Maximus a écrit:Dans apparence, j'englobe ce qui donne un aspect extérieur: visage(beau ou moche), conception du corps(mince, gros ect), habillement (mode ou pas, classe ou mauvais goût), propreté, réalisation du bonheur matériel portable ( portable, bagnole, montre et j'en passe).
Actuellement, dans notre société capitaliste et de consommation, l'apparence est quasi-primordiale pour la "haute" comme pour le bas peuple. L'apparence peut définir comment on doit réagir face à certaines personnes: "t'es moche, tu roules avec une épave, pas bien habillé et tu pue -> pauvre ,inintéressant et sale, bref t'es un raté, va crever. T'es aussi beau qu'une femme, tu es très classe, tu roules dans une wago à la mode et tu cocottes a 10km à la ronde -> riche, intéressant, tu es certainement quelqu'un de bien, je m'intéresse à toi". Actuellement, l'apparence est un signe de richesse extérieure (voir les "racailles" s'attaquent "bobos"), comme l'humain en général aime impressionner, les riches se rendent plus voyant que les autres en suivant a haut niveau et inventant la mode. Donc l'apparence n'est-elle pas un moyen, pour la bourgeoisie, de montrer qu'elle est vraiment l'élite et de se satisfaire de l'excès de zèle du reste de la population pour la suivre dans son délire (voir la jeunesse actuellement
, les magazines "people" et autres). D'ou ma question, dans une société anarchiste, l'apparence devrait-elle avoir une importance? Non pas de regrouper la société dans une même catégorie mais de différencier les individus les uns des autres ou alors ne pas avoir d'importance du tout
D'ailleurs la mode, n'est-elle pas d'ailleurs la dictature de la société sur l'individu?
Pas seulement, chaque groupe a ses codes et la dictature est la meme.
"Les stéréotypes sont les images dominantes d'une époque, les images du spectacle dominant. Le stéréotype est le modèle du rôle, le rôle est un comportement modèle. La répétition d'une attitude crée le rôle, la répétition d'un rôle crée le stéréotype. Le stéréotype est une forme objective dans laquelle le rôle est chargé d'introduire. L'habileté à tenir et à traiter les rôles détermine la place occupée dans le spectacle hiérarchique. La décomposition spectaculaire multiplie les stéréotypes et les rôles, mais ceux-ci tombent dans le dérisoire et frôlent de trop près leur négation, le geste spontané (1, 2) - L'identification est le mode d'entrée dans le rôle. La nécessité de s'identifier importe plus pour la tranquillité du pouvoir que les choix des modèles d'identification. - L'identification est un état maladif, mais seuls les accidents d'identification tombent dans la catégorie officielle appelée «maladie mentale». - Le rôle a pour fonction de vampiriser la volonté de vivre (3). - Le rôle représente le vécu en le transformant en chose, il console de la vie qu'il appauvrit. Il devient aussi un plaisir substitutif et névrotique. - Il importe de se détacher des rôles et les rendre au ludique (4). - La réussite du rôle assure la promotion spectaculaire, le passage d'une catégorie à une catégorie supérieure ; c'est l'initiation, concrétisée notamment par le culte du nom et de la photographie. Les spécialistes sont les initiés maîtres de l'initiation. La somme de leurs inconséquences définit la conséquence du pouvoir qui détruit en se détruisant (5). - La décomposition du spectacle rend les rôles interchangeables. La multiplication des faux changements crée les conditions d'un changement unique et réel, les conditions d'un changement radical. Le poids de l'inauthentique suscite une réaction violente et quasi biologique du vouloir-vivre. "
"Mais tant vont les noms aux choses que les êtres les perdent. Renversant la perspective, j'aime prendre conscience qu'aucun nom n'épuise ni ne recouvre ce qui est moi. Mon plaisir n'a pas de nom. Les trop rares moments où je me construis n'offrent aucune poignée par où l'on puisse les manipuler de l'extérieur. Seule la dépossession de soi s'empêtre dans le nom des choses qui nous écrasent. Je souhaite que l'on comprenne aussi dans ce sens, et pas seulement dans le simple refus du contrôle policier, le geste d'Albert Libertad brûlant ses papiers d'identité, cessant d'avoir un nom pour en choisir mille, geste que rééditeront en 1959 les travailleurs noirs de Johannesburg. Admirable dialectique du changement de perspective : puisque l'état des choses m'interdit de porter un nom qui soit comme pour les féodaux l'émanation de ma force, je renonce à toute appellation ; j'entre dans la forêt sans nom où la biche de Lewis Carroll explique à Alice : «Imagine que la maîtresse d'école désire t'interpeller. Plus de nom, la voilà qui crie hé ! ho ! mais personne ne s'appelle de la sorte, personne ne doit donc répondre.» Heureusement forêt de la subjectivité radicale. "
" Non seulement la multiplication des rôles tend à les rendre équivalents, mais encore elle les fragmente, elle les rend dérisoires. La quantification de la subjectivité a créé des catégories spectaculaires pour les gestes les plus prosaïques ou les dispositions les plus communes : une façon de sourire, un tour de poitrine, une coupe de cheveux... Il y a de moins en moins de grands rôles, de plus en plus de figurations. "
". Il faut attendre de l'émiettement des attitudes et des poses officiellement contrôlables que cette angoisse redécouvre sa source : non pas la maladresse du rôle mais la perte de soi dans le spectacle, dans l'ordre des choses."
" Des gens t'entourent, ils veulent discuter. Ils t'admirent ? Crache-leur au visage ; ils se moquent de toi ? Aide-les à se trouver dans leur rire. Le rôle porte en soi le ridicule. Il n'y a que des rôles autour de toi ? Jettes-y ta désinvolture, ton humour, ta distanciation ; joue avec eux comme le chat avec la souris ; il se peut qu'à ce traitement, l'un ou l'autre de tes proches s'éveille à lui-même, découvre les conditions du dialogue. Egalement aliénants, tous les rôles ne sont d'ailleurs pas également méprisables. Dans l'échantillonnage des conduites formalisées, quelques-unes dissimulent à peine le vécu et ses exigences aliénées. Des alliances temporaires sont, me semble-t-il, permises avec certaines attitudes, avec certaines images révolutionnaires pour autant qu'à travers l'idéologie qu'elles supposent, il y ait promesse de radicalité. "
"Ce qui se gagne en paraître se perd en être et en devoir-être."
J'emmerde l'apparence, depuis longtemps, et j'apprécie le ridicule justement...
par ridicul tu entends, plutot le fait de ne pas etre "convenable" dans certaines situations, j'apprecie aussi, et parfois d'etre habiller comme "un dechet" et puis d'autres fois ''correctement'' et ça dicter par mon humeur, ce qui est marrant c'est d'etre déconsidéré, puis considéré.. pff quelle connere tout ça..