Le Télégramme - 17 nov. 2009
Russie. Un jeune militant antifasciste tué par balles à Moscou
Un jeune homme, connu pour ses activités de militant antifasciste, a été tué lundi soir par balles par un inconnu dans l’entrée d’un immeuble à Moscou, a annoncé le comité d’enquête du parquet mardi dans un communiqué.
La victime, née en 1983, et dont l’identité n’a pas été révélée, a été la cible des coups de feu peu avant 21 h (18 h GMT) et a succombé sur place.
Autre source (http://forum.actionantifasciste.fr/view ... f=4&t=1984)
Un jeune militant antifasciste, surnommé “Brise-mâchoires” pour ses actions musclées contre les nationalistes, a été tué par balles en bas de chez lui, un crime qui témoigne selon des experts d’une inquiétante poussée de violence dans les milieux extrémistes en Russie.
La victime, Ivan Khoutorskoï, 26 ans, a été abattue hier peu avant 21h (18h GMT) à l’entrée de son domicile à Moscou et a succombé sur place, a annoncé le comité d’enquête du parquet mardi. Son meurtrier est actuellement recherché.
“Selon les (premiers) éléments de l’enquête, le jeune homme tué était un membre actif d’un mouvement antifasciste”, a indiqué le comité, qui précise que cette piste sera suivie de près par les enquêteurs.
Selon le mouvement de gauche IKD (Institut d’action collective), dont la victime était un sympathisant actif, Khoutorskoï était “l’un des leaders informels du mouvement de jeunesse antifasciste”.
“Pour la majorité des amis d’Ivan, il est évident que le meurtre a été commis par des (néo)nazis russes”, souligne le mouvement sur son site internet, où figure également une photographie du jeune homme, cheveux rasés et T-shirt noir sur des bras musclés.
L’IKD note que des sites internet de la mouvance ultranationaliste publient régulièrement les noms et adresses des sympathisants antifascistes “en appelant à leur élimination”.
Khoutorskoï avait déjà réchappé à trois agressions depuis 2005: la dernière remonte à janvier 2009, lorsque le jeune homme avait reçu un coup de couteau dans le ventre après une rixe, relate IKD.
Selon Alexandre Verkhovski, directeur du centre d’information et d’analyse Sova, spécialisé dans les questions de xénophobie et nationalisme, dans la vaste galaxie antifasciste, Khoutorskoï appartenait à la catégorie “combattants”, chargés de “mener une guerre de rue” contre les nationalistes.
Pour s’entraîner, il organisait notamment “des tournois de +mixfight+ un genre de lutte sans règles”, et assurait aussi la sécurité lors des concerts antifascistes, a-t-il expliqué.
Selon lui, ce meurtre et les conditions dans lesquelles il s’est déroulé sont un signal inquiétant: “La violence s’accroît, la confrontation devient plus acharnée. Avant, on tuait les antifascistes à coups de couteaux. A présent c’est avec des armes à feu”, a-t-il remarqué.
Affrontement entre jeunes d'extrême droite et militants antifascistes à Moscou
L'affrontement entre jeunes ultranationalistes russes et groupes antiracistes musclés se joue désormais dans les rues de Moscou, après le meurtre, lundi, d'un militant antifasciste connu.
Ivan Khutorskoi, 26 ans, ancien chanteur punk, s'occupait de la sécurité des meetings du mouvement Antifa, pour antifasciste. Il était aussi connu pour organiser des rencontres de boxe clandestine à mains nues, et des attaques violentes contre des ultranationalistes.
Il a été abattu lundi soir de deux balles dans la tête devant sa porte, dans un immeuble de la banlieue de Moscou. Le lendemain, environ 80 hommes masqués s'attaquaient à coups de pierres et de barres de fer au siège du mouvement de jeunesse pro-Kremlin Jeune Russie, selon son dirigeant Maxime Mishchenko.
Les détracteurs du Kremlin considèrent que Jeune Russie et d'autres mouvements de jeunesse similaires ont été créés par le pouvoir pour fournir si besoin des bras en cas de bagarre avec l'opposition. Les groupes antiracistes affirment que ces mouvements sont proches des ultranationalistes, dans cette Russie qui compte des dizaines de milliers de skinheads néo-nazis.
"Si personne à part nous n'essaie d'arrêter les nazis et ceux qui les couvrent, nous utiliserons tous les moyens nécessaires", écrit mercredi le bloggeur Anarcho Punk. D'autres ont "dédié" l'assaut contre Jeune Russie à Khutorskoi, figure tutélaire des antifascistes, et qui selon eux avait survécu à trois tentatives d'assassinat.
Selon ces mêmes bloggeurs, Mishchenko, député membre de Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine, est très proches de Russky Obraz, groupe ultranationaliste extrémiste qu'ils pensent être derrière l'assassinat de Khutorskoi. Des allégations qualifiées de "mensonge absolu" par Mishchenko.
Khutorskoi faisait parfois le service d'ordre pour les conférences de presse de Stanislav Markelov, avocat spécialiste des droits de l'homme bête noire des ultranationalistes. Mais il n'était pas là lors de celle de janvier dernier, lorsque Markelov et un journaliste furent abattus.
Selon Galina Kojevnikova, directrice de Sova, organisation indépendante de surveillance des crimes racistes et extrémistes, les groupes Antifa sont en rapide développement ces dernières années, attirant des jeunes gauchistes et ceux qu'inquiète la xénophobie croissante et la multiplication des crimes racistes en Russie. Mais les groupes antifascistes sont loin d'avoir autant de militants que "l'armée des ultranationalistes", dont le mouvement est plus ancien, note-t-elle.AP
Lundi 16 Novembre, notre camarade Ivan Khutorskoi,26ans,a été abattu dans l’escalier de son immeuble de Moscou.
Bien que les gens ne connaissent pas son nom,c’est une perte énorme pour de nombreux antifascistes et militants gauchistes russes ; Ivan avait des idées de gauche et participait souvent à des actions et manifestations sociales. Mais avant tout,il était connu comme un des leaders du mouvement antifa moscovite. Il ne fait aucun doute pour beaucoup de ses amis que des néonazis russes ont commis le crime.
Comme les adresses & noms d’autres antifascistes bien connus (par exemple Stanislav Markelov et Nikolai Girenko), l’adresse et le nom de Ivan étaient fréquemment cités sur des sites nazis appelant à son élimination. En fait ,ce meurtre est la quatrième d’une série d’attaques contre Ivan. La première a eu lieu en 2005,lorsque des nazis l’ont agressé et blessé à la tête avec une lame de rasoir. Cet incident a été filmé et utilisé plus tard dans le documentaire « Ordinary antifascism » sur NTV.
La deuxième fois,les militants d’extrême-droite l’attendaient à l’entrée de son immeuble et cette fois Ivan eut plusieurs blessures au cou , causées par un tournevis et de nombreux coups de batte de base-ball , il survécut miraculeusement.
En janvier 2009, Ivan a été poignardé à l’estomac pendant une bagarre dans la rue et il survécut de nouveau à cette agression. Il semblerait maintenant que les nazis ont atteint leur but à la quatrième tentative. Récemment , Ivan s’était engagé à assurer la sécurité lors de concerts de groupes antifas et était aussi organisateur de tournoi d’arts martiaux pour antifascistes. Ses amis se souviennent de lui comme quelqu’un de très gentil, connu pour son attachement aux notions d’amitié, de liberté et de solidarité.
A présent , la police d’investigation est en train d’établir les circonstances du crime . Dans le même temps, des informations sur le meurtre sont déjà apparues sur les sites web nazis.
C’est le sixième antifasciste tué à Moscou au cours des dernières années. En avril 2006,Alexander Ryukhin , 19 ans , est décédé après avoir reçu de nombreux coups de couteaux avant un concert de hardcore dans le voisinage de la station de métro Domodedoyskava. Ce meurtre a été élucidé ; trois des agresseurs, militants d’extrême-droite, ont été condamnés à entre 4 ans et demi et 6 ans de prison.
Deux autres agresseurs sont encore recherchés par la police , pendant qu’un sixième , Nikita Thikonov a été arrêté le 4 novembre , soupçonné du meurtre du juge Stanislav Markelov et de la journaliste Anastasia Babuova qui étaient aussi engagés dans le mouvement antifasciste russe . Une vingtaine de néonazis avaient attaqué un groupe de jeunes gens près de « Maroseika 6 » . Alexei a reçu 34 coups de couteau et est décédé sur les lieux.
En octobre 2008, Fyodor Filatov , un leader des skinheads antifascistes a été assassiné à l’entrée de son immeuble.
Le 28 juin 2009 , une bande de nazis a tué l’antifasciste Ilya Dzhaparidze, à l’aide de pistolets et de couteaux. Il a été transporté à l’hopital où il est décédé de multiples blessures.
SOLIDARITE AVEC NOS CAMARADES ANTI FASCISTES RUSSES
vroum a écrit:Lundi 16 Novembre, notre camarade Ivan Khutorskoi,26ans,a été abattu dans l’escalier de son immeuble de Moscou.
SOLIDARITE AVEC NOS CAMARADES ANTI FASCISTES RUSSES
vroum a écrit:scusi j'ai oublié la source : http://lille.indymedia.org/article18252.html
Moscou : Affrontement entre jeunes d’extrême droite et militants antifascistes
(Le 19 novembre 2009)
Affrontement entre jeunes d’extrême droite et militants antifascistes à Moscou
De ASSOCIATED PRESS, 19 novembre 2009
MOSCOU - L’affrontement entre jeunes ultranationalistes russes et groupes antiracistes musclés se joue désormais dans les rues de Moscou, après le meurtre, lundi, d’un militant antifasciste connu.
Ivan Khutorskoi, 26 ans, ancien chanteur punk, s’occupait de la sécurité des meetings du mouvement Antifa, pour antifasciste. Il était aussi connu pour organiser des rencontres de boxe clandestine à mains nues, et des attaques violentes contre des ultranationalistes.
Il a été abattu lundi soir de deux balles dans la tête devant sa porte, dans un immeuble de la banlieue de Moscou. Le lendemain, environ 80 hommes masqués s’attaquaient à coups de pierres et de barres de fer au siège du mouvement de jeunesse pro-Kremlin Jeune Russie, selon son dirigeant Maxime Mishchenko.
Les détracteurs du Kremlin considèrent que Jeune Russie et d’autres mouvements de jeunesse similaires ont été créés par le pouvoir pour fournir si besoin des bras en cas de bagarre avec l’opposition. Les groupes antiracistes affirment que ces mouvements sont proches des ultranationalistes, dans cette Russie qui compte des dizaines de milliers de skinheads néo-nazis.
"Si personne à part nous n’essaie d’arrêter les nazis et ceux qui les couvrent, nous utiliserons tous les moyens nécessaires", écrit mercredi le bloggeur Anarcho Punk. D’autres ont "dédié" l’assaut contre Jeune Russie à Khutorskoi, figure tutélaire des antifascistes, et qui selon eux avait survécu à trois tentatives d’assassinat.
Selon ces mêmes bloggeurs, Mishchenko, député membre de Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine, est très proches de Russky Obraz, groupe ultranationaliste extrémiste qu’ils pensent être derrière l’assassinat de Khutorskoi. Des allégations qualifiées de "mensonge absolu" par Mishchenko.
Khutorskoi faisait parfois le service d’ordre pour les conférences de presse de Stanislav Markelov, avocat spécialiste des droits de l’homme bête noire des ultranationalistes. Mais il n’était pas là lors de celle de janvier dernier, lorsque Markelov et un journaliste furent abattus.
Selon Galina Kojevnikova, directrice de Sova, organisation indépendante de surveillance des crimes racistes et extrémistes, les groupes Antifa sont en rapide développement ces dernières années, attirant des jeunes gauchistes et ceux qu’inquiète la xénophobie croissante et la multiplication des crimes racistes en Russie. Mais les groupes antifascistes sont loin d’avoir autant de militants que "l’armée des ultranationalistes", dont le mouvement est plus ancien, note-t-elle.
Antigone a écrit:Intimidation, emprisonnement, élimination... Il ne fait pas bon d'être opposant, journaliste, militant révolutionnaire dans la Russie de Poutine.
Le mode opératoire est toujours le même. On leur colle des balles dans la tête au pied de leur immeuble. Un travail de professionnels du crime. C'est dans la mafia que l'Etat recrute ses tueurs, en échange de quoi il ferme les yeux sur ses activités.
AFP - 20 mar 2010
Russie: manifestations dans plusieurs villes contre la politique économique
Des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi dans plusieurs villes russes pour protester contre la politique économique et sociale du gouvernement de Vladimir Poutine.
Des manifestations devaient avoir lieu dans une cinquantaine de villes à travers toute la Russie, de Moscou à Irkoutsk (Sibérie), à l'appel de partis et associations d'opposition, à l'occasion de cette journée baptisée "Jour de colère".
Le mouvement a pour objectif de dénoncer la politique de Russie unie, le parti au pouvoir, et demander la démission du gouvernement de Vladimir Poutine, selon les organisateurs.
Des rassemblements ont été interdits dans plusieurs villes et les organisateurs se sont plaints de manoeuvres des autorités pour tenter de minimiser les manifestations.
Plus d'un millier de personnes étaient réunies sur la place centrale de Vladivostok en Extrême-Orient, portant des pancartes proclamant "Non aux impôts" ou "Assez de la protection accordée aux oligarques aux dépens du peuple".
Organisée par le Parti communiste, le parti libéral Iabloko et le mouvement d'opposition Solidarnost, la manifestation de Vladivostok n'a reçu l'autorisation des autorités que vendredi soir, selon un des participants.
Une banderole clamant "Poutine, tire-toi une balle dans la tête!" a dû être retirée à la demande d'un responsable des autorités.
Les manifestants ont demandé que le parti Russie unie soit reconnu coupable d'avoir fait baisser le niveau de vie en Russie et d'avoir écarté le peuple des décisions sur l'avenir du pays.
Ils ont également appelé à baisser les taxes sur les voitures d'occasion d'origine étrangère, augmentées fin 2008 par le gouvernement afin de favoriser les constructeurs russes.
A Saint-Petersbourg, un millier de manifestants réclamaient la démission de Poutine ou la baisse des tarifs des services municipaux ou encore la préservation du centre culturel des villes.
Plus généralement dans tout le pays, les manifestants critiquaient la baisse du niveau de vie. "Je suis venu car je suis inquiet de la hausse des prix de l'électricité et du gaz. J'ai une petite retraite et je dois vivre avec", a dit un homme de 72 ans à l'AFP.
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Reuters - 20 mars 2010
L'opposition russe manifeste contre Vladimir Poutine
(.../...)
Malgré le caractère dispersé de l'opposition, le Kremlin reste sincèrement préoccupé par les rassemblements. "Pour le gouvernement, les enjeux sont extrêmement élevés. Même un risque minime reste un risque pour eux", ajoute-t-elle.
Au moins 1.500 personnes se sont rassemblées à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, votant à main levée une motion destinée à faire tomber le gouvernement Poutine. Un millier de personnes se sont réunies à Saint Petersbourg et un rassemblement de grande ampleur était prévu à Moscou plus tard dans la journée.
"Les gens n'ont pas de travail et ils sont en colère", a dit Ivan Fotodtov, un web-designer de 26 ans. "Les gens sont en colère non seulement contre les autorités locales mais également contre Moscou".
DES MANIFESTATIONS DANS LE CALME
Les élections régionales de la semaine dernière ont montré un recul du parti au pouvoir Russie Unie depuis le début de la crise économique, qui a mis fin à dix ans de croissance et entraîné une poussée du taux de chômage à 9%.
L'an dernier, le produit intérieur brut de la Russie a chuté d'environ 8%, le chiffre le plus bas depuis 1994.
A Vladivostok, une banderole réclamait "liberté de parole, élections libres" tandis que d'autres réclamaient des loyers moins chers ou plus de financement pour la pratique sportive des enfants.
Un millier de personnes se sont aussi réunies dans la ville d'Irkoutsk, en Sibérie, pour dénoncer la décision de Poutine de rouvrir une usine qui, selon les habitants, pollue le lac Baikal. L'appel lancé par l'opposition pour la démission de Poutine a été accueillie par des applaudissements.
"Chaque région a ses propres problèmes, mais chacun peut constater une dégradation des conditions de vie", a déclaré Boris Nemtsov, responsable du mouvement d'opposition Solidarity. "Les protestations vont prendre de l'ampleur", a-t-il prévenu.
Le Kremlin considère les manifestations comme l'une des plus grandes menaces qui pèsent sur son pouvoir et dépêche régulièrement la police pour mettre un terme aux mobilisations.
A Vladivostok, où la police anti-émeute avait procédé à l'arrestation de 100 personnes lors d'une manifestation en 2008, seule une dizaine de policiers étaient visibles.
Mais des dizaines de camions de police ont été déployés près de la place Pouchkine à Moscou.
Le sénateur américain John McCain a prévenu jeudi que les protestations de samedi constitueraient un test de la tolérance du Kremlin envers ses opposants.
"Le monde aura les yeux braqués sur la Russie", avait-il dit au Sénat.
Reuters - 28 mar 2010
Manifestation contre Poutine dans le nord-ouest de la Russie
Environ quatre mille personnes ont bravé le froid pour manifester dimanche à Archangelsk, dans le nord-ouest de la Russie, contre le coût de la vie et pour exiger la démission du gouvernement du Premier ministre Vladimir Poutine.
Bien que le rassemblement ait été interdit, les protestataires se sont réunis sur la place principale de la ville en scandant "A bas ce pouvoir étatique inutile" ou encore "A bas Russie Unie", la formation proche du Kremlin. De nombreux manifestants déployaient des drapeaux rouges du Parti communiste.
Des manifestations similaires se sont déroulées récemment à Vladivostok, sur la côte pacifique et à Kaliningrad, dans l'ouest du pays.
D.Pintchouk, P.Liétout
AFP - 16 avr 2010
La révolte gronde contre le Sapsan, premier train à grande vitesse de Russie
SAINT-PÉTERSBOURG — Jets de pierres, tirs de fusil, sabotage des caténaires: la révolte gronde le long de la voie ferrée reliant Moscou à Saint-Pétersbourg contre le Sapsan, le premier train russe à grande vitesse, vu par les riverains comme un "train pour les riches".
Inauguré il y a à peine quatre mois, ce train ultra-moderne qui relie les deux principales villes de Russie en 3H45, contre des trajets allant de 4H30 à plus de huit heures, a déjà été la cible de pas moins de quatorze actes de vandalisme, recense la RZD, la compagnie de chemins de fer du pays.
En janvier, un habitant de Leontievo, village de la région de Tver situé sur le trajet, a ainsi jeté un bloc de glace contre un wagon, brisant une de ses vitres. Il a justifié son geste comme une vengeance, après avoir été renversé par le souffle du train qui fait des pointes allant jusqu'à 250 km/heure.
En avril, deux hommes de la région de Léningrad, qui avaient tiré dessus au fusil, ont été arrêtés par la police.
Et cette semaine, une enquête a été ouverte après l'endommagement d'une caténaire, causant une coupure d'électricité et l'interruption du trafic pendant plusieurs heures.
La colère enfle parmi les riverains, excédés par les nuisances occasionnées et l'absence de règles de sécurité, alors que le train circule sur les voies traditionnelles, loin d'être adaptées à une telle vitesse.
Entre trois et sept personnes sont décédées dans les régions de Novgorod et de Tver au cours des quatre derniers mois, a rapporté jeudi Alexandre Brevnov, responsable de la police locale des transports, cité par des médias locaux.
"A Ouglovka, j'ai vu des gerbes de fleurs posées le long du chemin de fer en mémoire de deux personnes mortes à cause du Sapsan", raconte à l'AFP Tatiana Khrolenko, une retraitée de 70 ans qui possède une maison à la campagne dans ce village situé à 400 km de Saint-Pétersbourg.
Les riverains sont aussi furieux de voir que plusieurs autres trains, dont l'omnibus bon marché Iounost, ont été supprimés avec la mise en circulation du Sapsan, posant des problèmes de déplacement aux habitants des localités traversées.
L'internaute, "aart", raconte sur son blog une telle mésaventure, apprenant une fois arrivé à la gare de Skhodnia avec son enfant, que trois trains électriques avaient été retirés des horaires.
"Il a fallu attendre une heure dans le froid, et l'enfant est tombé malade. La prochaine fois si je vois que le Sapsan s'approche, je prendrai une pierre", assure-t-il.
"Le Sapsan est évidemment un train pour l'élite, pour ceux qui ont les moyens de payer plus de 2.000 roubles (plus de 60 dollars, ndlr) pour un billet", lance Mme Khrolenko. Le coût d'un aller simple varie entre 115 dollars en seconde classe et 175 dollars en première classe.
Mais "personne n'a pensé à ceux qui vivent entre Moscou et Saint-Pétersbourg et qui ont besoin de voyager eux aussi", regrette-t-elle.
"Jeter des pierres contre le train, c'est sans doute barbare, mais c'est le seul moyen pour ces gens de montrer leur mécontentement et attirer l'attention sur leurs problèmes. Les autres moyens, plus civilisés, sont souvent vains", estime-t-elle.
Toutefois, pour Anatoli Osnitski, directeur d'un centre de psychologie et psychothérapie à Saint-Pétersbourg, la haine suscitée par le Sapsan n'est pas uniquement due aux nuisances qu'il occasionne.
"Pour certains habitants des localités entre Moscou et Saint-Pétersbourg, le Sapsan est le symbole de la réussite", dit-il à l'AFP. Et cette réussite irrite ceux qui comparent la vie des passagers à la leur, conclut-il.
Euronews - 15 mai 2010
http://fr.euronews.net/2010/05/15/russi ... de-grisou/
Affrontements dans une ville minière après un double coup de grisou
Les images des affrontements qui ont opposé les forces de l’ordre à quelques 200 manifestants vendredi soir à Mezhdurechensk, la ville de Sibérie endeuillée le 8 mai par un double coup de grisou, les grandes chaînes de télévision russes se sont abstenues de les diffuser.
Les protestataires ont accusé les propriétaires de la mine de charbon Raspadskaïa, la plus grande du pays, d’avoir sacrifié les règles de sécurité sur l’autel de la productivité. 22 personnes dont 17 policiers, ont été blessées, 28 arrêtées.
Les manifestants ont aussi reproché à Moscou de ne pas avoir décrété une journée nationale de deuil. Seule la région de Kemerovo, où s’est produite la double explosion, était appelée à se recueillir aujourd’hui.
66 mineurs et sauveteurs ont été tués samedi dernier dans la mine de Raspadskaïa. 24 personnes sont toujours portées disparues. Les opérations de secours ont été suspendues jeudi pour au moins une semaine du fait de niveaux de méthane trop élevés.
Les accidents mortels sont fréquents dans les mines russes aux infrastructures vétustes.
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AP - 15 mai 2010
Russie : la police disperse violemment une manifestation de mineurs
La police russe a dispersé violemment samedi une manifestation de mineurs qui exigeaient une hausse des salaires et de meilleures conditions de travail suite à la catastrophe de la mine de charbon de Raspadskaïa (Sibérie) qui a fait 66 morts, selon une information d'une radio russe.
Ekho Moskvy, journaliste pour une radio indépendante, a révélé que des centaines de mineurs et de sympathisants du mouvement de protestation ont bloqué le trafic de train dans l'ouest de la Sibérie.
Jeudi, les recherches ont été suspendues dans la mine de charbon de Raspadskaïa où se sont produites deux explosions le week-end dernier, par crainte d'une nouvelle déflagration.
Parmi les 66 morts figurent 17 secouristes qui sont entrés dans les tunnels après la première explosion.
Lutte ouvrière - 21 mai 2010
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/? ... 2181&id=18
Russie - Après la tragédie de Raspadskaïa, les autorités se déchaînent contre les mineurs
Le 13 mai, cinq jours après la double explosion meurtrière à Raspadskaïa, une des plus importantes mines de charbon de Russie, les autorités ont abandonné recherches et secours, expliquant qu'il n'y avait plus d'espoir de retrouver âme qui vive.
Cette catastrophe, l'une des plus terribles depuis la fin de l'Union soviétique, a dévasté la mine jusqu'en surface, causant la mort de 66 mineurs et sauveteurs, ainsi que la disparition de 24 autres, selon les chiffres officiels. Le syndicat indépendant local des mineurs, qui conteste ce chiffrage, estime que plus d'une centaine de travailleurs ont péri sous terre.
Le 14 mai, après l'arrêt des opérations de sauvetage, 2 000 mineurs et leurs proches manifestaient sur la grand-place de Mejdouretchensk, la principale agglomération de la région.
Ils protestaient notamment contre les mensonges débités par les médias qui, contrepoint des larmes de crocodile répandues par le Premier ministre Poutine devant les caméras, avaient affirmé que, si la vie de mineur est risquée, la paie serait confortable. Des salaires de 80 000 roubles, l'équivalent de 2 120 euros, soit quatre fois le salaire moyen ouvrier en Russie, ont ainsi été évoqués, s'indignaient des manifestants sur une chaîne de télévision locale. Lors de ce reportage - présenté comme non censuré, mais les téléspectateurs s'en seraient doutés, vu les propos tenus - des mineurs ont expliqué qu'en réalité ils touchaient au mieux 35 000 roubles (920 euros). Et encore, à condition d'enfreindre la plupart des règles de sécurité pour atteindre les normes fixées par la compagnie Evraz du richissime Roman Abramovitch. Car, si l'on respecte ces règles, la paie tombe à 15 000 roubles (400 euros), un salaire bien insuffisant pour faire vivre une famille.
Les deux questions étant liées, la revendication d'un salaire minimum garanti de 25 000 roubles et celle du respect des règles de sécurité par la direction elle-même figuraient au premier rang des exigences des manifestants. Une façon de répondre par avance à Poutine - en fait, à ses menaces contre les mineurs - qui venait de promettre que la justice poursuivrait « tous les responsables » des infractions à la sécurité.
Interpellant le représentant local du Kremlin, le gouverneur de la région de Kemerovo, Aman Touléev, dont les locaux se trouvent sur la place centrale de la ville, les mineurs et leurs proches l'entendirent répliquer : « Nous n'allons pas nous mettre à vous défendre contre les milliardaires. » D'où la colère des manifestants, qui n'avaient même pas obtenu de garanties quant à leurs conditions de reclassement dans d'autres mines de la région (des questions de « voyous, de bout de gras et de vodka », selon le même gouverneur).
Alors, pour se faire entendre, plusieurs centaines d'entre eux décidèrent d'aller bloquer la ligne de chemin de fer voisine - une forme de protestation répandue en Russie.
Le temps de faire venir des OMON (les CRS russes) de régions voisines, car ceux de Mejdouretchensk ne semblaient pas disposés à frapper des gens qu'ils connaissaient et qui venaient d'échapper à la mort, les autorités leur ordonnèrent de dégager la voie. Les rares images qui ont été prises montrent des OMON abrités derrière d'immenses boucliers, se déchaînant à coups de matraques contre des hommes et des femmes sans défense. Des dizaines de blessés, 28 arrestations : le gouverneur Touléev justifie le tout en parlant de « provocation ».
Être sortis vivants d'une mine qui s'appelle Raspadskaïa (« effondrement », « ruine » ou « décadence » en russe) et exiger des autorités complices des directions de mine qu'elles garantissent des conditions d'existence décentes aux mineurs, c'est une provocation pour ceux qui gouvernent la Russie.
Pierre Lafitte
Dernières Nouvelles du Front - 21 mai 2010
Appel de l’union des habitants de Kuzbass …
Le bilan officiel d’un accident dans les mines de la ville de Mezhdurechensk en Sibérie occidentale fut de 66 morts, 24 portés disparus et 130 blessés. En colère contre les conditions de travail et les salaires de misère, poussant les ouvriers à enfreindre les règles de sécurité pour atteindre leur quota de production, 3 000 personnes se sont rassemblées (illégalement) sur la place centrale de la ville le 14 mai. Ils ont exigé de rencontrer immédiatement le gouverneur de la région et les propriétaires de la mine où s’est produit l’accident, ce qui leur fut promis pour le jour suivant. Les manifestants ne se dispersèrent pas tous pour autant. Quelques centaines d’entre eux se dirigèrent vers les rails et interrompirent le trafic ferroviaire. Les autorités avaient fait venir d’imposantes forces policières en provenance d’autres villes. Des affrontements violents s’ensuivirent jusqu’à très tard dans la nuit autour des rails, avec des blessés des deux côtés, les ouvriers ne cédant pas de terrain bien qu’en nette infériorité numérique. Les mineurs de la région tentèrent de coordonner leur action. Deux jours plus tard parut le texte qui suit, provenant d’une ville très éloignée de Mezhdurechensk et concernant tout le bassin minier de Kuzbass. Ce texte n’est pas (encore) disponible en Europe. Il a été traduit directement du russe. Il est signé par l’Union des habitants de Kuzbass, que la police a déclaré comme n’étant pas une association légalement enregistrée.
APPEL DE L’UNION DES HABITANTS DE KUZBASS AU PRESIDENT, AU PEUPLE DE LA RUSSIE ET AUX HABITANTS DE KUZBASS
Pendant qu’ils tirent de nous de milliards de dollars, avec lesquels ils se font construire des palais et des villas où notre premier ministre est accueilli et se distrait, nous sommes tués par centaines dans les mines. Les nôtres s’abîment pour des miettes.
Les évènements récents à Mezhdurechensk ont constitué la goutte qui a fait déborder le vase : nous ne pouvons plus supporter cela.
Nous ne serons pas des esclaves, des bêtes ouvrières qu’on pourra mépriser, n’en déplaise à certains qui se trouvent aux postes de commande. Nous sommes exténués de l’esclavage et de l’humiliation. Assez !
Nous nous adressons au Président Medvedev. Si, s’entend, c’est lui notre Président et pas quelqu’un d’autre.
Nos revendications sont les suivantes:
1. Libération dans les prochains jours de tous ceux qui ont été arrêtés à Mezhdurechensk. Cessation de toutes poursuites contre eux. Cessation de toutes les insultes et calomnies des médias nationaux contre les habitants de la ville.
2. Triplement des salaires dans toutes les mines rentables de la région, à commencer par les salaires les plus bas, qui ne devront en aucun cas être inférieurs de 45 000 roubles. Les salaires bas poussent à la violation des règles de sécurité, avec comme résultat que les nôtres périssent par centaines.
3. Cessation de la répression des activités syndicales indépendantes visant à la défense des intérêts ouvriers. Les responsables de cette répression doivent être sévèrement punis.
4. Retrait de Mezhdurechensk des forces du Ministère de l’Intérieur, amenées depuis d’autres villes.
5. Que dans toutes les villes s’institue une réunion populaire mensuelle de masse avec le chef de l’administration de la ville, pour que celui-ci rende compte au peuple sur ce qu’il a pu faire d’utile durant le mois écoulé et réponde en personne aux questions, doléances et demandes des citoyens.
Des décisions autres que celles mentionnées plus haut ne nous satisferont pas.
Nous attendons votre réponse, Monsieur le Président. Nous l’attendrons jusqu’au vendredi 21 mai.
En cas de non satisfaction de nos revendications, nous serons forcés de parler et d’agir dorénavant sur le plan de la politique, non des revendications sociales.
Maintenant nous nous adressons aux habitants de notre région.
Pour écouter les réponses de l’autorité suprême, nous allons nous rassembler le samedi 22 mai devant les bâtiments de l’administration de nos villes, à 16 h précises.
La liste des villes pour lesquelles nous annonçons une assemblée générale de tous les citoyens, et où s’activent nos groupes d’initiative, est la suivante :
Kemerovo, Novokuznetsk, Prokopievsk, Lenin-Kuznetski, Mezhdurechensk, Anzhero-Sudzhensk, Belovo, Berezovski, Kaltan, Kiselevsk, Miski, Osinniki, Polisaevo.
Nous invitons à ces assemblées non seulement les mineurs et les membres de leur famille, mais aussi tous ceux qui ne se foutent pas de la situation générale sur nos terres. Que les responsables répondent à nos revendications. Nous n’accepterons rien de moins que leur satisfaction intégrale.
Nous avertissons d’emblée le ministre [de l’Intérieur – n.d.] Nurgaliev et le gouverneur Tuleev que nous leur déconseillons de « jouer » avec nous, comme ils l’ont fait le soir du 14 mai à Mezhdurechensk.
Nous savons que très souvent ils ne nous écoutent pas. Et qu’au lieu de pourparlers ils font venir les CRS [OMON en russe – n.d.]. Pour cette raison :
1) Nous nous adressons à tous les partis et toutes les organisations sociales du pays. Nous demandons votre soutien. Au moins, faites une déclaration officielle disant que vous soutenez nos revendications et que vous êtes prêts, de concert avec les autres partis, à nous aider – avec tous les moyens à votre disposition – dans notre autodéfense. Si vous ne prenez pas position solennellement d’ici le 21 mai, cela signifiera qu’en réalité vous vous rangez contre le peuple. Ce qui sera notifié à tout le pays. Jusqu’à présent, nous constatons qu’une seule représentante de parti a essayé de nous aider, les autres gardant le silence. Nous avons besoin d’aide au niveau de la communication et d’assistance juridique – déjà nécessaire pour nos frères arrêtés à Mezhdurechensk – ainsi que de toute autre contribution, y compris organisationnelle.
2) Nous demandons à tous les médias non vendus :
• de présenter nos revendications ;
• d’envoyer leurs correspondants pour le 22 mai ;
• de publier des informations véridiques sur les évènements d’ici, non les mensonges transmis par la télévision.
3) Nous nous adressons à tous les habitants de la Russie du fait du blocus médiatique que nous subissons – nos forums et nos groupes dans les réseaux sociaux sont bloqués par la FSB [successeur du KGB – n.d.], et ceux qui n’ont pas été fermés fourmillent de mercenaires, d’employés des services de l’État et de policiers qui se présentent comme de simples citoyens et mystifient les gens et le pays avec leurs mensonges. Nous demandons aux habitants de la Russie :
• de dire la vérité à leurs amis et sur l’Internet, de parler de ce qui se passe ici, afin que tout le pays sache et qu’ils ne puissent pas nous écraser. Si aujourd’hui ils nous écrasent, demain ce sera votre tour.
4) Nous nous adressons aux habitants de Kuzbass :
• Dressez des listes de ceux qui séjournent dans votre ville et qui exercent la répression contre notre autodéfense populaire : des listes des dignitaires de l’État et des policiers. Publiez-les sur Internet, faites de l’affichage dans les rues. Toute la ville doit les connaître nommément. Les familles de ceux qui sont prêts à frapper des femmes, comme il s’est passé à Mezhdurechensk, doivent avoir honte de leur père, frère ou fils. Si vous connaissez ceux qui ont été envoyés pour battre les nôtres dans d’autres villes, rassemblez des informations sur eux.
• Fabriquez vous-mêmes des tracts sur nos revendications et sur les lieux de rassemblement du 22 mai. Collez-les sur les murs, distribuez-les aux domiciles.
• Informer vos amis et vos connaissances du rassemblement.
• Ne croyez en personne qui vous dira que la mobilisation a été annulée, même s’ils vous disent qu’ils parlent en notre nom. Ne croyez pas non plus aux autres mensonges et calomnies qui foisonnent dans les médias vendus.
• Constituez vos propres caisses communes pour l’aide à nos frères arrêtés. Aidez leurs familles.
• N’avalez pas la propagande des pseudo-activistes vendus aux autorités.
• Fabriquez vous-mêmes des brassards blancs et portez-les sur vous sur le lieu de rassemblement.
• Constituez des noyaux informels indépendants de l’Union des habitants de Kuzbass
Le 22 mai nous nous retrouverons dans les rues de nos villes
Pour la Liberté et la Justice !
Centre directeur de l’Union des habitants de Kuzbass
Novokuznetsk
16 mai 2010
http://www.newsru.com/russia/16may2010/me.html
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