C'est assez réaliste !
Je crois que la déprime qui résout le personnage à s'inscrire dans le système, vient du fait qu'il veuille, comme c'est bien dit, "changer le monde".
Les alternatives politiques (y compris parfois dans l'anarchisme), ayant trop souvent la volonté de changer la
globalité des choses, déçoivent forcément. On ne force personne, encore moins s'il est enfoncé dans ses illusions, s'il accepte de se soumettre à tel ou tel dictat (ce qui concerne l'immense majorité des gens, y compris nous anars - à des degrés plus ou moins variés).
Je pense que la vraie révolution pour le personnage aurait consisté à désobéir plutôt que
quémander un changement ; à s'emparer de ce qu'il juge légitime de prendre, individuellement ou mieux, collectivement (anarcho-syndicalisme etc...) plutôt qu'à chercher à obtenir le
droit de le faire d'une autorité ; à tisser des alternatives réelles (bouffe, logement, enseignement, art...) plutôt qu'à penser pouvoir faire levier sur les structures capitalistes et étatiques.
Et caetera.
Dès lors, l'enthousiasme ne le quitte jamais. Goûter à la liberté, à l'autonomie, à l'entraide pour faire du concret, ce plaisir, ça ne se perd jamais, même au cachot !
Ce qui mine, c'est d'attendre que les autres changent pour nous.