Sociétés préhistoriques, anarchie, et post-apocalypse

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Messagede schnockDU le Dim 5 Avr 2015 20:31

L'anarchie pour moi, novice en la matière, a toujours été associée dans mon esprit à quelquechose de préhistorique, d'archaïque et de primitif, d'originel et de brut, de vrai dans le sens de simple et naturel... Humain, quoi !

Je vois d'ici de petites communautés s'étalant le long d'un fleuve, par exemple, ou d'une vallée, et échangeant entre elles les ressources nécessaires à leur vie, non pas leur survie, mais à leur vie, autant paisible et tranquille qu'harmonieuse et comme en osmose avec la nature...
Est-ce possible ?
Je pense que oui, sincérement !

Hélas, je ne vois pas ce jour arriver avant que le chaos ne se soit déchaîné sur terre et ai jeté à bas la civilisation actuelle dite civilisée, autrement dit je crois que cela n'arrivera qu'après une sorte d'apocalypse (entre guillemets)...
Qu'en pensez-vous ?
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Re: Sociétés préhistoriques, anarchie, et post-apocalypse

Messagede acratack le Lun 6 Avr 2015 10:06

L'anarchie c'est tout le contraire de ce que tu décris.
L'anarchisme est issu de la culture la plus évoluée de l'être humain et entend transformer la société pour en faire une société pacifiée car égalitaire.

Ce que tu décris c'est une vision portée par un courant bien connu du post modernisme : le primitivisme. Une idéologie bancale basée sur les théories fumeuses et portées par des "penseurs" malhonnêtes. Cette vision prétend que la nature est meilleure que la culture et qu'en retournant à l'état de culture l'homme retrouverait sa "pureté" perdue... (la recherche de pureté étant un concept que je laisse volontier aux courants d'extrême droite).

pour le primitivisme:

UNE PENSÉE PRIMITIVE


Le primitivisme est un courant de pensée contemporain prônant un « retour à la nature » et adressant une vive critique au progrès de la science et de la technologie. Séduisantes en apparence, les idées développées par les penseurs primitivistes sont réactionnaires et mensongères. Le but de ces charlatans étant plus de manipuler les gens que de les pousser à se battre pour leur liberté.

Afin de dresser un rapide portrait de la mouvance primitiviste, nous allons nous centrer sur deux auteurs au travers d’extraits de textes, que je vais citer un peu longuement, critiquant leurs publications et méthodes.

Le premier est John Zerzan, primitiviste américain auteur de plusieurs ouvrages. Voici ce qu’en dit, fort justement, la brochure « John Zerzan et la confusion primitive » [1] :

« [...] A partir de […] quelques données de base, on peut déjà apercevoir les manipulations opérées par Zerzan. Au vu des nombreuses citations auxquelles il a recours dans ses articles, on ne peut le soupçonner d’être ignorant du sujet dont il parle. Les omissions, ou plutôt le choix qu’il fait de certaines théories au détriment d’autres marquent donc une volonté délibérée de sa part. Zerzan veut dresser un tableau idyllique des débuts de l’humanité : il va donc rechercher les éléments qui vont lui permettre de dresser ce tableau.

Il importe d’abord à notre idéologue de faire remonter l’humanité le plus loin possible, et ce pour une raison précise : plus l’homme évolue vers sa forme "moderne", plus les éléments montrant l’existence de ce que Zerzan nomme "aliénation" (pratiques artistiques et religieuses, langage articulé, sens du temps et du projet, etc.) deviennent incontestables. Il lui faut donc se tourner vers les moments les plus archaïques de l’évolution humaine. Les Néanderta-liens même (300 à 400 000 ans) lui paraissent un peu trop "cultivés". Il ira donc chercher ses exemples de préférence chez les tous premiers humains, les fameux Homo habilis. Mais même cette solution pose pas mal de problèmes. Zerzan s’en sortira au prix de contorsions intellectuelles à la limite de l’honnêteté. Il annonce d’ailleurs lui-même ce que sera sa méthode au début de "Futur Primitif" : après avoir émis des réserves de bon aloi sur la science séparée, il consent à reconnaître que ce qu’il appelle avec mépris la "littérature spécialisée", c’est à dire scientifique, "peut néanmoins fournir une aide hautement appréciable". Et qu’est ce qui d’autre "pourrait" nous la fournir, cette "aide", à moins de devenir nous-mêmes archéologues, c’est-à-dire tenants de l’affreux savoir séparé  ? S’imagine-t-il que les premiers hommes vont ressusciter pour venir nous raconter comment ils vivaient  ? L’archéologie est la seule source disponible pour qui veut savoir ce que fut l’humanité des premiers temps. Et donc, quoi qu’on puisse en dire par ailleurs, nous sommes obligés de raisonner à partir de ses découvertes. Elle n’est pas une "aide", elle est tout ce que nous avons.

Mais pour Zerzan, les découvertes scientifiques ne sont qu’un moyen de développer son idéologie. C’est pourquoi il entend aborder la science "avec la méthode et la vigilance appropriées", et qu’il se déclare "décidé à en franchir les limites". En clair, il ne tiendra aucun compte de ce qui le gêne, se réservera le droit d’utiliser l’argument de l’autorité scientifique (avec, il faut le noter, plus de certitude que les scientifiques eux-mêmes) lorsque cela lui conviendra, et de le rejeter lorsqu’il aura cessé de lui convenir. C’est là l’essentiel de la "méthode" de Zerzan, qui se retrouve dans tous ses textes. Il s’agit d’instrumentaliser la science, qui, parce qu’elle n’est qu’une institution culturelle, ne peut jamais être objective, et doit donc être prise comme telle. C’est là une vieille conception de l’activité scientifique mise au service d’une idéologie, que les braves docteurs Lyssenko et Mengele [2] illustrèrent brillamment au cours du siècle passé. [...] »

Cet extrait nous montre que Zerzan a une vision floue, élastique, à géométrie variable pour tout dire, de ce qu’est un homme primitif. Dès lors il n’est pas étonnant que les tenants du courant primitiviste soient plutôt malhonnêtes et confus, n’hésitant pas à déformer les faits pour les faire entrer dans leur grille d’analyse. Ces auteurs n’hésitent pas à faire appel à des concepts aussi nauséabonds que l’essentialisme ou le sexisme. Leur démarche autoritaire et le mépris des gens «  du commun  » est aussi un de leurs traits caractéristiques. Voici par exemple ce que l’on peut dire sur ce plan dans les thèses de Kaczynski [3], l’autre auteur primitiviste de référence dont l’idéologie a deux facettes :

« […] La version élaborée pour les gens intelligents réfléchis, rationnels, globalistes, ils ont plein de ressources et influencent les autres. Une version simplifiée pour la majorité réfractaire à la réflexion  ». D’après Kaczynski, « […] l’histoire est faite par des minorités. Quant à la majorité, il suffit de lui faire prendre conscience qu’une nouvelle idéologie existe et la lui remettre fréquemment en mémoire. Reste souhaitable d’obtenir le soutien de la majorité, quant elle n’affaiblit pas les révolutionnaires [4].  » Les thèses de Kaczynski constituent donc bien une «  […] idéologie autoritaire ou dictatoriale [qui] divise la société entre la minorité intelligente, instruite, dirigeante, et la masse des ignorants, soumis, veules etc. La masse ne sert que de soutien, car aucun système ne dure, et la minorité ne peut conquérir le pouvoir, sans un appui de ou dans la masse. Une fois l’ordre nouveau installé grâce à l’agitation des masses, la minorité révolutionnaire va constituer le pouvoir. Si la majorité conteste, on "rappelle la loi", c’est-à-dire la dictature de la minorité sur la majorité. Tout cela est aussi vieux que l’Histoire. [...] Le projet de société prôné par Kaczynski fait froid dans le dos. Et on se demande comment des gens se réclamant de l’anarchisme [5] peuvent fonder leur réflexion sur de tels auteurs. De plus, avec tant de malhonnêteté intellectuelle, il n’est pas surprenant que les propositions apportées soient fausses et souvent contradictoires. La phobie de la technologie est une des maladies du «  primitiviste », selon lui l’aliénation viendrait de la science et il faudrait retourner à une vie «  naturelle » (pourtant Kaczynski lui même fait référence à la science comme quelque chose de positif. On est plus à une contradiction près...). C’est une vision des choses rétrograde et obscurantiste qui est loin, très loin de la vison anarchiste et anarchosyndicaliste de la société idéale. »

A L’ÉPREUVE DES FAITS

Nous avons vu que Zerzan avait choisi «  d’étudier  » les primitifs en remontant le plus loin possible afin de servir son idéologie qui affirme que l’aliénation était étrangère à l’homme «  primitif  » car il était à «  l’état de nature  » et que donc seul un retour à cet état pourrait assurer la liberté pour l’Humanité. On l’a dit plus haut, les limites sont grandes car les connaissances que nous avons de ces hommes primitifs ayant vécu il y a plusieurs centaines de milliers d’années sont plus que parcellaires. Nous ne disposons sur eux que de vagues éléments permettant des conclusions très précaires et constamment remises en question. Une autre possibilité est d’étudier les sociétés dites primitives contemporaines qui, dans une certaine mesure, peuvent apporter un éclairage sur ce qu’ont pu être des sociétés plus anciennes.

Disons d’emblée que le terme primitif est ethnocentré. Il décrit une réalité fantasmée par des personnes qui jugent les autres cultures avec les critères de la leur. Pierre Clastres [6] décrit la réalité des tribus dites «  primitives  ». Il en résulte qu’elles sont bien trop développées (certes pas dans le sens capitaliste du terme) pour pouvoir mériter ce qualificatif réducteur  ! Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les tribus en question lutteraient avec difficulté contre la nature et auraient une économie de la pénurie non planifiée, les recherches ont montré que les «  primitifs  » avaient une vie plutôt agréable et opulente. Et cet état de fait n’est assurément pas dû à l’absence d’organisation de la société comme l’affirme J. Zerzan. Tout au contraire, si ces personnes n’ont pas besoin de travailler énormément, si elles ne le font que par périodes assez courtes, c’est qu’elles passent l’essentiel de leurs temps à des relations sociales (papotages car elles possèdent un riche langage articulé, pratiques artistiques, échanges sociaux permettant l’élaboration de projets, la compréhension de l’autre), base d’une forte solidarité. De ce fait, loin de vivre dans l’austérité alimentaire les «  primitifs  » savent gérer leur production afin de disposer de stocks suffisants pour subvenir largement à leurs besoins et avoir des réserves pour tenir en cas de problèmes. Ils possèdent des connaissances techniques approfondies et des technologies adaptées à leurs milieux. On est là très loin de l’«  état de nature », tel que l’imagine Zerzan, état qui n’existe pas et n’a probablement jamais existé.

Si on parvient à s’ôter le filtre ethnocentriste de la tête, on peut voir les apports que ces sociétés — qu’il est préférable de nommer «  sans État  » plutôt que «  primitives  » — pourraient faire aux nôtres. Leur mode de fonctionnement est basé sur le fait que le pouvoir reste au sein de la société au lieu d’être détenu par une minorité. Les membres de la tribu sont tous égaux, il n’y a pas de hiérarchie basée sur quelque critère que ce soit. Le chef n’a qu’une fonction honorifique et est même en quelque sorte «  esclave  » de la société. Jamais il ne dispose d’un quelconque pouvoir. Et contrairement à ce que pourrait faire penser le terme «  primitif  », l’organisation horizontale de cette société n’est pas du tout instinctive ou due au hasard. Cette organisation est voulue et consciemment appliquée, on voit donc que ces sociétés sont très politiques. De plus on constate que le fait que ces sociétés soient sans État est tout à fait réfléchi : elles rejettent l’État car elles connaissaient les dangers d’un pouvoir qui échappe à la collectivité pour passer entre les mains d’une minorité qui n’agit dès lors que dans son propre intérêt.

On peut donc dire que ces sociétés dites primitives sont une preuve que l’organisation verticale de la société n’est en rien «  naturelle  » et qu’il est possible de mettre en place une société horizontale à l’échelle de la planète (les sociétés sans État, décrites par Clastres, couvraient par le passé un très large territoire et comptaient des millions d’individus). Elles montrent que la liberté n’est pas un état naturel et que l’aliénation se combat par une lutte idéologique et politique, par une organisation sociétale, contrairement à ce que pense Zerzan, dont la malhonnêteté le pousse à aller jusqu’à prendre des exemples de société pré-humaines.

Pour qui critique le monde dans lequel nous vivons, il est sûrement plus important de réfléchir sur l’exemple que nous offrent les sociétés sans État que de fantasmer sur un état de nature. De même, il est important d’étudier le «  pourquoi  » du passage de ces sociétés égalitaires aux sociétés étatiques fortement inégalitaires et oppressives que nous subissons aujourd’hui. Loin d’en voir l’origine dans le développement de la technologie, Pierre Clastres subodore que la religion est à la source de ce basculement. Les sociétés primitives ont nécessairement élaboré des théories plus ou moins fantastiques pour expliquer le monde qui les entourait. Confrontées à un environnement parfois hostile suscitant des peurs (raisonnables mais aussi irrationnelles), elles ont produit des «  parades  », certes illusoires, qui se sont cristallisées en pratiques religieuses. Méfiantes envers le pouvoir politique, elles ne l’ont pas été assez semble-t-il envers les discours mystiques et l’apparition de gourous qui finalement auraient créé un pouvoir religieux. Ce qui nous fournit, encore une fois, un élément de réflexion pour le projet de société que nous désirons. Il paraît impératif de se débarrasser de toute mystique afin de balayer une bonne fois pour toutes les possibilités d’instrumentalisations des peurs des gens. Et justement, sur ce point, les «  penseurs  » primitivistes sont loin du compte avec leurs phobies. Pas étonnant dès lors qu’on retrouve chez eux les travers des chamanes et autres bonimenteurs religieux, avec les mêmes tentatives de manipulations des masses appuyées sur une kyrielle d’idées fausses, mélangeant allègrement l’autoritarisme, la démagogie ou le catastrophisme. Leur discours tout prêt à penser assure le relais (dans les mouvances de gauche et à consonance écologique) d’idées réactionnaires qui, en définitive, rejoignent celles prônées par l’extrême droite fasciste.

[1] Alain C., «  John Zerzan et la confusion primitive  », éditions Infokiosque

[2] Le très stalinien Trofim Denissovitch Lyssenko (1898-1976), ingénieur agricole, a été l’auteur de théories totalement aberrantes, imposées par le pouvoir soviétique. Josef Rudolf Mengele (1911-1979 ), médecin nazi, a été l’un des pires et immondes criminels du XXe siècle.

[3] J. Picard, «  Ce monde est détestable. Certaines de ses critiques tout autant  », Anarchosyndicalisme  ! n°121, janvier 2011.

[4] Ici, les «  révolutionnaires  » en question sont les partisans de Kaczynski !

[5] Des groupes se réclamant de l’anarchisme ou de l’anarchosyndicalisme diffusent ces thèses pro-nazies !

[6] Voir les oeuvres de Pierre Clastres  : La Société contre l’État, éd. de Minuit, Paris, 1978 (1ère édition : 1974). Chronique des Indiens Guayaki, éd. Pocket, coll. Terre humaine, Paris, 2001 (1ère édition : 1972). Le Grand Parler : mythes et chants sacrés des Indiens Guarani, éd. du Seuil, coll. Recherches anthropologiques, Paris, 1974.



http://www.cntaittoulouse.lautre.net/sp ... article657
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Re: Sociétés préhistoriques, anarchie, et post-apocalypse

Messagede schnockDU le Lun 6 Avr 2015 12:24

Attention ! Je ne voulais pas sous-entendre en parlant de préhistoire quoi que ce soit de péjoratif, au contraire !
Il ne s'agit pas dans mon esprit de retourner à l'état sauvage ni de redevenir une bande de singes à quatre pattes qui passeraient leur temps à se renifler le derrière en s'épluchant la banane...

On parle souvent de "retour à l'âge de pierre" afin de justement dénigrer soit l'écologie, soit certaines commnautés, soit certains idéaux nous renvoyant au passé et à une certaine vision d'un "âge d'or" mythique de l'Humanité dont personne ne sait vraiment au juste s'il a jamais existé ailleurs que dans des textes du genre de la Genèse et du paradis terrestre : l'Éden.

Selon moi, les extrêmes, quels qu'ils soient ne mènent jamais nulle part qu'au bord des précipices sans fond dedans lesquels ils finissent tôt ou tard par nous précipiter, tête la première !
Ce n'est pas ma vision des choses et je leur préfère la voie du milieu, à savoir la raison et l'équilibre...
Je veux dire que tout rejeter en bloc et en masse serait un non-sens, et effectivement, de ce que je comprend de l'anarchisme ce n'est pas là son but ni sa ligne d'horizon ou ses aspirations - comment se passer de la technologie, de la médecine, etc ?

Certes, si l'on vivait sans doute plus libre (et heureux ?) aux temps préhistoriques, en contact direct avec la nature, les animaux et le monde qui nous entoure, on y mourrait aussi très jeune, et parfois d'un rien, d'une simple blessure !
La nature n'étant pas un jardin d'enfants ni un parc floral ou un simple square...

Ma vraie question était peut-être : est-ce que l'anarchie peut lutter contre le système actuel ou simplement exister puisque ce dernier décide de ce qui doit vivre ou mourir - et que celle-ci est pour lui une menace ?

acratack a écrit:.../... et qu'en retournant à l'état de culture l'homme retrouverait .../...

... à l'état de nature...
(je me permets de corriger)

« Nous avons pris un mauvais tournant monstrueux avec la culture symbolique et la division du travail ; nous avons quitté un lieu d'enchantement, de compréhension et de totalité pour atteindre l'absence que nous trouvons aujourd'hui au cœur de la doctrine du progrès. Vide, et de plus en plus vide, la logique de la domestication, avec ses exigences de totale domination, nous montre aujourd'hui la ruine d'une civilisation qui ruine le reste… », John Zerzan.

Si tout n'est pas bon, tout n'est pas à jeter non plus !
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Messagede frigouret le Lun 6 Avr 2015 14:49

J'aime bien l'idée du fleuve. On devrait être un peuple de peuples de rivière , de sources, d'océans. L'eau c'est la vie .
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Messagede bajotierra le Lun 6 Avr 2015 15:47

meso potamos ..
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Messagede schnockDU le Lun 6 Avr 2015 16:00

Les idées sont un courant hydro-électrique !
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Messagede frigouret le Lun 6 Avr 2015 18:03

Il faudrait que je relise sérieusement " l'histoire d'une source" de Reclus. Il est bien temps qu'une géographie anarchiste se manifeste de nouveaux d'ailleurs.
Je pourrais définir assez précisément l'endroit où je me situ sur cette planète en décrivant le chemin que fait une goutte d'eau pour rejoindre la partie immergée du globe, sans aucune référence a un territoire politique bien entendu.
Méditerranée , fleuve Argens, rivière de la Bresque, puis du Pelcourt, qui nous conduit au vallon de la Fey puis la source qui m'abreuve.
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Messagede Lehning le Mar 7 Avr 2015 16:25

Bonjour !

Il s'agit + exactement de "Histoire d'un ruisseau" d'Elisée RECLUS. Texte pas tellement géographique du reste mais plutôt poétique en prose.
Il y a aussi du même auteur "Histoire d'une montagne".

Quant aux géographes anarchistes contemporains, il y a notamment Philippe PELLETIER.

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Messagede michelbakouninedu83 le Mer 8 Avr 2015 22:43

L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir sans la religion.
Ton imagination ici décrite, me fait réellement penser à des schémas de sociétés hippies.
Je ne veux pas créer de tensions mais je ne pense pas que les hippies soient acceptés paar les vrais anars, Leo n'est pas Antoine si tu vois ce que je veux dire.
Pour l'apocalypse, outre le fait que le mot soit de création sacrée, je vois ce que tu veux dire. En fait tu évoques le grand soir. Qui mettrait à mal les schémas de domination actuels. Mais je pense que tu es dans une évocation mystico-spectaculaire d'une société qui s'effondre brusquement, alors que dans la réalité l'anarchisme devra s'installer par phases planifiées établies sous l'autorité d'un mandat collectif.
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Messagede Lehning le Jeu 9 Avr 2015 01:26

Bonsoir !

Hippies et anars sont pas forcément incompatibles. Je pense même qu'il y a pas mal de points communs entre les 2, notamment sur la notion de liberté individuelle (sans être stricto-sensu un individualiste anarchiste).
Egalement sur des points de vue basiquement de modes de vie: liberté, wisdom, pacifisme...

Dans les années 90, j"avais fait d'ailleurs quelques confs sur l'anarchisme et le mouvement hippie et psychédélique. On trouvait notamment pas mal de points communs entre l'idéal anar et certaines communautés hippies (voir notamment à ce sujet les ouvrages de Ronald CREAGH)

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Messagede frigouret le Jeu 9 Avr 2015 07:29

michelbakouninedu83 a écrit:L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir sans la religion.
Ton imagination ici décrite, me fait réellement penser à des schémas de sociétés hippies.
Je ne veux pas créer de tensions mais je ne pense pas que les hippies soient acceptés paar les vrais anars, Leo n'est pas Antoine si tu vois ce que je veux dire.
Pour l'apocalypse, outre le fait que le mot soit de création sacrée, je vois ce que tu veux dire. En fait tu évoques le grand soir. Qui mettrait à mal les schémas de domination actuels. Mais je pense que tu es dans une évocation mystico-spectaculaire d'une société qui s'effondre brusquement, alors que dans la réalité l'anarchisme devra s'installer par phases planifiées établies sous l'autorité d'un mandat collectif.


Ah ouais ! Et si je te dis que ta phase planifiée établie sous mandat collectif je lui chie dessus ?
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Messagede bajotierra le Jeu 9 Avr 2015 08:58

alors que dans la réalité l'anarchisme devra s'installer par phases planifiées établies sous l'autorité d'un mandat collectif.


c'est vrai que ça sonne bizarre
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Messagede michelbakouninedu83 le Jeu 9 Avr 2015 13:16

A vrai dire je ne vois pas ce qui peut vous gêner là dedans, étant donné que la majorité des anarchistes pensent qu'il faille anticiper le mouvement :gratte: ?
Concernant la question hippie, ce qui gêne une grande partie des anarchistes dans ce mouvement culturel, est que souvent il se dépolitise au fil de l'histoire, ensuite sociologiquement le mouvement hippie reste une émanation dissidente des classes dominantes, qui profitent du confort de leur quotidien pour fabriquer une situation de colonie permanente.
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Messagede michelbakouninedu83 le Jeu 9 Avr 2015 13:18

Concernant le spychédélisme, la question qui file autour de ce concept est est-ce vraiment utile à la cause de l'anarchisme , tant qu'il faille paas trop s'éparpiller dans les drogues qui nuisent à l'organisation du mouvement de lutte .?
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Messagede schnockDU le Jeu 9 Avr 2015 20:43

michelbakouninedu83 a écrit:L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir sans la religion.
Ton imagination ici décrite, me fait réellement penser à des schémas de sociétés hippies.
Je ne veux pas créer de tensions mais je ne pense pas que les hippies soient acceptés paar les vrais anars, Leo n'est pas Antoine si tu vois ce que je veux dire.
Pour l'apocalypse, outre le fait que le mot soit de création sacrée, je vois ce que tu veux dire. En fait tu évoques le grand soir. Qui mettrait à mal les schémas de domination actuels. Mais je pense que tu es dans une évocation mystico-spectaculaire d'une société qui s'effondre brusquement, alors que dans la réalité l'anarchisme devra s'installer par phases planifiées établies sous l'autorité d'un mandat collectif.


En fait, je ne vois pas l'anarchie s'établir ou advenir autrement qu'après une phase cahotique où effectivement, tout se serait effondré sur lui-même : société, état, ordre, etc.
Pourquoi comment ? Je ne sais pas - il peut y avoir mille scénarios et d'ailleurs peu importe au fond !
L'anarchie serait alors comme une sorte de reconstruction et de retour aux sources pour l'Humanité, tel un jour nouveau se levant ici et là, sur de petites communautés éparses se rassemblant entre elles...

Un côté hippie mystico-quelquechose ?
En effet, je le vois comme ça !
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Messagede l'étrangère le Dim 12 Juil 2015 20:39

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Re: Sociétés préhistoriques, anarchie, et post-apocalypse

Messagede Lehning le Dim 12 Juil 2015 21:03

Bonsoir !

Je pense qu'en fait il faut lier les 2: combattre la société existante et construire quelque chose de nouveau.
Car la société existante fait tout pour se maintenir et dès que des alternatives prennent une certaine ampleur, elle les écrasent (ou les récupèrent en les édulcorant).

Je trouve que dire que les hippies étaient des petits bourgeois (peut-être certains, admettons, mais pas tous, loin de là) est un gros cliché assez faux.
(A mon avis, il ne faut pas confondre non + les hippies du début des années 60 avec les babas-cools des années 70, post-68 ; bien que là, aussi, il y en a eu des intéressant-e-s mais pas mal de folklos éphémères...)

Re-conseil, entre autres: lecture des ouvrages de Ronald CREAGH sur notamment les communautés libertaires américaines.

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Messagede Lehning le Ven 28 Aoû 2015 13:43

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Re: Sociétés préhistoriques, anarchie, et post-apocalypse

Messagede Candide le Jeu 12 Nov 2015 22:22

Bonsoir,
Ce débat est parti de la préhistoire pour arriver aux… hippies en à peine quelques échanges. Ce raccourci de l’histoire de l’humanité me semble bien rapide.
Plaisanterie à part, je voudrais en revenir (un peu) à la préhistoire pour faire part de deux réflexion.

Un des ouvrages (déjà ancien) mais toujours passionnant que l’on peut lire sur cette période est « Age de pierre, âge d’abondance » de l’anthropologue Marshall Sahlins. Cette étude apporte des arguments de poids en faveur d’une perception de la vie économique préhistorique assez opposée à ce que l’on croit généralement. En particulier, Marshall Sahlins calcule que, dans ces sociétés, on travaillait assez peu (quelque chose comme une paire d’heures par jour si mes souvenirs de lecture sont exacts). Cela suffisait largement pour couvrir correctement les besoins de tous (même de ceux qui ne travaillent pas). Et que faisait nos lointains aïeux le reste du temps ? La réponse rejoint un des thèmes du débat : ils entretenaient des relations sociales intenses entre eux (pas que sociales d’ailleurs, l’expansion numérique de l’espèce est là pour le prouver…). Grâce à ces relations, ils élaboraient une culture. Penser que l’homme préhistorique – Homo Sapiens – était plus proche de « l’animalité » que nous le sommes est probablement erroné et les primitivistes se mettent le doigt dans l’œil. L’homme préhistorique était déjà un être de culture. Depuis, nous avons accumulé collectivement beaucoup de connaissances, de savoirs (pas toujours partagé…). Mais nous passons beaucoup moins de temps à échanger entre nous, à réfléchir collectivement. Entre le temps du travail (ou des études), des transports et autre temps perdu en « obligations » diverses, il ne nous reste pas grand-chose ! On peut donc se demander si finalement, notre vie culturelle n’est pas moins intense que celle de nos ancêtres ! (ce qui, joint à l’abêtissement médiatique pourrait expliquer le retour de stupidités comme les religions ou l’apparition de courants de destruction de la pensée comme le post-modernisme…)

Deuxième remarque sur laquelle je ne m’étendrais pas car elle figure déjà dans le long texte (sans référence, d’où sort-il ?) cité par Acratack : certaines sociétés dites primitives se sont organisées pour empêcher l’émergence d’un Etat (cette formulation est bien sûr anachronique et trop raccourcie, mais bon – cf. Pierre Clastres « La société contre l’Etat » ). Je le re-souligne parce que, s’il ne s’agit pas de reproduire ces sociétés telles quelles, par contre, les processus (culturels) qu’elles ont mis en jeu pour empêcher l’apparition d’un pouvoir politique sont tout à fait intéressants et offrent des pistes de réflexions aux anarchistes de tous les temps à la fois pour la « société future » mais aussi dans leurs propres organisations actuelles.

Pour finir (et enfoncer un peu le clou) les bouquins de M. Sallins et de P. Clastres méritent vraiment qu’on les lise.

Amicalement à tous.
Candide
 
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