelkrim, deux étudiants en doctorat à l’université de Béjaïa et celle de Bouzaréah, exclus de l’université. Le premier est interdit d’inscription dans toutes les universités du pays, alors que le second est suspendu pendant deux ans. Par ailleurs, des informations font état de blocages administratifs dont font l’objet certains étudiants ayant participé aux derniers mouvements de protestation. Ces blocages se manifestent par la lenteur dans la délivrance des diplômes de fin d’études. Autant d’exemple qui illustrent une partie des pratiques illégales à l’encontre des syndicats et de délégués dont leur seul tort est d’avoir dit non à la médiocrité et à l’anarchie.



Le SNAPAP dans le viseur du pouvoir


Les licenciements en raison d’activités syndicales concerne principalement les adhérents du Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap), qui ont mené des mouvements de protestation dans différents secteurs de la Fonction publique. Depuis le début de l’année, 7 syndicalistes du secteur des communes ont été sanctionnés en raison de leurs activités syndicales. Le premier cas est celui de Mohamed Hadi, licencié par la commune de Chlef qui refuse même d’appliquer la décision de justice ordonnant sa réintégration à son poste. Cinq autres syndicalistes du Conseil national des communaux ont été suspendu par le P/APC de Sidi M’hamed le mois d’avril dernier, et ce, pour avoir participé à un mouvement de protestation.
La décision du suspension a été prise sans passer par la commission de discipline habilitée à prendre de telles décisions, d’après Ali Yahia, président du Conseil national des communaux affilié au Snapap. Un autre cas similaire vient d’être signalé dans la commune de Djebahia dans la wilaya de Bouira où un membre du Snapap vient de recevoir le décision de suspension sans passer également par la commission de discipline comme prévu par la loi de travail.
Les médecins spécialistes et généralistes n’ont pas été épargnés par cette campagne de licenciements pour activités syndicales. En effet, la grève illimitée lancée le mois du mois dernier par le Snapsp et le Snapssp a fait réagir le ministre de la Santé Djamel Ouled Abbas qui a ordonné la suspension de deux syndicalistes de leur fonction. Ils n’ont regagné leur poste qu’après les énormes pressions exercées par leurs collègues, qui ont fait preuve de solidarité et de soutien.
La même situation a été vécue par les pompiers qui vivent sous pression chaque fois que l’un de leurs syndicats annonce un mouvement de grève, notamment lorsqu’il s’agit du Snapap, dont les adhérents dans le secteur de la Protection civile ont fait régulièrement l’objet de sanctions.

Enfin, le militant syndicaliste, Yacine Zaid, fait lui l'objet de pressions permanente, notamment au travers de procédure de justice.


Synthèse avec informations de presse.
radio kalima

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Un décret fixe les attributions du ministère de la Communication

Comment le gouvernement veut réguler la presse

El Watan, 7 juillet 2011

Un décret fixant les attributions du ministère de la Communication a été publié hier au Journal officiel.

Signé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, après avoir été approuvé par le président Bouteflika, le texte indique que le département dirigé par Nacer Mehal a pour mission «de contribuer à sensibiliser les institutions et les citoyens sur le respect des libertés fondamentales, des libertés de la presse et d’expression, de promouvoir la diffusion d’une information plurielle, responsable et objective en développant une culture journalistique basée sur l’éthique et la déontologie professionnelles». Il est aussi chargé, souligne le décret, «de veiller à la régulation des activités de communication, y compris celles liées aux médias électroniques (journaux, radios et télévision sur internet) de concert avec les entités de régulation».


Le ministère de la Communication aura, par ailleurs, la mission de «prévenir la concentration des titres et organes de presse de l’influence financière, politique ou idéologique en proposant les textes législatifs ou réglementaires appropriés». Ses nouvelles attributions lui permettent également de «fixer les conditions d’exercice des activités de publicité, de sondage et de diffusion de la presse écrite et de veiller à l’organisation et à la promotion de la communication institutionnelle publique».

En matière de développement de la communication, le département de Nacer Mehal est chargé de la réalisation «des conditions nécessaires à la diffusion et à la distribution de l’information écrite, parlée et télévisuelle à travers le territoire national et à l’extérieur du pays», comme il doit aussi «favoriser le développement des circuits de production et de circulation de l’information écrite, audiovisuelle et électronique sur tous les supports, et promouvoir la formation dans les différents métiers et professions de la communication en concertation avec les différents opérateurs du secteur et les institutions concernées».

Le décret lui assigne également la mission «d’impulser le développement des activités des opérateurs à l’effet de développer la production de programmes audiovisuels, de délivrer les autorisations d’exercice des activités de communication, y compris la presse électronique (journaux, télévision, radio)».

Enfin, le ministère de la Communication est chargé «de proposer la politique de développement des infrastructures des moyens audiovisuels de production et de diffusion et de la presse électronique».

S. R.

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Les spécialistes et les militants des droits de l’homme à propos du code pénal

«Désormais, les journalistes ne toucheront plus aux sujets sensibles»

El Watan, 6 juillet 2011

Le projet d’amendement du code pénal, adopté lundi dernier par l’APN, déçoit. Les journalistes, les militants des droits de l’homme et les spécialistes des médias montent au créneau pour le dénoncer.

Ce projet, qui vise à dépénaliser les délits de presse, n’est finalement qu’un «leurre». C’est ce que pense, en tout cas, le président de la LADH, Boudjemaâ Ghechir. Selon lui, cette loi est «une régression» dans la quête de la liberté de la presse dans notre pays. «Ces amendements demandent implicitement au journaliste de ne plus écrire, à défaut de payer tout seul les frais de son courage et de son professionnalisme»,
lance-t-il.
Et d’ajouter : «Désormais c’est au journaliste, condamné pour des écrits, de payer une amende excessive. Il assume lui-même la responsabilité de l’écrit sans la publication.»

Pis encore. Selon Me Ghechir, le journaliste peut se retrouver encore une fois en prison. Il explique : «Celui qui est condamné à payer une amende sera convoqué, par l’intermédiaire d’un huissier de justice, par les services financiers du Trésor public pour s’acquitter des frais de cette amende. En cas de non-payement, le procureur est sollicité pour appliquer la contrainte par corps. C’est-à-dire emprisonner le journaliste. Le procureur appréciera la durée d’emprisonnement selon le montant de l’amende et le retard de payement.»


Pour sa part, Mustapha Bouchachi, président de la LADDH, estime que l’annulation de «la peine de prison est un point positif à retenir» mais que «les amendements restent toutefois insuffisants par rapport à l’idéal de la liberté de la presse et d’expression». «Ce droit ne peut pas être dissocié des autres droits individuels. Et comme vous le savez, nous vivons dans un Etat de non-droit, géré par un régime totalitaire. On ne peut donc pas espérer mieux sur le plan de la liberté d’expression car, de toute façon, l’Etat trouvera d’autres manières pour limiter la liberté de la presse et d’opinion tout en maintenant sa façade démocratique», note-t-il.

Ces amendements, précise de son côté Belkacem Mestfaoui, enseignant à l’Ecole supérieure de journalisme inciteront désormais le journaliste à l’autocensure :, «On a allégé la charge sur les publications mais on l’a alourdie sur le journaliste. Du coup, les responsables de journaux seront obligés de choisir eux-mêmes les journalistes qui écriront sur des sujets potentiellement sensibles. Il y aura sûrement moins de journalistes qui prendront des risques pour faire éclater la vérité. L’autocensure régnera.»

L’enseignant qualifie ainsi de «tromperie» et de «lifting» cet amendement du code pénal : «Le pouvoir ne veut pas vraiment d’une presse totalement autonome. Dans notre pays, on devrait parler plutôt d’un non-droit au droit de l’information au lieu de droit à l’information. Si on veut régler cette question d’une façon à la fois intelligente, raisonnable et démocratique, il faut revoir carrément la gestion des entreprises de communication publiques et privées. On a choisi de sacrifier le journaliste dans ce nouveau dispositif pénal pour protéger une majorité de patrons de journaux privés qui forment le maquillage démocratique. Le pouvoir a peur aussi de l’armée des jeunes journalistes qui est en train de monter. Il préfère alors les museler aussitôt.»

Samir Ghezlaoui


ALGERIA WATCH
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Dim 10 Juil 2011 15:37

Collectivités locales: Grève annoncée dans les communes
par Yazid A., Le Quotidien d'Oran, 10 juillet 2011

Les travailleurs des communes observeront une grève de trois jours, à partir du 26 juillet prochain, a annoncé, hier samedi, la Fédération nationale des fonctionnaires des communes, relevant du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP).

Cette grève, qui intervient au moment de fortes demandes sur les documents administratifs, notamment de la part des bacheliers, serait le dernier recours, selon le Snapap, pour faire aboutir les doléances des travailleurs des APC.
«La grève intervient en dernier recours devant le retard accusé par le ministère de tutelle (ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales), dans la satisfaction des revendications soumises depuis plusieurs mois par le syndicat», indique le président de la Fédération, M. Azzedine H'lassa.

Les revendications des travailleurs de la fédération des communes portent notamment sur le statut et l'augmentation des primes et indemnités, selon M. H'lassa. Le Snapap appelle à l'augmentation de 40 % de la prime indemnitaire au profit de l'ensemble des travailleurs, a précisé de son côté le secrétaire national de la Fédération, M. Djilali Hamrani, selon lequel «les fonctionnaires des communes comptent parmi les catégories les moins payées».

Le bras de fer entre le ministère et la fédération dure depuis le mois de mai dernier, période durant laquelle les travailleurs de communes avaient observé plusieurs jours de grève, à l'appui de revendications salariales et pour l'application du statut particulier promis par la tutelle et non encore appliqué.
En fait, le ministre s'était engagé, à l'issue de deux réunions avec le syndicat, à promulguer le statut des fonctionnaires des communes dans un délai ne dépassant pas 30 jours. Mais, les délais n'ayant pas été respectés, un conseil national urgent a été tenu, regroupant les membres de la fédération, représentant 35 wilayas et qui s'est achevé par la décision d'une grève de trois jours, dans un premier temps, selon M. Hlassa.
Pour autant, ce dernier a annoncé le recours à une grève ouverte à la prochaine rentrée sociale, au cas où «la tutelle ne donnerait pas satisfaction à leurs revendications».

Le débrayage prévu le 26 juillet devrait être largement suivi, prévoit également le syndicat, selon lequel 500.000 travailleurs des communes sont affiliés à la Fédération. En fait, le statut particulier des travailleurs des communes devait être promulgué au mois d'avril dernier. Ce statut, qui devrait comporter 374 articles, 8 branches, 69 grades et 27 catégories, vise le règlement de la situation socio/professionnelle de tous les travailleurs des communes. Mais, jusqu'à présent, il n'a pas été appliqué. Le syndicat ne donne aucune précision sur sa non application jusqu'à présent.

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Bergouga et Bouchareb Ismaïl (Annaba)

Des émeutes et des arrestations

El Watan, 10 juillet 2011

Onze jeunes manifestants ont été arrêtés dans la nuit d’avant-hier par les éléments du Groupement d’intervention rapide (GIR) de la Gendarmerie nationale lors des émeutes qui ont éclaté dans la localité de Bergouga dans la commune de Sidi Amar (Annaba) suite aux longues coupures d’électricité, apprend-on de sources sécuritaires.


Agés de 19 à 34 ans, ces jeunes émeutiers, qui sont sortis dans la rue avec des dizaines d’autres habitants de ce petit village, ont crié leur colère attisée par des coupures d’électricité récurrentes en cette période des grandes chaleurs.
Pour faire entendre leur voix, ils ont bloqué la route menant de et vers leur village à l’aide de troncs d’arbres et de pneus enflammés. Plusieurs véhicules, empruntant ce tronçon, ont été saccagés par les émeutiers. Alertés, les éléments du GIR sont intervenus rapidement et entrés en confrontation directe avec les émeutiers après que ces derniers eurent refusé d’ouvrir la route et libérer la circulation. Les échauffourées ont donné lieu à 11 arrestations parmi les jeunes protestataires. Ils seront présentés aujourd’hui devant le procureur près le tribunal d’El Hadjar.


Le même topo est observé dans la cité Bouchareb Ismaïl, dans la commune d’El Bouni, où des dizaines de manifestants ont procédé pour les mêmes raisons au blocage de la route reliant ce quartier populaire à la localité de H’djar Eddis, dans la commune de Sidi Amar, usant de pneus brûlés et autres objets hétéroclites. Ils accusent Sonelgaz d’avoir mis beaucoup de retard pour procéder à la réparation du transformateur qui a explosé. Ce qui a porté préjudice aux habitants qui n’ont pu ainsi utiliser leurs climatiseurs, ventilateurs et réfrigérateurs en ces jours caniculaires. Les habitants des deux cités, victimes des coupures de l’énergie électrique, dénoncent la médiocrité de la prestation de service de Sonelgaz Annaba.

Mohamed Fawzi Gaïdi

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Expéditions punitives contre des «prostituées» à M’sila
La chasse aux sorcières est ouverte

M’sila. De notre envoyé spécial, El Watan, 7 juillet 2011

Si les prostituées reviennent ici», dit l’un des nombreux jeunes qui nous entourent en désignant les appartements calcinés du troisième étage, «cette fois-ci on va les brûler vives».



Il y a autant de détermination que de colère dans les propos de ces voisins d’immeuble de la cité Chebilia, à M’sila, chef-lieu de wilaya d’un Hodna qui respire la misère et la mal-vie. Chebilia est une cité populeuse, crasseuse, plantée au cœur même de la ville de M’sila. Une cité comme il y en a tant en Algérie. C’est dans ce décor de béton et de poussière qu’un effroyable drame a failli se produire il y a cinq jours.

D’abord, les faits. Selon les témoignages que nous avons recueillis auprès des habitants de ce quartier, c’est en fin d’après-midi du samedi 2 juillet que des centaines de jeunes, en provenance de toutes les cités environnantes, se sont rassemblés au bas d’un immeuble situé sur la principale artère de la ville de M’sila. Ils veulent chasser la dénommée R., habitant le troisième étage. Son appartement est connu pour être un lieu de rendez-vous un peu plus que galants. R. roule en 4x4 de luxe et fait travailler plusieurs filles. «Tous les quinze jours, il y a une relève. Des filles nouvelles arrivent, les anciennes partent», dit un habitant de l’immeuble. Les voisins et les riverains sont écœurés par ce commerce indigne qui se fait sous les yeux de leurs épouses et de leurs enfants. La dénommée R. est décrite comme une maquerelle arrogante, tellement sûre de ses appuis dans les hautes sphères locales qu’elle ne cherche même pas à cacher qu’elle pratique le plus vieux métier du monde. Les rendez-vous se font par téléphone. Le client arrive au bas de l’immeuble où l’attend le fils aîné qui l’escorte jusqu’au troisième étage, comme s’il s’agissait d’un membre de la famille. Toutefois, le manège ne dupe personne. Dans l’appartement, ce sont quatre à cinq filles aux mœurs aussi légères que leurs tenues qui s’occupent des désirs des clients de cette Madame Claude du Hodna.


Ce samedi soir, la foule est déterminée à en finir avec ce lieu de débauche au milieu de leur cité. Un ultimatum est donné à la dame au 4x4. Elle a 24 heures pour plier bagage et vider les lieux. R. ne l’entend pas de cette oreille. «Je ne pars pas, je fais ce que je veux, allez vous faire f…», telle est sa réponse suivie d’un chapelet d’injures et d’insanités, selon des témoins présents sur les lieux.
Dans un immeuble voisin, une autre femme, de la même vieille corporation que madame R. a reçu le même ultimatum. Elle a plié bagage et s’est éclipsée discrètement. Sous la pression de la foule qui n’a cessé de grossir, la maquerelle du 3e étage finira par partir dans la nuit. L’assaut est alors donné. L’appartement est brûlé, mais les flammes menacent de s’étendre aux étages supérieurs qu’elles lèchent allégrement. «J’étais au cinquième étage avec mes enfants, mais on a réussi à nous faire sortir», dit un père de famille visiblement marqué par l’épreuve.

Le pire a été évité de justesse. Après les témoignages des uns et des autres, nous décidons de monter au troisième étage. La cage d’escalier est dans un état indescriptible. «Elle a toujours été ainsi. Cela ne date pas de l’incendie», dit l’un des résidants. Les murs sont noirs de fumée et le sol de l’appartement est jonché de vêtements et d’objets. Même les cadres des portes sont calcinés.


Cette chasse aux sorcières qui s’est ouverte à M’sila n’en est pas à son premier épisode.

Nous nous rendons dans une autre cité, à quelques blocs de là, où un drame s’est produit il n’y a pas si longtemps. La cité des 500 Logements est mitoyenne de l’université. Nous sommes au tout début du mois de juin. Le dénommé Ali, qui habite la cité, est ennuyé par un chahut créé par une bande de voyous rassemblés en bas d’un immeuble qui passe pour abriter des femmes de petite vertu. Il sort voir de quoi il en retourne et s’accroche verbalement avec le groupe de voyous. L’altercation s’envenime rapidement et le malheureux reçoit un bloc de pierre sur la tête qui l’envoie directement à l’hôpital dans un état semi-comateux. Il décédera au bout de deux jours passés au service de réanimation. La nouvelle de sa mort se répand comme une traînée de poudre. Des émeutes éclatent aussitôt et c’est la maison de rendez-vous, accusée d’attirer tous les voyous du coin, qui est le principal objet de la vindicte populaire. D
es centaines de personnes sont rassemblées devant l’immeuble avant de le prendre d’assaut, tentant de l’escalader et d’arracher les barreaux qui protègent les fenêtres, mais en vain. D’autres tentent de mettre le feu à la conduite de gaz sans plus de succès. Dans le petit immeuble de deux étages, quatre femmes sont prises au piège et courent le risque d’être lynchées si une porte ou une fenêtre cède. Il n’y a pas de voisins. Ils ont tous fui cette promiscuité honteuse.


Quelques personnes de bonne volonté, dont l’imam du quartier, esayent de faire entendre raison à la foule en délire. En vain. La police tente une maigre protection avec une dizaine d’éléments antiémeute, mais le risque de les voir réduits en charpie par les milliers de personnes qui encerclent l’immeuble est tel qu’on leur conseille de se retirer vivement.
Au petit matin, les quatre prisonnières finissent par être évacuées discrètement, lorsque les esprits se sont enfin calmés. Aujourd’hui, l’immeuble est fermé et la porte d’entrée garde encore des traces de l’incendie.

L’événement passé, les autorités locales sont venues mettre un ralentisseur sur la chaussée, en face de l’immeuble, et une plaque de sens interdit. Comprenne qui voudra.

Autre cité, toujours à M’sila. Des immeubles lépreux plantés au milieu de terrains vagues crasseux, jonchés d’immondices. Au fond de la cité, un immeuble porte des traces d’incendie sur toute sa façade. La vue d’un journaliste qui prend des notes et des photos attire la curiosité d’une dame qui hasarde la tête à sa fenêtre. Nous apprenons bientôt que l’immeuble a été brûlé dans la nuit du 5 juillet après le départ des locataires, des femmes aux mœurs légères qui attiraient des dizaines de clients au point que beaucoup d’habitants ont fini par déménager, excédés par une pratique contraire à leur morale et à leurs valeurs familiales.


Un peu plus loin, des jeunes sont assis sur des blocs de pierre, face à des locaux commerciaux saccagés, vandalisés. Ces commerces sont «les locaux de Bouteflika», nous apprennent les jeunes oisifs. 78 locaux érigés au beau milieu d’un terrain vague jonché d’ordures, loin de tout. «Ils ne servent à rien ! Pourquoi s’étonner ? Ils ont même donné un local de vulcanisateur à quelqu’un au premier étage», dit l’un d’entre eux.

Questionnés sur les femmes qui ont quitté l’immeuble incendié, les jeunes affirment qu’elles avaient fini par salir la réputation du quartier : «Elles étaient arrogantes. Elles ne cherchaient pas à passer inaperçues. Elles étaient protégées par qui vous savez…»

Retour à la cité Chebilia par une autre rue. Un marché informel s’est installé au beau milieu de la chaussée à double voie. Des cabanes de haillons et de chiffons qui défigurent le paysage, si tant est qu’il reste encore une quelconque beauté à ces cités champignons qui n’ont aucune honte à étaler leur laideur et leur saleté.
Des cités déshumanisées, sans le moindre espace vert, sans banc public, sans aucune infrastructure de culture ou de loisirs. Il y a longtemps que les résidants de ces immeubles difformes ont perdu le sens du civisme. Ils ne s’entendent plus pour nettoyer, reverdir et embellir leur environnement. Ils ne sont plus d’accord que pour défendre un dernier acquis : leur dignité.

Hypocrisie morale des pouvoirs publics :

On pensait tout connaître des émeutes, mais voilà qu’on découvre des Algériens capables de trouver des raisons originales de se révolter. Le phénomène de la prostitution, qui se propage dans les milieux populaires (cités, quartiers et villages) est en train de pousser à bout les couches sociales qui y sont directement exposées.


C’était le cas à Tichy, dans la wilaya de Béjaïa et c’est également le cas à M’sila. Nous n’avons trouvé aucun prédicateur zélé, aucun prêche incendiaire derrière ces chasses aux sorcières.
Depuis la fermeture des maisons closes, la prostitution s’est incrustée peu à peu dans des niches sociales qui sont loin d’être siennes. Elle a fini par s’y installer durablement, au mépris de valeurs ancestrales qui ont volé en éclats.

Nul besoin d’étude ou de statistiques pour savoir que pratiquement toutes les villes d’Algérie sont touchées par la prostitution. Les réseaux de traite des femmes, soutenus par des complicités bien placées dans les rouages de la police, de la justice et des milieux d’affaires et d’argent, opèrent au vu et au su de tous. Dans les salons de coiffure, les pizzerias, les discothèques, les hôtels, les universités et bien d’autres milieux.

Chassées des cabarets où elles officiaient, les prostituées ont investi les cités et les quartiers résidentiels où elles tentent de se faire une petite place. Dans certains quartiers bien connus, les habitants qui ne pratiquent pas le plus vieux métier du monde sont obligés d’afficher un panneau sur leur porte : maison honnête. Chassez le naturel, il revient au galop : depuis que les maisons closes l’ont été définitivement au nom d’une morale à quatre sous, c’est toute la société qui a commencé à être gangrenée.

D. A.

algeria watch
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Lun 22 Aoû 2011 12:54

:( vive les vacances :(

LES VICTIMES DE L'ATTENTAT DE MAÂTKAS ENTERRÉES HIER DANS LA DOULEUR
Peur sur la Kabylie

Par Aomar MOHELLEBI - Dimanche 21 Aout 2011 -


une population de plus en plus meurtrie Cinq attentats perpétrés en moins d'une semaine dans la wilaya. C'est assez pour exaspérer la population.

Maâtkas mais aussi le reste de la Kabylie est en deuil et sous le choc. Trois jours après l'accrochage ayant coûté la vie à trois citoyens du village El Vir, la douleur reste vivace chez la population de la commune de Maâtkas. Hier, des centaines de personnes se sont déplacées dans la localité afin d'assister à l'inhumation des trois victimes. Il y avait également la présence des autorités locales et des élus, à leur tête le wali Abdelkader Bouazghi.
En sus de ce climat d'affliction qui ne cesse de ronger une population de plus en plus meurtrie par la recrudescence subite et inattendue de l'activité terroriste, il faut reconnaître que la terreur règne aussi dans les quatre coins de la Kabylie, notamment après l'attentat kamikaze perpétré il y a tout juste une semaine au chef-lieu de wilaya et les autres actions terroristes ayant eu lieu dans les localités d'Ath Aissi, Tala Bounane et Azeffoun. A Maâtkas, la population n'a pas encore fini d'essuyer ses larmes hier.

Devant un tel drame, il ne restait que le courage et la résignation. La dignité aussi. «Nous habitons dans un village paisible. Les gens d'ici sont simples. Nous vivons du fruit de notre labeur. Nous n'avons jamais pensé que nous allions avoir à faire face à un tel sort», déplore un habitant du village El Vir qui n'arrive pas encore à réaliser ce qui se passe dans sa région depuis la nuit de jeudi à vendredi derniers. Jusqu'à jeudi soir, indiquent les habitants interrogés, les soirées de Ramadhan se déroulaient dans un climat plutôt bon enfant et rien, absolument rien, ne présageait une telle tragédie. Hormis, peut-être, des recoupements d'informations qui parlent du «passage» de deux terroristes dans un village limitrophe quatre jours avant l'accrochage meurtrier. Mais de là à imaginer qu'en un laps de temps aussi court, Maatkas allait sortir de l'anonymat de façon si tragique et si spectaculaire, personne n'y a pensé ici.
Bien qu'il y a quelque temps, la région de Maâtkas était connue pour être un repaire des actions d'enlèvements des citoyens en contrepartie de la libération desquels, était exigé le versement d'une rançon. Mais au fil des années, Maâtkas a appris à vivre de nouveau dans la sérénité.
Or il s'agissait d'un calme précaire qui précède les tempêtes. C'est le moins que l'on puisse dire suite à ce que vient de subir la population ici. Désormais, rien ne sera plus comme avant, aussi bien à Maâtkas que dans les autres communes de la wilaya où la vigilance devrait régner de plus belle. A Maâtkas, on s'interroge pour savoir quelle attitude adopter face à cette avalanche meurtrière. Déjà vendredi dernier, un attentat qui devait avoir pour cible le siège de la sûreté de la même région avait été déjoué de justesse par les éléments de la brigade mobile de la police judiciaire. Ce n'est pas seulement à Maâtkas que l'heure est au deuil et la terreur.

Au centre-ville de Tizi Ouzou aussi, à Ath Aissi et à Azeffoun et un peu partout dans les tréfonds de cette Kabylie martyrisée, l'heure est à l'incertitude.
On ne sort plus la nuit comme avant. L'ambiance des nuits de Ramadhan a été ternie par le sang qui a coulé plus d'une fois durant cette semaine dans les quatre coins de la wilaya. La population, dans sa grande majorité, souhaiterait sortir de ce tunnel dont le bout semble encore dans les limbes. L'ambiance, qui règne dans la wilaya, rappelle celle des années 1990. Bien que nous soyons loin de la fréquence quasi-quotidienne de cette période, il n'en demeure pas moins que l'impact des cinq attentats sur la population en moins d'une semaine perpétrés dans la wilaya, est catastrophique. Sur toutes les langues, le mot «crainte» revient tel un leitmotiv.
Les citoyens de la région ne pensent qu'au pire. Et comme c'est le cas dans les situations similaires, la rumeur a pris le relais. Des informations les plus folles sont distillées personne ne sait par qui. Les appréhensions ne font que croître. La population ne sait pas à quel saint se vouer.


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RECRUDESCENCE TERRORISTE EN KABYLIE ET CIRCULATION DES ARMES AUX FRONTIÈRES SUD
Alerte rouge des services de sécurité

Par Ikram GHIOUA - Dimanche 21 Aout 2011 -

La Kabylie est de nouveau la cible des groupes terroristes. Attentats kamikazes et attaques terroristes meurtrières font de cette région, depuis trois mois, une véritable poudrière.
Le climat sécuritaire est devenu très tendu. Les hordes terroristes tentent de frapper fort. Jusque-là, toutes les tentatives ont été vouées à l'échec grâce à la vigilance des forces de sécurité, aidée en cela par les citoyens sans lesquels la lutte contre ces criminels serait sans issue.
La question qui nous taraude l'esprit, est pourquoi ce fulgurant regain de violence? Al Qaîda, qui est à l'origine de ces attaques a revendiqué, jeudi dernier, dans un communiqué, l'attentat à la voiture piégée qui a eu lieu dimanche dernier contre la première Sûreté urbaine du Centre-ville de Tizi Ouzou.
C'est du moins ce que rapporte le Centre américain de surveillance des sites islamistes.

Selon le communiqué, un kamikaze à bord de sa voiture piégée, répondant au nom d'Anas Abou Al Nadher, s'est directement lancé contre le commissariat de police. Le bilan officiel, contrairement aux rumeurs, a été de 33 blessés légèrement touchés, en majorité des civils.
La région de la Kabylie est-elle condamnée à vivre les attentats ?
Mardi, c'est une patrouille de police qui accroche trois terroristes dont le sinistre El-Khachkhache, à Béni Aïssi. Sur la route de cette même localité, le chef de Sûreté de Béni Douala fut la cible de tirs terroristes alors qu'il était à bord de son véhicule avec son chauffeur. Ce dernier ainsi que celui qui transportait des passagers d'un bus seront tués sur le coup. Jeudi, un officier de l'ANP a échappé à un autre attentat près d'Azeffoun, alors que vendredi les forces de sécurité ont enregistré une incursion à 18 km du chef-lieu de la wilaya. Il ne serait donc pas exagéré de dire que la région fait face à une sérieuse menace terroriste et des sources sécuritaires n'écartent nullement d'autres attaques. Pour eux, le pire est à craindre.

La situation est d'autant plus dangereuse que certains renseignements confirment que les terroristes sévissant encore en Kabylie ont été fournis en armements, mais surtout en explosifs. Zone de repli des groupes terroristes, la wilaya de Tizi Ouzou est particulièrement connue par son relief accidenté et difficile d'accès et sa dense végétation. Nos services de sécurité ont une expérience avérée, que ce soit sur le plan logistique ou matériel mais si aujourd'hui le Gspc, branche présumée d'Al Qaîda, a réussi à bien s'implanter dans la région, c'est suite au départ de la Gendarmerie nationale en 2001. Ces services remplissaient un rôle primordial dans cette zone.
Cependant leur départ a permis, selon des sources bien informées, à Droukdel de bien préparer le terrain et de s'autoproclamer n°1 du Gspc en 2003 devenu Al Qaîda au Maghreb, en septembre 2006. Maintenant que ces criminels sont bien imprégnés et en parfaite connaissance du terrain, ils sont capables de surprendre encore. En effet, depuis trois mois qu'on assiste aux attaques à l'explosif contre des convois et aux attentats-suicides. Un fait difficile à contrecarrer, sauf par l'exploitation efficace du renseignement.

Cette montée de la violence, nos sources la lient au trafic d'armes en provenance de la Libye. Les deux faits ne peuvent être dissociés, à leur connaissance. Même si la situation est inquiétante en Kabylie, elle l'est davantage au niveau des frontières algéro-libyennes, surtout avec cette infiltration via la Tunisie d'islamistes, en plus des quantités d'armes et de munitions qui circulent dans le Sahel et aux frontières algériennes.
Nos sources n'ont aucun doute quant à l'acheminement de ces armes vers le Nord, même si certains officiels du gouvernement le réfutent. Ce qui confirme la présence des armes en provenance de la Libye dans le nord du pays, ce sont des détonateurs qui ont été interceptés par les gardes-frontières basés à Debdeb au sud-est, à proximité de la frontière libyenne et avec lesquels les terroristes avaient déclenché les attaques à l'explosif contre les forces de sécurité. Mieux encore, confient nos sources, les armes récupérées sur les corps de certains terroristes abattus aux frontières, lors des tentatives d'infiltration avec des lots d'armes, sont de fabrication occidentale.
Dans une des opérations, un quotidien arabophone citant des sources sécuritaires avait fait état de la saisie, à Debdeb, de plus de 200 fusils-mitrailleurs et des caisses de munitions. C'est dire que la lutte antiterroriste est ouverte pour les forces sécuritaires sur tous les fronts. La tâche ne sera pas facile... La vigilance prime, selon nos sources, car on peut s'attendre à des surprises...

l'expresiondz
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Ven 9 Sep 2011 13:02

Les chômeurs montent au créneau à Ouargla
El Watan, 9 septembre 2011

La colère des chômeurs du Sud est à son comble, depuis dimanche. Un jeune chômeur a été brûlé, hier, lors des échauffourées qui ont éclaté entre les protestataires et la police à Ouargla.

La victime s’en est sortie heureusement indemne, mis à part quelques brûlures sur le corps. Selon le porte-parole du Comité national pour la défense des droits de chômeurs, Tahar Belabes, «le jeune homme se serait aspergé d’essence avant qu’une bombe lacrymogène lancée par un policier ne mette le feu à son corps», a-t-il indiqué.
Les chômeurs de la wilaya de Ouargla revendiquent des emplois, notamment après les promesses du ministère du Travail.

Ce dernier aurait dépêché une commission d’enquête afin de faire la lumière sur ce phénomène qui prend étrangement de l’ampleur dans une région «qui compte suffisamment de sociétés étatiques et étrangères pour absorber le chômage». Les représentants du Comité national pour la défense des droits des chômeurs ont d’ailleurs décidé de se réunir aujourd’hui à la Maison des syndicats, à Alger, afin de discuter des mesures à prendre pour faire aboutir leurs revendications, en plus du rassemblement prévu devant la Présidence dans les jours à venir.
Lamia Tagzout


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La grève des mineurs de l’Ouenza continue…
El Watan, 9 septembre 2011

La grève entamée, dimanche dernier, par des centaines de mineurs du site d’exploitation du minerai de fer de l’Ouenza, dans la wilaya de Tébessa, continue.

Les grévistes sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications, centrées essentiellement sur l’amélioration des conditions de travail. Le débrayage, décidé par la section syndicale de la mine de l’Ouenza, a provoqué la paralysie totale des différents chantiers du site minier.
Les négociations entamées au lendemain de la grève entre la direction d’ArcelorMittal et la section syndicale n’ont abouti à aucun accord. Chacune des deux parties campait sur ses positions.

Dans un communiqué remis à la presse, les grévistes ont dénoncé les conditions précaires dans lesquelles ils travaillent, notamment les agents de sécurité, ainsi que les agissements du directeur de site minier, accusé par des syndicalistes d’avoir fait bénéficier certains cadres de son entourage d’indus avantages et primes, alors que les mineurs n’ont rien touché. Par ailleurs, les représentants syndicaux déplorent la plainte déposée par ArcelorMittal de Annaba contre les grévistes et dénoncent également le peu d’enthousiasme affiché par cette direction pour résoudre les problèmes des ouvriers. Un sit-in a été observé, mardi, par les mineurs devant le siège de la daïra, où les représentants syndicaux ont présenté leurs doléances au chef de daïra qui leur a promis de les transmettre aux autorités de la wilaya.


... Celle des travailleurs communaux à Bouira aussi

Les travailleurs de l’APC de Bouira sont entrés en grève illimitée depuis avant-hier. Ils réclament l’amélioration de leurs conditions de vie. M. Mezine, secrétaire général de la section syndicale, affiliée à l’UGTA, a affirmé hier que le taux de participation à ce mouvement de débrayage était de 99%. Soit, presque la totalité du personnel. Les grévistes réclament un statut particulier pour le travailleur de la commune, mais aussi le déblocage des allocations familiales. La section syndicale affirme, dans un communiqué, que la CNAS leur a demandé de fournir tout un dossier pour pouvoir toucher les allocations familiales, mais jusqu’à présent, l’administration n’a rien fait. Quant à la gestion des ressources humaines, les syndicalistes demandent à ce que la loi en vigueur soit appliquée à la lettre. Depuis le premier jour de grève, les autorités locales, pourtant avisées par un préavis, ne sont pas encore intervenues pour prendre en charge les revendications des travailleurs. De ce fait, le représentant syndical des travailleurs a affirmé que le mouvement de grève se poursuivra tant que les responsables concernés continuent de faire la sourde oreille.


Lakehal samir, Ali Cherarak
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Ven 16 Sep 2011 16:23

Fréha (Tizi Ouzou) : Une femme de 55 ans victime d’une bavure militaire
le 13.09.11 | 01h00

Consternation et indignation, hier, à Fréha, 30 km à l’est de Tizi Ouzou. La population est toujours sous le choc après la bavure militaire qui a coûté la vie à une femme, âgée de 55 ans.

La victime, Zahia Kaci, née Ibsaïne, a été tuée, dans la nuit de dimanche, alors qu’elle revenait, avec deux autres femmes, d’une veillée funèbre en empruntant un chemin à proximité de la caserne de l’ANP, sise à la périphérie de la ville. «Nous avons entendu des rafales vers 22 h. On a pensé tout de suite à un accrochage avec un groupe terroriste.
La malheureuse défunte a emprunté, avec deux autres femmes, un raccourci qui longe la caserne de l’ANP. Elles ont toujours l’habitude de passer par là, mais, cette fois-ci, elles ont essuyé des tirs des militaires»,
nous a raconté, hier, un citoyen rencontré devant la maison de la victime.

Un autre, un jeune, enchaîne avec beaucoup de colère et d’indignation : «Après avoir tué la victime, des militaires ont récupéré sa dépouille alors que d’autres ont investi tout le voisinage. Moi-même, j’ai failli être criblé de balles quand je suis sorti de la maison pour voir ce qui se passait.»
Avec beaucoup d’émotion, les deux accompagnatrices de la défunte racontent :
«Quand on est arrivé à proximité du cinquième poste de surveillance, j’ai entendu le bruit d’une manœuvre d’une kalachnikov. Juste quelques secondes après, on a essuyé des tirs. Une balle, ou bien plusieurs, je ne sais pas exactement combien, atteint Zahia. J’ai essayé de la secouer un peu mais finalement elle gisait dans une mare de sang», témoigne Ouardia en retenant difficilement ses larmes.

«J’ai entendu les militaires des autres postes crier à l’endroit de leurs collègues : ‘‘Ne tirez pas, ne tirez pas.’’ Cela n’a pas pu empêcher le drame.» Les témoignages sont émouvants dans la mesure où les citoyens, particulièrement les jeunes que nous avons approchés hier à Fréha, sont unanimes à dire qu’il s’agit d’un «acte irresponsable à l’égard de paisibles citoyens». Il est utile de préciser que la défunte est mère de 14 enfants, 9 filles et 5 garçons, qui évoluent dans des conditions sociales très difficiles.

Zahia Kaci a été enterrée, l’après-midi, au village Taguersitf, en présence du wali, du vice-président de l’APW et des représentants des autorités militaires de la région. «Je présente les condoléances au nom du gouvernement algérien à la famille de la victime. Une enquête sera diligentée pour déterminer les circonstances de ce drame. Les responsables de cet acte seront sanctionnés», a déclaré le wali. De son côté, le bureau régional du RCD, à travers une déclaration parvenue à notre bureau, évoque «un complot contre la Kabylie». Des escarmouches ont éclaté dans la ville de Fréha après l’enterrement de la victime.

Des jeunes ont pris pour cible la caserne de l’ANP, l’attaquant avec des pierres. Après l’intervention des éléments de la police, les manifestants ont improvisé un rassemblement devant le siège de l’APC. Ils envisagent d’organiser une marche. Pour rappel, le 23 juin dernier, une bavure militaire avait coûté la vie à un ouvrier journalier.
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Bavures militaires :
Inquiétude en Kabylie

le 15.09.11 | 01h00
EL WATAN

Additionnée aux actes terroristes, la multiplication des cas de bavure militaire depuis quelques mois génère un climat de lourde inquiétude dans la wilaya de Tizi Ouzou et ses régions limitrophes.

La multiplication des cas de bavure militaire instaure un lourd climat d’inquiétude dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Le drame survenu à Fréha, provoquant la mort d’une femme de 55 ans, mère de 14 enfants, vient ainsi accentuer une angoisse déjà très lourde avec la persistance des actes terroriste dans la région. Les assurances données par les autorités militaires sur les sanctions qui seront appliquées aux auteurs de ces actes ne suffisent pas à rassurer une population qui exige désormais que des mesures soient prises bien en amont pour prévenir de nouveau dérapages, comme l’éloignement des cantonnements ou la protection des sites occupés par l’ANP des zones d’habitation. Le maillage sécuritaire de la région, justifié par la lutte antiterroriste, aurait dû, estime-t-on, s’accompagner de mesures visant à écarter la menace d’un militaire aux aguets qui se trompe de cible, ou d’un citoyen se hasardant par mégarde dans des périmètres potentiellement exposés à ce risque.

Dans ce contexte, des voix se sont même élevées pour voir dans ces faits les éléments d’un «complot» visant à pousser la région dans un nouveau cycle de violence. Faut-il rappeler, à ce propos, que l’élément déclencheur dans ce qui fut le printemps noir en Kabylie, en 2001, a été la «bavure» commise à l’intérieur même de la brigade de gendarmerie de Beni Douala sur la personne de Guermah Massinissa.
La réaction de la fédération du FFS, rendue publique hier, exhorte ainsi les citoyens à rester «vigilants» et éviter de tomber dans le piège d’un scénario visant l’embrasement.

La population, quant à elle, tourmentée par la menace des actes terroristes et par celle des kidnappings, doit désormais composer avec le danger mortel de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment.
Un mauvais endroit qui peut être un raccourci de campagne, en plein village, qu’on a l’habitude d’emprunter, comme cela été le cas pour la défunte Zahia Kaci, il y a quelques jours. La bavure enregistrée le 23 juin dernier, qui a coûté la vie à un ouvrier journalier, renferme, elle, des éléments qui alimentent une autre sorte d’inquiétude. Dial Mustapha, originaire de la commune de Souamaâ, a été tué par des militaires qui se sont même livrés à des actes de saccage et de pillage à l’intérieur de deux habitations. Les villageois meurtris ont réagi, pour le moment, par des grèves et autres rassemblements qui interpellent les autorités sur la nécessité d’agir. 15 éléments de l’ANP, dont un capitaine, impliqués dans les dépassements survenus à Azazga, ont été mis en détention provisoire.

Les membres de la famille de Dial Mustapha, les propriétaires des deux habitations saccagées par les militaires et le sexagénaire blessé dans ces dépassements ont été également entendus par le juge au tribunal militaire de Blida, comme partie civile. Pour le cas survenu à Fréha également, une enquête est ouverte et des témoins du drame ont été convoqués par la gendarmerie dans le cadre de l’instruction. La population attend de voir ces enquêtes aboutir évidemment, mais elle exige aussi que des mesures concrètes soient prises pour que des vies de paisibles villageois ne fassent pas les frais de nouvelles bavures.

EL WATAN
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Le syndrome Massinissa Guermah
le 16.09.11


«Délocalisation des casernes de la ville de Fréha». Sous les banderoles réclamant le départ de l’armée, quelque 4000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé hier à Fréha, à 30 km à l’est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, à l’appel de la coordination des comités des villages de la commune.

Cette marche a été organisée pour protester contre la mort de Zahia Kaci née Ibsaine, 55 ans, mère de 14 enfants, tuée dimanche par des éléments de l’ANP, alors qu’elle était de retour d’une veillée funèbre, avec ses deux belles-soeurs, sur un chemin à proximité de la caserne.
A 9h, les manifestants commençaient déjà à affluer vers le lieu de la bavure, où un rassemblement a été organisé avant le signal de départ de la marche. «Essayez de vous organiser en carrés, nous allons marcher mais dans un climat pacifique», demandait, à l’aide d’un mégaphone, un organisateur à l’adresse de la foule. A 10h, la foule s’ébranlait, destination domicile de Zahia Kaci. L’emblème national a été déployé devant Tout en avançant lentement, la procession grandissait, des citoyens rejoignaient les carrés. Devant, des membres de la famille de la victime réitéraient leur appel au calme. «Nous avons organisé une marche pacifique et elle ne doit pas sortir de ce cadre.»

Devant l'entrée principale de la caserne des parachutistes, les marcheurs ont marqué une halte. A leur arrivée devant la mairie, ils ont observé une minute de silence à la mémoire de la défunte avant de se disperser dans le calme et sans le moindre incident. «Nous n’allons pas pardonner pour le sang de cette malheureuse femme, a déclaré Tahar Kaci, membre de la famille de la victime. Nous voulons la délocalisation de cette caserne pour éviter d’autres actes similaires, et nous demandons à ce que les terres qui étaient réservées à l’agriculture retrouvent leur vocation.» «Nous voulons exprimer pacifiquement notre colère et notre indignation contre ce qui s’est passé dimanche dernier. Notre objectif aussi, à travers cette action, est de dénoncer cet acte irresponsable dont a été victime une malheureuse dame», a martelé un membre du comité d’organisation.

La grève générale à laquelle a appelé la même coordination comme action d’accompagnement à la marche a été unanimement suivie. Des élus locaux et parlementaires ont pris également part à la manifestation, comme le député Achour Imazatène, et le sénateur Mohamed Ikherbane.

EL WATAN
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Dim 25 Sep 2011 02:23

Appel et contre-appel au soulèvement : Quand la rumeur aggrave la confusion politique
El Watan, 18 septembre 2011

Un étrange appel à un soulèvement populaire ayant circulé sur facebook, puis des sms appelant au calme ont créé un climat de psychose généralisé. Relents de manipulation : ceux qui ont appelé à rester chez soi, le 17 septembre, ne sont pas identifiés, tout comme
les initiateurs de l’appel à manifester.

L’adage populaire dit que «la peur fait courir même les vieux». On peut y ajouter qu’elle peut même être source d’inspiration pour les plus machiavéliques desseins. L’appel à sortir manifester le 17 septembre contre le pouvoir en Algérie, puis celui de faire barrage à cet appel en assimilant la survie de la nation à celle du pouvoir, relève de la pure manipulation. Tout comme les initiateurs de l’appel à manifester, ceux qui ont appelé à rester chez soi le 17 septembre, ne sont pas identifiés.

D’une rumeur amplifiée sur le réseau social facebook, jusqu’aux propos tenus par le ministre de l’Intérieur sur une hypothétique «menace extérieure», en passant par une campagne orchestrée en règle par certains journaux proches du cercle du pouvoir contre une prétendue «main étrangère qui veut déstabiliser le pays», la manœuvre semble être bien tissée et montée comme une pièce théâtrale pour faire œuvre de propagande «anti-révolution». Hier, une journée ordinaire s’est offerte à la capitale, Alger, qui, la veille, guettait en sourdine les signes d’un bombardement israélien, ou d’une agression de l’OTAN, ou d’une manifestation que guiderait un bouffon «philosophe-imposteur», cheveux au vent. Il n’en était rien hier. La supercherie, orchestrée dans de sombres officines, a fini par traduire ce qu’elle est réellement, un tissu de mensonges. Une grosse couleuvre, bien grasse et difficile à avaler. On peut être tentés de se poser la question de savoir pourquoi s’aventurer à faire circuler une telle menace ?

Dans les multiples techniques de manipulation, celle consistant à faire craindre une terrible situation et offrir la solution en même temps, en est une bien connue. La situation créée et imaginée suscitera à son tour la réaction souhaitée de la part du public cible. Ce dernier, et en pensant aux conséquences terribles, s’abstient de s’y inscrire et d’y participer. On invoque les constantes nationales et les causes unificatrices pour fédérer le maximum de personnes. On créé de fausses menaces, de faux sursauts nationalistes et on invoque la fameuse «union contre l’ennemi commun». C’est ainsi que cette opération, même relayée par la Télévision nationale, a rappelé le triste souvenir de Sabra et Chatila ; et a appelé à l’utilisation du symbole de l’emblème national. L’appel à l’émotion consommé, la raison peut sommeiller. Toutes les manœuvres sont porteuses lorsqu’il s’agit de faire barrage à l’«ogre étranger». Le but de la manœuvre étant de créer la psychose et de semer le doute sur l’option de la révolte comme moyen de lutte pour avoir ses droits.

Il s’agit aussi de jeter la suspicion sur d’éventuels et futurs appels au sursaut contre la hogra et l’oppression. L’attention du public étant ainsi détournée des réelles préoccupations qui accompagnent cette rentrée sociale, le recroquevillement sur soi, le sentiment de culpabilité qui s’empare de celui de la révolte, devient le refuge où se meurent les aspirations au changement. L’expression «manipulez, manipulez, il en restera quelque chose» n’a jamais été aussi vraie. On occupe les esprits pour un temps, mais en pensant à un impact futur. Le génie des peuples est de justement se soustraire au «prêt-à-penser».

Nadjia Bouaricha

voir aussi:

http://www.elwatan.com/complements/2011 ... 651794.jpg



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Suspicions dans les rues d’Alger
Personne ne marchera aujourd’hui !», tranche Dahmane, en sirotant son café dans la rue. Face à lui, Saïd, adossé à un mur de la rue Didouche, lui répond : «On sait très bien d’où vient cette manipulation.»

Fin de la conversation, il refusera d’en dire plus. Les va-et-vient continuent autour. Les Algérois marchent mais pas comme pourraient l’entendre ceux qui rêvent de révolution. Ils ne marchent que pour faire leurs courses ou se balader en ce samedi 17 septembre, «Journée de révolte contre le régime algérien», décrétée par une page facebook, il y a quelques semaines. Entre pour et contre, les hostilités ont envahi la Toile depuis. Jour-J : une journée presque ordinaire, si ce n’est cette ambiance de suspicion nourrie par les rumeurs qui se font échos d’un quartier à un autre d’Alger. Une question fait tourner les têtes : qui a vraiment lancé cet appel ?

à chacun son hypothèse !
11h30 à El Kettani. Trois jeunes femmes contemplent tranquillement la mer, appuyées sur le rebord d’un des murets de la place. L’une d’elles, une Batnéenne en visite à Alger, veut bien livrer son impression : «Ce sont les Etats-Unis, Sarkozy et les juifs qui sont derrière cet appel, ils veulent déstabiliser l’Algérie et nous envahir.» Une première hypothèse que ne partage pas Slimane, un commerçant de Bachedjerrah. Pour lui, «ce seraient nos propres services de sécurité qui veulent brouiller les milieux contestataires et accentuer la culture de la peur». C’est une deuxième hypothèse. Du côté des Trois Horloges, à Bab El Oued, même les vieilles dames ont leur avis sur la question : «Il est difficile de ne pas croire que cet appel vient vraiment du peuple au vu de toutes les colères qui éclatent pour les problèmes de logements», soutient une dame pressée de terminer ses courses.

L’ennemi «Al Jazeera» est également montré du doigt, sans oublier la thèse de la «rébellion libyenne» qui voudrait se venger des Algériens. La majorité penche pour l’idée d’une manipulation finement orchestrée. Par qui ? Comment ? Personne ne répond avec certitude. Et d’ailleurs à quoi bon y répondre : l’essentiel est ailleurs pour tous ces citoyens appelés à des préoccupations tellement plus pressantes. Au bout du compte, toutes les pistes sont brouillées. Pour ceux qui auraient voulu cette journée de suspicion : mission accomplie donc… Ou pas.
Fella Bouredji



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Des textos de Nejdma et Djezzy pour contrer l’initiative

«Nous obéissons à un cahier des charges»
Des textos envoyés par les deux opérateurs de téléphonie mobile (Djezzy et Nedjma) à leurs clients ont suscité l’étonnement et l’incompréhension des clients.

En effet dans les messages en question, le lien est fait avec l’appel à la marche du 17 septembre lancé à travers le réseau social facebook par un groupe d’internautes anonymes. «La date du 17 septembre n’est pas un hasard pour les ennemis de l’Algérie et du monde arabe. 17 septembre 1982, Israël massacre 5000 Palestiniens à Sabra et Chatila», est-il écrit dans le texto envoyé par l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy.

Alors de là une question coule de source : pourquoi un opérateur de téléphonie mobile envoie-t-il à ses abonnés des messages de cette nature ? «Les opérateurs obéissent à un cahier des charges bien précis. Aucun d’eux ne peut dire non à l’autorité politique», révèle une source de Djezzy qui a requis l’anonymat. Même le journal télévisé du 20 heures, en évoquant les massacres de Sabra et Chatila de sinistre mémoire, participe de sa volonté d’en faire à tout prix le rapprochement et de le faire concorder avec l’appel à la manifestation du 17 septembre afin de prévenir et de sensibiliser les téléspectateurs des «effets néfastes et des éventuels dérapages qui entourent cette initiative». Même le ministre de l’Intérieur est sorti de sa réserve pour réagir à cet événement. Ould Kablia a accusé «des parties étrangères» de vouloir provoquer des troubles en Algérie le 17 septembre après des appels à manifester relayés par facebook, dans des déclarations rendues publiques jeudi dernier.

«Si c’était des gens de l’intérieur, nous les aurions démasqués et arrêtés, mais les indices nous orientent vers des parties étrangères en relation avec l’entité sioniste», a affirmé le ministre sans donner davantage de précisions au quotidien qui publie ces informations en une. De ce fait, est-ce que c’est le ministère de l’Intérieur qui a donné des consignes aux opérateurs de téléphonie mobile pour qu’ils envoient des textos à leurs clients pour les dissuader de ne pas répondre à l’appel à la marche ?

Tout porte à le croire. Pour rappel, le mois de décembre 2010, les services de sécurité, en opération de ratissage en Kabylie, ont dû procéder au blocage du réseau des trois opérateurs de téléphonie mobile du matin jusqu’à 18h, pendant une semaine pour mener à bien leurs opérations.«C’est impensable qu’un opérateur reçoive des injonctions de la part de notre ministère», a affirmé hier à El Watan Zoheir Meziane, conseiller du ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication.
Le DG de l’ARPT, contacté par nos soins, s’est refusé pour sa part à donner toute information ou explication sur ce sujet. Par ailleurs, toutes nos tentatives de joindre l’opérateur de téléphonie Nedjma sont restées vaines.
Meziane Cheballah
tagrawla
 

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