Camillo BERNERI: Oeuvres choisies

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Messagede Lehning le Ven 2 Déc 2022 19:35

Emporté irrésistiblement dans le tourbillon qui marque le passage de la guerre de mouvement à la guerre de positions, il découvre la nécessité d'une unité de commandement, tout en refusant la militarisation. Il voit les dangers du gouvernementalisme et, idée absurde, parle de créer un Comité national de défense qui n'aurait été autre chose, au fond, qu'un gouvernement politique central qui aurait indéniablement provoqué de nouveaux conflits au sein d'une équipe républicaine déjà divisée. Il soutient la poursuite du processus de transformation révolutionnaire, mais conseille la prudence quant aux socialisations. Sa position peut paraître contradictoire, mais il est évident que le flou de sa ligne politique s'explique par son irrésistible désir de concilier l'impossible et de sauver la révolution. D'une très grande clarté, rigide, dure et violente est en revanche sa politique contre la fausseté jésuitique des émissaires de Staline et contre la terrible ambiguïté du principe de dictature du prolétariat.

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Messagede Lehning le Ven 2 Déc 2022 19:44

La mort le cueille au cours des journées tragiques de mai 1937, au moment où, en Espagne, un renforcement de la lutte stalinienne contre l'opposition poumiste et anarcho-syndicaliste fait écho aux grands procès de Moscou. "En Catalogne, le travail de nettoyage des éléments trotskistes et anarcho-syndicalistes a commencé, écrivait La Pravda en décembre ; il sera mené jusqu'au bout avec la même énergie qu'en URSS."

Photos: journées tragiques de mai 1937 en Espagne ; La Pravda:
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Messagede Lehning le Ven 2 Déc 2022 19:59

Camillo Berneri avait dénoncé l'intolérance, la dictature, le mensonge autoritaire comme les ennemis mortels de la révolution. Son désir irrésistible de liberté et de vérité le perdit. C'est le pionnier de ce futur, que l'œuvre encore vivante de la révolution espagnole promettait de voir s'affirmer, que le plomb des assassins a voulu tuer.

Gino CERRITO

Photos: Camillo Berneri ; Gino CERRITO:
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Messagede Lehning le Ven 2 Déc 2022 20:22

PREMIERE PARTIE

LES ANNEES DE JEUNESSE


Lettre aux jeunes socialistes*

Chère Marie-Louise,

La lettre ouverte d'un jeune anarchiste, etc., est une petite chose très modeste que j'écrivis à dix-huit ans et qui fut imprimée plusieurs fois, plus tard. Je l'ai écrite (je m'en souviens exactement comme si c'était hier) dans un café, sur du papier que j'avais acheté dans un tabac à la sortie d'une réunion.
C'était le texte de ma démission du cercle des Jeunes socialistes.

Puisqu'il était d'usage de lire à l'assemblée les lettres de démission, je pensais en faire une qui puisse servir à la propagande.

Je l'envoyais un vendredi, et le lendemain soir, tandis que je me promenais sous les portiques de la Via Emilia, les socialistes de mon cercle vinrent me rappeler qu'il était l'heure de la réunion (on se réunissait chaque samedi). Je me dis: ils n'ont pas reçu ma lettre de démission.

Et je leur répondis, non sans avoir un peu d'appréhension:
"Mais, n'avez-vous pas reçu ma lettre ?" "Si, me répondirent-ils, nous l'avons reçue, mais tu dois venir quand même." Alors j'allais avec eux. Et j'eus une des plus vives émotions de ma vie: celle d'être appelé à présider la dernière réunion à laquelle je participai.

C'est seulement beaucoup plus tard que je m'aperçus de l'énorme valeur d'éducation politique que contenait ce geste de sympathie.

Je vis alors dans celui-ci la preuve qu'ils m'aimaient et le fait de devoir me détacher d'eux me remplissait d'émotion.

Même Avanguardia, qui était l'organe des Jeunes socialistes, eut de bons mots pour moi, se limitant à parler d'"impatience".

Crois-moi, il ne faut pas te fatiguer et perdre ton temps pour un écrit comme celui-là qui, entre autres, est très vague et terriblement "sentimental", comme je l'étais alors.

Reggio Emilia, 1915.

*Nous reproduisons ici les extraits parus dans Pensieri e Battaglie, Paris, 1938, p. 33-38.

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Messagede Lehning le Sam 3 Déc 2022 19:59

Jeunes socialistes,

Ceux qui suivent avec intérêt et sympathie votre action politique, en ce qui concerne l'union des forces prolétariennes et révolutionnaires, voient dans votre mouvement des symptômes nombreux et significatifs d'un réveil sain: ils voient le déroulement d'une nouvelle et féconde crise de conscience.

Moi qui ai fait partie de votre mouvement et qui ai pu en même temps en connaître le milieu et en pénétrer l'âme, je sais que nous nous trouvons confrontés à une vaste crise qui n'aboutit pas aux stériles désagrégations du schisme, mais qui représente une espérance lumineuse, une promesse sûre, une nouvelle, vivante et réelle force révolutionnaire.

Aujourd'hui, presque tous, Jeunes socialistes qui parlez de fusion des forces prolétariennes, de collaboration entre partis subversifs, de blocs rouges, vous vous trouvez tous, et presque inconsciemment, dans cette crise spirituelle, qui bouleverse, qui opprime, qui peine, dans leur état d'incertitude, de doute, tous ceux qui s'aperçoivent que la route suivie jusqu'à maintenant et les méthodes qui ont été pratiquées sont erronées !

Beaucoup d'entre vous, qui embrassez votre foi politique non pas comme un "sport" de l'esprit, non pas comme un dérivatif quelconque à la vie, mais pour vivre une vie pleine de réflexion et de lutte, se trouvent aujourd'hui dans un état d'âme dont il ne sera pas donné à tous de sortir trempés, purifiés, victorieux !

Aujourd'hui, du reste, ceux d'entre vous qui sont sincèrement révolutionnaires ne cachent pas qu'ils se retrouvent effarés devant l'abîme qui sépare la pensée de l'action et ne cachent même pas que, si les masses laborieuses ne sont pas assez audacieuses et n'ont pas assez confiance, la faute en incombe à tous ces pseudo-révolutionnaires tenants de la tactique effroyable et égoïste du possibilisme subversif. Vous tous voudriez voir se concrétiser l'esprit de rébellion qui souffle autour de vous, le voir devenir une réalité vivante, dynamique, destructive, libératrice.

Au lieu de cela, vous entendrez parler les aînés du parti de révolte, sans fermes résolutions, sans qu'il y ait de suite dans l'action, plus par habitude que par autre chose.

(...) Les meilleurs d'entre vous, Jeunes socialistes, se sentent aujourd'hui le devoir de donner au peuple l'espoir d'une reprise vigoureuse ; ils se sentent la grande utilité de lancer des appels pleins de fermes résolutions et d'espérances confiantes et audacieuses envers le peuple, ce peuple qui a besoin de voir quelque chose de nouveau, de grand, qui puisse le réveiller de sa torpeur faite de scepticisme, de souvenirs douloureux, de mille désillusions.

Ils comprennent que le peuple a besoin de voir combattre sans peur et sans hésitations ceux qui déclarent être ses défenseurs, et ils le comprennent parce qu'eux-mêmes ont assisté, effarés, à la déroute morale de ceux en qui ils avaient placé une confiance totale, de ceux qu'ils aimaient jusqu'à l'idolâtrie.

Ils comprennent que le peuple a entendu trop de discours adulateurs de politiciens louches, de girouettes de la tribune et du Parlement, pour y croire encore.

Ils comprennent que le peuple a besoin de voir des martyrs après avoir tellement entendu parler de martyre ; qu'il a besoin de voir des héros après en avoir vu désigner tant par les orateurs des commémorations officielles étalant leurs panégyriques sur l'héroïsme.

:A:
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Messagede Lehning le Sam 3 Déc 2022 20:28

Vous avez trouvé la foi dans la recherche haletante de l'esprit vers les sommets du cœur et de la pensée ; et dans la tempête de vos âmes en tumulte vous avez failli être victimes du naufrage moral momentané dans lequel l'autocritique et l'examen de vos vies vous avaient jetés, dans la catastrophe de toutes vos anciennes persuasions, religieuses ou patriotiques.

Vous vous êtes agrippés désespérément au radeau de la foi révolutionnaire, poussés par l'instinct de conservation morale, et vous avez confondu le radeau avec la terre ferme ; la navigation incertaine vous fit oublier le port où vous auriez dû vous ancrer.

Vous avez oublié que le sacrifice et la foi devaient être en vous un ensemble harmonieux et grandiose ; et dans votre vie de révolté incomplet, le fond d'égoïsme qui vous était inhérent, uni à l'habitude de la non-résistance continue, à la renonciation instinctive de la lutte, vous fit sacrifier bien peu de ce que la jeunesse vous avait prodigué en une riche offrande d'énergies fortes et nouvelles.

Et maintenant, vous comprenez que ce fut quand vous avez commencé à croire, si ce n'est dans votre discours ou dans vos écrits, au moins dans vos âmes, dans vos pensées, que le sacrifice était quelque chose que l'on pouvait négliger le long de la voie de la rédemption sociale, que le mouvement socialiste commença sa chute désastreuse vers les bassesses de l'égoïsme désagrégeant, en renouvelant ainsi le chemin parcouru par la puissance morale du christianisme, lequel devint puissant par ses martyrs et tomba en déchéance avec la fin du sacrifice de ses partisans.

Les martyrs chrétiens restèrent dans l'histoire et dans l'âme du peuple, la tête entourée de l'auréole du martyre, et les chrétiens montrèrent aux foules païennes le Christ agonisant sur la croix dans la douleur de sa chair martyrisée.

Et le Christ émut plus avec son sang qu'avec sa parole, il fut plus convaincant par son sacrifice que par sa prédiction.

Le christianisme se développa à travers le monde plus à cause du calvaire qu'à cause du temple, par la croix plus que par le ciel.

Et de Jésus à Ferrer, le sang des martyrs fut toujours fécond.

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Messagede Lehning le Sam 3 Déc 2022 20:44

Nous autres, anarchistes, nous avons eu plus de martyrs que d'apôtres, plus de héros que de prophètes ; et l'âme du peuple a toujours été plus percutée par les mots qui étaient prononcés du banc d'un tribunal, à travers les barreaux de fer d'une prison, de la tribune ensanglantée d'un échafaud, que par la parole des propagandistes, même aussi savants que Reclus ou éloquents que Gori.

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Messagede Lehning le Dim 4 Déc 2022 20:48

(...) Il faut nous réveiller, il faut un retour aux temps où aimer une idée voulait dire ne pas craindre la mort et lui sacrifier toute sa vie en se donnant complètement.

"La cause des peuples est semblable à celle de la religion: elle ne triomphe que par les vertus des martyrs", a écrit le prêtre Tazzoli avant de monter sur l'échafaud, et par ces mots il a dit une grande vérité. Mazzini (1) et ses disciples la firent leur, en la prenant comme devise de toute une épopée de sacrifices féconds.

(1) Giuseppe MAZZINI (Gênes 1805 - Pise 1872). Patriote et républicain italien, fondateur du mouvement La Giovine Italia. Il mena toute sa vie un combat acharné pour unifier son pays. Son emprise sur la jeunesse italienne fut très forte. Son programme social, résumé par la formule "Dieu et le peuple", était cependant celui d'un déiste démocrate. Sa condamnation de la Commune de Paris lui aliénèrent, à la fin de sa vie, les sympathies des générations radicales de l'Italie post-unitaire qui se tournèrent alors, sous l'influence de Bakounine, vers l'anarchisme.

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Messagede Lehning le Dim 4 Déc 2022 21:06

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Messagede Lehning le Mar 6 Déc 2022 20:37

Avec Kerenski ou avec Lénine ? *

Les tribulations du soviet en Italie ont cessé. Le soviet, qui avait dédié toutes ses énergies, exercé toute son influence en vue d'intensifier l'agitation pacifiste dans l'armée et parmi les masses ouvrières, imposant au gouvernement une paix sans annexion ni compensation, a dit clairement et nettement sa pensée.

* Publié dans Guerra di classe, Bologne, 6 octobre 1917.

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Messagede Lehning le Sam 10 Déc 2022 19:00

Ces déclarations sont telles qu'elles méritent les commentaires les plus larges puisqu'elles vont permettre de préciser nettement les attitudes du Parti socialiste italien. Le soviet, comme on sait, a soutenu, au début de son pouvoir révolutionnaire, la nécessité de la Conférence socialiste pour la paix, fidèle à l'esprit de Zimmerwald de guerre de classe comme correctif à la guerre de front. Il a critiqué l'œuvre des Alliés ; il affirme que le sang du peuple russe ne devait pas être versé pour les "buts impérialistes" des puissances alliées. Il a déploré l'attitude patriotique des socialistes de l'Entente ; il a déclaré enfin que l'offensive était nécessaire "pour la défense de la révolution, et non pas pour la défense de la Russie". Et si le soviet lança des appels aux soldats, ce fut toujours au nom des travailleurs, des partis révolutionnaires et non pas au nom des idéaux nationaux ou de l'Entente. En Russie, l'armée et les masses se battent ouvertement et avec enthousiasme pour Lénine ou pour Kerenski.

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Messagede Lehning le Sam 10 Déc 2022 19:22

En Italie, la lutte ne s'exerce que par reflets sur un arrière-fond politique en demi-teintes, en clairs-obscurs. L'ombre de cette demi-politique entoure les pâles reflets de ce lointain incendie. Si les délégués du soviet n'ont pas caché leur adhésion à la politique de Kerenski, les orateurs socialistes italiens, en général, ont transformé en un épais et brillant enchevêtrement de phrases à la louange de la révolution et de boniments envers leurs hôtes ce qui aurait dû être une vaste et féconde discussion visant à préciser les positions respectives du soviet et du Parti socialiste italien. Les masses ont été sincères et logiques dans leurs intuitions, en affirmant leur extrémisme dans de multiples meetings, aux cris de: "Vive Lénine !"

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Messagede Lehning le Sam 10 Déc 2022 19:25

Le cri a été répété et a suivi les délégués du soviet comme un mot d'ordre, une réponse générale, simple, enthousiaste, mais aussi une protestation contre les discours des socialistes russes.

:roll:
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Messagede Lehning le Sam 10 Déc 2022 19:37

Les dirigeants socialistes, sauf quelques rares et louables exceptions, ont été au-dessous des masses socialistes ; ils n'ont pas su, ou ils n'ont pas voulu, révéler ouvertement, face à la foule et aux adversaires, le conflit entre leur neutralisme et l'interventionnisme du soviet. Le député Turati (1), à Turin, dans son discours d'accueil aux membres du soviet, a eu la sincérité, l'honnêteté de dire sa pensée, contrairement à l'hospitalité verbale du socialisme officiel: "Ce n'est pas par une paix obtenue avec labeur et en faisant des concessions, par une paix hâtive, fruit impur du militarisme le plus puissant et le plus effronté, ce n'est pas par une paix de ce genre que la démocratie socialiste va garantir une paix durable pour les prolétaires de toute la terre." Voilà ce que Turati a dit, et il saute aux yeux des observateurs qu'il existe un conflit, profond, absolu, entre lui et ceux qui partagent comme lui un neutralisme obscur et contradictoire, si on peut l'appeler ainsi, et la majorité du Parti socialiste.

(1) Filippo TURATI (Canzo 1857 - Paris 1932). Avocat d'origine bourgeoise, républicain démocrate et positiviste, il fut le porte-parole le plus attitré de l'aile réformiste du Parti socialiste italien et un de ses dirigeants jusqu'au congrès de Reggio Emilia en 1912 qui vit le triomphe de l'aile "maximaliste". Après la guerre, il fut expulsé de son parti à cause de ses positions réformistes. Ferme opposant au fascisme, il se réfugia en France en 1926.

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Messagede Lehning le Sam 10 Déc 2022 19:53

Turati a loué les délégués du soviet pour ne pas avoir renié la patrie russe, ni avoir renoncé à la défendre.

Photo: Turati:
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Messagede Lehning le Sam 10 Déc 2022 20:10

Treves (1) a parlé plusieurs fois en prenant modèle sur Turati, reprochant à la direction du Parti ses tendances léninistes, et n'épargnant pas ses plus vifs éloges à Kerenski.

(1) Claudio TREVES (Turin 1869 - Paris 1933). Leader réformiste du Parti socialiste italien. Il fut l'un des directeurs du journal l'Avanti ! Obligé de fuir l'Italie après la victoire fasciste, il devint l'un des responsables de la Concentrazione anti-fascista, rassemblement des forces socialistes et démocratiques en exil en France.

Photo: Treves:
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Messagede Lehning le Sam 10 Déc 2022 20:26

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Messagede Lehning le Mar 20 Déc 2022 20:09

Et le parti ? Comment peut-on concilier la sympathie manifeste de l'Avanti ! et de la majorité socialiste pour Lénine et son attitude politique avec les affirmations de ceux qui furent jusqu'à hier, et qui sont encore, sinon les véritables interprètes du Parti socialiste, du moins ses représentants officiels ?

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Messagede Lehning le Jeu 22 Déc 2022 18:26

Cette attitude qui a recueilli les faveurs des socialistes italiens a subi un changement fondamental et radical avec la menace d'une catastrophe nationale par laquelle le soviet a cru menacer l'Etat socialiste. Et nous voilà parvenus, après cette métamorphose latente, à la politique collaborationniste du soviet qui contraste fortement avec ce qui aurait dû être son programme rigidement socialiste et internationaliste. Le Parti socialiste italien, dans ses multiples et cordiaux contacts avec les délégués russes, est resté dans une position critique, mal définie, ambiguë. Le Parti socialiste n'a pas su ou n'a pas voulu se déclarer extrémiste, donc partisan de Lénine.

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Messagede Lehning le Jeu 22 Déc 2022 18:39

Par son accueil enthousiaste des délégués du soviet, partisan de Kerenski, il a démontré vouloir oublier tout conflit, même très grave, avec celui-ci pour applaudir les représentants de la Russie révolutionnaire.

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