de Lehning le Sam 29 Aoû 2020 16:19
Dans la seconde moitié du XVI° siècle, en France, Montaigne, dont nous avons parlé plus haut, parla dans ce sens. Un peu plus tard, au XVII° siècle, le point de vue d'Epicure dans les questions de morale fut adopté par le philosophe Pierre Gassendi, prêtre instruit, qui était en même temps physicien, mathématicien et penseur. Dès 1624, professeur de philosophie dans le Midi de la France, il fit paraître en langue latine un écrit ouvertement dirigé contre les doctrines d'Aristote, qui régnaient alors dans les écoles ecclésiastiques. (1) En astronomie, Gassendi opposait à Aristote Copernic, qui, comme on le sait, prouva à cette époque que la terre n'est nullement le centre de l'univers, mais un des petits satellites du soleil ; cela le fit considérer par l'Eglise comme un hérétique dangereux. En ce qui concerne les questions de morale, il se plaça entièrement au point de vue d'Epicure.
(1): Exercitationes paradoxicae adversus Aristoteloe. Il fut cependant obligé, sur la prière de ses amis, de supprimer dans cette œuvre cinq chapitres, car l'Eglise, s'appuyant sur les livres reconnus sacrés, défendait passionnément Aristote et Ptolémée qui avaient défendu l'opinion que la terre est au centre de l'univers et que soleil, planètes et étoiles tournent autour d'elle ; cinq ans seulement auparavant, Vanini avait été brûlé pour un écrit hérétique analogue.
De plus, Gassendi répudiait les idées de Descartes sur la structure de la matière et exposait une conception qui se rapprochait assez de la théorie atomique actuelle. Gassendi fit paraître lui-même, pendant qu'il occupait une chaire au Collège de France, deux écrits sur Epicure ; son œuvre fondamentale: Syntagma philosophiae Epicuri ne parut qu'après sa mort.
Photos: Pierre Gassendi ; Aristote ; Copernic:
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