ce soir, flash spécial au journal télévisé.
on graille, en contemplant les charniers,
écoutant médusés les polihypocrites,
feignant l'indignation de leur air tragique.
bombardant à foison nos visages en peurs,
d'autant et tant de missives patriotes.
qu'il est bel, l'ultime esthète de la terreur :
le politichiant, droit dans ses bottes ...
vietnam, un enfant courant nu, hurlant, terrorisé.
allemagne, arrachant ses arbres ou les yeux d'un vieux,
r.d.c. victoire démocratique du viol institutionnalisé
france enfin, corps maudit, tête pourrie, bras faucheux.
stop ! pause publicité !
achetez une wrangler, brûlant en son âtre
pas plus de quatorze litres au sang,
ou le dernier high-mac et son pantotal IV,
double coeur exploité, garanti sang pour cent.
la consommaction devient donc l'ultime bombe,
menant des milliards de gens, toi et moi
moins surement au bonheur que dans la tombe,
le mercantilisme des uns menant les autres à trépas.
se défoncer au travail, défoncer sa bourgeoise,
se déchirer la tête puis le corps, un samedi en soirée.
mais défoncer une banque, un tribunal, une tete rase,
quitte à défoncer pour défoncer, serait bien mieux viser.
aujourd'hui plus qu'hier, le soulèvement populaire
n'est que parfaite expression, d'une juste colère.
car le fait que le flic soit un vil ouvrier,
induit que le pouvoir est la machine à briser.
et si j'ai l'esprit cramé, faute à l'institution,
celle là même née d'un système basé sur l'humiliation,
c'est bien parce qu'elle viole, pouvoir absolu du professeur,
au sens propre ou figuré, elle salit encore l'enfant rêveur.
que pour mes mots on me juge, mais l'expression étant droit sacré,
le seul article à appliquer, serait l'article vingt-trois.
d'une déclaration des droits de l'homme trop vite enterrée.
car qui est tu, corbeau sur ton prétoire perché, à me juger moi
j'ai plus d'estime pour ta mère, cette ouvrière du pavé
que pour ta robe noire, qu'elle soit donc ton linceul.
et le mien la terre commune des camarades en fosse, seuls,
ceux-là qui enfermés, préférèrent rire de la mort au seul droit de pleurer.
vous êtes tous là, père, pairs, camarades, potos et amis,
parfois votre souvenir m'accable, mais ne me tire plus de larmes,
car il n'est nul passé, plus sévère que le présent honni.
vous êtes en moi comme autant de lames, je suis votre demeure, vous demeurez ma seule arme.