Tension sociale en Algérie

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Sam 8 Jan 2011 11:53

AFP, La Tribune de Genève - 08 jan 2011
http://www.tdg.ch/depeches/economie/alg ... es-journal

Algérie: un jeune homme, tué par balle, première victime des émeutes

Un jeune homme de 18 ans a été tué par balle lors d'affrontements avec la police algérienne dans la région de M'Sila, à 300 km au sud-est d'Alger, lors des émeutes contre la vie chère, a annoncé samedi le quotidien arabophone ElKhabar.
L'information n'a pas été confirmée de source officielle.

Selon El Khabar, Azzedine Lebza est mort sur le coup vendredi après avoir été atteint par une balle. La police tentait de repousser des manifestants qui avaient réussi à pénétrer de force à l'intérieur de la poste et de la daïra (sous-préfecture) d'Ain Lahdjel, près de M'sila, a précisé le journal. Trois autres manifestants ont été blessés lors de ces heurts violents, selon la même source.


Plusieurs articles d'El Watan de ce matin:
La contestation populaire prend de l’ampleur
Le pouvoir face à la rue
http://www.elwatan.com/evenement/le-pou ... 35_115.php

De violentes émeutes du pain aux portes du pouvoir Près d’une semaine après le début des émeutes, les autorités continuent à se retrancher dans un profond mutisme.

A l’exception de l’intervention, jeudi, devant les caméras de la télévision et les micros de la Radio nationale, du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui est revenu sur les «raisons» de la flambée des prix de certains produits de large consommation, comme le sucre et l’huile, et qui, par ailleurs, a promis «un retour à la normale à partir de la semaine prochaine», aucun responsable important de l’Etat n’a encore daigné s’adresser à la population pour la rassurer.

Au moment où les rumeurs évoquant un embrasement général se sont répandues comme une traînée de poudre et où, à Alger, les manifestations se sont étendues jeudi soir à la station balnéaire de Staouéli où résident les principaux décideurs politiques du pays et aux nouveaux quartiers résidentiels de Draria et de Chéraga, il était pour ainsi dire impossible, hier, de recueillir un avis officiel sur la situation quasi insurrectionnelle qui prévalait dans plusieurs villes du pays. Les services de sécurité ont été très peu communicatifs concernant l’étendue et le bilan de ces émeutes que l’on explique par la cherté de la vie et qui ont pour point de départ Fouka, une petite localité de Tipasa. Tous les policiers accostés ou sollicités ont gentiment refusé de s’exprimer à la presse. Toutefois, un officier de police a indiqué sous le couvert de l’anonymat que «cette explosion sociale était prévisible depuis longtemps eu égard à la misère, aux inégalités sociales et à la chute drastique du pouvoir d’achat». «Tout cela figure dans les rapports que nous envoyons régulièrement à nos chefs», a-t-il poursuivi.

Aux abonnés absents

D’habitude, très prolixes, certains membres du gouvernement étaient injoignables durant toute la journée. Connus pour leur éloquence, le Premier ministre tout autant d’ailleurs que le président de la République sont, également, restés aux abonnés absents. Le chef de l’Etat qui, pour ainsi dire, vit ces derniers mois à la marge de la vie politique nationale n’a pas prononcé de discours à la nation depuis sa réélection en avril 2009. Il consacre l’essentiel de son temps à ses déplacements à l’étranger. En une année, il ne s’est déplacé que deux ou trois fois à l’intérieur du pays. Sa dernière sortie date du mois d’octobre 2010.
Le président de la République s’était rendu à Ouargla pour y annoncer l’ouverture solennelle de l’année universitaire 2010-2011. Puis plus rien ! Mépris ? Craintes d’attiser la colère de la population ? Mauvaise évaluation de la situation ? Difficile de savoir ce qui se trame dans la tête des principaux décideurs du pays qui semblent s’être «bunkerisés». Un constat cependant : face à ce black-out institutionnel, la colère de la population n’a fait que monter crescendo hier.

Les villes de l’est du pays, qui étaient jusque-là épargnées par les émeutes, ont fini par être secouées par de violentes manifestations.
L’ire de la population est attisée par les scandales de corruption en série qui ont éclaboussé ces derniers mois le sommet de l’Etat et l’incapacité du pouvoir à répondre aux besoins de la population, alors que le pays enregistre, grâce à l’exportation des hydrocarbures, des rentrées d’argent record. Comme attendu, le département dirigé par Mustapha Benbada a annoncé, dans le courant de l’après-midi d’hier, la tenue aujourd’hui d’un Conseil interministériel «pour examiner les moyens de juguler la forte hausse des prix de certains produits de large consommation enregistrée ces derniers jours». Une hausse à l’origine des émeutes. Cependant, il est peu probable que cette annonce soit suffisante pour calmer les émeutiers et une population auprès de laquelle le pouvoir «corrompu» a perdu toute crédibilité.
Zine Cherfaoui

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Annaba: Bombes lacrymogènes et tirs de sommation
http://www.elwatan.com/evenement/annaba ... 71_115.php

Le climat de tension qui pesait depuis jeudi sur la ville de Annaba s’est traduit hier après la prière du vendredi par le déclenchement d’émeutes à la cité coloniale Bormet El Gaz.

Des jeunes et moins jeunes ont, en effet, bloqué le boulevard d’Afrique qui relie le centre-ville à la cité plaine Ouest (les Allemands) usant de pneus brûlés et autres objets hétéroclites.
L’intervention des éléments antiémeutes a réussi néanmoins à disperser la foule après une brève résistance. Quelques minutes après, ce sont les jeunes de la grande cité populaire Didouche Mourad (ex-Lauriers roses) située en amont de Bormet El Gaz, qui ont pris le relais en s’attaquant directement aux policiers. L’intensité des émeutes est telle que les manifestants ont arraché les poteaux de l’éclairage public à l’aide desquels ils ont bloqué le boulevard.

Au cours des échauffourées, les forces antiémeutes ont eu recours aux bombes lacrymogènes et aux tirs de sommation, notamment après qu’un des leurs eut été grièvement blessé par une avalanche de coups de pierres.
La situation s’est aggravée davantage en fin d’après-midi où les mouvements de protestation ont atteint la majorité des quartiers du chef-lieu de wilaya et même ceux extra-muros. Ainsi, les cités La colonne, Oued D’heb et celle du 8 Mai 1945 ont toutes connu des émeutes et les routes ont été bloquées. La RN44 reliant Annaba à la commune de Berrahal a été également coupée à la circulation au lieudit TCA (Kherraza). Bien qu’elle n’ait pas été concernée par des mouvements de protestation, la localité de Sidi Salem est actuellement surveillée de près par un important dispositif sécuritaire installé depuis avant-hier pour parer toute éventualité.
A l’heure où nous mettions sous presse, les mouvements de protestation se poursuivaient, notamment à la cité Didouche Mourad et l’hélicoptère de la police survolait les hauteurs de la ville.
Mohamed Fawzi Gaïdi

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Constantine : Nuits d’émeutes dans plusieurs quartiers
http://www.elwatan.com/evenement/consta ... 70_115.php

Hier à 15h, la localité de Hamma Bouziane s’est embrasée faisant écho aux émeutes déclenchées la nuit de jeudi à vendredi un peu partout à travers la wilaya de Constantine.

Résistante depuis l’affaire Toufouti, la rue de cette localité s’est enflammée de nouveau à tel point qu’elle donnait l’aspect d’un champ de bataille. Un membre de cette famille a même été arrêté bien avant le déclenchement des émeutes (12h), sous «le prétexte», nous dira son frère, «qu’il s’apprêtait à fomenter une émeute». Des groupes de jeunes en furie sillonnaient les rues qu’ils avaient barricadées avec des pneus incendiés, de troncs d’arbres et de blocs de pierre, criant des slogans hostiles à l’Etat et à la police qu’ils n’ont pas hésité à caillasser, les obligeant même à rester confinés à l’intérieur du commissariat. Plus loin, à Zighoud Youcef, des hordes de manifestants ont complètement saccagé le lycée technique et jeté des micro-ordinateurs par les fenêtres. Le siège de la recette des impôts, la gare ferroviaire et des abris bus ont été également saccagés.

La RN3 a été fermée par les émeutiers. Jeudi, vers 19h30, des émeutes spontanées ont éclaté presque simultanément dans plusieurs quartiers populaires de la ville de Constantine. Des centaines de jeunes en colère ont envahi la rue à Oued El Had, où le boulevard de l’ALN a été fermé à la circulation avec des pneus brûlés et des blocs de pierre, selon des témoins oculaires.
Une panique générale a régné dans les lieux. Les rumeurs sur un mouvement de protestation ont circulé comme une traînée de poudre, poussant tous les commerçants à baisser rideau. Selon les riverains, des abribus installés récemment par les services de la commune ont été détruits. Quelques minutes après des unités des brigades antiémeutes ont été déployées sur les lieux, sans pour autant recevoir l’ordre d’intervenir de crainte de provoquer des affrontements avec les émeutiers.

Mais il semble que le mouvement a déjà fait tache d’huile.
L’on a signalé ainsi que plusieurs groupes de jeunes ont envahi la RN3 menant vers El Khroub, au niveau du quartier populaire du 4e km, alors que des émeutiers ont fait de même au quartier de l’Emir Abdelkader, où des pneus ont été brûlés au rond-point se trouvant à proximité du tribunal de Ziadia. La route de Djebel Ouahch, passant près du commissariat du 12e arrondissement a été fermée à la circulation durant deux heures avant d’être dégagée avant minuit par les services de l’ordre qui réussiront à maîtriser la situation. A Boudraâ Salah (cité El Bir), Benchergui, El Ménia et Kontoli, des manifestants ont fermé la route à l’aide de pneus enflammés et de blocs de pierre. Dans d’autres quartiers, à la Nouvelle ville et Aouinet El Foul (centre-ville), des jeunes ont tenté également d’obstruer la voie. A Aïn Smara, des émeutes viennent d’éclater…
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Dim 9 Jan 2011 11:13

Les démocrates attendent-ils leur heure pour venir au secours du pouvoir et le sortir du chaos ? L'article qui suit pourrait le laisser penser. Hier le ministre de l'Intérieur "minimisait la nature des émeutes" en faisant remarquer que « ni les commerçants ni les fonctionnaires ne sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère vis-à-vis du gouvernement ».
Les événements auraient déjà fait 3 morts, plus de 300 blessés, plus d'un millier d'arrestations (chiffre communiqués par le pouvoir).

Des articles de El Watan de ce dimanche 9 janvier:
Un profond malaise social et peu de slogans
Les classes moyennes et la classe politique pour relayer les émeutes
http://www.elwatan.com/une/les-classes- ... 03_108.php

Alger, samedi matin. Lendemain d’un week-end particulièrement houleux à la suite des émeutes qui ont ébranlé tout le pays, la capitale en premier. Retour sur les traces de pneus brûlés et des magasins défoncés, à Bab El Oued, Oued Ouchayeh, Bachjarah, El Harrach et autre Bordj El Kiffan, pour ne citer que ces quartiers. Pour prendre le pouls de la rue, voir où en est ce fulgurant souffle juvénile.

Un calme précaire semble régner, souverain, sur la ville. C’est vrai que c’est le prolongement du week-end. Mais Alger semble nettement moins animée que d’habitude. En témoignent les commerces qui ont baissé rideau sur certaines artères, par prudence. Les services de voirie ont été mobilisés au pas de charge pour effacer les stigmates des émeutes. Ici, on s’affaire à racler les traces des pneus ; là, on s’échine à remplacer des panneaux de signalisation routière saccagés. Devant certaines boulangeries, à Bab El Oued et ailleurs, c’est la queue pour une baguette de pain. Devant certaines stations d’essence aussi.
La ville reprend son souffle. Les gens, leurs esprits. Quelques colonnes de fumée s’élèvent dans le ciel, à l’autre bout de la baie. Mais rien de spectaculaire.

Nous essayons surtout de lire dans ces jacqueries le sens qu’elles se sont donné. Nous tentons d’en déceler les slogans, les mots d’ordre arborés, les pancartes brandies. Octobre 1988 avait son fameux « Bab El Oued Echouhada ». Les émeutes du printemps noir leur « pouvoir assassin » et le tonitruant « Ulac smah ulah » (pas de pardon).
Les manifs des démocrates au début des années 1990 leur fougueux « Djazaïr horra dimocratia » (Algérie libre et démocratique). Qu’en est-il de la révolte de janvier 2011 ? Le thème de la cherté de la vie semble revenir comme un leitmotiv pour expliquer ces émeutes et leur donner du contenu, que résume parfaitement ce slogan qui a été scandé: « Rahoum zadou fezzit ouessokar, echaâb rahou habet ikassar ! » (Ils ont augmenté l’huile et le sucre, le peuple est décidé à en découdre). Pourtant, cela ne semble pas faire consensus.

Nombre de citoyens interrogés, qu’ils soient acteurs de ces soulèvements ou simples observateurs, estiment que la majorité des insurgés ont jailli spontanément, les uns poussés effectivement par le ras-le-bol, la misère sociale et la mal vie, d’autres agissant par mimétisme. Mais pas de tract, ni de banderole, ni de pancarte, ni de charte écrite. Devant le lycée Okba, à Bab El Oued, des jeunes s’amusent à placarder des affichettes sur un mur. Renseignement pris, il s’avère que cela n’a rien à voir avec les émeutes. C’est juste pour annoncer l’ouverture d’une nouvelle école de formation privée. Indice révélateur à ce propos: nous avons essayé de trouver trace de quelques graffitis sur les murs des quartiers d’Alger récemment embrasés. Il n’y en avait que pour « el harga », Italia, le Mouloudia et l’USMA, mais aucun mot sur les récentes manifs. Quand on sait l’importance des murs comme supports d’expression, on peut mesurer le « blanc » laissé par ce soulèvement en termes de contenus.

Rétrospectivement, on se souvient que même Octobre 1988, sur la foi de nombreux témoignages, n’avait pas immédiatement brandi de revendications politiques. Il a fallu puiser dans l’immense réservoir des luttes sociales et politiques qui ont jalonné les années 1980, depuis le printemps berbère, pour donner un contenu politique à Octobre 1988 et l’habiller d’une plateforme de revendications. Celle-ci trouvait son ancrage dans les traditions militantes héritées du MCB, du FFS, du PAGS, de la LADDH et autres sigles de la mouvance démocratique tapie dans la clandestinité. « Aujourd’hui, quand on voit l’état de l’université, on mesure la régression et l’appauvrissement du terreau politique alors que dans les années 1980, l’université connaissait une effervescence militante exceptionnelle qui a alimenté Octobre 1988 », analyse un enseignant rencontré à Bab El Oued. Pour lui, il serait présomptueux, voire démagogique, de prêter au mouvement actuel des revendications « sophistiquées ».

A la recherche de la société civile

Selon lui, même les raisons avancées, centrées autour de «la cherté de la vie» ont été ajoutées après coup. « C’est vrai que la cherté de la vie est insoutenable. Mais les jeunes manifestants, eux, n’ont rien dit de tel. C’est vous, la presse, qui avez inventé ces slogans. » Et un de ses collègues de renchérir: « Cela nécessite un profond travail d’encadrement mettant à contribution tout un tissu d’associations, de partis politiques et de syndicats.» Un troisième de faire remarquer: «On ne dit pas que ce mouvement n’est pas légitime. Simplement, nous ne sommes pas d’accord avec la manière. » Et son acolyte de lancer: « Nous, nous sommes dans un syndicat d’enseignants et nous militons pour nos droits par ce canal. Nous avons de petits acquis, mais nous préférons la voie pacifique traditionnelle. Il faut revenir à ces canaux de lutte qui sont le baromètre d’une société civile forte. »

Justement, et c’est là que le bât blesse, le verrouillage du champ politique, associatif et syndical rendant problématique toute action citoyenne « encadrée » et « canalisée », le recours à la violence à l’état brut devient presque une fatalité. Interrogé sur ses propres attentes de ce mouvement, un jeune, dans les 18 ans, qui a pris part aux émeutes de Bab El Oued, témoigne: « Moi je vous le dis franchement, ce qui nous fait agir, c’est l’attitude de la police. Hier, un groupe de flics en civil sont venus ici et on les a chassés. » Le jeune évoque au passage le cas de certains « pilleurs professionnels » qui « profitent de la situation pour racketter les gens et vider les magasins ». Mais l’on aurait évidemment tort de généraliser en réduisant cette lame de fond à un autre « chahut de gamins ».

Si le séisme social qui vient d’ébranler la maison Algérie a été brut, spontané et radical dans son expression, un cri sourdant du plus profond de l’injustice sociale qui accable la population, ne s’embarrassant pas trop des discours et des formules de rhétorique, force est de constater que trois jours après la tempête, des voix commencent à s’élever pour injecter des idées, des revendications écrites, du contenu politique à l’intérieur de ce magma de colère. Jusqu’ici, les classes moyennes semblaient se conduire en spectatrices.
Peut-être que cette semaine sera annonciatrice d’une nouvelle phase dans le mouvement... ou que l’heure sera à la capitalisation citoyenne de ce tsunami.

Des initiatives citoyennes sont d’ores et déjà en train d’être lancées dans ce sens. C’est ainsi que le Comité citoyen intercommunal de Aïn Benian-Staouéli vient d’être créé pour accompagner ce souffle. Sous le titre « Pour une alternative citoyenne et populaire », un premier communiqué de ce comité vient d’être rendu public sur facebook. « La rage de notre jeunesse exprime le ras-le-bol de tout un peuple à qui le pouvoir n’a laissé que la harga, la zatla et le suicide », s’indignent les rédacteurs du communiqué, avant d’appeler à un rassemblement pacifique ce dimanche à 16h, sur la place des Dauphins à Staouéli. « Certains font la morale aux jeunes manifestants en les traitant de casseurs et de voyous. Pourquoi tous ces augustes citoyens ne descendent-ils pas dans la rue pour montrer l’exemple ? », lâche un membre du comité de Aïn Benian.
Les classes moyennes et la classe politique savent, désormais, ce qu’ils ont à faire s’ils veulent transformer cet hiver impétueux en printemps démocratique…
Mustapha Benfodil

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Tizi Ouzou - « Le combat continue »
http://www.elwatan.com/evenement/le-com ... 20_115.php

Guerroyer» la nuit, faire la grasse matinée et revenir à la charge en début d’après-midi. Les scènes d’émeute sont devenues ordinaires à Tizi Ouzou depuis le déclenchement des événements au chef-lieu de wilaya.

L’étincelle est partie du quartier les Genêts, dans la soirée du 6 janvier. Les escarmouches se sont poursuivies jusqu’à une heure tardive. Les affrontements avec les forces antiémeute se sont propagés, vendredi, à d’autres quartiers, notamment ceux situés au centre-ville comme les Eucalyptus, les cités du 5 Juillet, CNEP et des Fonctionnaires, mitoyenne du siège de la wilaya, où un important dispositif sécuritaire a été mis en place pour parer à toute éventualité.

Hier, après une matinée calme, la ville a renoué avec le climat de troubles en début d’après-midi. Armés de pierres, des dizaines de jeunes se sont amassés sur le boulevard Abane Ramdane avant de s’en prendre, de nouveau, aux vitres de la CNEP. Postées non loin de la 1re sûreté urbaine, les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser la foule en furie qui barricadait la rue avec des panneaux métalliques, des pierres et des bennes à ordures.

D’autres foyers de moindre intensité ont été signalés à la cité du 5 Juillet, sur la route menant à la gare routière, au boulevard Stiti et près de l’ancienne salle de cinéma le Mondial, à quelques mètres du siège de la daïra de Tizi Ouzou. Forgés par de longues années de révolte du printemps noir de Kabylie, les émeutiers, très mobiles et rompus au «combat» de rues, ouvraient des brèches dans le camp adverse qu’ils bombardaient de pierres et d’objets hétéroclites. Ni slogan ni banderole. La mobilisation est spontanée et autonome de toute chapelle politique. En dehors de la cherté de la vie, des observateurs peinent à décrypter le sens « exact » de ces émeutes. C’est un soulèvement populaire contre la mal-vie.

Les prix des produits alimentaires essentiels, des fruits et légumes n’ont jamais connu de répit depuis des années. Donc, ce n’est pas nouveau pour le citoyen. «Nous n’avons ni travail ni avenir dans un pays qui dispose pourtant de milliards de dollars dans ses caisses», nous dit-on. « La dégradation des conditions de vie des Algériens, qui ne cesse de s’accentuer de façon dramatique, semble, ces derniers temps, atteindre le seuil de l’intolérable. Il est clair que la révolte patente ou refoulée qui sommeille au cœur de la société algérienne ne constitue rien de moins qu’un rejet sans appel du système politique en place et un appel pressant à un changement radical », analyse, de son côté, le mouvement citoyen des archs dans une déclaration rendue publique hier. Pour les animateurs des archs, la situation socioéconomique en Kabylie n’a guère changé depuis 2001.
Ahcène Tahraoui

Tizi Ouzou : Des dizaines de blessés dans les deux camps
http://www.elwatan.com/une/tizi-ouzou-d ... 49_108.php

Pas moins de 27 blessés ont été enregistrés dans les rangs des manifestants, au cours de ces dernières 48 heures, qui ont suivi le déclenchement des émeutes dans la wilaya de Tizi Ouzou, selon des sources dignes de foi. Trois d’entre eux ont été grièvement blessés.
Les forces de l’ordre, de leur coté, dénombrent 21 blessés légers parmi les agents de police. Au troisième jour des manifestations, les affrontements ont redoublé d’intensité. Les émeutes qui ont eu comme point de départ le quartier les Genêts, jeudi, se sont propagées à plusieurs quartiers et à d’autres localités de la wilaya.
Des affrontements ont éclaté dans la ville d’Ain El Hammam, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, ou les manifestants ont mis le feu à l’agence bancaire BDL (banque de développement local).
Dans la même journée, le siège d’Algérie Telecom et la caisse national des assurances sociales ont été également pris d’assaut. En plus des dommages occasionnés à l’édifice, le matériel informatique de la CNAS a été pillé.
À Draâ Ben Khedda (10 km à l’ouest de Tizi Ouzou), c’est l’agence de la BNA qui a été la cible des jeunes manifestants en furie. Les manifestants s’en sont pris au siège de la sûreté urbaine de Tadmaït dans la nuit de vendredi.
Nordine Douici

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Béjaïa - Les émeutes ont repris de plus belle
http://www.elwatan.com/evenement/les-em ... 16_115.php

Hier, le calme qui a régné toute la matinée a été rompu en début d’après-midi, lorsque des échauffourées ont éclaté en plusieurs endroits de la ville.
Après une nuit très agitée, la population de Béjaïa s’est réveillée hier sur un calme trompeur qui n’a duré que le temps de faire le constat des villes dévastées par la déferlante des émeutiers. Dans un périmètre de quelques dizaines de mètres, pas moins de trois agences bancaires sont complètement saccagées au chef-lieu de wilaya.
Il ne reste de l’agence de l’opérateur public de téléphonie mobile Mobilis, de sa voisine Société Générale – qui a déploré le saccage dans la même nuit de sa deuxième agence du quartier Seghir – de BNP Paribas dans le quartier Dawadji et de CNEP-Banque mitoyenne du siège de la wilaya que des murs calcinés. Des jeunes émeutiers en furie se sont donné à cœur joie au saccage et au pillage de ces édifices dans la nuit de vendredi à samedi, où les forces de maintien de l’ordre se sont abstenues d’intervenir, sauf pour protéger le siège de la wilaya.

L’agence Djezzy, détruite en novembre dernier dans le sillage de l’agression de l’équipe nationale du football au Caire, n’a dû son salut qu’à la fortification de ses accès. Dans la nuit de vendredi, de nombreux véhicules ont été saccagés dans le parking du bloc administratif, où les locaux de l’Inspection vétérinaire ont été brûlés.
Hier, le calme qui a régné toute la matinée a été rompu en début d’après-midi, lorsque des échauffourées ont éclaté en plusieurs endroits de la ville, notamment sur l’axe Aâmriw-siège de la wilaya, et à Ihaddaden. Les manifestants sont revenus à la charge en prenant pour cible, cette fois-ci, l’agence postale et le siège de la daïra, sur le boulevard de la Liberté. Les CNS sont intervenus, en nombre réduit, pour repousser l’attaque en lançant des bombes lacrymogènes et en usant de tirs de sommation.
C’était compter sans la détermination des émeutiers à trouver un édifice à se mettre sous la main. Le CFPA, un peu plus loin, a été investi et saccagé, alourdissant le bilan des dégâts déjà allongé par le saccage, presque au même moment, du siège de la daïra d’El Kseur où les hostilités sont montées d’un cran.

A Amizour, les dégâts ont concerné les sièges de la daïra, de Sonelgaz, de la CNAS et le tribunal. A Sidi Aïch, l’émeute a repris de plus belle au point que des CNS sont venus en renfort. Entre-temps, les sièges des contributions et de l’APC se sont ajoutés au lot des administrations envahies par les émeutiers. En fin de journée, le tribunal est passé sous le contrôle de la foule. Les échauffourées continuent un peu partout dans la vallée de la Soummam. Une accalmie nous est signalée par contre à Tazmalt, qui a vécu une nuit d’émeute avec le siège de la gendarmerie, le pillage de la CNAS et le saccage de Sonelgaz, du tribunal, du bureau de main-d’œuvre et des Impôts qui ont brûlé.
Le feu a d’ailleurs fini par détruire des câbles électriques, ce qui a provoqué une panne de courant dans la ville. A Akbou, les émeutiers n’ont pas décoléré, tout comme à Ighzer Amokrane. Selon une source locale, les manifestants ont revendiqué, dans cette dernière ville, le départ du commissaire de police et des CNS. Après une brève accalmie, la sûreté urbaine a été de nouveau attaquée, dans l’après-midi, à coup de pierres. Le même climat de tension règne à Chemini, où des manifestants ont lapidé, hier, le siège de la daïra, alors que les policiers ripostaient avec des bombes lacrymogènes.

Sur la côte est de la wilaya, le climat s’est enflammé pratiquement sur tout le littoral.
A Kherrata, la brigade de gendarmerie a été assiégée. Bibliothèque communale, Sonelgaz, agence d’assurances, APC, daïra, tribunal et ADE sont sérieusement endommagés.
A Souk El Tenine, après s’être acharnés, la veille, sur l’ADE et les Impôts, les manifestants ont tenté hier de s’en prendre à la daïra et à la gendarmerie. L’émeute a fini par se propager aux villes d’Aokas et de Darguina, qui ont compté leur lot de dégâts (banques, ADE, APC, poste…).
Des arrestations sont à signaler parmi les manifestants ainsi que des blessés des deux côtés dans certaines localités, qui n’ont rien perdu de leur fièvre.
Kamel Medjdoub

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Annaba - Les émeutiers se déchaînent
http://www.elwatan.com/evenement/les-em ... 28_115.php

Après une nuit mouvementée ayant fait 38 blessés parmi les policiers, dont 4 graves, et quelque 40 arrestations parmi les manifestants, les émeutes ont repris hier dans l’après-midi dans la ville de Annaba et El Bouni, où de violents affrontements ont opposé, a-t-on constaté sur les lieux, les jeunes de la cité populaire Didouche Mourad (Ex-Lauriers-Roses) aux éléments de la police antiémeute.

Après une matinée relativement calme, les émeutiers déchaînés ont bloqué le boulevard d’Afrique avec des pneus brûlés, des poteaux arrachés la veille, et autres branchages. Les éléments de la brigade antiémeute ripostent; un flot de bombes lacrymogènes a plu sur les terrasses. Quelques mètres en amont, à la cité 8 Mai 1945, qui a vécu une soirée vandale où les entreprises Générale des travaux hydrauliques (GTH) et l’ex-Enie ont connu un pillage en règle, les jeunes protestataires ont rejoint les émeutes dominant par moment la riposte des services de sécurité. Au centre-ville, plusieurs manifestations ont été avortées, suite à l’intervention immédiate des policiers, qui ont eu recours à des tirs de sommation.

Hormis les quartiers ayant connu des émeutes, Annaba était, hier, une ville morte.
Aucun moyen de transport durant toute l’après-midi. Les commerces de la ville ont baissé les rideaux. « La majorité des jeunes de notre cité sont sans emploi. Les mieux nantis parmi nous ont pu décrocher un pré-emploi dans le cadre de ce dispositif. Nous sommes également mal logés. A cela il faut ajouter la cherté de la vie, où un café coûte 20 DA, et un paquet de cigarettes 100 DA », fulmine Abderezek Amri, un des insurgés rencontré à la cité Didouche Mourad en pleine émeute. En fin d’après-midi, la protesta a fait tâche d’huile, et plusieurs quartiers ont connu des mouvements de colère. A l’heure où nous mettions sous presse, les émeutes continuaient toujours, tout autant que les arrestations.
Gaidi Mohamed Faouzi
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Dim 9 Jan 2011 20:40

ca craint mais c'est normal, le pays de la hogra qui garde la mane pétrolière !!!!!!


UN JEUNE MORT À BOU-ISMAÏL

Qui a tué Abdelfateh ?

Le Soir d'Algérie, 9 janvier 2011

Au quartier El- Louz, la tension était perceptible. La mort dans des circonstances inconnues d’Akriche Abdelfateh a attisé la colère de la population. Agé de 32 ans, ce jeune exerçait en tant qu’agent de sécurité à Naftal.

Irane Belkhedim-Alger (Le Soir) -
Cela s’est passé vendredi soir aux environs de 22h. Des affrontements ont éclaté dans la ville de Bou-Ismaïl, du côté du marché, rue des Arabes, entre jeunes et forces de l’ordre. «Nous avions entendu des coups de feu dehors, nous nous sommes inquiétés. Abdelfateh allait se coucher quand je lui ai demandé d’aller chercher son frère âgé de 20 ans», raconte sa sœur Ilham, les larmes aux yeux. Abdelfateh n’est plus revenu. Grièvement blessé, il a été évacué à l’hôpital. «Des voisins nous ont appelés pour nous annoncer la nouvelle. Je suis sortie voir, pieds nus», raconte son autre sœur, les yeux gonflés, pour avoir pleuré toute la nuit. «Abdelfateh est mort sur le coup et ils n’ont pas voulu nous informer. Les autorités ont voulu étouffer l’affaire. Il a été tué par balles, il a reçu une balle dans l’œil et des témoins l’ont vu», ajoute Ilham. D’autres jeunes rapportent une version différente. «Abdelfateh a reçu une balle dans la tête. J’ai vu le corps, il avait l’épaule entachée de sang. Il est resté plus d’une heure sur le sol, avant d’être évacué», confie un jeune. Pour l’heure, la famille n’a pas été autorisée à voir le corps et à le récupérer. «Un gendarme est venu ce matin accompagné d’un imam et du chef de daïra pour chercher mon père. Une enquête a été ouverte. Nous voulons récupérer le corps de Abdelfateh et l’enterrer. Nous voulons faire notre deuil», l âche la sœur aînée, venue à notre rencontre dès qu’elle a appris que nous étions sur place. La famille de la victime habite au quartier El-Louz. Ses amis, voisins et parents, sont venus assister aux funérailles, présenter leurs condoléances et en guise de solidarité. «Mon fils est sorti et n’est plus revenu mon Dieu ! Il me manque ! Ils mentent quand ils disent qu’il est parti piller les biens de l’Etat ! Ce n’est pas vrai ! Nous lui avons demandé d’aller ramener son frère, il était là, chez lui !», crie sa mère, une femme âgée d’une soixantaine d’années. Ses yeux paraissent épuisés car elle n’a pas fermé l’œil de la nuit. La douleur la ronge comme tout le reste de la famille. «Mon fils est mort et vous me demandez comment je me porte ! Je ne pardonnerai jamais à ceux qui l’ont tué ! Que les autorités viennent à notre rencontre, qu’elles nous disent la vérité. Mon fils est mort, ce n’est pas un chien qui est mort !», dit-elle, tout en hurlant sa douleur. Une jeune fille s’approche d’elle et la serre dans ses bras puis les deux femmes s’effondrent en larmes. «Ma mère est malade. Elle suit des séances d’hémodialyse en plus d’être diabétique et hypertendue. C’est trop pour elle. Nous souhaitons récupérer le corps de Abdelfateh pour l’enterrer. Que l’on ne nous dise pas que ce n’est pas possible !», aj àjoute Ilham. La tristesse s’est mêlée à la peur et à la colère. Des femmes en larmes viennent à notre rencontre. «Les jeunes n’ont rien fait et ils leur ont tiré dessus ! Ce n’est pas possible ! Mon fils a vu Abdelfateh mourir, le sang giclait de ses yeux, de sa bouche et de son nez. Le corps de mon fils était tâché de son sang. Ici, les policiers abusent de leur pouvoir», affirme sa tante. «Les jeunes n’ont rien cassé. Pourquoi les ont-ils attaqués ! Les policiers sont injustes», ajoute-t-elle.
I. B.





LES BRIGADES ASSIÈGENT LES QUARTIERS DE BOU-ISMAÏL

«Nous en avons ras-le-bol de survivre»
Hier en début d’après-midi, des véhicules antiémeutes ont encerclé les quartiers populaires de Bou- Ismaïl. Un semblant de calme après une nuit agitée.

Juste à l’entrée du quartier de «L’abattoir», les traces des affrontements sont encore visibles. Des pierres et des ordures jonchent le sol. Les gaz lacrymogènes a rendu l’atmosphère irrespirable. La tension reste vive. Ça risque «d’éclater» à tout moment. La nouvelle de la mort de Abdelfateh a fait le tour de la ville. Les brigades antiémeutes, prêtes à donner l’assaut, ont encerclé les quartiers à risque. A quelques mètres, des groupes de jeunes se sont constitués. Après une nuit agitée, le calme est revenu dans la matinée. Un semblant de calme après une nuit agitée. «Nous vivons entre un abattoir et un cimetière, c’est une tombe ! Le quartier porte bien son nom», lâche un jeune, avec ironie. La colère et la tristesse se lisent dans les yeux de tous ceux que nous abordons. Jeunes et moins jeunes sont blasés et ne cachent pas leur désespoir. «Il y a un mort et un blessé», dit-on. Les constructions du quartier sont collées les unes aux autres. La plupart sont inachevées, sans peinture, elles exhalent marginalisation et misère. «Ce n’est pas seulement l’augmentation des prix qui est derrière ces évènements. C’est le ras-le-bol général ! Nous en avons marre ! Nous survivons, ici !» «Ce sont les forces antiémeutes qui nous provoquent, notre réaction est une réponse à leurs provocations. » Ils parlent tous en même temps. Chômage, portes fermées de l’administration, exclusion, absence de l’Etat, silence des officiels, corruption. La liste est interminable. «Les jeunes sont découragés, ils en ont assez ! Ni travail, ni logement, aucun avenir en perspective », lâche un père de famille. «La semaine passée, j’ai été à la mairie pour retirer mon extrait de naissance. La préposée au guichet m’a dit de revenir dans trois jours ! Que je n’avais pas de chance, car mon extrait n’était pas prêt ! Je n’ai quand même pas demandé un visa !» raconte un autre écœuré. «Les Chinois ont été ramenés pour travailler ici et touchent des salaires plus importants que les nôtres !»
I. B.
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Dim 9 Jan 2011 20:59

Bab Ezzouar: La police provoque les habitants
El Watan, 9 janvier 2011

Tout était très calme dans le quartier de Bab Ezzouar mais voilà que la police arrive pour effectuer une descente «provocatrice», selon les riverains, dans la quartier de l’AADL et commence à traquer des jeunes rassemblés en bas de leurs immeubles.



Les policiers, munis de matraques, se mettent à leur poursuite, pourtant pacifiés par les appels de sages du quartier. Selon un policier joint par téléphone, «nous avons reçu l’ordre d’interpeller les jeunes qui ont saccagé et pillé le siège de l’opérateur Nedjma». Les parents, rassemblés aussi en grand nombre en bas des immeubles, disent «ne rien comprendre. Nous sommes pourtant ici pour empêcher nos enfants de participer à une quelconque manifestation». Cette cité a connu la veille des heurts violents avec les forces antiémeute non loin de l’hôtel Mercure. C’est une situation incompréhensible pour la population.


L’intervention des policiers provoque la fermeture illico presto des commerces et la paralysie du quartier. Des réactions hostiles à un tel comportement de la police fusent de partout : «Au lieu de provoquer, ils doivent se montrer discrets et tenter de discuter avec les jeunes ; la matraque n’arrange pas les choses», nous dit aâmi Mouloud. Outrés, les riverains commencent à invectiver les policiers à chacun de leur passage. Les directives lancées par les autorités n’auront servi à rien.
Zouheir A. M.


Ouargla: L’émeute s’intensifie

Les appels au calme de différentes personnalités locales dans les mosquées de Ouargla et sur les ondes de la radio locale n’ont pas eu l’effet escompté auprès des émeutiers qui, après un bref répit dans la matinée du samedi, ont repris le contrôle de la rue en début d’après-midi.


Les émeutes se sont poursuivies durant la journée et dans la nuit de samedi à dimanche à Ouargla, où des centaines de jeunes et d’adolescents s’en sont pris aux édifices publics et privés situés sur les axes Mekhadma-Chorfa, avenue de la Palestine, boulevard Che Guevara et Beni Thour-Sidi Belabess. Il s’agit des artères principales de la ville de Ouargla où les émeutiers ont donné le ton dès la mi-journée avec une multitude de routes coupées à la circulation, dont la RN49 qui traverse le centre-ville.


Même s’il n’y a pas eu de pertes humaines à déplorer, le bilan des dégâts matériels du week-end est très lourd, notamment pour le secteur des télécoms qui a enregistré la perte de 16 véhicules dans la nuit de vendredi à samedi et divers préjudices matériels suite au saccage du siège de la direction territoriale des télécoms (DTT), à Mekhadma.
Les jeunes de Beni Thour ont par ailleurs réédité l’épisode de la destruction ciblée de l’infrastructure du réseau téléphonique au niveau du boulevard Che Guevara, tandis que ceux de Mekhadma s’en sont pris à la direction régionale de Mobilis et au bureau de poste des 460 Logements, lourdement atteints.


Le nouveau siège de la cour de Ouargla a par ailleurs subi des attaques successives ; l’assaut a été avorté de justesse par les forces de l’ordre qui ont réussi à cantonner chaque groupe d’émeutiers dans son quartier d’origine afin d’éviter la généralisation du mouvement de foule. Malgré cela, de nombreux poteaux électriques, signaux lumineux, vitrines et établissements scolaires ont été mis à sac et des dizaines de jeunes, encagoulés ou tête nue, se rabattaient dans les ruelles et quartiers périphériques avec leur butin.
Houria Alioua


Béjaïa: Les émeutes ont repris de plus belle

Hier, le calme qui a régné toute la matinée a été rompu en début d’après-midi, lorsque
des échauffourées ont éclaté en plusieurs endroits de la ville.


Après une nuit très agitée, la population de Béjaïa s’est réveillée hier sur un calme trompeur qui n’a duré que le temps de faire le constat des villes dévastées par la déferlante des émeutiers. Dans un périmètre de quelques dizaines de mètres, pas moins de trois agences bancaires sont complètement saccagées au chef-lieu de wilaya.
Il ne reste de l’agence de l’opérateur public de téléphonie mobile Mobilis, de sa voisine Société Générale – qui a déploré le saccage dans la même nuit de sa deuxième agence du quartier Seghir – de BNP Paribas dans le quartier Dawadji et de CNEP-Banque mitoyenne du siège de la wilaya que des murs calcinés. Des jeunes émeutiers en furie se sont donné à cœur joie au saccage et au pillage de ces édifices dans la nuit de vendredi à samedi, où les forces de maintien de l’ordre se sont abstenues d’intervenir, sauf pour protéger le siège de la wilaya.


L’agence Djezzy, détruite en novembre dernier dans le sillage de l’agression de l’équipe nationale du football au Caire, n’a dû son salut qu’à la fortification de ses accès. Dans la nuit de vendredi, de nombreux véhicules ont été saccagés dans le parking du bloc administratif, où les locaux de l’Inspection vétérinaire ont été brûlés.
Hier, le calme qui a régné toute la matinée a été rompu en début d’après-midi, lorsque des échauffourées ont éclaté en plusieurs endroits de la ville, notamment sur l’axe Aâmriw-siège de la wilaya, et à Ihaddaden. Les manifestants sont revenus à la charge en prenant pour cible, cette fois-ci, l’agence postale et le siège de la daïra, sur le boulevard de la Liberté. Les CNS sont intervenus, en nombre réduit, pour repousser l’attaque en lançant des bombes lacrymogènes et en usant de tirs de sommation.
C’était compter sans la détermination des émeutiers à trouver un édifice à se mettre sous la main. Le CFPA, un peu plus loin, a été investi et saccagé, alourdissant le bilan des dégâts déjà allongé par le saccage, presque au même moment, du siège de la daïra d’El Kseur où les hostilités sont montées d’un cran.


A Amizour, les dégâts ont concerné les sièges de la daïra, de Sonelgaz, de la CNAS et le tribunal. A Sidi Aïch, l’émeute a repris de plus belle au point que des CNS sont venus en renfort. Entre-temps, les sièges des contributions et de l’APC se sont ajoutés au lot des administrations envahies par les émeutiers. En fin de journée, le tribunal est passé sous le contrôle de la foule. Les échauffourées continuent un peu partout dans la vallée de la Soummam. Une accalmie nous est signalée par contre à Tazmalt, qui a vécu une nuit d’émeute avec le siège de la gendarmerie, le pillage de la CNAS et le saccage de Sonelgaz, du tribunal, du bureau de main-d’œuvre et des Impôts qui ont brûlé.
Le feu a d’ailleurs fini par détruire des câbles électriques, ce qui a provoqué une panne de courant dans la ville. A Akbou, les émeutiers n’ont pas décoléré, tout comme à Ighzer Amokrane. Selon une source locale, les manifestants ont revendiqué, dans cette dernière ville, le départ du commissaire de police et des CNS. Après une brève accalmie, la sûreté urbaine a été de nouveau attaquée, dans l’après-midi, à coup de pierres. Le même climat de tension règne à Chemini, où des manifestants ont lapidé, hier, le siège de la daïra, alors que les policiers ripostaient avec des bombes lacrymogènes.


Sur la côte est de la wilaya, le climat s’est enflammé pratiquement sur tout le littoral.
A Kherrata, la brigade de gendarmerie a été assiégée. Bibliothèque communale, Sonelgaz, agence d’assurances, APC, daïra, tribunal et ADE sont sérieusement endommagés.
A Souk El Tenine, après s’être acharnés, la veille, sur l’ADE et les Impôts, les manifestants ont tenté hier de s’en prendre à la daïra et à la gendarmerie. L’émeute a fini par se propager aux villes d’Aokas et de Darguina, qui ont compté leur lot de dégâts (banques, ADE, APC, poste…).
Des arrestations sont à signaler parmi les manifestants ainsi que des blessés des deux côtés dans certaines localités, qui n’ont rien perdu de leur fièvre.


Kamel Medjdoub


Annaba: Les émeutiers se déchaînent
Après une nuit mouvementée ayant fait 38 blessés parmi les policiers, dont 4 graves, et quelque 40 arrestations parmi les manifestants, les émeutes ont repris hier dans l’après-midi dans la ville de Annaba et El Bouni, où de violents affrontements ont opposé, a-t-on constaté sur les lieux, les jeunes de la cité populaire Didouche Mourad (Ex-Lauriers-Roses) aux éléments de la police antiémeute.

Après une matinée relativement calme, les émeutiers déchaînés ont bloqué le boulevard d’Afrique avec des pneus brûlés, des poteaux arrachés la veille, et autres branchages. Les éléments de la brigade antiémeute ripostent ; un flot de bombes lacrymogènes a plu sur les terrasses. Quelques mètres en amont, à la cité 8 Mai 1945, qui a vécu une soirée vandale où les entreprises Générale des travaux hydrauliques (GTH) et l’ex-Enie ont connu un pillage en règle, les jeunes protestataires ont rejoint les émeutes dominant par moment la riposte des services de sécurité. Au centre-ville, plusieurs manifestations ont été avortées, suite à l’intervention immédiate des policiers, qui ont eu recours à des tirs de sommation.

Hormis les quartiers ayant connu des émeutes, Annaba était, hier, une ville morte.
Aucun moyen de transport durant toute l’après-midi. Les commerces de la ville ont baissé les rideaux. «La majorité des jeunes de notre cité sont sans emploi. Les mieux nantis parmi nous ont pu décrocher un pré-emploi dans le cadre de ce dispositif. Nous sommes également mal logés. A cela il faut ajouter la cherté de la vie, où un café coûte 20 DA, et un paquet de cigarettes 100 DA», fulmine Abderezek Amri, un des insurgés rencontré à la cité Didouche Mourad en pleine émeute. En fin d’après-midi, la protesta a fait tâche d’huile, et plusieurs quartiers ont connu des mouvements de colère. A l’heure où nous mettions sous presse, les émeutes continuaient toujours, tout autant que les arrestations.

Gaidi Mohamed Faouzi


Skikda: 43 interpellations et 27 blessés
Hier, les premiers bilans des émeutes nocturnes qui avaient ébranlé, dans la soirée de vendredi, les villes de Skikda et de Azzaba ont été rendus publics.

L’on apprend auprès de la chargée de la communication de la sûreté de wilaya qu’il y a eu 35 interpellations de jeunes émeutiers et 27 blessés parmi les policiers. Les dégâts des émeutes qui ont concerné la périphérie sud de la ville avant-hier ont concerné des édifices publics et des biens privés au niveau des Allées du 20 Août 55.

L’impressionnant dispositif de sécurité mis en place a évité la propagation des émeutes vers le centre-ville, chose qui a poussé les insurgés à se diriger vers la périphérie sud de la ville (Merj Eddib) où ils se sont attaqués au lycée technique. A Azzaba, huit autres jeunes ont été interpellés par la gendarmerie suite aux affrontements qui s’étaient produits dans la même soirée à Zaouia et à Diar Ezzitoune, deux grands quartiers populaires de la ville. Dans ces deux régions, des barricades ont été dressées à partir de 20h, bloquant ainsi toute circulation sur la RN44 qui relie Annaba à Skikda et Constantine.

Khider Ouahab



Bouira: Des blessés et des arrestations
Le mouvement de protestation ne semble pas s’essouffler à Bouira, après trois jours consécutifs de heurts. Dans la matinée d’hier, émeutes et manifestations ont repris au chef-lieu de wilaya.

Des dizaines de jeunes ont brûlé des pneus et barricadé des ruelles. Pour tenter de disperser la foule, les forces de l’ordre sont intervenues. L’ancienne ville de Bouira s’est transformée, en l’espace d’un quart d’heure, en une véritable arène. Les gaz lacrymogènes et la fumée des pneus ont rendu l’atmosphère étouffante.


Parallèlement, des centaines de manifestants venus de la commune d’Ahl Lekseur ont fermé l’autoroute et la RN5 au niveau de Bechloul. Un renfort impressionnant de brigades antiémeute a été mobilisé pour empêcher la fermeture de l’axe autoroutier. Il est à noter aussi que les affrontements entre émeutiers et forces de l’ordre se sont poursuivis jusqu’en fin d’après-midi. Ainsi, plusieurs quartiers de la ville de Bouira ont vécu des scènes d’émeutes, jeudi et vendredi derniers. Aux cités des 140 Logements et Ecotec, dans l’ancienne ville et dans le quartier Château d’eau, les jeunes manifestants n’ont pas lâché prise. Ainsi, dans la nuit de vendredi à samedi, ils ont saccagé plusieurs édifices publics dans la ville de Bouira, notamment le bureau de poste de Farachati et celui des 140 Logements, ainsi qu’une antenne de l’OPGI. Le siège de l’OPGI situé au quartier 1100 Logements n’a pas été épargné par les jeunes émeutiers. Plusieurs vitres ont été cassées. Au cours de la même nuit, les manifestations ont éclaté dans plusieurs communes de l’est de Bouira, à savoir M’chedallah, El Asnam, Ahnif.


Pour la troisième journée consécutive de heurts, la situation demeure toujours tendue. Loin du chef-lieu, c’est à Aïn Bessem, Aïn Laloui, des communes situées à l’ouest de la wilaya, que les manifestations de rue ont eu lieu pendant plusieurs heures, vendredi dernier. En plus des routes fermées, les protestataires avaient pris pour cible l’antenne de l’OPGI et le siège de l’APC de Aïn Bessem, vendredi matin. Le vent de la protesta a atteint d’autres chefs-lieux communaux comme Raouraoua, Bir Ghbalou et Lakhdaria. Depuis le début des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, on signale au moins une trentaine de blessés du côté des éléments de la police. C’est en tout cas ce que révèlent les sources émanant des services hospitaliers de Bouira. D’autres informations font état d’un policier séquestré par des manifestants au niveau des 140 Logements, dans la nuit de vendredi à samedi.


Le policier a été relâché une vingtaine de minutes plus tard, indemne. En outre, les services de sécurité ont arrêté une dizaine de jeunes parmi les manifestants qui ont été libérés ensuite. Dans la commune de Bechloul, un enfant de 11 ans qui se trouvait parmi un groupe de manifestants a été grièvement tabassé, hier après-midi, par les forces de l’ordre qui tentaient d’empêcher la fermeture de l’autoroute. Le climat semble de plus en plus tendu.

Amar Fedjkhi, Ali Cherarak


Mila: Échauffourées et saccage
Des actes de pillage et de saccage sur plusieurs édifices publics se sont propagés, dans la nuit de vendredi, à plusieurs localités de la wilaya de Mila.

Au niveau du chef-lieu, dès la tombée de la nuit, des centaines de jeunes manifestants se sont attaqués au musée du Moudjahid, à l’agence CNEP et à l’ANEM, apprend-on de sources concordantes. Des actes de vandalisme d’une grande ampleur ont été commis au niveau de ces établissements. Il en a été tout autant pour la Cnas, la Casnos et du poste de police de la wilaya et bien d’autres structures. Quant au siège de l’inspection du travail, il a été carrément incendié.

Dans la commune de Oued Endja, des échauffourées ont éclaté entre les émeutiers et les forces sécuritaires. Pourchassant les manifestants qui ont pris d’assaut le lycée de la ville, ces dernières ont essuyé des jets de pierres. L’on déplore 4 blessés parmi les forces de l’ordre, un officier de police et trois agents. Nous apprenons de source sûre que 15 policiers au total ont été blessés dans les différents accrochages et une trentaine d’émeutiers arrêtés. A noter qu’au moment où nous rédigions cet article, la RN79 reliant Mila à Ferdjioua, et le CW152, entre Oued Endja et Ahmed Rachedi, sont fermés par la population.

Mahmoud Boumelih


Souk Ahras: Nuit mouvementée
La légère accalmie qui a duré toute la journée du vendredi, était, en réalité, un faux signe de retour au calme à Souk Ahras puisque des émeutes ont éclaté la nuit à la cité Berrel Salah, où des dizaines de jeunes ont pris d’assaut le 4ème arrondissement de la sûreté urbaine et tenté de s’attaquer au lycée Hadji Hocine.

A la cité Laâlaouia, fief de la contestation, plusieurs manifestants ont bloqué la route et incendié des pneus à partir de 22h. Ralliés par des jeunes de la cité Chaâbani et autres quartiers limitrophes, les émeutiers ont bloqué plusieurs routes.
Ce matin, un important dispositif de sécurité a été déployé au niveau de ces deux quartiers. Le bilan des trois jours d’émeutes s’est soldé, à Souk Ahras, par trois policiers blessés.

Abderrahmane Djafri


Constantine: Banlieues mises à sac
Plus personne ne sait à quoi s’en tenir. Colère légitime ? Grand banditisme ? Le bilan des émeutes d’hier et avant-hier, établi par la direction de la santé (DSP), fait état de 22 personnes blessées, entre policiers et civils.


Hier, si des jeunes ont encore essayé d’investir les quartiers périphériques de la ville de Constantine et des communes, avant d’être dispersés par la brigade antiémeute, dans celle de Aïn Smara et à la nouvelle ville Ali Mendjeli, les records de la violence ont été battus. Hier à midi, des émeutiers ont en envahi le centre-ville de Aïn Smara, où ils ont brûlé au moins trois bus, en dépit d’un important dispositif sécuritaire, selon des témoins oculaires.

La veille, déjà, c’était l’apocalypse dans ces lieux. Des adolescents avaient, dans cette même localité, mis le feu au siège de la mairie, à une banque, la polyclinique, la poste, l’Epeco, la Sonelgaz, dont ils ont forcé le coffre-fort. Le calme est factice, inquiétant. Les magasins des quartiers populaires ont préféré baisser rideau. Les terribles séquelles d’une soirée et d’une nuit houleuses sont visibles.

Farida Hamadou



Jijel: La situation toujours tendue
La situation était toujours tendue hier à Jijel, où des actes de violence ont été enregistrés dans quelques localités de la wilaya, surtout dans les régions à proximité des routes à grande circulation comme la RN43.

Cette dernière a été bloquée à plusieurs endroits, comme à Mencha (sortie Est de Jijel), Bazoul (commune de Taher), Sidi Abdelaziz et Belghimouz (El Ancer). D’autres actes ont été relevés à Tleta (Taher) près de l’aéroport Ferhat Abbas. Les jeunes se sont adonnés à des rackets sur les automobilistes ; les éléments de la gendarmerie et de la police sont intervenus pour rouvrir la route à la circulation. Par ailleurs, dans la nuit de vendredi à samedi, des émeutes s’étaient produites dans certains quartiers de Jijel, précisément à Village Moussa, Haddada et Ayouf. Durant cette nuit, un pompier a été blessé au ventre par un jet de pierres alors qu’il s’affairait à circonscrire l’incendie ayant pris au centre commercial.

Fodil S.


Bordj Bou Arréridj: D’énormes dégâts
Les villes de Bordj Bou Arréridj et de Ras El Oued ont retrouvé leur calme.

Les voitures circulent à nouveau, les boutiques ont rouvert, mais les visages restent fermés. Au lendemain des violents affrontements, qui ont fait au moins 37 blessés, dont 25 policiers, la brigade antiémeute patrouille discrètement et l’heure est au décompte des dégâts. Aucun bilan officiel n’a encore été annoncé, mais selon un constat de visu, à Bordj Bou Arréridj et Ras El Oued, plusieurs édifices publics ont été pillés, saccagés et/ou brûlés. On apprend qu’à Bordj Bou Arréridj, 28 émeutiers ont été arrêtés, avant-hier soir, et devraient être présentés hier à la justice.

A. B.


Oum El Bouaghi: Violences à Aïn Beïda
Hier, après la prière du Dohr, des centaines de jeunes émeutiers se sont rassemblés à la rue Farès Hanafi, à proximité de l’hôpital Boumali de Aïn Béïda.

Ils se sont attaqués au siège de la daïra en mettant le feu dans certains bureaux. S’en est suivi un affrontement avec les services de sécurité. Des bombes lacrymogènes ont provoqué un mouvement de panique parmi les émeutiers qui ont changé de cap pour caillasser l’antenne Mobilis. Toute l’avenue du 1er Novembre était noire de monde.

La rue Farès Hanafi a été fermée à la circulation automobile, laquelle a été bloquée avec des pneus brûlés et des branchages. Des jeunes déchaînés ont lancé des pierres en direction des agents de sécurité. Des cabines téléphoniques ont été démontées et un DAB saccagé. Par ailleurs, nous apprenons de sources sûres que des incidents similaires se sont produits hier, à Aïn Kercha.

Baâziz Lazhar



Sétif: Bouandas s’embrase
La ville de Bouandas, chef-lieu de daïra, située à plus de 70 km au nord de Sétif, était hier le théâtre d’un violent mouvement de protestation.



Des centaines de jeunes ont coupé la RN75 reliant leur localité à Sétif et Bejaïa, et ont incendié les sièges de l’ADE, la Sonelgaz et les finances. De nombreux poteaux et plaques de signalisation ont fait les frais de la furie des manifestants. Selon des témoins, ces derniers ont même tenté de s’introduire à l’intérieur de la sûreté de daïra. D’après les mêmes sources, ces heurts ont fait plus de 20 blessés, entre manifestants et policiers.


La commune de Beïda Bordj, à 50 km au sud du chef-lieu de wilaya, a connu la même violence. Ayant coupé le CW64 reliant la localité à Aïn Azel, les jeunes, qui ont tenté de dévaster le nouveau siège de la commune, ont détruit l’agence postale et saccagé son mobilier et distributeur automatique. L’on apprend par ailleurs que les forces de sécurité, qui ont récupéré trois des quatre fusils à pompe volés du siège de l’opérateur de téléphonie Nedjma, ont arrêté plus de 100 manifestants à Sétif ville, où règne un calme précaire. A El Eulma l’on apprend que ça commence à barder.

Kamel Beniaiche



Guelma: Tentatives d’émeutes

À Héliopolis, hier en début de matinée, des jeunes ont bloqué, pour la deuxième fois en l’espace de 24 heures, au moyen de pneus enflammés et de troncs d’arbres, la RN21 axe routier Guelma-Annaba, à hauteur du pôle universitaire de cette commune. Quelque temps après, l’intervention des forces de l’ordre a permis de rétablir la circulation. Des actes de pillage et de vandalisme ont été commis dans la soirée de vendredi dans les communes d’Héliopolis, Belkheir, et à Guelma-ville malgré les appels au calme lancés lors de la prière du vendredi par les imams.

Karim Dadci



Djelfa: Arrestation de 21 émeutiers
L’alerte est à son maximum à Djelfa, suite à de violentes émeutes ayant secoué la région en plusieurs endroits.



Néanmoins, les saccages d’immeubles et d’édifices publics semblent avoir pris fin, du moins pour l’heure. La situation reste tout de même tendue. Dans la nuit de vendredi à samedi vers 21h, la ville de Djelfa a connu des troubles marqués par des affrontements entre les émeutiers et les forces de l’ordre au carrefour de Bab Charef. La riposte des éléments antiémeute a permis, de justesse, de faire échouer la tentative de dizaines de jeunes de s’attaquer à une agence postale et à l’inspection des domaines.

La police a usé de tous les moyens en sa possession (matraques, bombes lacrymogènes et même le corps à corps) sauf les tirs à balles réelles. L’agitation a pris fin deux heures plus tard. Vingt et un émeutiers ont été embarqués, apprend-on de sources sécuritaires ayant requis l’anonymat. Enfin, le fait marquant qui a provoqué un grand désarroi au sein de la population toute entière c’est certainement la dévastation de la salle de soins du village de Ouled Obeidallah, à 10 km du chef-lieu de wilaya. Une structure moderne équipée en moyens médicaux sophistiqués, qui a été réduite à néant !

Abdelkader Zighem


Médéa: Une longue nuit d’affrontements
Une accalmie a été constatée dans la journée d’hier à Médéa au sein des quartiers chauds à forte densité humaine, en particulier ceux de Beziouche et Theniet El Hadjar, qui ont été secoués dans la nuit de vendredi par de violentes émeutes menées par de jeunes adolescents.



Des traces de pneus brûlés, de troncs d’arbres calcinés, d’abribus détruits, de carreaux d’édifices brisés et des annexes des services des P et T et de l’APC saccagées, tel est le décor laissé par une nuit de violence au sein de ces cités-dortoirs. Il a fallu de gros efforts, à l’aide d’engins, aux services de sécurité pour rétablir tard dans la nuit la circulation sur les voies bloquées. Selon le responsable de la cellule de communication de la sûreté de wilaya, on ne déplore aucune victime, que ce soit parmi les émeutiers ou du côté des policiers après une longue nuit de violents affrontements.

A. Teta


Khemis Miliana: Neuf manifestants sous mandat de dépôt

A l’issue de leur audition par le procureur du tribunal de Khemis Miliana, 9 jeunes parmi les 15 arrêtés suite aux troubles qu’a connu cette ville dans la nuit de jeudi à vendredi ont été placés sous mandat de dépôt et les 6 autres ont été remis en liberté, a-t-on appris de source sécuritaire.



Les personnes emprisonnées sont accusées d’«attroupement avec armes blanches», «incitation à l’émeute», «destruction de biens publics et privés» et «violence à l’égard des forces de l’ordre», a encore ajouté la même source. Les inculpés sont âgés de 18 à 29 ans et parmi eux figurent des récidivistes et des étudiants, a-t-on encore appris. Des instructions fermes ont été données par les hautes autorités de sanctionner sévèrement les coupables, a indiqué la même source. Dans la ville règne un climat de suspicion en raison de la présence de nombreux policiers en civil, ce qui ajoute à la tension de ces dernières heures, bien que la situation semble maîtrisée, d’après le chef de sûreté de daïra de Khemis Miliana.

Aziza L.


La tension persiste à Chlef: 56 jeunes présentés à la justice

Après avoir été arrêtés ces derniers jours par les services de sécurité, 56 jeunes des communes voisines de Chlef et de Chettia ont été présentés hier au procureur de la République près le tribunal de Chlef.


Ils ont été ensuite répartis entre les trois chambres d’instruction où ils ont été auditionnés pendant toute la journée. Ces jeunes sont tous poursuivis pour des faits relevant des assises. Parmi eux, figurent beaucoup de mineurs, des lycéens, un étudiant en 4e année d’interprétariat et un émigré de 42 ans qui était venu rendre visite à sa sœur à Chlef. Les proches des jeunes arrêtés s’étaient rassemblés devant le tribunal de Chlef à l’affût de la moindre information concernant le sort de leurs enfants.

Un important dispositif de sécurité a été déployé autour de la juridiction concernée. Signalons que contrairement à Chettia, la ville de Chlef n’a pas connu de manifestation ni d’affrontements entre les services de sécurité et les jeunes. La tension reste tout de même très vive, surtout après l’arrestation et la présentation devant le juge des 56 jeunes. La région est quadrillée et tous les carrefours et édifices publics sont étroitement surveillés par les forces de l’ordre.
Ahmed Yechkour

ALGERIA_WATCH
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Lun 10 Jan 2011 17:57

El Watan - 10 jan 2011
http://www.elwatan.com/une/alger-affron ... 41_108.php

Alger: Affrontements violents lundi matin à Bachdjerrah

De violents affrontements ont éclaté lundi matin à partir de 9 H à Bachdjerrah entre des jeunes vendeurs à la sauvette et les forces de sécurité. Selon des sources locales, un policier aurait été poignardé au cours de ces échauffourées qui ont replongé dans le désarroi cette commune populaire fortement touchée par les émeutes déclenchées mercredi dernier.

Tout a commencé, selon les dires des jeunes émeutiers, lorsque des policiers ont exigé, d'une manière irrespectueuse, le départ immédiat des jeunes vendeurs à la sauveur de la rue principale de Bachdjerrah qu'ils ont squattée une nouvelle fois pour y écouler leurs marchandises.
"Ils ont lynché un jeune vendeur dont le seul tort est de venir en aide à sa pauvre famille en vendant quelques articles dans la rue. Ils nous disent que le commerce informel est interdit. Mais y-a-t-il du boulot pour qu'on puisse travailler sans crever de faim ?", tancent les jeunes de Bachdjerrah qui ont fini par revenir à l'émeute pour faire éclater leur colère.
Il s'en est suivi des lors de violentes confrontations avec la police. Le projectiles et les pierres se sont abattus brutalement sur les policiers. La rue principale de Bachdjerrah a été ensuite coupée à la circulation à l'aide des pneus brûlés. Furieux, des centaines de jeunes ont promis, une nouvelle fois, de faire la guerre à ce qu'ils considèrent comme une "hogra".

En effet, remontés contre la mal-vie et le chômage qui créent la misère à Bachdjerrah, ces jeunes ne veulent plus subir les comportements indélicats et les provocations de la police. Et les policiers semblent de plus en plus dépassés par l'ampleur de cette colère de la jeunesse qui dégénère à chaque fois en violentes émeutes.
Abderrahmane Semmar

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
TSA - 10 jan 2011
http://www.tsa-algerie.com/divers/un-ti ... 13694.html

Les émeutiers ont visé les banques

Un tiers des agences bancaires saccagées durant les émeutes de ces derniers jours, se situent dans la seule wilaya de Béjaïa. C’est qu’a indiqué un directeur d’une banque étrangère à TSA. En effet, sur les quelques 27 banques ayant été incendiées ou saccagées dans le sillage des derniers mouvements sociaux qu’a connu le pays, 9 sont localisées dans les plus importants centres urbains de Béjaïa.
Les émeutiers se sont attaqués aussi bien à des banques publiques que privées. Ils ont dans leur action emporté le mobilier et les coffres qu’ils ont tenté d’ouvrir par des chignoles.
Nabil Zenika

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
El Watan - 09 jan 2011
http://www.elwatan.com/une/la-chasse-au ... 06_108.php

La chasse aux émeutiers à Mascara

À Mascara, les services de sécurité ont lancé ce dimanche 09 janvier une vaste opération d’interpellation dans les quartiers qui ont été théâtre de graves émeutes. Le même cas est signalé pour les régions de Sig et Tighennif où des dizaines de jeunes manifestants ont été interpellés par les agents de la police. Selon des sources sécuritaires, le nombre de personnes arrêtées à Mascara, Sig et Tighennif avoisine la cinquantaine, chiffre que nous n’avons pas pu vérifier officiellement auprès de la Sureté de wilaya.

À l’heure où nous mettons sous presse en fin d’après midi, une dizaine de présumés émeutiers appréhendés fut présentée au parquet de Mascara. L’affaire a été confiée au magistrat instructeur près le tribunal de Mascara. « Une quarantaine de jeunes est en instance de procédure judiciaires dans les locaux du commissariat. Ils seront présentés devant le juge d’instruction incessamment », nous dira un policier rencontré sur les lieux.

Cet événement, notons-le, a attiré beaucoup de monde tenu à distance autour du tribunal par un important service de sécurité où une vingtaine de familles des jeunes arrêtés réclament l’innocence de leurs enfants.
Abdelouahab Souag
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Mar 11 Jan 2011 16:34

Arrestation de 1100 manifestants
La machine judiciaire mise en branle

le 11.01.11 | 03h00


Les personnes arrêtées lors des événements qui ont secoué le pays, depuis le 5 janvier dernier, encourent de lourdes peines. Ils seront poursuivis pour des délits de «destruction des biens publics, attroupement illégal, outrage à agents de l’ordre public dans l’exercice de leurs fonctions, incendies volontaires, vol et vol qualifié».

Des délits pour lesquels le code pénal prévoit des peines allant de 20 ans à la perpétuité. Selon l’avocat Salah Hanoune, qui s’est constitué pour la défense du militant Hamid Ferhi, arrêté avant-hier à Staouéli, «au regard des chefs d’inculpation, on constate la criminalisation des dossiers des prévenus. Ils seront déférés devant des cours criminelles». La justice aura-t-elle la main lourde dans le jugement de ces affaires ? Sans doute, selon maître Hanoune. «Tout est soumis à l’appréciation politique. Effectivement, il faut s’attendre à des peines très lourdes qui serviront d’exemple. En l’absence d’une pression populaire qui exigerait leur libération, les personnes arrêtées risquent beaucoup», a fait savoir l’avocat.


Pour ce qui est de la procédure, Me Hanoune estime que «toutes les personnes interpellées seront maintenues en garde à vue pendant 48 heures où elles seront auditionnées par la police judiciaire qui établira des procès-verbaux et ensuite les présentera au procureur qui déterminera les délits pour lesquels ils seront poursuivis. Si la procédure du flagrant délit est établie, ils seront jugés sous huitaine». Selon toujours Me Hanoune, qui se trouvait hier au tribunal de Chéraga, «une trentaine de jeunes interpellés attendent depuis ce matin d’être présentés devant le procureur. Des jeunes dont certains présentent des griffures sur le visage, des hématomes et un autre portant un bandage autour de la tête. Je ne sais pas encore quelle est l’origine de cette violence, pour l’instant on ne peut pas accuser une quelconque partie», a-t-il témoigné. Sont-ils «des victimes du maintien de l’ordre» ?


«L’arrestation de Hamid Ferhi est politique»


S’agissant du cas de Hamid Ferhi arrêté avec ses deux fils avant-hier dans à un café à Staouéli (ouest d’Alger), Me Hanoune a qualifié son arrestation de «politique». «Il s’agit bel et bien d’une arrestation politique. Il n’a pas été interpellé dans un rassemblement ou lors d’une émeute, mais dans un café. Il est clair que l’arrestation de Hamid Ferhi a été ciblée, c’est un animateur politique connu dans cette région. Ses deux fils – l’un d’eux est un mineur – ont été aussi arrêtés lorsque la police a découvert qu’ils portent le même nom que leur père. Son fils mineur est en liberté provisoire, mais il sera présenté aujourd’hui devant le procureur en présence de sa mère». Plusieurs familles ont dénoncé «des arrestations arbitraires et que de nombreuses personnes interpellées n’ont aucun lien avec les événements».

Interrogé sur cette question, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, n’a pas nié ce fait : «Il se peut que des personnes soient arrêtées par erreur parce que la situation est très délicate. Maintenant, c’est la justice qui va déterminer si effectivement il y a eu des arrestations arbitraires.» Jusqu’à samedi soir, le ministère de l’Intérieur a recensé 1100 arrestations à travers tout le territoire national, mais sans doute le nombre de personnes interpellées a augmenté entre temps. De nombreuses personnes sont recherchées par la police. Par conséquent, si l’ampleur de la violence a diminué, l’emprisonnement des manifestants risque fortement d’attiser la tension et devenir ainsi une affaire dans une autre. Les partis d’opposition démocratiques ont exigé la libération de toutes les personnes arrêtées «si le pouvoir cherche réellement un apaisement».

Hacen Ouali
El Watan
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Les appels de partis, organisations et personnalités se multiplient
L’Algérie doit changer

le 11.01.11 | 03h00


Ils prennent «timidement» le relais des «émeutiers». Les partis de l’opposition démocratiques, les syndicats autonomes et les associations et organisations de la «société civile» multiplient les initiatives, lancent des appels insistants à la construction d’une «alternative démocratique».

Levée de l’état d’urgence, ouverture du champ politique et médiatique, rétablissement des libertés civiles, garantie des droits d’association et de manifestation, un SMIG politique sur lequel peuvent s’entendre nombre de formations politiques de la mouvance démocratique.

La convergence démocratique aura-t-elle pour autant lieu ? Les partis de l’opposition démocratique, les syndicats autonomes et les associations et organisations de la «société civile» sauront-ils cette fois-ci transcender leurs clivages traditionnels pour porter une alternative viable à un régime algérien que d’aucuns qualifient d’«autiste», de «cynique», de «myope», de «brutal», de «rentier», d’«autoritaire», de «corrompu et corrupteur»…. Des «passerelles objectives» peuvent-elles être jetées entre les forces éclatées de la mouvance démocratique ?


Chez le plus vieux parti de l’opposition, le Front des forces socialistes (FFS) en l’occurrence, on est plus que jamais «convaincu que des possibilités existent pour une alternative démocratique» tout en refusant de s’inscrire dans une «alternance clanique».
Le FFS a appelé avant-hier les Algériens «à se mettre en mouvement pacifiquement pour imposer une ouverture politique réelle» et réitère «l’urgence» de prise de mesures d’ouverture politique, à savoir la levée de l’état d’urgence, le rétablissement des libertés civiles, l’ouverture du champ médiatique et garantie des droits d’association et de manifestation. «La situation actuelle montre que l’alternative démocratique ne s’improvise pas. Nous devons regarder vers nos voisins tunisiens et les saluer. Ce qui se passe en Tunisie est le fruit des efforts des vraies élites qui n’ont pas perdu leur âme, qui ont choisi leur camp et sont engagées dans un long et patient travail de réencadrement de la société. Ne leurrons pas nos compatriotes, ce travail nous devons le mener aussi. C’est le passage obligé vers la liberté et la dignité dans notre pays et vers la construction du Maghreb démocratique.»


Dans un communiqué conjoint, les syndicats autonomes de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de l’administration, – déclaration signée également par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) –, demandent la levée de l’état d’urgence et l’ouverture du champ médiatique, politique, syndical et associatif «afin que les conflits puissent être réglés par la force d’un droit qui prend en charge les intérêts et les préoccupations de la majorité de la population et non pas par le droit d’une force qui protège les intérêts d’une minorité». «La somme des dégâts causés par les‘émeutiers, notent les syndicats autonomes, n’arrive même pas à la hauteur d’un seul scandale de malversation dont l’Algérie est riche (Khalifa Bank, BCA, Sonatrach, Brown & Condor, etc.).»


Transformer le rejet en projet


Alors que le Mouvement démocratique et social (MDS) appelait à la «destruction d’un système qui ne profite qu’à une minorité de privilégiés» et à «enclencher une dynamique porteuse d’espoirs», le Parti socialiste des travailleurs (PST) – appel aux travailleurs et aux jeunes diffusé samedi dernier – dénonçait le verrouillage systématique de toute expression syndicale et politique, la répression des marches, des grèves, des réunions : «Verrouillage qui ne laisse à nos jeunes que le choix d’une révolte désespérée.» Le PST lance un appel à la mobilisation la plus large et à soutenir le mouvement de contestation.
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) veut, lui, transformer le «rejet» exprimé par la rue en «projet». La révolte des jeunes signe «l’échec d’un régime qui dévaste, depuis 50 ans, l’Algérie». Le RCD réitère sa disponibilité à «s’associer et à soutenir toutes les initiatives citoyennes exprimant une colère légitime». Le parti de Saïd Sadi invite l’ensemble des Algériens «à s’organiser en se regroupant autour de personnes connues pour leur probité avec des objectifs clairs pour offrir un prolongement efficient et durable à leurs revendications».


Les solutions placebo du pouvoir


Ressuscité de sa belle mort, le mouvement citoyen des archs brocarde, dans sa dernière déclaration publique, les «dignitaires du régime qui disposent de l’Etat comme d’un bien vacant» et lance un appel à la jeunesse algérienne à «l’auto-organisation».

Objectif : «Offrir une alternative citoyenne à la hauteur des aspirations populaires.» «Une situation explosive est en train de se mettre en place et le pouvoir, comme à l’accoutumée, se prépare non pas à accéder aux aspirations populaires, mais plutôt à user, une fois de plus, de la violence, de la diversion et des solutions placebo.»

Ces appels insistants, relayés par plusieurs personnalités politiques, seront-ils entendus ou tomberont-ils dans l’oreille d’un sourd ?
Dans une interview accordée hier à un journal on-line, Daho Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur, parle d’ores et déjà de «récupération» politique du mouvement de contestation par certains responsables de partis et associations. «Ils (les responsables politiques, ndlr) disent qu’il faut considérer ces manifestations comme un rejet du pouvoir actuel et que seule une démocratie et plus de liberté, plus de participation des citoyens au champ médiatique, peuvent régler les problèmes. On en doute. S’il y avait un autre gouvernement que celui qui est en place, il y aurait peut-être eu des problèmes plus graves parce que les problèmes économiques et sociaux ne sont pas théoriques. Ce n’est pas la cité d’Isis, la cité idéale qui va les régler.»
Les déclarations du ministre ont décidément de quoi refroidir un mort.

Mohand Aziri
El Watan
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Mar 11 Jan 2011 20:24

TSA - 11 jan 2011
http://www.tsa-algerie.com/economie-et- ... 13713.html

Conséquence des dernières décisions du gouvernement
L’Algérie provoque une nouvelle flambée des prix du sucre sur les marchés internationaux


Les prix du sucre se sont envolés pour le troisième jour consécutif sur les marchés de Londres et de New York, rapportent mardi 11 janvier des agences d’information financière. Cette hausse est due à la décision algérienne de supprimer les droits de douane sur les importations de sucre (matière première et produit fini) dans le cadre des mesures contre la hausse des prix, selon des traders et des analystes.

Cette hausse des prix sera en partie supportée par l'Etat algérien qui a décidé de supprimer les droits de douane (5 %) et la TVA (17 %) sur ce produit. La décision algérienne a été annoncée le samedi 8 janvier. Selon le Département américain de l’Agriculture, l’Algérie prévoit d’importer 1,3 million de tonnes de sucre pour la saison 2010-2011 contre 1,2 million la saison précédente.

Le prix du sucre blanc (raffiné) pour une livraison en mars a gagné 12,70 dollars à 788,20 dollars la tonne, mardi à Londres. Le sucre brut a progressé plus faiblement (0,29 dollars). Les vendeurs s’attendent à d’importantes commandes émanant des importateurs algériens. « Il y aura une forte demande pour le sucre blanc », a expliqué Cyril Meyer, courtier chez Starsupply Renewables SA, en Suisse. « Je m’attends à une commande de quelques centaines de tonnes qui iront en Algérie », a-t-il ajouté.
Samir Allam

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
TSA - 11 jan 2011
http://www.tsa-algerie.com/economie-et- ... 13710.html

Conséquence de l'obligation d'utiliser le chèque
Une hausse générale des prix inévitable à partir d’avril prochain

par Hamide Guemache

L’épisode de la flambée des prix du sucre et de l’huile n’est qu’un avant‑goût de ce qui attend le consommateur algérien dans les prochains mois. L’obligation de payer par chèque les transactions commerciales supérieures à 500 000 dinars à partir du 31 mars 2011 conduira inévitablement à une hausse générale des prix, préviennent des économistes interrogés par TSA. Cette fois, le sucre et l’huile ne seront pas les seuls concernés. « Les prix de tous les produits vont augmenter. Il n’y a aucun doute », affirme un économiste. Et les hausses vont être brutales, en moyenne de 20 %.

Comment les prix vont-ils augmenter ? Actuellement, le commerce en Algérie est dominé par l’informel. Les grossistes ne facturent pas la TVA et la TAP. Ensemble, elles représentent un total de 19 %. Ils ne paient pas non plus les charges sociales, ne déclarent pas la totalité de leurs employés et trichent sur les salaires. L’entrée en vigueur de l’obligation de paiement par chèque et de facturation à partir du 31 mars va obliger les grossistes à intégrer tous ces éléments dans les prix.

Actuellement, les commerçants facturent la TVA aux clients qui exigent une facture pour leurs achats. Mais en échange du document, le commerçant applique la TVA. Exemple : dans les boutiques de matériel informatique, une imprimante est vendue 10 000 DA sans facture mais 12 000 DA avec facture. Actuellement, seules les entreprises exigent une facture car elles récupèrent la TVA. Mais avec les nouvelles lois, la facturation de la TVA devient obligatoire pour tout le monde, y compris les particuliers.

L’exemple de l’imprimante s’applique à tous les autres produits, hormis les articles vendus dans les rares magasins qui pratiquent déjà la facturation. Autre exemple plus surprenant : dans les boucheries, le kilogramme d’escalope de dinde coûte 580 dinars, sans TVA. Il est facturé à 850 dinars aux clients qui exigent la facture pour les besoins de leur comptabilité. « Lorsque j’achète de la dinde pour la cantine de la société, on la paie 850 dinars. Lorsque j’achète le même produit pour moi, je le paie 580 dinars », affirme le financier d’une entreprise. Selon des économistes interrogés par TSA, la majorité des produits augmenteront d’au moins 19 % à partir du 31 mars prochain, en raison de l’imposition du chèque dans les transactions commerciales supérieures à 500 000 dinars.

Début janvier, les grossistes, pour se préparer à la nouvelle loi, ont augmenté les prix du sucre, de la farine, de l’huile, en facturant la TVA et la TAP aux demi-grossistes, qui à leur tour ont comptabilisé ces deux taxes TVA aux détaillants. Résultat ; les prix ont flambé parce que la TVA et la TAP sont supportées par le consommateur final. « On a fait cela pour se préparer à la venue du chèque. Sans taxes, je prenais une marge d’un dinar sur un kilo de sucre, Avec les taxes, je suis obligé de prendre 10 dinars comme marge pour faire face aux charges », explique un grossiste de produits alimentaires.

Les commerçants vont également revoir leur prix à la hausse s’ils sont obligés de déclarer la totalité de leur personnel à la sécurité sociale. « Les charges sociales représentent 9 % du salaire d’un employé. Elles seront répercutées sur le prix de vente et supportées par le consommateur final », explique un économiste.

Pour réduire le poids de l’informel, le gouvernement a pris une série de mesures visiblement sans calculer leurs conséquences sur le consommateur et la paix sociale. Au lieu de lutter progressivement contre l’informel en l’étouffant via le développement d’un véritable système bancaire et d’un réseau de distribution dans le pays, les autorités ont choisi la voie des décrets et des lois décidées à la hâte par des bureaucrates.
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede JPD le Mer 12 Jan 2011 13:51

Trois documents sur http://oclibertaire.free.fr/

- Les syndicats autonomes algériens, avec la LADDH, apportent leur soutien à la rébellion de la jeunesse algérienne

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, 4 syndicats algériens autonomes (CLA, de l’éducation, SATEF, de l’enseignement professionnel, la Coordination des sections CNES, de l’enseignement supérieur, et le SNAPAP, de l’administration publique en général), en collaboration avec la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), déclarent apporter leur soutien à la rébellion de la jeunesse algérienne, en proposant une réunion nationale pour discuter des mesures à prendre pour apporter aide, assistance et solidarité à la jeunesse.


- MOUVEMENT CITOYEN DES AARCHS
DECLARATION

- DECLARATION du RAJ Rassemblement – Action - Jeunesse Mouvement de jeunesse d’Algérie
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Mer 12 Jan 2011 16:19

JPD a écrit:Trois documents sur http://oclibertaire.free.fr/

- Les syndicats autonomes algériens, avec la LADDH, apportent leur soutien à la rébellion de la jeunesse algérienne

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, 4 syndicats algériens autonomes (CLA, de l’éducation, SATEF, de l’enseignement professionnel, la Coordination des sections CNES, de l’enseignement supérieur, et le SNAPAP, de l’administration publique en général), en collaboration avec la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), déclarent apporter leur soutien à la rébellion de la jeunesse algérienne, en proposant une réunion nationale pour discuter des mesures à prendre pour apporter aide, assistance et solidarité à la jeunesse.


- MOUVEMENT CITOYEN DES AARCHS
DECLARATION

- DECLARATION du RAJ Rassemblement – Action - Jeunesse Mouvement de jeunesse d’Algérie



viewtopic.php?f=29&t=5374
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Une journée de grève a été observée dans des campus
Les étudiants à la rencontre des syndicats autonomes

Par : Nabila Afroun


Lors d’une réunion tenue hier à Alger, l’idée d’une pétition nationale a été proposée pour revendiquer l’ouverture du champ d’expression politique et plaider la cause de la jeunesse lors d’une réunion tenue hier à Alger.

L’appel à l’arrêt des cours lancé par l’association estudiantine Nedjma a été “partiellement” suivi hier à l’université des sciences sociales et humaines de Bouzaréah. Selon ses initiateurs, cette journée de protestation des étudiants visait à soutenir “le mouvement de révolte populaire” et créer une jonction entre les étudiants universitaires, les syndicats, les travailleurs et les jeunes des quartiers populaires. “Les jeunes des quartiers populaires ont manifesté leur mécontentement et leur désarroi sans se doter ni de cadre ni d’organisation et cela peut se répercuter négativement sur le devenir de leur contestation et accélérer son essoufflement. C’est pour cela qu’il est nécessaire de canaliser le mouvement de révolte et de le doter d’un cadre structuré”, ont déclaré des membres de l’association Nedjma. Ils expliquent que la grève a été également observée dans d’autres universités hors de la capitale, notamment à Tizi Ouzou, Batna, Boumerdès et Béjaïa. Selon nos interlocuteurs, à la faculté des sciences humaines d’Aboudaou (Béjaïa), les étudiants ont été empêchés de tenir un rassemblement par un dispositif policier installé devant les cités universitaires. Les membres de l’association estiment que les questions soulevées par les jeunes révoltés sont “réalistes” et leurs revendications concordent avec celles exprimées par les étudiants et les travailleurs algériens. “L’effondrement du pouvoir d’achat, la cherté de la vie, le chômage et la précarité de l’emploi, la flambée des prix de l’immobilier sont autant de problèmes auxquels les Algériens sont confrontés au quotidien. Cela pourrait produire une jonction entre les luttes des travailleurs, le mouvement estudiantin, et les révoltes des masses populaires”, lit-on dans un communiqué publié à l’occasion de cette journée de protestation. L’association dénonce, par ailleurs, le verrouillage de toute expression syndicale et politique, la répression des mouvements de protestation ne laissant aux jeunes, selon eux, aucune autre voie d’expression que la révolte.
À l’issue d’une réunion tenue hier en fin de journée, à Alger-Centre, avec des représentants de syndicats autonomes, ceux des cheminots, des dockers ainsi que des travailleurs non affiliés à des organisations syndicales, il a été décidé d’un commun accord de “réagir ensemble” et d’aller vers une action commune. Pour l’instant, ils proposent de lancer une pétition nationale pour revendiquer l’ouverture du champ d’expression politique et appellent les organisations des droits de l’Homme ainsi que les avocats à défendre les jeunes manifestants interpellés par la police.
Il est question, également, de se joindre à la démarche de la coordination des sections du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap), le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) et suggèrent la tenue d’une rencontre nationale pour débattre des actions à mener.

LIBERTE
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Mer 12 Jan 2011 18:21

Radio Kalima - 10 jan 2011
http://www.kalimadz.com/fr/News-sid-Cha ... --217.html

Chasse à la jeunesse en Algérie : Un jour, bientôt, ils vous chasseront!
par Yahia Bounouar

La chasse aux émeutiers est ouverte. Partout, dans tous les villages et toutes les villes d'Algérie, la police lance la chasse aux jeunes qui ont participé aux émeutes. Par dizaines et centaines, ils sont arrêtés chez eux, au petit matin et conduits dans les commissariats de police. Ils y sont interrogés, malmenés, intimidés ainsi que leur famille et placés en détention.

Alors que le pays vit une très grave crise politique, la seule réponse des dirigeants est répressive. Arrêter et emprisonner les jeunes. Pendant des années, ces jeunes algériens se jetaient à la mer, pour espérer une vie plus digne, sous le regard indifférent des dirigeants. Pendant des années, chaque matin, on apprenait qu'ils avaient tenté de prendre le large et qu'ils s'étaient fait coincer, soit par les gardes côtes européens, soit par les algériens. A aucun moment ça n'a gêné le pouvoir algérien. Que nos enfants se suicident ne les concerne pas, mais qu'ils les défient, les rejettent, et surtout, les affrontent, leur devient subitement insupportables.
Le ministre de l'intérieur vient de les traiter de tous les noms: de voleurs, de fainéants, vivant de rapines etc... Parce qu'ils ont osé l'affronté et non pas se jeter à la mer. Lui et ses maîtres, sont beaucoup plus tranquilles lorsque nos jeunes se suicident en silence ou sont secourus par les gardes côtes espagnols et italiens. Mais dans leur pays ils doivent subir et la fermer. Aucun espoir, aucune perspective, aucune vie digne en vue et se la fermer. Et lorsqu'ils bougent, ils sont traités de tous les noms.

Ce régime, aveugle et sourd aux cris de ses propres enfants, qui verrouille toutes possibilités d'expression est voué à disparaitre. Ce régime, constitué de prédateurs, qui pillent les richesses de l'Algérie et maltraite son peuple est voué à disparaitre ! Il sera emporté, par une belle nuit claire, comme l'ont été ses semblables, en moins de 24h. Ou est Pinochet, ou est Ceaucescou, ou est Salazar, ou est Ferdinand Marcos, ou est Kourmanbek Bakiev, le dictateur du Khirgizistan, chassé en quelques heures ? Le peuple qui les a rejeté, qui les défit, les chassera aussi surement que le cours de l'histoire.
Cette jeunesse que vous méprisez tant, en vous terrant dans des villas hyper sécurisées, aura raison de vous.
Ces jeunes que vous pourchassez aujourd'hui de votre police, jusque dans leur misérable taudis, vous renverserons et vous chasserons comme des malpropres. Et eux, les gueux, les voyous, les « moins que rien », les sans grade, un jour, bientôt, vous jetterons définitivement dans les poubelles de l'histoire.
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede hocus le Dim 16 Jan 2011 14:11

Algérie : Trois citoyens s'immolent par le feu à Bordj-Menaiel, Jijel et Tebessa

http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 81364.html

Un citoyen répondant au nom de Aouichia Mohamed, a tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant, le 12 janvier dernier, dans l’enceinte du siège de la daira de Bordj-Menaiel, à 30 km à l’est de Boumerdès indique le quotidien El Watan.

Le malheureux, âgé de 41 ans et père de six enfants, travaillait comme agent de sécurité à la daira de Bordj-Menaiel. Il a recouru à cet acte suprême suite à son «exclusion arbitraire» de la liste des bénéficiaires de logements sociaux de sa localité, Cap Djenet.
La victime s’est immolée dès sa sortie du bureau d’un responsable de la même institution, lequel lui avait de tout temps promis de l’aider pour bénéficier d’un nouveau toit qui répond aux besoins de sa famille.

Vendredi soir, à 21 heures, un jeune de 26 ans, répondant aux initiales H.S., s'est immolé en plein centre-ville de Jijel, sur l'avenue Emir Abdelkhader ! Sous le choc, les passants sont accourus pour secourir ce jeune malheureux qui a voulu en finir avec sa vie pour dénoncer la mal-vie qui le terrasse au quotidien.
Transféré par la suite à l'hôpital de Jijel, le pauvre jeune a été admis au service de réanimation et demeure jusqu'à l'heure actuelle sous surveillance médicale. Souffrant de brûlures au troisième degré, ce jeune semble hors de danger, selon des sources locales.

À Tébessa, Mohcen B., un chômeur de 26 ans, résidant dans la commune de Boukhadra, 35 km au nord de Tebessa, s'est lui aussi immolé, samedi. Selon des sources locales, c'est le refus du maire de lui donner un poste de travail qui l'a poussé à s'asperger d'un liquide inflammable, au sortir du siège de l'APC et de mettre le feu à son corps. Il a été évacué vers l'hôpital d'Annaba. Son état de santé est très critique. [Il a succombé à ses blessures vers 18 heures (El Watan).] Le maire a été relevé de ses fonctions par le wali qui s'est déplacé sur les lieux.

Radio Kalima - Algérie, 16 janvier 2011.
hocus
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede spleenlancien le Lun 17 Jan 2011 13:36

Suite aux évènements tunisiens, le pouvoir à Alger prend les devants...
Lorsque la rue gronde, les pouvoirs tremblent. La révolution tunisienne, qui a fini par faire fuir le premier bourreau de Carthage, fait craindre aux voisins un effet de contagion. Les rues d’Alger sont quadrillées depuis vendredi dernier par un important dispositif sécuritaire. La crainte de voir la rue algérienne, qui semble envier la révolte tunisienne, se «rebeller», a fait sortir un nombre important de camions de casques bleus.


Image

Nadjia Bouaricha, pour El Watan a écrit:Les dizaines de ces derniers sont postés en différents lieux sensibles de la capitale. Sur la place du 1er Mai, plus précisément devant le siège de la centrale syndicale, un nombre important de camions des brigades antiémeute attendent un éventuel mouvement de rue. Aux Trois-Horloges, à Bab El Oued, et non loin du commissariat du 5e arrondissement, le même dispositif a été mis en place avec, en tête de peloton, le fameux blindé antiémeute appelé «moustache». Devant le siège de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), la même exhibition de force est constatée. Le palais d’El Mouradia, siège de la présidence de la République, demeure sous l’œil vigilant d’un ensemble de véhicules policiers dirigés par des officiers.

Pourtant, aucun appel à une marche ou un à rassemblement n’a été fait. Une réaction, à n’en point douter, liée à la situation en Tunisie. La crainte de voir la rue algéroise bouger est patente et cette exhibition des unités antiémeute le prouve. Outre le déploiement de ces forces, il était difficile pour les Algérois, hier, de communiquer par SMS. Le réseau téléphonique a été perturbé avec l’impossibilité d’envoi de texto et ce, via les différents opérateurs téléphoniques, en particulier Mobilis. Le réseau social facebook subit aussi des perturbations. À noter, par ailleurs, que sur le plan des activités sportives, la trêve footballistique a été inhabituellement avancée, ce qui dénote de la crainte que tout rassemblement populaire ne se transforme en manifestation et qu’il y ait effet d’entraînement pour devenir un espace de revendication et donc de révolte. Les activités culturelles ont, elles aussi, été suspendues jusqu’à nouvel ordre. C’est dire ô combien le séisme tunisien fait craindre, de ce côté de la frontière, des répliques pouvant avoir des conséquences importantes. La volonté populaire est un fleuve au cours indétournable.


Article original :
http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 58961.html
spleenlancien
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Lun 17 Jan 2011 17:57

En ce moment dans les palais présidentiels des pays arabes, les machines à laver tournent 24h/24 tellement ils font dans leurs frocs.

TSA - 17 jan 2011
http://www.tsa-algerie.com/economie-et- ... 13821.html

L’Algérie multiplie les commandes de blé pour prévenir des émeutes

L’Algérie s’approvisionne massivement en blé. Depuis le début de l’année 2011, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a acheté plus d’un million de tonnes de blé meunier. Selon des traders européens cités par l’agence Reuters, l’OAIC a acheté en fin de semaine dernière au moins 600 000 tonnes de blé. Il recherche au moins 50 000 tonnes de blé dur. L'un des traders a estimé que l'office pouvait ainsi avoir acheté jusqu'à 750 000 tonnes de blé meunier pour alimenter les moulins du pays.

« Manifestement, ils cherchent à constituer des stocks de réserve », a dit un trader, estimant « fortement probables » des consignes gouvernementales en ce sens, selon Reuters. « Il faut qu'ils achètent. Ils ont peur de ce qui se passe ailleurs », a ajouté un autre, faisant allusion aux émeutes tunisiennes. Selon les sources, l'Algérie aurait payé le blé entre 360 et 365 dollars la tonne, coût et fret. Selon des données compilées par Reuters, un peu plus de deux millions de tonnes de blé tendre ont déjà été chargées vers l'Algérie depuis le début de la campagne.

Ces achats interviennent en pleine période de tensions sociales provoquées en partie par des hausses des produits de première nécessité. Depuis le 8 janvier, le quota de blé tendre livré aux transformateurs est passé de 50 à 60 %. Une mesure gouvernementale qui vise à prévenir la pénurie de farine sur le marché. « Aujourd’hui, 100 % des transformateurs reçoivent leurs quotas dans le cadre de ces nouvelles dispositions. L’office dispose de suffisamment de stocks pour assurer la disponibilité du produit jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2011 », a déclaré, le 11 janvier Noureddine Kahel, directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).

Le blé est un produit subventionné en Algérie. Ces mesures en faveur du blé viennent s’ajouter à celles annoncées pour le sucre et l’huile. Le gouvernement a décidé d’importantes baisses de taxes pour faire face à la hausse de ces produits sur les marchés internationaux. Mais les prix des produits alimentaires devraient poursuivre leur hausse sur les marchés internationaux. Une tendance de fond que l’Algérie aura du mal à combattre uniquement à coups de subventions et de suppressions de taxes. Dans les prochains mois, le gouvernement pourrait être confronté de nouveau à des situations similaires à celles qui étaient en partie à l’origine des dernières émeutes.

Cette situation illustre les limites de la gestion administrative de l’économie, en vigueur depuis deux ans à la faveur des lois et des mesures sur le patriotisme économique. Une législation restrictive et fiscaliste a paradoxalement favorisé le retour des importations que le gouvernement promettait de combattre.
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Mar 18 Jan 2011 17:01

Le Figaro, rapporté par Radio Kalima - 18 jan 2011
http://www.kalimadz.com/fr/News-sid-À-Alger-la-contestation-commence-a-se-politiser--247.html

À Alger, la contestation commence à se politiser
par Arezki Ait Larbi

La levée de l'état d'urgence, le rétablissement des libertés et la lutte contre la corruption des dirigeants se sont ajoutés aux revendications des manifestants.
Le syndrome de Sidi Bouzid va-t-il contaminer l'Algérie ? L'admiration des Algériens pour la « révolution de jasmin » prend la forme d'une tragique caricature. Depuis vendredi, quatre jeunes ont tenté de s'immoler par le feu. L'un d'entre eux, Mohsen Bouterfif, a succombé à ses blessures. Ce chômeur de 26 ans, originaire de Tébessa, près de la frontière est, avait été éconduit par la Mairie où il venait de solliciter un emploi.

Alors que le pouvoir peine à conjurer le mauvais œil en limitant la grogne à « la hausse des prix de l'huile et du sucre », la contestation commence à se politiser. Avec comme revendications la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis février 1992, le rétablissement des libertés et la lutte contre la corruption des dirigeants. Si la classe politique, domestiquée, n'a aucune emprise sur la colère de la jeunesse, des collectifs autonomes occupent timidement le terrain. Samedi, plus de 200 militants associatifs se sont rassemblés sur la place de la Liberté-de-la-Presse, dans le centre d'Alger, pour conspuer le régime.

Face au risque d'un embrasement à la tunisienne dans la capitale, où les manifestations sont interdites depuis 2001, les autorités sont au pied du mur. Au plus fort des émeutes, ministres et leaders de la majorité imploraient les contestataires de « manifester pacifiquement ». Alors que le RCD tunisien est décrié, c'est son homonyme algérien, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, de Saïd Sadi, qui tente de donner à la révolte une expression ordonnée. Malgré le rejet de sa demande d'autorisation par le ministère de l'Intérieur, le RCD a décidé de passer outre en maintenant son appel à une manifestation, le 22 janvier à Alger.

Alternative pessimiste
Comme à Tunis, le régime algérien continue d'agiter l'épouvantail islamiste pour légitimer sa poigne de fer. Si Ben Ali a marginalisé le mouvement Ennahdha, pourtant moins belliqueux que le FIS, Bouteflika a multiplié les concessions aux intégristes pour en faire des alliés. Après avoir amnistié les criminels de la guerre civile et imposé le silence à leurs victimes, le président algérien a, en gage de bonne foi, traîné devant les tribunaux des chrétiens et de « mauvais musulmans » qui n'observaient pas le jeûne rituel du Ramadan.

Alors que les couches populaires tirent le diable par la queue, des fortunes aussi rapides que suspectes s'affichent sans complexe. Comme la belle-famille de Ben Ali, qui avait mis l'économie tunisienne en coupe réglée, des proches du président Bouteflika et des officiers supérieurs ont fait main basse sur la rente pétrolière et le commerce extérieur. Vendredi, dans le quotidien El Watan, un baron de « l'import-import » a révélé les connexions mafieuses de la délinquance du « marché informel » avec les féodalités civiles et militaires.

Au-delà des luttes claniques qui tentent d'instrumentaliser la grogne populaire, que fera l'armée en cas de menace populaire contre le régime ? Si les Algériens admirent l'armée tunisienne qui a protégé les manifestants contre les nervis de Ben Ali, ils sont encore traumatisés par leurs généraux qui avaient tiré dans le tas lors de la révolte d'octobre 1988, faisant plus de 500 morts. À leur pressant désir de liberté et de justice, le pouvoir n'offre, pour l'instant, qu'une alternative pessimiste: se soumettre à l'ordre autoritaire ou sombrer dans le désordre de la violence et de l'émeute.
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Mer 19 Jan 2011 16:12

Ils chient dans leurs frocs et ils bétonnent à mort...

TSA - 18 jan 2011

Par crainte de nouvelles émeutes
Le ministère de l’Intérieur ordonne aux autorités locales de se débarrasser des pneus usagés

http://www.tsa-algerie.com/divers/le-mi ... 13849.html

Le ministère de l’Intérieur multiplie les mesures pour éviter de nouvelles émeutes populaires. Le département de Daho Ould Kablia a instruit les autorités locales (walis, chefs de daïras et élus communaux) de nettoyer les rues et les quartiers des vieux pneumatiques usagés que les émeutiers utilisent lors des manifestations populaires, a‑t‑on appris mardi de source proche du dossier. Le ministère de l’Intérieur a également demandé aux vulcanisateurs de se débarrasser de leurs stocks de pneus usagés pour éviter qu’ils soient utilisés dans d’éventuelles émeutes pour barrer les routes. Les communes d’Alger ont déjà entamé l’application de l’instruction du ministère de l’Intérieur.

Le gouvernement craint la contagion de la révolution tunisienne qui a conduit au départ du président Ben Ali, après 23 ans de règne sans partage sur la Tunisie. Les risques de reprise des émeutes contre la cherté de la vie qui ont endeuillé l’Algérie du 5 au 10 janvier sont réels avec la multiplication des tentatives d’immolation par le feu de la part de chômeurs et demandeurs de logements. Le ministère de l’Intérieur avait déjà enjoint les autorités locales de geler la destruction d’habitats précaires pour éviter l’embrasement du front social.
Rania Slimane

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Pour prévenir les dérapages lors des manifestations
L’UGTA installe des comités de vigilance dans les entreprises

http://www.tsa-algerie.com/divers/l-ugt ... 13844.html

L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a décidé d’installer des comités de vigilance au sein des entreprises publiques. « L'installation de ces comités de "vigilance" a pour objectif la prévention de tout dérapage pouvant toucher l'outil de travail des entreprises lors des manifestations », a précisé un cadre syndical, cité par l’agence APS.

Réunis mardi à Alger, en présence du secrétaire général Abdelmadjid Sidi Saïd et de Salah Djenouhat, SG de l’union de wilaya d’Alger, les responsables des unions locales de l’UGTA et les responsables des zones industrielles de Rouiba, Reghaïa, Oued Smar, El Harrach, Cheraga et Baba Hassen ainsi que les responsables des ports et aéroports ont été instruits pour « sensibiliser les travailleurs sur l’instauration et le maintien d'un climat sain dans le milieu du travail », rapporte la même source.
Sonia Lyes

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Pour éviter de nouvelles tensions sociales
L’Union générale des commerçants appelle les boulangers à assurer la disponibilité du pain

http://www.tsa-algerie.com/divers/l-uni ... 13851.html

Plus d’une semaine après la décision du gouvernement de baisser les prix du sucre et de l’huile, des commerçants continuent à pratiquer des prix supérieurs aux plafonds fixés. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a appelé, mardi 18 janvier, les commerçants de gros et les détaillants « à respecter les dernières mesures prises par le Gouvernement relatives à la baisse des prix de certains produits alimentaires de large consommation ».

L’Union des commerçants a également appelé « les boulangers à respecter les prix soutenus et réglementés par le Gouvernement et à ouvrir leurs locaux en assurant des permanences afin de garantir l'approvisionnement des citoyens, et à respecter les prix du pain tout en assurant sa disponibilité ». Elle a demandé aux boulangers d’attendre « les résultats du dialogue en cours entre l'Union générale des boulangers et le ministère du Commerce en vue d'alléger les charges de ces artisans ».

L’UGCAA a relevé la disponibilité de la farine au niveau de toutes les minoteries à travers le territoire national selon les prix déterminés par le gouvernement. L’Union des commerçants a demandé aux commerçants et artisans d'être vigilants face aux « rumeurs qui visent à porter atteinte à l'économie nationale et ternir l'image de l'Algérie ».

Dimanche dernier, l’opération de contrôle des prix initiée par le ministère du Commerce s’était soldée par un échec. Le même jour, de nombreux grossistes ont fermé leurs magasins pour éviter d’être contrôlés.
Riyad Hamadi

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Pour tenter d’absorber la colère des chômeurs
Le gouvernement presse les entreprises publiques de créer des emplois avec effet immédiat

http://www.tsa-algerie.com/divers/le-go ... 13841.html

Après les importations massives, les emplois artificiels. Pour calmer le front social en ébullition depuis quelques semaines en raison du chômage et de la mal-vie, le gouvernement multiplie les recettes. Dernière initiative en date, il a demandé aux entreprises et banques publiques de créer rapidement des emplois. Selon nos informations, plusieurs organismes publics ont reçu l’instruction de préparer un plan d’embauche et de le présenter dès aujourd’hui à leur tutelle.

« Le gouvernement nous a demandé de créer des emplois avec effet immédiat, même si nous n’en avons pas vraiment besoin », affirme à TSA un dirigeant d’une entreprise publique. « Le gouvernement a demandé de présenter un plan sur nos possibilités de recrutement », confirme un autre chef d’entreprise qui a requis l’anonymat.

Les entreprises des travaux publics et du bâtiment ont reçu des ordres de la part des ministres dont elles dépendent pour créer rapidement le maximum d’emplois. Le gouvernement veut ainsi absorber la colère des chômeurs, dont sept ont dernièrement recouru à une tentative d’immolation par le feu pour réclamer du travail.

Officiellement, le taux de chômage est de 10 % en Algérie. Mais ce chiffre ne reflète pas la réalité. Le gouvernement n’arrive pas à offrir du travail aux 120 000 nouveaux diplômés qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Toutefois, le problème du chômage n’est pas seulement lié à la situation économique du pays. Depuis deux ans au moins, le gouvernement bloque de nombreux projets d’investissements nationaux et étrangers.

Si l’absence d’autorisations pour les projets émanant d’investisseurs étrangers est liée à la volonté du gouvernement de contrôler le flux des devises qui sortent du pays, les blocages concernant des privés algériens est plus difficile à expliquer. « Il y a dix ans, on pouvait créer une entreprise et commencer à travailler en l’espace de dix jours. Avec un récépissé délivré par l’administration, on pouvait même importer du matériel. Aujourd’hui, tout est bloqué. Les dossiers attendent plusieurs mois, parfois sans réponse », se plaint un chef d’entreprise privée. « On peut créer des emplois. Mais le gouvernement doit d’abord autoriser les projets et cesser les blocages », conclut-il. Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, n’a‑t‑il pas affirmé début janvier que Renault et Volkswagen voulaient investir en Algérie mais que le gouvernement était en train de « réfléchir » ?
Ali Idir
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Mer 19 Jan 2011 18:33

Le pouvoir commence à flipper 8-) les promesses faite au peuple ressemble étrangement a la technique du dicateur Ben Ali, en meme temps, entre dictateur ça peut se comprendre.



Les espaces d’expression se rétrécissent
le 19.01.11 | 03h00 19 réactions

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Devant le rétrécissement des espaces d’expression, la rue devient le récipiendaire des revendications populaires. L’Algérie s’est installée depuis le 9 février 1992 dans l’état d’urgence.

Les acteurs politiques et syndicaux ainsi que les défenseurs des droits de l’homme subissent toutes les contraintes de cet environnement hostile. Le droit constitutionnel de créer un parti politique est bafoué, ainsi que celui d’ouvrir un journal libre de toute accointance avec le pouvoir. Les rues d’Alger sont sporadiquement quadrillées au moindre soupçon de mouvement de contestation. Elles sont aussi soumises à la loupe de la vidéosurveillance. Alger vit présentement sous un lourd climat de crainte de la contagion de la révolte tunisienne.


Les camions des unités antiémeute sont omniprésents. Les réseaux téléphoniques perturbés, ainsi que certains réseaux sociaux sur Internet. Serait-ce une simple coïncidence ? «L’état d’urgence est une loi dont découlent des dispositifs et des institutions chargés de fermer l’espace des libertés. A titre d’exemple, le code pénal bis qui réduit les libertés de la presse. Donc, non seulement cette loi doit être abrogée et levée mais aussi il faudra en finir avec tous ces dispositifs qui ont été sécrétés par cette loi et rendre la liberté aux journalistes, syndicalistes, partis politiques, sinon son abrogation seule ne va pas suffire. C’est tout le climat qu’il y a autour qu’il faudra changer», estime le premier secrétaire du Front des forces socialistes, Karim Tabbou. Il souligne que «le fait de soumettre un parti à une demande d’autorisation pour organiser ses activités est déjà une grande atteinte et un interdit. Notre parti a eu droit à trois heures d’antenne à la télévision en dix ans. La réalité est faite d’un quotidien soumis à des contraintes pratiques, dont la fermeture de la capitale à toute activité politique. Le fait aussi que la police bénéficie de larges prérogatives. Je pense aux écoutes, à l’enregistrement des associations, à l’infiltration des partis, aux tentatives de putschs au sein des partis sont des contraintes pratiques. La justice et la police sont au service exclusif du pouvoir et de là, vont découler toutes les contraintes».


Pour maître Mostefa Bouchachi, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, «l’état d’urgence est maintenu contre la société civile, l’opposition et contre les Algériens». L’avocat et défenseur des droits de l’homme indique que «si le régime avait bien saisi le message des émeutiers, il réagirait plus vite pour abroger cette loi. Il faut savoir que ce n’est pas seulement le chômage et la mal-vie qui ont fait sortir les jeunes dans la rue, c’est la fermeture du champ politique et médiatique qui pousse ces jeunes à se suicider en mer». «L’Algérie est un des rares pays arabes à refuser aux citoyens de manifester pour Ghaza. Depuis dix ans, les marches sont interdites. Toutes les demandes sont systématiquement rejetées. Il faut lever l’état d’urgence, sinon une explosion sociale touchera le pays.»


Il faut lever l’état d’urgence


Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique, a estimé que cet état limite les libertés, notamment syndicales. «Plusieurs fois nous avons appelé à des sit-in et des marches mais au nom de cet état d’urgence, ça a été interdit. Nous avons été tabassés à plusieurs reprises et embarqués dans les commissariats et nos activités ont été annulées. J’estime que tout citoyen et partenaire social se doit de demander la levée de l’état d’urgence.»
Notre interlocuteur précise que la raison pour laquelle l’état d’urgence a été instauré n’est plus «cette loi qui devait faire face à la menace terroriste. Cette situation est dépassée», dit-il. Le docteur
Lyes Merabet, président du Syndicat des praticiens de la santé publique, considère qu’il s’agit d’une «situation tout à fait liberticide». «Nous avons été obligés d’exprimer notre mécontentement en tant que syndicat contre le mépris affiché à l’égard des praticiens en organisant des sit-in et appelant à des marches mais, malheureusement, cela n’a pas été possible, car à chaque fois nous avons subi la répression, la bastonnade et la pression de toutes parts», note le syndicaliste. «On prend des décisions pour nous sans nous, et on nous empêche d’exprimer notre refus. Cette situation n’a que trop duré. Elle profite aux pouvoirs publics pour maintenir la pression sur la société civile. Et le résultat est que la vie de la cité est dégarnie et tous ses éléments représentatifs et relais devant encadrer la société et ramener la contestation sur la voie pacifique ont été cassés». Mohamed Djemma, dont le parti le MSP fait partie de l’Alliance présidentielle, considère que «le traitement sécuritaire de la menace terroriste suffit à lui seul sans l’état d’urgence, comme cela se fait dans les autres pays».
Et d’ajouter : «Cette situation est une épée de Damoclès sur la tête des partis et syndicats qui ne peuvent plus s’exprimer dans la rue.»
Nous avons tenté vainement de joindre le RCD et le PT. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, le RCD, qui a appelé à une marche pour ce samedi 22 janvier 2011, a fait état de manœuvres «du bureau du RND d’Alger qui s’est réuni le 17 janvier au soir pour envisager les possibilités de lancer des provocations contre la marche populaire».


Nadjia Bouaricha
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede 1+1=plus que 2 le Mer 19 Jan 2011 23:38

Dans l'article de Nadjia Bouaricha posté par Tagrawia :

" (...) le résultat est que la vie de la cité est dégarnie et tous ses éléments représentatifs et relais devant encadrer la société et ramener la contestation sur la voie pacifique ont été cassés"


Si ça c'est pas une partie très explicite de la définition de la paix sociale version sociale-démocrate !

Ces socio-démocrates sont vraiment des ordures qui réclament, et donc sont évidement prêts à accepter, la "part de marché" politicien supposé leur revenir, en échange de quoi ils sont tout à fait prêts à orchestrer la paix sociale, c'est-à-dire à pacifier par leurs méthodes de socio-démocrates tous les mécontentements, c'est-à-dire à " encadrer la société et ramener la contestation sur la voie pacifique", c'est-à-dire ni plus ni moins à co-gérer la misère dû à l'exploitation capitaliste ! Quelle bande d'ordures. Ils se sentent plus en ce moment ceux-là, ils sont prêts à tous les aveux et tous marchandages les plus abjectes avec les pouvoirs en place pour obtenir pour leur pomme une bonne place au chaud ! Vermines...

Ya Basta de l'exploitation !
La liberté et la dignité ne sont pas compatibles avec le système capitaliste !
Basta de tous les politiciens, Qu'ils s'en aillent tous !
Que se vayan todos !

Contre l'exploitation, contre le capitalisme !
Pour l'égalité et la justice sociale !
Vive la Liberté !
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede 1+1=plus que 2 le Mer 19 Jan 2011 23:52

voir très bonne synthèse tirée du Jura Libertaire :
viewtopic.php?f=29&t=5260&p=88436#p88436
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Re: Tension sociale en Algérie

Messagede tagrawla le Jeu 20 Jan 2011 19:11

LADDH, SNAPAP, CLA, SATEF et CNES planchent sur la crise
La société civile prépare la riposte
le 20.01.11 |



La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) version Bouchachi organise, demain vendredi, à la Maison des syndicats de la capitale, conjointement avec quatre syndicats autonomes – Snapap, CLA, Satef, Coordination sections CNES – une rencontre nationale pour «débattre de la situation actuelle et des moyens à mettre en œuvre et des actions à mener pour empêcher la marginalisation d’un nombre de plus en plus important de jeunes et, par la même occasion, empêcher que le pays ne s’enfonce encore plus dans le chaos».

Au-delà de l’importance de son ordre du jour, ce rendez-vous a surtout le mérite de rassembler des organisations de la société civile issues d’horizons divers autour d’un thème éminemment politique. En dehors des alliances conjoncturelles qui les ont liés sur, par exemple, la question des salaires ou des libertés syndicales, les syndicats autonomes ne se sont, en effet, presque jamais avancés sur un terrain autre que le leur.


A l’instar du monde politique, les nombreuses tentatives de constituer un front syndical libre en Algérie ont, pour une raison ou pour une autre, toujours avorté par le passé. Le fait qu’aujourd’hui autant de syndicats soient parvenus à s’unir autour d’un «SMIG» politique et social peut laisser penser qu’une prise de conscience s’est produite au sein de la société civile. A ce propos, Rachid Malaoui, le président du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) s’est félicité, dans une déclaration faite hier à El Watan, que les participants à cette rencontre, qu’il a qualifiée d’«importante», n’aient pas fait dans le corporatisme et se soient sentis interpellés par la situation catastrophique qui prévaut actuellement dans le pays.



Colère de la jeunesse

Evoquant les dernières émeutes qui ont secoué de nombreuses grandes villes du pays et l’état d’extrême détresse dans lequel se trouve la jeunesse algérienne, M. Malaoui fera savoir que les cinq signataires de l’appel plaidant en faveur de la tenue d’une telle rencontre conviennent tous «que l’on ne peut pas laisser les choses en l’état» et s’accordent tous sur le fait qu’«il est urgent de faire quelque chose». «Avec le temps, tout le monde a compris que le changement viendra non pas du pouvoir mais de la société civile. Par ailleurs, nous ne pouvons plus agir comme s’il ne s’était rien produit», a expliqué notre interlocuteur, avant d’ajouter que leur action consiste aussi à accompagner et à donner du contenu à la colère de la jeunesse. Même si Rachid Malaoui s’est voulu très prudent et s’est refusé à anticiper sur les résultats des débats qui auront lieu vendredi, il dit espérer tout de même que «malgré la diversité de nos préoccupations, de nos champs d’intérêt et des différends qui peuvent exister, pouvoir montrer la maturité qui doit absolument nous habiter afin de dépasser les clivages et par la même fédérer les efforts pour la construction d’un avenir meilleur pour les Algériennes et Algériens».

Dans un communiqué rendu public mardi, la Laddh, le Snapap, le CLA, le Satef et le CNES ont néanmoins annoncé la couleur et donné une idée sur la direction dans laquelle iront les débats de vendredi. Connues pour leur engagement pour la défense des libertés et des droits de l’homme, les cinq organisations ont demandé «à ce que soient libérés ceux qui sont considérés comme ’émeutiers’ car ceux qui ont contribué, par leurs décisions et actes de gestion autoritaire, à fabriquer les ‘émeutiers’ sont les premiers à devoir comparaître devant la justice».

Elles exigent, par ailleurs, la levée de l’état d’urgence et l’ouverture du champ médiatique, politique, syndical et associatif «afin que les conflits puissent être réglés par la force d’un droit qui prend en charge les intérêts et les préoccupations de la majorité de la population et non pas par le droit d’une force qui protège les intérêts d’une minorité».


Zine Cherfaoui
EL WATAN
tagrawla
 

Re: Tension sociale en Algérie

Messagede Antigone le Sam 22 Jan 2011 09:29

TSA - 21 jan 2011

http://www.tsa-algerie.com/politique/de ... 13875.html
Pour exiger la levée de l’état d’urgence
Des syndicats et des partis politiques appellent à une marche le 9 février

par Samia Amine

Organiser une marche le 9 février prochain pour exiger la levée de l’état d’urgence et se constituer en coordination nationale afin de fédérer les forces du changement. Telles sont les premières résolutions prises par des associations, des syndicats autonomes et des partis politiques lors d’une rencontre tenue, ce vendredi 21 janvier, à la Maison des syndicats à Alger.

Initiée par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh, aile de Bouchachi), avec le Snapap, le CLA, le Satef et la Coordination sections CNES, cette rencontre nationale a vu la participation de nombreuses organisations de la société civile ainsi que des partis de l’opposition. En effet, outre les initiateurs de cette réunion, le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), le Rassemblement action jeunesse (RAJ), le Comité des étudiants de l’université de Tizi Ouzou, le Comité des chômeurs du Sud, le Collectif Algérie pacifique, des représentants du Front des Forces Socialistes (FFS) et du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), le Mouvement Démocratique et Social (MDS, ex‑Pags) ont tous répondu présents à cette rencontre.

« Il faut que l’état d’urgence soit levé. Cela permettra la libération du champ politique et médiatique, l’exercice des libertés individuelles et collectives, la liberté de la presse et l’indépendance de la justice », a insisté Me Ali Yahia Abdenour, président d’honneur de la Laddh. Un point de consensus qui a été abordé par tous les participants qui sont intervenus au cours du débat. « Actuellement, il y a un divorce entre le pouvoir et le peuple », a‑t‑il dit. La question est de savoir si ce divorce se fera à l’amiable ou pas », a‑t‑il ajouté.

« On nous interdit de faire des marches, des rassemblements, des sit-in... Sans liberté, on ne peut défendre les droits des travailleurs (pacifiquement) », a soutenu Rachid Malaoui du Snapap. Abondant dans le même sens, Idir Achour, porte‑parole du Cla explique que la violence dont use aujourd’hui la rue algérienne est le résultat de l’interdiction dont la lutte pacifique a été frappée. Le représentant du Satef a appelé, de son côté, à la réappropriation des espaces publics.

Les différents participants sont également revenus sur la chute du régime Ben Ali en Tunisie. Les intervenants ont tous tenu à rappeler le fait que le contexte algérien est relativement différent de celui de la Tunisie, mais qu'il s'agit d'une leçon extrêmement importante pour les Algériens. Autre point de consensus : l'importance d’une action collective. Les organisations présentes semblent avoir compris la nécessité de dépasser les divergences qui peuvent exister entre elles. L'adoption d'une démarche collective en est la preuve.

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http://www.tsa-algerie.com/politique/la ... 13873.html
La wilaya d’Alger rappelle l’interdiction, le RCD maintient la marche
par Riyad Hamadi

A la veille de la marche de samedi, la tension est montée d’un cran jeudi soir entre le RCD et les autorités. Dans un communiqué lu au journal de 20 heures de l’ENTV, la wilaya d’Alger a rappelé que la marche était interdite. L'appel à la manifestation de samedi est fait « sans autorisation des services administratifs compétents », selon le communiqué.
Dans ce contexte, « Il est demandé aux citoyens de faire preuve de sagesse et de vigilance, et de ne pas répondre à d'éventuelles provocations destinées à porter atteinte à leur tranquillité, leur quiétude et à leur sérénité », indique le communiqué. La wilaya y rappelle que « les marches à Alger ne sont pas autorisées », précisant que « tout rassemblement sur la voie publique est considéré comme une atteinte à l'ordre public ».

La réaction du RCD ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, diffusé jeudi dans la soirée, le parti a indiqué que la marche était bien maintenue malgré les mises en garde des autorités. « La demande d'autorisation déposée dans les temps et selon les règles ayant été refusée sans la moindre explication alors que des manifestations initiées par les clientèles du pouvoir ont été autorisées, nous décidons de refuser le régime des deux collèges, de sinistre mémoire dans notre pays, et de maintenir la marche populaire du 22 janvier », a indiqué le RCD.

Dans le même communiqué, il a rappelé les objectifs de la marche: « exiger la libération des détenus arrêtés lors des dernières manifestations, la levée de l'Etat d'urgence, la restauration des libertés individuelles et collectives garanties par la constitution et, enfin, la dissolution de toutes les instances "élues", autant de revendications partagées par l'écrasante majorité de notre peuple ».
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