de 'Spleen'Libertad le Jeu 26 Nov 2009 00:54
Anarchia
Par delà les frontières, les normes et les lieux,
Où le roi et ses vassaux construisent la misère,
Vit une tendre femme, fleur d’un cimetière,
Au parfum de la terre : Te vois-tu dans ses yeux ?
Entends-tu comme moi, la sonnerie, les sirènes
Qui volent en éclats, réveillent notre ennui,
Etouffant de contraintes, la si belle des reines,
Celle qui est vie, la plus douce des poésies ?
De longues trainées de pluie construisent lentement
Ma déchéance mentale, ma folie despotique.
Elles couleront sur moi, jusqu’à mon néant,
Oh ! Si envahissante et curieuse musique.
Solitaire, je croise le regard d’un prisonnier,
Le mien ou le tien, son noir est si profond,
Qu’il glace l’encre, le charme des amitiés,
Triste nocturne, jouant mon exécution.
Cette vie…
Quand la vie s’éternise, en ennui maladif,
Et quand le bruit s’enlise de sourires chétifs,
Alors, la mort me tend son infinité de mains,
A moi, prisonnier de chaque matin.
L’âme équilibriste, sur un fil invisible,
Le temps et sa marche, toujours prévisible ;
Voilà ce qu’est, le fardeau appelé la vie,
Que me donna ma mère au creux de son lit.
Je nage dans le lac, sombre et sans fond,
Entouré de cadavres qui touchent le fond
De la bonne morale, de la fausse propreté :
Sous les beaux habits, les toiles d’araignées.
Je regarde le soleil, je n’y arrive pas,
Je regarde la mort, marche sur ses pas.
Je suis le pantin du marionnettiste « Temps » ;
C’est sur ses aiguilles qu’il me traine lentement.
Poème à la con
Tu peux continuer ta sale vie, peu importe,
Tu peux continuer dans l’ennui, prends la porte,
On fait du chiffre, on continue le loto,
On n’a pas fini de faire tout dans ton dos.
La pluie continuera de rouler sur les vitres,
De ta putain de voiture, qui ne s’arrête jamais,
Tu peux toujours laver ses vitres,
Tu ne verrais rien, rien, jamais.
Le temps, ça continue d’enchanter,
Quand on le prend pour de la monnaie,
Mais quand tu te fous de toutes ces conneries,
Il ne reste plus grand-chose qu’une lourde nuit.
Et demain on continuera, à mourir lentement,
Comme des feux trop longtemps laissés au vent,
Comme les phares de ta voiture qui jamais ne s’arrêteront,
Comme ce putain de texte que jamais ils ne liront.
"Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : "Souviens-toi" "
"La poésie est ce qu'il y a de plus réel, c'est ce qui n'est complètement vrai que dans un autre monde".Baudelaire.