La Raison du plus fort
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Raison_du_plus_fort
Le premier plan du film le résume en partie : de la fenêtre d'une prison en construction, on voit au loin une usine en ruine. La fermeture de la seconde est, pour le réalisateur, la cause indirecte, mais mécanique de la création de la première : « aujourd’hui on détruit ici une usine et demain on bâtira une prison »1. Telle est la thèse de documentaire.
Ce documentaire suggère en effet qu'en France, en Belgique et en d'autres pays d'Europe, les politiques mise en œuvre pour lutter contre la hausse du chômage sont plus sécuritaires qu'économiques : au lieu de combattre la pauvreté, on combat les pauvres. Aux côtés des quartiers riches, on tolère l'existence de banlieues de misère où se généraliserait la « tolérance zéro »2.
Patric Jean montre ainsi que l'on concentre dans ces quartiers de misère tous les problèmes de nos sociétés : fort taux de chômage, fort taux d'analphabétisme, faux taux de pauvreté, fort taux de précarité, fort taux de criminalité... Alors que, selon lui, c'est précisément dans ces quartiers que l'État est le moins présent : faiblesse et/ou difficulté d'accès des équipements culturels, faiblesse des infrastructures de transport et d'urbanisme, distance à l'autorité, etc. Le documentaire identifie alors les conséquences de cette logique discriminatoire propre à nos sociétés occidentales3.
Ce faisant, le réalisateur remet en cause l'image d'une démocratie européenne où tous auraient leur chance et offre un regard sur la société européenne, qu'il juge brutale4. Il déclare ainsi en introduction au documentaire : « Quelle drôle d’époque ! Que sommes-nous en train de faire ? Avons-nous perdu la raison ? »
Les Sentiers de l’Utopie
Isabelle Fremeaux et John Jordan
Quand les tempêtes de la crise financière ont commencé à souffler en 2007, Isabelle Fremeaux et John Jordan se sont lancés sur les routes européennes pour faire l’expérience de vies post- capitalistes. Ils n’étaient pas à la recherche d’un pays de nulle part, d’un modèle universel ou d’un avenir parfait, mais voulaient rencontrer des communautés qui osent vivre différemment, malgré cette catastrophe qu’est le capitalisme. Pendant sept mois, ils ont voyagé et visité onze communautés et projets. D’un Camp Climat installé illégalement aux abords de l’aéroport d’Heathrow, jusqu’à un hameau squatté par des punks Cévenols, en passant par une communauté anglaise à très faible impact écologique, des usines occupées en Serbie, un collectif pratiquant l’amour libre dans une ancienne base de la Stasi ou une ferme ayant aboli la propriété privée, Isabelle Fremeaux et John Jordan ont partagé différentes manières d’aimer et de manger, de produire et d’échanger, de décider des choses ensemble et de se rebeller. Avec le maire d’un village espagnol qui avait exproprié les terres du duc local, avec les élèves en charge d’une école anarchiste et le facteur philosophe de la Libre Ville danoise de Christiania, les auteurs ont vu vivre dans les interstices invisibles du système dominant des Utopies bien vivantes. De cette expérience a émergé un film-livre (le DVD est fourni avec l’ouvrage). Le texte est un récit de voyage captivant, analysant les communautés, leurs pratiques et leurs histoires. Le film est un docu-fiction, tourné pendant le périple, prenant la forme d’un road-movie poétique situé dans un futur post-capitaliste. Les personnages et les lieux circulent du livre au film. Dans Les Sentiers de l’Utopie, les mots et les images jouent avec les frontières entre présent et futur, imagination et action. Cette publication unique nous donne envie de vivre d’autres vies, et nous met au défi de commencer dès aujourd’hui.
http://lessentiersdelutopie.wordpress.com/info/
Finalement! Le film sous-titré est disponible gratuitement sur internet!
Nous sommes désolés que cela ait pris autant de temps, les problèmes techniques ont abondé, mais ça y est le film est disponible, gratuitement et avec les sous-titres en français, là. ( http://vimeo.com/21919175 )
Avec le sang des autres
Un film de Groupe Medvekine de Sochaux, Bruno Muel
1974 • France • Documentaire • 52 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma • VF
Dans Avec le sang des autres, Bruno Muel peut enfin filmer cette chaîne de Peugeot qui lui été interdite dans Week-end à Sochaux.
Là encore, Bruno Muel reprend une forme documentaire classique pour aller au cœur du monde ouvrier de Peugeot. Ce film, il l’a réalisé seul ou presque. Les artisans des groupes Medvedkine n’ont pu conserver leur passion intacte face à la machine à broyer. Trop de luttes syndicales, au jour le jour, trop de fatigue, l’usure des corps et des esprits. La chaîne a repris ses droits et Muel tient à témoigner de sa force destructrice. Avec le sang des autres, c’est la description minutieuse d’une région entière sous la coupe de Peugeot. On découvre l’arbre généalogique de la famille dont les embranchements se répandent à tous les postes clés de Sochaux et des environs depuis des générations. Main mise tentaculaire des homme Peugeots, mais aussi des moyens qui tissent un réseau aux mailles infranchissables. Les employés Peugeot sont allés à l’école privée Peugeot, à l’école d’apprentissage Peugeot, ont joué dans le club de sport Peugeot. Et ils sont enterrés dans des cercueils Peugeot portés par les corbillards Peugeot. Les habitations (vétustes), la chaîne de magasins RAVI où chacun se rend, les transports… toute la vie est estampillée Peugeot et il paraît impossible de s’en échapper. Peugeot établit une continuité entre le travail et la vie privée, en abolit les frontières. Sa gestion de la chaîne, afin d’empêcher qu’une lutte s’organise, il la reprend dans le réseau d’habitations de la ville. Sur la chaîne, Peugeot fait de la "gestion logique des placements" en alignant les homme de manière à ce que chaque ouvrier ait le moins possible de points communs avec son voisin. En ville, Peugeot loge ses employés dans un semis de petites cités mal desservies. Chaque habitant peut difficilement gagner le centre ou d’autres foyers de travailleurs, le seul transport en commun est celui qui les mène à l’usine.
L’élément central d’Avec le sang des autres, demeure la chaîne, véritable monstre destructeur qui avale la vie des ouvriers. On ne peut vraiment saisir par l’image toute l’horreur de cette entité. Par ses scènes répétitives du travail à la chaîne, le film entend décrire l’aliénation des ouvriers, mais ces longues séquences, déjà interminables, ne peuvent pleinement donner corps à cet longue et usante suite de gestes toujours répétés, reproduits à l’infini, vidés de sens. Il faut entendre le plus poignant des témoignages pour commencer à saisir une once de la destruction qui est à l’œuvre ici. En voix off, un employé parle, ou plutôt essaye de parler. Car sa voix est usée, brisée. : "Quand t’as pas parlé pendant neuf heures, tu as trop de choses à dire que tu n’y arrives pas… tu bégaies". Il parle de ses mains abîmées, de ses pouces qu’il ne peut plus plier. Il ne peut plus toucher sa femme, déboutonner les vêtements de ses enfants. Cinq années de chaîne lui ont volé ses mains. Il nous parle de la honte, la honte de ce travail qui n’est pas un métier, la honte d’être soi-même. Il n’a plus de besoins, plus d’envie. Il ne peut plus lire, même pas par fatigue, par lassitude. "Je ne me dis même plus : à quoi ça sert de lire ? ». Et la peur chaque jour d’y retourner. Et la peur de ne plus pouvoir y travailler, car après c’est le balai. Et « à 45 ans au balai, à 50 tu es mort".
Une employée parle de ses rêves détruits, d’une lute qu’elle ne peut plus mener. "Le Socialisme on n’y pense même plus. On ne sait même plus ce qu’on attend (…) le bonheur on n’y croit plus, seulement par morceaux". Avec le sang des autres est un documentaire magnifique, aussi poignant que juste dans sa description du monde ouvrier. Le film se termine sur une fête entre les ouvriers, des chants, une certaine joie que Muel coupe brutalement par de nouvelles images de la chaîne. Le bruit des machines, qui court tout au long du film, souvent en off sur d’autres images, assourdit toutes ces vies. La douleur vient aussi du fait qu’Avec le sang des autres marque la fin d’un rêve. Les groupes Medvedkine, ce sont 330 minutes d’espoir et de lutte, une lutte souvent joyeuse, des espoirs souvent mélancoliques. Une expérience unique, un témoignage du monde ouvrier indispensable, qui dépasse son cadre historique pour parler de notre époque avec une lucidité rare et salvatrice.
http://www.dvdclassik.com/Critiques/gro ... edkine.htm
Un monde sans fous
Philippe Borrel
Qu'est-ce qu'un soin psychique? Peut-on traiter la maladie mentale comme toute autre pathologie? Pourquoi tant de grands malades échappent au soin, au point où on les retrouve massivement dans la rue ou en prison? Jusqu'à fin mai, retrouvez dans sa version longue (67mn) le documentaire de Philippe Borrel produit par Cinétévé en coproduction avec le Forum des images et diffusé le 13 avril dernier sur France 5. Ainsi que l'intégrale des entretiens réalisés.
Le documentaire s'ouvre sur une tombe, celle d'un homme de 42 ans mort dans la rue, faute d'avoir trouvé un lieu où vivre sa schizophrénie. Une entrée violente pour parler de la folie et des failles de la prise en charge. Comment en est-on arrivé là? Quelles politiques médicale, sociale, judiciaire et économique sont à l'œuvre dans cette exclusion? La psychiatrie est-elle une discipline normative ou humaniste? A l'heure du tout sécuritaire et du tout mesurable, c'est à ces questions que répondent les témoignages et les entretiens de ce documentaire.
L'intégrale des entretiens sont rassemblés dans un livre édité au Champ social (voir ci-contre), et proposés en vidéos ci-dessous.
http://www.mediapart.fr/content/un-mond ... sychiatrie
SAINTE-ANNE, HÔPITAL PSYCHIATRIQUE
Un film de Ilan Klipper - 88' (2010)
Paris, hôpital Sainte-Anne, unité de soins intensifs psychiatriques.
Les malades déambulent hagards. Le temps est suspendu. Les journées sont rythmées par les soins. Isolement, consultations, neuroleptiques, électrochocs et contention font partie de la cure. Le personnel soignant administre les traitements et assure le bon déroulement de la vie quotidienne.
Dans ce couloir coupé du monde extérieur, le patient attend de retrouver sa liberté. Le médecin se bat contre la maladie mentale, un mal qui lui échappe, et qu’il tente à tout prix de dominer.
A video produced by Argentina and Italy Indymedias, The Land, The
Street, The Square tells the tale of the uprisings and ongoing
resistance in Argentina to the International Monetary Fund,
neo-liberalism and political corruption.
Beginning with an overview of capitalist globalisation, the video
covers the wide range of movements in struggle, from the highway
blockades of the piqueteros to the direct democracy of the popular
assemblies.
zzz! a écrit:Merci pour tes liens.
Je partage aussi ce que j'ai trouvé, faites entrer l'accusé - action directe :
http://www.megaupload.com/?d=XQPV8FSM
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