La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede Cheïtanov le Mer 8 Mai 2013 21:36

Je sens que ça va faire débat :D

Le Hors-série du Monde Libertaire de mars-avril 2013 sur l’éducation cache dans ses pages une perle du masculinisme français. Roger Dadoun, professeur émérite des universités et enseignant à Paris 7, nous gratifie d’une analyse crypto-freudienne du viol de DSK sur Nafissatou Diallo. A grand renfort de théories fumeuses et de mots compréhensibles uniquement par des bac+12, il remet en cause le viol commis par DSK. Ses idées sont claires ; non seulement le viol n’en était pas un, c’était seulement une « frasque libidinale », mais il met en scène cet acte d’horreur avec des mots crus dignes d’un film pornographique. Sans rien envier à Eric Zemmour ou Alain Soral, il explique et justifie le viol par une soi-disant féminisation de la société et des hommes (qu’il nomme « hystérisation »). Les hommes vivraient des « hystères » ou moment d’hystérie qu’ils ne semblent pas pouvoir contrôler ….

Le viol : Erotisation et Déni

« Ce n’est pas un viol, c’est une frasque libidinale » Roger Dadoun réussi un tour de force lorsqu’il nous parle du viol de DSK sur Nafissatou Diallo. Il débute son texte en affirmant que ce qui s’est passé ce jour là est on ne peut plus concret et précis ; c’était un « acte de fellation consommé » entre un client et une femme de chambre. Durant toute son explication, les mots « viol, violeur, rapport forcé, domination masculine, agression, victime, non-consentement, violence ... » n’apparaissent dans le texte. L’agression sexuelle est même (re)qualifiée en « relation consommée, geste, rencontre ou circonstance inattendue, fellation incidente, prétendue agression sexuelle, frasque libidinale ... » tandis que le violeur et sa victime sont appelé-e-s « protagonistes » ou « client » pour DSK, faisant planer le doute entre client de l’hôtel et client d’une prostituée. Dans cette atmosphère nauséabonde, pourquoi parler d’un viol sans le nommer ? Pour montrer qu’il n’existe pas.

Le fantasme du (faux) viol Le viol est décrit comme le fantasme d’un mauvais film pornographique. Le cadre d’une chambre d’hôtel est posé, « lieu de passage : règne de la passe ». Les mots « passe » et « client » relevant clairement du vocabulaire de la prostitution. Le personnel, homme et femme, a un « contact charnel constant indirect avec le client ». Dans le film de Roger Dadoun, « le client sort en nudité d’humeur légère de sa douche, à effet peu ou prou érotisant » et l’employée « pénètre » à ce moment dans la chambre (le doute laissant penser qu’en face de lui c’est une employée/prostituée qui joue sur la double facette de la soubrette sexy). Et là ce ne sont plus deux personnes, mais deux corps, selon l’auteur, qui vont faire une rencontre. Il les voit comme face à face, suspendus dans un « temps X » qu’il qualifie de mystérieux, et se demande « qui fait le premier pas ». Il se questionne sur leurs motivations concordantes, sur ce que font leurs mains, leurs têtes, leurs bouches. Puis « la femme suce le sexe de l’homme », quelques gouttes de sperme en sortent. Cela a a duré quelques minutes. Dans son fantasme malsain, il érotise le viol. Il en fait un événement racontable sans aucune conséquence, à part celle de susciter l’excitation. L’homme sort de la douche, il est comme surpris par la situation. C’est la femme qui est active, qui pénètre et déclenche la scène par sa présence. La victime devient coupable et le violeur est une figure passive. Les rôles sont inversés : le viol se transforme en une jolie scène érotique où l’homme est surpris par une femme qui jouerait un rôle ambigu de soubrette/prostituée.

Un viol n’est pas une jolie scène érotique Faire croire que c’est joli, c’est le banaliser et l’accepter

« Si c’est une prostituée, ça n’est pas un viol » DSK est vu comme un client, on ne sait s’il s’agit d’un client d’un hôtel ou d’une prostituée. Et si DSK est un client, Nafissatou Diallo n’était elle pas une employée/prostituée volontairement ambiguë ? Roger Dadoun utilise le doute sur le pseudo-rôle de prostituée pour faire douter de la pertinence et de l’évidence du viol. Si c’est sur une prostituée, est-ce vraiment un viol ? N’est-ce pas son travail ? Rappelons à l’auteur que la réalité n’est pas un mauvais fantasme de Canal+ et qu’une employée d’hôtel n’est ni plus ni moins que ce qu’elle paraît être : une employée d’hôtel. Rappelons lui encore plus fortement que sur une employée ou une prostituée, le viol n’est pas caractérisé par le travail de la victime, mais par l’acte du violeur.

Quand une femme ne dit pas oui, c’est non. Quand une femme dit non, c’est non.

« Elle aurait pu se défendre » L’auteur ose même prétendre que vu sa stature, Nafissatou Diallo aurait pu repousser DSK (donc empêcher ce qu’il appelle sa « prétendue agression »). Elle est présentée comme une « femme forte », habituée aux travaux forcés et « en mesure de résister ». Pire, il se pose la question de son poids, qu’on aurait alors pu comparer à celui de DSK, afin de savoir si effectivement elle aurait pu le repousser … Le degré zéro de la réflexion est atteint. Nafissatou Diallo est présentée comme un stéréotype raciste de femme noire bien charpentée par le labeur domestique et « peut-être illettrée ». Cette question sur son poids est mysogine et anti-grosse ; si elle est trop mince, elle ne peut résister mais si son poids est suffisant, elle acquiert une position de force pour repousser l’agresseur. Tout est résumé à une domination physique, niant volontairement le conditionnement patriarcal que subisse les femmes sur la notion de consentement.

D’un acte précis au doute affirmé Alors que le début de l’article affirme cet acte comme « concret et précis », la teneur n’est plus la même dans les dernières lignes. Revirement de situation, l’auteur affirme alors que « seule une reconstitution bien ordonnée aurait permis d’apprécier la vraisemblance et l’adéquation des versions et vécus des deux sujets ». Bien sur, organisons des reconstitutions avec le violeur et la victime, pour qu’elle revive une deuxième fois son viol. On aurait du y penser avant …. Enfin, cet acte qui « n’est plus un viol » mais juste un « acte sexuel entre deux corps », est replacé dans un contexte plus large : Faut-il rappeler qu’à l’échelle de la planète, ce sont des torrents de sperme et autres sécrétions que l’hôtellerie envoie dans des bidets, lavabos et laverie ? Et oui, pour Roger Dadoun le contexte n’est pas celui d’un violeur en série qui a fait l’objet de plusieurs dénonciations (celle de Tristane Banon et d’une prostituée du Carlton de Lille pour les plus connues) mais il est noyé parmi tous les actes sexuels qui se passent régulièrement dans les hôtels (viols ou relations consenties, l’auteur ne pose même pas la question,).

« A-t-elle vraiment voulu dire non ? » Mais la vraie question que se pose l’auteur est celle-ci : la victime a-t-elle vraiment voulue dire non ? Selon l’auteur, si elle l’avait fait, elle aurait pu, vu sa masse, repousser un homme qui n’aurait sans doute pas osé lui courir après dans les couloirs de l’hôtel à moitié nu. Il décrit le viol comme un acte isolé et spontané, comme une rencontre fortuite de deux corps dans l’espace. Il le vide ainsi de son contenu. Il nie la difficulté de dire « non » lorsque l’agression arrive. Il nie les autres agressions dont DSK est l’auteur. Le viol est acte patriarcal dans toute son horreur, qui dépossède les femmes de leur autonomie et de leur corps, mentalement et physiquement. C’est un homme qui s’imagine qu’une femme ne peut lui dire non. Et que même si elle dit non, elle pense oui. Il faut juste la forcer un peu pour lui donner envie. Le désir n’a pas à être réciproque. L’appétit vient en mangeant comme on dit. Et si elle ne dit rien c’est forcément qu’elle était d’accord, qui ne dit mot consent. Sinon elle aurait fait en sorte pour ça s’arrête.

Le Discours Masculiniste

Après une première partie érotisante, Roger Dadoun affiche sa théorie masculiniste, celle déjà énoncée par Alain Soral ou Eric Zemmour. Si la société va mal, si les hommes peuvent commettre des « frasques libidinales » (autrement dit des viols), cela est du à une raison : la féminisation (ou hystérisation) de la société. Sous couvert d’une pseudo-théorie psychatrisante et néo-freudienne obscure, difficilement compréhensible, il développe l’idée que les hommes sont aujourd’hui plus souvent sujets à une « hystérisation des réactions », « imprévisibles et passagères » qu’ils ne peuvent contrôler. Et s’ils ne contrôlent pas ces moments « d’hystère », ils ne peuvent être ni condamnés, ni culpabilisés. Théorie déjà défendue par Marcela Iacub, journaliste-masculiniste de son état. Accusation envers les femmes, défense de l’ordre patriarcal et de ses privilèges, Roger Dadoun brille par son idéologie réactionnaire.

Néo-freudisme et féminisation de la société L’auteur recycle l’idée d’hystérie. Fortement connotée, cette notion signifie littéralement relatif à l’utérus, et reste dans les représentations collectives, une sorte de fureur agressive d’origine purement féminine. Ne dit-on pas d’ailleurs des féministes quelles sont des hystériques mal-baisées ? Et bien cet état psychologique (qui selon Freud concerne autant les hommes que les femmes), toucherait aujourd’hui plus « les hommes que les femmes selon l’évolution sociale actuelle ». Mais l’auteur ne nous en dit pas plus sur ce qu’est cette prétendue évolution sociale, ni pourquoi elle toucherait plus les hommes que les femmes. Le mystère reste entier …. Par contre, il nous explique très bien comment elle s’incarne : par des comportements comme les mimiques, la gestuelle, les lapsus, les éclats, les mensonges allant jusqu’à des « bouffées asmathiques d’énergie libidinale » (admirez le vocabulaire et l’envolée lyrique). Là aussi, on se ne sait absolument pas pourquoi elle toucherait plus les hommes que les femmes, ni d’où vient cette théorie et quelles en sont les preuves. Mais le fait est là : Roger Dadoun joue sur la représentation de l’hystérie comme comportement féminin qui serait une caractéristique aujourd’hui principalement masculine. Selon lui, il y a une inversion des comportements entre hommes et femmes. Il y a une perte des repères pour les hommes, qui développent des comportements « universels et caractérisés par les déplacements permanents de la libido », des réactions inattendues, brusques et limitées. Il y a là une justification de l’acte de DSK qui n’a pu contrôler « une envie sexuelle brusque » mais aussi une justification de toutes les formes de viol, puisque c’est un « phénomène psycho-social généralisé » et « universel ». Ce n’est pas seulement DSK qui n’a pas pu retenir son « hystère », ce sont aussi les autres violeurs qui n’ont pu se retenir d’un prétendu viol. Mais d’où vient cet « hystère » ? Pourquoi les hommes en souffrent ? Roger Dadoun le dit du bout des lèvres ; de cette fameuse évolution sociale qui place les hommes dans des situations où ils ne peuvent plus se contrôler. Comme dans l’idée machiste disant que les femmes sont instables car incapables de se contrôler, particulièrement lorsqu’elles ont leurs règles, les hommes sont devenus des femmes souffrant de moments « d’hystère ». La féminisation des comportements les empêche de se contrôler et les pousse à commettre l’irréparable. Le « simple et fugitif hystère de l’homme DSK » se résume donc à une frasque s’emparant de son corps et que sa raison n’a pu maîtriser. Bref, il recycle le cliché machiste de l’homme ne pouvant contenir ses pulsions sexuelles.

Justification du viol et négation d’un acte patriarcal A aucun moment le viol n’est replacé dans son contexte : celui d’un acte purement patriarcal. Roger Dadoun ne fait que discourir sur la pseudo-souffrance du violeur et tait intégralement celle de la victime. Seul l’homme, ses sentiments, son ressenti et sa souffrance compte. Il tente également de nous démontrer que le viol n’est pas la faute du violeur, parce qu’on est pas surE de ce qu’il s’est passé (Roger Dadoun n’a pas du lire le rapport médical), parce que si vraiment la victime avait voulu dire non, elle l’aurait sans doute fait (il n’a jamais eu à dire non à une agression sexuelle) et que même si viol il y a eu, DSK a été emporté par ses émotions, il ne s’est pas rendu compte de ce qu’il faisait et donc on ne peut pas le condamner. Pire, si les hommes commettent ces actes, c’est parce qu’ils deviennent des femmes, ce sont donc les femmes elles mêmes les fautives. Le succès du discours masculiniste Déjà très connu au Québec, le mouvement masculiniste est incarné en France par des figures tantôt littéraire comme Michel Houllebecq tantôt politique comme Alain Soral ou Eric Zemmour. Ces deux derniers se présentent comme des figures anti-conformistes et maudites (les tabous de la société les empêchent de s’exprimer) mais sont en fait largement popularisés par les médias (Internet, journaux, télé, radios …) et donc cautionnés par le pouvoir en place. Ils se revendiquent comme des « machos décomplexés ».

Eric Zemmour Eric Zemmour est le représentant d’une droite conservatrice et opposé au néolibéralisme. Son ouvrage, « Le premier sexe », est un essai sur la prétendue féminisation de la société. Il fait son fonds de commerce sur une idéologie anti-mai 68 et réactionnaire. Selon lui les femmes ont revendiquées la révolution sexuelle afin de devenir des hommes, dans leurs comportements et leurs manières de vire. Mais n’y étant pas parvenues, elles veulent transformer les hommes en femmes, d’où une fantasmatique féminisation de la société (on vivrait dans un monde quasi-matriarcale). Ajouté à cela un puissant discours homophobe où il considère « l’idéologie gay » comme étant l’un des principales facteurs de transformation des hommes en femmes. Selon lui, les différences biologiques entre hommes et femmes sont insurmontables et l’on ne peut parler d’égalité mais de complémentarité. Il veut le retour à une société purement patriarcale, où l’homme est la figure dominante et toute puissante dont la sexualité agressive est revendiquée et les femmes cantonnées à leur rôle de mère et femme au foyer. Il rejette donc en bloc le féminisme, qui n’aurait apporté que des désagréments pour les hommes et oubli des valeurs viriles traditionnelles.

Alain Soral Alain Soral plaide aussi pour une féminisation de la société, mais avec une grille de lecture pseudo-marxiste. D’abord adhérent au PCF, puis au Front National, il a finalement fondé Egalité et Réconciliation, une organisation de gauche nationale au discours antisémite et négationniste (et donc en réalité nazi). Il se dit sociologue sans avoir jamais suivi de cours ni obtenu de diplôme mais utilise ce titre pour acquérir une autorité intellectuelle. Selon lui, le féminisme bourgeois aurait volé le discours des femmes des milieux ouvriers. Il utilise une fausse distinction de classe pour faire croire à des revendications distinctes, niant les problèmes spécifiques tels que la contraception, l’avortement, le viol, les violences conjugales, la répartition des tâches …. Les féministes (bourgeoises) participent selon lui à la construction d’une société féminisée et comme chez Eric Zemmour, les différences biologiques sont le fondement de la catégorisation homme/femme (négation du conditionnement social). Les hommes sont naturellement plus musclés et forts et donc portés vers la violence, l’action, la chasse, tandis que les femmes sont des nées pour être femmes au foyer. Il ajoute que le viol est une pathologie pure qui se caractérise par une grande violence (avec un couteau, à six dans un parking) mais que le reste est un acte ambigu qui tient à la « spécificité du désir féminin, qui avance masqué et se ment à lui même » (la femme ne sait pas ce qu’elle veut, la majorité des viols sont des exagérations ou des désirs inavoués).

Roger Dadoun Roger Dadoun s’inscrit dans une logique différente, celle des « faux-amis ». De part ses fréquentations libertaires et de part son statut de prof de fac, tout porte à croire qu’il est « ami » des femmes et des féministes. Mais il utilise son pseudo-crédit intellectualo-gauchiste pour étaler sa répugnante idéologie masculiniste. Pour cela, il fait semblant d’avancer masqué puisque son analyse ne se revendique pas ouvertement du masculinisme, contrairement à Zemmour ou Soral. Mais son article sur l’affaire DSK est clairement l’occasion d’une théorisation de son idéologie masculiniste. Il ne se contente plus de défendre les violeurs mais fait le même constat que les deux autres cités : une société de plus en plus féminisée (à cause des femmes bien sur). L’anarcho-patriarcat

La question d’un tel article dans un journal libertaire avec la plus grande audience et disponible dans presque tous les kiosques n’est une erreur de parution. Tout simplement parce que Roger Dadoun n’en est pas à son coup d’essai. Sur son site internet ou dans le Monde Libertaire, il a déjà écrit plusieurs articles déplorables. Sur trois articles traitant de l’affaire DSK ou Polanski, il ne qualifie jamais les faits de viols, mais « d’acte ou relation sexuel-le ». Il discours beaucoup et sur tout (avec toujours un vocabulaire pornographique), mais jamais sur le viol en lui même. Pour le nier, mais aussi parce qu’il n’a, en fait, rien à en dire. Selon lui, il n’y a pas eu viol, donc autant écrire sur autre chose (comme son article Anthropologie libertaire de la fellation). Sa pensée s’affirme au fur et à mesure des articles. Pour Polanski, il s’était « contenté » de défendre un artiste tourmenté, marqué par le nazisme et le ghetto de Cracovie, puis rattrapé par une affaire de viol sur mineure. Pour l’affaire DSK, sa pensée nauséabonde s’est étoffée ; il ne défend plus seulement un violeur, il théorise et justifie le viol par une soi-disant féminisation de la société.

Un tel article dans les colonnes du Figaro serait problématique mais sans surprise. Dans celles du Monde Libertaire, cela pose la question de la place du féminisme au sein de la Fédération Anarchiste et plus largement du mouvement libertaire, mais aussi celle de la diffusion des idées masculinistes et donc de l’anarcho-patriarcat. Une telle tribune n’est pas un acte isolé. Non seulement parce que Roger Dadoun a déjà publié ses immondices dans le Monde Libertaire, mais aussi parce qu’au sein du mouvement anarchiste, dans les organisations, groupes ou collectifs, le féminisme (comme l’antispécisme) n’est toujours pas considéré comme une lutte centrale et fondamentale. La théorisation et la justification du masculinisme ne peuvent être acceptées.

Le patriarcat est toujours considéré non seulement comme un système de domination moins important que le capitalisme ou que la mouvance fasciste, mais surtout, cette domination ne concerne pas les anarchistes ou libertaires. Ceux-ci seraient une catégories d’hommes extraordinaires, que le conditionnement sexiste n’aurait pas influencé (ni pendant l’enfance ni actuellement) et dont le genre se serait déconstruit par miracle. Il est systématiquement plus facile de taper sur le sexisme de la droite, des flics, des patrons, de la religion, que de réfléchir à son propre comportement et à sa propre position socialement oppressive. Une idée persistante (bien que peu théorisée) est celle de l’effondrement du patriarcat en même que l’effondrement du capitalisme. C’est non seulement considéré qu’il faut relégué le féminisme à une lutte de second rang, mais aussi qu’elle doit être englobée au sein de la lutte des classes et de la lutte anticapitaliste, niant toute la spécificité de l’anarcha-féminisme. C’est aussi considérer que capitalisme et patriarcat sont deux dominations qui fonctionnent selon le même système avec les mêmes mécanismes et que leurs imbrications sont inter-dépendante (il suffirait de détruire le capitalisme pour détruire le patriarcat et chaque lutte contre le capitalisme est une lutte contre le patriarcat). Le patriarcat n’a pas besoin du capitalisme pour survivre et exister.

Le féminisme n’est ni reconnu comme une lutte spécifique, ni pris au sérieux par les organisations bureaucratiques et tout le milieu (dit) anti-autoritaire. Les outils féministes sont systématiquement oubliés ou rejetés, que ce soit la féminisation des termes, la nécessité de la non-mixité, les problématiques de violence (physique, verbale, du viol, du harcèlement par des « camarades ») dans les milieux autogérés ou encore la contraception et l’avortement. Le patriarcat existe dans tous les milieux, même ceux dits les plus autonomes et sa destruction doit être une priorité. Que ce soit dans les comportements, dans les textes et dans l’idéologie. On ne peut être anarchiste sans être féministe ou anti-patriarcale, car le nier, l’oublier, le refuser, c’est perpétuer son existence et donc perpétuer une domination.

Une seule nécessité : la non-mixité et l’autodéfense féministe

L’anarcho-patriarcat ne s’écroulera pas tout seul, sortons les ciseaux !
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede Protesta le Jeu 9 Mai 2013 01:33

Je commence à être fatigué de ces textes sois disant féministes, ultra radical et compagnie, et qui sont bourré de supposition à l'emporte pièces, et bien imbibée de philosophie post-moderne!

Je n'ai pas lu le sois disant texte "masculiniste" de la FA, mais il faut se rendre à l'évidence que la moindre critique du féminisme (et d’ailleurs le féminisme est à critiquer, c'est une idéologie comme les autres), mène directement à l’anathème, machiste,misogyne ou le dernier mot à la mode "masculiniste".
Ne pas pouvoir critiquer quoi que ce soit, cela reviens à un truc totalitaire, je sais pas ce que vous en pensez mais le projet de lois en Suède pour obligé les mecs à pisser assis, à une sale odeur d'immixtion dans la vie privée des hommes. Comme si pisser assis, est garant de plus d'égalité entre les sexes!

Le patriarcat est toujours considéré non seulement comme un système de domination moins important que le capitalisme ou que la mouvance fasciste, mais surtout, cette domination ne concerne pas les anarchistes ou libertaires. Ceux-ci seraient une catégories d’hommes extraordinaires, que le conditionnement sexiste n’aurait pas influencé (ni pendant l’enfance ni actuellement) et dont le genre se serait déconstruit par miracle. Il est systématiquement plus facile de taper sur le sexisme de la droite, des flics, des patrons, de la religion, que de réfléchir à son propre comportement et à sa propre position socialement oppressive. Une idée persistante (bien que peu théorisée) est celle de l’effondrement du patriarcat en même que l’effondrement du capitalisme. C’est non seulement considéré qu’il faut relégué le féminisme à une lutte de second rang, mais aussi qu’elle doit être englobée au sein de la lutte des classes et de la lutte anticapitaliste, niant toute la spécificité de l’anarcha-féminisme. C’est aussi considérer que capitalisme et patriarcat sont deux dominations qui fonctionnent selon le même système avec les mêmes mécanismes et que leurs imbrications sont inter-dépendante (il suffirait de détruire le capitalisme pour détruire le patriarcat et chaque lutte contre le capitalisme est une lutte contre le patriarcat). Le patriarcat n’a pas besoin du capitalisme pour survivre et exister.

Le féminisme n’est ni reconnu comme une lutte spécifique, ni pris au sérieux par les organisations bureaucratiques et tout le milieu (dit) anti-autoritaire. Les outils féministes sont systématiquement oubliés ou rejetés, que ce soit la féminisation des termes, la nécessité de la non-mixité, les problématiques de violence (physique, verbale, du viol, du harcèlement par des « camarades ») dans les milieux autogérés ou encore la contraception et l’avortement. Le patriarcat existe dans tous les milieux, même ceux dits les plus autonomes et sa destruction doit être une priorité. Que ce soit dans les comportements, dans les textes et dans l’idéologie. On ne peut être anarchiste sans être féministe ou anti-patriarcale, car le nier, l’oublier, le refuser, c’est perpétuer son existence et donc perpétuer une domination.

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L’anarcho-patriarcat ne s’écroulera pas tout seul, sortons les ciseaux



à chaque fois que je lis ces textes (à surenchère au plus féministe que moi tu meurs) j'ai l'impression qu'en tant qu'homme que je suis un oppresseur sanglant. Qui fout en esclavages ses compagnes quand j'en ai l'occasion.
C'est du grand n'importe quoi, non seulement dans la vie réelle , à titre personnel mon oppression sur les femmes est tres limité, voire plus que tres limité, voire parfois victimes, parce que chacun sait que les femmes sont de petits êtres fragiles qu'il faut protéger, du méchant mâle libidineux qui ne pense qu'a violer!

En deuxième lieu, pour moi le féminisme est une composante de la lutte des classes, et il faut voir le féminisme qu'au travers le prisme de la lutte des classes, sinon ben c'est ça n'a aucun intérêt, voire s'en méfier comme une arme de la bourgeoisie.
Je suis d'accord que le patriarcat n'a pas besoin du capitalisme pour survivre, mais je dirais que le capitalisme s'accorde plus très bien du féminisme, et qu'il s'en sert parfois, pour contré quelconques véléité révolutionnaires, qui remet en cause ce système (vous savez révolution = violence=virilisme), et c'est bien pratique pour le systéme de contrer la lutte des classes (qui est une réalité n'en déplaise) par la lutte des sexes (terme ambigu au possible), en résumé cela cantonne les femmes à ne pas se mêler de trucs révolutionnaire (parce que viriliste) , donc quelle reste à la maison, la révolutio est un truc d'homme!
Si la révolution ne se fera pas sans les femmes je suis prêt à parier quelle se fera sans les féministes.

que ce soit la féminisation des termes, la nécessité de la non-mixité, les problématiques de violence (physique, verbale, du viol, du harcèlement par des « camarades ») dans les milieux autogérés ou encore la contraception et l’avortement.


Parlons en des réunions non mixte, ya quelques jours dans un squat Toulousain un débat impulsé par des féministes "radicales" visiblement habitué aux réunions non mixtes, traité un sujet sur le racisme. C'était donc une réunion interdite aux "blancs"!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Ou c'est du racisme ou je ne m'y connais pas!

Le féminisme devrait justement être ouvert à tous le monde, et non discriminé les gens selon leurs sexes, couleur de peau, ou leurs sexualité, parce que bien entendu l'horreur de l'horreur, la bête à abattre , est l'homme blanc hétérosexuel! c'est à la fois sexiste, raciste et une discrimination sur une orientation sexuelle, en fait elles reproduisent un négatif, des préjugés de la société. c'est nul.

Leurs ciseaux ne sont pas prêt de couper quoique que ce soit!
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede frigouret le Jeu 9 Mai 2013 08:58

La non mixité, comme à la mosquée ou à la synagogue ou bien à l'église il y a quelques décennies. Au village il y a encore les traces des écoles pour filles et de celles pour garçons sur de vieux bâtiments. Ça serait pas si compliqué à mettre en œuvre l'apartheid sexuel, des voitures de trains pour chaque sexe, des salles séparées au resto, des hostos différents ect ect, avec un bon dictateur hermaphrodite ça devrait le faire.Et puis l'excision , puisque on parle de ciseaux, pour en finir avec cet agent de confusionisme qu'est le clitoris aussi. Et bien c'est du propre tout ça, heureusement que la plupart des femme te riront au nez.
Dernière édition par frigouret le Jeu 9 Mai 2013 09:18, édité 1 fois.
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede vroum le Jeu 9 Mai 2013 09:12

Cheitanov a oublié de poster les photos qui accompagnent le texte dans sa version originale

C'est embêtant parce que les photos, comment dire... ça illustre l'argumentation...

donc à la fin du texte original il y a des slogans et plusieurs photos dont celles-ci :

Une seule nécessité:

la non-mixité et l’auto-défense féministe

L’anarcho-patriarcat ne s’écroulera pas tout seul,


sortons les ciseaux !

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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede vroum le Jeu 9 Mai 2013 09:21

Le texte posté par Cheitanov est profondément malhonnête.

Exemple (un parmi d'autres) :

Dans le deuxième paragraphe on peut lire :

« Ce n’est pas un viol, c’est une frasque libidinale » Roger Dadoun réussi un tour de force lorsqu’il nous parle du viol de DSK sur Nafissatou Diallo...


On comprend que la phrase entre guillemets « Ce n’est pas un viol, c’est une frasque libidinale » est une citation de Dadoun reprise dans son article du Monde libertaire.

Or cette phrase n'apparaît nulle part dans l'article de Dadoun. Et à aucun moment dans son article Dadoun nie le viol.

Donc l'auteur du texte invente des citations, les attribue faussement à une personne pour ensuite le dénoncer publiquement !!!

Je suis habitué aux attaques contre la FA, mais alors entre ce texte et la dernière brochure de Non Fides (vous vous rappelez de cette brochure mémorable "Pour en finir avec la Fédération anarchiste" :lol: ), je trouve que la qualité se dégrade...
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede frigouret le Jeu 9 Mai 2013 09:36

Parce que Cheitanov n'est pas l'auteur ?
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede vroum le Jeu 9 Mai 2013 09:38

Non non Cheitanov n'est pas l'auteur du texte, mais il aurait pu le préciser lui-même, imposteur va ! Plagieur !
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede frigouret le Jeu 9 Mai 2013 10:41

J'ai pris l'habitude de comparer les positions des "anarchistes" d'aujourd'hui avec celles des anarchistes de l'époque de l'encyclopédie anarchiste de Faure, le militant pas la pipe. Je vous conseil de consulter l'article consacré au féminisme, vous y trouverez des points de vue censés, justes, équilibrés véritablement progressistes. Bien sur je n'adhère pas totalement à tous les développements de l'encyclopédie, mais la grande majorité des articles me satisfait et m'instruit. Les auteurs de l'encyclopedie vont même pour des sujets prêtant à contreverse jusqu'à présenter plusieurs articles divergents pour un même sujet, je pense que j'aurais pu être militant à l'époque.
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede bajotierra le Jeu 9 Mai 2013 16:02

salut ,

ce qui caractérise ce genre de prose dite "critique" c'est surtout le style procureur de l'ordre moral , ce style se reconnait dans deux choses

-la premiére est une pratique accusatoire digne du confessional , celle qui prospére en l'absence de preuves et dans la falsification des faits

- la deuxiéme est a l'image du pêché originel , et consiste a suggerer que la faute de l'un , qu'elle soit réelle ou pas , retombe sur tous

et on le voit ici , tout se passe comme si le texte de dadoun engageait toute la FA et par extension tous les contestataires de l'odre établi , tout comme le crime d'un violeur incriminerait la moitié de l'humanité


( a ce sujet rappelons qu'en ce qui concerne DSK je crois que le viol n'a pas été reconnu par la justice , ni sur le plan pénal ni sur le plan civil , chacun en pense ce qu'il veut mais il me semble honnête de le rappeler .. )
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede frigouret le Jeu 9 Mai 2013 16:59

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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede bajotierra le Jeu 9 Mai 2013 18:59

et a propos de balivernes .......... extrait d'un texte anti masculiniste : le catéchisme

401 Depuis ce premier péché, une véritable " invasion " du péché inonde le monde : le fratricide commis par Caïn sur Abel (cf. Gn 4, 3-15) ; la corruption universelle à la suite du péché (cf. Gn 6, 5. 12 ; Rm 1, 18-32) ; de même, dans l’histoire d’Israël, le péché se manifeste fréquemment, surtout comme une infidélité au Dieu de l’alliance et comme transgression de la Loi de Moïse ; après la Rédemption du Christ aussi, parmi les chrétiens, le péché se manifeste de nombreuses manières (cf. 1 Co 1-6 ; Ap 2-3). L’Écriture et la Tradition de l’Église ne cessent de rappeler la présence et l’universalité du péché dans l’histoire de l’homme :
Ce que la révélation divine nous découvre, notre propre expérience le confirme. Car l’homme, s’il regarde au-dedans de son cœur, se découvre également enclin au mal, submergé de multiples maux qui ne peuvent provenir de son Créateur, qui est bon. Refusant souvent de reconnaître Dieu comme son principe, l’homme a, par le fait même, brisé l’ordre qui l’orientait à sa fin dernière, et, en même temps, il a rompu toute harmonie, soit par rapport à lui-même, soit par rapport aux autres hommes et à toute la création (GS 13, § 1).

Conséquences du péché d’Adam pour l’humanité

402 Tous les hommes sont impliqués dans le péché d’Adam. S. Paul l’affirme : " Par la désobéissance d’un seul homme, la multitude (c’est-à-dire tous les hommes) a été constituée pécheresse " (Rm 5, 19) : " De même que par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché... " (Rm 5, 12). A l’universalité du péché et de la mort l’apôtre oppose l’universalité du salut dans le Christ : " Comme la faute d’un seul a entraîné sur tous les hommes une condamnation, de même l’œuvre de justice d’un seul (celle du Christ) procure à tous une justification qui donne la vie " (Rm 5, 18).

403 A la suite de S. Paul l’Église a toujours enseigné que l’immense misère qui opprime les hommes et leur inclination au mal et à la mort ne sont pas compréhensibles sans leur lien avec le péché d’Adam et le fait qu’il nous a transmis un péché dont nous naissons tous affectés et qui est " mort de l’âme " (cf. Cc. Trente : DS 1512). En raison de cette certitude de foi, l’Église donne le Baptême pour la rémission des péchés même aux petits enfants qui n’ont pas commis de péché personnel (cf. Cc. Trente : DS 1514).

404 Comment le péché d’Adam est-il devenu le péché de tous ses descendants ? Tout le genre humain est en Adam " comme l’unique corps d’un homme unique " (S. Thomas d’A., mal. 4, 1) Par cette " unité du genre humain " tous les hommes sont impliqués dans le péché d’Adam, comme tous sont impliqués dans la justice du Christ.


http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P1D.HTM
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede Groucho Marx le Mer 22 Mai 2013 09:25

La suite du texte:

http://paris.indymedia.org/spip.php?article13587

La Fédération Anarchiste continue encore et tjrs avec son discours masculiniste
lundi 20 mai 2013
4 réactions
Le nouveau Monde Libertaire Hors-Série de la de FA de mai-juin 2013 contient un article en réponse à celui de Roger Dadoun paru dans le dernier numéro, écrit par une “anarchiste-féministe” de la FA. L’article ne fait pas tant critiquer Roger Dadoun que de continuer à nier le viol de DSK sur Nafissatou Diallo.

Non seulement le texte en réponse à Roger Dadoun refuse d’incriminer l’auteur pour sa justification du viol et ses fables sur la féminisation de la société, mais ce texte n’est absolument pas anarcha-féministe, voire même pas féministe tout court …

Une première idée est que la FA n’est pas responsable des articles publiés dans son journal, qu’ils ne sont que le reflet des idées de l’auteur. Mais il est faux de dire que le Monde Libertaire n’a pas pour but de diffuser les idées de la FA puisque c’est l’organe de propagande de la FA et que les idées exprimées doivent être en accord avec la FA (pour preuve, refus d’écrits sur l’anti-spécisme). Sinon le féminisme serait véritablement reconnu et appliqué comme moyen de lutte et sinon autant publier, au nom d’une sacro sainte liberté d’expression imaginaire, des articles fafs ou prônant la violence policière, voire soutenant le patronat (puisqu’il n’est pas obligatoire d’être en accord avec les idées de la FA).

Dans mon article, il m’a été reproché de considérer le viol de Nafissatou Diallo comme un parti pris. Bien sur que c’est un parti pris ! C’est l’une des bases du féminisme en ce qui concerne les agressions sexuelles ; écouter et considérer que c’est la/le survivant-e qui a raison. Ce ne sont ni le violeur qui nie les faits, ni les flics, ni la justice, ni un crypto-freudien masculiniste professeur à Paris VII …

La question n’est pas celle d’une intime conviction ou d’un rendu de justice dont on se contrefout, mais bien d’une démarche féministe qui fait passer la/le surviant-e avant tout et dont la parole n’a pas à être remise en question !

La présomption d’innocence à propos de DSK n’est pas un avis comme un autre puisqu’il considère que la parole de la victime est discutable et que ce que disent violée et violeur sont aussi valables, approuvables l’un- que l’autre …

Alors que faut-il pour que le viol soit avéré ?

Depuis quand faisons nous confiance à la justice, aux flics, aux politicards, aux violeurs ?

La parole des victimes de violences policières est-elle une parole discutable ?

C’est en fait reproduire une domination patriarcale qui existe déjà dans la société, c’est à dire douter de la parole d’un-e survivant-e de viol, donc douter de l’agression sexuelle qu’elle/il a subi, la/le forcer à se justifier pour convaincre. C’est en fait nier sa parole et son vécu.

L’article présent, comme celui de Roger Dadoun, dit d’abord qu’on ne sait pas ce qu’il s’est passé, puis qu’en fait il y a bien eu une pipe. Si on ne sait rien, comme affirmer qu’il y a eu une pipe ? Non seulement c’est se contre dire mais en plus c’est faux. Il n’ y a pas eu une pipe mais un viol, ce qui est extrêmement différent.

Une pénétration forcée n’est pas un acte sexuel, c’est un viol.

Une fellation forcée n’est pas un acte sexuel, c’est un viol.

Un passage à tabac d’arabes par des fafs, ce n’est pas une bagarre, c’est un agression raciste.

Un passage à tabac d’homos par des fafs, ce n’est pas une bagarre, c’est une agression homophobe.

Ensuite la question n’est pas tant de savoir si parler du viol de DSK sur Nafissatou Diallo est douloureux ou de savoir si ça nous touche, si on se sent concerné-e-s etc … Le viol est un acte social et patriarcal qui concerne tout le monde et qui est un problème qui touche toutes les classes sociales, tous les milieux, et même anarchistes.

Alors c’est une évidence que l’on devrait toutes et tous se sentir concernées par ce sujet, surtout lorsque le ML publie un article qui le justifie et n’est pas capable de le reconnaître.

Enfin, rien du texte de Roger Dadoun n’est vu comme une féminisation de la société au motif qu’il ne le dit pas explicitement. Effectivement, il a suffisamment de bon sens pour ne pas le dire clairement, sinon il sait pertinemment qu’il y a de fortes chances pour qu’il ne soit pas publié. Quoiqu’à la vue de réactions sur la liste fédérale, on peut légitimement se poser la question.

Lorsque Chirac nous dit qu’il n’est pas raciste mais que tout de même le bruit et l’odeur …

Lorsque Soral et Dieudonné nous disent qu’ils ne sont pas antisémites mais antisionnistes ….

Ce n’est pas du racisme ? Ce ne sont pas des racistes ?

Par de simples artifices syntaxiques et grammaticaux, Roger Dadoun a fait un tour de force : publier son discours masculiniste dans un journal anarchiste et être protéger par la Fédération Anarchiste elle même, qui lui assure même une place éternelle à sa radio parce qu’elle préfère garder sous son aile un professeur émérite plutôt que de faire un véritable travail contre l’hétéro-patriarcat …..

Encore une fois cela montre bien que la FA connaît de nombreux problèmes en ce qui concerne la diffusion et la mise en pratique des idées anarcha-féministes (féminisation des textes, non-mixité, dénonciation et remise en question des privilèges des hommes, temps de paroles des femmes, agressions etc …).

Une dernière chose : un élément de mon article simple à comprendre est l’utilisation des guillemets pour les citations de l’auteur ou pour accentuer ses idées que j’ai synthétisées.

QUAND UNE FEMME DIT NON C’EST NON !

LA PAROLE DES VICTIMES EST UNE REALITE, LE VIOL AUSSI !


Ce texte appelle à mon sens quelques commentaires qui viendront après.
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede bajotierra le Mer 22 Mai 2013 09:36

C’est l’une des bases du féminisme en ce qui concerne les agressions sexuelles ; écouter et considérer que c’est la/le survivant-e qui a raison.


et be si c'est ça LA base du féminisme ...


Condamné en 2003 à 16 ans de réclusion pour des viols et agressions sexuelles dont l'avait accusé Emilie, une adolescente de 14 ans, qui s'était rétractée en 2008, M. Sécher, qui a toujours clamé son innocence et n'a jamais passé d'aveux, a vu sa condamnation annulée en 2010. Il est sorti de prison en avril 2010.
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Re: La FA affiche au grand jour son discours masculiniste ?

Messagede Groucho Marx le Mer 22 Mai 2013 10:33

L’article ne fait pas tant critiquer Roger Dadoun que de continuer à nier le viol de DSK sur Nafissatou Diallo


Il s'avère que dans cette affaire, le viol n'a jamais été démontré.

Dans mon article, il m’a été reproché de considérer le viol de Nafissatou Diallo comme un parti pris. Bien sur que c’est un parti pris ! C’est l’une des bases du féminisme en ce qui concerne les agressions sexuelles ; écouter et considérer que c’est la/le survivant-e qui a raison. Ce ne sont ni le violeur qui nie les faits, ni les flics, ni la justice, ni un crypto-freudien masculiniste professeur à Paris VII …


Il est assez hallucinant de voir comment toute une partie du mouvement libertaire en arrive à nier la présomption d'innocence. Sous le prétexte que quelqu'un dit avoir été victime de viol, il faut le croire à 100%. Si on s'arrête précisemment aux mots employé, on voit qu'ici, l'accusé n'a rien à dire. tous les faits qu'il pourra avancer en défense sont nié, parce qu'on considère qu'idéologiquement, c'est l'accusateur qui a raison. Bienvenu sous l'ancien régime.

La question n’est pas celle d’une intime conviction ou d’un rendu de justice dont on se contrefout, mais bien d’une démarche féministe qui fait passer la/le surviant-e avant tout et dont la parole n’a pas à être remise en question !


On n'est plus là dans une démarche féministe, c'est à dire une démarche qui vise à faire en sorte que les femmes aient la libre disposition de leur corps, l'égalité parfaite avec les hommes et qu'elles ne soient plus discriminées en tant que femme. On est là dans une démarche dictatoriale qui veux que ce ne sont pas les faits qui permettent de juger une situation, mais la catégorie de la personne qui parle.

La présomption d’innocence à propos de DSK n’est pas un avis comme un autre puisqu’il considère que la parole de la victime est discutable et que ce que disent violée et violeur sont aussi valables, approuvables l’un- que l’autre …

Alors que faut-il pour que le viol soit avéré ?

Depuis quand faisons nous confiance à la justice, aux flics, aux politicards, aux violeurs ?

La parole des victimes de violences policières est-elle une parole discutable ?

C’est en fait reproduire une domination patriarcale qui existe déjà dans la société, c’est à dire douter de la parole d’un-e survivant-e de viol, donc douter de l’agression sexuelle qu’elle/il a subi, la/le forcer à se justifier pour convaincre. C’est en fait nier sa parole et son vécu.


Je souhaite que la personne qui a écrit ce texte ne se retrouve jamais accusé de viol ou de violence. Elle verrait ce que c'est que de devoir se défendre d'une accusation aussi grave.

Lorsque Soral et Dieudonné nous disent qu’ils ne sont pas antisémites mais antisionnistes ….

Ce n’est pas du racisme ? Ce ne sont pas des racistes ?


Dans ce cas, il y a des faits pour étayer les accusations. Ce que l'auteur de ce texte semble oublier.

LA PAROLE DES VICTIMES EST UNE REALITE, LE VIOL AUSSI !


Visiblement, l'affaire d'Outreau n'a rien appris à certains.


Le viol est effectivement un acte terrible, avec des conséquences physiques et psychologiques gravissimes (cf: http://memoiretraumatique.org/). Ce n'est pas en agissant comme des Ayathollas que l'on protègera efficacement les victimes. L'écoute et la protection des personnes se disant victime de viol sont des nécessité absolues. Celà ne doit pas empiéter sur des choses fondamentales comme le droit de pouvoir se défendre en cas d'accusation.
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