de Lehning le Lun 10 Mar 2025 21:19
Les ouvriers produisent tout, et sans eux il n'est pas possible de vivre. Il semblerait donc qu'ils pourraient imposer tout ce qu'ils veulent en refusant de travailler. Mais l'union de tous les travailleurs, ne serait-ce que d'un seul métier ou d'un seul pays, est difficile à obtenir. Et à l'union des ouvriers s'oppose l'union des patrons. Les ouvriers gagnent leur vie au jour le jour. S'ils ne travaillent pas, ils ne tardent pas à manquer de pain, alors que les patrons disposent, avec l'argent, de tous les produits accumulés et qu'ils peuvent donc tranquillement attendre que la faim ramène leurs salariés sous leur coupe.
L'invention ou l'introduction de nouvelles machines rend inutile le travail d'un grand nombre d'ouvriers et augmente la grande armée des sans-travail que la faim contraint à se vendre à n'importe quelles conditions. L'immigration ne tarde pas à apporter, dans les pays où les ouvriers ont réussi à vivre mieux, des foules de travailleurs faméliques qui, bon gré mal gré, permettent aux patrons de baisser les salaires. Tous ces faits qui découlent nécessairement du système capitaliste réussissent à contrebalancer les progrès de la conscience et de la solidarité ouvrières. Ils vont souvent plus vite que les progrès en question et les arrêtent et les détruisent. Et, en tout cas, il y a toujours ce fait primordial: en système capitaliste, chaque capitaliste organise la production à son profit individuel et non pas pour satisfaire les besoins des travailleurs de la meilleure façon possible, comme ce serait naturel. D'où le désordre, le gaspillage de forces humaines, la rareté voulue des produits, les travaux inutiles et préjudiciables, le chômage, les terres incultes, l'emploi limité des machines, etc., autant de maux qui ne peuvent être évités que si l'on enlève aux capitalistes la possession des moyens de travail et par là-même la direction de la production.
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