le k onfray

le k onfray

Messagede doc tutut le Mer 7 Mar 2012 22:45

Albert Camus, le mouvement libertaire et Michel Onfray ou Le bon, la brute et… Michel Onfray

7 mars 2012 par florealanar

« La politique et le sort des hommes
sont formés par des hommes sans idéal et sans grandeur.
Ceux qui ont une grandeur en eux ne font pas de politique »
Albert Camus (Carnets)

Dans l’article (1) plutôt anodin qu’il consacre au livre L’Ordre libertaire. La vie philosophique d’Albert Camus, de Michel Onfray (2), Olivier Todd suggère toutefois une interprétation des plus pertinentes : « Plutôt qu’une biographie de Camus, ce livre ne serait-il pas une autobiographie d’Onfray ? »
L’affirmation assez judicieuse qui fait semblant de se cacher derrière cette forme interrogative se trouvait déjà en partie corroborée par le « dossier » que l’hebdomadaire Le Point, sous la plume du journaliste caméléon Franz-Olivier Giesbert – pour l’heure plus camusien que Camus lui-même – consacre au dernier-né des ouvrages du philosophe momentanément préféré des médias. Ce dossier s’ouvre sur une double page dont la mise en forme ravirait, à n’en pas douter, les amis psychanalystes, même non freudiens, de l’hédoniste maussade et nietzschéen. Si le titre énorme et quelque peu ridicule, en caractères gras – « l’homme qui avait toujours raison » –, fait bien référence à Camus, ce dernier n’a toutefois droit qu’à une petite photo en noir et blanc, en bas de page, quand les trois quarts de la surface imprimée sont occupés par une photo couleur de… Michel Onfray. Suit l’équivalent papier de la pénible séance diapos du samedi soir chez les cousins revenus de vacances, avec les photos du pèlerinage algérien de Michel Onfray sur les traces de Camus (Michel Onfray à la basilique Notre-Dame d’Afrique, Michel Onfray devant l’immeuble du quartier Belcourt d’Alger où Camus résida, Michel Onfray dans la campagne, sur les hauteurs de Tipasa, Michel Onfray dans une chambre d’hôtel où dormit Camus). Autant d’occasions de flatter le narcissisme évident et très peu camusien du touriste philosophe (3), tout en faisant passer au second plan celui qu’on est censé célébrer.
Mais plus encore que dans cet exercice de racolage publicitaire fort immodeste, la sagace intuition d’Olivier Todd éclate à la lecture même de L’Ordre libertaire. L’auteur – Onfray – s’y livre en effet, principalement, à cette périlleuse et navrante entreprise de ralliement post-mortem du personnage étudié – Camus – à ses propres thèses et marottes du moment : un hédonisme solaire, un nietzschéisme exacerbé sauce normande, un mépris souverain envers le mouvement libertaire, principalement dirigé, dans le cas présent, contre ces militants qui eurent l’outrecuidance de se pencher sur l’œuvre de Camus avant lui, et enfin l’exaltation de ses nouvelles et étranges lubies, l’Etat et le capitalisme libertaires.
On laissera le lecteur juger des postulats politico-philosophiques d’Onfray, en rappelant simplement que leur fonction essentielle, ici, est de montrer, avec des tours de passe-passe parfois grotesques et l’aide involontaire de Nietzsche et de Proudhon, qu’Albert Camus fut avant tout un Michel Onfray avant la lettre. Il suffit pour s’en convaincre de remplacer, dans certains chapitres de cet ouvrage, le nom de Camus par celui de l’auteur, et vous aurez sous les yeux tout ce qu’Onfray expose et ne cesse de répéter depuis plusieurs années quant à sa propre philosophie. Camus, Nietzsche, Proudhon… On a connu par le passé des tricheurs qui parvenaient à faire voter les morts. Plus fort encore, Michel Onfray ressuscite ces trois-là pour leur faire dire en quelque sorte tout le bien qu’ils pensent de Michel Onfray et de ses théories. Il devrait y avoir une loi interdisant aux intellectuels de tripatouiller ainsi les cadavres !

Si l’on était en droit de se réjouir, en revanche, de voir enfin abordé le détestable rôle joué par le couple Sartre-Beauvoir et la sale petite clique des Temps modernes dans la campagne de dénigrement dont Camus fut la cible en un temps où la pesanteur stalinienne amenait les « compagnons de route » et les intellectuels encartés au Parti communiste à rivaliser dans l’abjection, on reste, là encore, très gêné par la manière avec laquelle Michel Onfray aborde cette question. Là où il prétend pourtant faire œuvre philosophique, on s’étonne une fois de plus de le voir céder à son penchant pour les raccourcis fumeux, le quasi-ragot, la charge lourde et l’à-peu-près des faits. Quand tous les écrits de Camus sont incontestablement marqués par le sens de la mesure, Michel Onfray, lui, verse là, plus encore qu’à son habitude, dans cette acrimonie hargneuse davantage propre au pamphlet ou au billet d’humeur venimeux.
Déjà, dans un piètre article qu’on espérait pour lui avoir été écrit à la hâte, Michel Onfray avait esquissé naguère, pour Siné Hebdo, ce qu’il développe ici de l’opposition Sartre-Camus (4). Dressant la liste de ses griefs contre Sartre en y mêlant son obsession solaire, Onfray n’était pas loin de reprocher au philosophe germanopratin d’être né et d’avoir grandi au nord de la Loire. On était en droit de se demander alors si cette curieuse approche météorologique des caractères pouvait expliquer à elle seule que l’hédoniste morose, natif d’Argentan, arbore le plus souvent les traits chagrins du fameux Droopy des dessins animés (« You know what ? I’m happy ») ? On espère en tout cas que les futurs biographes de Michel Onfray hostiles à son œuvre auront autre chose à lui reprocher que d’avoir vu le jour sous les cumulonimbus de Normandie…

Mais le pire, dans cet ouvrage, là où se vérifient l’extrême suffisance et ce qu’il faut bien appeler la malhonnêteté de Michel Onfray, réside dans ce qu’il avance, ce qu’il oublie et ce qu’il ignore sur le mouvement libertaire et ceux de ses militants qui ont par le passé laissé témoignages et réflexions sur Camus et son œuvre. « Tout ce qu’a produit jusque-là le mouvement libertaire est nul. Mais attention, tenez-vous bien, Moi-Onfray, j’arrive ! » Voilà à quoi pourrait se résumer l’exercice d’autosatisfaction, de dénigrement et de mensonges – au mieux par omission – auquel il se livre.
Sur ce chapitre, Lou Marin, dans un excellent article (5), rend compte, à propos du livre de Moi-Onfray, des nombreux oublis, marques de mépris et âneries diverses et variées qui permettent, avec raison, de prétendre que ce dernier milite ardemment « contre l’historiographie anarchiste dans son livre sur Albert Camus ». Il est utile d’y revenir ici.
Renvoyant le mouvement libertaire dans son ensemble à la médiocrité dans laquelle il n’a jamais cessé de l’enfermer, Moi-Onfray prétend faussement que « la question politique chez Camus avait été très peu traitée, et, quand elle l’avait été, mal traitée ». Quant aux quelques militants anarchistes cités, et traités avec un mépris stupéfiant, le philosophe des profondeurs estime que « leur argumentation reste en surface ». Ayant donc décrété sans intérêt la production libertaire sur Camus, Moi-Onfray s’attarde toutefois sur elle un moment, avec la forfanterie puérile d’un caïd de cour de récréation qui montrerait ses biceps aux petits copains. Sans dire un mot de leur contenu, le penseur considérable se met en effet, bizarrement, à additionner les pages qui furent rédigées par des militants anarchistes au sujet de Camus, dans le seul but de montrer que le total accumulé représente bien peu au regard de ses grosses 600 pages à lui. La comptabilité remplaçant la réflexion et l’analyse, on a beau chercher, on ne trouve nulle trace de ce concept chez Nietzsche…
Le problème, quand on a pour modeste ambition de réviser l’ensemble du savoir humain, comme semble vouloir le faire notre philosophe, est qu’il est évidemment bien difficile de tout lire et de tout connaître. Et, en l’occurrence, les lacunes de Michel Onfray sont hélas nombreuses et surtout très révélatrices du cruel manque de rigueur et de sérieux dont souffrent ses écrits.

Les travaux de Lou Marin, Teodosio Vertone, Progreso Marin, ainsi que les actes de l’important colloque organisé en 2008 à Lourmarin, sur le thème « Albert Camus et les libertaires », sont les seuls qui ont retenu l’attention de notre historien à courte vue, pour être d’ailleurs systématiquement dépréciés. Du très riche colloque de Lourmarin, auquel il ne fut pas convié – sans doute est-il important de le préciser –, Michel Onfray, pour mieux le disqualifier, ne veut retenir, par deux fois, qu’une seule intervention sur « Le football comme outil d’éducation », plutôt récréative et qu’il est seul à prendre très au sérieux et à condamner de manière ridicule. Quant aux autres contributions, pourtant fort intéressantes, pas un mot. De la même façon, Michel Onfray écarte avec dédain l’ouvrage capital, indispensable à qui s’intéresse au sujet, de Lou Marin (6), victime là encore des condamnations couperets du procureur hédoniste pour avoir souligné le rôle essentiel joué par Rirette Maîtrejean auprès de Camus dans sa connaissance approfondie de la pensée libertaire, ce qu’Onfray, contre toute évidence, qualifie de « légende ». C’est que, sans nier, bien au contraire, les quelques influences ayant précédé la rencontre décisive de Camus avec Rirette Maîtrejean, en 1940, Lou Marin, arguments solides à l’appui, dessine un portrait de lui qui ne colle pas avec la construction purement intellectuelle et non désintéressée de Michel Onfray, qui préfère nous livrer sans rire un Camus nietzschéen pur jus au sortir, ou presque, de l’adolescence. [Par parenthèse, signalons ici au Michel Onfray comptable qu’il a omis d’inclure dans son calcul évoqué plus avant le nombre important de pages que comptent les actes du colloque de Lourmarin et l’ouvrage de Lou Marin.]
Au chapitre des influences philosophiques dont s’est nourri Albert Camus, son obsession maladive amène Michel Onfray à tartiner du Nietzsche jusqu’à la nausée. Si Camus n’ignorait bien sûr pas cet auteur, il est tout bonnement aberrant – qui plus est sous la plume d’un philosophe évoquant les influences philosophiques sur un autre philosophe – de ne pas traiter autrement que de façon anecdotique l’influence fondamentale de Simone Weil sur la pensée de Camus. Comme le rappelle Lou Marin, que Michel Onfray veut ignorer, Albert Camus travailla à l’édition des Ecrits historiques et politiques de cette philosophe, fit éditer sept de ses ouvrages. L’importance capitale que lui accordait Camus dans l’évolution de sa pensée méritait à l’évidence un traitement pour le moins égal à celui consacré à un Nietzsche surévalué.
Si les jugements fantaisistes proférés par Michel Onfray sur les quelques travaux évoqués ci-dessus incitent déjà à la prudence quant au sérieux de son travail, ses oublis ou silences concernant d’autres auteurs libertaires en disent tout aussi long sur cet aspect. Maurice Joyeux, Robert Proix, André Prudhommeaux, Pierre Monatte, Fernando Gomez Pelaez, Jean-Paul Samson, Sylvain Boulouque, Freddy Gomez ; c’est en vain qu’on cherchera, dans l’ouvrage de Michel Onfray, les noms de ces militants ou proches du mouvement libertaire, comme la moindre allusion à leurs écrits sur Camus. Pas plus qu’on ne trouvera le moindre commentaire sur les souvenirs de Roger Grenier ou les analyses dignes de considération de Morvan Lebesque, Fabrice Magnone, Christine Fauré ou Hélène Rufat. Rien ! Cette ignorance est d’autant plus inimaginable que certains de ces personnages, comme les militants Maurice Joyeux (7) et Fernando Gomez Pelaez, ou le journaliste et écrivain Roger Grenier, furent des amis très proches d’Albert Camus. Sur ces amitiés libertaires de Camus, d’ailleurs, bien réelles et s’étendant au-delà du seul territoire français, il faut malheureusement constater que soit Onfray les ignore, soit il les passe sous silence, ce qui, dans un cas comme dans l’autre, le désigne comme un piètre biographe, d’autant qu’il était aisé pour lui d’en prendre connaissance puisque certains en ont laissé témoignage ou que d’autres en ont parlé (8).

Au risque de passer pour un « gardien du temple » (9) aux yeux de ce libertaire-nietzschéen-de-gauche résolument moderne, on s’étonnera toutefois que Michel Onfray tienne tant à ce qualificatif de « libertaire » quand il prend soin, dans nombre de ses écrits et actes, de s’asseoir allégrement sur tout ce qui fonde cette pensée. C’est bien sûr son droit, mais que dirait-on, à l’inverse, d’un philosophe allant partout répétant qu’il est ennemi de la finance, des banques, de la hiérarchie, de l’inégalité sociale et économique, du travail, de la propriété, et qui se présenterait comme un capitaliste ultralibéral ? Qu’il est un guignol, sans doute !…
La négation de l’Etat est au cœur de la pensée libertaire ? Pas de problème, Michel Onfray lui est favorable. La participation au jeu politicien classique est condamnée et combattue par les anarchistes ? Pas de souci, Michel Onfray s’y délecte. Le parasitisme des partis politiques et la confiscation de la vie sociale à leur seul profit sont dénoncés par les militants libertaires ? Aucune importance, Michel Onfray les soutient tour à tour, pourvu qu’ils soient « de gôche », à défaut d’être nietzschéens. Les anarchistes prônent l’égalité économique ? Michel Onfray aussi, peut-être, mais ça vous a un côté poussiéreux, ringard, passéiste, dix-neuvième siècle, alors il appelle ça « capitalisme libertaire» (sic) ! Les anarchistes rappellent qu’ils voient dans l’urne électorale le cercueil des illusions ? Michel Onfray se fait illico pilier d’isoloir (« abstention, piège à cons ! »). Et tout à l’avenant.
Bien sûr, pour faire passer cette bouillie en lui accolant le qualificatif de « libertaire » et se vautrer comme il le fait dans la politicaillerie la plus banale comme la plus vulgaire, Michel Onfray éprouve le besoin de se cacher derrière des motivations « nobles ». Mieux vaut une société sans peine de mort plutôt qu’avec, écrit-il par exemple pour justifier ses déplacements jusqu’au bureau de vote, comme si de chaque élection dans ce pays dépendait le retour de cette barbarie. A ce stade de la réflexion philosophique, Michel Onfray pouvait tout aussi bien ajouter que mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade sans que le niveau général de son livre baisse vraiment. Est-il par ailleurs vraiment nécessaire, de la part d’un libertaire à ce point moderne, d’invoquer ainsi constamment les mânes de Nietzsche et de Proudhon pour passer en quelques mois du trotskiste Besancenot au radical-mondain Montebourg, puis de Montebourg au socialisme césarien de l’ultra-jacobin Mélenchon ?

Pour terminer, il convient de faire remarquer également combien les écrits de Michel Onfray – qu’il s’agisse de religion, de Sartre, de psychanalyse freudienne ou du mouvement libertaire – sont invariablement marqués par un incontestable ressentiment, attitude, soit dit en passant, très peu philosophique et nullement nietzschéenne. Ne parlons pas de la modestie et de l’humilité…
Ce qui est écrit ci-dessus ne doit bien sûr pas vous décourager de lire cet ouvrage. Vous pourrez dire, ayant tourné la dernière page : « J’ai lu le livre d’Onfray sur Camus. Je n’ignore plus rien de Michel Onfray. »

(1) « Sartre-Camus : cessez le feu ! », Le Monde, vendredi 13 janvier 2012.
(2) L’ordre libertaire. La pensée philosophique d’Albert Camus, de Michel Onfray, Flammarion, 2012.
(3) Au micro de RTL, le 5 février, Michel Onfray déclarait : « Le Point a fait un beau dossier sur mon livre » (sic).
(4) Ce numéro de Siné Hebdo méritera de figurer un jour dans un florilège de la bêtise journalistique. En désaccord avec Onfray sur l’antagonisme Camus-Sartre, l’ineffable Siné y allait en effet de son édito pro-sartrien et ne pouvait s’empêcher lui non plus de jouer les profanateurs de sépulture en affirmant que, s’il vivait encore, Albert Camus voterait aujourd’hui François Bayrou.
(5) « Onfray contre les libertaires », de Lou Marin, Le Monde libertaire n° 1658 (2 au 8 février 2012).
(6) Albert Camus et les libertaires (1948-1960), écrits rassemblés par Lou Marin, Egrégores Editions, 2008.
(7) On doit à Maurice Joyeux l’intéressant Albert Camus ou la révolte et la mesure, édition La Rue.
(8) Voir la biographie, excellente celle-là, d’Herbert Lottman, Albert Camus, Seuil, 1978, ainsi que l’éclairante contribution de Freddy Gomez, « Fraternité des combats, fidélité des solitudes », parue dans le livre cité ci-dessus de Lou Marin.
(9) C’est là l’une des expressions désagréables que Michel Onfray réserve régulièrement aux militants connus et disparus du mouvement anarchiste, et dont Gaston Leval fait ici les frais. Pour en avoir connu et côtoyé quelques-uns, je puis témoigner qu’ils étaient des hommes hautement estimables, à qui l’exil, les années de prison et les aléas d’une vie militante agitée, plus périlleuse que la fréquentation assidue des plateaux télé, n’ont pas toujours permis d’entreprendre un réexamen complet de la pensée humaine depuis l’Antiquité.


in:
http://florealanar.wordpress.com/2012/0 ... el-onfray/
Avatar de l’utilisateur
doc tutut
 
Messages: 290
Inscription: Jeu 31 Mar 2011 15:54

Re: le k onfray

Messagede Denis le Mer 7 Mar 2012 22:57

et l'article de Jean Pierre Garnier dans le Monde diplo

Hahaha !

http://www.monde-diplomatique.fr/2012/03/GARNIER/47510
Denis
 

Re: le k onfray

Messagede Nico37 le Sam 24 Mar 2012 02:22

Nico37
 

Re: le k onfray

Messagede makno le Lun 26 Mar 2012 17:29

:wink:

Onfray un pseudo libertaire(dandy) mangeons a tous les rateliers de la politique politicienne,une vrai girouette dont les interets sont le tiroir caisse et son membrilisme.

Onfray dont la F.a en autre ouvre grandes ses portes(publico,ml ...) sans commentaires !

Vous avez dit anarchisme ?
makno
 
Messages: 361
Inscription: Mar 24 Nov 2009 13:35

Re: le k onfray

Messagede Cheïtanov le Lun 26 Mar 2012 17:42

Beuh la vidéo marche pas :confus:

Et Onfray et bin d'abord c'est cool ça ramène des lecteurs-trices :wink:
"J'ai appris à marcher au pas, avec du punk au bout des doigts. J'ai l'coeur en miettes quand j'pense à ça..."
I'd rather be a picket than a scab, and I still hate Thatcher...
"Au moins AL et les Vignoles ils sont gentils" Un chef NPA
Avatar de l’utilisateur
Cheïtanov
 
Messages: 3169
Inscription: Mar 13 Juil 2010 12:52
Localisation: Ma patrie, c'est le monde.

Re: le k onfray

Messagede rastanar le Lun 26 Mar 2012 17:42

Onfray dont la F.a en autre ouvre grandes ses portes(publico,ml ...) sans commentaires !


Et publico ne se gène pas pour y faire de la pub et y vendre les bouquins de Michel Onfray !. :mrgreen:
Le soulèvement aura lieu...tu aura beau prier ton dieu---La Canaille

"C'est pas des trous de balle qui vont nous empêcher de vivre.
D'ailleurs j'en ai un et je vis très bien avec"---Karin Viard
Avatar de l’utilisateur
rastanar
 
Messages: 2035
Inscription: Mar 27 Sep 2011 22:48

Re: le k onfray

Messagede anouchka le Mar 27 Mar 2012 00:43

Ces derniers temps le Monde libertaire est loin "d'ouvrir ses portes" à Onfray (ci dessous, les trois derniers articles à son sujet):
http://www.monde-libertaire.fr/expressions/15326-onfray-contre-les-libertaires-michel-onfray-contre-lhistoriographie-anarchiste-dans-son-livre-sur-albert-camus
http://www.monde-libertaire.fr/expressions/13561-a-propos-du-crepuscule-dune-idole-quand-lenfant-tue-son-pere
http://www.monde-libertaire.fr/debats/13089-vive-lanarchie
Laurent, mon compagnon, doit d'ailleurs avoir été le premier à écrire un article critique (le mot est faible) sur Onfray dans le ML: ça s'appelait "un échange très courtois", et critiquait violemment l'entrevue "polémique", mais cordiale de Onfray et Sarkozy pour la revue "Philosophie magazine":
Image
Pourtant, quoi qu'il pense de Onfray à titre personnel, Laurent vend quand même ses livres à Publico, parce que Onfray reste un sujet de polémique chez les anarchistes et que les gens demandent à se faire une idée personnelle sur le sujet.
Cela dit il est vrai qu'on lui en fait souvent le reproche, que la question est en effet plus qu'épineuse et que la critique de rastanar est légitime. :rastasad:
Avatar de l’utilisateur
anouchka
 
Messages: 2766
Inscription: Dim 6 Mar 2011 23:33

Re: le k onfray

Messagede Cheïtanov le Mar 27 Mar 2012 03:58

Vendre du Onfray c'est comme vendre du Chomsky....

http://infokiosques.net/IMG/pdf/chomsky ... arpage.pdf

(je ne remet pas en cause l'engagement de ton compagnon Anouchka)
"J'ai appris à marcher au pas, avec du punk au bout des doigts. J'ai l'coeur en miettes quand j'pense à ça..."
I'd rather be a picket than a scab, and I still hate Thatcher...
"Au moins AL et les Vignoles ils sont gentils" Un chef NPA
Avatar de l’utilisateur
Cheïtanov
 
Messages: 3169
Inscription: Mar 13 Juil 2010 12:52
Localisation: Ma patrie, c'est le monde.

Re: le k onfray

Messagede anouchka le Mar 27 Mar 2012 08:51

oui... ou comme vendre du Michel Ragon. Les trois sont sujets à controverse, les trois ont des côtés craignos, mais les trois offrent également un apport intéressant d'un point de vue libertaire. c'est pas comme si Publico vendait des bouquins de Soral quand même, "la mémoire des vaincus" par exemple c'est pas inintéressant pour un militant anarchiste...
à Publico y a également un rayon "marxisme", mais on y vend pas le Capital mais seulement des livres issus de courants marxistes non autoritaires, tels que les situationnistes, l'ultra gauche, etc.
évidemment ça se discute mais si les libraires ne présentaient que les bouquins avec lesquels ils sont d'accord on les accuserait de censure...
et puis faut pas se voiler la face, chez les anars et jusque dans la FA y a des gens qui kiffent Onfray, pour qui soit c'est pas bien grave qu'il soit électoraliste et surtout pro capitaliste "du moment qu'il peut attirer du monde vers nos idées" :roll: , ou pire :shock: :oops: pour qui capitalisme et anarchisme ne sont pas incompatibles...
Avatar de l’utilisateur
anouchka
 
Messages: 2766
Inscription: Dim 6 Mar 2011 23:33

Re: le k onfray

Messagede toma le Mar 27 Mar 2012 09:07

Cheïtanov a écrit:Vendre du Onfray c'est comme vendre du Chomsky....

http://infokiosques.net/IMG/pdf/chomsky ... arpage.pdf

(je ne remet pas en cause l'engagement de ton compagnon Anouchka)


Chomsky a le mérite de la constance, et même s'il s'est adoucit avec le temps, il a été le premier à dire certaines choses... Contrairement à Onfray, le nouveau BHL, qui est un nain qui se grandit en montant sur les épaules des grands hommes (formule de Garnier). Après c'est difficile de juger des gens comme Chomsky ou Naomie Klein, les USA n'ont pas la même histoire que nous... en faire des idoles est idiot, mais par opposition, on n'est pas forcé de les enterrer, eux et leurs travaux...
toma
 
Messages: 435
Inscription: Jeu 10 Nov 2011 20:23

Re: le k onfray

Messagede vroum le Mar 27 Mar 2012 09:49

anouchka a écrit:oui... ou comme vendre du Michel Ragon. Les trois sont sujets à controverse, les trois ont des côtés craignos, mais les trois offrent également un apport intéressant d'un point de vue libertaire. c'est pas comme si Publico vendait des bouquins de Soral quand même, "la mémoire des vaincus" par exemple c'est pas inintéressant pour un militant anarchiste...
à Publico y a également un rayon "marxisme", mais on y vend pas le Capital mais seulement des livres issus de courants marxistes non autoritaires, tels que les situationnistes, l'ultra gauche, etc.
évidemment ça se discute mais si les libraires ne présentaient que les bouquins avec lesquels ils sont d'accord on les accuserait de censure...
et puis faut pas se voiler la face, chez les anars et jusque dans la FA y a des gens qui kiffent Onfray, pour qui soit c'est pas bien grave qu'il soit électoraliste et surtout pro capitaliste "du moment qu'il peut attirer du monde vers nos idées" :roll: , ou pire :shock: :oops: pour qui capitalisme et anarchisme ne sont pas incompatibles...


"courants marxistes non autoritaires" ? le marxisme est par définition autoritaire, quelle que soit la chapelle qui s'en réclame, parler de marxisme anti-autoritaire est un non sens, un paradoxe ou alors on ne parle pas de marxisme.
"Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs." (N. Makhno)
Image
Avatar de l’utilisateur
vroum
 
Messages: 6910
Inscription: Mar 22 Juil 2008 23:50
Localisation: sur les rails

Re: le k onfray

Messagede anouchka le Mar 27 Mar 2012 10:22

Par exemple les éditions Spartacus, dont la librairie Publico diffuse les titres, publie des textes marxistes anti-autoritaires opposés au léninisme et notamment au stalinisme, et plus généralement des différents courants révolutionnaires anti-léninistes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ditions_Spartacus

John Holloway (changer le monde sans prendre le pouvoir)

http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Holloway

et selon anarchopédia:
http://fra.anarchopedia.org/Anarcho-communisme

Les tendances

Diverses tendances compléteront le communisme libertaire, dont certains anarchistes syndicalistes, proposant le syndicalisme comme moyen d'appropriation des moyens de productions afin d'arriver au communisme libertaire, des communalistes libertaires, proposant l'appropriation des communes afin de gérer les besoins et l'appropriation collective des moyens de productions.

Au début du XXe siècle, suite à la révolution russe, le Plateformisme, fut une proposition organisationnelle qui traversa le mouvement anarchiste communiste. Malatesta (et d'autres personnalités du mouvement anarchiste), clairement, répondit négativement au plateformisme, en mettant en garde contre l'autoritarisme que le plateformisme pouvait contenir dans sa théorie et sa pratique. Cependant une partie de la mouvance anarcho-communiste se définit plateformiste.

Dans les années 60-70, Daniel Guérin a tenté l'élaboration d'un courant qualifié de « Marxiste libertaire », cherchant à faire la synthèse entre anarchisme et marxisme. Il s'agissait pour l'anarchisme de se rapproprier le matérialisme dialectique, et pour le marxisme de se débarrasser de ses visées étatistes et autoritaires. Si le terme n'a plus cours aujourd'hui, ce concept a eu le mérite de mettre en lumière les points de convergence du "marxisme" et de l'anarchisme, notamment sur la question de l'analyse économique et sociale.


que l'on soit d'accord ou pas avec le concept de "marxisme libertaire" il n'empêche que celui ci existe, et doit donc être représenté à la librairie, quitte bien sûr à être débattu et critiqué.
Avatar de l’utilisateur
anouchka
 
Messages: 2766
Inscription: Dim 6 Mar 2011 23:33

Re: le k onfray

Messagede makno le Mar 27 Mar 2012 11:00

Anouchka:

"et puis faut pas se voiler la face, chez les anars et jusque dans la FA y a des gens qui kiffent Onfray, pour qui soit c'est pas bien grave qu'il soit électoraliste et surtout pro capitaliste "du moment qu'il peut attirer du monde vers nos idées" , ou pire pour qui capitalisme et anarchisme ne sont pas incompatibles..."

La F.A un vrai panier a crabes ou fleure bon la confusion !

vous avez dit anarchisme? Sans commentaire.....
makno
 
Messages: 361
Inscription: Mar 24 Nov 2009 13:35

Re: le k onfray

Messagede anouchka le Mar 27 Mar 2012 11:24

Je pense avoir répondu au sujet du courant marxiste anti autoritaire (ou libertaire),
http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=14&t=7093#p127091
quoi qu'il en soit je constate que vroum a été choqué par ce passage
des livres issus de courants marxistes non autoritaires
,
mais apparemment pas du tout par celui ci;
pour qui capitalisme et anarchisme ne sont pas incompatibles

:siffle:

vroum a écrit:
anouchka a écrit:oui... ou comme vendre du Michel Ragon. Les trois sont sujets à controverse, les trois ont des côtés craignos, mais les trois offrent également un apport intéressant d'un point de vue libertaire. c'est pas comme si Publico vendait des bouquins de Soral quand même, "la mémoire des vaincus" par exemple c'est pas inintéressant pour un militant anarchiste...
à Publico y a également un rayon "marxisme", mais on y vend pas le Capital mais seulement des livres issus de courants marxistes non autoritaires, tels que les situationnistes, l'ultra gauche, etc.
évidemment ça se discute mais si les libraires ne présentaient que les bouquins avec lesquels ils sont d'accord on les accuserait de censure...
et puis faut pas se voiler la face, chez les anars et jusque dans la FA y a des gens qui kiffent Onfray, pour qui soit c'est pas bien grave qu'il soit électoraliste et surtout pro capitaliste "du moment qu'il peut attirer du monde vers nos idées" :roll: , ou pire :shock: :oops: pour qui capitalisme et anarchisme ne sont pas incompatibles...


"courants marxistes non autoritaires" ? le marxisme est par définition autoritaire, quelle que soit la chapelle qui s'en réclame, parler de marxisme anti-autoritaire est un non sens, un paradoxe ou alors on ne parle pas de marxisme.
Avatar de l’utilisateur
anouchka
 
Messages: 2766
Inscription: Dim 6 Mar 2011 23:33

Re: le k onfray

Messagede pit le Mar 27 Mar 2012 11:30

anouchka a écrit:Je pense avoir répondu au sujet du courant marxiste anti autoritaire (ou libertaire)

Ne mélange pas tout. Il est admis une forme de marxisme non autoritaire pour certains courants mais pour "marxisme libertaire" c'est encore autre chose. Pour ma part je n'en ai pas trouvé corpus.
Sur le Capital, ce n'est pas le manifeste, il y a une différence de taille, puisque l'analyse est partagée depuis longtemps, et Bakounine et Cafiero ont entrepris sa traduction.
Avatar de l’utilisateur
pit
 
Messages: 5500
Inscription: Lun 21 Déc 2009 16:33

Re: le k onfray

Messagede makno le Mar 27 Mar 2012 11:53

Et la confusion et ambiguitée continue avec pit fervent défenseur du marxisme a la sauce libertaire chere a AL,c'est pas nouveau.

Je vous le dit un vrai panier a crabes a la F.A ou a AL.

Vous avez dit anarchisme? Sans commentaires...

Au royaumes des aveugles,les borgnes sont rois !
makno
 
Messages: 361
Inscription: Mar 24 Nov 2009 13:35

Re: le k onfray

Messagede pit le Mar 27 Mar 2012 12:31

makno a écrit:Et la confusion et ambiguitée continue avec pit fervent défenseur du marxisme a la sauce libertaire chere a AL,c'est pas nouveau.

tu devrais mieux lire, car au royaume des crétins, tu es le roi !

pit a écrit:Ne mélange pas tout. Il est admis une forme de marxisme non autoritaire pour certains courants mais pour "marxisme libertaire" c'est encore autre chose. Pour ma part je n'en ai pas trouvé corpus.
Avatar de l’utilisateur
pit
 
Messages: 5500
Inscription: Lun 21 Déc 2009 16:33

Re: le k onfray

Messagede makno le Mar 27 Mar 2012 12:40

" Il est admis une forme de marxisme non autoritaire pour certains courants " confusions et ambiguitée on conner a Al, la meme rengaine c'est pas nouveau.

Coller au cul des marxistes avec votre dialectique pseudo libertaires votre seconde nature.

Désoler votre marxisme a la sauce libertaire tres peu pour moi.

Au royaume des aveugles,les borgnes sont rois !
makno
 
Messages: 361
Inscription: Mar 24 Nov 2009 13:35

Re: le k onfray

Messagede pit le Mar 27 Mar 2012 12:46

Image

Alors, tiens, et relis bien tout çà ne fait que deux lignes.

Image

pit a écrit:Ne mélange pas tout. Il est admis une forme de marxisme non autoritaire pour certains courants mais pour "marxisme libertaire" c'est encore autre chose. Pour ma part je n'en ai pas trouvé corpus.
Avatar de l’utilisateur
pit
 
Messages: 5500
Inscription: Lun 21 Déc 2009 16:33

Re: le k onfray

Messagede vroum le Mar 27 Mar 2012 13:29

pit a écrit:Ne mélange pas tout. Il est admis une forme de marxisme non autoritaire pour certains courants mais pour "marxisme libertaire" c'est encore autre chose. Pour ma part je n'en ai pas trouvé corpus.
Sur le Capital, ce n'est pas le manifeste, il y a une différence de taille, puisque l'analyse est partagée depuis longtemps, et Bakounine et Cafiero ont entrepris sa traduction.


C'est qui "il" ?

Je ne crois pas que Bakounine ait traduit ni le Capital ni le Manifeste du Parti communiste :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mikha%C3%AFl_Bakounine

Au printemps de 1869, un éditeur russe confie à Bakounine le soin de la traduction du Capital de Marx. Il reçoit une avance de 300 roubles et se met au travail. Lorsque Netchaïev rend visite à Bakounine à Locarno (janvier 1870), il arrive à le convaincre d'abandonner ce travail pour se consacrer entièrement à la cause révolutionnaire. Netchaïev se chargera d'arranger les choses avec l'éditeur. Soulagé, Bakounine accepte. En fait d'arranger les choses, Netchaïev envoie à l'éditeur une lettre de menaces signée d'un prétendu « Bureau des agents étrangers de la Société Révolutionnaire Russe ». Cette lettre finira par tomber entre les mains de Marx.

Ces deux affaires - celle de l'héritage de Herzen et celle de la traduction du Capital - trouveront leur aboutissement au congrès de La Haye : Bakounine, entre autres raisons, sera exclu pour ces supposées escroqueries.


Note 8

Arthur Lehning (introduction à Michel Bakounine, Œuvres Complètes, volume 5, Relations avec Serge Netchaiev, Ivrea, 1977) conteste par contre le fait que Bakounine ait traduit le Manifeste du Parti Communiste. L'information provient de Marx et Engels eux-mêmes qui auraient été mal renseignés. La traduction daterait plutôt, d'après Lehning, des années 1869, à un moment où il est matériellement impossible à Bakounine de faire cette traduction. La correspondance de Bakounine n'en laisse de surcroît rien paraître.



Bakounine « disciple » de Marx ?

http://www.monde-nouveau.net/spip.php?article327

Une idée est assez fréquemment partagée par certains marxistes, voire quelques anarchistes : Bakounine aurait « accepté la doctrine du matérialisme historique ».

Pour avoir accepté la « doctrine du matérialisme historique », il aurait d’abord fallu que Marx lui-même l’ait acceptée. Or on ne trouve chez lui aucune définition de ce qu’est le matérialisme historique ; on ne trouve même pas l’expression : « matérialisme historique ». L’un des pivots du matérialisme historique, les rapports entre « l’infrastructure » économique et la « superstructure » idéologique, est à peine esquissé dans le Manifeste. Marx se borne à indiquer que les changements matériels entraînent des changements idéologiques : l’idéologie bourgeoise est un masque derrière lequel « se cachent autant d’intérêts bourgeois ».

Relation étroite entre l’anarchisme et le marxisme

Il y a selon moi une relation très étroite entre l’anarchisme et le marxisme dans leur formation respective comme théorie, mais en général ni les anarchistes, ni surtout les marxistes ne sont réellement disposés à la reconnaître.

Rappelons qu’au début, Marx ne tarissait pas d’éloges à l’égard de Proudhon, qui était présenté dans La Sainte Famille comme « l’écrivain socialiste le plus logique et le plus pénétrant ». Cet ouvrage, datant de 1845, contient un éloge vibrant de Proudhon qui est reconnu comme le maître du socialisme scientifique, le père des théories de la valeur-travail et de la plus-value. Il est vrai que Proudhon perdit rapidement ce statut privilégié auprès de Marx pour devenir un auteur « petit-bourgeois » mais cette transformation tient plus à l’histoire personnelle des deux hommes qu’à la nature intrinsèque de leurs idées.

Il n’est pas possible de développer cette question, qui demanderait un livre, mais on peut résumer : 1. Jusqu’en 1845, Marx était un partisan de l’humanisme feuerbachien. La critique de Stirner dans l’Unique et sa propriété lui a fait abandonner cette approche et abandonner par exemple la notion d’« homme générique » de Feuerbach. On comprend que les marxistes ne soient pas disposés à accepter cette idée, mais cela seul explique que Marx ait consacré 300 pages de polémique contre Stirner dans l’Idéologie allemande. Stirner a donné à Marx un coup de pied philosophique au cul.

2. A propos de l’Idéologie allemande, justement. Dans cet ouvrage, Marx et Engels expliquent leur tout nouveau jouet, leur conception matérialisme de l’histoire. A partir de ça, Marx va pouvoir, croit-il, expliciter les mécanismes du système capitaliste. Le problème, c’est qu’il n’y arrive pas. Là-dessus, Proudhon publie son Système des contradictions économiques, dans lequel il emploie la méthode inductive-déductive, c’est-à-dire rien à voir avec le « matérialisme historique », un terme que Marx n’emploie pas : c’est une invention d’Engels. Marx est furieux, s’en prend violemment à Proudhon. Puis, pendant quinze ans, ne publie rien en matière d’économie. Puis tout à coup, il découvre la bonne méthode : celle qu’avait employée Proudhon vingt ans plus tôt. Tout cela est très bien expliqué dans un livre de René Berthier, Études proudhoniennes, L’Économie [1], qui développe en fait le thème abordé dans « La Question économique » d’Eric Vilain paru en 1983.

3. Lorsque Marx publie Le Capital, Bakounine le reconnaît comme une contribution incontournable à la critique du système capitaliste. Des proches de Bakounine le publient en Abrégé accessible aux travailleurs.

4. Dans la Première Internationale, les bakouniniens s’allient à Marx contre les proudhoniens de droite.

On peut aussi noter des interrelations intéressantes sur le plan théorique. Par exemple Bakounine contestait la théorie marxienne des phases historiques nécessaires. Les marxistes, dit-il, nous reprochent de « méconnaître la loi positive des évolutions successives » [2]. Non pas que le révolutionnaire russe niât l’existence de ces périodes dans l’histoire de l’Occident : il en contestait seulement le caractère universel et affirmait que cette théorie ne s’appliquait pas au monde slave ; il ne reconnaissait la validité de cette théorie que pour l’Europe occidentale. Or curieusement, Marx finira par donner raison à Bakounine, au moins en deux occasions :

– En 1877, il écrit à un correspondant russe, Mikhaïlovski, que c’est une erreur de transformer son « esquisse de la genèse du capitalisme dans l’Europe occidentale en une théorie historico-philosophique de la marche générale fatalement imposée à tous les peuples, quelles que soient les circonstances historiques où ils se trouvent placés » (Marx, Œuvres, Pléiade III, 1555).

– En 1881, il écrit à Vera Zassoulitch que la « fatalité historique » de la genèse de la production capitaliste est expressément restreinte aux pays de l’Europe occidentale » (Marx, Œuvres, Pléiade, II, 1559).

Dernier point : la question du primat des déterminations économiques dans l’histoire. Bakounine adhère totalement à cette théorie, mais il émet tout de même des réserves. Marx méconnaîtrait un fait important : si les représentations humaines, collectives ou individuelles, ne sont que les produits de faits réels (« tant matériels que sociaux ») elles finissent cependant par influer à leur tour sur « les rapports des hommes dans la société » (Dieu et l’Etat. ) Les faits politiques et idéologiques, une fois donnés, peuvent être à leur tour des « causes productrices d’effets ». C’est donc moins le « matérialisme historique » – terme inconnu du vivant de Bakounine – qui est contesté que l’étroitesse de vues avec laquelle il lui semble appliqué. Sur ce point encore, Marx et Engels donnent raison à Bakounine. Dans une lettre à Joseph Bloch du 21 septembre 1890, c’est-à-dire bien après la mort de Bakounine, Engels écrit : « D’après la conception matérialiste de l’histoire, le facteur déterminant dans l’histoire est, en dernière instance, la production et la reproduction de la vie réelle » [souligné par moi] . Engels donne ainsi à l’« économie » une définition extrêmement large. « Ni Marx, ni moi, n’avons jamais affirmé davantage. Si, ensuite, quelqu’un torture cette proposition pour lui faire dire que le facteur économique est le seul déterminant, il la transforme en une phrase vide, abstraite, absurde. » Engels poursuit :

« C’est Marx et moi-même, partiellement, qui devons porter la responsabilité du fait que, parfois, les jeunes donnent plus de poids qu’il ne lui est dû au côté économique. Face à nos adversaires, il nous fallait souligner le principe essentiel nié par eux, et alors nous ne trouvions pas toujours le temps, le lieu ni l’occasion de donner leur place aux autres facteurs qui participent à l’action réciproque. [3] »

C’était là une reconnaissance totale des réserves que Bakounine avait formulées à propos de la théorie marxiste. Mais cette reconnaissance était limitée à la correspondance de Marx et d’Engels. Le « marxisme » tel que nous le connaissons, tel qu’il a été reconstruit par la social-démocratie allemande, puis par Lénine, était déjà en place.

A propos du « matérialisme historique », je constate que cette expression n’est jamais employée par Marx. L’examen systématique d’un échantillon significatif de ses œuvres montre que ce terme n’apparaît jamais dans les textes suivants : 1845 Idéologie allemande ; 1847 Misère de la philosophie ; 1848 Le Manifeste communiste ; 1850 Luttes de classes en France ; 1852 le 18 Brumaire de Louis Bonaparte ; 1857 Introduction à la critique de l’économie politique ; 1859 Critique de l’Économie politique ; 1867 Le Capital ; 1871 Guerre civile en France ; 1875 Critique du programme de Gotha. On est en droit de s’interroger sur cette fameuse méthode que son auteur présumé ne nomme jamais…

Bakounine, en revanche, explique et désigne clairement la méthode dont il se réclame : la méthode expérimentale. Et sur le plan philosophique il désigne son système sous le nom de matérialisme scientifique [4].

On peut s’étonner de ne pas voir l’expression « matérialisme historique » dans Socialisme utopique et socialisme scientifique, censé présenter le caractère « scientifique » du marxisme. Elle apparaît néanmoins dans la préface de 1892 de l’édition anglaise du texte. A cette époque, Marx est mort.

Il y a, en fait, un véritable fétichisme de la méthode qui aboutit à des âneries telles que celle-ci : dans Pour Marx, Althusser explique que la pratique des dirigeants marxistes « n’est plus spontanée mais organisée sur la base de la théorie scientifique du matérialisme historique ». Un dirigeant marxiste est en quelque sorte un concentré ambulant de matérialisme historique.

Bien que les textes de Marx sur les questions de méthode soient peu nombreux, le fétichisme de la méthode est une des caractéristiques du mouvement qui se réclame de lui. Ce fétichisme atteint son apogée dans l’argumentation du type de celle que développe Lukács lorsqu’il affirme que le matérialisme historique est le « plus important moyen de lutte » du prolétariat et que « la classe ouvrière reçoit son arme la plus effilée des mains de la vraie science », à savoir, précisément, le matérialisme historique. (Histoire et conscience de classe.)

On en arrive alors à des prises de position du type de celles de Lénine, qui écrit dans Matérialisme et empiriocriticisme [5] : « On ne peut retrancher aucun principe fondamental, aucune partie essentielle de cette philosophie du marxisme coulée dans un seul bloc d’acier, sans s’écarter de la vérité objective, sans verser dans le mensonge bourgeois et réactionnaire. » Inutile de souligner à quel point ce genre de propos, contraire à toute vision matérialiste de l’histoire, constitue une régression terrible de la pensée. Le marxisme est transformé en religion.

Une conception matérialiste du monde

La prise de position de Bakounine sur le Capital de Marx pourrait renforcer le point de vue de ceux qui pensent que le révolutionnaire russe est un « disciple » de Marx. Ce dernier envoya à Bakounine un exemplaire du Livre I du Capital lorsqu’il fut publié, souhaitant avoir son opinion. Bakounine se trouvait alors en Italie, et il commit une grave erreur : il n’accusa pas réception, ce qui vexa l’auteur.

Néanmoins, le révolutionnaire russe parla de cet ouvrage avec beaucoup de louanges. Son opinion mérite d’être citée in extenso :

« Cet ouvrage aurait dû être traduit depuis longtemps en français, car aucun, que je sache, ne renferme une analyse aussi profonde, aussi lumineuse, aussi scientifique, aussi décisive, et, si je pus m’exprimer ainsi, aussi impitoyablement démasquante, de la formation du capital bourgeois et de l’exploitation systématique et cruelle que le capital continue d’exercer sur le travail du prolétariat. L’unique défaut de cet ouvrage, parfaitement positiviste, n’en déplaise à La Liberté de Bruxelles, – positiviste dans ce sens que, fondé sur une étude approfondie des faits économiques, il n’admet pas d’autre logique que la logique des faits – son seul tort, dis-je, c’est d’avoir été écrit, en partie, mais en partie seulement, dans un style par trop métaphysique et abstrait, ce qui a sans doute induit en erreur La Liberté de Bruxelles, et ce qui en rend la lecture difficile et à peu près inabordable pour la majeure partie des ouvriers. Et ce seraient les ouvriers surtout qui devraient le lire, pourtant. Les bourgeois ne le liront jamais, ou s’ils le lisent, ils ne voudront pas le comprendre, et s’ils le comprennent, ils n’en parleront jamais ; cet ouvrage n’étant autre chose qu’une condamnation à mort, scientifiquement motivée et irrévocablement prononcée, non contre eux comme individus, mais contre leur classe. » [6].

La difficulté du livre pour les ouvriers conduisit un anarchiste proche de Bakounine, Carlo Cafiero [7], à en faire un Abrégé plus accessible, traduit en français par James Guillaume, l’homme qui était sans doute le plus proche de Bakounine. C’était pour eux un acquis théorique indiscutable. Il est significatif qu’ils ne firent pas un abrégé du Système des contradictions économiques : c’est simplement que le Capital, dont le Livre Ier fut publié vingt ans après le livre de Proudhon, apporte des éléments de connaissance supérieurs à ce qui est contenu dans le livre que Proudhon écrivit en 1846.

« Bakounine et Cafiero avaient le cœur trop haut pour permettre à des griefs personnels d’influencer leur esprit dans la sereine région des idées » dit James Guillaume dans l’avant-propos [8]. Les deux courants du mouvement ouvrier, au-delà des divergences de principe, tactiques ou organisationnelles, s’entendent donc sur l’essentiel. Le Capital est en effet un point de rencontre entre anarchisme et marxisme, sans doute parce qu’il part d’une intention scientifique et explicative et qu’il ne s’y trouve aucune suggestion organisationnelle ou programmatique

Mais cela ne fait pas pour autant de Bakounine un disciple de Marx. Si Marx avait dit : « Le soleil se lève à l’Est », et si Bakounine avait dit : « Je suis d’accord avec Marx », cela n’aurait pas fait du second un « marxiste ».

Dans la perception commune du marxisme, on ne tient pas compte, d’une part, du fait que l’idéologie peut devenir, une fois constituée, une force matérielle, et, d’autre part, qu’il n’y a pas toujours adéquation entre intérêts de classe et idéologie. Marx reconnaîtra cela quelques années plus tard, dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1850) et dans Les luttes de classe en France [9]. Dans ces deux textes, il apparaît que la lutte entre les deux fractions de la bourgeoisie d’alors, les orléanistes et les légitimistes, ne peut se limiter à des contradictions purement économiques. La lutte entre les deux camps, dit alors Marx, s’explique par « la superstructure d’impressions, d’illusions » … Bien que la division de la société en classes antagonistes reste une des clefs de l’analyse de la société, elle apparaît comme une méthode insuffisante pour appréhender le réel dans sa totalité.

Il n’est pas contestable que Marx et Engels aient développé une « conception matérialiste du monde » : « La conception matérialiste du monde, dit Engels dans son Ludwig Feuerbach, signifie simplement la conception de la nature telle qu’elle est, sans addition étrangère. » Mais le « matérialisme historique » n’est présenté comme une innovation géniale que par ceux qui n’ont pas étudié l’histoire des idées du début du XIXe siècle. Les historiens français de la Restauration avaient déjà tout inventé.

Le « matérialisme historique » fut interprété par les successeurs de Marx d’une manière extrêmement mécaniste, et c’est précisément pour cela que Marx déclara qu’il n’était « pas marxiste ». Bakounine n’avait jamais contesté la conception matérialiste de l’histoire, non pas parce qu’il avait « adopté » celle de Marx mais parce que cette conception était tout simplement « dans l’air du temps » et découlait logiquement de leur formation hégélienne commune. Bakounine n’est pas le « disciple » de Marx sur cette question, Bakounine et Marx pensent simplement à peu près la même chose. A ceci près que le révolutionnaire russe avait fait des réserves sur l’approche de Marx et d’Engels, réserves auxquelles les deux hommes ont fini par souscrire [10], mais trop tard : le mal était fait et le marxisme était devenu une doctrine sclérosée et rigide.

Les propos quelque peu paternalistes tenus par certains marxistes sur l’« adoption » par Bakounine du matérialisme historique partent du présupposé totalement infondé que Bakounine était une sorte de rustre théorique qui ne pouvait rien inventer de lui-même [11]. On retrouvera cette attitude chez Riazanov qui attribua à Engels un texte philosophique que Bakounine écrivit dans la période « gauche hégélienne », parce qu’il ne pouvait tout simplement pas concevoir que Bakounine l’ait écrit.

Si terme « matérialisme historique » n’apparaît pas chez Marx, on le rencontre en revanche sous la plume des auteurs qui ont rédigé des introductions ou présentations de ses œuvres. Chez Engels le « matérialisme historique » n’apparaît pas non plus dans des œuvres significatives telles que l’Anti-Dühring ou Socialisme utopique et socialisme scientifique. Dans ce dernier ouvrage, Engels émet une véritable aberration du point de vue même du « matérialisme historique ». Il dit en effet :

« Si, jusqu’ici, la raison et la justice effectives n’ont pas régné dans le monde, c’est qu’on ne les avait pas encore exactement reconnues. Il manquait précisément l’individu génial qui est venu maintenant et qui a reconnu la vérité ; qu’il se soit présenté maintenant, que la vérité soit reconnue juste maintenant, ce fait ne résulte pas avec nécessité de l’enchaînement du développement historique comme un événement inéluctable, c’est une simple chance. L’individu de génie aurait tout aussi bien pu naître cinq cents ans plus tôt, et il aurait épargné à l’humanité cinq cents ans d’erreur, de luttes et de souffrances. »

Engels, qui sera le véritable « inventeur » du matérialisme historique, est pris en flagrant délit d’idéalisme : si la « raison » et la « justice » ne règnent pas, c’est parce qu’on ne les a pas encore reconnues comme telles, et parce qu’il manqua le grand homme qui devait les révéler au monde. Donc, la « raison » et la « justice » n’apparaissent pas quand le moment de sa réalisation est arrivé (la réalisation de l’Esprit ou le développement des forces productives, selon qu’on se place du point de vue de la dialectique de Hegel ou de celle de Marx), elle apparaît lorsque le « grand homme » survient (Marx, on l’aura compris). Si ce grand homme était né cinq cents ans auparavant, quel qu’ait pu être le niveau du développement des forces productives, la « raison » et la « justice » auraient prévalu.

Nous avons là une véritable aberration dialectique. En effet, à supposer même qu’un homme soit apparu cinq cents ans plus tôt tenant le discours de Marx, il n’aurait pas été entendu parce que personne ne l’aurait compris : au mieux il aurait été considéré comme l’idiot du village, au pire il aurait fini sur un bûcher.

Selon Bakounine, les phénomènes idéologiques, une fois donnés, peuvent devenir des « causes productrices de faits nouveaux » [12]. Le principe de la prééminence du fait économique est « profondément vrai lorsqu’on le considère sous son vrai jour, c’est-à-dire d’un point de vue relatif », mais « envisagé et posé d’une manière absolue, comme l’unique fondement et la source première de tous les autres principes », il est faux. La prééminence du facteur économique est réelle, mais relativement : Marx « ne tient aucun compte des autres éléments de l’histoire, tels que la réaction, pourtant évidente, des institutions politiques, juridiques et religieuses, sur la situation économique » [13].

Toutes ces réserves, Marx et Engels les reconnaîtront mais dans leur correspondance et après la mort de Bakounine.

♦ Avec le recul, on s’aperçoit que du vivant de Marx s’est développée une doctrine qui a fini rapidement par lui échapper, et qui s’est transformée en une machinerie lourde et dogmatique. C’est ce marxisme-là que Bakounine a analysé et critiqué.

♦ A la fin de leur vie, et en tout cas après la mort de Bakounine, Marx et Engels ont apporté des rectifications à cette doctrine mécaniste et déterministe.

♦ Marx reconnaît même le rôle parfois déterminant du hasard : l’histoire, dit-il, «  serait de nature fort mystique si les “hasards” n’y jouaient aucun rôle. Ces cas fortuits rentrent naturellement dans la marche générale de l’évolution et se trouvent compensés par d’autres hasards. Mais l’accélération ou le ralentissement du mouvement dépendent beaucoup de semblables “hasards”, parmi lesquels figure aussi le “hasard” du caractère des chefs appelés les premiers à conduire le mouvement  » [14].

♦ Ces rectifications n’ont pas été introduites dans le corpus « officiel » de la doctrine parce qu’elles ont été faites dans leur correspondance, et tardivement.

♦ Enfin, ces rectifications allaient entièrement dans le sens des réserves que Bakounine avait formulées.

Bakounine n’a absolumant pas « adopté » le « matérialisme historique » de Marx ; on serait au contraire tenté de dire que Marx et Engels ont adopté le matérialisme scientifique de Bakounine, si les réserves que ce dernier avait formulées avaient été expressément intégrées dans le corps de doctrine du marxisme et assimilées par les disciples. Malheureusement, lorsque ces réserves seront reconnues par Marx et Engels (sans qu’un lien avec Bakounine puisse être expressément affirmé), le marxisme était déjà constitué en doctrine sclérosée ; les deux hommes semblent d’ailleurs n’avoir fait aucun effort pour modifier le cours des choses. Signalons pour conclure que Bakounine est sans doute à l’origine de la relativisation que Marx apportera à sa théorie en 1877 et en 1881, après la lecture attentive qu’il fit (pour une fois) d’un texte de Bakounine, Étatisme et anarchie.

Mais c’est là une autre histoire…

René Berthier

[1] Études proudhoniennes, L’Économie, Tome I. L’économie politique, Essai, Éditions du Monde libertaire, 2009.

[2] Écrit contre Marx, Œuvres, Champ libre, III, 16.

[3] Lettre à J. Bloch, 21 septembre 1890.

[4] Cf. Bakounine : « Notre programme », été 1868. – « Lettre à La Démocratie », mars-avril 1868. – L’Empire Knouto-Germanique et la Révolution Sociale. Appendice, novembre-décembre 1870. – « La théologie politique de Mazzini et l’Internationale », août-octobre 1871, etc.

[5] Éditions du Progrès, p. 461.

[6] Bakounine, Œuvres, Champ libre, VIII, 357.

[7] Cafiero avait auparavant été un proche d’Engels, mais complètement écœuré par ses pratiques bureaucratiques dans l’Internationale, il se rallia à Bakounine.

[8] Pour l’anecdote, Bakounine entreprit même de traduire le Capital en russe, projet qui finalement n’aboutit pas. Le vertueux Marx lui reprocha d’avoir empoché l’avance de l’éditeur…

[9] Ce dernier ouvrage fut écrit en 1850 mais ne parut qu’en 1895.

[10] 1877 : Lettre de Marx à Mikhaïlovski (Œuvres, éditions de la Pléiade, III, p. 1555) et 1881 : lettre à Vera Zassoulitch (Pléiade, II, 1559).

[11] Marx déclara un jour que Bakounine était un « zéro théorique » – mais il lui envoya le Livre I du Capital pour lui demander son avis. Engels déclara qu’il fallait respecter Bakounine parce qu’il avait compris la dialectique…

[12] Les idées « acquièrent plus tard, après qu’elles se sont bien établies, de la manière que je viens d’expliquer, dans la conscience collective d’une société quelconque, cette puissance de devenir à leur tour des causes productrices de faits nouveaux. » (L’Empire knouto-germanique, Œuvres, Champ libre, VIII, 206.)

[13] Lettre à La Liberté de Bruxelles, 5-11-1872.

[14] Lettre à Kugelmann, 17 avril 1871.
"Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-mêmes ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs." (N. Makhno)
Image
Avatar de l’utilisateur
vroum
 
Messages: 6910
Inscription: Mar 22 Juil 2008 23:50
Localisation: sur les rails

Suivante

Retourner vers Discussions libres

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 5 invités