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Textes divers.

MessagePosté: Sam 11 Juil 2009 04:20
de SVK
Voilà un topic pour les textes divers, les réflexions saisies au vol etc..

Le texte qui suit date de mes 12 ans, un cri du coeur retrouvé au fond d'un tiroir.


Lettre aux fers de mes mains.

Madame, Monsieur les fers de mes mains. Je vous écrit ce soir parce qu’encore une fois vous entamez de trop près la chair tendre de mes poignets. Vous l’entaillez, la rendez sèche et dure comme vous.

Je ne suis plus une enfant. Je ne le suis pas plus que vous êtes des hommes, cette condition depuis longtemps vous à quitté je le sais. Quoi que ce soit, soyez vous-mêmes, vivez comme vous l’entendez mais ne brisez pas en moi cette force qui me fait avancer et rêver encore des jours à venir.

Pourquoi continuer? Vous vivez en sursis. Chaque jour ce sang que vous faites jaillir vous rouille un peu plus. Chaque jour les larmes que je fais tomber sur vous amenuisent votre force. Un temps arrivera ou vous vous fendrez. Le sol viendrait vous cueillir et je partirais. Je vous effacerait. Vous n’êtes pas importants. Je n’aurais cure de votre voix car votre main ne sera plus levée au dessus de moi.

Vous ne savez pas saisir la chance. Il ne tient qu’à vous de lâcher prise. D’apprendre à ouvrir la bouche pour embrasser plutôt que pour mordre, de chanter plutôt que pour crier. Oubliez ces obligations qui pèsent sur vos épaules et vous enfoncent sous terre. Oubliez les valeurs qu’on vous à inculqué à coup de ceinturon. Et si vous n’en êtes pas capables, alors je vous demande seulement de m’oublier moi.

Madame, Monsieur les fers de mes mains: je suis votre fille. Ce n’est pas pour autant que je vous appartient. Bébé j’avais besoin de vos bras pour me porter, de ton sein, mère, pour me nourrir. Enfant j’avais besoin de votre main pour me guider, de vos paroles pour m’apaiser. Aujourd’hui, j’ai besoin de votre sagesse pour m’enseigner comment vivre justement, alors où est-elle?

Je n’ai rien à faire de cet amour que vous dites avoir pour moi. Il est la cause de tous mes malheurs. Tantôt étouffant, tantôt absent. Maintenant, que vous le vouliez ou non, j’ai trouvé cet amour ailleurs. Il est caché en moi. J’ai trouvé cette sagesse dans les paroles d’hommes d’autres temps retranscrites dans des livres. C’est elles qui m’ont nourrie. Je ne vous doit rien d’autre que le venin que vous avez craché sur moi, que les hématomes que vous avez fait fleurir sur ma peau, que les larmes qui ont drainé mes joues.

Je suis de celles qui pleurent en silence. Je suis de celles qui trouvent des excuses à s’offrir à elles mêmes quand elles se demandent pourquoi? Mais oui! Pourquoi supporter encore tant de haine? Tant de faciès désapprobateurs et tant d’illusions.
Vous dites m’aimer. Alors pourquoi quand je suis moi vous me haïssez? Pourquoi quand je rêve je suis condamnable? Taisez-vous! Vous n’aimez en moi que mes traces de pas sur le chemin de vie que VOUS avez tracé pour moi! Je ne suis pas le pantin qui réalisera vos rêves échoués! Cessez de planifier, d’organiser et d’ériger des murs entre moi et cette liberté que même en rêve je ne parviens plus à atteindre!

Je suis sûre qu’il reste en vous un peu d’humanité! S’il vous plaît! Ne me donnez pas tors. Vous n’avez pas le droit de n’être plus rien, si c’est le cas je vous tuerais! Je devrais le faire, pour moi et pour ceux qui veulent vivre encore. Je vous brûlerais et peut-être que la peau de votre visage, déformée dans la fournaise laissera apparaître un sourire qui ne seras pas de vous.
Papa, cesse de voir le monde à travers ta chope de bière et ta fille à travers des yeux vitreux. Si tu n’as pas réalisé tes rêves de jeunesse, il n’est pas trop tard. Je l’ai su quand j’ai trouvé au fond d’un tiroir cette cassette de ton groupe de punk, j’ai du passer un doigt dessus pour en chasser la poussière et y lire: « AMOUR-ANARCHIE ». Si tu as encore des idéaux, si tu as encore des rêves je suis là pour toi. Je ne te demande rien. Pas d’aide. Et comment te demander de l’amour si tu ne t’aimes déjà pas toi-même? Alors quitte ce canapé en face de cette télé et ressort encore une fois voir la mer: tu la regarderas différemment, non plus comme un gouffre sombre qui a englouti ta jeunesse, mais comme le miroir de tes espérances qui jamais ne terniras. Papa, tu es un homme agonisant, alors soit tu guéris soit tu meurs, mais si tu choisis de mourir fais-le sans moi car tu sais par deux fois tu m’as entraîné avec toi et je t’ai poussé vers la vie. Alors merde, VIS!

Maman, toi, tu es déjà morte. Je ne peux rien faire pour toi sinon te dire à quel point tu as tout raté. Tu n’as toujours vécu qu’à travers des objets de substitut: ta voiture, ta maison et aujourd’hui tu essaies de vivre à travers tes putains d’enfants! Comment peut-on être vide à ce point? Tu n’as pas de passion, tu n’as pas de force de sentiment. Tu es une femme aseptisée, comme tu t’efforces de rendre l’hôpital dans lequel tu travailles. Mais ce que tu ne comprends pas c’est que tu es vide. Ces poussières déposées sur les bibelots que tu combats jours et nuits sont les sels de ta vie. Les impuretés sur une vie trop polie. Ta vie de MERDE. Alors non, je ne serais pas comme toi, je continuerais de manger les fruits sans les laver et de ne pas fermer la porte des chiottes. Au lieu de cela j’aimerais, je lirais, j’écrirais, je dessinerais et mon esprit toujours s’évadera de cette prison de poussière grise dans lequel le tien à élu domicile.

Papa, Maman, les fers de mes mains, je vous quitte, ce soir. Je ne suis plus qu’une ombre qui aura tentée de s’imprimer dans vos cœurs. Et si vos dents d’acier se referment encore sur moi j’agiterais d’un bras tendu le drapeau noir de la révolte que je planterais sur vos cranes vieillis, vos pauvres têtes inutiles.

Carpe diem.

Re: Textes divers.

MessagePosté: Sam 11 Juil 2009 04:56
de Alayn
Bonsoir ! C'est très bien écrit ! Bravo !
Salutations Anarchistes !

Re: Textes divers.

MessagePosté: Sam 11 Juil 2009 18:04
de willio
12 ans ? Pas mal dis donc. :wink:

Re: Textes divers.

MessagePosté: Sam 11 Juil 2009 22:44
de Lepauvre
L'oppression plus fort que mes parents? Mes parents, étaient des anarchistes, des révolutionnaires, des vainceurs.....vaincus?
Ce n'est pas possible.

La vie en société ne les à pas détruit, avec des enfants tu te bats plus fort!
Les problèmes miniscules, se cummulent, dégoutent plus q'un mais pas eux! Mes parents.
Paresseux, eux? Un truc qui ne vas pas sur ce pas.
C'est mes parents, mes piliers, ma raison, quand j'ai tort.

Et à mes douces ans, la violence,
de la réalité ma capturé.
Les debris autour en silence
témoignent de leur nature.

L'haine de l'abandon en douze
qui termine mes rèves
innocents sur la pelouse
la faiblesse est moche, qu'elle crève.

Me voilà, anar moi même
l'énergie tout neuve, plus graine
modulé ma haine ma peine
en incompris d'ou je vienne.

Re: Textes divers.

MessagePosté: Sam 31 Oct 2009 15:58
de Polack
Ouais bon sang t'as écrit ça à douze ans ? Hé bé... C'est vraiment bien. Y'avait de la maturité précoce ! :wink:

Re: Textes divers.

MessagePosté: Dim 1 Nov 2009 09:07
de SVK
Merci!

Mais je suis une maniaque niveau textes, celui là je l'ai pas retouché mais ça me démange. :mrgreen:

Re: Textes divers.

MessagePosté: Dim 1 Nov 2009 10:48
de fu hsang
bin retouche le ^^ fais toi plaise

Re: Textes divers.

MessagePosté: Mar 3 Nov 2009 06:18
de Immortal
J'aime. ^^

Re: Textes divers.

MessagePosté: Mar 3 Nov 2009 12:38
de conan
Bravo c'est très beau, et criant de lucidité !

Re: Textes divers.

MessagePosté: Mar 3 Nov 2009 18:12
de Mouton sauvage
Texte touchant, et tes parents ils ont pensé quoi de ton cri du coeur ?

Re: Textes divers.

MessagePosté: Mer 4 Nov 2009 10:08
de SVK
Le cri du coeur a pas tellement bougé du tiroir :lol:

Re: Textes divers.

MessagePosté: Ven 30 Déc 2011 09:39
de cooper
excellent! en particulier, vous seulement 12 ans à cette époque.