Pro domo

Pro domo

Messagede Faubert le Dim 14 Jan 2018 06:28

Pro domo
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
Les maîtres du mystère
Le temps qui ne s'écoule pas
Tic-tac- tic-tac, tic-tac
Le temps s'écoule pas à pas
C'est le temps de mon genou cassé
C'est le temps de ma jambe immobilisée
Et à telle heure l'infirmier doit passer
Ou une infirmière, pour un peu, changer
C'est le temps de la maladie
Temps qui partout est honni
En parler n'est pas se plaindre
Pas plus que geindre
C'est néanmoins un sujet interdit
Comme un enfant, des autres, l'on est dépendant
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
Il y faut une tactique
S'organisant dans le tragique
Un temps qui ne s'écoule pas
Un temps qui ne passe pas
Tiens, voilà la kiné
Pour plus tard, le genou moins coincé
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
Toute blessure a sa tectonique !
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
C'est le soin qui passe
C'est l'heure de la prise de sang
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
C'est l'heure de prendre les médicaments
Et nettoyant, cicatrice et plaie, de temps en temps
Tous les jours
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
Piqure contre coagulation aussi, pendant 45 jours
Pro domo
Afin que je m'en souvienne un jour
Et puis comme une fonte des glaces
Pour la fonte musculaire, place, place
Tous les repères sont effacés
Un temps d'autre temps auquel il faut s'adapter
C'est l'éloge de la fuite dans l'imaginaire
Le monde d'argent y est fichu par terre
Temps des béquilles
Temps de la cicatrisation
Temps de la rééducation
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
Chaque temps y est autre temps
Pour celui qui le vit
Pour celle qui le vit
Temps de la maladie
Fusionnant dans le temps de l'économie !
La vie est une mauvaise blague
Non, justement, la vie
N'est pas une blague
On se la prend dans la gueule
Jour après jour, sous la meule
Certes, cela se fait peu
Cul à l'air, de dévoiler ainsi ses intimités
Et à quand des écrits récits d'infirmité
Pro domo
C'est de l'attentat à la pudeur
Votre derrière nous livre toutes ses humeurs
Avec des béquilles,
Pas facile de chier
Avec des béquilles
Pas facile de pisser
Des écrits d'infirmité
Pipi, caca, se torcher
C'est pourtant la vie de tous les jours
Même pour les plus beaux troubadours
Si le populo s'imaginait
Trump ou autre en train de chier
Il ne pourrait plus gouverner
Dommage
Il n'y aurait plus aucun gouvernement
Dommage
Il n'y aurait plus aucun tyran
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
Tous les jours, l'on nous matraque !
Le corps de la maladie
Le corps redevenant enfant
Mangeant même tout son mangeant
Et d'être de contretemps
Tout le monde me houspillant
Et puis
C'est la société du premier
Carton rouge à partir du deuxième
Tout ce qu'il ne faut pas faire
Forcément, l'impressionnant est amère
Comme me le dit l'ami Pierre
Tu aurais pu appeler les pompiers
Mais dans ma tristesse infinie
Malgré mon mobile, je n'y ai même pas songé
Le téléphone cellulaire sur soi est ainsi zappé
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
Du traumatisme, vous êtes patraque
Et à toute mauvaise probabilité, une paire de claques
La vie
N'est pas une mauvaise blague
Non, justement, la vie
N'est pas une blague
On se la prend dans la gueule
Jour après jour, sous la meule
Pour se souvenir un jour
Que tôt ou tard, la maladie gagne toujours
Avec la mort
Ce commun comme dernier port
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
Et avec l'alitement prolongé
De l'un l'autre gêné
Voilà le bal de madame escarre
De votre corps, la douleur s'accapare
Pro domo
Tic-tac, tic-tac, tic-tac
Symbolisme même du capital qui tout, attaque
De tout ce qui vit, il est le fric-frac !

Patrice Faubert ( 2018 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway.fr "
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