La violence est une chose, l'autorité d'un gouvernement en est une autre, dictatoriale ou pas. En effet, s'il est vrai que toutes les autorités gouvernementales font usage de la violence, il est inexact et erroné de dire que toute "violence" est un acte d'autorité, car si la première est nécessaire, la seconde le devient aussi. La violence est un moyen qui prend les caractères de la finalité pour laquelle elle est employée, de la manière dont elle est exercée et des personnes qui s'en servent. Elle est un acte d'autorité lorsqu'elle est exercée pour imposer aux autres le point de vue de ceux qui commandent, donc quand elle est une émanation gouvernementale ou patronale et sert à réduire en esclavage peuples et classes, à empêcher l'exercice des libertés individuelles des sujets, et à faire obéir par la force. En revanche, la violence libertaire est un acte de liberté et de libération, quand elle est exercée contre ceux qui commandent par ceux qui ne veulent plus obéir, lorsqu'elle est employée pour empêcher, diminuer ou détruire une quelconque forme d'esclavage, individuelle ou collective, économique ou politique, quand elle est exercée directement par les opprimés, individus, peuples ou classes contre le gouvernement ou la classe dominante. Une telle violence, c'est la révolution en acte, mais elle cesse d'être libertaire, et donc révolutionnaire, dès que, l'ancien pouvoir vaincu, elle veut elle-même devenir un pouvoir et se cristallise en une quelconque forme de gouvernement.