J'ai effacé mon message lorsque j'ai vu le tien vroum parce que je répondais à Alayn. Mais apparemment dans les temps puisque çà ne se voit pas, et qu'il fallait bien du coup revoir la copie avec ton intervention.
Sur la question traduction du Capital, Bakounine l'a entrepri et Cafiero à continué, et ton élément en copier-coller, vroum, ne contredit pas l'intention. Et l'intention montre bien qu'il y a bagage commun, à moins vroum que tu ne remettes en question, comme Alayn, ce qui pourtant apparait depuis la fin des années 70 dans les principes de bases de la FA en terme de lutte de classes, et en plus une grande partie de l'analyse produite dans le Capital et partagée par la plupart des anarchistes.
Alayn, quand vas tu te mettre enfin à produire du contenus et de l'argumentation rapport aux imbécilités et monstruosités produites ?
En tout cas, bravo, comme toujours, pour le cinéma !
Et je pense que vroum et Alayn savourent le bonheur d'être à nouveau réunis.
En tout cas çà se voit.
Et quand je parle d'un loup, il sort du bois...
Parce queffectivement le soutien historique principal d'Alayn ici, c'est quand même vroum. Et il me donne bien raison là lorsque je dis qu'il y a bien là une dimension politique, même si Alayn se comporte en caricature ambulante.
Dépassement et persistance du débat
En 1931, le débat sur la Plate-forme semble donc enterré. Définitivement ? Pas exactement. Car la controverse ne s’est pas réduite pas aux passes d’armes entre Makhno, Archinov et Voline. Pour en saisir les ressorts profonds, il faut considérer le théâtre principal de l’affrontement : l’UAC et son hebdomadaire, Le Libertaire. Le contexte des années 1925 à 1930, qui est celui d’une forte régression des luttes et du mouvement ouvrier, était propice aux déchirements internes. Toutes les militantes et les militants les plus en vue de l’UAC se sont jetés dans la bataille. Les articles vengeurs ont succédé aux réponses cinglantes. La polémique a largement dépassé l’exégèse de la Plate-forme : elle a révélé un clivage bien plus profond, qui touchait à la nature même de l’anarchisme.
Il faut comprendre que la controverse de l’époque – qui aujourd’hui encore, dans certains pays, n’est pas épuisée – était due moins au contenu du texte lui-même, qu’à une question cyclique qui se pose à l’anarchisme : savoir s’il doit être un mouvement politique ou un milieu culturel. Ce litige était bien antérieur à la Plate-forme, mais celle-ci lui a donné son aspect définitif.
C’est sans doute la raison pour laquelle elle va connaître une longue postérité. Cette Plate-forme, qu’en 1931 tout le monde pensait enterrée, sera régulièrement exhumée par la suite. Et à chaque fois, ce sera moins pour son contenu que pour se démarquer du magma communautaire et marginaliste où l’anarchisme s’est parfois enlisé. Les jeunes communistes libertaires des FA française et italienne la redécouvriront avec ferveur en 1949-1950. Les fondateurs de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) en 1965-67. Ceux et celles de l’ORA britannique attendront 1973 pour la lire [8]. Elle sera de nouveau brandie par les jeunes organisations libertaires qui se créeront dans les deux Amériques au cours des années 1990. « Nous sommes plate-formistes ! » annonçait ainsi fièrement Rupture, le périodique francophone de la Nefac canadienne en octobre 2001.
En France le débat ne s’est apaisé que dans les années 1990. René Berthier ou Gaetano Manfredonia ont proposé des approches dépassionnées de la question [9]. La très synthésiste Fédération anarchiste (FA) s’est en réalité éloignée du catéchisme de Sébastien Faure. L’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL), constituée en 1976, avait pour sa part rapidement évoluée vers un dépassement de la Plate-forme dont elle retenait davantage l’esprit que la lettre – Alternative libertaire se situe dans cette continuité.
[Guillaume Davranche (AL Paris-Sud)], dans « Alternative libertaire », décembre 2007
notes :
[8] « Anarchist communism in Britain, 1870-1991 », in Organise ! n°42 (printemps 1996).
[9] René Berthier, « À propos des 80 ans de la Révolution russe », Le Monde libertaire, 18 décembre 1997.
Alors je voudrais bien que vroum, partisant de la "synthèse", et évidemment après avoir tenté d’expliquer ce qu'est cette "synthèse" réellement, puisse là montrer en quoi les anarchistes d'une obédiance plateformiste moins caricaturale et rigide que celle dite d'Archinov et pratiquant l'organisation et l'espace pourtant pluriel seraient à côté de la plaque, et en quoi le "synthésisme" produit quelque chose, et depuis quand ? Je suppose que vroum, pense aussi que ce côté là du point de vue organisationnel est "marxisant", et j'aimerais bien qu'il explique en quoi (et pour rappel la première organisation anarchiste française avait le mot communiste dans l'appellation).
De même et n’ayant toujours pas réponse aux questions posées à Alayn-Lehning, j’aimerais quand même qu’il puisse sortir d’un jeu de ping-pong où il balance la raquette plutôt que de jouer la balle.
Alors posons mieux s'il le faut les questions, puisqu’Alayn ne répond jamais sur le fond, pas plus d’ailleurs que vroum qui ici ne fait que du copier-coller :
. En quoi se réclamer du communisme serait "marxisant" ?
. En quoi revendiquer un héritage et bagage commun en terme de reconnaissance de la lutte des classe et d'analyses partagées feraient des anarchistes révolutionnaires des "marxisants", et entres autres Bakounine qui s'est confronté à Marx lors de la première internationale sur des questions politiques d'importance tout en participant à la traduction du Capital ?
. En quoi s'inscrire dans les luttes et les mouvements sociaux serait seulement du domaine des "rouges" ?
. Est-ce que le fait de construire des communautés de vie et de tenir des tables de presse peut renverser le capitalisme ?
Et en bonus :
. Est-ce qu’il n’y a pas là une expression spécifique d’un courant individualiste confus qui tenterait de remiser tout l’héritage révolutionnaire de l’anarchisme ?