Guérinniquetout : le coup de "c'est quoi de vrais anarchistes?" Si tu sais pas ce que c'est qu'un anarchiste et un trotskyste, je crois que ton cas est désespéré. Pour le reste de ton post, j'ai l'impression de lire un communiste...
Bon, pour en revenir au débat...
Bonsoir ! Comme je l'ai dit, les anars ne sont pas à l'initiative de ce Front Anti-libéral (pour ne pas dire anti-capitaliste...), moi-même je n'y ait pas encore foutu les pieds mais quelques copains/copines y sont... pour voir...
Pour l'instant, ce qui ressort de ça, c'est que ça fait la nique au NPA parce que toutes les personnes qui auraient été susceptibles d'aller au NPA sont dans ce truc Anti-libéral...Rien que pour ça, c'est pas mal ! Arf !
Est-ce que ce Front Anti-libéral est mieux que le NPA ? oui, au moins sur un point: ils ne se présentent pas aux élections déjà ! (arf !)
Mais je pense, tu vois cher Qiérrot, qu'ils sont quand même opportunistes car ils fonctionnent en lobby de pression, qu'il y a là-dedans beaucoup de frustré(e)s du strapontin et de reconnaissance dans les instances politiques, etc (si tu vois ce que je veux dire...), qu'ils tolèrent les z'anars mais qu'ils s'en passeraient aisément....etc... Que ce sont quand même des anti-capitalos mous pour la plupart, faut pas l'oublier....
Tout ça fait que, ben moi, perso, pour le moment je suis pas rentré dans ce truc. Et si je le faisais, ou notre groupe, nous serions, à mon avis vu comme des loups noirs illico...
Néanmoins, je vois ce machin d'un oeil moins noir que le NPA qui n'est, là pour le coup, qu'une minable manoeuvre électoraliste, ça c'est clair !
Non, franchement, je continue plus à tabler sur une "unité" du mouvement anarchiste pour faire véritablement bouger les choses. Ce Front Anti-libéral n'est aussi que beaucoup de bla-bla "pseudos-révolutionnaires". Je crains qu'il ne finisse comme Attack...
Je pense, en final, que le mouvement anarchiste peut drainer et évoluer et travailler avec une autre catégorie de personnes, beaucoup plus radicales, et souhaitant vraiment autre chose sans états d'âmes. Cette "catégorie" existe, beaucoup plus rebelle, à nous de la rassembler !
Salutations Anarchistes !
je suis nouveau sur ce forum, et j'en apprécie les niveaux d'échanges et leurs pluralismes.
Au fond, le positionnement d'AL lors de leur dernier congrès est une question de stratégie. En cela, je pense que cette orga est dans la droite ligne de son histoire: relisons la trajectoire personnelle de Guérin, et l'histoire de la constitution de l'AL.
Il me semble qu'il y a une interrogation en suspens et une erreur fondamentale sur la stratégie des libertaires.
L'interrogation concerne ce qui a été évoqué plus haut sur cette frange du mouvement social non politisée, dans le sens non encartée. Pour être juste, il faudrait aussi parler de cette autre frange du mouvement social, qui n'est plus encartée; le turn over dans les orgas politiques est important ! nos groupes en font l'amère expérience tous les ans !
Considérer cette frange comme potentiellement encartable dans le mouvement anar (ou ailleurs) me parait juste, mais l'on doit intégrer nous aussi, que cette culture syndicaliste révolutionnaire typiquement française qui fait que l'on ne veut pas de main mise d'une orga politique sur le mouvement social reste vivace, plus ou moins intégrée culturellement, donc plus ou moins consciente, et nous en faisons les frais au même titre que le PC ou d'autres. En clair, les orgas politiques mêmes libertaires sont aussi considérées comme "persona non grata", jusque dans les manifs parfois; la Confédération paysanne n'acceptera pas forcément une orga libertaire dans ses fêtes ou manifs, par exemple. On continue à considérer comme normal de se faire reléguer en queue de cortège lors de manifs, voire à s'en faire exclure par un SO musclé (syndicalistes...). Nous ne pouvons pas ignorer cette sensibilité forte, qui peut donc être un frein objectif à notre développement dans la direction de cette frange du mouvement social.
Le malentendu, et c'est lié avec ce que je viens d'écrire, c'est de penser que l'essentiel des libertaires plus ou moins en roue libre dans la nature, est intégrable dans les orgas, ce qui amènent parfois celles ci à des contorsions sémantiques ou stratégiques. Outre le fait qu'en oeuvrant dans cette direction nous oublions d'oeuvrer vers d'autres pistes plus ardues mais bien plus porteuses à terme (les non libertaires, les plus jeunes en particulier, qui n'ont pas notre culture politique et sociale qui est déjà assez décalée avec nos temps présents), cela nous amène aussi à reproduire une culture politique figée, celle qui est reconnaissable rapidement par les libertaires de tous horizons que nous voulons attirer. Nous devons intégrer, même si c'est rude, que les anars les plus nombreux sont ceux qui restent en dehors des orgas; et que la plupart d'entre eux ne viendront pas dans nos auberges respectives. Toute proportion gardée, c'est une situation semblable pour les autres: si le PC avait autant d'adhérent-es que de votant-es, il en serait autrement de ce brontosaure idéologique. Si nous avions donc autant d'adhérent-es qu'il y a de libertaires dans ce pays...mais c'est un voeu pieux.
Les groupes anars en Russie pré-soviétique ne regroupaient pas tous les anars; idem pour l'Espagne de 36 malgré une CNT à un million d'dhérent-es.
et AL avec cette distanciation des fondamentaux anarchistes en est une preuve- du rendez vous raté entre la révolution et le corps social.
PAs d'accord du tout. Après c'est un feeling personnel, mais moi clairement je me sens plus proche de la pratique sociale de certains militant-e-s LCR, que de certains militant-e-s CGA, je dis bien certains, je parle pas en terme de nombre. toujours est-il que ça montre que la pratique sociale colle pas forcément avec les clivages identitaires.
Comment explique tu dans ce cas l'inorganisation d'une frange pourtant très politisée du mouvement social?
1/Je doute que tu aies rencontré beaucoup de camarades de la CGA a Paris XIIIeme ou en RP vu notre réalité minuscule pour la RP. J'aimerais qu'il en soit autrement mais vu la "jeunesse" de l'organisation l'implantation est quasi inexistante en RP. Ca me parait un peu court pour juger la pratique sociale des camarades de la CGA.. A quoi precisement fais tu référence... ?
2/ Evidemment la pratique sociale ne colle pas toujours aux POSİTİONS POLİTİQUES et İDEOLOGİQUES (tu as visiblement du mal avec l'idée qu'il existe... encore... des divergences ideologiques qui ne sont pas des questions identitaires mais l'expression logique de la diversité du corps social, des désaccords liés a des différences d'aspirations, mais aussi de pratiques' voire d'ethique..)
1/ Cette frange n'est pas inorganisé, elle n'est pas organisé spécifiquement sur le plan politique. Elle peut etre organisée formellement dans des syndicats, dans des groupes, collectifs. Ou informellement par le biais affinitaire. Quoi que l'on pense de ces modes d'organisation ils ne correspondent pas a l'absence d'organisation en gén"ral mais a l'absence d'organisation spécifiquement politique sur des bases ideologiques
GuérinNiqueTout a écrit:Vaste question, à laquelle j'ai répondu au cours du fil mais c'est dispersé. Là j'ai pas le courage de refaire la synthèse. Par ailleurs il y a encore des inconnues ou des débats internes.
Sur ce je me casse en vacances demain pour 15 jours donc je serai plus des vôtres pour les suites éventuelles de ce débat très intéressant. Enfin j'imagine qu'il y aura des suites au-delà des 2 prochaines semaines...
Préface d’évolution et révolution, Olivier Besancenot :
...Enfin, c’est un texte à faire lire aux marxistes et aux libertaires. Suspectés d’autoritarisme ou d’électoralisme pour les uns, condamnés au sectarisme et à l’impuissance pour les autres, les uns et les autres nourrissent mutuellement de la défiance, ressassant plus souvent les divergences du passé plutôt que d’envisager un avenir commun. Pourtant, plus que jamais il est urgent de regrouper toutes celles et ceux qui veulent changer la société capitaliste avant qu’elle nous écrase. Au moment où tant de refondations politiques sont nécessaires, aucun courant révolutionnaire ne peut prétendre avoir supplanté les autres face à l’Histoire.
Le capitalisme est malade, certes, mais vainqueur. Et à quel prix ! Des questions stratégiques nouvelles auraient besoin d’être débattues entre ces filiations : comment arracher le pouvoir des mains des exploiteurs sans se faire prendre par le pouvoir ? Reclus, qui fut pourtant candidat au suffrage universel, a fini par réfuter toute action électorale. Les marxistes révolutionnaires, qui participent aux élections, et les libertaires, qui les boycottent, ont en commun de s’opposer au pouvoir en place et au système institutionnel qui donne au peuple l’illusion qu’il décide des politiques à l’œuvre, en glissant de temps à autre son bulletin dans l’urne. Entre marxistes et libertaires, les tactiques pour accéder au pouvoir divergent, mais ni les uns ni les autres n’ont pu prouver que la leur était définitivement la plus efficace. Se refuser à toute idée de pouvoir, c’est finir par s’accommoder de celui qui est en place. Du coup, rien ne saurait esquiver le prochain débat de fond : quelle autre organisation démocratique de la société qui fonctionnerait du bas vers le haut, alliant suffrage universel et démocratie directe, combinant autogestion à la base et coordination supérieure de toutes les décisions qui n’auraient pas pu être décidées au plus près, au sein d’assemblée de quartiers ou d’entreprises ? ...
extraits de la motion du dernier congrès d'AL :
"L'un comme l'autre [deux amendements de congrès] condamnaient le sectarisme ambiant chez les organisations anarchistes : 'dès qu'il s'agit d'articuler [...] expression libertaire et unité des anticapitalistes, cela reste problématique pour la plupart des organisations anarchistes qui partent vaincues d'avance et [...] se condamnent ainsi à l'impuissance.' L'amendement adopté précise de plus que : 'il n'y donc pas de raison tactique de privilégier l'unité avec les organisations anarchistes, et encore moins de raison stratégiques, AL étant un courant politique spécifique" et conclue qu'AL ne doit pas faire prévaloir l'unité des libertaires sur les fronts anticapitalistes."
"Il est parfaitement envisageable de lier une politique de contre-pouvoirs adossée à une politique de prise de pouvoir, dès lors que la dynamique politique appartiendrait aux contre-pouvoirs. [...] La légalité et la légitimité des institutions municipales seraient de fait régulièrement remises en cause, et en même temps progressivement prises en main par l'auto-organisation populaire.'
Le texte conclue sur l'inconséquence du slogan 'changer le monde sans prendre le pouvoir' et réaffirme l'actualité de notre stratégie de contre-pouvoirs.".
D2N a écrit:
A leu,
D2N
qierrot a écrit:Je partage ce point de vue. On sent, et comme tu le dis aussi cette aspiration (et dans toutes les classe d'ages), à construire une opposition réelle à la politique menée. Et cette aspiration ne se traduit pas par une augmentation
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