Vénézuela

Re: Vénézuela

Messagede sissoko le Lun 6 Aoû 2012 02:59

tu rigoles d'un vieux qui crève d'un cancer ? Ya rien d'autre à dire ? Pourquoi ne parler que de Chavez et en faire un héros ou un diable ? Pourquoi ne pas juste s'intéresser à la vie quotidienne des vénézuéliens, leurs joies et leurs souffrances ?
Tant qu'il y aura des drapeaux, il y aura des cons pour mourir dessous. Ne laissons personne penser à notre place. Résister c'est esquiver : Aikido. Résister c'est créer. L'art est la substance de l'existence, voir Nietzsche.
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Re: Vénézuela

Messagede morsayakbar le Lun 6 Aoû 2012 03:02

Appel à la pitié... Tu commences fort dis donc...

L'humanisme bourgeois je m'en tape. Chavez qui pète la forme Chavez qui dégueule ses tripes, je lui chie dans la gueule et lui pisse à la raie. Et le doigt de mon avatar je lui enfonce dans la prostate.

La vie des vénézuéliens, leurs joies et leurs souffrances ? Lesquels ? Les bourgeois ? Les petits-bourgeois ? La "classe-moyenne" ? ....
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Re: Vénézuela

Messagede sissoko le Lun 6 Aoû 2012 21:41

ne pas se moquer d'un vieux qui meurt d'un cancer, c'est de l'humanisme bourgeois ?

je ne sais pas d'où tu sors pour dire une telle chose. Il n'y a que les blancs bourgeois pour mépriser ainsi la vieillesse et la maladie.

tu dis que tu te fous de la santé de chavez alors pourquoi en parles-tu, en postant des trucs qui datent d'avril dernier ? quel intérêt ?

La vie des vénézuéliens, leurs joies et leurs souffrances ? Lesquels ? Les bourgeois ? Les petits-bourgeois ? La "classe-moyenne" ? ....

tous les témoignages sont les bienvenus.

exemple d'article sur le vénézuela venant des medias officiels occidentaux :

Le Venezuela adhère enfin au Mercosur
1er août

L’entrée effective du Venezuela s’est fait hier, alors que le Paraguay, qui s’y opposait depuis des années, est toujours suspendu de l’organisation depuis la destitution du président Lugo fin juin. Les trois autres membres fondateurs ont profité de ce renversement pour admettre Chavez au sein du Mercosur. L’adhésion du Venezuela, pays importateur riche en pétrole, devrait rééquilibrer les écarts économiques au sein de l’espace régional.

Le Venezuela tentait d’entrer au sein du marché d’Amérique latine depuis 2006, déjà sous la présidence d’Hugo Chavez. La même année, le pays quittait la Communauté andine des Nations et cherchait à s’intégrer au sein de cet autre espace régional, en plus de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques). Le président disait vouloir débarrasser le Mercosur de son « néolibéralisme » qui divisait plus qu’il n’unifiait selon lui, mais l’enjeu demeurait avant tout économique.

Les membres fondateurs ont en effet intérêt à accueillir le pays qui détient l’une des plus importantes réserves de pétrole au monde et qui importe une grande majorité de ses biens. Le Brésil aurait déjà signé un contrat de 900 millions de dollars pour la vente de 20 avions commerciaux avec le Venezuela. Le marché fondé en 1991 par le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay sur le modèle du marché commun européen devient ainsi le 3e marché intégré du monde et, d’après la présidente brésilienne Dilma Rousseff la 5e puissance « énergétique et alimentaire » mondiale. Le marché sud-américain représente désormais 83,2% du PIB régional et 270 millions d’habitants.

L’arrivée du Venezuela devrait par ailleurs nuancer les asymétries économiques entre les pays membres. L’alliance économique a surtout profité au Brésil depuis sa création, qui est devenue depuis une des grandes puissances émergentes et représente 70% du PIB de l’organisation, alors que la part de l’Argentine diminue depuis 1945 et que la puissance économique de l’Uruguay et du Paraguay demeure limitée. Le Mercosur doit également faire face à une nouvelle concurrence : l’Alliance du Pacifique formée début juin par le Chili, la Colombie, le Pérou et le Mexique, pays qui constitue la deuxième puissance économique de la région. Cette alliance qui a pour but d’attirer les investissements asiatiques témoigne des tiraillements de l’Amérique du Sud sur le plan économique, entre Nord et Sud, Atlantique et Pacifique.

Chavez a salué l’adhésion avec enthousiasme : « Le Venezuela aurait dû être admis depuis longtemps, mais comme c’est écrit dans la bible, il y a un temps pour tout. […] Le Mercosur est sans aucun doute le meilleur outil pour préserver notre indépendance et booster notre développement. » Le chef d’Etat vénézuélien a ajouté vouloir développer l’agriculture, l’industrie et le tourisme de manière à être moins dépendant d’une économie basée avant tout sur ses ressources pétrolières. Il s’est attaqué au blocage de son adhésion par le sénat paraguayen qu’il considère piloté par la politique extérieure des Etats-Unis. Certaines réactions se veulent néanmoins plus réservées si ce n’est critiques, à l’instar de l’opposant principal de Chavez, Henrique Capriles, qui a salué l’adhésion mais a souligné qu’elle n’entraînerait pas d’amélioration sur le plan interne. Pour Alfredo Valladao, professeur à Sciences Po Paris, il s’agit d’un pari risqué qui va fragiliser des institutions peu solides du Mercosur. Elsa Cardozo, professeur de sciences politiques à l’Université Centrale du Venezuela considère « qu’il s’agit d’un terrible exemple pour la région. Cela révèle la faiblesse politique du Mercosur au moment où la protection des droits démocratiques au Venezuela s’avère cruciale. »

Sources : Le Monde, France 24, The New York Times


Tout est dans le titre : le Vénéuzueal adhère enfin au Mercosur. Pourtant l'article dit : le Vénézuela est enfin ADMIS au Mercosur, ce qui est bien différent.L'article se termine par les réactions de 3 opposants à Chavez, des gens absolument pas neutres politiquement.

Ce qu'on veut, ce sont les paroles de Vénézuéliens normaux, pas de militants.
Tant qu'il y aura des drapeaux, il y aura des cons pour mourir dessous. Ne laissons personne penser à notre place. Résister c'est esquiver : Aikido. Résister c'est créer. L'art est la substance de l'existence, voir Nietzsche.
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Messagede morsayakbar le Lun 6 Aoû 2012 22:21

sissoko a écrit:ne pas se moquer d'un vieux qui meurt d'un cancer, c'est de l'humanisme bourgeois ?

je ne sais pas d'où tu sors pour dire une telle chose. Il n'y a que les blancs bourgeois pour mépriser ainsi la vieillesse et la maladie.

Tu continues ton appel à pitié...envers un dominant très haut placé.

C'est pas parce qu'un "vieux" se fait bouffer par le cancer que je m'en tape, me fais pas dire ce que j'ai pas dit. C'est parce que le "vieux" mentionné ici est président de la république. Pr Chavez aurait 20 ans je m'en taperai de la même manière de son cancer et de ses incantations bibliques. Si tous les présidents et les rois pouvaient se faire coincer entre les pinces de ce vilain crabe ça en arrangerait plus d'un, crois moi. Imagine un peu les méga-soirées apéricubes qu'on pourrait organiser si ils venaient tous à passer l'arme à gauche d'un coup sec.

tous les témoignages sont les bienvenus.

Tu réponds pas à la question mais soit. Enfin si mais bref.

N'empêche dans un certain sens t'as pas tort. Les témoignages de patrons, de petit-bourgeois et de super-friqués qui s'engraissent comme des porcs sur le dos des prolos sont archi-bienvenus : ils nourrissent la haine que le prolo éprouve envers les exploiteurs et qui j'espère leur éclatera bientôt dans la gueule à ces cochons. Les témoignages de patrons séquestrés, d'émeutiers jouant au bowling avec des têtes de curés et autres joyeusetés, yep ça aussi c'est archi-bienvenu. La haine de classe you know.

Ce qu'on veut, ce sont les paroles de Vénézuéliens normaux, pas de militants.

Les Vénézuéliens je m'en tape je répète. Avec la notion de peuple on gomme les intérêts de classes opposéés et irréconciables. Cette lecture non-classiste de la réalité capitaliste ce n'est pas que je ne la partage pas, je l'exècre tout simplement.

Sinon qu'est-ce à dire ? Que les militants ne sont pas normaux ? Tu cherches les emmerdes toi non ? :mrgreen:
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Re: Vénézuela

Messagede morsayakbar le Lun 6 Aoû 2012 22:28

sissoko a écrit:tu dis que tu te fous de la santé de chavez alors pourquoi en parles-tu, en postant des trucs qui datent d'avril dernier ? quel intérêt ?

Parec que je trouve son sktech à la fois pervers et ridicule.

Je connais pour ainsi dire pas l'histoire de la religion catholique au Vénézuela mais généralement, tu ne le sais peut-être pas, les clergés sont faits pour faire accepter à la classe exploitée la condition misérable que la bourgeoisie lui impose. C'est une sorte d'appareil idéologique d'Etat.

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Re: Vénézuela

Messagede sissoko le Mar 7 Aoû 2012 13:11

Tu continues ton appel à pitié...envers un dominant très haut placé.


ce n'est pas un appel à la pitié ; si tu veux parler de politique, parle de politique, pas de vie privée ou de sensationnel, on est pas chez paris match!!!
Les Vénézuéliens je m'en tape je répète. Avec la notion de peuple on gomme les intérêts de classes opposéés et irréconciables. Cette lecture non-classiste de la réalité capitaliste ce n'est pas que je ne la partage pas, je l'exècre tout simplement.


On ne gomme rien du tout, les divergences entre intérêts de classe sont une donnée primordiale pour comprendre l'ensemble des pays d’Amérique latine. Ce n'est pas parce que je parle des Vénézuéliens que j'ai une lecture "non-classiste". Je parle de tous ceux qui vivent sur le territoire du Vénézuéla et sont donc touchés par la politique de ce pays.

Sinon qu'est-ce à dire ? Que les militants ne sont pas normaux ? Tu cherches les emmerdes toi non ?

sans les chercher j'en ai déjà trouvé pas mal... la parole d'un paysan est plus importante à mes yeux que celle d'un militant qui a lu Marx et qui cherche à faire entrer sa réalité dans une idéologie vieille de 150 ans. Et mille fois plus importante que celle d'Esla Cardozo à qui le Monde ou le New York Times donne régulièrement la parole pour diaboliser Chavez.
Je connais pour ainsi dire pas l'histoire de la religion catholique au Vénézuela mais généralement, tu ne le sais peut-être pas, les clergés sont faits pour faire accepter à la classe exploitée la condition misérable que la bourgeoisie lui impose. C'est une sorte d'appareil idéologique d'Etat.

Bah tu devrais peut-être t'intéresser plus au Vénézuéla avant d'en parler. Parce qu'il est certains que la religion n'y est pas vécu pareil qu'ici. Dans tout le nouveau monde les églises ont été les meilleurs alliés du pouvoir, c'est un fait, mais pour autant en Amérique latine la religion chrétienne est populaire, elle est inscrite dans la vie des gens, sur un mode païen, avec le culte des saints etc. Chavez ne fait pas la promotion du clergé, il parle de dieu.

En tous cas, au risque de me répéter, on est pas chez Paris Match ici.
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Messagede morsayakbar le Mar 7 Aoû 2012 13:14

suppression d'une phrase injurieuse

Allez, abrégeons la "discussion" avec la minute karaoké.

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Re: Vénézuela

Messagede sissoko le Mar 7 Aoû 2012 13:41

Ouais donc tu es une sorte de clown en fait.
Tant qu'il y aura des drapeaux, il y aura des cons pour mourir dessous. Ne laissons personne penser à notre place. Résister c'est esquiver : Aikido. Résister c'est créer. L'art est la substance de l'existence, voir Nietzsche.
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Re: Vénézuela

Messagede acratack le Dim 26 Aoû 2012 11:03

voici un article sur la gestion du pertole au venezuela par le dictateur de gauche Chavez. trop occupé a défendre Kadhaffi et a se pavaner dans sa télé rien qu'a lui il a oublié d'entretenir les installations petrolieres. C'est un peu un pied de nez a tout les néo stals et autres crédules qui portent Chavez en heros du souverainisme nationaliste de gauche. Le systeme Chavez est comme l'ex URSS, un systeme fait pour assouvir les delires du dictateur en place au detriment des gens habitant le pays.

Hugo Chavez a fait du Venezuela une puissance pétrolière aux pieds d’argile

Une explosion dans la principale raffinerie du Venezuela a fait 39 morts et plus de 80 blessés, samedi 25 août. Le bilan n'a cessé de s'alourdir. La catastrophe a eu lieu dans l’immense raffinerie d’Amuay (Etat de Falcon), pour des raisons qui restent à élucider. Amuay produit 645.000 barils par jour.

Cet accident révèle la vétusté et l’insécurité des installations pétrolières au Venezuela.

Depuis la nationalisation du pétrole en 1975, l’entreprise PDVSA a toujours été la vache à lait de l’Etat vénézuélien.

Mais sous la présidence d’Hugo Chavez elle a perdu toute autonomie de gestion, et ses dividendes ont été utilisés par le pouvoir de manière discrétionnaire et opaque.

PDVSA a souffert des purges draconiennes après la grève de 2003, qui ont appauvri durablement ses ressources humaines. Tandis que les pétrodollars servaient à financer les programmes clientélistes et la diplomatie mégalomaniaque de Chavez, les installations pétrolières manquaient d’investissements nécessaires à leur maintenance et modernisation. Les accidents mortels se sont multipliés. Au centre de Paraguana, où se trouve Amuay, 79 accidents graves, qui ont fait 19 morts et des dizaines de blessés, avaient été signalés depuis 2003.

"A cause d'une mauvaise et irresponsable gestion, PDVSA est devenue une des pires entreprises au monde en matière de sécurité industrielle et environnementale", a lancé sur Twitter l'opposant Leopoldo Lopez. L'opposition demande que l'enquête promise par le président Chavez soit élargie à des experts indépendants des universités et du collège des ingénieurs.

Le chef de l’Etat, qui brigue un troisième mandat le 7 octobre, a tout misé sur les réserves de sables bitumineux de l’Orénoque, négligeant les puits traditionnels, dont la productivité est menacée faute d’entretien. D'après l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la production vénézuélienne a baissé. Caracas a été obligée d'importer de l'essence, pour satisfaire la demande locale, ce qui en dit long sur l'industrie nationale.

Le Venezuela est devenu ainsi une puissance pétrolière aux pieds d’argile, alors que l’économie n’a jamais été aussi dépendante de l’or noir. La malédiction du pétrole n’est pas une légende.


http://america-latina.blog.lemonde.fr/2 ... s-dargile/
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Re: Vénézuela

Messagede sissoko le Dim 26 Aoû 2012 11:59

Merciiiii de reprendre les propos Paulo Paranagua, journaliste ô combien clairvoyant et plein de discernement !

tiens un premier lien sur lui :
http://amlatineterecuerdo.blogspot.fr/2 ... paolo.html

et puis un extrait d'un article d'Acrimed :
Il est permis à tout le monde de se tromper, aux journalistes comme aux autres. Il y a toutefois des limites qu’on ne saurait dépasser sans s’exposer à quelques soupçons de désinvolture. Ceci est vrai des journalistes comme des autres. Lorsqu’il parvient à aligner au moins trois erreurs ou inexactitudes graves en moins de 1000 mots, dans un article intitulé « Le futur président bolivien, Evo Morales, célèbre auprès de Fidel Castro la "rencontre de deux révolutions" » (Le Monde, édition du 31 décembre 2005 et 1er janvier 2006), Paulo A. Paranaguá donne-t-il la preuve de son incompétence... ou de sa malveillance ? Peut-être faut-il lui reconnaître le mérite de parvenir à faire preuve de ces deux qualités en même temps...


Alors, Acratack, tu reprends les articles de la presse bourgeoise à ton compte ? insultes modérées par vroum
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Re: Vénézuela

Messagede acratack le Dim 26 Aoû 2012 12:07

je comprend que tu est amateur de Chavez. mais le probleme c'est que tes insultes montrent que tu est mal a l'aise avec le sujet et que tu vois bien qu'il y a du vrai dans l'article en question.

voici ce que dit un travailleur du secteur a ce sujet. etant fan de l'amérique latine tu pourra comprendre l'espagnol.
“Aquí la inversión en industria no existe, nosotros venimos denunciando eso desde hace tres años”, se quejó ayer el presidente de la Federación Unitaria de Trabajadores Petroleros de Venezuela, Iván Freites, consultado por medios locales.


bon ca vient aussi d'un media bourgeois espagnol. mais vu que toi aussi tu relaie ce genre de presse je vois pas pourquoi je me priverais.
http://internacional.elpais.com/interna ... 01065.html
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Re: Vénézuela

Messagede sissoko le Dim 26 Aoû 2012 23:49

je comprend que tu est amateur de Chavez


tu ne comprends rien du tout, je me fous de chavez.

au sujet du venezuela, mieux vaut la fermer que de reprendre les articles du monde ou del pais.

xxxx
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Re: Vénézuela

Messagede sissoko le Sam 13 Oct 2012 16:30

Paranagua a encore frappé !
très bon contre-article dans le grigri international :

Hugo Chavez Zeon www.legrigriinternational.com
Image
Hugo Chavez, par Zéon, dessinateur recherché par la police française et pas du tout soutenu par Charlie Hebdo
Sur Americana-latina, blog rattaché au quotidien de révérence Le Monde animé par Paulo A. Paranagua, on nous refait le coup de Chavez antisémite. Qu'on se rende compte, le militaire marxiste et catholique Chavez traite son adversaire Henrique Capriles Radonski - ancien gouverneur de l’Etat de Miranda (à l'est de Caracas), candidat des multinationales, des majoritaires chaines de télé privées du pays et donc des États-Unis - de « jalabola » (lèche cul) de l’impérialisme ou de l’Empire et de candidat « majunche » (falot, médiocre).

Paranagua s'enfonce lui-même le clou dans le pied avant de l'avoir seulement planté : "Chavez se présente lui-même comme « candidat de la patrie ». Il a donc désigné son opposant comme le « candidat de l’anti-patrie ». C’est un classique du répertoire nationaliste : ainsi, « l’anti-France » désignait pêle-mêle les juifs, les maçons, les communistes..."

L'éditeur et écrivain Dominique de Roux dénonçait, il y quarante ans, le "pion Faye " qui abusait de "chaînes d'équivalence absurdes". Qu'aurait-il pensé de ce glissement-là ? Que vient foutre ici "l'Anti-France" ? M.Paranagua, si je vous dis que vous abusez d'une dialectique pinochetiste, vous le prenez bien ou vous vous retournez pour le prendre mieux ?

"Mais Chavez ne s’est pas contenté de pointer du doigt Capriles comme « candidat de l’étranger » : il est passé de « candidat anti-patrie » à « candidat apatride »." Et ? Ça prouve quoi, ça impressionne qui, ça convainc qui et de quoi un tel non-argument ? Et si, M.Paranagua, il ne s'agissait ici que d'un synonyme, vous savez, ces mots vénérés par les journalistes, les poètes et les chanteurs soucieux de ne pas se répéter...

Non seulement, M.Paranagua, vous avez, on l'a vu, des lettres, mais aussi de l'esprit. Il en faut pour pondre les âneries qui suivent : "Ce glissement est lourd de sens. Dans le premier cas, on est dans le système binaire, pour ou contre, ami ou ennemi. Dans le second cas, on désigne un candidat qui n’a pas de patrie, qui n’a pas sa place dans le concert des nations."

Que vouliez-vous dire ? Rien ? C'est réussi.

Paulo-Paranagua.PNG

Pour le fond et la forme, un peu de vaseline sarkozyste. Le moment est venu d'achever votre bête de raisonnement et de l'enfoncer dans nos cerveaux sodomisés : "Appliqué à Capriles Radonski, catholique d’origine juive, il renvoie implicitement à la figure du juif dépourvu de patrie, le juif de la diaspora, le juif errant."

Paranagua la balance ? Le dénicheur-dénonceur d'origines juives ? Je ne veux pas le croire. Vos doigts ont fourché sur le clavier. Comment pouvez-vous, vous, vous retrouver dans la position du pré-milicien français des années 30 traquant des origines juives dont Chavez ne parle pas chez Radonski (à part dans vos élucubrations fantasmées et catastrophiques sur le plan de l'analyse) ? Nous attendons de vous une mise au point et urgemment. Cela s'impose. Vous ne pouvez demeurer plus longtemps le visage et l'âme souillés par un soupçon infâmant, qui, s'il persistait, viendrait, à n'en point douter, recouvrir votre oeuvre, pourtant considérable, d'un voile pénible.

Hypothèse, et si désigner Radonski comme candidat de l'étranger n'était pas faux. S'il se révélait avoir des liens organiques avec les États-Unis. De type soutiens financiers, politiques. Ou avec quelques multinationales (par définition sans nationalité et sans patrie). Ou même avec d'autres leaders ou opposants d'Amérique du Sud désireux de voir Chavez chuter. Vous auriez l'air fin, Paranagua, avec votre manie de réduire les gens à leur identité. Chavez voit Radonski comme un homme de droite, un libéral. Vous comme un "catholique d'origine juive". Qui est antisémite ?

Dans la série des chaines d'équivalences abusives.

"Une autre limite est franchie lorsque Chavez traite Capriles de « porc ». La bestialisation et la déshumanisation de l’ennemi sont courantes dans la rhétorique des nationalismes." Tartufe que vous êtes : elles le sont également dans celles des émissions satiriques de divertissement comme le Bébéte show. Qu'en concluez-vous ?

Vous passez, comme si c'était tout naturel de Chavez à Peron. Pourquoi, comment, vous nous le direz sûrement un jour prochain. "Le péronisme appelait ses opposants des « gorilles », le castrisme désignait les exilés comme des « gusanos » (vermine)." Après Pétain, Fidel. Cherchant l'accablante synthèse, vous finissez par la devenir et l'incarner.

"Le bestiaire n’est pas indifférent : "porc", "vermine" ou "rat" n’ont pas le même sens qu’"âne". Dans votre article en tout cas, Paranagua, ces mots-là ne sortent pas de la bouche de Chavez...

Et pour cause : "Le discours de Chavez libère la parole de ses militants."

C'était donc ça, la vocation cet article et par conséquent votre mission : assimiler le discours de Chavez à quelques propos de supposés militants, aussi peu identifiables que des forumeurs sur Internet. Bravo, M.Paranagua, joli métier que le vôtre.

Photo - dr Texte - G.P.
PS : préparons-nous : Pierre Haski et Ariel Wizman ne devraient plus tarder à reprendre en choeur l'antisémitisme de Chavez.
PS 2 : Ensuite, pour changer un peu de bronzé, Haski reviendra à ses griefs éminemment politiques contre le président Sud-Africain Jacob Zuma, réduit lui, non pas à son identité, mais à ses choix conjugaux.
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Re: Vénézuela

Messagede JPD le Dim 6 Jan 2013 11:26

Venezuela

Comment Hugo Chávez est-il arrivé au pouvoir ?

Pour comprendre la situation au Venezuela avant la mort du Comandante


Un long article à partir du livre d'Uzcategui (El libertario) sur http://oclibertaire.free.fr/
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Re: Vénézuela

Messagede vroum le Mer 6 Mar 2013 10:53

Venezuela: l'assassinat de Sabino Romero

Dans la nuit du 03 mars 2013 sur la route de Chaktapa, a été assassiné dans la Montagne du Perijá (état de Zulia), le "cacique" (chef indien) yukpa Sabino Romero, connu pour sa défense des droits du peuple yukpa.
Depuis le 13 novembre de 2003, date à laquelle le président Hugo Chavez annonça dans El Menito, Lagunillas, la multiplication par trois de l'exploitation du charbon à 36 millions de tonnes annuelles dans les territoires habités par différentes ethnies aborigènes, Sabino Romero forma partie des communautés indigènes qui se mobilisèrent pour refuser les conséquences sur ses territoires de l'expansion de la mégaminerie dans la région. La lutte de Sabino avait pour objectif l’obtention de la démarcation et titulariat des territoires indigènes. Pour obtenir cela il réalisa différentes mobilisations, tant dans l'état de Zulia comme à Caracas, utilisant différentes méthodes de lutte, comme l'action directe et l'occupation de terres indigènes aux mains des éleveurs de bétail.

Image

Les niveaux d'autonomie de Sabino Romero dans sa lutte motivèrent une stratégie partagée entre tous les facteurs de pouvoir régionaux et nationaux intéressés à continuer l'exploitation des terres indigènes. En 2009, deux communautés, l’une d'elles avec Sabino Romero, occupèrent une ferme en Chaktapa, Zulia, pour dénoncer le blocage du processus de démarcation. L'exécutif national mis en place une stratégie pour diviser les occupants, et dans un acte très obscur, trois indigènes furent assassinés. Cela fut l'excuse parfaite pour reprendre militairement la ferme et criminaliser Sabino Romero, qui resta 18 mois en prison accusé d’homicide pour ce fait... Pendant ce temps, les éleveurs de bétail l'accusaient d'être un voleur de bétail et les moyens d'information privés de la région intensifiaient la guerre sale contre la lutte indigène, avec l'appui de leurs alliés à Caracas: le ministre de l'Intérieur et de la Justice, Tareck El Aissami, et la ministre des peuples indigènes, Nicia Maldonado. Et pendant que le chavisme autocratisé faisait distraction sur la lutte indigène avec délations, excuses et spectacles médiatiques chaque 12 octobre, d'autres secteurs du chavisme isolaient Sabino Romero et les yukpas de la solidarité d’autres mouvements sociaux et révolutionnaires indépendants du contrôle de Miraflores, le Palais Présidentiel. La stratégie, depuis tous ces fronts, était réalisée par tous et pour chacun des bénéficiaires de l'économie primaire exportatrice de minéraux et énergie dans le pays.

L'assassinât d'un militant yukpa est déguisé sous des versions officielles qui tentent de cacher les vrais responsables. Ces versions sont amplifiées par le journal officiel Panorama, connu pour ses généreux encarts publicitaires reçus par les corporations de l'État PDVSA, Corpozulia y Carbozulia, et avalisées par les organismes policièrs et militaires, les mêmes qui ont harcelé les communautés indigènes de la Montagne du Perijá en complicité avec les éleveurs de bétail de la zone. Il est très significatif que le plan d'assassinat que Sabino avait dénoncé ait été perpétré maintenant que l'État de Zulia est sous le contrôle politique des bolivariens. Comme dans le cas d'autres militants sociaux assassinés, les scandales médiatiques officiels seront une carte blanche pour l'impunité.

La lutte de Sabino Romero affrontait, de fond, le modèle de développement bassé sur l'extraction et commercialisation de ressources pétrolières, de gaz et de minéraux sur le marché mondial, rôle assigné au Venezuela par la globalisation économique. Le capitalisme pétrolier étatique laisse de côté les conséquences sur le milieu naturel, de même que sur les communautés paysannes et indigènes. La vraie cause de l'arrêt de la démarcation et dévolution des terres indigènes est que dans ces terres se trouvent les ressources minérales pour être exportées. C'est pour cela que la résistance de Sabino était une résistance au modèle extractif. C'est pour cela qu'il fallait le faire disparaitre, de n'importe quelle manière.
C'est pour cela qu'il y a déjà 13 yukpas morts, assassinats restés impunis jusqu'à aujourd'hui. Et comme le démontra le jugement contre les organisations qui apportaient leur appui à cette lutte (Homoetnatura y
Provea), Il fallait leur enlever tous les appuis possibles.

Depuis El Libertario, nous dénonçons l'assassinat de Sabino Romero et nous continuerons à diffuser les luttes indigènes et les luttes sociales avec des niveaux d'autonomie. Sabino forme partie maintenant de la liste de combattants assassinés pendant le gouvernement bolivarien pour défendre leurs droits, à coté de Mijaíl Martínez, Luis Hernández, Richard Gallardo y Carlos Requena.

L'unique polarisation sociale et politique que nous les anarchistes nous reconnaissons est celle qui existe entre ceux qui gouvernent et ceux qui obéissent, entre puissants et faibles, patrons et travailleurs, enfin, entre victimes et bourreaux. C'est pour cela que nous ne demanderons rien aux bourreaux. Nous n'attendons rien de leur parodie de Justice, ni des larmes de crocodile des bureaucrates qui ont conduit Sabino à la mort.

Comme hier, aujourd'hui et demain, nous continuerons à être mobilisés avec tous ceux qui luttent dans le pays contre le pouvoir, jusqu’au jour où le sang des nôtres pourra être revendiqué publiquement.

Journal El Libertario - www.nodo50.org/ellibertario -
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Re: Vénézuela

Messagede vroum le Jeu 12 Sep 2013 10:08

Cecosesola : la réflexion permanente !

paru dans CQFD n°112 (Juin 2013), par Simon Grysol, illustré par Simon Grysol

http://cqfd-journal.org/Cecosesola-la-r ... permanente

Plutôt que de s’extasier sur le prétendu modèle chaviste du Venezuela, les observateurs de « gauche » devraient parfois décaler leur regard sur le côté. Dans l’État de Lara, un réseau coopératif mène sa barque autogérée depuis 40 ans avec un millier de travailleurs et des dizaines de milliers de membres. Reportage.

« La force du peuple réside dans son union. » Le slogan est inscrit le long d’un vieux bus hors service des années 1960 qui stationne fièrement à l’entrée de la centrale de coopérative des services sociaux de Lara, appelée Cecosesola. À l’origine, Cecosesola s’est constitutée à travers dix coopératives du centre-ouest du Venezuela qui se sont fédérées dans une structure commune en 1967, à l’origine pour créer un service funéraire. Désormais, développant un réseau de santé, plusieurs marchés alimentaires, des caisses d’épargne et de crédit, une société de transport, des coopératives agricoles et de productions diverses, la centrale est devenue incontournable pour des dizaines de milliers de personnes de la ville de Barquisimeto et de ses alentours.

Au total, une cinquantaine d’organisations « communautaires » rassemblent 1 200 travailleurs et 20 000 associés. Le salaire est le même pour tous et un fonds d’aide solidaire a été créé en cas de maladie ou de coups durs. Cecosesola est complètement indépendante, à la fois des banques comme du gouvernement. Jorge, un ancien de l’organisation, est catégorique : « Notre projet est autogestionnaire, il n’y a pas d’argent du gouvernement, et nous n’en voulons pas. Nous avons créé notre propre système d’auto-financement. »

Marchés populaires et réseau de santé

Par Simon Grysol. {JPEG} Les marchés populaires appelés ferias sont l’une des activités centrales du réseau. La feria centrale, la plus importante, est à la fois un marché de fruits et légumes et un supermarché social qui couvre tous les produits. Une grande partie de l’approvisionnement provient des dizaines de coopératives agricoles et des « unités de production communautaires » qui appartiennent au réseau Cecosesola [1]. De prime abord, cet immense hangar aux allures de supermarché discount, avec ses 180 caissiers faisant face à de longues files d’attente, ne paye pas trop de mine. Mais le fonctionnement coopératif, les prix « solidaires » souvent 30 % inférieurs aux prix du marché, le microphone communautaire où chacun peut aller dire un mot ou encore les caisses de soutien aux luttes indigènes sont parmi les détails qui changent considérablement l’impression initiale…

Du côté de son réseau de santé, Cecosesola ne fait pas non plus dans la demi-mesure : après plusieurs années de travaux et la récolte des millions de bolivars nécessaires à leur financement, le « centre intégral coopératif de santé » a ouvert ses portes dans l’Ouest populaire de la ville, en 2009. Ils avaient déjà six centres de soins à leur actif, voici désormais un grand hôpital ouvert pour toute la population – ce qui en fait le plus important de cette ville d’un million d’habitants – avec tous les services nécessaires et davantage : de la chirurgie à la médecine chinoise.

Loin de fanfaronner sur les chiffres de sa réussite – 50 000 familles approvisionnées en produits agricoles, 150 000 visites annuelles dans leur réseau de santé –, pour les membres de Cecosesola, la priorité n’est pas celle-là. Jorge, qui travaille à l’hôpital, insiste : « Nous croyons que le succès économique de Cecosesola vient du fait que ce n’est pas notre intérêt principal ! » C’est avant tout une « expérience communautaire de transformation sociale ».

Une coopérative sans patron

Petit retour dans le temps. En 1974, le réseau coopératif est encore organisé de façon traditionnelle : la direction dirige, les travailleurs obéissent. Mais lorsque le gérant de l’époque s’autorise un léger détournement de fonds, les coopérateurs lancent une AG extraordinaire : les chefs sont virés. De nouveaux mandatés favorisent alors un changement de cap. Au fil des ans, ils s’engagent « à réduire l’organisation verticale, pyramidale des organisations [du réseau] » et des réunions périodiques ont lieu entre les travailleurs associés, raconte Jorge « afin de réfléchir à ce que nous voulions ». Aujourd’hui Cecosesola n’a plus de direction, plus de gérant, aucun signe de hiérarchie formelle.

Jesús, un jeune s’occupant de la gestion des ferias, raconte que « dans le travail quotidien, il n’y a pas de surveillant, tout fonctionne au travers de la conversation, en réunion, et en dehors des réunions. Pour certaines activités, il y a des groupes de coordination, qui sont rotatifs entre tous les travailleurs : la transmission de l’information entre eux permet que ce soit le collectif qui s’instruise, se responsabilise, se dynamise ». De la même manière, si chacun a un poste principal, une personne peut être affectée dans un centre de soins et tenir une caisse dans une feria certains jours. Le but est qu’ils « partagent tous les mêmes fonctions, les mêmes connaissances et une vision globale et intégrée de leur coopérative ».

« La solution à tous les problèmes est dans la discussion permanente. Nous nous réunissons donc de nombreuses fois, au moins 3 ou 4 fois dans la semaine », explique Jorge. Un travailleur peut ainsi y consacrer autour de 20 % de son temps de travail [2], entre les réunions de secteur pour l’organisation du travail quotidien et les réunions de gestion qui concernent l’ensemble de Cecosesola et qui peuvent rassembler jusqu’à deux cents personnes. Quant à la prise de décision, elle se fait par consensus, de manière « à lui donner plus de force ». Chose rare à signaler, toutes les réunions se font sans ordre du jour et sans animateur. Sourire aux lèvres, Jesús admet que « pour les gens qui viennent nous voir, nos réunions paraissent un peu folles ! »

Le plus troublant est peut-être l’absence de règles écrites. Tout repose sur la transmission verbale. Ainsi la règle tacite est que chacun participe à une réunion par semaine minimum, mais ce n’est inscrit nulle part : pas de charte, pas d’organigramme, pas de texte qui définisse l’organisation collective. De la même manière le contrat de travail est banni de Cecosesola, « car nous pensons que nous sommes une communauté et nous travaillons donc sur la base de la confiance et non dans la méfiance ».

Au sein même de Cecosesola, l’école coopérative Rosario Arjona matérialise l’importance donnée à la réflexion et à la discussion. Son animation se fait à tour de rôle, et Jorge et Jesús sont dans l’équipe du moment. « Ici c’est comme le carrefour des chemins, le réseau qui fait Cecosesola ». Chaque nouveau prétendant y passera quinze journées de formation à son entrée dans la coopérative. Dans cette école d’apprentissage, il s’agit autant d’intégrer les principes de fonctionnement que de « partager une culture commune ». Les publications [3] éditées par l’école tentent de rendre compte de la trajectoire de leur « organisation en mouvement » qui se base sur « l’analyse permanente et la systématisation des expériences de vie au quotidien ». Jorge admet que c’est un processus qui prend du temps, et qu’il ne faut pas se tromper : « Ici ce n’est pas un paradis, encore aujourd’hui il y a des coopératives partenaires de Cecosesola qui fonctionnent avec un président-directeur, le vote… Nous sommes une organisation constituée de nombreuses petites organisations, et nous en formons une seule mais pas d’une manière uniforme, avec des rythmes d’évolution différents. »

Un processus de transformation social

« Nous sommes dans une société qui est marquée par la méfiance, la compétition, la hiérarchie, la pyramide » et Jesús admet que « tous et toutes sont des fils et des filles de cette civilisation et de cette société capitaliste ». Ainsi, une partie des réflexions menées concerne l’analyse de la culture vénézuélienne, considérée comme un mélange de la « culture patriarcale occidentale » et de cultures ancestrales. C’est pour eux un préalable puisque « tout processus de transformation devrait partir et s’appuyer sur ce que nous sommes et non sur ce que nous aimerions être ». Et de penser ainsi le coopératisme comme « un mode de vie », une façon de s’organiser permettant « l’union et la lutte du peuple » au-delà du simple cadre de Cecosesola. D’où la nécessité répétée de faire naître « des relations solidaires dans la production et l’émergence de la possibilité d’un processus auto-organisé, d’une organisation ouverte et flexible, en permanent mouvement [4] ».

Les coopérateurs de Cecosesola soutiennent que « la décadence d’un processus autogestionnaire se manifeste quand le groupe reste dans le monde des choses […] et qu’il ne se préoccupe pas d’alimenter son processus interne, pour analyser collectivement les relations qui se jouent dans le travail quotidien ». Ainsi « La relation patron-ouvrier, la tendance au profit individualiste, font partie de notre culture. Il ne s’agit pas de comportements externes à nous-mêmes. Par conséquent, éliminer la présence du patron n’est pas suffisant [5] ». Jorge, en vieux briscard, conclut l’entretien par ce résumé : « La concurrence c’est : “je dois gagner ce que ça te coûte”. La compétition c’est “je gagne pendant que tu perds”. Nous, nous voulons construire un monde où tout le monde gagne ! »

Remarques

Pour une critique bien sentie du régime bolivarien, lire : « Venezuela, à la recherche du processus révolutionnaire », La Brique, mai-juin 2013 : http://labrique.net/

Avec la participation de Diane et Sandie

Notes

[1] Il y a ainsi des organisations « partenaires » et des coopératives créées à l’initiative de l’entité Cecosesola qui en dépendent directement, représentant 550 travailleurs, dont notamment les ferias, le réseau de santé et de transport. D’où des possibles différences de fonctionnement.

[2] Selon les auteurs de « Cecosesola ou l’Autogestion totale », hors-série du Monde Libertaire, mai 2013.

[3] Rechercher une convivialité harmonique (2003), Construire ici et maintenant le monde que nous voulons (2007) et Vers un cerveau collectif ? (2009).

[4] Tiré du livre de l’école, Construire ici et maintenant le monde que nous voulons.

[5] Idem.
"Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs." (N. Makhno)
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Re: Vénézuela

Messagede vroum le Dim 23 Fév 2014 03:11

Résumé rapide de la situation vénézuélienne pour les curieuses et pour les peu informés

Caracas, 21 février 2014

Rafael Uzcátegui* - journal El Libertario

Le 4 février 2014, des étudiants de l’Université nationale expérimentale
de l’ etat de Tachira, située en province, protestèrent contre l’abus
sexuel qu’une étudiante avait subit dû à la situation d’insécurité de la
ville. La manifestation fut réprimée et plusieurs étudiants furent
détenus. Le lendemain, d’autres universités du pays effectuèrent leurs
propres manifestations exigeant la libération de ces détenus. Ils/elles
furent à leur tour réprimés et certains étudiants incarcérés. La vague
d’indignation avait comme toile de fond la crise économique, la pénurie et
la crise de services publiques, outre le début de l’application d’un
ensemble de mesures économiques de la part du président Nicolas Maduro.
Deux politiciens d’opposition, Leopoldo Lopez et Maria Corina Machado,
essayèrent de capitaliser cette vague de mécontentement, en appelant à des
nouvelles manifestations sous le mot d’ordre « La Salida » (La sortie, ce
qui fait allusion au départ du gouvernement, ndlt), destiné à faire coup
de pression pour la démission du président Maduro. Aussi, cet appel
reflète la division à l’intérieur des partis d’opposition et la volonté de
remplacer le leadership de Henrique Capriles, qui refuse publiquement
d’encourager les manifestations. La coalition Mesa de unidad democrática
(MUD, « table pour l’unité démocratique », ndlt), n’en encourage pas
davantage.

Le gouvernement, en réprimant les manifestations, a provoqué que celles-ci
se répandent dans tout le pays. Le 12 février 2014, des gens dans 18
villes se mobilisèrent pour la mise en liberté des détenus et pour
exprimer leur gronde contre le gouvernement. Dans certaines villes de
l’intérieur, particulièrement frappées par la pénurie de denrées courantes
ainsi que de l’eau et l’électricité, les manifestations devinrent
massives. A Caracas, trois personnes furent tuées dans le cadre des ces
manifestations. Le gouvernement accusa de ces morts aux manifestants
eux-mêmes. Pourtant, le journal de plus grande circulation au pays, le
Ultimas Noticias (les Dernières dépêches, ndlt), qui bénéficie du plus
grand budget publicitaire gouvernementale, révéla à travers des photos que
les assassins étaient membres de la police. En réponse, Nicolas Maduro
affirma sur les chaînes de radio et télévision que les organismes de
police avaient été « infiltrés par la droite ».

La répression contre les manifestants ne s’est pas seulement circonscrite
à l’action d’organismes de police et des forces armées. Elle inclue la
participation des groupes paramilitaires pour dissoudre violemment les
manifestations. Un membre de Provea, ONG des droits humains, a été
séquestré, frappé et menacé de mort par un de ces groupes à l’ouest de
Caracas. Le président Maduro encourage publiquement les agissements de ces
groupes, auxquels il nomme « collectifs ».

Actuellement, le gouvernement vénézuélien contrôle toutes les stations de
télévision, et a menacé de sanctionner les stations radio et les journaux
dans le cas où ils diffuseraient des informations concernant les
manifestations. Ce pour quoi les espaces privilégiés pour la diffusion
d’information sont les réseaux sociaux, notamment Twiter. L’utilisation de
dispositifs technologiques à usage personnel a permis d’enregistrer et
photographier largement les agressions des forces répressives. Des
organismes de droits humains rapportent que, dans tout le pays, les
détenus (plusieurs d’entre eux/elles maintenant en liberté) ont surpassé
le nombre de 400, et qu’ils/elles ont subi de la torture –plaintes pour
abus sexuel inclus–, des traitements cruels, inhumains et dégradants. Au
moment que nous écrivons ceci, cinq personnes ont été assassinées dans le
cadre des manifestations (1).

Dans ses discours, Nicolas Maduro incite les manifestants opposants à
prendre des positions plus radicales et plus violentes. De manière
systématique et sans aucune enquête criminalistique, il affirme que chaque
personne tuée l’a été par les manifestants eux-mêmes, les stigmatisant
ensuite et en permanence par tous les adjectifs possibles. Cependant,
cette belligérance semble ne pas être partagée par tout le mouvement
Chaviste, car beaucoup de ses organismes de base sont plutôt à
l’expectative de ce qui va se passer, sans exprimer activement leur
soutien. Maduro a réussi à mobiliser uniquement les fonctionnaires
publiques dans les exceptionnelles manifestations de rue qu’il a réalisée.
Malgré la situation provoquée par la grave crise économique, Maduro
continue à prendre de mesures d’ajustement économique, la plus récente
étant l’augmentation de l’Unidad tributaria (UT, unité d’imposition,
ndrl).

L’appareil d’Etat réitère de manière insidieuse qu’il fait face à un «
coup d’Etat », une réédition des événements du 2002 au Venezuela. Cette
version a réussi à neutraliser la gauche internationale, laquelle n’a même
pas exprimé sa préoccupation pour les abus commis dans les manifestations
ni pour les morts.
Les protestations ont actuellement lieu en nombreux endroits du pays et ne
comptent pas avec une direction centralisée, elles sont convoquées à
travers les réseaux sociaux. Chez les manifestants il y a des opinions
diverses par rapport aux partis politiques d’opposition, raison pour
laquelle il y est possible d’en trouver autant d’expressions d’adhésion
comme de refus. Dans le cas de Caracas, les manifestations sont surtout
constituées de la classe moyenne et les universitaires. A l’intérieur du
pays, en revanche, ce sont les secteurs populaires qui s’incorporent à la
protestation. A Caracas, les demandes sont majoritairement politiques :
liberté pour les détenus et départ du président, tandis qu’à l’intérieur
du pays on en rajoute les demandes sociales, telles que la critique à
l’inflation, à la pénurie et à la défaillance des services publics de
base. Bien que quelques manifestations se sont montrées violentes, et que
certains manifestants ont utilisé des armes à feu contre des policiers et
paramilitaires, la plus grande partie des manifestations, surtout celles
hors Caracas, continuent à être pacifiques.

La gauche révolutionnaire indépendante vénézuélienne (des anarchistes et
des groupes du trotskisme et du marxisme-léninisme-guévarisme) n’a aucune
incidence sur cette situation, nous restons des simples spectateurs.
Certains d’entre nous sommes actifs dans la dénonciation de la répression
d’Etat et dans le soutien aux victimes de violation des droits humains. La
population du Venezuela, un pays historiquement pétrolier, n’a pas une
culture politique bien ancienne, raison pour laquelle les manifestants
opposants ont le même problème de « contenus » que ceux/celles qui
conforment les bases de soutien au régime. Cependant, dans la mesure que
la gauche internationale continue à leur tourner le dos et soutienne de
manière acritique la version gouvernementale de « coup d’Etat », elle
laisse à des milliers des manifestants à la merci des discours les plus
conservateurs des partis politiques d’opposition et les prive de tout
référant anticapitaliste, révolutionnaire et du changement sociale. Dans
ce sens, l’incarcération de Leopoldo Lopez, leader conservateur
d’opposition, contribue à le placer au centre d’une dynamique de
mouvementisme, laquelle a dépassé les partis politiques d’opposition au
gouvernement de Nicolas Maduro.

Que va-t-il se passer dans le court terme ? Personne ne le sait avec
certitude, surtout les manifestants eux-mêmes. Les événements sont en
plein déploiement.

Information alternative sur le Venezuela conseillé (en espagnol) :
http://periodicoellibertario.blogspot.com
http://www.derechos.org.ve
http://laclase.info
Arguments qui contredisent la théorie du « coup d’Etat » (en espagnol) :
https://rafaeluzcategui.wordpress.com/2 ... -de-abril/

Information alternative sur le Venezuela conseillé (en français) :
http://www.nodo50.org/ellibertario/otherlanguages.html

Notes:

* Rafael Uzcátegui est un militant anarchiste vénézuélien et activiste à
Provea, ONG de droits humains. Il est notamment auteur du livre Venezuela
: Révolution ou Spectacle, Une critique anarchiste au gouvernement
bolivarien, Ed. Les Amis de Spartacus, Paris, 2011.

1) Aujourd’hui, samedi 22 février, le chiffre de morts est monté à huit
personnes.
"Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs." (N. Makhno)
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