Le Monde libertaire part à l’assaut !
http://www.monde-libertaire.fr/vie-du-journal/15365-le-monde-libertaire-part-a-lassaut
Une expérience est lancée depuis maintenant plus d’un mois. Un hebdomadaire anarchiste gratuit est diffusé par les militants de la Fédération anarchiste !
Il s’agit, en fait, d’une déclinaison du Monde libertaire tel que vous le connaissez ; celle-ci présente, sur 8 pages, une sélection d’articles parus dans le numéro de la semaine, des informations relatives à la grille d’émissions de Radio libertaire, notre agenda militant... Surtout, Le Monde libertaire « gratuit » expose la Fédération anarchiste, ses idées, ses points de vue, ses outils – et notamment son Monde libertaire de 24 pages qu’il convient de faire connaître afin que la presse libre et anarchiste puisse vivre et se développer !
Nous parlions d’expérience… Celle-ci a été décidée à l’issue d’un congrès extraordinaire que la Fédération anarchiste a consacré exclusivement à la question du Monde libertaire.
L’un des plus vieux titres de la presse française, ce doyen des journaux anarchistes dans l’Hexagone, notre cher Monde libertaire est, comme vous le savez, en fâcheuse posture.
La refonte des tarifs imposée par Presstalis (la société qui distribue notre titre) a abouti à la situation suivante : la messagerie de presse empoche quasiment tout le produit des ventes de notre hebdomadaire en kiosque.
Malgré vos efforts, chers lecteurs et lectrices qui nous êtes restés fidèles malgré une augmentation significative du prix de vente de votre journal, notre situation reste fragile. Aujourd’hui, notre équilibre économique dépend uniquement de nos abonnés, des ventes de nos numéros hors série, les seuls à nous rapporter un peu d’argent… et du soutien que vous nous témoignez grâce à la souscription permanente ouverte depuis quelques mois.
La qualité du Monde libertaire n’est pas en cause ; certes, rien n’est jamais acquis et nous avons encore des efforts à faire pour vous offrir un journal digne de l’idéal que nous portons en nos cœurs. Mais la stabilité de nos abonnements est le signe que Le Monde libertaire ne démérite pas.
Nos difficultés, nous les devons à Presstalis, entreprise capitaliste en restructuration continue depuis de nombreuses années. Nous avons évoqué les tarifs. Voyons maintenant la vie d’un journal révolutionnaire dans les points de vente. Qui dit petite diffusion, dit perte de visibilité. Vous êtes nombreux à nous écrire pour nous demander où acheter Le Monde libertaire ; vous ne nous trouvez pas, soit parce que le marchand de journaux n’est pas approvisionné, soit parce que Le Monde libertaire est si mal présenté, derrière une poignée de journaux dont certains sont nos pires ennemis, qu’il faut bien de la persévérance pour enfin trouver l’hebdo de la Fédération anarchiste !
Nous n’en voulons pas aux kiosquiers. Ils travaillent dur pour un salaire qui est loin de celui d’un patron de la presse bourgeoise.
Nous en voulons, en revanche, à la messagerie de presse qui favorise sans pudeur et sans scrupule les marchands de papier au détriment de la presse libre en général, et révolutionnaire en particulier.
Nous n’attendons rien d’eux !
Aussi, nous avons choisi d’opérer sur un autre terrain. Le nôtre, celui où nous sommes à l’aise : la rue. Ainsi, chaque semaine, devant les bureaux, à la sortie des usines, dans les transports en commun, sur les marchés… les militantes et militants de la Fédération anarchiste distribuent le « Monde libertaire gratuit » aux passants, à ceux que nous ne connaissons pas et qui ne nous connaissent pas, à ceux qui n’ont peut-être jamais entendu parler de l’anarchisme (du moins, pas sérieusement), à ceux qui pourtant connaissent les mêmes difficultés quotidiennes, ces difficultés qui empoisonnent la vie de ceux qui n’ont rien, ou si peu comparé aux colossales fortunes qui étendent sur nous leur ombre.
Nous tâchons de gagner les cœurs et les esprits épris de liberté !
Et autant le dire tout de suite : les premiers retours de cette expérience en cours sont encourageants. Nous établissons des contacts. Nous réduisons les barrières dressées entre celles et ceux qui s’ignoraient et qui ont tant à partager. Ensemble, nous parlons d’anarchie. Un processus est en marche…
Alors, si vous aussi vous voulez joindre vos efforts aux nôtres et aider, en diffusant cette édition gratuite, à la propagation des idées libertaires, merci de nous contacter à l’adresse figurant ci-dessous.
En cette année qui annonce tant de mensonges électoraux et tant de désastres humains, c’est décidé : les anarchistes partent à l’assaut !
L’administration du Monde libertaire
145, rue Amelot, 75011 Paris
administration-ml (arobase) federation-anarchiste.org
nano a écrit:Pauvre FA.
La distribution de la presse se désagrège
in Le Monde libertaire # 1662 : http://www.monde-libertaire.fr/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=5604&id=15427&Itemid=847
La situation était déjà problématique depuis juillet dernier, date à laquelle Presstalis (75 % de la distribution – quotidiens et publications) n’avait plus de coopérative que le nom ! En gros, l’esprit de la loi Bichet (1947) n’était plus respecté, c’est-à-dire que les gros éditeurs ne payaient plus pour les petits (sous-entendu la presse politique d’expression libre sans publicité). Voilà que, maintenant, les MLP (Messageries lyonnaises de presse) se mettent à lui piquer des titres, petit à petit. Les MLP, c’est la grenouille de la fable, qui se veut plus grosse que le bœuf ! Mais, finalement, elle y arrive progressivement. Les éditeurs sont des pleutres ! Après avoir voté la restructuration de juillet dernier, comme les rats, ils quittent le navire qui coule. Ça branle, donc, dans le manche ! Des titres puis, finalement, certains groupes entiers filent à l’anglaise, affaiblissant peu à peu Presstalis. Déjà Le Parisien s’était barré, se diffusant dorénavant tout seul sur Paris. Tout ça n’est évidemment qu’un problème de coût. Les MLP payent leurs salariés au lance-pierre (à peine le smic). Presstalis, après maints et maints combats du Syndicat du Livre (CGT), rétribue plus correctement ses employés, avec des salaires et des avantages qui font pâlir d’envie ceux qui sont exploités par les négriers de la distribution. Mais les requins du capitalisme sauvage sont en train de faire la peau à tous les avantages sociaux du monde du travail. Donc le but, c’est d’estourbir Presstalis et de tout faire passer aux MLP, dont les coûts sociaux sont moindres ! Un joli tour de passe-passe sous prétexte d’une pseudo concurrence ! La distribution de la presse étant maintenant assimilée à la répartition de paquets de nouilles !
Les deux messageries en appellent au Conseil supérieur des messageries de presse pour trancher la question, mais ledit Conseil, composé de bureaucrates séniles, perché sur son nuage olympien, fait la sourde oreille et les renvoie dos à dos vers l’ARDP (Autorité de régulation de la distribution de la presse) récemment créée, qui répond fort jésuitiquement que la concurrence doit jouer. Chacun se renvoie la balle. Il faut dire que la situation est très mauvaise : les ventes baissent systématiquement, la pub fout le camp, Internet et les gratuits taillent des croupières dans ce gâteau, autrefois énorme et bien juteux ! Lorsque l’avoine manque dans la mangeoire, les chevaux se balancent des coups de sabots ! En attendant, la distribution est sous-traitée de manière honteuse. La répartition est sous-payée. Les tournées des porteurs sont rallongées et surchargées. Eux sont rétribués à coup de lance-pierre (ce sont souvent des travailleurs émigrés sans papiers). Ils ne sont pas syndiqués, et à la moindre protestation on les dégage séance tenante. En bout de chaîne, les kiosquiers n’en peuvent plus, ils voient leurs ventes s’effondrer et leurs conditions de travail se dégrader considérablement. Dans leurs « boîtes à nouvelles », crevant de chaud ou de froid, toujours sans eau ni toilettes, ils ne comprennent plus rien à cette désagrégation constante. Ils doivent traiter avec au moins trois messageries. Combien demain ? Médiakiosk, l’entreprise qui gère les édicules, vient d’être rachetée par Decaux en mal d’espace publicitaire : Presstalis le leur a vendu pour se constituer des fonds. Il est vrai qu’elle mène grand train dans son siège Porte-des-Lilas, alors qu’elle ne gère plus qu’un dépôt à Bobigny… Il y a plus de cadres que d’ouvriers ! Seule la pub compte ! Les marchands de journaux sont traités comme du mobilier urbain. Combien de temps cela va-t-il durer ? Une grande casse se prépare. Quant à la « presse libre », dont Le Monde libertaire fait partie, elle ne devra sa survie qu’à la constitution d’un réseau parallèle efficace, pour que soient diffusées nos idées libertaires.
Patricio Salcedo
Secrétaire général du SNDP-CGT
Groupe anartiste de la FA
La répartition est sous-payée. Les tournées des porteurs sont rallongées et surchargées. Eux sont rétribués à coup de lance-pierre (ce sont souvent des travailleurs émigrés sans papiers). Ils ne sont pas syndiqués, et à la moindre protestation on les dégage séance tenante
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