2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Dim 27 Fév 2022 12:35

Face à l’invasion russe, solidarité internationale !
publié le : 25-02-2022 source : https://www.federation-anarchiste.org/

Stop à la guerre !


Ce matin du 24 février 2022, l’armée de Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine par la Biélorussie, la Crimée et le Donbass. Cette invasion visait certainement Kiev, toute proche de la frontière biélorusse. Plusieurs villes ont subi des tirs de missiles dont la capitale. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelinsky promet «l’Ukraine se défendra et gagnera».

Cette situation était malheureusement prévisible. La Russie a déjà montré son ambition impérialiste, notamment en Géorgie en 2008, au Moyen-Orient et en Afrique plus récemment. En Ukraine, suite au soulèvement de Maïdan à Kiev en 2014 (qui a fait fuir le président pro-russe Victor Ianoukovitch), Poutine a annexé la Crimée et aidé les séparatistes prorusses du Donbass dans l’Est (les autoproclamées "Républiques populaires" de Louhansk et Donetsk).
Dans un « Appel au peuple » télévisé du 21 février dernier, Poutine avait déclaré : « Nous prenons un morceau du Donbass, et si l’Ukraine fait des vagues (...) alors nous en prendrons encore plus. », disposant aux frontières 190 000 soldats prêts au combat.
Tous ces militaires positionnés à la frontière russo-ukrainienne ainsi qu’ en Biélorussie n’étaient pas là juste pour le Donbass et son intention était de mettre la main sur tout, ou une partie de l’Ukraine, étant pour lui une région de "L’Empire russe".

L’Ukraine est prise dans un étau : d’un côté ses ressources sont convoitées pour renforcer le régime du Kremlin, affaibli par la crise économique et dont l’autorité a été mise à mal lors de la pandémie, de l’autre l’OTAN tente de l’attirer dans son giron.
Dans plusieurs régions du monde, les rivalités impérialistes multiplient les conflits armés, dont sont victimes les populations.
Les anarchistes combattent depuis toujours le nationalisme et le capitalisme portant en lui « la guerre comme la nuée porte l’orage », renforçant la militarisation et l’autoritarisme des États, alors que la mondialisation néolibérale se vantait d’apporter la démocratie et la paix !
Cela ne semble être que les prémices de plusieurs années de guerres ou de tensions entre les pays les plus riches, jusque là épargnés en exportant leurs conflits ailleurs. le but étant de contrôler les ressources naturelles se raréfiant tout en créant des élans nationalistes nostalgiques des anciens « empires », vision glorifiée d’un passé fantasmé, qui passe sous silence des millions de victimes innocentes, et permettant de justifier idéologiquement ces guerres auprès de leur population. L’augmentation des budgets militaires de par le monde est elle aussi une réalité significative.

Notre combat pour construire un monde basé sur la solidarité, l’entraide et l’internationalisme est plus que jamais nécessaire.

Sur la situation en Ukraine, nous rejoignons l’appel de nos camarades russes pour mener des actions partout où cela est possible, suivant les moyens de chacun.e : « Pas de guerre entre les peuples ! Pas de paix entre les classes ! » https://www.monde-libertaire.fr/?articl ... perialiste.
Nous appelons également, dans le monde entier, à lutter contre le capitalisme, le nationalisme, l’impérialisme ainsi que l’armée (et le SNU, en France) qui nous poussent toujours vers de nouvelles guerres.
Nous sommes solidaires de nos camarades sur place, ayant décidé de fuir ou de se battre dans les milices d’autodéfense ukrainiennes, bien que nous sachions que des forces d’extrême-droite d’idéologie fasciste et nazie (mais en large minorité, n’en déplaise à Poutine) y opèrent également depuis 2014.
La main de fer de Poutine sur l’Ukraine signifierait la destruction du mouvement anarchiste dans cette région, comme il l’a réalisé notamment à l’est de la Russie ces dernières années : tortures, prison, exécutions étant l’avenir annoncé.
Comme toujours, ce sont les plus pauvres et les plus précaires qui vont souffrir des conséquences de cette guerre, les riches renforçant leur pouvoir et leurs profits, particulièrement dans le domaine militaire.
Même si nous sommes pacifistes et opposés à tout État, quel qu’il soit, nous comprenons la nécessité de lutter pour sa survie et résister à l’oppression.
Nous appelons également à la désertion massive de toutes les casernes militaires, partout dans le monde !

Nous sommes internationalistes et pacifistes, la solidarité est notre arme !

Fédération anarchiste, le 24 février 2022
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Dim 27 Fév 2022 12:38

Contre les annexions et l’agression impériale
Une déclaration d’anarchistes russes contre l’agression russe en Ukraine


Cette déclaration est apparue en russe sur avtonom.org le 22/02/2022 , un projet médiatique né du réseau communiste libertaire Autonomous Action.

Hier, le 21 février, s’est tenue une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité russe. Dans le cadre de cet acte théâtral, Poutine a forcé ses plus proches serviteurs à lui « demander » publiquement de reconnaître l’indépendance des soi-disant « républiques populaires » de la République populaire de Lougansk [RPL] et de la République populaire de Donetsk [RPD] dans l’est de l’Ukraine.

Il est bien évident qu’il s’agit d’un pas vers une nouvelle annexion de ces territoires par la Russie, quelle que soit la manière dont elle est formalisée (ou non) légalement. En fait, le Kremlin cesse de considérer la LPR et la RPD comme faisant partie de l’Ukraine et en fait finalement son protectorat. « D’abord la reconnaissance de l’indépendance, puis l’annexion » : cette séquence avait déjà été élaborée en 2014 en Crimée. Cela ressort également des réserves stupides de Narychkine lors de la réunion du Conseil de sécurité (“Oui, je soutiens l’entrée de ces territoires dans la Fédération de Russie”).
1
Étant donné que la réunion, en fin de compte, a été diffusée sur bande [plutôt qu’en direct], et que ces « réserves » n’ont pas été supprimées, mais laissées dedans, l’allusion est claire.

Dans un « appel au peuple » le soir même, Poutine semble « d’accord » avec ces demandes et annonce la reconnaissance de la RPL et de la RPD en tant qu’États indépendants. En fait, il a déclaré ce qui suit : « Nous prenons un morceau du Donbass, et si l’Ukraine secoue le bateau, alors laissez-la s’en vouloir, nous ne la considérons pas du tout comme un État, alors nous en prendrons encore plus. ” Selon le décret de Poutine, les troupes russes pénètrent déjà sur le territoire de la RPL et de la RPD. Il s’agit d’un geste clair de menace envers le reste de l’Ukraine et en particulier envers les parties des régions de Lougansk et de Donetsk encore contrôlées par l’Ukraine. C’est l’occupation réelle [au sens où jusqu’à présent, Lougansk et Donetsk n’étaient occupés que par procuration].

Nous ne voulons défendre aucun État. Nous sommes des anarchistes et nous sommes contre toute frontière entre les nations. Mais nous sommes contre cette annexion, car elle ne fait qu’établir de nouvelles frontières, et la décision à ce sujet est prise uniquement par le dirigeant autoritaire, Vladimir Poutine. C’est un acte d’agression impérialiste de la part de la Russie. Nous ne nous faisons pas d’illusions sur l’État ukrainien, mais il est clair pour nous qu’il n’est pas le principal agresseur dans cette histoire – il ne s’agit pas d’un affrontement entre deux maux égaux. Tout d’abord, il s’agit d’une tentative du gouvernement autoritaire russe de résoudre ses problèmes internes par une « petite guerre victorieuse et l’accumulation de terres » [une référence à Ivan III].

Il est fort probable que le régime du Kremlin mettra en scène une sorte de spectacle de « référendum » sur les terres annexées. De telles performances ont déjà eu lieu en RPD et RPL en 2014, mais même Moscou n’a pas reconnu leurs résultats. Maintenant, apparemment, Poutine a décidé de changer cela. Bien sûr, on ne peut parler de « vote libre et secret » dans ces territoires, ils sont sous le contrôle de gangs militarisés complètement dépendants de Moscou. Ceux qui s’opposaient à ces gangs et à l’intégration avec la Russie ont été soit tués, soit forcés d’émigrer. Ainsi, tout « référendum sur le retour du Donbass comme un navire perdu vers son port natal » sera un mensonge de propagande. Les habitants du Donbass ne pourront formuler leur décision que lorsque les troupes de tous les États – et en premier lieu de la Fédération de Russie – quitteront ces territoires.

La reconnaissance et l’annexion de la RPD et de la RPL n’apporteront rien de bon aux habitants de la Russie elle-même.

Premièrement, dans tous les cas, cela conduira à la militarisation de toutes les sphères de la vie, à un isolement international encore plus grand de la Russie, à des sanctions et à une baisse du bien-être général. La restauration des infrastructures détruites et l’intégration des « républiques populaires » dans le budget de l’État ne seront pas gratuites non plus – les deux coûteront des milliards de roubles qui pourraient autrement être dépensés pour l’éducation et la médecine. N’ayez aucun doute: les yachts des oligarques russes ne deviendront pas plus petits, mais tous les autres commenceront à vivre pire.

Deuxièmement, l’aggravation probable de la confrontation armée avec l’Ukraine signifiera plus de soldats et de civils morts et blessés, plus de villes et de villages détruits, plus de sang. Même si ce conflit ne dégénère pas en guerre mondiale, les fantasmes impériaux de Poutine ne valent pas une seule vie.

Troisièmement, cela signifiera la propagation du soi-disant « monde russe » : une combinaison folle d’oligarchie néolibérale, de pouvoir centralisé rigide et de propagande impériale patriarcale. Cette conséquence n’est pas aussi évidente que la hausse du prix des saucisses et les sanctions sur les smartphones, mais à long terme, elle est encore plus dangereuse.

Nous vous exhortons à contrer l’agression du Kremlin par tous les moyens que vous jugez appropriés. Contre la saisie de territoires sous quelque prétexte que ce soit, contre l’envoi de l’armée russe dans le Donbass, contre la militarisation. Et finalement, contre la guerre. Descendez dans la rue, passez le mot, parlez aux gens autour de vous, vous savez quoi faire. Ne soyez pas silencieux. Passer à l’action. Même une petite vis peut bloquer les engrenages d’une machine de mort.

Contre toutes les frontières, contre tous les empires, contre toutes les guerres !

-Autonomous Action
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Dim 27 Fév 2022 12:41

Du Tigré à l’Ukraine, non à la guerre, non à l’impérialisme ! Solidarité internationale ! Paix aux chaumières, guerre aux palais !
Publié le 27 février 2022 | Par CNT-AIT | source : http://cnt-ait.info/2022/02/27/tigre-ukraine/
ከትግራይ እስከ ኡክሬይን፣እምቢ ለጦርነት፣እምቢ ለአጤነት።አለምአቀፋዊ አጋርነት! ሰላም ለጎጆዎች! ጦርነት ለቤተመንግስቶች!

ካብ ትግራይ ክሳዕ ኡክሬን፣ እንቢ ንዂናት፣ እንቢ ንሃጸይነት። ዓለምለኻዊ ኣጋርነት!
ንኣጉዶታት ሰላም! ንቤተመንግስታት ዂናት!

Ce jeudi 24 février 2022, l’Humanité a assisté en direct sur toutes les chaines de télévision à l’agression brutale de l’Ukraine par les armées de l’impérialisme Russe dirigée par Poutine. Ils assistent, hébétés, aux bombardements et au déchainement de la guerre.

Ce triste spectacle, la population du Tigré le connais bien : il faut partie de son quotidien depuis plus de 1 an et demi, depuis que l’impérialisme éthiopien a lancé son offensive en envahissant le Tigré.

Cela ne veut pas dire que le gouvernement du Tigré soit irréprochable ni un modèle de respect des droits de l’homme et de la démocratie. Mais il faut bien reconnaitre que c’est la même logique impérialiste qui est mise en œuvre par l’Ethiopie comme la Russie. Toutefois dans la Corne de l’Afrique, les horreurs de la guerre peuvent se poursuivre car elles se déroulent dans l’indifférence quasi générale de l’opinion publique internationale.

L’Ethiopie pour mener sa sale guerre bénéficie de l’appui d’un certain nombre de pays qui fournissent de l’aide militaire. Ainsi la Turquie, membre de l’ OTAN, vend au gouvernement Ethiopien des drones dont les moteurs sont fabriqués en Ukraine, à Kiev. Le gouvernement d’Ukraine qui – bien qu’il soit lui-même sous la menace d’un impérialisme – n’a pas hésité à assurer le service après-vente et à envoyer des techniciens mercenaires pour apprendre à l’armée impérialiste éthiopienne à se servir de ces drones contre les populations au Tigré.

Cependant nous savons que ceux qui sont la cause des guerres ne sont pas ceux qui meurent. Nous ne confondons pas la population avec le gouvernement.

Ce sont les travailleurs, les étudiants, les agriculteurs, les gens qui habitent des simples chaumières qui sont toujours les victimes des guerres déclenchées par leurs élites , leurs gouvernements et leurs bourgeoisie, lesquels sont toujours bien à l’abris dans leurs palais.

Aussi, même si le gouvernement Ukrainien a vendu à celui d’Ethiopie des armes qui sont utilisées pour augmenter le génocide au Tigré, nous devons nous opposer de toutes nos forces à l’agression impérialiste du gouvernement russe contre la population en Ukraine.

De même que nous nous solidarisons avec ceux qui en Russie disent « non à la guerre » et refusent d’obéir au délire impérialiste.

Du Tigré à l’Ukraine, non à la guerre, non à l’impérialisme ! Solidarité internationale ! Accueil des réfugiés !

Comme disent les antimilitaristes russes et ukrainiens : Paix aux chaumières, guerre aux palais !

Anarchistes de la Corne de l’Afrique et CNT-AIT (France) contact@cnt-ait.info http://www.cnt-ait.info

BOYCOTTEZ LE CAFE ETHIOPIEN, SOURCE DE DEVISE DU GOUVERNEMENT ETHIOPIEN POUR L’ACHAT D’ARMES
http://bloodycoffee.org
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Dim 27 Fév 2022 12:43

Déclaration des anarchosyndicalistes russes : la guerre a commencé …
Publié le 25 février 2022 | Par CNT-AIT | source : https://aitrus.info/node/5921

DECLARATION DE LA SECTION de l’AIT DANS LA RÉGION DE RUSSIE

NON A LA GUERRE !


La guerre a commencé.

Ce dont on avait peur, ce contre quoi on mettait en garde, ce en quoi on ne voulait pas croire, mais ce qui était inévitable – est arrivé.

Les élites dirigeantes de Russie et d’Ukraine, incitées et provoquées par le capital mondial, avides de pouvoir et gonflées de milliards volés aux travailleurs, se sont réunies dans une bataille meurtrière. Leur soif de profit et de domination est maintenant payée de leur sang par des gens ordinaires – tout comme nous.

Le premier coup de feu a été tiré par le plus fort, le plus prédateur et arrogant des bandits – le Kremlin

Mais, comme cela arrive toujours dans les conflits impérialistes, derrière la cause immédiate se cache tout un enchevêtrement de raisons dégoûtantes et puantes : c’est la lutte internationale pour les marchés du gaz, et la volonté des autorités de tous les pays de détourner l’attention de la population de la tyrannie des dictatures « sanitaires » ;

c’est la lutte des classes dirigeantes des pays de l’ex-Union soviétique pour la division et la redistribution de « l’espace post-soviétique » ;

Ce sont les contradictions plus larges et globales, et la lutte pour la domination mondiale entre l’OTAN menée par les États-Unis d’une part et la Chine d’autre part, qui défie l’ancienne puissance hégémonique et a attaché son « petit frère » du Kremlin à son char.

Aujourd’hui, ces contradictions donnent lieu à des guerres locales. Demain, ils menacent de se transformer en une troisième guerre impérialiste mondiale.

Quelle que soit la rhétorique « humaniste », nationaliste, militariste, historique ou autre qui justifie le conflit actuel, il n’y a derrière lui que les intérêts de ceux qui détiennent le pouvoir politique, économique et militaire.

Pour nous, travailleurs, retraités, étudiants, cela n’apporte que souffrance, sang et mort.

Bombarder des villes paisibles, bombarder, tuer des gens n’ont aucune justification.

Nous exigeons la cessation immédiate des hostilités et le retrait de toutes les troupes aux frontières et aux lignes de séparation qui existaient avant le début de la guerre.

Nous appelons les militaires envoyés au combat à ne pas se tirer dessus et encore moins à ne pas ouvrir le feu sur la population civile.

Nous les exhortons à refuser en masse d’exécuter les ordres criminels de leurs commandants.

ARRÊTEZ CETTE GUERRE ! LES BAÏONNETTE DANS LE SOL !

Nous appelons les gens à l’arrière des deux côtés du front, les travailleurs de Russie et d’Ukraine à ne pas soutenir cette guerre, à ne pas l’aider – au contraire, à lui résister de toutes leurs forces !

Ne partez pas en guerre !

Pas un seul rouble, pas une seule hryvnia (2) de nos poches pour la guerre !

Frappez contre cette guerre si vous le pouvez !

Un jour – quand il auront assez de force – les travailleurs de Russie et d’Ukraine exigeront des comptes complets à tous les politiciens et oligarques présomptueux qui nous dressent les uns contre les autres.

Nous nous souvenons :

PAS DE GUERRE ENTRE LES TRAVAILLEURS DE RUSSIE ET ​​D’UKRAINE !

PAS DE PAIX ENTRE LES CLASSES !

PAIX AUX MAISONS – GUERRE AUX PALAIS !

Section de l’Association internationale des travailleurs de la région russe


(1) hégémon : Puissance qui dirige sans partage

(2) hryvnia : monniae ukrainienne
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Dim 27 Fév 2022 12:45

Ukraine : Contre le militarisme et la guerre : pour la lutte auto-organisée et la révolution sociale !
26 février 2022

Une proclamation du président russe Vladimir Poutine a donné le feu vert à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie. Les seuls perdants de la guerre seront la classe ouvrière mondiale, en particulier les prolétaires d’Ukraine et de Russie. Ce sont eux qui sont destinés à servir de chair à canon aux États et aux capitalistes. Il est de notre devoir de bloquer la machine de guerre et de reconstruire les résistances sociales et de classe, avec pour principe directeur la promotion des intérêts et des besoins matériels de notre classe.

Une proclamation du président russe Vladimir Poutine a donné le feu vert à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie. Poutine affirme que l’acte de guerre de la Russie vise à soutenir la Crimée qu’elle occupe par la Russie et les « républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk en Ukraine, face à l’adhésion potentielle de l’Ukraine à l’OTAN, à l’instigation de l’Occident. Mardi 22 février, la Russie a reconnu l’indépendance de ses protectorats informels dans le Donbass, exacerbant les tensions existantes avec l’axe euro-atlantique qui soutient le régime ukrainien.

Il ne faut pas oublier qu’une guerre civile de faible intensité se déroule en Ukraine depuis 2014, lorsque le gouvernement alors pro-russe du président Ianoukovitch a été renversé par une « révolution orange » qui a porté au pouvoir un régime pro-occidental désireux de se ranger du côté de l’axe euro-atlantique. Le soulèvement de Maidan, dont le bloc impérialiste euro-Atlantique a tiré profit, a sorti l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie. Il a également renforcé l’extrême-droite ukrainienne, qui a obtenu des sièges au parlement et développé des unités paramilitaires qui ont commis des atrocités contre les russophones et les membres des syndicats. Ce régime est reconnu et soutenu financièrement et militairement par les États appartenant à l’Union européenne et à l’OTAN, qui cherchent désormais des solutions diplomatiques pour la prévalence des « valeurs démocratiques occidentales », alors même que des images de croix gammées sur des bâtiments publics ont été divulguées sur les médias sociaux.

La Russie, quant à elle, n’était pas prête dès le départ à perdre son ancrage impérialiste en Ukraine et surtout dans la région de Crimée, quelle que soit la volonté du peuple ukrainien. Le soulèvement de l’Euromaïdan a peut-être débouché sur le régime néoconservateur auquel il a abouti, mais personne ne se fait d’illusion sur le fait que la non-acceptation de ce régime est née du sentiment « antifasciste » de la Russie ou de son « besoin de protéger les citoyens russes ».

Après tout, le régime autoritaire de Poutine en Russie a récompensé les nazis et les fascistes à l’intérieur de son propre pays en emprisonnant et en tuant des antifascistes, alors que les nombreuses interventions de l’impérialisme russe dans les régions de l’ex-URSS n’avaient pas besoin d’une telle justification. La Russie voulait et veut toujours une chose : imposer ses propres conditions dans les antagonismes impérialistes. Elle ne tolérera pas l’encerclement militaire qu’elle prétend subir de la part de l’OTAN, l’installation d’armes nucléaires à ses portes, l’incitation auprès de l’Ukraine par les puissances occidentales à rejoindre l’OTAN, et la réduction de son contrôle sur l’ancienne périphérie soviétique. Un autre facteur est le nationalisme flagrant au sein de la classe dirigeante russe – l’Ukraine est le pays d’origine de l’État russe (la Rus de Kiev) et la partie orientale de l’Ukraine est habitée par des Ukrainiens russophones.

De l’autre côté, les États-Unis et le camp euro-Atlantique, avec le Royaume-Uni en tête, poussent, en violation des accords internationaux, à l’expansion orientale de l’OTAN, à l’exercice d’une pression économique et énergétique sur la Russie en faveur du gaz naturel liquéfié (GNL) américain et au contrôle de la route commerciale arctique, qui s’ouvre avec la fonte des glaces due à l’effet destructeur du capitalisme sur l’environnement naturel et l’écosystème. Tant la Russie que les États-Unis tentent d’exporter leur crise interne à l’étranger, tout en essayant de provoquer des changements dans la hiérarchie impérialiste mondiale.

La Russie a rassemblé quelques 200 000 soldats à la frontière avec l’Ukraine. L’armée russe pilonne l’ensemble du territoire ukrainien avec des bombardements. Au moment de la rédaction de cette déclaration, elle attaque principalement depuis la Crimée, Lugansk et Kharkiv. Les premières victimes de la guerre impérialiste sont un fait. On parle déjà de victimes civiles. Le gouvernement ukrainien, qui, ne l’oublions pas, est un amalgame de néolibéraux et de néoconservateurs, a déclaré la loi martiale dans tout le pays. Des unités militaires et paramilitaires empêchent les civils de quitter Kiev afin qu’ils servent de « bouclier » aux bombardements russes. Nous n’en sommes qu’au début des horreurs de la guerre…

Les seuls perdant·es de la guerre seront la classe ouvrière mondiale, en particulier les prolétaires d’Ukraine et de Russie. Ce sont elles et eux qui sont destiné·es à servir de chair à canon aux États et aux capitalistes.

La guerre impérialiste est menée pour le partage des sphères d’influence, des routes énergétiques et le réarrangement du pouvoir géopolitique. Nous n’avons aucun intérêt à nous battre pour les intérêts des puissants, pour les intérêts du capital. De plus, le déclenchement de la guerre devrait entraîner de nouvelles augmentations de prix et une inflation tant pour l’énergie que pour les produits de base, mettant encore plus à mal les poches de ceux qui sont déjà incapables de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Nous ne devons pas oublier que la guerre est une solution du capital pour surmonter les crises structurelles de suraccumulation dont le capitalisme est périodiquement affligé. La destruction du capital fixe (moyens de production) et variable (force de travail) ouvre la voie à la reconstruction et au développement du capitalisme.

Notre devoir révolutionnaire et de classe dicte l’organisation et le renforcement du mouvement internationaliste, anti-guerre et anti-impérialiste de la classe ouvrière. La logique d’un impérialisme plus agressif ou plus progressiste est une logique qui mène à la défaite de la classe ouvrière. Il ne peut y avoir de voie impérialiste favorable au peuple. Les intérêts de la classe ouvrière ne peuvent être identifiés à ceux des capitalistes et des puissances impérialistes. Le sabotage de la machine de guerre, l’organisation du mouvement anti-guerre de classe et internationaliste et le renforcement des luttes sociales et de classes dans la direction de la révolution sociale mondiale pour la construction d’une société communiste libertaire sont les tâches urgentes et historiques des opprimé·es et des exploité·es partout. Nous ne pouvons et ne devons pas nous contenter d’arrangements médiocres et préjudiciables.

Les travailleur·es, les chômeur·es et les jeunes n’ont aucune raison de partir en guerre pour les intérêts de la classe dominante. Soyons conscient·es de notre position sociale et de nos intérêts de classe. Que ceux-ci soient les indicateurs de notre attitude et de notre action et non la rhétorique belliqueuse, ordonnée et nationaliste promue par les patrons et les médias de propagande qu’ils contrôlent. Nous ne paierons pas de notre sang la crise du système capitaliste. Nous ne nous entre-tuerons pas avec les pauvres diables des autres pays.

Au contraire, il est de notre devoir de bloquer la machine de guerre et de reconstruire les résistances sociales et de classe, avec pour principe directeur la promotion des intérêts et des besoins matériels de notre classe. Nous organiser massivement dans les formations sociales et militantes de notre classe vers la contre-attaque. Ce système engendre les guerres et est responsable de la pauvreté, de l’injustice, de l’exploitation et de l’oppression. Il est donc temps de le défier de manière organisée et dynamique, en organisant son renversement à l’échelle internationale.

PAS DE GUERRE MAIS UNE GUERRE DE CLASSE !

NI OTAN NI MOSCOU !

BLOCUS DE CLASSE ET INTERNATIONALISTE DE LA MACHINE DE GUERRE

CONTRE LE MILITARISME ET LA GUERRE : POUR LA LUTTE AUTO-ORGANISÉE ET LA RÉVOLUTION SOCIALE !

Le 25 février 2022,


☆ Alternativa Libertaria (AL/FdCA) – Italie
☆ Roja y Negra – Organisation Politique Anarchiste (Buenos Aires) – Argentine
☆ Vía Libre, Anarchist Group – Colombie
☆ Anarchist Communist Group (ACG) – Grande Bretagne
☆ Anarchist Federation – Grèce
☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM) – Aotearoa/Nouvelle Zélande
☆ Coordenação Anarquista Brasileira (CAB) – Brésil
☆ Federación Anarquista de Rosario (FAR) – Argentine
☆ Federación Anarquista Uruguaya (FAU) – Uruguay
☆ Embat, Organització Llibertària de Catalunya – Catalogne
☆ Libertäre Aktion (LA) – Suisse
☆ Melbourne Anarchist Communist Group (MACG) – Australie
☆ Organización Anarquista de Córdoba (OAC) – Argentine
☆ Organización Anarquista de Santa Cruz (OASC) – Argentine
☆ Organización Anarquista de Tucuman (OAT) – Argentine
☆ Organisation Socialiste Libertaire (OSL) – Suisse
☆ Union Communiste Libertaire (UCL) – France, Belgique, Suisse
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Dim 27 Fév 2022 12:45

Ukraine : Pour le retrait des troupes russes, contre une intervention militaire occidentale, pour la chute des oligarques
24 février 2022 par Union communiste libertaire

Alors que l’Ukraine ne menaçait nullement son grand voisin, Vladimir Poutine a ordonné l’attaque militaire dont il menaçait depuis l’automne. Pour empêcher une extension du conflit, refusons une intervention armée de l’Otan. Espérons que l’armée russe se cassera les dents sur l’Ukraine, que cette aventure sans issue révoltera le peuple russe et sonnera le glas du régime de Poutine.

Le 21 février 2022, Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance de la région ukrainienne du Donbass et y a envoyé des troupes sous prétexte de « maintenir la paix ». Le 24 février, c’était l’ensemble du territoire ukrainien qui était la cible de cyberattaques et de bombardements russes.

C’est une déclaration de guerre sans ambiguïté. Vladimir Poutine assure que son projet n’est pas d’annexer l’Ukraine, mais son objectif, a minima, peut être d’installer à Kiev un régime vassal, comme celui de la Biélorussie ou du Kazakhstan. Il s’agit d’une entreprise impérialiste pour soumettre un peuple dont Poutine, habité par le nationalisme « grand-russe », va jusqu’à nier l’existence. Dans son discours télévisé du 22 février, il a rappelé que l’Ukraine n’était qu’une province de l’ex-Empire tsariste, et a assimilé l’URSS, dont l’Ukraine était membre, à la « Russie historique ».

Pour lui, l’Ukraine est particulièrement à abattre, car après la révolte de Maidan contre l’oligarchie pro-russe en 2014, le peuple a gagné quelques libertés démocratiques, les mêmes libertés que l’administration Poutine a méthodiquement écrasées sur son territoire, tout comme elle a participé à écraser sans pitié les révoltes en Bielorussie et au Kazakhstan ces derniers mois.

Mais les impérialistes ont toujours tort. On peut espérer que l’armée russe se cassera les dents sur la résistance du peuple ukrainien, qui lui imposera la paix. Et que cette aventure sans issue sonnera le glas du régime de Poutine.
Contre les manœuvres de l’Otan

L’agression injustifiée de la Russie envers l’Ukraine ne doit pas nous empêcher de dénoncer l’impérialisme rival contre lequel Poutine prétend se défendre, celui de l’Ouest et en premier lieu des États-Unis.

Les tergiversations autour de l’adhésion de l’Ukraine à l’Organisation du traité de l’atlantique Nord (Otan), adhésion qui aurait pu impliquer la présence de troupes occidentales à la frontière russe ; les sanctions économiques ; autant de gestes agressifs de la part du gouvernement Biden qui ont contribué à envenimer la situation. De part et d’autre, les groupes ultranationalistes ont également joué un rôle néfaste en exarcerbant les différences et en propageant leur discours militaristes et guerriers.

Enfin l’Union européenne joue un jeu trouble. Coincés entre leur commerce avec la Russie et le soutien aux positions atlantistes, les gouvernements européens semblent avant tout se soucier de la vague de réfugié·es que va entraîner cette guerre.
Avec les peuples

Ce que souhaite l’Occident pour l’Ukraine, c’est une oligarchie capitaliste qui lui soit dévouée ; ce que souhaite Moscou, c’est exactement la même chose. Les travailleuses et travailleurs d’Ukraine, de Russie et d’Europe n’ont rien à gagner dans ces rivalités capitalistes et géopolitiques, et tout à perdre dans cette guerre.

L’avenir du peuple ukrainien, c’est au contraire de se débarrasser des oligarques quels qu’ils soient, mais cela il ne pourra le faire qu’après le retrait des troupes russes qui veulent lui imposer une oligarchie pro-Moscou par la force !

Notre soutien va aux peuples et aux classes populaires qui vont souffrir de ces affrontements. Nous apportons également notre solidarité aux militantes et militants pacifistes et internationalistes de l’Est, opposé·es à la guerre et s’exposant à la répression. Nous serons aux côtés de nos camarades dans ces heures difficiles.

Nous appelons à l’organisation de rassemblements et d’actions contre l’invasion de l’Ukraine partout en France. Nous revendiquons aussi un accueil inconditionnel des réfugié·es de guerre.

Pour le retrait des troupes russes de l’Ukraine ; contre une intervention militaire de l’Otan ;
Pour la solidarité des peuples contre les oligarchies capitalistes ;
Paix, liberté et autodétermination pour les peuples ukrainien, russe, biélorusse, kazakh...

Union communiste libertaire, le 24 février 2022.
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Dim 27 Fév 2022 12:49

Déclaration : Non à la guerre. Pour une politique transnationale de la paix

Lien permanent : https://monde-libertaire.net/index.php?articlen=6254
24 février 2022

L’attaque russe largement déployée sur l’Ukraine, apporte la guerre parmi nous.

Au cours de ces dernières semaines, nous avons assisté à une escalade de la tension entre les puissances mondiales sous les yeux effarés des personnes qui luttent pour se remettre de deux ans de pandémie. Nous avons vu des parents et des amis mourir et souffrir de ce qui a changé nos vies, le Covid. Alors que nous espérions que les souffrances dues la pandémie allaient finir, une autre guerre nous rappelle l’urgence de lutter collectivement pour une autre politique.

Le discours public semble nous obliger à choisir soit le camp de l’impérialisme russe, soit celui de l’OTAN expansionniste et des États-Unis dominants. Nous sommes censé.e.s prendre parti pour un nationalisme ou pour l’autre. Mais les deux systèmes organisent l’exploitation avec des moyens différents et transforment les frontières en instruments de mort. Ce n’est pas par hasard si la remilitarisation des frontières était déjà effective contre les populations migrantes en quête d’une vie meilleure. Ce n’est pas un hasard si aucune déclaration d’aucun des deux camps ne concerne actuellement la vie réelle des gens.

Nous avons vu naître de fausses oppositions ces dernières années alors qu’en réalité, les pays d’Europe de l’Est et les pays frontaliers, les factions et partis pro-UE, pro-OTAN ou pro-Russie ont tous œuvré pour la mise en œuvre de réformes néolibérales. On a vu les pro-Russie, s’en prendre aussi bien aux mesures sociales qu’aux droits des personnes sur leur lieu de travail. Nous avons vu l’UE laisser des pays comme l’Ukraine et la Géorgie dans la salle d’attente de l’intégration européenne, tels des valets de leurs plans néolibéraux. Nous avons vu des hommes et des femmes croire au projet européen comme une ouverture vers une vie meilleure. Mais tous ces protagonistes n’ont fait que promouvoir les politiques néolibérales d’exploitation, racistes et patriarcales, tout en travaillant à renforcer les armées. Aujourd’hui, ces protagonistes aussi sont responsables de ce dénouement meurtrier.

Nous voyons à présent des pays d’Europe centrale et orientale se déclarer prêts à accueillir des personnes réfugiées ukrainiennes "pour raisons humanitaires". Après avoir laissé mourir de froid des milliers de personnes migrantes d’Irak, d’Afghanistan et de Syrie dans la forêt à la frontière de la Pologne et la Biélorusse sous le regard complice de l’UE, le gouvernement polonais, cherchant à plaire à son allié américain, s’est engagé à accueillir un million de réfugié.e.s d’Ukraine. L’instrumentalisation de l’asile à des fins politiques n’a pas de fin. Mais des centaines de milliers de migrant.e.s ukrainien.ne.s vivent déjà en Pologne et y sont employé.e.s pour des salaires de misère dans des entrepôts, des usines et des maisons particulières. Au lieu d’agir sérieusement pour éviter la guerre, aussi bien le gouvernement polonais que l’UE sont prêts à faire de la guerre en une nouvelle opportunité pour résorber leurs poches de pénurie en main-d’œuvre et tirer un profit des réfugié.e.s et des travailleurs.ses pauvres.

On voit les têtes de file de la « transition verte » privilégier l’élargissement de l’OTAN avec ses perspectives d’investissements occidentaux par rapport à la paix. Et les partisans des investissements militaires hautement polluants, se réjouir du festin meurtrier qui va mettre en péril non seulement la population ukrainienne mais aussi notre avenir à tous. C’est de leur faute si la guerre est là.

La politique des sanctions et la guerre économique sont moins violentes que les bombardements mais affecteront principalement les travailleurs, les migrant.e.s, les femmes et les hommes qui luttent déjà pour gagner leur vie en temps de pandémie et de crise. L’invasion de l’Ukraine n’est pas populaire en Russie et a créé de la confusion et de l’embarras à la perspective d’être d’une certaine façon responsable des actions du gouvernement Poutine alors même que la résistance au régime autocratique de Poutine s’intensifie et que le nombre de prisonniers politiques et de dissidents augmente. L’invasion russe est sur le point de détruire l’Ukraine et il n’y a pas de moyen plus ou moins "démocratique" de faire la guerre. Nous assistons à une tentative généralisée de rééquilibrage des relations mondiales à une époque où les dynamiques transnationales et les mouvements de personnes ébranlent les racines mêmes d’un système géopolitique corrompu.

Nous sommes aux côtés de toutes les personnes qui, en Ukraine, subissent la guerre qui a éclaté. Nous sommes aux côtés de celles qui, en Russie, s’opposent au régime de Poutine. Nous soutenons quiconque s’oppose à la guerre partout et déclarons que toutes représailles militaires et économiques réciproques doivent cesser sur-le-champ. Le massacre armé doit cesser de même que la nouvelle crise menaçant la vie des travailleurs.ses, des migrant.e.s, des femmes et des hommes qui luttent pour leur vie quotidienne. Alors que les nationalistes prônent leurs actions au nom d’identités et d’intérêts qui nous divisent et nous oppriment, et que les démocrates alimentent de nouveaux conflits au nom de valeurs creusent qui soutiennent la domination du capital sur la vie de chacun.e d’entre nous, nous appelons à une politique transnationale de tous les travailleurs.ses, migrant.e.s, femmes et des hommes pour la paix, contre cette guerre destructrice.

Si vos collectifs, syndicats, groupes de migrants et féministes souhaitent cosigner cette déclaration, veuillez nous envoyer un e-mail à info@transnational-strike.info

Traduction de l’anglais. Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede Lehning le Dim 27 Fév 2022 15:55

Bonjour !

Merci vroum pour tous ces communiqués !

J'en ai fait 1 également sur http://anarchie23.centerblog.net où, notamment, je rappelle la lutte anarchiste de Makhno en Ukraine en 21 contre les bolcheviques et les russes blancs.

A bas l'impérialisme d'où qu'il vienne (du dictateur Poutine, de l'Otan, etc.)
A bas toutes les guerres ! (déclenchées soit par le nationalisme, le patriotisme, l'étatisme, le capitalisme, les religions, etc.)

Vive l'anarchisme !
Salutations Anarchistes !
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Ven 4 Mar 2022 10:50

Solidarité avec les peuples ukrainiens et russes contre la guerre.

Sous le prétexte de sécuriser les régions russophones et depuis peu autonomes ou indépendantes, le maître du Kremlin, a envahi les territoires frontaliers du Dombass puis ensuite l’Ukraine. Outrés, le "clan Biden" et tous les occidentaux dans des mises en scène hypocrites, s’indignent, dénoncent cet acte de guerre, cette agression contre les principes du droit international qu’eux même n’ont cessé de bafouer.

A Paris, Londres, Berlin ou Washington, les voilà "colombes de la Paix" eux qui via l’OTAN, n’ont eu de cesse de déployer armements divers et soldats dans nombre de pays riverains qui ceinturent la Russie : Pays-baltes, Pologne, Roumanie etc. Face à une telle situation, il était évident que V.Poutine, la bourgeoisie russe, devait préserver ses acquis, ses intérêts économiques, politiques et stratégiques. Certes, cette fois, V. Poutine est passé à l’acte mais cela fait déjà plus de 8 ans que la guerre se déroule avec ses 14 000 morts sans que les capitales occidentales ne s’en émeuvent vraiment. Une aubaine pour les marchands d’armes dont la France est 4ème.

Pas plus que ses homologues et concurrents, capitalistes occidentaux, le nouveau Tsar du Kremlin ne défend nullement les travailleurs ou la population. Autocrate à la tête d’un état répressif, il défend avant toute chose ses intérêts, ceux de sa caste bureaucratique : d’anciens apparatchiks qui ont su se recaser après la chute de l’ex URSS.

Ces oligarques milliardaires, dont lui même, qui s’enrichissent et plongent le peuple russe dans la pauvreté et la misère. Cet autocrate, après avoir restauré la grandeur et la puissance de la Russie, se doit d’imposer voir d’accroître sa sphère d’influence afin que la clique qui l’entoure marque le pas sur les concurrents notamment occidentaux dans ces marches "Ouest de l’Empire".

Après tout, ni à Moscou ni à Kiev, les clans mafieux qui se sont emparés du pouvoir après le dépeçage de l’empire soviétique, n’ont demandé leur avis à leurs peuples ni ne leur ont laissé le choix d’un tracé des frontières. Frontières où de part et d’autre des familles sont séparées, ont une culture commune mais, ont en commun de vivre dans la même misère et pauvreté tandis que leurs dirigeants se gavent.

De plus, hélas, l’Ukraine n’ a pas échappé à sa situation historique et géo-politique. Dès la chute du mur de Berlin, elle a été l’enjeu des impérialismes entre l’Ouest et l’Est. Cela s’est traduit par des affrontements intérieurs parfois meurtriers. Ultra libéraux et ultra nationalistes se revendiquant parfois du national socialisme mais pro occidentaux contre les ex apparatchiks et oligarques pro-russes. Ces cliques s’ affrontaient pour garder ou se partager le pouvoir à Kiev. Ces affrontements internes masquaient déjà les agissements des impérialismes à l’affût, dont les victimes premières étaient le peuple à qui ils ont kidnappé la révolution "Orange".

Le but des bourgeoisies : cynique à l’Est comme hypocrite à l’Ouest, est de nous préparer à être derrière elles. De nous préparer à redevenir de la chair à canon et à terme les suivre dans leurs inconséquences guerrières.

Un état de guerre et une hystérie nationaliste, pour nous faire accepter les coupes anti-sociales à venir, qui par certains aspects, suscitaient des mouvements sociaux dans la rue. Des mouvements qui malgré leur faiblesse et leur tâtonnement redonnaient espoir aux travailleurs pour leurs luttes.
Leurs chants guerriers ne doivent pas nous endormir. Leurs tambours de guerre ne devront pas couvrir nos cris de révolte.

- Contre leur lutte des places opposons la lutte des classes qui nous débarrassera de ces parasites.

- NON président Macron nous ne serons pas derrière vous dans l’unité nationale.

- Solidarité avec les peuples ukrainiens et russes contre la guerre.

OCL Caen 26 02 2022
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Sam 26 Mar 2022 09:29

KRAS-AIT sur la guerre en Ukraine
Publié le 20 mars 2022 : https://iaata.info/KRAS-AIT-sur-la-guer ... -5200.html

Traduction de l’interview en espagnol de la KRAS-AIT au Grupo Moiras à propos de la guerre en Ukraine.
Source en espagnol : https://grupomoiras.noblogs.org/post/20 ... en-ucrania
Traduction française : Los Amigos de la Guerra de Clases

Face à la vitesse à laquelle les événements de la guerre en Ukraine avancent et aux informations fragmentaires, confuses et biaisées qui nous parviennent à travers les différents médias, le groupe Moiras a décidé d’envoyer cette semaine quelques questions à la section russe de l’AIT, afin d’obtenir une perspective libertaire sur le conflit qui nous aidera à nous positionner et à prendre des décisions sur la base d’une connaissance élargie. Dans le texte ci-dessous, ces questions sont rassemblées avec les réponses envoyées par la KRAS, que nous remercions pour leur réponse rapide et claire.

Moiras : Dans votre communiqué à l’AIT sur la guerre en Ukraine, vous désignez les marchés du gaz comme la principale raison du conflit. Nous aimerions en savoir plus sur les intérêts capitalistes spécifiques qui se cachent derrière cette guerre, tant du côté russe que du côté des pays pro-OTAN, et sur les récents développements politiques dans votre région en ce qui concerne ces marchés et leur influence sur l’économie des pays occidentaux. Ces informations ont tendance à être reléguées au second plan dans les médias d’ici, qui sont très axés sur l’actualité quotidienne, mais où il y a peu d’analyse.

KRAS : Tout d’abord, il est nécessaire de comprendre qu’il existe différents niveaux de conflit et différents niveaux de contradictions intercapitalistes. Au niveau régional, la guerre d’aujourd’hui n’est qu’une continuation de la lutte entre les castes dirigeantes des États post-soviétiques pour la redivision de l’espace post-soviétique. Contrairement au mythe populaire, l’Union soviétique s’est effondrée non pas à la suite de mouvements de libération populaires, mais à la suite des actions d’une partie de la nomenklatura au pouvoir, qui s’est partagé des territoires et des sphères d’influence, alors que les méthodes habituelles et établies de leur domination étaient en crise. Depuis cette division initiale, fondée sur l’équilibre des forces à l’époque, une lutte constante pour la redistribution des territoires et des ressources s’est développée, entraînant des guerres constantes dans toute la région post-soviétique. Dans le même temps, les classes dirigeantes de tous les États post-soviétiques (tous, à un degré ou à un autre, sont issus de la nomenklatura soviétique ou de ses successeurs) ont adopté le nationalisme militant dans leur idéologie, le néolibéralisme dans leur économie et des méthodes de gestion autoritaires dans leur politique.

Le deuxième niveau de conflit est la lutte pour l’hégémonie dans l’espace post-soviétique entre l’État le plus puissant de la région, la Russie, qui prétend être une puissance régionale et considère l’ensemble de l’espace post-soviétique comme une zone d’intérêts hégémoniques, et les États du bloc occidental (bien qu’ici aussi, les intérêts et les aspirations des États-Unis et des différents États européens de l’OTAN et de l’UE puissent ne pas être exactement les mêmes). Les deux parties cherchent à établir leur contrôle économique et politique sur les pays de l’ancienne Union soviétique. D’où le conflit entre l’expansion de l’OTAN vers l’est et le désir de la Russie de placer ces pays sous son influence.

Le troisième niveau de contradictions est de nature économico-stratégique. Ce n’est pas un hasard si la Russie moderne est qualifiée d’« appendice à l’oléoduc et au gazoduc ». La Russie joue aujourd’hui sur le marché mondial, avant tout, le rôle de fournisseur de ressources énergétiques, gaz et pétrole. La classe dirigeante prédatrice et profondément corrompue, purement parasitaire dans son essence, n’a pas commencé à investir dans la diversification de la structure économique, se contentant des superprofits de l’approvisionnement en gaz et en pétrole. Pendant ce temps, les capitaux et les États occidentaux entament la transition vers une nouvelle structure énergétique, dite « énergie verte », visant à réduire la consommation de pétrole et de gaz à l’avenir. Pour le capital russe et son économie, cela signifiera le même effondrement stratégique que la chute des prix du pétrole a autrefois provoqué pour l’économie soviétique. Le Kremlin cherche donc à empêcher ce tournant énergétique, ou à le ralentir, ou du moins à obtenir des conditions plus favorables pour lui-même dans la redistribution du marché de l’énergie. Par exemple, la recherche de contrats d’approvisionnement à long terme et de meilleurs prix, l’éviction des concurrents, etc. Si nécessaire, cela peut impliquer une pression directe sur l’Ouest de diverses manières.

Enfin, le quatrième niveau (mondial) est celui des contradictions entre les principales superpuissances capitalistes, les États-Unis qui reculent et la Chine qui avance, autour desquelles se forment des blocs d’alliés, de vassaux et de satellites. Les deux pays se disputent aujourd’hui l’hégémonie mondiale. Pour la Chine, avec sa stratégie « une ceinture, une route », la conquête progressive des économies d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et la pénétration de l’Europe, la Russie est un partenaire subalterne important. La réponse des États-Unis et de leurs alliés occidentaux est l’expansion de l’OTAN vers l’est, s’approchant par l’Ukraine et la Géorgie du Proche et du Moyen-Orient et de ses ressources. Il s’agit également d’un projet de type « ceinture ». Elle se heurte à la résistance des rivaux impérialistes : la Chine et la Russie, qui en sont de plus en plus dépendants.

En même temps, l’aspect politique interne ne doit pas être négligé. La crise de Covid a révélé la profonde instabilité interne de la structure politique, économique et sociale de tous les pays du monde. Cela vaut également pour les États de l’Ouest, la Russie, l’Ukraine, etc. La détérioration des conditions de vie, l’augmentation des prix et des inégalités sociales, l’indignation massive de la population face aux mesures coercitives et dictatoriales et aux interdictions ont donné lieu à un mécontentement généralisé dans la société. Et dans de telles situations, les classes dirigeantes ont toujours eu recours à des méthodes éprouvées pour rétablir la fameuse « unité nationale » et la confiance de la population dans le pouvoir : créer l’image d’un ennemi et attiser l’hystérie militaire, jusqu’à une « petite guerre victorieuse ».

Moiras : Dans les pays de l’Union européenne, les médias, se faisant l’écho des gouvernements, ne cessent de nous dire que Poutine est le seul responsable de cette guerre. Connaissant l’histoire de l’OTAN, avec les États-Unis en tête, nous pensons que ce n’est pas le cas. Comment pouvons-nous expliquer cela à nos populations sans avoir l’air de justifier l’attaque russe et de nous ranger du côté du gouvernement Poutine ?

KRAS : Malheureusement, la conscience du grand public a tendance à chercher des réponses simples et grossières aux questions. Nous n’avons aucune raison de sympathiser avec le propriétaire du Kremlin et son administration. Ses politiques néolibérales ont conduit à un véritable effondrement des systèmes de santé et d’éducation, à la pauvreté des retraités et des travailleurs du secteur public en province. Les salaires dans le pays sont monstrueusement bas, le mouvement ouvrier est vraiment paralysé… Mais, quoi qu’il en soit, nous comprenons que tout cela est le produit d’un certain système basé sur l’État et le capital. Nous ne vivons pas au XVIIe siècle, ni à l’époque des monarchies absolutistes. Considérer que tout ce qui se passe dans le monde est l’œuvre de quelques « héros » ou « anti-héros » individuels est pour le moins naïf, mais c’est en fait l’une des formes de la théorie du complot elle-même. C’était excusable au XIXe siècle pour le romantique Carlyle ou l’écrivain Alexandre Dumas. Mais à notre époque, il convient de comprendre que le monde est beaucoup plus compliqué et que le capitalisme, en tant que système social, fonctionne d’une manière différente. Notre tâche consiste donc à expliquer aux gens la conditionnalité systémique des problèmes qui secouent le monde actuel. Y compris les guerres de ce monde. Et que la seule façon de résoudre ces problèmes est de détruire le système social qui les crée.

Moiras : Les modèles de la guerre froide sont reproduits, de sorte qu’il semble que si vous critiquez un camp, vous êtes avec l’autre. C’est très problématique pour les anarchistes, surtout lorsque nous ne sommes socialement pas assez forts. Nous voulons agir, mais nous avons peur d’être entraînés et utilisés par les armées des États. Dans les manifestations qui se déroulent dans nos villes, la proclamation de « non à la guerre » se mêle aux appels à l’intervention de l’OTAN. Le journalisme favorable au gouvernement du parti socialiste espagnol, le PSOE, nous présente la nécessité d’une intervention, en établissant parfois un parallèle historique avec la guerre civile espagnole et les conséquences de la non-intervention des pays européens, ou la participation des exilés espagnols en France, dont beaucoup d’anarchistes, à l’armée française contre les nazis. Que faire : pacifisme et non-intervention, comme c’était la position majoritaire de l’anarchisme pendant la première guerre mondiale, ou soutenir la résistance ukrainienne contre l’invasion des troupes russes ? Cette deuxième option peut-elle être considérée comme une action internationaliste contre l’impérialisme ?

KRAS : De notre point de vue, il n’y a aucune comparaison avec la situation de la guerre civile en Espagne et il ne peut y en avoir. Les anarchistes espagnols prônaient une révolution sociale. De même, il ne peut y avoir de comparaison entre, par exemple, le mouvement makhnoviste en Ukraine et la défense de l’État ukrainien moderne. Oui, Makhno s’est battu contre les envahisseurs étrangers, austro-allemands, et contre les nationalistes ukrainiens, et contre les Blancs et, finalement, contre les Rouges. Mais les partisans makhnovistes ne se sont pas battus pour l’indépendance politique de l’Ukraine (à laquelle ils étaient d’ailleurs indifférents), mais pour la défense de ses acquis sociaux révolutionnaires : pour la terre paysanne et la gestion ouvrière de l’industrie, pour les soviets libres. Dans la guerre actuelle, nous parlons exclusivement de l’affrontement entre deux États, deux groupes de capitalistes, deux nationalismes. Il n’appartient pas aux anarchistes de choisir le « moindre mal » entre les deux. Nous ne voulons pas la victoire de l’un ou de l’autre. Toute notre sympathie va aux travailleurs ordinaires qui meurent aujourd’hui sous les obus, les roquettes et les bombes.

En même temps, il convient de rappeler que la position de la plupart des anarchistes sur la Première Guerre mondiale n’est pas simplement pacifiste. Comme l’indique le manifeste contre la guerre de 1916, c’est un moyen de transformer la guerre impérialiste en une révolution sociale. Quelles que soient les possibilités d’y parvenir à l’heure actuelle, les anarchistes, à notre avis, devraient constamment formuler et propager une telle perspective.

Moiras : D’autre part, des images de groupes armés se présentant comme des bataillons anarchistes de l’armée ukrainienne nous parviennent sur internet, savez-vous s’il s’agit réellement d’anarchistes et quelle est leur façon de voir le conflit ? Et quant à la dépendance aux armes occidentales pour lutter contre l’attaque russe, cela ne conditionne-t-il pas trop la possibilité de bataillons libertaires dans l’armée ou d’une guérilla anarchiste ukrainienne indépendante ? Savez-vous ce qui reste de la makhnovtchina, la révolution anarchiste d’il y a un siècle, dans la mémoire de la population ukrainienne ? Existe-t-il aujourd’hui un mouvement anarchiste en Ukraine ?

KRAS : En 2014, le mouvement anarchiste ukrainien était divisé entre ceux qui ont soutenu la contestation libérale-nationaliste sur Maidan puis ont aidé le nouveau gouvernement contre les séparatistes du Donbass et ceux qui ont essayé d’adopter une position plus internationaliste. Malheureusement, ces derniers étaient moins nombreux, mais ils étaient là. Aujourd’hui, la situation est similaire, mais encore plus aiguë. De manière générale, il existe trois positions. Certains groupes (comme « Nihiliste » et « Action révolutionnaire » à Kiev) considèrent ce qui se passe comme une guerre contre l’impérialisme russe et la dictature de Poutine. Ils soutiennent pleinement l’État nationaliste ukrainien et ses efforts militaires dans cette guerre. La tristement célèbre photo des combattants « anarchistes » en uniforme montre exactement les représentants de cette tendance : elle montre les supporters du club de football « antifasciste » Arsenal et les participants d’« Action révolutionnaire ». Ces « antifascistes » ne sont même pas gênés par le fait que des formations armées ouvertement profascistes, comme Azov, se trouvent parmi les troupes ukrainiennes.

La deuxième position est représentée, par exemple, par le groupe « Bannière noire » à Kiev et à Lvov. Avant la guerre, il critiquait sévèrement l’État ukrainien, la classe dirigeante, ses politiques néolibérales et son nationalisme. Lorsque la guerre a éclaté, le groupe a déclaré que le capitalisme et les dirigeants des deux camps étaient responsables de la guerre, mais a en même temps appelé à rejoindre les forces de la soi-disant « autodéfense territoriale » – des unités militaires volontaires d’infanterie légère, qui sont formées sur une base territoriale, sur le terrain.

La troisième position est exprimée par le groupe « Assemblée » de Kharkov. Elle condamne également les deux parties du conflit, même si elle considère que l’État du Kremlin est la force la plus dangereuse et la plus réactionnaire. Il n’appelle pas à rejoindre des formations armées. Les militants du groupe organisent désormais l’assistance à la population civile et aux victimes des bombardements de l’armée russe.

La participation des anarchistes à cette guerre dans le cadre des formations armées opérant en Ukraine, nous la considérons comme une rupture avec l’idée et la cause de l’anarchisme. Ces formations ne sont pas indépendantes, elles sont subordonnées à l’armée ukrainienne et exécutent les tâches fixées par les autorités. Ils ne proposent pas de programmes et de revendications sociales. Les espoirs de mener une agitation anarchiste parmi eux sont douteux. Il n’y a pas de révolution sociale à défendre en Ukraine. En d’autres termes, ces personnes qui se disent anarchistes sont simplement envoyées pour « défendre la patrie » et l’État, jouant le rôle de chair à canon pour le Capital et renforçant les sentiments nationalistes et militaristes parmi les masses.

Moiras : Dans nos villes, les communautés de travailleurs migrants ukrainiens, avec la collaboration des organisations humanitaires et des mairies, organisent la collecte et l’envoi en Ukraine de nourriture, de vêtements chauds, de médicaments… La population espagnole est très solidaire mais ni la guerre ni la pandémie de covid ne semblent avoir aidé nos sociétés à remettre en question leur dépendance aux ressources énergétiques et aux matières premières, dépendance qui entretient le néocolonialisme et détruit l’équilibre naturel de la planète. Compte tenu de la rareté des ressources, un retour au charbon et une poussée vers l’énergie nucléaire sont prévus. Peut-être la société russe est-elle plus consciente des dangers et de la nécessité d’alternatives ? Les mouvements sociaux ont-ils un plan d’action dans ce sens ? Qu’en pensent la KRAS et l’AIT ?

KRAS : Malheureusement, l’état des mouvements sociaux dans la Russie moderne est déplorable. Il est vrai que, même ces dernières années, il y a eu plusieurs protestations pour l’environnement, actives et persistantes, au niveau local : contre les décharges, les incinérateurs de déchets ou la destruction de l’environnement par l’industrie minière, notamment l’exploitation du charbon. Mais elles n’ont jamais abouti à un mouvement puissant au niveau du pays dans son ensemble. Quant à la lutte contre l’énergie atomique et les centrales nucléaires, qui a atteint son apogée en Union soviétique et en Russie à la fin des années 1980 et dans les années 1990, il n’y a pratiquement plus de soulèvements de ce type aujourd’hui.

Moiras : Les manifestations des Russes contre la guerre aident les populations d’Europe à comprendre que ce ne sont pas les Russes qui attaquent l’Ukraine, mais l’armée de l’État qui dirige la Russie. Cela se reflète dans les médias de nos pays, et nous savons que des milliers de personnes ont été arrêtées en Russie à la suite des manifestations, comment cela affecte-t-il l’anarchisme russe ? Qu’est-ce que cela signifie pour votre liberté d’expression et d’action dans votre pays ?

KRAS : Les manifestations et diverses autres actions contre la guerre ont eu lieu sans discontinuer depuis le premier jour. Des milliers de personnes y participent. Les autorités en interdisent la tenue sous le prétexte de « restrictions anti-covid » et les dispersent brutalement. Au total, jusqu’au 8 mars, quelque 11 000 personnes ont été arrêtées lors de manifestations dans plus de 100 villes du pays. La plupart d’entre eux risquent des amendes de 10 000 à 20 000 roubles pour avoir organisé une manifestation « non autorisée ». Cependant, les accusations sont déjà plus vicieuses : 28 personnes ont déjà été inculpées de hooliganisme, d’extrémisme, de violence contre les autorités, etc., pour lesquelles elles risquent des peines allant jusqu’à de nombreuses années de prison. Les autorités profitent clairement de la guerre pour « serrer la vis » à l’intérieur du pays. Les médias critiques sont fermés ou bloqués. Une campagne de guerre hystérique est menée dans les médias officiels. Une loi a été adoptée selon laquelle la diffusion de « fausses informations » sur les activités de l’armée et le « discrédit de l’armée », ainsi que la résistance à la police, sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison. Le Parlement est même saisi d’un projet de loi qui permettrait d’envoyer au front les opposants à la guerre arrêtés. Des personnes sont licenciées de leur emploi, des étudiants sont expulsés des universités pour des discours anti-guerre. La censure militaire est introduite.

Dans cette situation, le mouvement anarchiste russe, petit et divisé, fait ce qu’il peut. Certains prennent part à des manifestations de protestation. Ensuite, deux de nos camarades ont également été arrêtés et condamnés à une amende. D’autres critiquent ces manifestations, car les appels à ces dernières proviennent souvent de l’opposition libérale de droite et ne sont pas tant anti-guerre que pro-ukrainiens (et parfois même pro-OTAN). Il reste la possibilité d’aller aux manifestations avec ses propres slogans et affiches (certains anarchistes le font), ou de mener de petites actions indépendantes et décentralisées. Les anarchistes écrivent des slogans anti-guerre sur les murs, peignent des graffitis, collent des autocollants et des tracts, accrochent des bannières anti-guerre. Il est important de transmettre aux populations notre position particulière et indépendante, en même temps anti-guerre, anticapitaliste, antiautoritaire et internationaliste.
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Re: 2022 :Ni guerre entre les peuples, ni paix entre les classes

Messagede vroum le Sam 2 Avr 2022 07:49

Manifestations anti-guerre en Russie et en Ukraine
source : https://aitrus.info/node/5939

L'actuel conflit militaire russo-ukrainien a entraîné une explosion sauvage du nationalisme le plus
répugnant et le plus caverneux des deux côtés des lignes de front. En Russie, ils sont appelés à "écraser"
l'ennemi, en Ukraine - à se battre pour la "patrie" jusqu'à la dernière personne. Dans les deux États, la
propagande cherche à "déshumaniser" l'ennemi autant que possible, et malheureusement, de nombreuses
personnes ordinaires tombent dans le piège tendu par les personnes au pouvoir. Même de nombreux
"gauchistes" et "anarchistes" s'empressent de soutenir l'effusion de sang, intoxiqués par le poil patriotique.
Malheureusement, c'est toujours le cas au début des guerres menées par les États. Il suffit de rappeler les
processions hystériques de masse qui ont déferlé sur les pays à la veille et dans les premières semaines de
la Première Guerre mondiale. Puis quelques années passèrent - et les masses, enragées par les privations,
les tromperies et les souffrances, mirent presque fin au monde des États et du capital, qui donnait
naissance aux guerres. Maintenant, hélas, c'est infiniment loin. Certes, il en a semblé ainsi dans le lointain
août 1914...

Les actions des gens en Russie et en Ukraine qui méritent la plus grande attention et le plus grand respect
sont dirigées contre les "opérations" militaires, les hostilités, la destruction et les effusions de sang. Le
mois écoulé depuis que les troupes russes ont envahi l'Ukraine donne déjà un bref aperçu des principales
formes et méthodes des protestations anti-guerre.

Commençons par la Russie. Ici, dès le premier jour, des manifestations de masse contre la guerre ont
démarré, qui n'ont pas cessé pendant deux ou trois semaines. Au début, elles étaient généralement
quotidiennes et se déroulaient dans tout le pays. Toutes étaient illégales et brutalement dispersées. Outre
les réunions de rue et les processions, d'autres méthodes sont utilisées - accrocher des affiches, dessiner
des graffitis, coller des tracts et des autocollants, distribuer du matériel anti-guerre.
Dans certains cas, des actions plus radicales ont été notées. Par exemple, à Moscou, l'étudiante Anastasia
Levashova a jeté un cocktail Molotov sur la police le 24 février ; le tribunal l'a condamnée à 2 ans de
prison (https://tass.ru/proisshestviya/14204409). Dans la nuit du 28 février, le bureau d'enrôlement
militaire de Lukhovitsy, près de Moscou, a été incendié (https://www.mk.ru/incident/2022/03/13/stalo-
izvestno-kak-sbezhal-iz-poli ...). À Saint-Pétersbourg, un policier a été aspergé de gaz poivré provenant
d'une bombe aérosol. Dans la nuit du 1er mars, un poste de police de Smolensk (https://smolensk-
i.ru/accidents/poyavilis-podrobnosti-podzhoga-otdela-po...) a été incendié. Dans la nuit du 3 mars, un

cocktail Molotov a été jeté sur les fenêtres d'un poste de conscription à Voronezh
(https://novostivoronezha.ru/2022/03/03/225927). Il a également été signalé que deux cocktails Molotov
ont été lancés contre le mur du Kremlin à Moscou (https://libcom.org/article/two-weeks-russian-invasion-
short-overview-rad...). Un poste de police de Krasnoïarsk a été incendié. Le 5 mars, on a tenté de mettre

le feu avec un cocktail Molotov au bureau d'enrôlement militaire de Berezovsky (région de Sverdlovsk) :
https://www.e1.ru/text/criminal/2022/03/18/70512605/

La plupart des protestations sont spontanées. Dans un certain nombre de cas, elles ont été appelées par
l'opposition libérale bourgeoise, et le 8 mars par des organisations féministes. Malheureusement, tous les
participants aux manifestations ne peuvent pas être considérés comme réellement anti-guerre, c'est-à-dire
réellement opposés à tous les belligérants. Parmi les manifestants (surtout ceux d'esprit libéral), on trouve
de nombreux partisans de l'Ukraine ; même des personnes favorables à l'OTAN ont été aperçues.
Le nombre exact de manifestants est inconnu, mais au moins le nombre de villes dans lesquelles des
manifestations ont eu lieu et le nombre de personnes détenues et réprimées pendant les protestations
témoignent de l'ampleur de la situation. Au total, des actions de rue ont été organisés dans plus de 100
villes et villages. Selon des militants des droits de l'homme, rien que le 13 mars, la police avait
arrêté environ 15 000 personnes lors de ces manifestations :
https://ovdinfo.org/articles/2022/03/13 ... stov-zader

Quelques-uns seulement ont été relâchés simplement "avec un avertissement" ; des milliers de personnes
sont soumises à des amendes ou à des arrestations administratives. Rien qu'à Saint-Pétersbourg, au 25
mars, les tribunaux ont examiné 3 710 affaires : 861 personnes ont été condamnées à une amende, 2 456 à
une arrestation administrative et 123 à des travaux forcés (https://www.kommersant.ru/doc/5280512).

Les manifestants individuels s'exposent à des sanctions encore plus sévères - des sanctions pénales. Les
nouvelles lois sur la diffusion de "fausses informations" et le "discrédit de l'armée" prévoient une peine
maximale de 15 ans de prison. En un mois, depuis le début des hostilités en Russie, 60 affaires pénales
ont été ouvertes, liées d'une manière ou d'une autre aux manifestations. 46 personnes ont fait l'objet de
poursuites pénales (au titre de deux - sous deux articles). Neuf d'entre elles sont en détention, trois sont
assignées à résidence, et deux autres tribunaux ont interdit certaines actions. Au moins cinq des accusés se
trouvent hors de Russie. Au total, des procédures ont été engagées dans 22 régions de Russie : Adygea,
Tatarstan, Carélie, Moscou, Ingushetia, Saint-Pétersbourg, Kemerovo, Tomsk, Tyumen, Belgorod,
Vladimir, Moscou, Tula, Sverdlovsk, Pskov, Samara, Rostov, les régions de Novosibirsk, la Crimée,
Primorsky, Krasnodar, et les territoires Trans-Baikal. Les affaires pénales sont instruites en vertu de 14
articles du code pénal - 10 en vertu du nouvel article 207. 3 du Code pénal de la Fédération de Russie sur
les faux militaires, 9 - au titre de l'article 214 du Code pénal de la Fédération de Russie (partie 2)
"Vandalisme motivé par la haine" (contre au moins trois artistes de rue - à Moscou, Vladimir et
Yekaterinburg), 9 - au titre de l'article 318 du Code pénal de la Fédération de Russie (partie 1) sur
l'utilisation de la violence contre les représentants, 2 - sur des accusations de "justification du terrorisme"
(à Kazan et Petrozavodsk). En outre, des cas de hooliganisme, d'insulte à un représentant des autorités,
d'appels à des activités extrémistes, d'incitation à la haine, de possession de munitions, d'incitation à des
émeutes de masse et même de profanation des corps des morts et de leurs lieux de sépulture font l'objet
d'enquêtes (https://t.me/pchikov/4774).

En Ukraine, les manifestations anti-guerre sont encore plus difficiles qu'en Russie. Outre la répression des
autorités, qui ont commencé à interdire et à arrêter les opposants politiques et à adopter des lois terroristes
(notamment des peines pour "coopération avec l'agresseur", "pillage" et "haute trahison" allant de 15 ans
de prison à la prison à vie), les conditions des hostilités elles-mêmes empêchent les protestations.
Comment aller à des actions de rue sous une grêle de missiles et d'obus russes qui représentent une
menace immédiate pour la vie ?

Cependant, même ici, il est possible, selon des informations fragmentaires, de présenter au moins une
image générale.

L'une des actions les plus courantes, objectivement dirigée contre les conséquences d'un conflit militaire,
est ce que l'on appelle le "pillage", dont de nombreux cas ont été signalés dans de nombreuses villes
d'Ukraine. Bien sûr, cette catégorie comprend une variété d'incidents - du banditisme, du meurtre et du vol
contre des civils et se terminant par une véritable protestation sociale, lorsque les habitants des villes et
des villages laissés sans nourriture et autres biens essentiels les exproprient tout simplement dans les
magasins et les boutiques. De telles "expropriations populaires" et "émeutes de la faim" ont été constatées

tant dans les villes contrôlées par les autorités ukrainiennes (https://nv.ua/kharkiv/harkov-operativnaya-
obstanovka-policiya-zaderzhala... https://assembly.org.ua/mnogo-volonters ... stva-chem-
zhivet-...), que dans celles occupées par les troupes russes (https://aitrus.info/node/5926).

La population a tenté d'obtenir la démilitarisation de ses localités ou de ses quartiers. Par exemple, en
empêchant l'entrée d'équipements militaires russes dans les colonies afin d'éviter leur destruction. Ainsi, à
Koryukivka (région de Chernihiv), le 27 février, les habitants sont venus à la rencontre des chars russes,
ont arrêté le convoi et ont entamé des négociations avec lui. À la suite de quoi, ils ont convenu que les

militaires n'entreraient pas dans la ville (https://24tv.ua/ru/vrag-otoshel-chernig ... di-ulicah-
ostanavliva...).

Le 26 mars, le maire de la ville ukrainienne de Slavutych s'est entretenu avec les troupes russes qui sont
entrées dans la ville et a convenu avec elles de la démilitarisation. Il leur a assuré qu'il n'y avait pas de
soldats ni d'armes dans la ville, et a persuadé les soldats de la quitter. Les militaires russes "ne fouilleront
pas les maisons", mais les gens doivent rendre volontairement les armes qui ne servent pas à la chasse. À
Slavutych, les autorités ukrainiennes locales sont préservées, auxquelles la partie russe transférera l'aide
humanitaire :
(https://www.pravda.com.ua/rus/news/2022/03/26/7334734/).
D'autre part, il est prouvé que les habitants exigent également que les militaires ukrainiens ne déploient
pas d'équipements militaires dans leurs zones résidentielles. Une vidéo d'une protestation similaire de

Kharkiv a circulé sur les réseaux sociaux) (https://47channel.ru/event/xarkovcane-p ... li-ot-vsu-
ubrat-voennuyu-...)

D'autre part, il faut parler de la désobéissance aux ordres et de la désertion des deux côtés.
Malheureusement, il n'y a aucun moyen de vérifier la réalité de nombreuses rumeurs qui circulent. Les
médias ont mentionné le faible moral et le peu d'envie de combattre des unités militaires russes envoyées
en Ukraine (https://www.blick.ch/ausland/chaos-stre ... s-als-wuer ...). La partie
ukrainienne a affirmé qu'environ 200 marines russes de la 155e brigade ont refusé de prendre part aux
opérations militaires, mais cette affirmation ne peut être vérifiée. Il a également été fait état du refus des
militaires de la 810e brigade de marines, stationnée en Crimée, de participer au débarquement dans la
région d'Odessa (https://nv.ua/ukraine/events/vtorzhenie ... -v-krymu...).
Mais il existe d'autres rapports, très sommaires, qui ne permettent pas de juger de l'ampleur du
phénomène. La mère d'un des soldats affectés à une unité de la région de Leningrad a déclaré que son fils,
comme beaucoup d'autres appelés dans l'armée, a été contraint de signer un contrat avec l'armée. En
janvier, l'unité a été envoyée à Koursk, puis à Belgorod, et a ensuite commencé à être envoyée combattre
en Ukraine. "Selon la femme, les soldats sont emmenés en Ukraine pour combattre, mais certains d'entre
eux refusent, ils sont menacés d'un article sur la désertion" (https://www.currenttime.tv/a/mat-rossiiskogo-
voennogo-ob-ucheniyah-i-ugr...)

Albert Sakhibgareev, un entrepreneur d'Ufa, a déclaré que sa brigade, étant fin février à des exercices
dans la région de Belgorod, a reçu des fusils d'assaut et l'ordre de tirer depuis des installations d'artillerie
"là où c'est ordonné." Les soldats ont commencé à douter de leur présence à l'exercice lorsque des tirs de
riposte ont volé dans leur direction. Après cela, Sahibgareev a regardé les nouvelles sur son téléphone
portable et a appris que la Russie avait envoyé des troupes en Ukraine. Une semaine plus tard, il a été
battu par un enseigne, a quitté l'unité et est rentré chez lui à Ufa. Pour désertion, il risque 7 ans de prison
(https://meduza.io/feature/2022/03/23/ni ... hodit-my...)
12 soldats de l'OMON de Krasnodar, accompagnés du commandant Farid Chitayev, ont refusé d'entrer en
Crimée. Les soldats de Rosgvardia ont expliqué le refus d'exécuter l'ordre par son illégalité - aucun des
combattants n'a été informé des tâches et des conditions de l'opération spéciale. Personne n'a donné son
consentement pour y participer. Les soldats ont été renvoyés du service
(https://93.ru/text/incidents/2022/03/29/70535243/)
Plusieurs soldats de la police anti-émeute d'Izhevsk, après la destruction de leur peloton avec du matériel

lourd, ont quitté le territoire de l'Ukraine et ont rédigé des rapports de démission (https://bloknot-
krasnodar.ru/news/devyat-iz-12-ne-poekhavshikh-na-ukrain...)

Fin mars, le président de l'Ossétie du Sud a admis que certains des soldats recrutés dans cette République
pour participer aux hostilités en Ukraine étaient rentrés du front sans autorisation
(https://t.me/eduardkokoity/40). Il s'agirait des soldats de la 4e base militaire de la Garde de la Fédération
de Russie.

Par ailleurs, tout le monde en Ukraine n'est pas désireux de "défendre la patrie". En témoignent les
affiches vues dans les premiers jours du conflit à Odessa. Sur ces affiches, le commandement blanc sur
noir des forces armées ukrainiennes pose une question menaçante : Vous ne voulez pas vous battre ? Alors
vous n'aimez pas votre patrie. Naturellement, l'apparition même d'une telle agitation indique qu'il existe
un certain nombre de ces personnes "sans amour".
Les autorités ukrainiennes ont annoncé la mobilisation et ne laissent pas sortir du pays les hommes âgés
de 18 à 60 ans. Néanmoins, selon des camarades ukrainiens, en réalité, la mobilisation à grande échelle ne
fonctionne pas. contrairement à 2014-2015, où les rafles massives de conscrits en Ukraine étaient
monnaie courante. Au cours de la première semaine de combats, ils ont essayé de distribuer des
convocations aux points de contrôle, mais plus tard, cela a été reconnu comme illégal.
Cependant, de nombreux hommes, juste au cas où, tentent de franchir illégalement la frontière avec les
pays voisins. Un correspondant ukrainien de la BBC a déclaré au début du mois de mars qu'au poste de

contrôle de Mogilev-Podilskyi, à la frontière avec la Moldavie, "dans une voiture sur deux, si ce n'est sur
deux, il y avait des hommes d'âge militaire qui essayaient de se rendre à l'étranger, mais ils étaient
refoulés, avec chacun il y avait une épreuve de force. Comme me l'a dit le garde-frontière, certaines
voitures ont simplement fait demi-tour, dans d'autres, des femmes se sont mises au volant et les hommes
sont partis" (https://www.bbc.com/russian/features-60651983).

Selon l'adjoint du conseil municipal de Mukachevo en Transcarpathie, chaque jour, des centaines
d'hommes, contrairement à la loi martiale actuelle, traversent la frontière avec les pays de l'UE pour
gagner beaucoup d'argent. En Transcarpathie, ce commerce de l'ombre a déjà atteint une échelle
industrielle. Le coût d'un certificat et d'un passage en Pologne atteint 2000 euros
(https://economics.segodnya.ua/economics ... ice-kak-...). Dans la région

d'Odessa, ils ont pris 1500 dollars par personne (https://www.unian.net/incidents/voyna-s-rossiey-v-
odesskoy-oblasti-razob ...) Edition LIGA.net. celui qui a étudié le "marché" nomme des dizaines de fois

des montants plus importants. Selon le service des gardes-frontières ukrainiens, plus de 1000 hommes en
âge de combattre ont été pris à la frontière pendant les 21 jours du conflit. Ceux qui fuient la guerre sont
envoyés en Pologne, en Roumanie, en Moldavie et, dans une moindre mesure, en Hongrie
(https://biz.liga.net/ekonomika/all/arti ... v-intern...).
Bien sûr, tous les hommes qui cherchent à quitter le pays illégalement ne doivent pas être considérés
comme des personnes qui ne veulent tout simplement pas se battre. Parmi eux, il y a beaucoup de gens
riches, l'avantage de trouver cet argent pour payer le passage de la frontière n'est pas une affaire facile.
Quelqu'un, peut-être, vendra tout, mais les riches ne s'en soucient pas. Ils fomentent et provoquent des
guerres, puis se réfugient en toute sécurité à l'étranger, laissant les gens ordinaires mourir et tuer pour eux.
Toutefois, ce qui précède s'applique également à la partie de l'"élite" russe attirée par l'émigration.
En date du 28 mars, l'Ukraine a enregistré plus de 340 infractions pénales qui "réduisent la capacité de
défense de l'Ukraine sous la loi martiale", dont une centaine pour haute trahison et collaboration. Plus de
1 700 citoyens ukrainiens de sexe masculin en âge de servir ont été identifiés comme souhaitant franchir
illégalement la frontière du pays. C'est ce qu'a indiqué la conseillère en communication du Bureau
d'enquête de l'État, Tatyana Sapyan. Ce n'est qu'au cours de la dernière journée que les faits relatifs à
l'organisation de canaux de transfert de personnes à travers la frontière ont été révélés dans les régions de
Vinnytsia, Tchernivtsi, Odessa et Lviv (https://www.unian.net/society/nezakonno ... nicu-1700-
muzhchin-g...).

Dans une tentative de réprimer la désertion, les autorités ont soumis à la Verkhovna Rada un projet de loi
n° 7171, qui menace de peines allant jusqu'à 10 ans les hommes d'âge militaire qui ont quitté illégalement
l'Ukraine sous la loi martiale.
"Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs." (N. Makhno)
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