Tension sociale en Algérie

Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Jeu 18 Fév 2010 18:16

L'expression - 18 fev 2010

Les médecins crient leur ras-le-bol
Ils étaient des milliers devant le Palais du gouvernement


Mercredi de la colère acte III.
Les praticiens de la santé publique ont tenu, hier, leur rassemblement devant le Palais du gouvernement. Ils étaient des milliers à affluer des 12 wilayas du centre du pays sur Alger. Cela prouve que notre mouvement prend de l’ampleur, a déclaré le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), lors d’une intervention remarquable durant le sit-in tenu au jardin de l’horloge florale, au pied de l’édifice gouvernemental.
Lui emboîtant le pas, le Dr Lyès Mérabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), a fustigé l’attitude méprisante des autorités, notamment de la chefferie du gouvernement, à l’égard de leur mouvement.
«Notre action est pacifique, nos revendications sont légitimes. A ceux qui nous accusent d’être manipulés par des officines étrangères ou des chapelles politiques, je dis que nous ne sommes manipulés que par la misère quotidienne que nous vivons», a fulminé le Dr Mérabet. Le rassemblement, hier, a été une véritable démonstration de force des blouses blanches. Rien ne semble les arrêter dans leur élan. Ni la matraque, ni les ponctions sur salaire, ni même l’étiquette d’agitateurs, ne semble entamer la détermination.
Aussi, la présence massive des services de sécurité ne les a pas dissuadés, ils ont maintenu leur manifestation. Tôt dans la matinée, Alger-Centre était littéralement quadrillée par la police. En contre-bas du Palais du gouvernement, l’avenue Pasteur était soigneusement «surveillée» et l’entrée par la Grande Poste filtrée.
Plus haut, le carrefour jouxtant le Palais était sous l’oeil attentif, mais «discret», des «Casquettes bleues.» L’avenue qui monte du carrefour vers le rond-point Saïd-Ouaguenoune est occupée. Tous les chemins en provenance des hauteurs d’Alger sont sous contrôle. Les alentours du Palais du gouvernement sont bouclés. Il est 10h30. Pour le moment, les médecins se font discrets. Nous effectuons le tour des lieux. Pas une mouche qui vole sans attirer des «yeux» à l’affût. Les flics en civil veillent au grain. Zohra, chirurgien-dentiste, n’en croit pas ses yeux: «Tout cet arsenal déployé pour nous empêcher de crier notre colère», lance-t-elle.

La presse et les médecins insultés
Nous redescendons à l’avenue Pasteur. Les premiers groupes de médecins arrivent. En deux temps, trois mouvements, le jardin de l’horloge florale se transforme en ruche de blouses blanches, de casquettes et de....casques bleus! Les deux entrées du jardin sont fermées. Les médecins sont pris en étau. L’horloge du jardin est en folie. Les évènements se succèdent à un rythme infernal. A l’entrée supérieure, un policier profère insultes et obscénités contre les praticiens. La presse en aura aussi pour son grade. Le Dr Moussaoui, président de la région centre du Snpsp, est bousculé. Un agent de l’ordre le fait entrer de force dans le jardin. Pis, le Dr Kadem, chirurgien à l’hôpital de Beni Messous, est empoigné par quatre flics en civil. Il sera placé dans un fourgon des CRS. «Ils m’y ont mis en compagnie d’un délinquant», déplora-t-il après sa libération. La colère des médecins monte d’un cran. «Il est inadmissible que les praticiens soient traités de la sorte par les pouvoirs publics. Au lieu de la répression, les autorités doivent proposer des solutions concrètes. Surtout que le diagnostic de la situation a été fait par les médecins», déclare le Dr Aït Aissa Salima, pédiatre à la polyclinique de Kouba.

Plusieurs interpellations
Entre-temps, des rumeurs circulent sur l’arrestation du Dr Merabet. L’inquiétude est à son comble. Arrivé à la Fac centrale, le Dr Merabet à la tête de 300 médecins, est interpellé.
Les policiers tentent de les empêcher de rejoindre le lieu du rassemblement. Echec de la première tentative. Une seconde fois, les blouses blanches sont arrêtées au moment d’atteindre le tunnel des Facultés. En vain. Ces derniers continuent leur avancée. Ils atteignent à l’entrée basse du jardin, au bord de l’avenue Pasteur. Là, les choses se corsent.
Les policiers se montrent hermétiques. «Nous avons reçu des instructions», indique un officier devant le portail. A la vue de leurs collègues, les médecins qui occupent déjà le jardin scandent: «Nous sommes des praticiens, nous ne sommes pas des chiens!» Sur la voie publique, les autres répliquent «Un, deux, trois, où sont nos droits?» Devant leur détermination, les policiers lâchent du lest. Le groupe mené par le Dr Merabet entre enfin dans le jardin. Il aura droit à un accueil triomphal de la part des autres praticiens. Mais l’inquiétude subsiste. Plusieurs médecins sont interpellés.
D’autres se sont vu confisquer leurs papiers. «Pourtant, nous avons demandé, il y a quelques jours, à être reçus par le chef du gouvernement ou l’un des représentants de l’Exécutif. Cette demande a été renouvelée ce matin mais elle a été refusée», a regretté le Dr Yousfi. Ce dernier a, néanmoins, salué le sens de la responsabilité des officiers dépêchés sur place. «Ils ont reçu des instructions fermes allant jusqu’à notre embarquement, mais ils ont su se montrer ouverts aux négociations et le rassemblement a été toléré», a-t-il reconnu.
Les praticiens se sont fixé rendez-vous, mercredi prochain, pour un rassemblement devant la présidence de la République.
Mohamed Sadek Loucif

Le Quotidien d'Oran - 18 fev 2010

Oran: Sit-in devant le siège de Sonatrach Aval

Une cinquantaine de jeunes travailleurs recrutés par Sonatrach dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) et dont les contrats d'une année n'ont pas été renouvelés par l'employeur, ont tenu, hier après-midi, un rassemblement de protestation devant le siège d'Oran de la Direction Aval, pour dénoncer une procédure qu'ils qualifient «d'abusive et d'injustifiée». Selon les contestataires, entre 100 et 150 contractuels DAIP, dispatchés sur plusieurs départements, seraient dans cette situation. Les contractuels «remerciés» ont été, affirment-ils, remplacés au bout de durs et loyaux services par des nouvelles recrues ou par des agents venus d'autres départements.

«On a été recruté par la voie réglementaire. On a été affecté à des postes vacants au niveau de différents départements pour être tout de suite opérationnel. Chaque mois, on faisait l'objet d'évaluations selon 11 critères prédéfinis. Ensuite, on a dû passer avec succès une série de tests au niveau du camp 6. Mais en dépit du fait qu'on ait réussi avec brio aux tests, on nous remercie sans aucune explication. C'est un manque de transparence flagrant qui cache un déni de droit et une procédure abusive caractérisée», affirment les contractuels. La question que tout le monde se pose est la suivante: «Est-ce que les fiches d'appréciation ont été prises en compte ? Et si ça n'a pas été le cas, nous voudrions bien savoir quels sont les critères qui ont été adoptés pour opérer cette sélection ?» Pourtant, affirment-ils, les textes réglementaires relatifs au DAIP sont clairs : «le dispositif offre la possibilité de satisfaire les besoins en recrutement par l'évaluation des candidats insérés durant une année sur les plans de la compétence et du comportement (…)» Contacté, le directeur de la communication de Sontrach Aval a indiqué que «le groupe de jeunes a été reçu par le directeur des ressources humaines, leurs doléances ont été enregistrées et seront traitées selon les besoins de l'entreprise. Tous les contrats d'ingénieurs et d'instrumentistes (des corps de métier) ont été pris, leurs reconduits, et ils seront formés. Les autres, leurs dossiers seront traités dans le cadre du plan d'action 2010".
Houari Barti
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Jeu 25 Fév 2010 17:34

Ca semble s'agiter et s'énerver chez les hauts fonctionnaires de l'Etat algérien.
Un chef de la police qui se fait flinguer... c'est pas si courant.
Et il y a quelques jours, encore plus étonnant, on a accordé une augmentation de 70% !!! aux enseignants. De quoi donner des idées à d'autres catégories...
Bref, on nage dans l'inédit. Tantôt l'Etat parait acculé, tantôt il lâche au delà de toute espérance. Les décisions prises au sommet de l'Etat sont de plus en plus bizarres et imprévisibles.
Par contre, la version officielle de l'assassinat du chef de la police est sans aucune originalité. Crise de démence... Ben voyons !

Le Monde avec Reuters et AFP - 25 fev 2010

Le chef de la police algérienne abattu à Alger

Le directeur général de la sûreté nationale, Ali Tounsi, a été assassiné par balles, jeudi 25 février, par un collaborateur lors d'une réunion dans son bureau au siège de la police à Alger, a annoncé le ministère algérien de l'intérieur, confirmant une information du journal El Watan.

"Le décès de M. Ali Tounsi est survenu à 10 h 45 [même heure en France] lors d'une séance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une crise de démence, a utilsé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi, après quoi il a retourné l'arme contre lui, se blessant gravement", a précisé un communiqué du ministère.

L'auteur de l'assassinat a été hospitalisé, selon ce texte. Une enquête judiciaire a été ouverte pour "déterminer les circonstances de ce douleureux événement", ajoute le communiqué.


TSA - 21 fev 2010

Plus de 100 milliards de dinars pour l'augmentation des salaires du personnel de l'éducation nationale

Le ministère de l’Education nationale a annoncé samedi, dans un communiqué, des augmentations de salaires au profit des enseignants et de l’ensemble des travailleurs du secteur. Des hausses de 61,42% à 77,58% sont accordées aux enseignants ayant une ancienne moyenne et classés à l’échelon 6, selon le communiqué. «Les salaires incluant le nouveau régime indemnitaire, seront versés dès le mois de mars 2010», selon la même source. Le département de Boubekeur Benbouzid a donné des détails sur les nouveaux salaires. Pour l’exemple, les futures rémunérations des fonctionnaires ayant une ancienneté moyenne et classés à l’échelle 6. Le salaire du maître d’école primaire passera, par exemple, de 23.989 dinars à 39050 dinars au 1er mars 2010, soit 6387 dinars d’augmentation à partir du 1er janvier 2008 et 8.674 dinars de hausse à compter du 1er mars 2010.
Un enseignant de l’école fondamental verra son salaire passer de 25 117 dinars à 42 010 dinars, soit 7 360 dinars de plus à compter du 1er janvier 2008 et 9533 dinars de plus à compter du 1er mars 2010. L’enseignant du moyen verra son salaire évoluer de 25 117 à 44 603 dinars, soit 8821 dinars de plus à compter du 1er janvier 2008 et 10665 dinars de plus à compter du 1er mars 2010).
Dans le secondaire, les salaires avoisineront 50.000 dinars. Le salaire du professeur d’enseignement secondaire passera de 30 017 dinars actuellement à 48 452 dinars, soit un plus de 7530 dinars à compter du 1er janvier 2008 et un plus de 10 905 dinars à compter du 1er mars 2010.
En outre, les enseignants de l’éducation auront un bonus. Ils toucheront des rappels cumulés issus de l’effet rétroactif de l’application du nouveau régime indemnitaire allant de 225 524 dinars pour le maître d’école primaire à 283 530 dinars pour le professeur d’enseignement secondaire, a indiqué le ministère. Le rappel sera de 247 858 dinars pour le professeur d’enseignement fondamental et 277 290 dinars pour le professeur d’enseignement moyen, selon la même source.
Les salariés de l’éducation nationale percevront des rappels des mois de janvier et février 2010 découlant de l’effet rétroactif en mars prochain, a ajouté le ministère. Les rappels découlant de l’application de l’effet rétroactif sur les nouveaux salaires depuis janvier 2008 seront versés en mai 2010.

°°°°°°°°°°

Les nouveaux salaires des enseignants et de l'ensemble du personnel de l'éducation nationale coûteront à l'Etat 104 milliards de dinars, a indiqué dimanche le conseiller du ministre de l'Education nationale, Ahmed Tessa, au cours de l'émission matinale "Invité de la rédaction" de la radio Chaîne 3. Les salariés de l'éducation nationale, près de 500.000 fonctionnaires, ont eu ainsi la part du lion, 74% de l'enveloppe globale dégagée par le gouvernement pour prendre en charge la hausse des salaires dans la fonction publique, a-t-il précisé.

Le ministère de l'Education nationale a annoncé samedi d'importantes augmentations de salaires pour les enseignants et l'ensemble du personnel du secteur. Les salaires des enseignants ont été augmentés de plus de 8.000 dinars pour ceux du primaine à près de 10.000 dinars pour ceux du secondaire. Les enseignants percevront également des rappels résultant de l'application des nouveaux salaires depuis janvier 2008, allant de 225.524 dinars pour le maître d’école primaire à 283.530 dinars pour le professeur d’enseignement secondaire.
Riyad Hamadi
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Ven 26 Fév 2010 17:00

Algérie 360 - 26 fev 2010

Grève dans l’Éducation: C’est reparti !

Les trois paliers de l’éducation nationale ont été paralysés hier. Selon les animateurs du mouvement de contestation, le taux d’adhésion a frôlé les 90% à travers plusieurs wilayas du pays.

Insatisfaits des nouvelles mesures relatives à la valorisation du régime indemnitaire annoncé par le ministère de l’Éducation nationale, les enseignants ont répondu favorablement à la grève d’une semaine reconductible.
Le ton a été donné dès le premier jour du débrayage auquel ont appelé le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l’Union nationale du personnel de l’enseignement et de la formation (Unpef).

Les trois paliers de l’éducation nationale, primaire, moyen et secondaire, ont été paralysés hier par les grévistes. Plusieurs écoles ont affiché la couleur dès les premières heures de la journée. C’est ce que nous avons constaté de visu lors d’une virée effectuée dans quelques établissements scolaires d’Alger-Centre.

“C’est une grève d’une semaine renouvelable jusqu’à la concrétisation de toutes nos revendications socioprofessionnelles”, ont répété en chœur plusieurs enseignants rencontrés sur le terrain. Au programme : arrêt de travail et rassemblement jusqu’à nouvel ordre.
Selon eux, à travers ce mouvement, ils demandent au président de la République d’intervenir pour résoudre sérieusement la crise de l’éducation. “Si nous avons eu recours à la grève, ce n’est pas de gaieté de cœur. C’est notre ultime espoir de voir nos conditions de vie et de travail changer. La balle est désormais entre les mains de la tutelle et c’est à elle seule d’assumer les conséquences d’un tel mouvement”, ont-ils précisé.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
El Watan - 26 fev 2010

Les enseignants adhèrent massivement à la grève

Un record de mobilisation ! Le Cnapest et l’Unpef ont réalisé une véritable démonstration de force. Leur grève d’une semaine reconductible, entamée hier, a mobilisé presque toute la corporation des enseignants et des travailleurs de l’éducation nationale. « C’est impressionnant ! Le taux de suivi de la grève dépasse celui enregistré lors du débrayage du mois de novembre 2009 », s’accordent à dire les responsables du Cnapest et de l’Unpef.

Pour Nouar Larbi, secrétaire général du Cnapest, la mobilisation des enseignants traduit leur ressentiment quant à « la propagande de la tutelle ». « La grève a été suivie de façon extraordinaire. Je crois que la mobilisation des citoyens est une réaction exprimant le ressentiment des enseignants suite à l’atteinte à leur dignité. La publication et la médiatisation de la fiche de paie des enseignants ont été ressenties comme une humiliation et une atteinte à leur dignité », estime-t-il. Selon lui, le mot d’ordre de grève a été respecté par plus de 90% des professeurs et enseignants. « Ce ne sont pas des chiffres fictifs. Ce sont des données que nous avons réunies sur le terrain. Le taux de suivi dépasse les 90% dans la majorité des wilayas », explique-t-il. Même son de cloche chez les responsables de l’Unpef. « La réponse à notre appel est impressionnante. Le taux de suivi de la grève dans les trois paliers du secteur de l’éducation nationale varie entre 85 et 98%. Il y a eu même des wilayas qui n’ont jamais fait grève auparavant, où les enseignants ont débrayé cette fois-ci. Je parle en particulier de Béchar et de Tamanrasset », dit-il.

« Il faut respecter les engagements pris »
Les affirmations des syndicats sont vérifiables sur le terrain. Les écoles primaires, des CEM et des lycées à Alger étaient fermés hier. Les élèves ont été renvoyés chez eux, dès les premières heures de la matinée. Ils sont rares les établissements scolaires où les cours se sont déroulés normalement. C’est ce que nous avons constaté au niveau des plus importants établissements d’Alger-Centre et des quartiers environnants. « Tout le monde est en grève. Les enseignants en ont marre », tonne une enseignante que nous avons rencontrée à l’entrée du lycée Omar Racim d’Alger. Ce sentiment de dégoût est, estime Sadek Dziri, le fruit du « mensonge officiel ». « Ils ont annoncé des augmentations importantes, alors que ce ne sont que des miettes. Les gains nets des enseignants ne dépassent pas, dans le meilleur des cas, les 8000 DA », déplore-t-il.

Le responsable de l’Unpef relève, dans ce sens, la non-prise en compte des nouvelles primes à l’issue des négociations avec la tutelle dans le cadre de la commission mixte chargée du régime indemnitaire. Outre ces primes, les deux syndicats exigent, également, la signature du décret relatif à la gestion des œuvres sociales et la finalisation du dossier de la médecine du travail. S’exprimant sur la question des appels au dialogue, le premier responsable de l’Unpef rappelle que « les résultats des négociations qui ont eu lieu déjà ne sont toujours pas appliqués ». Dans la foulée, le secrétaire général du Cnapest souligne le déphasage entre le discours officiel et les pratiques des responsables du gouvernement. « La loi d’orientation scolaire exige l’élaboration d’un statut amélioré et acceptable pour l’enseignant. Mais, ce que nous constatons sur le terrain est tout à fait le contraire », lance-t-il.
Madjid Makedhi

°°°°°°°°°°°°°
Le Soir d'Algérie - 26 fev 2010

Le Cnapes et l'Unpef paralysent les écoles, la grève largement suivie

Le Cnapest et l’Unpef ont maintenu le mot d’ordre de grève. Le débrayage auquel ils ont appelé a débuté hier. Les enseignants des trois cycles (primaire, moyen et secondaire) ont massivement répondu à l’appel de leurs syndicats respectifs. Les élèves ont dû rebrousser chemin. Le taux de suivi s’établissait hier autour de 89 % pour le Cnapest et entre 85 et 90 % pour l’Unpef.

ALGER - Les deux syndicats autonomes démontrent, une fois de plus, leur capacité de mobilisation. Au premier jour du mouvement qui devrait durer une semaine et qui risque d’être reconduit, ils affichent leur totale satisfaction. Le Cnapest indiquait, hier, à 15 h que le taux au niveau national s’établissait à 89,72 % avec pas moins de 98 % des établissements totalement paralysés. Aussi bien au centre du pays, qu’à l’Est et à l’Ouest, les professeurs de l’enseignement secondaire ont massivement répondu à l’appel de leur syndicat. A Alger- Ouest, le taux était estimé à 90 %, Alger-Centre à 70 % et Alger-Est à 85,15 %. A Tizi- Ouzou, les enseignants étaient mobilisés avec un taux de 97 %, à Oran avec 80 %, à Annaba avec 90 %. Le même taux de suivi a été enregistré à Ghardaïa.

Le responsable de la communication au sein du Cnapest, qui n’a pas caché sa satisfaction de la large mobilisation des enseignants, a estimé, hier, que «cette adhésion massive se veut un message très fort à l’adresse des pouvoirs publics. Si le ministère de l’Education préfère communiquer par voie de presse, les enseignants choissent le terrain de la contestation pour réformer leurs positions : leur message est on ne peut plus clair». Le ton est identique du côté de l’Unpef. Son secrétaire général, Sadek Dziri, a indiqué, hier, que le taux national, tous paliers confondus, oscillait entre 85 et 90 %. Il estime également que l’adhésion des travailleurs est un signal fort lancé à l’adresse de la tutelle afin que les dossiers en suspens trouvent enfin un règlement définitif. Il réclame la signature de l’arrêté sur la gestion des œuvres sociales, le P-V sur la médecine du travail et la révison des indemnités, notamment la prime de rendement. Sadek Dziri considère que «la famille de l’éducation a exprimé pour la seconde fois ses revendications ». «En tant que syndicat, nous ne voulons pas que la grève perdure. On appelle à l’annonce de mesures concrètes ce week-end afin que dès dimanche, les élèves puissent reprendre les cours».

Le Cnapest et l’Unpef, qui ont entamé la grève hier, la poursuivront toute la semaine à venir et pourrait même la reconduire pour une seconde semaine. Le scénario s’est déjà produit au mois de novembre avec pas moins de trois semaines de paralysie du secteur. Ce dernier revivra-t-il un remake de la grève du début de l’année ? Pour les syndicats, la réponse est à chercher du côté de la tutelle…
Nawal Imès
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede tagrawla le Dim 28 Fév 2010 17:43


Des tracts et des lycéens dans la rue: La grève continue, risques de dérapage

Posté par Rédaction le fév 27th, 2010 --
par Sofiane M., Le Quotidien d’Oran, 27 février 2010

Le mouvement de contestation entamé mercredi dernier par les deux syndicats autonomes du Cnapest et de l’Unpef menace de s’étendre comme du feu dans la paille dans le secteur de l’Education nationale.

Image

L’appel à la grève a été certes diversement suivi en son deuxième jour dans les établissements scolaires, mais cette énième grève a été la goutte de trop pour les élèves de classes de terminale. Les marches des lycéens dans les grandes villes du pays, pour dénoncer la surcharge des programmes et le «bâclage» des cours et des devoirs, inquiètent le ministère de tutelle qui est en train d’assister avec impuissance à une reproduction du scénario de janvier 2008. Pour le ministre de l’Education nationale, le cauchemar ne fait que commencer. La montée de la grogne dans les établissements secondaires fait rappeler, en effet, la grève illimitée des lycéens où des milliers d’élèves de terminale avaient investi la rue pour exiger le retrait immédiat des programmes de réformes scolaires. Les lycéens avaient eu gain de cause grâce à une mobilisation impressionnante et bien organisée. Les élèves des classes terminales reviennent aujourd’hui à la charge pour réclamer cette fois-ci la suppression des cours du troisième trimestre dans les épreuves du baccalauréat de cette année. Après la capitale, la grogne des lycéens a gagné jeudi Oran où une centaine de lycéens sont descendus dans la rue pour crier leur ras-le-bol. La marche des lycéens, qui était annoncée depuis plusieurs jours, a eu finalement lieu jeudi matin lorsqu’une centaine de lycéens de plusieurs établissements secondaires de la ville ont décidé de marcher vers l’académie. Une masse compacte d’élèves de terminale ont arpenté le boulevard colonel Ben Abderrezak (2ème boulevard périphérique). Les lycéens ont observé une brève halte devant le siège régionale de la télévision nationale avant de se diriger vers le siège de l’académie pour manifester leur colère. «On ne veut plus jouer les cobayes», lance cette jeune lycéenne. «Nous sommes contre le bâclage des cours», martèle une autre. Les contestataires ont tenu un rassemblement devant le siège de l’académie. Une délégation de jeunes lycéens a été reçue par les responsables de la direction l’Education qui ont assuré aux jeunes élèves que toutes les dispositions ont été prises par la tutelle pour prendre en charge leurs doléances. Une commission ad-hoc, composée des responsables de l’académie, des représentants des parents d’élèves et des représentants des services de sécurité, a été d’ailleurs mise sur pied à l’académie. Elle est chargée de la réception de représentants des lycéens. La marche des élèves de terminale à Oran a eu lieu après la circulation dans les lycées de la ville de tracts appelant les élèves de terminale à investir la rue pour dénoncer le «bourrage» des leçons et la surcharge des programmes. Les tracts étaient «émargés» par le coordinateur national du Snapest, Meziane Meriane, et comportaient un cachet de ce syndicat autonome qui a pourtant gelé son mouvement de grève en signe d’apaisement après l’annonce, le 20 février dernier, des nouvelles hausses des salaires du personnel enseignant. Pour le coordinateur régional Ouest du Snapest, la signature et le cachet ont été scannés avant d’être utilisés frauduleusement sur ces prospectus. «Nous n’avons aucune relation avec ces tracts. Nous dénonçons énergiquement l’utilisation frauduleuse du cachet de notre syndicat et la signature du coordinateur national. Nous avons déposé une plainte jeudi contre X à la 8ème sûreté urbaine et une audience est programmée ce dimanche avec les services de la police pour prendre notre version des faits», confie M.Aous, coordinateur régional Ouest du Snapest. Le syndicaliste a dénoncé l’usurpation du cachet de son syndicat pour manipuler les jeunes lycéens. Pour revenir au mouvement de grève lancé par les deux syndicats autonomes du Cnapest et de l’Unpef, il devra se poursuivre jusqu’à mardi prochain dans les établissements scolaires. Durant les deux premières journées du débrayage, le mouvement semblait s’installer dans les écoles. Il n’est pas exclu que d’autres syndicats rejoignent cette action de contestation vu que la quasi majorité des travailleurs du secteur ont été déçus par les dernières hausses des salaires. Les syndicats autonomes avaient accusé, rappelle-t-on, la tutelle de «tromperie».
le quotidien d'algerie,
tagrawla
 

Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Lun 1 Mar 2010 17:57

TSA et Alger Focus - 01 mar 2010

Alger. Les émeutes reprennent de plus belle à Diar Echems

La poudrière de Diar Echems (quartier d’Alger) a été le théâtre d’échauffourées entre la police et les jeunes du quartier durant l’après midi de Dimanche.
Des habitants de ce quartier pauvre de la capitale ont coupé, en fin d’après-midi, la principale route reliant le centre d’Alger à Bir Khadem, avec des pierres et des pneumatiques, pour protester contre l’absence de leurs noms dans la liste préliminaire des relogés.

D’importantes forces anti-émeutes ont été dépêchées sur les lieux, mais aucun affrontement n’a eu lieu. Depuis quelques semaines, une tension règne dans ce quartier pauvre de la commune d’El Madania. Les manifestants ont menacé les autorités locales de durcir leur mouvement si leurs noms ne figureraient pas sur les listes des bénéficiaires de logements, ont affirmé des témoins à TSA.

Selon les habitants, les autorités locales qui leur avaient promis des reclassements dans les plus brefs délais (Octobre dernier) ne font que reporter cette opération depuis quelques semaines.

Prévue le 10 puis le 20 de ce mois, aucun déménagement n’est en vue pour le moment, ce qui a provoqué l’ire de beaucoup de ces résidents, surtout que la majorité d’entre eux vivent dans des conditions déplorables et ce depuis tout le temps.
Pour le moment, la circulation est très difficile à cet endroit, et les dernières informations font état de plusieurs voitures incendiées dans le quartier même.

De violentes émeutes avaient éclaté en octobre dernier dans le quartier de Diar Echems. Les habitants avaient protesté contre leurs conditions de vie dans des baraques de fortunes.

Diar Echems (Alger) le 28 février 2010.jpg

La Voix de l'Oranie - 28 fev 2010

Retour au calme après deux jours de protestation
Quatorze interpellations à Bir Saf Saf


Le calme est revenu à Bir Saf Saf, relevant de Oued Fodda, après la protestation bruyante des citoyens qui ont porté leur colère dans la rue, ce qui a valu l’interpellation de 14 d’entre eux par les services de sécurité.Durant les deux journées du mardi et mercredi, les habitants ont manifesté leur mécontentement à l’égard des autorités locales en bloquant la RN04, l’unique voie reliant Alger-Oran, pour protester contre les nombreux problèmes rencontrés dans les domaines de l’AEP et de l’aménagement urbain, et afficher leur ras-le-bol des dures conditions de vie vécues à cause de l’absence du gaz naturel et de la non inscription de suffisamment de programmes de logement de sorte à éviter les moult contestations enregistrées dans la localité à l’occasion de chaque opération d’attribution.

Durant deux journées, donc, les citoyens de cette agglomération ont occupé la voie publique, en brulant des pneus et un véhicule et jetant des troncs d’arbre sur la route, façon de faire entendre leurs revendications au Premier responsable de la Wilaya. Parmi leurs préoccupations majeures, il y a aussi cette carrière d’agrégats qui surplombe le village, dégageant d’énormes poussières qui pénètrent dans leurs habitations. Il faut dire que lors de cette manifestation de colère, le maire et son adjoint n’ont pas échappé aux menaces, eux qui avaient tenté d’apaiser la tension des protestataires. A ce sujet, le maire dira: «Je voulais intervenir pour essayer de mettre un peu d’ordre et dialoguer avec ces citoyens, mais j’étais pris à partie.» Les habitants, eux, défendent un autre point de vue. «Les élus n’ont rien fait pour nous!» lançait un groupe de protestataires. C’est en ce sens qu’ils ont réclamé la présence personnelle du wali à qui ils voulaient exposer, de vive voix, leurs doléances. La poire a été coupée en deux. C’était finalement le Chef de cabinet, le Chef de daïra de Oued Fodda et les élus locaux qui se sont rendus sur les lieux pour solutionner et rétablir le calme. Reste à savoir si les engagements pris par les autorités seront effectivement respectés…
M. Mokhtari
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Mer 3 Mar 2010 17:33

Le Courrier d'Algérie - 03 mar 2010

Petites foulées dans une grande misère: Diar Chams, la mal nommée

Des promesses, des attentes... puis des révoltes. À Diar Chams, le soleil ne semble pas jeter ses rayons. Les jours s’alternent et se ressemblent. Les dates d’échéances passent, et aucune promesse n’est tenue par les autorités. Encore une fois, les doléances de la population sont et seront remises aux calendes grecques. À Diar Chams, après les émeutes qui l’ont secoué, le calme revint quelques heures plus tard. Des adolescents ont mis le feu et bloqué la route. Située dans la commune d’El Mouradia, le quartier continue à sombrer dans la précarité. Pour s’y rendre, il suffit d’emprunter la route du Ravin de la Femme sauvage, qui relie Bir Mourad-Raïs à Ruisseau, puis, dévier à droite pour prendre une montée à travers une ruelle aux nids-de-poule juste une centaine de mètres après le ministère de la Communication.

Àpremière vue, la cité est identique à toutes ses voisines algéroises. Des constructions datant des années cinquante, allant jusqu’à 15 étages de haut, offrant une vue panoramique d’où l’habitant aperçoit des bâtisses luxueuses en verre nouvellement construites, notamment, la Caisse de garantie des marchés, le Crédit populaire d’Algérie et l’Agence de presse service. En bas de la cité, des baraques en parpaings ou en briques couvertes de zinc.
Aussitôt arrivés à la cage des escaliers menant vers l’entrée d’un des ghettos, une multitude d’hommes nous accoste. Après avoir découvert le but de la visite, ils nous avaient permis d’y entrer puisque les habitants se connaissent tous et personne ne passe inaperçue. Mourad, la quarantaine, célibataire et gardien de nuit a accepté notre escorte.
En empruntant les escaliers étroits et privés de toute lumière pour accéder au centre de la Cité, notre guide montre de l’index une petite porte au-dessous des escaliers, placée par un garçon de 15 ans pour faire sa maison. «Toutes les cages sont identiques», lance-t-il. Quelques mètres plus loin, on fait la découverte de la cité. Rêve ou réalité! Une cité infernale où la raison et la réalité s’entrechoquent. Pareille à une forteresse, des vieux murs de soutènement s’élèvent dans les airs, empêchent les rayons de soleil d’y pénétrer que lorsqu’il est au zénith.
Des ordures éparpillées çà et là, des eaux usées ruisselant dans tous les sens et même devant les portes des maisons sous le regard insensible des garçons en maillots de l’EN jouant au ballon. En face, des baraques provisoirement construites en parpaings ou en briques couvertes de zinc ou de carrosseries qui servent aussi d’habitations. Même les bacs poubelles ont été transformés en lieux d’habitations. Quelques pas devant, un vieux véhicule Van allemand immobile qu’on a pu reconnaître grâce à sa carrosserie et son sigle. Une autre Renault 4 couverte de nylon. Tous les moyens sont bons, pourvu qu’on trouve son intimité et un peu de tranquillité. Quant aux bâtiments, ils sont tous couverts de moisissure par l’effet de plusieurs fissures. Des gouttières arrachées ou brisées du haut jusqu’au bas. Des bouteilles ou sachets qui tombent.
Sur les balcons, le regard curieux des vielles dames plantées contre les vieilles balustrades qui dégoulinent. Notre source n’a pas manqué de souligner que les colonnes d’évacuation des eaux pluviales sont arrachées et défoncées afin de les utiliser pour conduire les eaux usées dans des regards, d’où provient une puanteur insupportable, offrant un sol pourri et boueux.

En hiver, les eaux qui proviennent des terrasses pénètrent dans les maisons s’indigne Fatma. Mourad a indiqué que ces baraques ne sont pas construites par des habitants venus d’ailleurs, mais par des adolescents de ce quartier. Il a déploré en outre que les enfants qui ont bloqué la rue, dimanche passé, dorment tous à la belle étoile. Deux autres habitants se mêlent à la discussion. Barbu, les yeux écarquillés, il criait d’une voix déchirante qui monte et descend selon l’idée qui l’alimente : « Durant le couvre-feu de la décennie noire, nous passons les nuits dehors». Puis il ajoute : «je préfère croupir dans les geôles que de survivre ici dans la ... avant de hocher la tête en silence. Interrogé sur l’insécurité et les agressions dans le quartier, un des jeunes répliques : « Des enfants de 9 ans qui rodent dehors à des heures tardives dans les nuits, qu’attendez-vous de leurs actes ?» s’indigne t-il. Puis, nous avons emprunté les escaliers étroits sous forme de labyrinthe dans une obscurité absolue en plein jour. Des portes placées dans tous les coins, à chaque mètre et de toutes les couleurs. Au premier étage, des briques mal posées dans tous les coins.Une femme témoignait de la misère quotidienne vécue par ces habitants. Des maisons dotées d’une chambre et d’une petite cuisine, d’autres d’une seule pièce. «Dès que mes 5 enfants arrivent de l’école, je sors prendre de l’air pour leur céder la place».Mourad intervient en interrompant la femme en déclarant que des centaines d’enfants du quartier ne sont pas scolarisés. «Ils préfèrent vendre des fruits et légumes pour gagner de l’argent».
Une femme prend part à la discussion à partir d’une fenêtre «en été, ces halls se remplissent. Toutes les familles de ces étages se regroupent comme dans une grande salle» Elle s’arrête un instant puis reprend : «Ils ont appris à vivre en l’absence de toute intimité». «Si je dors chez moi, ma tête est dans la cuisine et mes pieds aux toilette » lance Mourad. Aussi, dans une fête ou autre événement, les habitants sont obligés de prêter des pièces pour recevoir leurs invités et que ses parents ne viennent pas lui rendre visite clame la dame au foulard. «À l’Aïd, dès qu’ils entrent, ils sont embarrassés».

Puis, nous marchâmes droit vers des escaliers fermés par des habitants qui ont fait à la place des petites habitations. À ce sujet, Madjid dira que s’il y a une urgence ou un autre événement imprévisible, il faudrait des heures pour évacuer tous ces habitants. Fatma souligne que d’innombrables personnes ont été atteintes d’asthme généré par la puanteur dégagée par les eaux usées. Un étudiant nous invite chez lui.Hakim n’est plus gêné, au contraire, comme s’il veut montrer aux yeux du monde son état. Dés que la porte s’ouvrit, on aperçoit une minuscule cuisine. À droite, 6 lits superposés dans une pièce de 15 mètres carrés. Il faut avoir l’art et la manière pour arranger tous ces objets. Des toilettes collées à la cuisine, des chaussures, des assiettes au dessus du téléviseur, bref, un espace très réduit.
En sortant du bâtiment, nous nous dirigeâmes vers un groupe d’hommes dans l’espoir de receuillir quelques informations. Ils paraissaient tous quinquagénaires. En s’adossant au mur d’une caféteria, Karim 45 ans déplore les conditions qu’il vit. il raconte les nuits quand les membres de sa famille se mélangent dans une pièce. Avec une cigarette à la main, il préfère contrairement à ses frères dormir chez son copain. Toujours célibataire, il a regretté que chez lui, il ne puisse changer ses vêtements ou aller aux toilettes. «J’ai pas de maison pour me marier. Ils sont des centaines ici qui sont dans le même cas que moi». Il enchaîne. «Bientôt la retraite et pas de mariage. lance un autre».
Ils ont indiqué que les policiers étaient cléments avec les insurgés et cela en connaissance de cause.Face à l’indifférence des autorités, ils ne perdent pas espoir et attendent des jours meilleurs.
Sofiane Habarek

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Boumerdes: Les citoyens de Cap Djinet bloquent la RN 24

Les citoyens de Cap Djinet, municipalité située à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, ont bloqué, hier mardi, la RN 24 pour manifester leur exaspération suite à l’absence prolongée d’eau potable. Approchée par nos soins, une source proche de l’APC nous dira : «Les raison de la colère des citoyens du chef-lieu de commune et ceux du village Ben-Ouali qui ont procédé à la fermeture de la RN 24, tire son origine de l’absence prolongé d’eau potable.» Les protestataires que nous avons abordés nous dirons pour leur part avec colère : «Cela fait plus de trois mois que nous n’avons pas d’eau potable. Cet état de fait qui a tout l’air de s’éterniser, nous irrite au plus haut degré.» Et à un citoyen d’ajouter avec un sourire narquois : «Je crois que dans notre pays la meilleure façon d’attirer l’attention des responsables, c’est de bloquer les routes et c’est ce que nous faisons pour obtenir nos droits les plus élémentaires.»
A. Massinissa
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Ven 5 Mar 2010 17:33

L'Expression - 04 mar 2010

Suite à la décision de maintenir leur grève, Benbouzid menace de licencier les enseignants

Après les menaces, le ministère de l’Education passe à l’acte.
A partir du 7 mars prochain, tout enseignant ne se présentant pas à son poste de travail risque un licenciement. Le département de Benbouzid a décidé de «la mise en oeuvre de la radiation des effectifs de la Fonction publique conformément à la réglementation en vigueur», a indiqué, hier, un communiqué du ministère.
Cette mesure fait suite à la constatation de l’abandon de poste appliquée pour toute absence enregistrée. Pour suppléer les postes vacants, la tutelle a instruit les directeurs de l’éducation de wilaya de prospecter parmi les demandes d’emploi en leur possession. Aussi, des ponctions sur salaire seront appliquées si la grève persiste.
Le Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (Unpef) ont trois jours pour convaincre les enseignants de reprendre le travail. Au delà, les sanctions tomberont. Les résolutions du ministère font suite au verdict prononcé par la Justice sur cette affaire. Le 1er mars dernier, la chambre administrative de la Cour d’Alger a ordonné l’arrêt immédiat de la grève. Cependant, l’Unpef et le Cnapest ont assuré qu’ils n’ont pas reçu de copies de cette décision.
Pour sa part, le ministère a qualifié le mouvement contestataire des enseignants d’«attitudes regrettables». Entre les deux parties, le bras de fer continue.

Le Quotidien d'Oran - 04 mar 2010

Complexe SNVI de Rouiba: Risque de retour à la contestation

La tension au sein du complexe SNVI de Rouiba est montée d'un cran ces derniers jours.
Hier, une réunion marathon a réuni les membres du syndicat d'entreprise de la SNVI pour discuter de plusieurs points très sensibles inscrits à l'ordre du jour.
Il y avait d'abord la question du licenciement de deux travailleurs, lesquels sont accusés d'être des meneurs de grève parmi les travailleurs. Selon nos sources, les membres du syndicat d'entreprise ont mal réagi à cette décision qui a jeté l'émoi dans les ateliers surtout que celle-ci est entachée d'un vice de procédure et donc jugée très arbitraire et illégale, selon notre interlocuteur.
Le deuxième point à l'ordre du jour et pas des moindres concerne l'épineux problème des augmentations de salaires des ouvriers de l'ex-Sonacome qui est actuellement posé avec acuité sur la table des négociations entre le partenaire social et la direction de la SNVI. Récemment, le groupe du syndicat SNVI s'est retiré sans raison apparente de la réunion qui l'a regroupé avec les responsables de la fédération mécanique et la centrale syndicale UGTA. Des informations circulant dans les couloirs des bureaux de la SNVI indiquent que la question des augmentations des salaires et notamment le taux de 35% de relèvement par rapport au salaire actuel revendiqué par le syndicat ne peut être pris comme base de négociations entre les deux parties. A ce propos, nous avons appris hier que les syndicalistes de la SNVI avaient jugé nécessaire de consulter la base en faisant le tour de tous les départements du complexe pour jauger les opinions des uns et des autres.
En fin d'après-midi, le bureau du syndicat se trouvait toujours en conclave pour sortir avec des décisions qui peuvent replonger la SNVI dans un mouvement de grève encore plus radical. Pour le moment, on ne peut qu'attendre les conclusions de cette réunion qui de l'avis de beaucoup de travailleurs est plus que déterminante pour l'avenir de la SNVI qui est en pleine phase de redynamisation.
K.R.
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Sam 6 Mar 2010 18:00

El Chourouk - 05 mar 2010

Les syndicats rejettent la décision du gouvernement et menace d'une démission collective

Les syndicats majoritaires du secteur de l'éducation que sont l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation et le Conseil nationale autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique ont appelé "la famille de l'éducation à poursuivre leur mouvement de grève, en attendant les résolutions de la rencontre de consultation du conseil national de l'UNPEF, et celle du Cnapest, qui se tiendront après demain.

En effet, c'est "ces réunions et rencontres avec la base qui détermineront le sort de la grève", et ceci après les tournures qu'ont pris les événements suite aux décisions du gouvernement de licencier les professionnels grévistes au début de la présente semaine. Toutefois, les deux syndicats affirment qu'ils n'ont reçu aucune notification judiciaire portant ordonnance de renoncer au mouvement de grève.

Les deux syndicats ont au fait dénoncé vigoureusement la décision gouvernementale d'effacer carrément de la liste de la fonction publique les noms des enseignants et professeurs grévistes, et les remplacer par des nouveaux fonctionnaires. Les syndicalistes ont qualifié cette décision qui a été transmise aux directions de l'éducation à travers le territoire national, "d'une tentative de faire agenouiller et d'humilier les fonctionnaire et les travailleurs du secteur de l'éducation dans le but de faire taire la voix qui ne revendique que son droit". La grève? C'est inévitable, ajoute-t-on. En effet, les deux syndicats bravent leurs intentions de poursuivre leur mouvement de grève dans le cas où la tutelle "s'entête" encore de durcir le ton avec ce secteur ô combien important et délicat.

Dans une déclaration à Echorouk, Sadek Dziri, le président de l'Unpef, a affirmé que le conseil national du syndicat, de son statut de plus haute instance au sein dudit syndicat qui a appelé au mot d'ordre de grève, assume toutes ses responsabilités de renoncer à cette grève après consultation avec les coordinations des wilayas. "une réunion du conseil sera tenue demain (aujourd'hui NDLR), et c'est ce conseil qui a appelé à la grève, et la session reste ouverte en prévision de toute urgence", nous a-t-il ajouté, tout en soulignant qu'ils n'ont pas reçu encore la décision judiciaire de renoncer à la grève.

De son coté, Nouar Laàrbi, le coordinateur du conseil national des professeurs de l'enseignement du secondaire et technique est allé dans le même sens de son collègue de l'Unpef. Il a déclaré à Echourouk que La démission collective est plus clémente que le licenciement, en indiquant que le bureau national syndical qui s'est réuni hier, a décidé de convoquer le conseil national pour ce lundi, et ce pour trancher sur le sort de la grève après consultation des rapports des assemblées générales de demain Dimanche, et dans la même journée sera tenus les conseils de wilayas. "Quelques enseignants appréhendent peut-être les menaces du gouvernement, mais la manière d'agir de la tutelle ne fera qu'ajouter de l'huile au feu, et les professeurs n'abdiqueront jamais, car le recours à la grève est un droit constitutionnel garanti, donc ne peut absolument générer des licenciements où des intimidations", a insisté le chef du syndicat autonome de l'éducation, et d'ajouter:"la pression n'apportera jamais de solution, même si les grévistes seront remplacés par de nouveaux fonctionnaires, ces derniers n'auront eux aussi autres recours que la grève pour arracher de leur tour leurs droits, car les conflits sont objectifs et non simulés".

Dans un communiqué rendu public, l'Unpef a appelé tous les travailleurs et professionnels du secteur de l'éducation de ne pas répondre aux provocations quelques soient leurs natures, et d'assumer pleinement et hautement leurs responsabilités, toute en relevant leurs détermination à poursuivre leurs mouvements jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications, et cela dans un contexte morose où même l'option du dialogue et débat est écartée momentanément. Il est mentionné également dans le communiqué que la décision est "arbitraire, et c'est un abus car l'évincement de la fonction publique est soumit à des conditions strictes".

Juridiquement parlant, la loi 11/90 régissant les relations de travail, "garantit et protège pleinement le droit de recours à la grève qui se fait dans le respect des lois régissantes", et l'article 33 bis stipule clairement que :" Il est formellement interdit de remplacer des fonctionnaires grévistes par d'autres fonctionnaire nouveaux…comme c'est également interdit de sanctionner des travailleurs pour avoir participer à un mouvement de grève légale amorcé selon les conditions approuvée par la loi dans ce registre". Ainsi, les syndicats grévistes affirment qu'ils ont accomplis toutes les formalités légales pour amorcer une grève dans le cadre de la loi régissantes, comme le stipule les articles 29 et 30 de cette loi, et de ce fait, assènent encore les syndicats, la décision du gouvernement de licencier les grévistes n'est pas conforme aux lois de la république notamment l'article 184 de l'ordonnance 03/06 comportant la loi fondamentale de la fonction publique qui ne mentionne jamais "licencier" pour cause de grève.
Khelaf Benhadda

L'Expression - 06 mar 2010

24 heures avant l'expiration de l'ultimatum de Benbouzid aux enseignants
L’école au bord du précipice

Le Cnapest persiste et signe. La grève se poursuivra malgré les menaces du ministère

Il ne reste plus que trois mois avant les vacances scolaires et les élèves ne sont toujours pas fixés sur le déroulement de ce dernier trimestre d’études. La préparation des examens est compromise et c’est tout le système qui est menacé de déliquescence. C’est dans ce contexte que le gouvernement s’est engagé dans une escalade avec les syndicats. Réponse du Cnapest: seul le conseil extraordinaire du syndicat peut décider de la poursuite ou non de la grève. Les griefs retenus sont tenaces. Règlement des dossiers de la médecine du travail, des oeuvres sociales et du régime indemnitaire.

Du côté du gouvernement, on estime que tout a été fait étant donné que de nouvelles augmentations ont été consenties. Mieux encore, la justice a été sollicitée pour légitimer, a priori, les actions administratives décidées par le ministère de l’Education nationale.
Les 400.000 enseignants sont menacés de radiation de la Fonction publique. La tentation est grande de faire appel à des chômeurs sans expérience. Mais le ministère a déjà des problèmes avec ses contractuels qu’il ne veut pas régulariser. Ensuite, il n’y a rien qui garantit que les nouvelles recrues n’auront pas à élaborer des plates-formes de revendication.

Mais tous ces arguments n’empêchent pas le gouvernement de vouloir mettre fin au mouvement de protestation par la plus forte des manières. Après la justice, ce sont les partis, l’UGTA et les parents d’élèves qui sont mobilisés. L’Alliance présidentielle fait corps avec le ministre du secteur. Même si c’est en retard.
Le FLN et le MSP avaient préféré, dans un premier temps, soutenir les grévistes. L’UGTA est déjà bien débordée pour ne pas se laisser dépasser par des revendications auxquelles elle n’adhère pas. Ce sont 80% des enseignants qui ne fréquentent plus les classes de cours.
Et la menace de radiation risque de produire l’effet contraire à celui escompté. Non seulement, les grévistes sont à même de reconduire leur mouvement, mais les autres syndicats pourraient bien les rejoindre.
Pire, ce mouvement pourrait s’élargir à toute la Fonction publique. Le gouvernement a pris beaucoup de temps avant de décider à se pencher sur les problèmes des 1,6 million de fonctionnaires. Il a trop misé sur l’essoufflement des mouvements de protestation, qui ne sont pourtant pas nouveaux. La conséquence logique en a été l’immobilisme et il a fallu n’être plus qu’à trois mois de la clôture de l’année scolaire pour qu’enfin il soit pris conscience de l’ampleur du mouvement.

Cette même ampleur a permis aux syndicats d’arracher pas mal de revendications. Conscients de leur poids, ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Cette détermination vise à faire reculer le gouvernement et le pousser à renoncer à ses sanctions ajoutant à leur palmarès une nouvelle victoire.
Désormais, les syndicats sont devenus des acteurs importants sur la scène et ils ne servent pas qu’à célébrer des dates historiques. Les enseignants ne sont pas du tout tentés par l’aventure mais ils y sont allés armés de revendications concrètes qui se sont soldées par des acquis tout aussi palpables. Ils espèrent surfer sur cette vague qui leur est favorable pour faire plier encore une fois le gouvernement. Ils sentent que leurs revendications sont d’autant plus légitimes qu’ils sont censés représenter la classe moyenne et la frange instruite de la société.

Cette levée de boucliers de la classe moyenne est confirmée par la montée au créneau d’autres catégories de fonctionnaires que sont les médecins. Les autres agents des mêmes corps comme les sages-femmes et les adjoints d’éducation ne sont pas en reste.
Or, la grandeur d’une nation se mesure par la fiabilité de son système de santé et d’éducation. Néanmoins, il se trouve que ces secteurs vont mal, traduisant un malaise dans la société. En se heurtant de front avec les enseignants, le gouvernement a fait preuve de précipitation au lieu de continuer le dialogue et au lieu de commencer cette démarche beaucoup plus tôt. ç’eut été une bonne démarche pour sauver l’année scolaire au lieu d’attendre les derniers mois pour tenter une sortie de crise.
Comme lors des années précédentes, le constat est que les élèves ne sont plus pris en charge correctement. Ils n’ont acquis que quelques bribes du programme prévu.
C’est avec ces maigres connaissances qu’ils iront affronter le baccalauréat. Déjà, lors de la session précédente, les examens n’ont porté que sur quelques cours et l’on s’achemine à nouveau vers cette solution qui n’en est pas une.
Ahmed Mesbah
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Dim 7 Mar 2010 16:00

Les syndicats se dégonfflent. Classique !

El Watan - 07 mar 2010

Alors que le Cnapest réserve sa décision pour demain, L’Unpef cesse la grève

Forcing de Benbouzid : les récalcitrants seront remplacés par de nouveaux enseignants et les syndicats grévistes seront poursuivis en justice Les pressions exercées par le gouvernement et le ministère de l’Education nationale sur les enseignants et leurs syndicats portent en partie leurs « fruits ». L’Unpef, un des deux syndicats initiateurs de la grève entamée le 24 février dernier, décide de mettre fin à son action. « Nous avons décidé d’arrêter la grève en application de la décision de justice prononcée au nom du peuple algérien », affirme Messaoud Amraoui, chargé de communication de l’Unpef.

C’est la première décision du conseil national du syndicat, dont la réunion se poursuit encore au moment où nous mettons sous presse. « Le conseil national a tranché en faveur de la reprise du travail. Mais, nous n’avons pas encore décidé si cette reprise interviendra demain (aujourd’hui) ou après-demain. En tout cas, nous avons adressé un fax aux bureaux de wilaya de notre syndicat pour informer les responsables locaux de la décision prise par le conseil national », explique-t-il. Messaoud Amraoui estime, toutefois, que la suspension du débrayage « n’a aucun rapport avec les menaces prononcées à l’encontre des grévistes par le ministère de l’Education ». « Nous n’avons pas pris en considération les menaces des pouvoirs publics. Notre décision a été prise après un débat général au cours duquel tous les membres du conseil national ont donné leur avis », ajoute-t-il. L’année scolaire 2009-2010 est-elle sauvée ? Si pour les élèves du primaire et du moyen le risque d’une année blanche n’existe plus, ceux du secondaire doivent encore attendre.

Le deuxième syndicat gréviste, le Cnapest (organisation dont les adhérents sont tous des profs de lycée) ne s’est pas encore prononcé sur la question du maintien ou non de la grève. Le Cnapest, souligne son secrétaire général, Nouar Larbi, devra trancher la question demain. « Nous allons réunir notre conseil national lundi. C’est la seule instance du syndicat qui puisse se prononcer sur le sujet. Je suis le dernier à connaître sa décision et le premier à l’annoncer », déclare-t-il. Cependant, les enseignants affiliés au Cnapest ne semblent pas près de reprendre le chemin des écoles. « Selon les échos qui me sont parvenus de certaines wilayas, les enseignants sont déterminés à poursuivre le débrayage », soutient-il.

Nouar Larbi se moque également des menaces proférées à l’encontre des grévistes par leur tutelle. « Les sanctions ne règlent jamais le problème. S’ils (les pouvoirs publics) décident de remplacer 400 000 enseignants grévistes, ils auront 400 000 nouveaux chômeurs qu’ils devront embaucher », lance-t-il. Notre interlocuteur souligne également l’illégalité de la radiation des enseignants grévistes. « La loi 90-02 régissant les relations de travail ne parle pas de rupture de contrat. Elle prévoit seulement le gel de la relation du travail », rappelle-t-il. S’exprimant sur la décision d’entamer la procédure de radiation des grévistes, prise hier après-midi, par le ministère, le Cnapest ne cache pas son indignation. « C’est un grave dépassement et c’est malheureux ! Tout le gouvernement se solidarise pour piétiner la Constitution en bafouant un droit constitutionnel des travailleurs », déplore Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest.

Affirmant que le gouvernement veut, à travers son geste, pousser la situation au pourrissement, il appelle à une intervention du président de la République afin de mettre un terme à la violation des lois du pays
Madjid Makedhi

El Chorouk - 06 mar 2010

Benbouzid: Les agréments seront retirés aux syndicats qui continueront la grève

Le ministre de l’éducation nationale a indiqué à Echorouk que la justice sera saisie contre les syndicats refusant d’appliquer la décision du tribunal ordonnant l’arrêt de la grève et la reprise du travail. Boubker Benbouzid a affirmé que cette décision n’est aucunement abusive contre les syndicats grévistes, mais plutôt une démarche pour préserver l’intérêt et l’avenir de l’élève.

Le ministre a indiqué à Echorouk que les dossiers en suspens pour lesquels les syndicats font grève ne relèvent pas des prérogatives du département de l’éducation, comme pour le dossier inhérent aux œuvres sociales. Ce dossier est en attente depuis plus de 25 ans, il relève de l’UGTA et le ministère de l’éducation n’a rien à y voir, a ajouté notre interlocuteur.
D’autre part, Benbouzid a affirmé que certaines parties, sans les citer, se trouvent derrière la poursuite du mouvement de grève et sont derrière cette crise qui prend l’école en otage.Il rappelle par ailleurs l’attitude de son ministère face à la grève, notamment l’ouverture du dialogue et l’installation de commissions pour examiner les revendications relatives à trois dossiers.Pour ce qui est du régime indemnitaire, le ministère avait répondu en procédant à la revalorisation des indemnités à différents pourcentage, de 0 à 40%. Ces augmentations seront comprises dans les salaires des enseignants et professeurs dès ce mois de mars. S’agissant de la médecine du travail, Benbouzid rappelle que les négociations sur ce dossier sont en cours, et qu’il sera ficelé les tous prochains jours.

Le ministre de l’éducation nationale s’attend à ce que l’UNPEF gèle son mouvement de grève ce dimanche, tout en critiquant le Cnapest qui se défend en arguant que la décision de justice ne lui a pas été notifiée.Les syndicats grévistes nous ont demandé à sauver la face, indique le ministre, preuve en est l’erreur de poursuivre le débrayage en dépit de l’annonce des augmentations salariales.
Fadhéla Mokhtari/Zineb A.

Liberté - 07 mar 2010

Tizi Ouzou: Le front social toujours en ébullition

Les syndicats des secteurs stratégiques tels l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle maintiennent la pression en usant de leur droit à la grève.

Les grèves se suivent et se ressemblent à Tizi Ouzou. Alors que les syndicats autonomes de l’éducation maintiennent la pression en dépit des menaces de la tutelle de radier les enseignants grévistes, la coordination syndicale UGTA des œuvres sociales de Tizi Ouzou ainsi que la section syndicale Snapap du CFPA Khodja-Khaled de Boukhalfa s’impliquent dans le bain de la contestation sociale.
Le Cnapest, qui poursuit sa grève, a appelé les enseignants à tenir ce matin des assemblées générales dans les lycées pour trancher la question de la poursuite ou non du débrayage. Pour sa part, l’Unpef devait trancher la question en session du conseil national à la suite des réunions des bureaux de wilaya organisées qui, pour la plupart, ont opté pour le maintien de la grève.

En tout cas, pour ce qui est de l’UNPEF de Tizi Ouzou, les syndicalistes ont décidé de poursuivre la grève par principe. “Nous allons continuer la grève par principe, car on ne fonctionne pas à coups de menaces”, affirme le responsable du syndicat autonome.
À l’université de Tizi Ouzou, les travailleurs des œuvres universitaires entament, aujourd’hui, leur troisième semaine de grève, une grève de cinq jours reconductible. Le débrayage de la coordination syndicale UGTA sera ponctué par l’observation d’un rassemblement de protestation, mardi 9 mars, devant le siège de la direction des oeuvres universitaires centre à Hasnaoua. Les grévistes demandent l’application du protocole d’accord, signé en date du 17 septembre 2009, l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90-11, la promulgation du régime indemnitaire ainsi que la suppression du travail précaire.

L’UGTA n’a pas manqué de tomber à bras raccourcis sur le directeur des œuvres universitaires accusé de tous les maux.
La Fédération UGTA de l’enseignement supérieur en a eu également pour son grade puisque, selon les syndicalistes de Tizi Ouzou, elle refuse de défendre les grévistes des œuvres universitaires de Tizi Ouzou.
Pour sa part, la section syndicale du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) du CFPA Khodja-Khaled de Boukhalfa, banlieue de Tizi Ouzou, a lancé un préavis de grève.
La décision de débrayer a été prise, selon une déclaration du même syndicat, après épuisement de toutes les voies de dialogue avec le directeur de l’établissement. “Nous nous réservons le droit de recourir à l’arrêt de travail après expiration du délai réglementaire, si nos doléances ne sont pas prises en charge”, menace la section syndicale Snapap. Pour convaincre, elle exhibe une plateforme de revendications aussi longue qu’un parchemin. Pas moins d’une trentaine de doléances sont, en effet, alignées par les syndicalistes qui exigent leur prise en charge immédiate. Faute de quoi…
Yahia Arkat
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Jeu 11 Mar 2010 16:34

Les cours ont repris dans les établissements primaires et secondaires, mais la révolte des classes moyennes se poursuit.
Les professions de santé sont dans leur 3e mois de grève. Des mouvements se produisent dans d'autres secteurs, comme à la radio nationale, ou bien menacent de se déclencher comme chez les agents immobiliers, Même le syndicat des boulangers freine pour empêcher une grêve nationale.

El Chourouk - 10 mar 2010

La matraque pour empêcher les praticiens d’approcher le siège de la présidence

Usant de matraques, les forces de l’ordre ont empêché hier les médecins de se rassembler ou même d’approcher le siège de la présidence de la république. Les praticiens contestataires ont du se rabattre sur la rue secondaire Ali Haddad qui débouche sur l’artère principale de la présidence. Certains d’entre eux ont reçu des coups sur la tête et le dos, en tentant de résister aux éléments de la sûreté, d’autres ont pris des coups de matraque, mais ont quand même refusé de faire machine arrière.

Les praticiens ont réussi à semer les forces de l’ordre en rangeant leurs blouses dans leurs valises, et ont pu atteindre le palais d’El Mouradia. A 11 heures, heure prévue pour le rassemblement, les forces de sécurité ont été surprises par un groupe de citoyens, en train de revêtir des blouses blanches, dans les rues Ali Haddad et Frères Kacem, faisant face au siège de la présidence.

Le rassemblement des praticiens et des praticiens spécialistes de la santé publique s’est alors transformé en rassemblement de toutes les forces de l’ordre, avec leurs différents corps, en tenue et en civil, la garde républicaine, la gendarmerie et la police judiciaire, à un point tel que le nombre des éléments de la sécurité dépassait de loin celui des médecins venus prendre part au sit-in.
Vers 11h30, de violents heurts ont éclaté entre les deux parties, lorsque les forces de sécurité ont défini un périmètre de sécurité, bloqué la route, et ont entrepris de repousser les médecins qui avançaient à partir de la rue Haddad, en utilisant des barrières métallique, ce qui a provoqué une bousculade, des médecins étaient à terre, certains ont reçu des coups de matraque en tentant de résister aux éléments des brigades antiémeutes.

Les médecins scandaient des slogans, appelant le président de la république à les recevoir, criant : «Après Zidane, c’est à notre tour d’être reçus», «Nous sommes des médecins et non des terroristes».
L’édifice d’El Mouradia était cerné, y compris par des véhicules des forces de sécurité et ceux des brigades antiémeutes.

Les officiers de la police judiciaire ont par ailleurs empêché les journalistes et photographes de couvrir le rassemblement. Les journalistes ont subi des pressions, des dépassements ont été enregistrés à leur encontre, et certains ont même été menacés d’être embarqués s’ils n’évacuaient pas les lieux sur le champ.

Après une heure de confrontations entre les praticiens et les forces antiémeutes, et d’échange verbal virulent entre la police et les journalistes, la présidence de la république a accepté de recevoir des représentants des médecins. Les présidents des deux syndicats nationaux des praticiens et des praticiens spécialistes, ont été invités à la présidence où ils ont été reçus par le chargé des relations publiques qui a promis de prendre en charge dans les tout prochains jours, leurs revendications, y compris sur le statut et le régime indemnitaire. Après la sortie des présidents de syndicats du bâtiment de la présidence, les médecins se sont dispersés en chantant l’hymne national. Ils comptent toutefois poursuivre leur mouvement de grève en attendant d’avoir du concret.
Djamila Belkacem/Zineb A

Manifestation des praticiens le 10 mars 2010 à Alger.jpg


TSA - 08 mar 2010

La police évacue les journalistes grévistes de la radio El Bahdja

Une première dans les annales de la Radio nationale. Les journalistes payés au cachet de Radio El Bahdja, de Radio culturelle et Radio Coran ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève malgré les pressions de la direction générale de la radio. Lundi matin, un rassemblement de solidarité a été organisé à côté de Radio El Bahdja, à Alger centre, en présence de syndicalistes, de militants associatifs et de journalistes.

“Nous sommes traités comme des esclaves. Nous sommes obligés d’être présents toute la journée pour être payé à la pige. Nous n’avons signé aucun contrat avec la radio. Nous avons été retenus sur la base d’une simple fiche de renseignements. Et puis, nous ne sommes pas assurés”, a déclaré un représentant des contestataires. Il a dénoncé l’attitude du wali d’Alger qui a réquisitionné la police pour évacuer les bureaux de Radio El Bahdja. “C’est scandaleux. Ils nous ont chassé de notre lieu de travail alors que nous passons plus de temps à la radio que chez nous”, a-t-il ajouté.

Il s’est élévé contre la réaction de la direction générale de l’Entreprise Nationale de Radiodiffusion Sonore (ENRS) qui a qualifié d’illégale l’action des journalistes grévistes. La Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA), affiliée à l’UGTA, a apporté son soutien à la démarche des protestataires. “C’est une action qui concerne tous les journalistes algériens, sous payés et mal traités dans certains médias. Nous vous soutenons”, a déclaré Abdelnour Boukhekhem à l’adresse des journalistes de la radio.

Les journalistes recrutés de la radio ne sont pas mieux lotis dans la mesure où le salaire d’un journaliste, expérimenté ou pas, ne dépasse pas les 35.000 dinars par mois. Les conditions de travail sont qualifiées d’insoutenables par le personnel rédactionnel des radios. Le manque de moyen et l’omniprésence de l’administration compliquent le travail quotidien des reporters. Selon les responsables de la FNJA, Azzeddine Mihoubi, secrétaire d’Etat en charge de la Communication, a téléphoné à tous les rédacteurs en chef des divers journaux pour ne pas publier les compte-rendus relatifs au mouvement de protestation à la radio.

Dans un courrier adressé à la direction de l’ENRS en février dernier, ces journalistes avaient dénoncé la précarité de leur situation. « Notre statut de cachetier ne nous permet pas non plus de bénéficier des mêmes droits que l’ensemble du personnel de la radio algérienne. A savoir la formation, le congé, les prêts bancaires, l’accès au logement, et en un mot notre statut est des plus précaire. Un statut que nous jugeons non conforme à la législation du travail et au nouveau code régissant les relations de travail au sein des entreprises de presse ».

Près de 900 cachetiers travaillent dans les diverses radios de proximité d’Alger. Quarante journalistes des Radio El Bahdja, Radio Coran et Radio culturelle ont entamé, dimanche 7 mars, une grève de la faim illimitée pour protester contre leur situation salariale.

La Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA) a appelé à un rassemblement national le samedi 13 mars à 11h30 devant le siège de radio El Bahdja
Merouane Mokdad/ Sonia Lyes
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Lun 15 Mar 2010 12:50

AFP - 14 mar 2010

Algérie : la grève des praticiens de la santé jugée "illégale" par la justice

ALGER - La grève observée depuis plus de deux mois par les praticiens de la santé publique en Algérie a été jugée illégale par la justice, a indiqué dimanche à Alger le ministre algérien de la Santé Saïd Barkat.

"La justice a tranché et déclaré la grève du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et du syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) illégale et nous allons prendre les dispositions nécessaires", a déclaré M. Barkat.
Le ministre, dont les propos sont rapportés par l'agence APS, s'exprimait en marge d'un salon sur le médicament générique.

Les deux syndicats avaient annoncé samedi la poursuite de la grève qu'ils reconduisent chaque semaine pour des revendications socio-professionnelles.
Ils réclament notamment la révision du statut particulier promulgué fin 2009, l'ouverture de discussions sur le régime indemnitaire ou l'octroi d'un quota de logements de fonction.

Selon le ministre, parmi ces revendications, il y en a "certaines légitimes, même très légitimes", sur lesquelles son département est prêt à négocier, et d'autres "carrément illogiques, en contradiction avec la loi et le règlement de la Fonction publique".
"Ce n'est pas normal que des médecins demandent la cession définitive de logements de fonction à leur profit", a estimé M. Barkat.
Il a ajouté que la seule issue à cette crise réside dans le "dialogue", qui exige cependant un "minimum de réserve" et "l'aptitude à faire des concessions", a-t-il dit.

Les représentants des deux syndicats avaient été reçus mercredi à El Mouradia, siège de la présidence de la République, à l'issue d'un rassemblement de leurs adhérents.
Les adhérents du SNPSP et du SNPSSP, qui regroupent l'un les généralistes l'autre les spécialistes, sont en grève depuis fin décembre pour l'un et début janvier pour l'autre mais assurent les urgences, le suivi des malades chroniques ou les gardes dans les hôpitaux publics.

La justice aux ordres vient encore au secours du pouvoir. Après avoir jugé illégale la grêve d'Arcellor-Mittal et menacé de licencier les enseignants récalcitrants, c'est au tour du mouvement des praticiens d'être mis hors-la-loi.
La menace et la matraque, ce sont les seules réponses que le régime décrépit du FLN soit en mesure d'opposer au vent de fronde qui souffle depuis plusieurs mois sur la société algérienne.
Pour combien de temps ?
Bouteflika va peut-être réussir à tenir jusqu'à la Coupe du monde de football, mais après ?
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede kiddam le Mer 17 Mar 2010 10:33

deux émeutes ont eu lieu récemment à cause des problèmes de logement
Alger: émeutes à Château-Cassé (Boulevard des martyrs). Les habitants demandent à être relogés
Des émeutes ont éclaté, hier, à Château-cassé, un quartier composé d’habitations précaires au boulevard des martyrs à Alger.

Les habitants de cette localité ont bloqué les routes menant aux habitations et ont incendié des pneus en signe de protestation. Les protestataires ont manifesté leur ras-le-bol des conditions de vie, demandant à être relogés dans des habitations décentes.

Ils estiment avoir été marginalisés en dépit des réclamations faites à plusieurs reprises auprès des autorités locales. En effet, ils supportent depuis des décennies, déjà, le mal vivre, en plein cœur d’Alger, à deux pas des instances du gouvernement.

« Nous vivons dans ces taudis depuis une cinquantaine d’années », ont affirmé les jeunes, avant d’ajouter que  « c’est lamentable, nos enfants sont malades dès leur jeune âge ».

Les jeunes de la localité assurent avoir été abandonnés par les pouvoirs publics. Le nombre de familles habitant les lieux est estimé, selon eux, à 300. Les pères de familles rencontrés nous ont fait remarquer l’impossibilité d’assurer à leurs enfants un avenir meilleur dans de pareilles conditions.

« Nous sommes des pères de familles et pensons à l’avenir de nos enfants qui souffrent le martyr », a lâché un des habitants. Ce sont les jeunes qui en ont le plus marre et qui ont décidé de passer à l’action, explique-t-on.

« Nous demandons à être relogés pour pouvoir avoir un meilleur cadre de vie sociale », nous fait-on savoir. Selon les protestataires, un groupe de représentants accompagné par l’imam du quartier s’est rendu auprès du wali délégué pour lui faire part de leur problème.

« Nous avons délégué des représentants pour qu’ils fassent part de notre ras-le-bol aux autorités afin qu’elles puissent trouver une solution finale à notre problème », ont soutenu les habitants.
Les autorités locales, quant à elles, ont promis de reloger ces familles dans les semaines à venir.

C’est du moins ce que nous ont indiqué les habitants des lieux. Les habitations, construites à l’origine en 1958, étaient censées accueillir 80 familles. Depuis, ces même habitations se sont transformées en bidonvilles  où environ 300 familles y vivent aujourd’hui.
Les habitants sont à leur troisième action de protestation, en attendant d’être relogés.

Massinissa Benlakehal « Le Midi Libre »

source http://www.biladi.fr et berthoalain.wordpress.com.


Algérie: 23 policiers blessés dans une émeute à Constantine suite à une tentative d’expulsion

06 Mars 2010

Pas moins de 23 policiers, en plus du chef du cabinet du wali monsieur Harièz et deux de ses collaborateurs des services de l’urbanisme, ont été blessés, lors d’une émeute qui a éclaté au niveau de la rue Roumanie, un quartier mitoyen de Bardo, jeudi matin à la suite de l’opération de l’évacuation de plusieurs familles vers d’autres logements à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. L’émeute a débuté lorsqu’une des familles concernées par cette opération de relogement a fait obstruction à la décision des autorités locales en refusant de quitter les lieux. Les forces de l’ordre appelées à intervenir se sont affrontées à une masse de jeunes qui se sont défendus par des jets de pierres. Les blessés ont été évacués vers le centre hospitalo-universitaire de Constantine pour des soins. Devant ces émeutes, l’opération a tout simplement été reportée jusqu’à nouvel ordre.

source http://www.lexpressiondz.com.
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http://lapiebavarde.wordpress.com/
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Mer 17 Mar 2010 13:12

TSA - 16 mar 2010

Blessés et arrestations à Oran lors de la destruction d’un bidonville

L’opération de destruction d’un bidonville mardi matin près d’Oran a tourné à l’émeute. Des affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et des habitants d’une quarantaine de constructions illicites situées à l’intérieur de la forêt d’El Hassi près d’Oran, qui contestaient la démolition de leurs maisons. Les affrontements ont fait plusieurs blessés par les gendarmes et les manifestants dont cinq ont été interpellés.

Des familles en colère ont empêché les engins de destruction d'avancer en barricadant les accès par des pierres et des pneus brulés. D’ importantes forces de l’ordre ont été dépêchées sur les lieux et dont l’intervention a été musclée. Les forces antiémeutes ont fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser la foule composée essentiellement de jeunes. Ce qui a permis aux engins de démolir la quarantaine de bicoques construites par des familles en quête de logis. Aucun programme de relogement n’a été prévu pour reloger les familles évacuées, selon des manifestants. La destutcion de ce bidonville était programmée depuis plusieurs semaines.
Hamid Bahri

El Watan - 17 mar 2010

Mal-logés et habitants de bidonvilles se comptent par millions
Les autorités submergées par les demandes de logement


La tension sur le logement monte. Des scènes d’émeutes sont signalées régulièrement à différents endroits de la capitale comme un peu partout ailleurs dans les grandes villes du pays et leurs périphéries. Après les habitants de Diar Echems, un quartier d’Alger, qui se sont soulevés contre les autorités locales avant d’obtenir ce toit qu’ils ont attendu pendant de longues années, d’autres sans-logis des divers quartiers à investissent la rue afin de faire entendre leur ras-le-bol et exiger leur relogement. Ainsi les habitants de Zaâtcha, Saint-Georges à Birdkadem ou d’un autre bidonville, dont on vient de découvrir parfois le nom, se sont révoltés ces dernières semaines contre des responsables locaux.

Le mécontentement de ceux de Diar Echems à El Madania (Alger) en octobre dernier et l’écho reçu en « haut lieu » semblent avoir fait des « émules ». La décision prise par les autorités de reloger les protestataires a vraisemblablement incité des occupants des autres bidonvilles, comme ceux des chalets des centres de transit à travers le pays, à sortir dans la rue pour se « faire voir des autorités », mais surtout exiger un logement. La frustration est encore celle des nombreux demandeurs (LSP, sociaux locatifs, promotionnel) qui craignent que les « logements qui leur sont destinés soient détournés au profit des occupants des bidonvilles qui sont relogés parce qu’ ils protestent en occupant la voie publique ». « A Diar Echems, une famille de six membres a bénéficié de six appartements. Moi qui a préféré ne pas construire de baraque, je ne bénéficie pas pour autant des faveurs de la République. L’opération de relogement entamée depuis trois jours ne concernera pas dans les semaines à venir les familles restées pour leur grand malheur dans des cagibis exigus », déplore un fonctionnaire de la wilaya qui assure que l’Etat ne peut subvenir aux besoins en logements, surtout dans la formule sociale.

Des autorités locales, jamais associées à ces opérations, craignent que la décision de « privilégier » les plus irrédentistes de la population ne crée l’irréparable. « La frustration est grande et ça gronde de partout. La décision de l’Etat, compréhensible d’un certain côté, peut créer des dérapages et une tension sociale, surtout que plusieurs programmes ne sont pas encore achevés. Des demandeurs de logements LSP (logement social participatif), par exemple, attendent que l’entrepreneur leur fasse appel pour payer leur tranche alors que d’autres désespèrent de voir les chantiers sortir de sous terre », se désole un élu d’une APC de la périphérie d’Alger, jamais favorisée lors de la distribution de quotas de logements aux « APC riches ». Le wali d’Alger, garant de la sécurité dans la capitale, s’est montré intransigeant lors d’un discours prononcé à l’occasion d’une session de l’APW.

Il a affirmé aux élus de l’Assemblée, surpris de voir l’ordre du jour consacré à la formation professionnelle et ses perspectives bousculé, que l’Etat restera « intransigeant » face aux velléités de révolte d’une partie de la population. « Celui qui sortira trouvera l’Etat en face », menace Mohamed Kebbir Addou qui a prononcé sa harangue au lendemain d’un mouvement de protestation au bidonville de Zaâtcha à Sidi M’hamed.

Le risque de contagion est important à Alger, la ville compte plus de 50 000 familles qui occupent des bidonvilles disséminés sur tout le territoire de la wilaya. Selon le wali, il n’est pas facile de reloger à la fois toutes les familles dans le besoin. « Les demandes de logement à Alger sont au nombre de 200 000 auxquelles s’ajoutent les résidants des chalets et des occupants des caves et des terrasses. Le programme de rénovation des vieux quartiers comme Diar Echems a commencé en 2004, c’est-à-dire bien avant les événements que l’on connaît », explique-t-il en faisant remarquer que d’ici octobre prochain, plus de 10 000 logements seront distribués dont une bonne partie est destinée à résorber l’habitat précaire. « 41% du programme de logements en chantier à Alger est consacré au RHP. L’autre moitié est consacrée aux autres programmes », assure-t-on à la wilaya
Nadir Iddir


La semaine dernière, au lendemain des émeutes à Zaâtcha, le wali d'Alger avait annoncé que 10 000 logements (chiffre dérisoire) seraient livrés à partir de ce mois, promettant que tous les emménagements seraient terminés avant la fin de l'année.
Il avait déclaré que les habitants devaient prendre leur mal en patience le temps que le processus se mette en place. « L’opération demande de la patience, de la compréhension et de la discipline. Couper la route en brûlant des pneus et en pensant faire pression sur les autorités est une erreur monumentale »,

A peine le pouvoir est-il parvenu à faire retomber la révolte des classes moyennes qu'Une autre révolte s'annonce à l'horizon, venant des bidonvilles et qui pourrait fort bien embraser le coeur même des grandes villes.
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Jeu 18 Mar 2010 14:14

Alger républicain, éditorial du numéro de mars-avril 2010

Intensification des luttes sociales
Contradiction inconciliable entre ceux « d’en haut » et ceux « d’en bas »


L’année 2010 s’annonce sous des signes qui incitent à l’optimisme. Le pays assiste à un saut qualitatif dans l’éveil de la conscience sociale des travailleurs, manuels ou intellectuels.

Ouvriers de Rouiba, d’El Hadjar, de Sidi Bel Abbes, enseignants, médecins du secteur public, jeunes chômeurs - la liste des catégories socio-professionnelles entraînées dans le combat social est de plus en plus longue - se mettent en mouvement. Les discours sur la crise, sur la baisse des recettes pétrolières, sur la hausse des prix des biens importés et sur la nécessité qui en découlerait d’accepter des “sacrifices” n’ont pas de prise sur les travailleurs en grève. Tous constatent que les crises ne touchent pas et n’ont jamais touché tout le monde de la même façon. Une minorité s’enrichit de crise en crise, accumule sans état d’âme un patrimoine immobilier insolent ou place l’argent du pillage dans les banques étrangères.
Mais les travailleurs, les petits commerçants et artisans, les catégories “moyennes” de salariés, eux, s’appauvrissent. Les couches sociales dominantes, les hommes des appareils du pouvoir qui avaient conduit le pays au désastre de la crise de 1985 n’ont nullement souffert de l’application des mesures d’ajustements structurels de 1994 provoquées par leur politique. Au contraire, les “réformes” leur ont profité et les ont immensément enrichis. Mieux encore, grâce à “l’esprit des réformes” et à la culpabilisation des principes moraux qualifiés de “populistes” par les tenants d’une “modernité” capitaliste, leurs richesses illicites sont désormais blanchies et les nouveaux nantis peuvent étaler sans avoir à se cacher les fruits de leur rapine.
Les terres nationalisées ont été restituées aux anciens féodaux et gros propriétaires - et même les “dons” des hauts fonctionnaires - sans que le prix des produits alimentaires et le volume de leur importation aient baissé. Les banques publiques se sont pliées “en quatre” pour servir en généreux “crédits téléphoniques”, et sans aucune garantie, les messieurs influents et les enfants de ces messieurs, afin qu’ils importent en toute liberté camelote et biens de luxe, cassent le secteur productif, réduisent au chômage et à la misère des centaines de milliers de travailleurs et leurs familles. Le volume des crédits que ces messieurs ont daigné rembourser est insignifiant. Pour camoufler les trous, le gouvernement a régulièrement recours à une recapitalisation des banques publiques et cette opération est mise mensongèrement sur le compte des dettes du secteur public.

Aucun “capitaine d’industrie” n’a surgi en échange de cette manne. En revanche, des barons de l’huile, du sucre, du rond à béton, du médicament, des voitures, du blé, etc., bref des barons du tout import qui peuplent les coulisses et les couloirs du régime, il y en a à profusion. Les signes de leur prospérité agressent le travailleur de l’usine autant que l’enseignant ou le jeune sans travail, sans logement, sans espoir de se marier : villas somptueuses, véhicules à 10 millions de dinars que conduisent les filles et les fils insouciants de “ceux d’en haut”, heureux d’exhiber leur patriotisme d’apparat à chaque compétition internationale de football, mais n’éprouvant aucun sentiment d’indignation face aux injonctions des ambassadeurs des grandes puissances impérialistes qui nous disent ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.

Alors, après 25 ans de réformes et de crises dont les conséquences ont été supportées par les seules couches populaires, après une sanglante décennie qui plonge ses causes dans la politique économique et sociale des couches sociales dominantes, les travailleurs répondent au pouvoir qui les appelle à de nouveaux sacrifices : “faqo !”

Les défenseurs du régime auront beau utiliser la qualification de l’équipe nationale de football au mondial 2010, souffler sur les braises d’un chauvinisme latent, ou discourir sur la criminalisation du colonialisme, pour faire diversion, les travailleurs se laissent de moins en moins prendre facilement au piège.

Le pouvoir pourra encore menacer, intimider, réprimer, bastonner à coups de manches de pioche, acheter des “syndicalistes”serviles, tant qu’il y a encore des miettes à leur donner, il n’empêchera pas l’aiguisement de la conscience de classe et la politisation chez ceux qui produisent les richesses mais sont les derniers à prendre leur part de ces richesses. Le régime ne peut pas faire de concessions de lui-même. Ce sont les luttes et une solidarité des ouvriers et des salariés sans faille qui l’y obligent.
Toute sa politique a consisté depuis plus de vingt ans à réduire les impôts sur les plus riches, à leur accorder des cadeaux de toutes sortes aux dépens des équilibres du budget de l’Etat et sans effet aucun sur le niveau de la production matérielle. Le directeur général des Impôts vient de reconnaître que la “pression fiscale” algérienne est la plus basse de la Méditerranée. Rien qu’en dix ans, elle a diminué de 60% ! La baisse réelle est encore plus effarante si l’on tient compte de l’impact des fraudes et de l’informel alimenté par les barons de l’import. Ajoutons à ce tableau les surfacturations à grande échelle des importations et des travaux publics utilisées comme procédé de pillage massif du revenu national par les couches sociales qui forment la base sociale du pouvoir actuel, sans oublier les grands marchés accordés aux multinationales - téléphonie mobile, cimenteries, centrales électriques, usines de liquéfaction du gaz naturel, construction des lignes et fournitures de tramways, etc. - pour consolider les alliances de ces couches sociales avec les puissances impérialistes.

On comprend alors pourquoi les comptes financiers extérieurs de l’Algérie sont sous pression et pourquoi la fiscalité ordinaire (hors fiscalité pétrolière) ne suffit plus depuis des années à couvrir les dépenses de fonctionnement de l’État, le déficit entre celles-ci et les recettes ordinaires s’aggravant à vue d’œil.

Voilà pourquoi le régime n’est pas disposé à écouter les cris de détresse des travailleurs et des couches laborieuses. Toute concession entraînera la nécessité de réduire la part des couches parasitaires que ces dernières ne sont pas disposées à l’accepter, sauf en cas d’un grand mouvement populaire. Il y a une contradiction inconciliable entre les intérêts des travailleurs et ceux des classes possédantes. Peu importe le moyen qui a permis aux possédants d’accumuler leurs richesses, que ce soit par des procédés purement mafieux ou “classiques”, c’est-à-dire par l’extorsion de la plus-value de la classe ouvrière. Face à celle-ci, ils sont tous unis et prêts à réprimer sans hésitation pour conserver leurs privilèges. Aucun dialogue ou “partenariat social” n’est possible dans un régime capitaliste si ce n’est pour berner les travailleurs et gagner du temps et encore plus d’argent.

La seule issue pour les classes populaires réside dans un changement radical débouchant sur l’avènement d’un nouveau système social qui sera sous leur contrôle et exprimera leurs intérêts. C’est la condition pour elles d’améliorer leur condition et de sauver par la même le pays d’un naufrage certain.
Zoheir Bessa
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Ven 19 Mar 2010 15:03

TSA - 19 mar 2010

Les mouvements de colère reprennent à Alger: nuit agitée à Zâatcha

Le quartier Zâatcha, situé à côté de la cité Mahieddine au centre d’Alger, a connu une nuit agitée entre mercredi et jeudi. Le mouvement de colère a commencé vers 20 heures par la sortie de bandes de jeunes qui ont fermé la rue en haut de la salle Harcha et le boulevard des Martyrs. Ils ont tenté de casser certains magasins de ce boulevard où se trouve les sièges de la télévision et de la radio algériennes, et se sont attaqués au lampadaires. Des pneus ont été brûlés à côté de la mosquée Ech-Chouhadaa.

Les forces anti émeutes ont fermé la circulation sur ce boulevard vers 21 heures pour empêcher l’avancée des contestataires vers les sièges de ces deux médias mais également vers celui de la présidence de la République située à moins d’un kilomètre de Zâatcha, là où un bidonville s’est développé autour des chalets provisoires construits dans les années 1950. L’affrontement entre les manifestants et les forces de police se sont poursuivis jusqu’à minuit. Les habitants ont voulu exprimer leur refus d’être relogés à Birtouta à 20 km d’Alger.

Le relogement des habitants d’un autre quartier précaire d’Alger, Diar Echms, entamé cette semaine, a crée une vague de colère dans d’autres endroits de la capitale. Jeudi, des mouvements de protestation ont également éclaté à Diar El Kefd, à Ain Naâdja et à Gué de Constantine où se trouve le plus grand bidonville d’Alger
Merouane Mokdad

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

El Watan - 19 mar 2010

Le plus grand bidonville d’Alger s’enflamme

« Pourquoi Diar Echems et pas nous ? » Après l’annonce de l’attribution de logements dans la cité d’El Madania, les revendications contaminent tous les ghettos d’Alger. Mercredi et hier matin, le plus grand bidonville de la capitale, où vivent 12 000 personnes, a été l’arène d’affrontements avec les gendarmes. Si les 27 jeunes interpellés ne sont pas relâchés aujourd’hui, les habitants menacent de fermer à nouveau la route de S’mar.

Ammi Mesbah, 56 ans, fonctionnaire, Remli I : « Pour rejoindre l’école, mes enfants traversent un oued d’eaux usées »

« Les gendarmes nous ont attaqués comme des vulgaires délinquants. On se serait cru dans une guerre. Nos femmes et nos enfants sont sortis de la maison fuyant les bombes lacrymogènes et autres explosifs… Ils n’ont épargné personne et nous ont demandé d’évacuer les vieux, les femmes et les enfants. Les gendarmes voulaient sûrement interpeller tous les jeunes du quartier et les mettre en prison… Et tout cet assaut pourquoi ? Parce que nous sommes sortis réclamer des logements dans la sérénité. Nous voulions juste marcher vers l’APC. Je vis ici depuis 1982 avec ma famille au milieu d’une immense décharge, des eaux usées… avec les rats. Au départ, j’ai construit ce taudis pour pouvoir me marier, espérant obtenir un logement rapidement car à l’époque, l’administration n’octroyait des logements qu’aux mariés.

Les années ont passé et mon taudis s’est vu réaménagé à plusieurs reprises, car j’ai eu en tout quatre enfants. J’ai honte devant eux car ils me demandent des comptes et m’interpellent chaque jour sur la vie que nous menons. Mon épouse et mes quatre enfants sont asthmatiques. Un de mes fils a failli mourir il y a quelques années de la tuberculose. Pour rejoindre l’école, mes enfants traversent un oued d’eaux usées, marchant sur de vieux pneus, dans la boue. En hiver, c’est l’enfer, puisque l’eau nous submerge. L’année dernière, l’oued a débordé et a tout emporté. En été, c’est pire. Les odeurs nauséabondes rendent les lieux inhabitables et les moustiques nous rendent la vie impossible. Nos enfants sont complètement défigurés et souffrent de problèmes épidermiques. Les autorités ne nous rendent visite qu’en période électorale et la police voit en nous des délinquants et des voleurs. Mon fils, étudiant en droit, est souvent appréhendé par la police à l’entrée du bidonville. Son tort ? Vivre dans un endroit nommé… Remli. »

Redouane, 38 ans, mécanicien, Remli II : « Je mets des bottes à ma fille de peur qu’elle ne soit pas mordue par les rats »

« Hier soir, nous avons compris que nous n’étions pas considérés comme des Algériens mais comme des étrangers. J’ai reçu sept explosifs dans la cour de mon gourbi, j’étais paniqué et je ne savais pas quoi faire, ma femme asthmatique a failli mourir et mes deux petites filles ont étouffé à cause des gaz lacrymogènes. Je vivais avec ma famille dans la baraque voisine avant que je ne me marie. A l’âge de 31 ans, je me suis marié avec une fille du bidonville car nous connaissions tous les deux la situation précaire dans laquelle nous vivons. J’ai construis alors cette baraque de trois pièces, tout en soumettant régulièrement des demandes de logement, dont aucune n’a été satisfaite. Je ne demande pas un logement social, juste un appartement que je pourrai payer à long terme.

Ma fille aînée a 6 ans, c’est sa première année à l’école, et cet hiver, elle a été obligée à porter des bottes à cause des flaques d’eau, de la boue et de peur qu’elle ne soit mordue par les rats. En plus, elle doit traverser la voie ferrée électrifiée récemment. Elle rentre chaque soir déprimée ! Je le vois dans ses yeux alors qu’elle n’a que 6 ans. Un jour, elle m’a demandé : « Papa, pourquoi je ne porte pas des baskets comme les autres filles ? Pourquoi les autres filles me regardent bizarrement ? » Des questions auxquelles je ne trouve pas de réponses. Je m’isole dans ma petite chambre et je pleure comme un enfant. Surtout, lorsque je vois ma fille jouer près de l’oued alors que normalement elle devrait le faire dans un jardin. Parfois, j’ai envie de me jeter dans cet oued. Mon message au gouvernement : Donnez-nous un fil du drapeau et prenez le reste. Pourtant, nous sommes tous sortis acclamer l’équipe nationale. Et aujourd’hui, on nous tire dessus… »

Ahmed, 24 ans, étudiant en psychologie, Remli III : « Je vis avec mes parents et mes huit frères dans trois chambres »

« Nous ne sommes pas des voyous mais notre quartier est devenu avec le temps, synonyme de délinquance. Mais on a oublié de dire que nous vivons dans un bidonville, le plus grand d’Alger, où des gens sont réduits à vivre dans des baraquements exigus, au milieu des ordures, aux abords d’un oued pollué qui peut déborder à n’importe quel moment. Nous sommes dépourvus de tout pour vivre décemment. Je vis avec mes parents et mes huit frères dans trois chambres. Mercredi soir, les habitants du quartier sont sortis dans la rue afin de protester contre la politique injuste pratiquée par les pouvoirs publics dans l’octroi des logements.

Les habitants de Diar Echems ont obtenu des quotas de logement aux cotés d’autres cités de la capitale, alors que notre bidonville est considéré comme le plus vieux et le plus important d’Alger. Comment voulez-vous que ces jeunes, ces vieux, ces femmes ne sortent pas dans la rue ? C’est de la hogra tout simplement. Les jeunes de ce bidonville vivent ici depuis leur enfance… dans la pauvreté, et la mauvaise réputation acquise n’a fait qu’aggraver la situation. On nous traite par le mépris, sinon pourquoi autant de violence dans la réaction des gendarmes et des policiers. Que voulez-vous que ces habitants comprennent ? Ces mêmes gendarmes sont venus sensibiliser les jeunes pour passer leur service national. Aujourd’hui, ils devraient se tenir sur leurs gardes. Les affrontements vont reprendre tant que nous n’aurons pas reçu des excuses et une réponse claire et franche ».

Abderrazek, 62 ans, retraité, Remli II : « Le regard des gens des autres quartiers nous fait mal »

« J’ai été blessé hier soir lors des affrontements avec les gendarmes. Je ne sais pas ce que j’ai reçu sur la tête, mais comme on courait de partout pour trouver un refuge pour nous abriter des tirs de grenades lacrymogènes, ma petite-fille a été piétinée et ma femme s’est évanouie pour avoir inhalé du gaz. Nous avons passé une nuit terrible, où les cris des femmes se mêlaient à ceux des enfants. Tout cela parce que les habitants de notre quartier sont sortis demander leur droit au logement. Je vis ici depuis 32 ans et j’ai cessé de rêver d’avoir une habitation décente. J’ai passé toute ma vie, dans une entreprise publique, au service de mon pays.

En contrepartie, je ne reçois rien, ou mieux, des bombes lacrymogènes. Mes fils m’en veulent car je n’ai pas été à la hauteur, ils me reprochent souvent de ne pas avoir occupé une villa à l’Indépendance, à Hydra comme les autres. Ils se sentent condamnés à vivre dans des gourbis avec leurs enfants, où leur dignité est bafouée tous les jours. Le regard des gens des autres quartiers nous fait mal. Pour toutes ces raisons, je ne mourrai pas tranquille. »
Zouheir Aït Mouhoub

EDIT
TSA - 20 mar éà&à

Journée d'émeute dans un bidonville au Sud d’Alger

Les habitants du plus grand bidonville de la banlieue sud d’Alger sont en révolte pour réclamer des logements.
Depuis la fin de la matinée de ce samedi 20 mars, des affrontements opposent les forces antiémeutes à des jeunes du quartier «Ramli» à Oued Smar au sud de la capitale. Les manifestants ont barricadé une rue avoisinante pour exprimer leur mécontentement de n’avoir pas bénéficié de logements sociaux.

Selon les témoignages recueillis par TSA, les manifestants ont protesté contre «l’absence» de leur bidonville dans la liste des quartiers bénéficiant de l’opération de relogement lancée récemment à Alger après les émeutes de fin 2009 à Diar Echems dans la commune d’El Madania au centre de la capitale.

Les jeunes de Ramli ont également protesté contre leurs conditions de vie déplorables. Ils vivent dans des baraques en taule à proximité de la décharge publique d’Oued Smar.
« Nous sommes misérables, exposés aux maladies et les autorités ignorent notre situation », peste Mourad. « Le seul moyen d’attirer l’attention des autorités est de sortir dans la rue », dit-il. Les forces anti-émeutes ont procédé à des arrestations parmi les manifestants.
Rania Slimane

TSA - 21 mar 2010

Nouvelle manifestation de mal-logés dans un quartier d’Alger

La révolte des mal-logés se poursuit à Alger. Après les jeunes du quartier Ramla de Oued Smar au sud de la capitale, samedi, c’est au tour de ceux des baraquements d’Alger Plage de sortir dimanche en début de soirée dans la rue pour réclamer des logements.

Les manifestants habitent dans des baraques installés au lendemain du séisme qui avait frappé en mai 2003 Boumerdès et sa région, faisant plus de 2300 morts et des dégâts matériels. Ces baraques ont servi à reloger temporairement les habitants dont les habitations ont été détruites ou subi d’importants dommages lors de ce tremblement de terre. Mais depuis ce drame aucune solution de relogement n’a été proposée aux habitants, malgré les promesses des responsables locaux et nationaux.

Les manifestants ont coupé la route adjacente à leur quartier, avec des barricades, et ont brûlé des pneus. A 20 heures passées, la manifestation se poursuivait toujours. Quelques véhicules de police sont positionnés à quelques mètres du lieu de la manifestation.
Riyad Hamadi
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede kiddam le Mar 23 Mar 2010 15:49

Algérie: suite aux dernières émeutes et sabotages, plus de 40 arrestations dont 7 mineurs

Les émeutes qu’ont connues, dernièrement, les localités de Birkhadem, Gué de Constantine et les Eucalyptus, enflammant une partie d’Alger, pour dénoncer les conditions de précarité et la malvie auxquelles sont confrontés les jeunes, ont conduit à l’arrestation de pas moins de 40 émeutiers.

ImagePrésentés devant la justice pour “attroupement illégal” et “atteinte à l’ordre public et destruction de biens publics”, 9 des mis en cause ont été écroués et 7 mineurs impliqués comparaîtront en citation directe.
Le plus grand nombre d’arrestations d’émeutiers, cette fin de semaine, a été enregistré dans le plus grand bidonville haï Ramli, commune de Gué de Constantine. Les services de sécurité ont procédé à l’arrestation de 23 personnes impliquées de destruction de biens publics en l’occurrence la société Kahrakib qui a été saccagée ainsi que de sabotage des trains électriques. Présentés devant le procureur au niveau du tribunal de Hussein-Dey , 9 émeutiers ont été écroués et 7 autres mineurs vont comparaître en citation directe. Huit autres émeutiers arrêtés à haï Joumhouria, (commune d’Eucalyptus) pour attroupement illégal au niveau de la RN 61 et la RW 168 n’ont eu qu’une citation directe par le procureur du tribunal d’El-Harrach.
Par ailleurs, 5 autres personnes arrêtées à Birkhadem pour attroupement illégal sur la RN 63 ont été présentées devant le procureur de Bir-Mourad-Raïs. Les mis en cause ont été libérés pour comparaître en citation directe à l’audience. Les services de sécurité chargés du maintien de l’ordre public ainsi que les élus locaux ont reçu des instructions pour favoriser le dialogue et une prise en charge des problèmes.

source http://www.liberte-algerie.com.
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Mer 24 Mar 2010 12:42

El Watan - 24 mar 2010

Des troupes contre les attroupements

En quelques jours à Alger, une quarantaine de jeunes ont été arrêtés suite à des mouvements de colère dans plusieurs quartiers. Si la destruction de biens doit être en théorie sanctionnée, la plupart de ces jeunes ont été poursuivis pour « attroupement illégal ». Cette notion, qui renvoie tristement à la colonisation et à la pacification, induit qu’il y aurait des attroupements légaux. Comme une marche de soutien au président, une manifestation de l’UGTA pour demander des yaourts au chocolat ou un bataillon serré de CNS déployé pour tabasser des enseignantes ou des médecins.

Pourtant, un bidonville étant en lui-même un attroupement illégal de baraquements agglutinés en dehors de la loi foncière, comment peut-on juger pour attroupement illégal ses habitants qui veulent vivre dans une cité légale ? Avant-hier, Mellouk a été injustement condamné à 4 mois de prison pour avoir dénoncé un attroupement illégal au sein de l’Etat, celui d’un ensemble de traîtres et de harkis qui se font passer pour des moudjahidine. Pourquoi ? Parce qu’un attroupement illégal porté par la force publique devient légal, tout comme un clan de mafieux devient structure autorisée dès qu’il intéresse les décideurs en tant que partenaires. Rien à voir avec un attroupement illégal devant un bidonville illégal.

Pour le régime, autre attroupement illégal puisque issu d’élections truquées, tous les Algériens non affiliés à la pyramide du pouvoir représentent un attroupement illégal potentiel. Si l’on décidait tous de se donner rendez-vous en dehors de Facebook pour prendre un café à la place des Martyrs, que se passerait-il ? Le régime enverrait des troupes légales évacuer les troupes illégales. La dérive d’un Etat policier consiste à déclarer illégal un attroupement en fonction des éléments qui le composent et non pas pour sa motivation. Un café devient illégal si l’on est 30 millions à en boire.
Aziz Kharoum
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Mar 30 Mar 2010 19:02

TSA - 29 mar 2010

Une première depuis l’indépendance : 500.000 employés communaux en grève à partir de mardi

Plus de 500.000 employés communaux s’apprêtent à observer une grève générale de deux jours à partir de demain mardi 30 mars pour réclamer de meilleurs salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail. Le ministère de l’Intérieur, qui redoute un large suivi de cette grève par les travailleurs des communes, a tenté en vain de convaincre les syndicalistes de renoncer à leur mouvement social, a appris TSA auprès d’une source proche de ce ministère.

Les échos en provenance des communes du pays prédisent en effet une participation massive des communaux à cette grève, la première du genre depuis l’indépendance du pays. Les services d’état civil risquent d’être paralysés durant cette grève. Ces derniers jours, les citoyens de nombreuses communes, redoutant un durcissement du mouvement de grève, ont pris d’assaut les services d’état civil de leurs mairies pour retirer des documents administratifs. Les éboueurs ainsi que les travailleurs des différents services d’entreprises des communes devront observer la grève.
Mohamed Yasser

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City DZ, L'Expression - 29 mar 2010

Alger: Grève des cheminots

Des milliers de voyageurs sont restés sur le quai hier à Alger, en raison de la grève lancée par les cheminots. Ce débrayage surprise a causé une grande perturbation dans le réseau du transport ferroviaire notamment dans la banlieue d’Alger, mais qui s’est étendu également aux autres wilayas comme Oran, Chlef, Boumerdès, Bordj Bou Arréridj où certains trains ont été immobilisés.

Ce sont les mécaniciens et les aide-mécaniciens qui ont observé ce débrayage suite à l’expiration de l’ultimatum que ces derniers avaient lancé il y a quelques mois, nous explique-t-on. Cela fait trois mois que la section syndicale des mécaniciens a déposé une plate-forme de revendications accompagnée d’un ultimatum d’un mois, prolongé deux fois consécutives.

Comme pour tous les autres corps sociaux et les autre syndicats, les revendications des cheminots sont d’abord d’ordre salarial et professionnel. Ils demandent à la direction de la Sntf (Société nationale des transports ferroviaires), une amélioration de leur situation socioprofessionnelle et sécuritaire et l’augmentation des indemnités liées aux risques de travail et aux longs déplacements. Ainsi, après les médecins, les enseignants c’est au tour des travailleurs des communes et des cheminots de débrayer.

La date d’hier coïncide avec l’expiration de cet ultimatum déposé auprès de la direction de la Sntf. «Un seul autorail a quitté hier la ville de Chlef vers Alger», a-t-on appris de la part des syndicalistes rencontrés hier. Cette liaison est assurée habituellement par quatre autorails. «Deux navettes aller-retour Alger-Blida et Alger-Thenia ainsi que deux trains rapides Alger-Oran ont été assurés durant les heurs de pointe», selon des mécaniciens grévistes rencontrés au dépôt d’Alger.

Habituellement, les lignes Alger-Blida et Alger-Thenia connaissent plus de 80 départs par jour. «Dans les conditions normales, le nombre de départs tous trains confondus dépasserait 80», indiquent nos interlocuteurs ajoutant que «le taux de suivi de la grève est estimé à 100%». C’est dire que la grève a été largement suivie. Il nous a été impossible de confirmer ces chiffres auprès de la direction de la Sntf hier, qu’on a tenté de joindre durant l’après-midi.

Il convient de signaler que ces quelques départs constituent le service minimum assuré par les chefs mécaniciens non concernés par la grève. Le débrayage est motivé par la non-satisfaction d’une plate-forme de revendication axée sur 10 points. La principale doléance est relative au salaire de base. La majoration de la prime de risque, celle du kilométrage, l’obtention d’une prime de restauration ainsi que les augmentations de salaire décidées par la dernière tripartite et la révision de la grille des salaires sont entre autres revendications des grévistes.

«Plus le diplôme et le degré de la responsabilité sont importants plus le salaire est tiré vers le bas», c’est ainsi qu’est résumée la situation socioprofessionnelle des mécaniciens conducteurs et leurs assistants. De l’application de la nouvelle grille des salaires, il ressortait que «le salaire de base d’un agent manoeuvre de gare dépasse celui du directeur d’attraction du rang d’ingénieur», fait savoir un des contestataires. «Le salaire de base d’un conducteur locomotive principale et les mécaniciens de grandes lignes n’excède pas les 16.000 DA alors que celui d’un mécanicien de manoeuvre est de plus de 23.000 DA», fulminent les mécaniciens grévistes.

A l’heure où nous mettons sous presse, les négociations entamées depuis la matinée entre la section syndicale et la direction des ressources humaines de la Sntf n’ont abouti à aucun résultat. Ce sont les citoyens qui ont fait les frais de ce débrayage non annoncé.

Des milliers de personnes surtout des travailleurs, ont été contraints hier, d’emprunter d’autres moyens de transport pour regagner leurs foyers dans un désordre indescriptible. En effet, le manque de bus, de taxis ajouté aux embouteillages aux heures de pointe, ont fait vivre un calvaire aux citoyens.
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Ven 16 Avr 2010 17:40

El Watan - 16 avr 2010

Semaine de colère à Bouira

En six jours, cinq actions de protestation ont eu lieu dans plusieurs régions de la wilaya de Bouira. La première action de rue a été signalée dans la commune de Sour El Ghozlane, à une trentaine de kilomètres au sud de Bouira, où des centaines d’habitants des différents quartiers sont sortis dans la rue pour protester contre la dégradation de leurs conditions de vie.

Ils ont ainsi observé plusieurs rassemblements devant le siège de la mairie en réclamant l’inscription des projets d’aménagement urbain dans leurs quartiers. Une contestation qui a amené le président de l’APC à déposer sa démission. Démission à laquelle le wali n’aurait pas donné suite. En outre, le début de semaine a été marqué par une autre démonstration de force de la population à travers plusieurs communes de la wilaya. Deux sièges d’APC ont été fermés par des citoyens à Taghzout et à Aïn Lahdjar. Les habitants du village de Merkala (Taghzout) et ceux de Ouled Mhiya (Aïn Lahdjar) sont passés à l’action en bloquant tout accès aux élus et en réclamant la présence des chefs de daïra.

La RN8 a aussi connu des perturbations de la circulation à cause des manifestations, cette semaine, à Dirah et à El Hachimia. A Dirah, à l’extrême sud de la wilaya, des habitants du village d’El Gouba, pour défaut de réseau de distribution de gaz naturel, ont procédé à la fermeture de la RN8 durant toute la journée de dimanche dernier. Une situation qui a contraint les services de sécurité à intervenir pour libérer la route. Quatre manifestants ont été interpellés puis relâchés quelques heures plus tard. Mardi dernier, c’était au tour des jeunes chômeurs des localités de la daïra d’El Hachimia de passer à l’action. Ils ont barricadé la RN8 durant toute la journée à l’aide de pneus enflammés et autres troncs d’arbre.
Amar Fedjkhi

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Afrik.com - 15 avr 2010

Le cauchemar des femmes d’Hassi Messaoud recommence

Cette ville du sud du pays avait déjà été le théâtre d’expéditions punitives en juillet 2001.
Depuis quelques semaines, les lynchages de femmes ont repris dans la ville d’Hassi Messaoud. Il y a neuf ans, elles avaient été des dizaines à être les victimes d’exactions, orchestrées par des bandes de jeunes hommes.

« Tu bouges tu meurs, sale p… », menace un homme armé d’un sabre accompagné de sa bande. Ils sont venus mettre à sac l’appartement de Fatiha, une femme vivant seule, dans le quartier des 36 logements. La scène se passe dans la nuit de mercredi à jeudi dernier à Hassi Messaoud. Cette ville pétrolière du Sud de l’Algérie, tristement célèbre pour des lynchages de femmes en juillet 2001, est de nouveau le théâtre d’expéditions punitives depuis quelques semaines, visant les femmes seules, nombreuses dans la région.

Suivies, attaquées, torturées, parfois violées et dépouillées de leurs biens, des dizaines de femmes d’Hassi Messaoud, ont à nouveau subi des violences ces dernières semaines, selon une enquête d’El Watan. Le mode opératoire est toujours le même : une bande de jeunes hommes, après avoir suivi sa cible, pénètre par effraction la nuit chez elle, et l’attaque. Encore sous le choc de son agression la semaine dernière, Souad raconte à El Watan : « Lorsque je me suis réveillée, j’ai vu le viseur d’un téléphone portable se fixer sur mon visage. J’étais terrorisée. Ma sœur criait et ma mère suppliait les assaillants de ne pas nous toucher. L’un d’eux m’a bloquée contre le mur en m’enfonçant un tournevis dans le ventre. Il m’a enlevé ma chaîne en or, mes bagues et mes boucles d’oreilles. […]. Il m’a interdit de crier et j’étais comme paralysée, jusqu’au moment où il a commencé à relever ma jupe. Je le suppliais, mais il était comme drogué. Il puait l’alcool, tout comme ceux qui étaient avec lui. […] Nous avons crié de toutes nos forces et l’un d’eux, dans sa fuite, a laissé tomber la serviette qui recouvrait son visage. Un visage que je garderais en mémoire toute ma vie. Les cinq ont pris la fuite lorsque les voisins ont ouvert leurs portes en entendant nos cris ».

Et la police ? Un silence presque complice entoure ces affaires. Et presque à chaque fois, les crimes restent impunis. Souad se souvient du jour où elle a prévenu les forces de l’ordre. « J’ai été au commissariat du quartier [...] Vous savez quelle a été la réponse de l’officier ? « Savez-vous qui sont ces jeunes ? Qui vous dit que moi, le policier, je ne suis pas avec eux ? Le matin, je mets ma tenue pour aller travailler et le soir je mets un turban autour de mon visage et j’agresse les femmes qui résident seules », a-t-elle confié à El Watan.

La crise de l’emploi : une des raisons de la frustration masculine

Mais pourquoi de tels lynchages ? La principale cause selon le journal Libération, serait, semble-t-il, d’ordre économique. Les femmes d’autres régions algériennes choisissent d’émigrer dans la commune connue pour ses opportunités d’emploi, notamment dans les domaines administratifs ou les compagnies étrangères, très implantées, recrutent. Ce nombre important de femmes sur le marché de l’emploi entraînerait une frustration des hommes au chômage.

Mais ce n’est pas la seule raison. Dans un pays où l’égalité entre les sexes a encore du chemin à faire (le code de la famille, en place depuis 1984 dans le pays, ne reconnait pas l’égalité entre hommes et femmes), une algérienne vivant seule est souvent mal perçue et considérée comme « perdue ». Certains vont jusqu’à dire qu’il faut la « châtier ». Les expéditions punitives d’Hassi Messaoud en sont une illustration à l’extrême.

Laissées pour mortes, un ouvrage paru aux éditions Max Milo le 11 février, relate, par le biais de la comédienne Nadia Kaci, les témoignages de Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura, toutes deux victimes des lynchages en 2001. Elles ont vécu le calvaire durant la nuit du 31 juillet où des hommes encagoulés, armés de gourdins, ont attaqué, violé et parfois même enterré vivantes des femmes du quartier d’Al Haïcha.

La cité pétrolière est pourtant réputée être l’une des plus surveillées de la région. Mais à l’été 2001, des hommes, sous le commandement d’un imam, s’étaient mis en tête qu’ils devaient « châtier les femmes perdues ». Leur joug s’était abattu sur une quarantaine de victimes. Mais seules deux d’entre elles, Rahmouna Salah et Fatiha Maamoura, avaient osé porter plainte et aller jusqu’au bout de la procédure judiciaire. Plusieurs condamnations avaient été prononcées… par contumace. Selon Nadia Kaci, interviewée par L’Express, le gouvernement a « tout fait pour maintenir les yeux fermés. D’ailleurs, les violences faites aux femmes ont explosé depuis 2001. Mais tout est fait pour les décourager de porter plainte. J’en suis à me dire qu’il existe une réelle volonté politique de nuire aux femmes ».
Shahinez Benabed
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Re: Affrontements en Algérie

Messagede Antigone le Sam 24 Avr 2010 10:28

TSA - 23 avr 2010

Une bavure policière provoque de violentes émeutes à Zemmouri près de Boumerdes

Au moins quatre policiers et plusieurs personnes ont été blessés au cours des émeutes qui ont éclaté ce weekend à Zemmouri, à l’est de Boumerdes à la suite de la mort, mercredi soir, d’un jeune de 22 ans tué par des policiers qu’il faisait du jogging dans une forêt avoisinante.
Des édifices publics comme l’Hôtel de ville ou l’agence de la SEEAL ont été brûlés et saccagés par les manifestants.

Selon des sources locales, la victime était en train de faire du sport dans une forêt à la périphérie de la ville lorsque des policiers engagés dans une opération antiterroriste lui ont intimé l’ordre de s’arrêter. N’ayant pas entendu les injonctions policières en raison des oreillettes de son baladeur MP3, le jeune homme a été tué sur le coup de trois balles, selon ces sources.

Vendredi après midi, la tension n’était toujours pas retombée malgré les renforts de brigades antiémeutes dépêchées sur les lieux. Les citoyens exigeaient la présence du premier responsable de la police, selon les mêmes sources.
Il y a près d’un mois un incident similaire a eu lieu à Naciria. En 2001, l’assassinat de Guermah Massinissa dans les locaux de la gendarmerie avait provoqué de violentes émeutes en Kabylie faisant 126 morts parmi les manifestants.
Sonia Lyes

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
El Watan - 24 avr 2010

Emeutes hier encore à Zemmouri

Des émeutes ont éclaté dans l’après-midi d’hier à Zemmouri (Boumerdès) juste après la prière du vendredi.
Des centaines de jeunes ont investi la rue pour exprimer leur colère suite à la mort tragique de leur camarade B. Hamza, 22 ans, tué, mercredi dernier en fin de journée, par une patrouille de police, « alors qu’il faisait du footing », dénoncent les habitants, dans la forêt de Chouicha.
La nouvelle a vite fait le tour de la ville et les premières manifestations de colère ne se sont pas fait attendre: quelques heures plus tard, des jeunes sont sortis fermer la route à l’aide de pneus brûlés et d’autres objets.

Jeudi dernier, juste après l’enterrement de la victime, des jeunes en colère sont allés s’attaquer au commissariat de police de la ville. Les policiers les ont vite dispersés à coups de bombes lacrymogènes mêlés à des tirs de sommation. Repoussés, ils décident de se diriger vers le siège de la BMPJ, mais l’intervention des forces de l’ordre les a vite dissuadés.
On a assisté quand même à quelques escarmouches au centre-ville qui ont duré près d’une heure. Les jeunes lançaient des projectiles sur les véhicules de police qui faisaient la ronde. Ils ont aussi fermé l’axe principal de la ville à la circulation durant quelques dizaines de minutes.
Hier, le même scénario s’est reproduit à la sortie des fidèles de la mosquée, après la prière de vendredi. Les jeunes s’étaient en effet donnés le mot la veille. Ils ont essayé de s’attaquer au commissariat de police puis à d’autres édifices publics.

La recette des contributions et le siège de l’ADE ont subi des dégâts suite aux tentatives répétées de les incendier. Les forces de l’ordre, bien que mobilisées en grand nombre, ont préféré jouer l’apaisement pour ne pas envenimer davantage la situation. On a cependant fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Les jeunes ont déversé leur colère sur les véhicules blindés de la police qui sillonnaient la ville donnant ainsi libre cours à leur sentiment de frustration longtemps retenu, car Zemmouri demeure l’une des régions les plus gravement touchées par le terrorisme islamiste. Ce qui a généré un sentiment d’abandon de la part des autorités auprès des habitants.

L’accident de mercredi dernier semble être la goutte qui a fait déborder le vase. Car si globalement l’islamisme a reculé dans la région, le terrorisme demeure et ceci n’est pas de nature à pacifier les esprits. Au cimetière, jeudi dernier, nous avons constaté, que contrairement aux années précédentes, il n’y avait pas de tentative de récupération de l’incident. Il régnait cependant un silence qui en disait long sur le choc qu’a reçu la population. Hier en fin de journée, la ville a renoué avec le calme, mais il régnait encore une tension palpable parmi les jeunes.
K.Omar
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