ar Falc'hon / le Faucon

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ar Falc'hon / le Faucon

Messagede happilhaouer le Lun 16 Juin 2008 10:50

Vieux chant breton qui relate d'une insurection vieille de mille ans, le faucon d'un seigneur tue la poule d'une paysanne qui se vengeant tue le seigneur et son faucon a coups de pierres a la suite de quoi une armee est appelee pour venir repprimer le peuple. C'est bien sur pas un texte purement anar...

Taget ar yar gant ar falc'hon,
Gant ar gouerez lazhet ar c'hont ;
Lazhet ar c'hont, gwasket an dud,
An dud paour evel loened mut

Gwasket an dud, mac'het ar vro
Gant alouberien arall-vro,
Gant alouberien broioù C'hall,
An Dredernerez oc'h hengial

Mac'het ar vro, ha savet kroz,
Savet yaouank, ha savet kozh ;
War marv ur yar hag ur falc'hon,
Breizh e gwad, e tan hag e kañv

War menez du e gouel Yann mat,
Tregont kouer en-dro d'an tantad.
Ha Kado-gann, eno gante,
War he forc'h houarn a harpe.

" Petra laret-hu, paotred-yod
Ha paeañ ar gwirioù a reot ?
- Evidon-me na baeinn ket !
Gwell a ve ganin bout krouget ?

- Evidon na rin kenneubeut !
Noazh va faotred, va chatal treut;
Na rin ket m'hen toue ruz-glaou-tan,
Sant Kado kerkoulz ha Sant-Yann !

- Me, ma danvez a ya da goll,
Da goll a ean en holl-d'an-holl;
Ken na vo ar bloaz achuet,
Vo ret din mont da glask ma boued

- Da glask ho poued na eot ket,
En tu ganin ne laran ket;
Mard eo trouz ha kann a glaskont
Ken na vezo deiz a gavfont !

- Kent an deiz kavfont trouz ha kann
Nini hen toue mor ha taran !
Nini hen toue stered ha loar !
Nini hen toue nenv ha douar!

Hag eñ da gemer ur skod-tan
Ha pep en ur skod eveltañ:
- En hent, paotred, en hent bremañ !
Ha prim etresek Keraran. "

E wreg gantañ er penn a-raok,
Ganti war he skoaz zehou ur c'hrog,
Hag hi o kanañ tre ma yae:
" Timat ! timat ! va bugale !

- N'eo ket 'vit mont da glask ho boued,
Em eus va zregont mab ganet;
N'eo ket evit dougen keuneud,
Oh ! na mein-benerezh kennebeut !

N'eo ket evit dougen ar samm
Emaint bet ganet gant ho mamm,
N'eo ket evit pilañ lann glas,
Pilañ lann kriz gant o zreid noazh;

N'eo ket 'hend-all evit peuriñ roñsed,
Chas-red hag evned kriz:
Nemet da lazañ 'r vac'herien,
Em eus-me ganet va mibien ! "-

Ha deus un eil tan d'egile
A eent, hed-ha-hed ar menez:
" Timat ! timat ! bout ! bout ! you ! you !
Tan-ruz war baotred-ar-gwirioù ! "

O tont d'an traoñ gant ar menez
Tri mil ha kant a oa an'he;
Ha pa oant digouet e Langoad,
E oant nav mil en ur bagad.

Pa oant digouet da Geraran,
E oant tregont mil ha tri c'hant;
Ha Kado a vennaz neuze:
-Ai'ta ! amañ 'n hini eo !-

N'oa ket e gomz peurlavaret,
Tri-c'hant karrad lann oa kaset
Ha lakaet tro-war-dro d'ar gêr,
Hag an tan enni fol ha taer;

Un tan ken fol, un tan ken taer
Ma teuze ennañ ar ferc'hier,
Ma strake ennañ an eskern
Evel re zaoned en ifern.

Ma yudent gant kounnar, en noz.
Evel bleizi kouezhet er foz;
Ha tronoz pa savas an heol,
Oa 'r gwiraerien luduet holl
Dernière édition par happilhaouer le Lun 16 Juin 2008 10:53, édité 1 fois.
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Re: ar Falc'hon / le Faucon

Messagede happilhaouer le Lun 16 Juin 2008 10:51

Le faucon a étranglé la poule,
La paysanne a tué le comte;
Le comte tué, on a opprimé le peuple,
Le pauvre peuple, comme une bête brute.

Le peuple a été opprimé,
Le pays a été foulé par des envahisseurs étrangers,
Par des envahisseurs des pays Gaulois,
Que la Douairière a appelés comme la vache appelle le taureau.

Le pays grevé, une révolte a éclaté;
Les jeunes se sont levés, levés se sont les vieux;
Par suite de la mort d'une poule et d'un faucon,
La Bretagne est en feu, et en sang, et en deuil.

Au sommet de la Montagne Noire, la veille de la fête du bon Jean,
Trente paysans étaient réunis autour du grand feu de joie.
Or, Kado le Batailleur était là avec eux,
S'appuyant sur sa fourche de fer.

— Que dites-vous, mangeurs de bouillie ?
Payerez-vous la taxe !
Quant à moi, je ne la payerai pas !
J'aimerais mieux être pendu !

— Je ne la payerai pas non plus !
Mes fils sont nus, mes troupeaux maigres;
Je ne la payerai pas, je le jure par les charbons rouges de ce feu,
Par saint Kado et par saint Jean !

— Moi, ma fortune se perd,
Je vais être complètement ruiné;
Avant que l'année soit finie,
Il faudra que j'aille mendier mon pain.

— Mendier votre pain, vous n'irez pas;
A ma suite je ne dis pas;
Si c'est querelle et bataille qu'ils cherchent,
Avant qu'il soit jour ils seront satisfaits !

— Avant le jour ils auront querelle et bataille !
Nous le jurons par la mer et la foudre !
Nous le jurons par la lune et les astres !
Nous le jurons par le ciel et la terre !

Et Kado de prendre un tison,
Et chacun d'en prendre un comme lui :
— En route, enfants, en route maintenant !
Et vite à Guerrande !

Sa femme marchait à ses côtés,
Au premier rang, portant un croc sur l'épaule droite,
Et elle chantait en marchant :
— Alerte ! alerte ! mes enfants !

Ce n'est pas pour aller demander leur pain
Que j'ai mis au monde mes trente fils;
Ce n'est pas pour porter du bois de chauffage,
Oh ! ni des pierres de taille non plus !

Ce n'est pas pour porter des fardeaux comme des bêtes de somme
Que leur mère les a enfantés;
Ce n'est pas pour piler la lande verte,
Pour piler la lande rude avec leurs pieds nus.

Ce n'est pas pour nourrir des chevaux,
Des chiens de chasse et des oiseaux carnassiers;
C'est pour tuer les oppresseurs
Que j'ai enfanté, moi !

Et ils allaient d'un feu à l'autre,
En suivant la montagne :
— Alerte ! alerte ! boud !* boud ! iou !** iou !
Au feu, au feu, les valets du fisc !

Quand ils descendirent la montagne,
Ils étaient trois mille et cent;
Quand ils arrivèrent à Langoad,
Ils étaient neuf mille réunis.

Quand ils arrivèrent à Guerrande,
Ils étaient trente mille trois cents,
Et alors Kado s'écria :
— Allons ! courage ! c'est ici !

Il n'avait pas fini de parler,
Que trois cents charretées de lande
Avaient été amenées et empilées autour du fort,
Et que la flamme, ardente et folle l'enveloppait;

Une flamme si ardente, une flamme si folle,
Que les fourches de fer y fondaient,
Que les os y craquaient
Comme ceux des damnés de l'enfer.

Que les agents du fisc hurlaient de rage en la nuit,
Comme des loups tombés dans la fosse,
Et que le lendemain, quand le soleil parut,
Ils étaient tous en cendres.
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Re: ar Falc'hon / le Faucon

Messagede kuhing le Lun 16 Juin 2008 11:07

happilhaouer a écrit:
Gwasket

Es-tu bien sur que Gwasket ne prend pas 2 t ?
D'autre part que veux dire Traig disuj ?
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Re: ar Falc'hon / le Faucon

Messagede happilhaouer le Lun 16 Juin 2008 11:33

Oui oui, certain, bcp d'adjectifs finissent par -et ( prononce e(accent aigu)tte, ette ou eutte comme on ecrirais en francais), pourquoi?
Ca voullais dire "chose insoumise" :P
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