Bonjour bajotierra,
Je te remercie pour ton propos avec lequel je partage une bonne partie de la réflexion (en ce qui concerne la prison).
En revanche, au sujet de l'histoire je me permets quelques lignes différentes.
Les " hérétiques " au moment de Nicée ne sont pas enfermés en prison, leurs thèses sont condamnées, mais ils peuvent rester en communauté.
Ainsi, il ne faut pas faire preuve d'antichristianisme primaire comme parfois cela se rencontre encore dans une partie de l'extrême gauche et notamment chez des anarchistes.
Il faut se tourner vers la recherche scientifique et historique actuelle.
Dès lors, tu parles des " hérétiques ", ces derniers ont longtemps fait lieu de fantasme et furent utilisés par les républicains (notamment Henry-Charles Léa) pour s'opposer à l’Église catholique et développer la fameuse légende noire du christianisme médiéval. Au sein de l'université cela est depuis, au moins, les années 1970 bien revu.
Ainsi, si tu portes intérêt sur le sujet des hérétiques tu as quelques historiens qui ont travaillé sur le sujet de l'Inquisition dont :
Laurent Albaret, Didier Le Fur, Annette Pales-Gobilliar, Julien Thery, André Vauchez.
Je te synthétise leur pensée sur le sujet des hérétiques et des condamnations (ce qui va de pair avec le sujet du topic) :
Il y a eu très peu de bûcher (moins de 5% à 8% et encore après des peines intermédiaires) et la plupart des peines sont des prières ou le fait de porter un signe infamant pour l'époque.
La prison, qui intervient donc après plusieurs peines moins graves, est de deux sortes à l'époque médiévale : la tranquille et la dure (ce ne sont pas les termes d'époque).
Vous restez au maximum 3 ans en prison (c'est ce que l'on appelle la perpétuité à l'époque) et puis vous ressortez pour la tranquille en revanche la dure est plus problématique et vous
risquez d'avantage de mourir, mais elle est moins fréquente lorsque l'on est emmuré (donc mis en prison). Par exemple Bernard Gui ne mis personnes dans la prison dure. En sachant que condamner quelqu'un est un échec pour un inquisiteur.
La plupart des peines, encore une fois, sont des prières et le port de signes infamant. De plus, peu de gens meurent de l'inquisition par rapport à la légende noire républicaine.
Pour une synthèse du sujet, tu as la communication de Laurent Albaret à l'école des Chartes :
https://www.youtube.com/watch?v=5g-Z0lpXBYI Il faut éviter, je pense, les vieux poncifs antichrétiens et plutôt s'orienter vers de la recherche sérieuse, qui n'est
ni à la gloire d'un tel, ni à sa critique, mais simplement une étude rationnelle et scientifique des sujets.
Au plaisir,
Poisson Rouge !