Pourquoi ment-on ?Wroum-wroum…….
Qui se soucie d'esthétique le sait fort bien, il n'est pas beau de mentir! La franchise, la sincérité sont du côté de la belle droiture, quand le mensonge, la fourberie sont du côté de la courbure, du tordu.
Je mens pour ne pas être ridicule aux yeux d'autrui, pour être aimé. Mentir, c'est faire passer son bien-être avant son devoir : je ne me lève pas le matin avec l'intention de mentir, mais avec celle d'être sincère, "vérace", comme disent les philosophes
C'est donc par faiblesse plus que par réelle méchanceté que je vais mentir, parce que j'éprouve pour moi-même "un faible". Comme le disait Vladimir Jankélévitch : "Le diable n'est fort que de notre faiblesse : qu'il soit faible de notre force!".
D'où vient ce besoin, cette nécessité de mentir ? Est-il facile et possible de ne pas recourir au mensonge ? Que nous apporte le mensonge ?
Lorsque nous l'évoquons, c'est presque toujours face à autrui. Mais la première personne à qui l'on ment, c'est soi-même. Le mensonge prend ses racines dans le fait de ne pas se respecter soi-même. Alors, nous commençons à exprimer à autrui des propos ne traduisant pas notre essence véritable, dans le but de maintenir une apparente cohérence, qui n'est qu'une façade, une fausse image de nous même, rassurante, et que nous souhaitons afficher.
Mais alors, comment désamorcer ce mode de fonctionnement lourd et envahissant ?
Seul un travail introspectif personnel peut nous permettre chaque jour un peu plus d'exprimer notre vraie nature, sans peur du jugement d'autrui, sans peur du "qu'en dira-t-on", sans peur d'être rejeté, sans peur de blesser. Et alors sans le combattre, le mensonge s'estompe et disparaît peu à peu de nos habitudes.
Le mensonge n'est pas le problème, il est juste la conséquence de notre difficulté à être nous-même. Inutile donc de traiter la conséquence sans se préoccuper de la cause.
Le mensonge est donc la manifestation d'un malaise et non la maladie. Le mensonge n'apporte jamais rien à autrui, il ne sert qu'à nous-même, le temps de nous enliser un peu plus encore.