(pr info, un entretien avec le réal, Frédéric Compain:
http://download.pro.arte.tv/archives/fi ... 776730.pdf)
Ce ne sont pas des acteurs: Cindy est réellement caissière à La Ferté s/Jouarre, elle évolue dans un univers de consommation, elle a des désirs équivalents : faire les boutiques -se laisser séduire, acheter des conneries -se faire plaisir... Comme tout un chacun, elle rêve de quitter sa cité pourrie pour s'installer dans un pavillon -le symbole de l'autonomie- avec son Doudou, faire des bébés, gagner du fric... ça fait effectivement très
cliché, mais c'est une réalité plus commune qu'on ne croit.
Cindy n'est pas une actrice, elle ne récite pas de textes, Compain lui a demandé de s'exprimer librement sur sa vie, de faire "comme si de rien n'était".
Contre toute attente, Cindy a des réflexions -à défaut d'opinions- politiques: "je trouve que le les gens ne se révoltent pas assez, ils ne s'expriment pas assez sur les problèmes qu'ils ont". "Je me dis que le monde est injuste. On devrait tous avoir le même niveau de vie". Et devant Mme la Maire: "Le vote ça sert à rien, on doit se révolter nous-même (...) ça doit venir de nous, ça peut pas être une personne qui décide pour tout le monde."... ça vous rappelle rien? Cindy est certes mal engagée dans la vie -beauferie latente, consumérisme compulsif- mais elle est -très spontanément- anarchiste!
En fait, ce docu-fiction n'a de fictionnel que le surgissement du noyé: tout d'un coup, cet événement imprévu va nécessiter de la part de Cindy un surplus de réflexion, de compréhension. Elle va se retrouver dans la même situation que les acteurs de La Commune de Peter Watkins: "Ok, c'est une fiction, mais si c'était la réalité, aujourd'hui, qu'est-ce que vous en penseriez?" Et là ça devient intéressant.