PETITE HISTOIRE DE L OR RACONTEE AUX ENFANTS
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COMMENT L'OR DEVIENT L' UNITE DE MESURE DES MARCHANDISES
La valeur d'une marchandise provient du travail, plus ou moins long et difficile, effectué pour la fabriquer, mais elle est également estimée à partir de son usage et de son abondance
La marchandise puise donc sa valeur dans le travail dépensé dans un processus qui, par étapes successives, conduit à sa production, mais cela n'apparait réellement que lorsqu'elle est mise en comparaison avec un autre produit dans le but de faire un échange, une sorte de troc. Dans ce cas, on doit effectuer une estimation de la valeur de chaque marchandise (ça coute combien ?).
Une lance, par exemple, vaudra une certaine quantité de maïs après que l'on ait estimé quelle somme de travail avait été nécessaire pour les produire.
Lorsque la division sociale du travail s'est développée (c'est-à-dire que des personnes différentes à des niveaux différents participaient à la production d'un même produit), des excédents de production de tous ordres ont commencé à apparaitre. Les échanges sont devenus plus complexes parce qu'ils couvraient un éventail plus large de produits;
Pour simplifier le change, on s'est mis alors à désigner un équivalent général, un produit très répandu dont la valeur d'usage servait de référence pour l'échange de tous les autres;
Cela ne dura pas, car selon les régions et les secteurs d'activité dominants (chasse, élevage, agriculture, artisanat...), cet équivalent n'était pas le même.
L'élargissement du marché et l'accroissement des besoins imposaient que la valeur de toutes les marchandises s'incarne en un équivalent commercial unique, un moyen de paiement universel. La monnaie va servir à ça..
Sa première fonction sera d'apporter une réponse pratique, d'indiquer un prix pour toute opération de paiement; Rapidement, en circulant, en passant de mains en mains au gré des transactions, en jouant un rôle d'intermédiaire, elle va contribuer à établir un lien de communauté à communauté, et entre les groupes sociaux.
Plus tard, une partie non circulante ne va pas tarder à se constituer, elle va participer à la thésaurisation (la caverne d'Ali-Baba) puis au processus d'accumulation purement capitaliste (le coffre transformé en piscine d'Onc' Picsou).
La monnaie ne sera pas qu'un instrument de mesure d'une marchandise, elle va devenir elle-même une marchandise comme les autres, dont la valeur va se mesurer par rapport à une autre qui va lui servir d'étalon.
Cette valeur étalon devait être inaltérable, impérissable, homogène, divisible et rare. Tout ça à la fois.
Seul un minerai possèdant ces propriétés pouvait jouer ce rôle de monnaie..L'or, métal précieux entre tous, devint cette valeur. L'argent aussi, mais dans une moindre mesure parce que plus répandu..
Les premières particules d'or que l'on trouva perlait en surface. L'extraction s'effectuait par gravitation, en se servant de la force d'un cours d'eau. Puis quand les gisements à ciel ouvert se sont taris, il a fallu en chercher plus loin, ailleurs, creuser la terre de plus en plus profondément.
Aujourd'hui, la plus grande mine du monde, celle de Tau Tona en Afrique du Sud, est profonde de plus de 3000 mètres et comporte un réseau de 800 kilomètres de galeries. A l'intérieur, la chaleur est suffocante, plus de 50°. A raison de 9 à 10 heures par jour, des milliers de mineurs noirs y perdent leur santé et leur liberté pour extraire la richesse du monde.
Cette mine ne fournit pourtant que 20 tonnes d'or par an. Ce n'est pas pour rien si l'or est un métal rare... Oui tout ça pour seulement 20 tonnes quand la production mondiale tourne autour de 2 500 tonnes par an, et elle devrait décliner à partir de 2010.
Depuis le début de l'humanité, 150 000 tonnes ont été produites et l'on estime à 100 000 tonnes les réserves encore non extraites.
En fonction des époques et au rythme des découvertes des gisements, le rapport entre l'or et l'argent a varié dans une fourchette allant de 1 à10 jusqu'à de 1 à 20.
On adopta une unité de poids bien déterminée en or. De nos jours, l'once est la valeur de référence. Elle représente un poids de 28, 349 grammes; et le lingot pèse un kilo. L'unité de poids permit de définir l'unité de mesure de la monnaie et ses subdivisions.
Mais en attendant que les pièces de monnaie fassent leur apparition, la valeur d'une marchandise s'exprima en une certaine quantité d'or, sous forme de petits lingots de tailles variables . Les commerçants plus modestes voyageaient avec des bourses contenant de gros grains d'or, voire de la poudre d'or et il valait mieux pour eux qu'elles ne soient pas trouées...

L'OR A TRAVERS L'HISTOIRE ANCIENNE
Il y a plus de 7 000 ans,.des peuples comme les sumériens utilisaient déjà l'or,
On peut imaginer que la découverte de ce minerai brillant ait stimulé les ardeurs pour l'extraire de la terre et déchainé les convoitises pour se l'accaparer. Sa première fonction fut d'ornement,.mais bien vite, l'or devint un enjeu de pouvoir.
Cresus, un roi de Lydie, est resté dans la postérité pour sa fabuleuse richesse qu'il tirait d'une rivière appelée Pactole.
Les pharaons, les premiers, ont utilisé l'or pour faire étalage de leur puissance, l'emportant même dans l'au-delà. Les populations étaient sacrifiées, réduites en esclavage pour leur en fournir toujours davantage. Les guerres étaient entreprises pour s'emparer des mines d'or des royaumes voisins.
L'or s'est imposé sans mal comme valeur de référence et de richesse.
Pour la monnaie, cela s'est passé differemment. Son histoire peut se résumer en une suite de suprématies; se chevauchant parfois.
La monnaie de référence utilisée dans les échanges a d'abord varié en fonction des routes commerciales qui étaient empruntées.
Le pays qui se situait au carrefour de ces routes produisait la monnaie qui servait à ces échanges et, grâce à cette monnaie, étendait les frontières de son empire jusqu'aux limites extrèmes de son influence économique.
Les perses, parce que leur royaume se situait entre l'Egypte et l'Inde, furent les premiers à partir de -500 à frapper des pièces d'or, des dariques (pour Darius), à l'éffigie du souverain régnant.
Dès lors, il devenait inutile de peser l'or dont la pureté pouvait toujours être discutée. La garantié d'authenticité apportée par un roi suffisait et les échanges commerciaux s'en trouvèrent facilités et accrus.
Il a fallu extraire toujours plus d'or, mettre la main sur des mines aux confins des empires, pour répondre à l'accroissement de la masse monétaire en circulation. L'or servait de base à toute l'économie. Et lorsqu' il arriva qu'il fût trop rare pour servir d'usage à une monnaie, l'argent s'y substitua. Ce fut le cas pour la Grèce antique. Le cuivre, quant à lui, était réservé à la menue monnaie.
Lorsque l'or manquait, on avait aussi recours à la dégradation. Elle consistait à fondre les pièces et à en créer de plus petites de même valeur.
La monnaie étant dépréciée, cela provoquait une inflation, une perte de confiance chez les commerçants qui voyaient d'un mauvais oeil les pièces (les aureus) devenir de plus en plus petites, et qui se répercutait dans les échanges entre pays.
Les empereurs romains ont de plus en plus souvent usé de cette pratique pour remplumer artificiellement leur trésor.
Mais au moment des invasions barbares, l'empire avait cessé de s'étendre et les mines s'épuisaient. Le volume d'or extrait, qui était fréquemment dilapidé en bijoux et autres babioles, ne suffisait plus à satisfaire les besoins de la circulation des marchandises et payer les mercenaires.
En 476, l'empire romain d'Occident s'écroula. L'empire byzantin lui survécut plus longtemps parce que les mines d'Orient, en particulier celles de Nubie,rapportaient davantage, ce qui lui permit d'acheter la paix à ses voisins.
A cette époque, le besant byzantin (ou sou d'or) était la monnaie de référence reconnue pour les échanges internationaux. Elle le resta jusqu'à ce que les arabes émergent comme la puissance montante de la régon et contestent cette monnaie sur laquelle figurait l'éffigie de l'empereur. Ils préféraient y voir des citations du Coran. En réalité, ce n'était qu'un prétexte.
Lorsque les arabes conquirent une grande partie de cet empire à la fin du VIIe siècle, ils créèrent leur propre monnaie, le dinar (en or), le dirham (en argent). Jusqu'au XIIIe siècle, le dinar demeura la monnaie dominante dans une zone commerciale s'étendant de la côte du Sénégal jusqu'aux contreforts de l'Himalaya.
A partir du XIIe siècle, le centre de gravité des routes commerciales se déplaça vers la Méditerrannée. Le capitalisme et sa pratique mercantile prenait son essor dans quelques cités italiennes qui réussissaient à attirer dans leurs établissements bancaires d'importants dépôts d'or grâce aux positions qu'elles occupaient sur les itinéraires de commerce. A la fin du XIIIe siècle, l'une d'elles, la République de Venise, fabriqua sa propre monnaie. Le ducat en or devint la principale monnaie européenne et le restera jusqu'à la Révolution française.

L'OR ET LA MONNAIE DEPRECIEE
A partir du XVe siiècle, l'expansion économique gagna les ports de la Mer du Nord.
Mais après 1453 et la prise de Constantinople par les turcs, la route des Indes par la voie terrestre devenait impossible. Il ne fallut que quatre décennies, le temps pour le Moyen-Age de prendre fin, pour qu'un nouvel accès soit trouvé par le cap de Bonne Espérance. Dès lors, les routes commerciales se mirent à partir de la façade atlantique.
Avec la conquête des empires amérindiens, de nouveaux stocks d'or permirent à l'Espagne de prendre place parmi les grandes nations qui, pendant trois siècles, se livrèrent bataille pour le contrôle des routes maritimes sous toutes les latitudes. Mais cet or bon marché en provenance des Ameriques contribua surtout à faire la fortune des Compagnies de commerce et des bourgeoisies européennes au XVIIe siècle.
Tous les moyens étaient bons pour obtenir de l'or sans avoir à payer le prix de l'extraction.
"La bourse ou la vie !"... Abordages de galions par des pirates arborant le pavillon à la tête de mort, pillages, rapines, vols de grands chemins et attaques de fourgons royaux ont fourni des arguments à bien des films d'aventures...
Au Moyen-Age, les malandrins rognaient la tranche des pièces. Lorsqu'ils avaient récupére une quantité suffisante d'or, ils transformaient les rognures en petits lingots qu'ils revendaient au marché noir.
Avec le temps, les pièces devenaient "usées", c'est-à-dire qu'elles avaient rétréci; Leur valeur ne correspondaient plus à leur poids en or et les monnaies se dévaluaient.
Les gouvernements royaux, qui n'étaient que des bandes de brigands qui faisaient la loi au lieu de la subir, se sont mis alors à frapper des monnaies plus petites, contenant moins d'or, sans changer la valeur nominale de la monnaie. Oh les voyous !
Un décalage a commencé alors à se creuser entre la valeur réelle de l'or et la valeur de la monnaie.
C'est comme si petit à petit une partie de la richesse était détournée, s'était retrouvée mise de côté, à l'écart du circuit emprunté par les échanges de marchandises et régi par la monnaie.
Ainsi, plus le commerce se développait et plus ce phénomène de thésaurisation sur l'or et l'argent prenait de l'importance, tandis que la monnaie ne servait que de simple moyen de paiement d'un acheteur vers un vendeur.
C'est sur cette épargne que prend naissance le crédit.
Les facilités de paiement sont permises par l'épaisseur de ce matelas. Acheteurs et vendeurs deviennent étroitement dépendants; Désormais, les obligations de paiement qui les lient les transforment en débiteurs et en créanciers.
Lorsque les échéances sont honorées, tout va. Dès qu'elles ne le sont plus, le défaut de paiement se répercute sur toute la chaine, faisant craindre la faillite des établissements prêteurs, un ralentissement de la circulation des marchandises et la possibilité de crises.
Avec le principe des paiements différés, on n'avait pas besoin d'une masse monétaire en proportion aussi importante qu'avant; au moins pour le commerce d'usage ordinaire, car pour les transactions internationales et les exportations de capitaux, l'or sous forme de lingots demeurait la monnaie universelle de référence.

L'OR, LE PAPIER-MONNAIE ET LES PREMIERES CRISES
La prolifération des pièces de monnaie usées rendait nécessaire leur remplacement par du papier-monnaie.
Le papier-monnaie était un titre émis par l'Etat proportionnellement à la quantité d'or nécessaire pour assurer les échanges. Il avait cours forcé à sa valeur nominale, ce qui le rendait inconvertible. Il remplaçait l'or dans sa fonction de moyen de circulation, mais sans avoir de valeur propre puisque c'était du papier.
Il pouvait aussi ne plus rien valoir du tout, devenir du jour au lendemain un vulgaire chiffon de papier. On s'en est méfié pendant longtemps.
La Chine a été le premier pays à en faire usage, au XIIe siècle. On en émit dans les colonies du Nouveau monde à la fin du XVIIe siècle, puis en France pendant la Régence. Quelques expériences frauduleuses et la bouqueroute du financier écossais John Law en 1720 ralentirent son expansion.
Vers la fin du XVIIIe siècle, les Etats européens durent faire face à une diminution de leurs réserves en argent à cause des guerres interminables mais aussi en raison du commerce avec la Chine qui, déjà à cette époque, vendait bien plus qu'elle n'achetait; Ses commerçants ramenaient chez eux de grosses quantités d'argent.
Alors, pour compenser la diminution des pièces en circulation, mais aussi pour couvrir leurs dépenses, les Etats vont émettre de plus en plus de titres papier, de billets sur actions, augmentant du même coup la masse monétaire.
Après les guerres napoléoniennes, le Royaume britannique se lance dans un vaste programme de renouvellement de sa monnaie. Il crée le souverain en or, la couronne en argent, pendant que ses banques régionales vont se mettre à émettre de petites coupures. En 1844, la loi sur la charte des banques reconnait les billets de la Banque d'Angleterre garantis par une couverture en or comme étant la monnaie légale et souveraine. L'étalon-or est institué.
L'économie mondiale est en pleine expansion. Mais il va s'avérer que le papier-monnaie dissocié de l'or s'adapte mal aux besoins de la circulation des marchandises. Il manque de réactivité face au volume et à la rapidité des échanges, tout simplement parce que c'est plus facile de mettre du papier-monnaie sur le marché que de le retirer, et qu'Il est plus difficile à réguler que les pièces d'or du temps où l'or et la monnaie ne faisaient qu'un.
Ce dysfonctionnement va alimenter de petites crises qui vont devenir de plus en plus importantes. Elles inspireront les écrits économiques de Karl Marx.
C'est à la suite d'une de ces crises, en 1847, que les parlementaires américains votèrent une loi très importante sur l'Indépendance du Trésor. En étant séparé des comptes du gouvernement fédéral, le système bancaire allait pouvoir voler de ses propres ailes et s'établir sur une valeur étalon...Mais, l'or ou l'argent ?
On tenta d'imposer un étalon-argent car l'or manquait en dépit de la légendaire ruée vers l'or de 1849.
L'argent qui servait au commerce intérieur se retrouva bien vite surrévalué par rapport à l'or qui était utlisé pour le commerce avec l'étranger, principalement avec l'empire britannique qui l'avait adopté comme valeur étalon. Conséquence immédiate: une érosion de la quantité d'or en circulation au profit de l'argent, ce qui limitait encore un peu plus les moyens monétaires.
En 1857, une crise encore plus importante survint quand les banques américaines décidèrent de suspendre tout paiement en argent. Quatre ans plus tôt, le gouvernement avait déjà fait réduire le poids en argent de ses pièces. Ce ne sera pas la seule péripétie de ce genre. L'instabilité monétaire dûe au bimetallisme va se poursuivre en Amérique encore pendant plusieurs années.
Pourtant au milieu du XIXe siècle, l'activité économique était en plein développement. Les banques avaient reçu en dépôt la masse de capitaux que les artisans et paysans amassaient jusqu'alors dans leurs bas de laine. C'est grâce à cette manne que le secteur bancaire avait pris son essor. Aux Etats Unis, il s'était organisé en trusts et prenait une part considérable dans l'expansion industrielle via le crédit financier.
Toutefois cet argent métallique qui servait à l'investissement, mais aussi et de plus en plus à la spéculation, circulait en quantité insuffisante pour répondre sans risque de crise à la demande des déposants.
Seul l'or pouvait mettre les Etats à l'abri en servant d'étalon et de base au système monétaire.

L'OR SERT DE BASE AU SYSTEME MONETAIRE
La faiblesse des moyens de paiement américains rendait la crise inévitable.
Elle intervint en 1873 lorsque l'Allemagne décida d'utiliser l'or extrait des mines d'Afrique du Sud pour l'adopter dans les transactions monétaires comme unité de valeur à la fois stable, échangeable et universelle. Le gouvernement américain fut obligé d'en faire autant, provoquant du même coup l'effondrement du cours de l'argent et le krach du 9 mai 1873. Le bimétallisme (argent-or) prenait fin.
La crise économique dura une trentaine d'années sous la forme d'un long marasme, mais sans connaitre de récession.
Cela donna le temps au premier système monétaire international de s'installer; le temps également d'assainir les circuits financiers de la masse de titres papier que n'importe quelle banque avait le droit d'émettre.
Il faudra attendre 1879 pour que le système étalon-or soit institué au niveau international.
Ce retour à l'odre et à la stabilité ne pouvait être possible que par un monopole étatique d'émission, mais aussi par des règles limitant les sorties d'or et garantissant dans chaque Etat des réserves suffisantes. Cette tâche était confiée aux banques centrales dont se dotaient tous les pays industrialisés. Les Etats Unis furent les derniers à créer la leur, la Réserve Fédérale (on l'appelle la FED), en 1913.
En cette "heureuse" fin du XIXe siècle, toutes les monnaies étaient convertibles en or. Les fortunes étaient stables. Le dimanche, la bonne société se montrait en famille, se promenait en calèche et affichait son élégance sur les grandes avenues. Ah le bon temps de la Belle Epoque !
Mais voilà, la Guerre de 14 va éclater et tout va se dérègler.
La boucherie battant son plein, les dépenses militaires vont exploser, obligeant les Etats belligérants à fabriquer bien plus de monnaie qu'ils n'ont de contrepartie en or... avec le secret espoir de se payer plus tard sur le vaincu.
L'étalon-or avait vécu.
Une conférence internationale sera convoquée à Gènes en 1922 à l'initiative de l'Empire britannique pour tenter de remettre sur pied le système monétaire mis à mal par une inflation galopante. Tous les protagonistes du conflit y participeront, sauf les USA.
Conseillés par des économistes d'un autre âge, Ils s'accorderont pour rétablir la convertibilité de leur monnaie soit en or, soit, par défaut, en une autre monnaie convertible en or, le dollar US ou la livre sterling, puisqu'il s'agissait des monnaies des pays vainqueurs qui n'avaient pas subi de destructions.
Toutefois, ce système, qui prend le nom de Gold Exchange Standard, est bien incapable de règler la question des parités alors que la masse monétaire va s'accroitre de manière considérable entre 1923 et 1929; Pensez donc qu'en Allemagne, il faudra une brouette pleine de billets pour acherer à manger.
Faut-il donc revenir à la forte valeur des monnaies d'avant-guerre comme l'y poussent Churchill et la vieille garde des politiciens ?
John Keynes, un économiste anglais, pense que ce n'est plus possible sous peine de risquer un effondrement de l'économie.
En quelque sorte, la crise de 1929 lui donna raison. Le maintien de la parité avec l'or n'est pas tenable. Il faut l'abandonner et dévaluer fortement pour soustraire la monnaie de la spéculation. C'est ce à quoi doivent se résoudre le Royaume Uni en 1931 et les Etats Unis en 1933;
En janvier 1934, Roosevelt dévaluera une nouvelle fois le billet vert de près de 41% par rapport à l'or, ce qui lui permettra d'émettre de la monnaie qui servira à financer le New Deal.
La conférence de Londres qui est organisée la même année se borne à en prendre acte, enterrant par la même le Gold Exchange Standard.
Elle sonne le glas d'un système batard et bicéphale ($ et £) qui ne connait pas un meilleur destin que le bimétallisme. Le glas aussi d'une époque de courte transition entre deux conflits mondiaux;
L'augmentation des dépenses d'armement puis la guerre vont balayer toute velléité de retour à l'étalon or.

L'OR ET LE SYSTEME DE BRETTON WOODS
A partir de 1943, le cours de la guerre s'inverse. Les armées de l'Axe refluent et les puissances alliées commencent à imaginer l'après-guerre.
Comment mettre en place un nouvel ordre monétaire mondial, retablir un système multlatéral des paiements, Par une restauration du Gold Exchange Standard ?
Deux options sont évoquées.
Celle de John Keynes (britannique) s'inspire trop de l'ancien système et attribue à la livre sterling un rôle qui ne correspond plus à sa puissance économique. Ses conceptions jadis novatrices paraissent désormais surrannées.
Celle de Harry White (américain) s'appuie sur le rôle de pivot du dollar US avec un rattachement nominal à l'or.
C'est cette dernière proposition qui va prévaloir, tout simplement parce que, de toutes les monnaies, le dollar US est la seule qui avait gardé par rapport à l'or sa valeur de 1934, mais aussi parce que la puissance économique américaine est la seule qui fonctionnait à plein régime, alors que l'Europe offrait le spectacle d'un immense champ de ruines..
Les accords de Bretton Woods sont signés le 22 juillet 1944 par une quarantaine d'Etats alliés. Ils instaurent un système d'étalon change-or encadré par deux organismes de régulation et de contrôle, le FMI et la Banque Mondiale.
La valeur du dollar US est indexée sur l'or, à la valeur de 35 dollars l'once, tandis que les autres monnaies sont indexées sur le dollar. Les réserves des banques centrales doivent être constituées de devises, des précieux dollars si possible ou des bons du trésor, mais non plus d'or.
Le gouvernement américain garantit la valeur du dollar, mais n'est pas obligé d'avoir une contrepartie en or correspondant à la monnaie émise. La position américaine est d'autant plus dominante que les USA possèdent alors, enfouies profondément au Fort Knox dans le Kentucky, les 3/4 des réserves mondiales d'or.
Le plan Marshall donne aux USA le rôle de promoteur de la reconstruction d'après-guerre. Grâce à cette aide qui est loin d'être désintéressée, les pays occidentaux parviendront à relever leur économie au bout d'une dizaine d'années.
En 1958, le traité de Rome entérine par le Marché Commun la reprise du libre échange commercial en Europe. La croissance va alors connaitre un boom sans précédent.
La solidité affichée par les USA parait inébranlable, sans faille. L'illusion est trompeuse.
D'abord parce que le dollar n'est pas si fort. Par rapport aux autres monnaies, sa dernière dévaluation commence à dater.
L'autre problème, c'est que, depuis le début des années 50, leur balance des paiements est deficitaire en raison de ce que leur coûte le service après vente, principalement en Europe. En une douzaine d'années, ils multiplient par quatre leurs investissements industriels et commerciaux.
L'administration américaine n'a pas lieu de s'en soucier, puisque pour y remédier, il lui suffit de fabriquer des dollars. Comme c'est pratique !
Non seulement ça ne lui coûte rien, mais ça permet à chaque injection d'alimenter le commerce mondial en liquidités et de développer les échanges. Il n'y a par conséquent aucune raison pour que les dépenses ne continuent pas de plus belle dans les années 60.
En 1967, le déficit va atteindre 20 milliards de dollars, soit 2,5% du PIB. Vous me direz qu'en proportion, ce n'est pas énorme, mais en quantité, de déficit et déficit, cela finit par faire trop, beaucoup trop par rapport aux réserves d'or qui, elles, ne se reproduisent pas comme des petits pains.
Ce qui est tout aussi inquiétant, c'est que les avoirs en dollars détenus par les banques centrales à l'étranger sont devenus, eux aussi, très très importants.
Tout ira bien aussi longtemps que l'once d'or continuera de se négocier à la valeur de 35 dollars. Le marché libre de Londres réouvert en 1954 doit y veiller. C'est la clé de voute du système de Bretton Woods.
Mais à partir de 1959-60, des tiraillements se font sentir sur le marché,.qui rendent de plus en plus difficile le maintien de cette valeur à son taux d'origine. Les promesses sociales de Kennedy provoquent un début de spéculation sur l'or qui, à un moment, atteindra la barre symbolique des 40$. Or chaque fois que l'or monte, Fort Knox doit en mettre sur le marché pour en faire redescendre le cours.
Washington demande alors le concours des principales banques centrales pour l'aider dans cette tâche. Ainsi se constitue en 1961 un "Pool" de l'or... Attention les enfants, pas la poule aux oeufs d'or !
Mais les interventions de ce pool deviennent de plus en plus fréquentes. Le marché de Londres apparait comme un gouffre dilapidateur.
De Gaulle en a assez.
Assez de cette politique qui permet aux américains de financer leur développement par leur déficit.
Assez de ces dollars dont il craint qu'ils fassent l'objet d'une dévaluation et deviennent de la monnaie de singe. Il veut les troquer contre de l'or. Il ne croit qu'en l'or. En 1967, Il se retire du Pool.
L'année suivante, la Grande Bretagne, prisonnière de ses dettes et de son encombrante alliance, est contrainte de dévaluer, déclenchant une vague spéculative. On se jette sur l'or. C'est de la folie !
Il faut de toute urgence créer une dérivation pour soulager le marché officiel. On décide alors d'ouvrir un autre marché pour les particuliers où les banques centrales n'interviendront plus. Le 17 mars 1968, Washington décide de ne plus .soutenir le cours de l'or sur ce marché parallèle.
Dès lors, le Pool n'a plus de raison d'être. Triomphe de courte durée du Grand Charles car mai 68 va le ramener sur terre.
Ce système mal foutu disparait..Mais celui qui le remplace, ce n'est que du rafistolage effectué à la va-vite. Ce n'est pas fait pour durer.
On pense un temps revenir à l'étalon-or abandonné depuis 1914, mais cela nécessiterait d'éponger un trop grand volume de liquidités et aurait le même effet sur le patient que les saignées pratiquées au temps de Molière. Le ralentissement des échanges commerciaux qui s'en suivrait provoquerait une grave crise économique.
On pense compenser la déperdition monétaire en surrévaluant l'once d'or bloqué arbitrairement à 35 dollars depuis 1934. Mais cela reviendrait à donner des armes en pleine Guerre froide à l'URSS qui est l'un des principaux producteurs d'or. Pour les américains, il ne saurait en être question.
On pense créer une monnaie internationale gérée par le FMI, mais on devine déjà la guerre qui se déclencherait pour en prendre le contrôle. D'ailleurs, récemment, DSK a reformulé cette idée sur la base d'une monnaie qui depuis sa création, existe dans un bocal à l'état embryonnaire, sous la forme de droits de tirage spéciaux (DTS)... et on la voit mal sortir du bocal.
Il faut se rendre à l'évidence. Aucun système monétaire, même à l'état de projet, n'apporte assez de garanties pour réorganiser les échanges commerciaux.
Bretton Woods est mort.
L'acte de décès, c'est Richard Nixon, président des Etats Unis, qui le signe le 15 août 1971.
Lorsque Nixon fait cette annonce, les observateurs sont pris de court. Personne ne s'attend à ce que le monde financier soit ébranlé de la sorte dans le creu des vacances d'été. Pourtant, en y regardant de plus près, cette décision était la seule qui préservait le leadership américain.
Le bricolage de 1968 aurait pu tenir quelques années de plus en s'accommodant du déséquilibre récurent de la balance des comptes américaine . Mais l'intensification de l'engagement militaire au Vietnam va tout accélérer. Le financement de cette guerre lointaine va grevè le budget et accroittre l'endettement américain dans des proportions hallucinantes.
Même en promo, les bombes au napalm, c'était pas donné ! Et par dessus le marché, l'armée américaine enregistrera une série de revers sur le terrain à partir de l'offensive du Têt de 1968.
En 1969-70, c'est cette dégradation des finances américaines qui va amener les banques centrales, de moins en moins confiantes dans une monnaie qui garnit leurs coffres, à réclamer l'échange de leurs dollars papier contre de l'or.
Le vent a tourné. Nixon se retrouve alors coincé, car en 20 ans, les réserves de Fort Knox se sont évaporées de moitié.
Pour éviter de se faire complètement dépouillé, il n'a d'autre ressource que de faitre usage de son droit de diktat. Puisque les Etats Unis ont créé ce système parce qu'il les servait, ils peuvent aussi le défaire s'ils estiment qu'il a fini de les servir... Et voilà comment, par un beau jour d'août 1971, Nixon a annoncé qu'il renonçait au nom de son pays à garantir les dollars par leur équivalent en or.
L'OR, TEMOIN DISCRET DE LA GUERRE DES CHANGES FLOTTANTS
Maintenant, imaginez un cube en or de 32 cm de côté et essayez de le soulever. Vous n'y arriverez pas. Il pèse une tonne. On s'en rend compte dans les films policiers par la difficulté avec laquelle les auteurs d'un casse extraient les lingots d'un coffre fort.
Avec 19.32 de densité, l'or est l'un des métaux les plus "lourds" qui existent, mais au début des années 70, il avait les propriétés d'un ballon amarré par son cordon ombilical à sa valeur référence de 1934. Il suffisait de rompre cette attache pour que le ballon s'envola et avec lui, l'inflation.
En outre, la surtaxe de 10% sur les importations industrielles décidée dans le même temps équivalait à une dévaluation déguisée du dollar. Ainsi se mettaient en place des manoeuvres permettant aux Etas Unis de vivre à crédit et, plus globalement, visant à soutenir la compétitivité de tel ou tel produits.
L'inconvertibilité du dollar en or, c'est le point de départ de la guerre financière, commerciale et économique que connaissons encore aujourd'hui.
Aussitôt; un jeu de bascule va s'instaurer entre l'or et le dollar. Que l'un monte; l'autre descend.
Les monnaies ne garderont pas longtemps leurs taux de change indéxés sur le dollar car les Etats en ont ras-le-bol d'acheter des dollars pour maintenir leur parité. Le système va donc s'inverser. Les détenteurs de dollars les vendent pour de l'or ou des monnaies fortes comme le yen et le deutche mark qui bénéficient des capacités exportatrices de leurs économies.
En 1972, les pays européens (membres de la CEE) comprennent la nécessité de faire flotter leurs devises de manière concertée afin de les mettre à l'abri de mouvements spéculatifs ciblés sur l'une d'elles. Ils s'accordent sur l'amplitude des oscillations comparables à celles d'un Serpent, tout en maintenant entre elles des rapports aussi stables que possible.
Le 19 mars 1973. un nouveau système monétaire international est institué, celui des "changes flottants".
Le décor est désormais planté pour la guerre USA-Europe-Japon. Leur lutte d'influence et leurs manoeuvres vont tout de suite s'engager à la faveur de la crise économique qui survient quelques mois plus tard à la suite du premier "choc pétrolier".(le quadruplement brutal du prix du baril)
L'administration américaine n'étant pas disposée, cette fois, à soutenir sa monnaie, comme elle l'avait fait pour l'or, celle-ci va se déprécier considérablement. Par rapport au deutche mark (son allié européen). le dollar perdra près de la moitié de sa valeur, créant du même coup une inflation à deux chiffres, ce qui contribuera à faire sortir les unes après les autres les monnaies européennes du Serpent monétaire. Celui-ci est finalement abandonné en 1978.
De cette déroute va naitre l'idée d'une monnaie européenne unique (l'ECU, ancêtre de l'euro) dont la valeur sera calculée au prorata économique des pays qui adhéreront à ce principe.
Le 13 mars 1979, le Système monétaire européen (SME) est créé. Désormais, les devises ne fluctueront plus les unes par rapport aux autres, mais par rapport à la moyenne des autres..Il faudra quand même attendre 1985 pour que l'ECU remplace le dollar comme monnaie de réserve.et d'intervention sur les marchés.
La mise en place de ce nouveau système amènera l'administration américaine à réviser complètement sa stratégie puisque ne pouvant plus compter sur le levier du deutche mark. Sous l'impulsion de Paul Volcker, le directeur de la FED, les Etats Unis s'engageront dans une politique d'austérité afin de réduire l'inflation, la ramenant de 13 à 3%, et permettre au dollar de retrouver sa vigueur.
Le krach de 1987 sonnera comme un premier avertissement à l'ascension insolente des" yuppies" et à l'euphorie libérale de l'ère Reagan.
Il illustrera au passage l'évolution prise par la monnaie depuis le XIXe siècle, puisqu'en devenant la contrepartie, non plus d'un stock d'or, mais d'émision de crédit par les banques, elle tend à se dématérialiser, à s'opacifier et à échapper à tout contrôle.
Dans les années 90, les mouvements de capitaux s'effectuent de plus en plus rapidement, les marchés sont dérèglementés, ce qui favorisent les opérations spéculatives comme celle de Georges Soros sur la livre sterling qui tuent le SME en 1993 ou encore celle qui sera à l'origine de la tempête qui souffla sur les places asiatiques en 1997.
En 1998, la BCE prend le relais de l'IME, une créature voulue par le traité de Maastricht, et s'édifie sur le modèle de la Bundesbank.
L'euro est mis en usage sur les marchés financiers l'année d'après sur la base d'une valeur (1€ = 1,168$) qui cherche à concurrencer directement le dollar US.
Les positions des principales devises (dollar, euro, yen, yuan) ont pris, depuis, l'allure d'une guerre de tranchée commerciale aux implications stratégiques complexes. La parité euro/dollar est devenue un indicateur de référence de par le volume de billets en circulation et de transactions quotidiennes. Quand l'un descend, l'autre monte rendant ses produits plus chers.
L'OR, INDICATEUR DE CRISE
Le rôle joué par la monnaie sur les marchés financiers n'a pas pour autant fait perdre son importance à l'or, bien au contraire. Il est devenu une valeur refuge qu'on achète dès que les bourses et les résutats économiques donnent des signes d'inquiétude.
Depuis que Nixon l'a libéré de toute attache avec le dollar, et depuis que la guerre économique fait rage, la valeur de l'or a d'abord pris ses aises avant de refléter les tensions commerciales et l'état de santé du système capitaliste..
Son premier pic a correspondu avec le bras de fer que le dollar au plus bas avait engagé avec les monnaies européennes. Après une augmentation de 150% en 1979, il a atteint un cours historique à 850$ l'once le 20 janvier 1980 qui restéra inapprochée pendant plus d'un quart de siècle.
Par la suite, l'or a connu une fièvre de moindre importance en 1982-83 lorsque le "2e choc pétrolier" s'est combiné avec la révolution iranienne, puis une autre en 1987 quand s'est produit le krach.
Jusqu'en 1997, son cours moyen s'est maintenu aux alentours de 400$ l'once, connaissant même une petite compression à 250$ au carrefour de l'an 2000. C'est le moment qu'avait choisi la Banque d'Angleterre pour vendre la moitié de ses réserves ! Hahahaha !
Depuis 2005, son ascension a pris une forme expotentielle. Le 3 janvier 2008, il battait le record de 1980, puis franchissait la barre symbolique des 1000$ quelques jours plus tard. Dernièrement, après avoir battu record sur record, il a affiché 1217$ le 2 décembre 2009.
Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce phénomène:
- La crise des subprimes bien sur, bien que le cours de l'or ait chuté de 20% en octobre 2008, juste après la faillite de Lehman Brothers. Mais plus d'un an après le krach, on assiste encore aux USA à des faillites bancaires à répétition qui illustrent bien la fragilité du système financier dans son ensemble.
- L'équilibre précaire entre l'offre et la demande car la raréfaction de la production d'or ne parvient pas à satisfaire totalement la demande provenant des banques centrales, de la Russie, de la Chine, mais aussi, et c'est nouveau, des pays émergents les plus en pointe (Inde, Mexique...). Beaucoup de pays frappent à la porte du top 10. Les rapports de force sont lentement en train d'évoluer.
- La faiblesse du dollar est entretenue par le besoin pour Washington de soutenir sa consommation intérieure, et par la faiblesse d'un yuan dont la valeur n'a pas varié depuis 10 ans malgré une croissance de 10% par an.
En conséquence, la flambée de l'or tire à la hausse les autres métaux précieux (argent, platine) ainsi que les matières premières qui sont libellées en dollars.
L'escalade ne semble pas prête de s'arrêter car de plus en plus de pays craignent que la montagne de dettes emmagasinée par les USA ne se règlent un jour en une monnaie qui aura perdu une grande partie de sa valeur. Il y en a aussi qui investissent dans l'or pour se prémunir contre l'inflation. L'investissement dans l'or peut également représenter un moyen (un brin risqué) de se désendetter.
Plus le dollar chutera et plus l'or montera...
Jusqu'ou ? Les prospectives les plus folles circulent... 1 500$ ? Certains analystes parlent de 2 000$ !....
Plus l'or montera et plus grands seront les risques d'une chute vertigineuse. Plus grosse sera également la bulle spéculative qui fera très mal le jour où elle éclatera.
D'après certaines rumeurs, 10 à 15 000 tonnes d'or auraient été empruntées dont le rendement pourrait être mis à mal si l'or montait trop vite. Les achats importants pourraient se transformer en importantes pertes. Le tout sera de savoir vendre au bon moment et il n'y aura pas que des gagnants...
Les USA sont de loin le pays qui détient la plus grande quantité d'or avec plus de 8 000 tonnes.
Le FMI qui vendait il y a quelques jours une partie de ses réserves à des pays émergents (Inde, Sri Lanka) en détient plus de 3 000, presque 6 fois plus que la BCE.
La Chine, avec 1 000 tonnes, remonte progressivement au classement. Au mois de mars, Pekin ammonçait en avoir acquis 400 de plus, rien de moins...
La France occupait encore récemment une fragile 4e place avec 2 500 tonnes après avoir vendu 1/6 de ses réserves depuis 2005, au moment où le cours de l'or s'était mis à affoler les compteurs. Elle apparait comme le plus gros vendeur du monde. Des ventes "techniques" d'après Bercy... (Hahahahaha !)

Bon voila. J'espère vous avoir intéressé.
J'espère qu'après avoir lu cette histoire, vous ne serez plus tentés de parler de "monnaie anarchiste" ou de "monnaie biodégradable" comme je l'ai lu il y a quelques mois.
Il n'y a pas de monnaie possible qui ne prenne place dans un système monétaire. Il n'y a pas de système monétaire possible sans une valeur étalon. Il n'y a pas d'autre valeur étalon possible que l'or.
La meilleure façon d'en finir avec ce jeu de monopoly planétaire à base de profits et de spéculation, dirigé par la valeur, c'est de se battre pour un monde sans argent.
Antigone,
Votre conseiller financier.
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EDIT
J'apporte une actualisation
RFI - 14 mars 2010
L'Afrique du Sud n'est plus que le 4e producteur mondial d'or
Alors qu'en 2006, l'Afrique du Sud était le premier producteur d'or au monde, le pays ne se place désormais plus qu'en quatrième position, bien loin derrière la Chine, le numéro un. Depuis deux ans les mines tournent au ralenti, notamment en raison de la récession consécutive à la crise économique, mais pas seulement.
La production d'or a chuté de 5,8 % en 2009. Ce mauvais chiffre est pourtant bien meilleur que celui de l'année précédente. En 2008, la baisse avait atteint les 14,5 %. Les mines avaient tourné au ralenti en raison des coupures d'électricité à répétition, et de nombreux puits avaient aussi été fermés pour des raisons de sécurité.
Aujourd'hui, les gisements sont de plus en plus profonds et très coûteux à exploiter. L'Afrique du Sud, premier producteur mondial pendant plus d'un siècle, a donc été détrônée par la Chine dès 2007. La nation Arc-en-ciel a ensuite été dépassée par l'Australie et les Etats-Unis.
Pourtant le secteur aurifère rapporte toujours gros : près de 4 milliards 800 millions d'euros l'an passé selon la Chambre des Mines. Et les filons emploient encore quelque 159 000 personnes à travers le pays.