Je connais bien la rhétorique de RI. On peut la résumer en ces deux lignes:
rubion a écrit:Moussavi une fois au pouvoir (si il y parvient) fera comme n’importe quel représentant de la bourgeoisie, il défendra bec et ongle (en réprimant) les intérêts du capital national Iranien
On est d'accord... mais je ne me suis jamais contenté de dire ça.
A la lumière des derniers événements, on peut se poser d'autres questions.
OK. Ces deux politiciens sont d'accord sur l'essentiel. On pourrait même associer les quatre candidats à la présidentielle, tous des apparatchiks du régime islamique, tous des amis de longue date de Khanenei qu'ils ont cotoyé en tant que Premier ministre, Président du parlement ou Commandant des Gardiens de la Révolution. Alors pourquoi tant de haine ?
Quel est donc cet enjeu si important pour que ces hauts dignitaires en arrivent à prendre le risque de déstabiliser un régime qui est économiquement l'un des plus solide de la région ?
S'agit-il de la première étape d'une guerre de succession ? Faut-il n'y voir que des ambitions personnelles ?
Pourquoi le verdict des unrnes est-il aussi inaceptable pour Khamenei au point qu'il en vienne à imposer Ahmadinejad par la force ?
Est-ce que ce régime serait tellement aux abois que cela pourrait justifier un calcul consistant pour Moussavi à se présenter comme un recours possible, tout frais sorti des geôles de la dictature, le jour où Khamenei disparaitra ? J'ai du mal à y croire.
Tout comme j'ai du mal à croire aux explications qu'on tente de nous donner à la télé, que Moussavi (qui prend soin de s'habiller en occidental...) serait disposé à dialoguer avec le grand Satan américain et pas Ahmadinejad... alors que tous les deux souhaitent la poursuite du programme nucléaire.
Qu'est ce que cachent donc ces dissenssions au sommet de l'appareil d'Etat ?
A côté de cela, il y a les classes moyennes qui projettent dans Moussavi ce qu'elles ont envie de le voir représenter (mais qu'il ne représente pas), pas seulement des réformes qu'il n'a même pas promises, mais une libéralisation du régime qui dépasserait ce que le régime ne saurait admettre, même à demi mot...
Si on établissait un parallèle avec la Chine, dont le fonctionnement du régime est comparable, Moussavi serait le Zhao Ziyang de 1989... et sa liberté pourrait bien se réduire un peu plus chaque jour. Finira-t-il au secret comme son homologue ? Peu importe, mais si ces partisans pouvaient ne pas connaitre le même sort que ceux de la Place Tien An Men, ce serait déjà ça...
rubion a écrit:ne pas se faire embarquer sur de faux terrain qui ne peuvent qu’amener a soutenir une clique bourgeoise contre un autre , à choisir une dictature contre une autre. Je pense qu’on doit dire qu’entre la peste et le choléra on ne choisit pas.
Je pense que la seule solution vis-à-vis de la dégradation des conditions de vie que subit la classe ouvrière en Iran (qui l’amene a penser qu’avec moussavi ça ira mieux) et partout dans le monde, c’est de rester sur la défense de ses intérêts de classe
Je suis d'accord. C'est la position de classe toute belle de RI. C'est bien beau... mais je ne m'en contente pas.
Avoir raison idiot, ça ne m'interesse plus.