de Lehning le Sam 27 Nov 2021 19:47
A La Haye, à Zurich et à Saint-Imier, les militants espagnols, comme les militants italiens et jurassiens, se trouvèrent d'accord avec Bakounine (septembre 1872). Un jeune maçon, Francisco Tomàs, de la ville de Palma de Majorque, secrétaire de la Commission Fédérale, s'occupait efficacement de l'association. Le but de Tomàs était de créer de nouvelles sections et surtout d'augmenter le nombre des adhérents. Au printemps 1873, il pensait que, si ce nombre pouvait croître au même rythme qu'en 1872-1873, les conditions nécessaires à une action vraiment efficace seraient réalisées en deux ans. Pour cette raison, il n'était pas partisan des grèves en chaîne, car il craignait l'usure des forces ouvrières qui aurait créé des désillusions et, par conséquent, des désorganisations locales. Pour la même raison, il aurait voulu que l'Internationale restât en dehors des luttes violentes qu'un fédéralisme exacerbé (le cantonalisme) déchaîna pendant l'été 1873. Mais cela ne fut pas possible car, dans certaines localités, les émeutes (surtout à Alcoy, siège de la Commission Fédérale, et à San Lucar de Barrameda, où se trouvait Morago) entraînèrent aussi les internationalistes, ce qui provoqua des persécutions et de nombreuses arrestations. Lorsque 74 ouvriers décriront les mauvais traitements et les violences (lettre du 29 octobre 1873) dont ils avaient été l'objet pendant leur captivité, une circulaire de la Commission Fédérale du 10 novembre (1), rédigée par Tomàs, fut la première déclaration vraiment révolutionnaire de la Fédération, puisqu'on y envisageait des représailles en rappelant les "Sheffield outrages", c'est-à-dire les actes de sabotage industriels des trade-unionistes de Sheffield.
(1): N° 34, imprimée, 2 pages in 40.
Photo: Bakounine:
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