sur les verts

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

sur les verts

Messagede trotsky1920 le Mar 18 Nov 2008 20:47

extrait de notes parues dans une lettre de la vérité, publication du CCI.

Dans leur programme pour les élections présidentielles de 2007, le passage sur l’Union européenne est intitulé : « Redonner du sens au projet européen ». On trouve les propositions suivantes concernant l’école : « Mettre en place une dimension européenne dans tous les programmes éducatifs nationaux. » ; « Harmoniser les diplômes. ». Tout cela, on connaît bien : c’est la réforme Fillon sur les lycées, le plan des destructions des diplômes LMD sur les facs. Les Verts ont même des propositions pour les pays « nouveaux entrants » : « Proposer un plan “Marshall” à destination des nouveaux pays membres avec des fonds structurels renforcés afin de favoriser la solidarité entre les régions d’Europe. » Les fonds structurels pour accompagner la destruction de l’industrie dans le cadre des régions : c’est exactement ce que met en place l’Union européenne. Pour liquider l’industrie, voici ce que proposent les Verts : « La politique industrielle doit relever de la responsabilité de l’UE plutôt que des États en ce qui concerne la maîtrise de la gestion des ressources naturelles non renouvelables. » Plus loin : « Le tiers secteur d’économie sociale et solidaire, riche en emplois doit bénéficier d’un cadre législatif européen propre. » Bref, l’Union Européenne détruit tout : les Verts les soutiennent sur tous les plans.
Dans un récent communiqué de presse en date du 7 avril 2006, on peut lire au sujet du budget de l’Union européenne : « Le compromis que viennent d’accepter les eurodéputé-e-s, avec quatre milliards d’euros supplémentaires par rapport aux négociations de décembre, alors qu’ils en demandaient 12, est loin de ce qu’il faudrait pour que l’Europe se dote d’un budget crédible… Encore une fois, nous constatons que les Etats membres ne sont pas prêts à s’engager plus avant dans la construction européenne, ils ne sont pas prêts à donner à l’Union Européenne les moyens nécessaires pour de véritables politiques sociales et environnementales. » Les politiques sociales, on connaît : c’est la baisse du coût du travail. Et il faudrait encore plus d’argent pour aller jusqu’au bout ?
Les Verts lance ainsi un appel : « Nous appelons le Parlement européen et les gouvernements des Etats membres à aller encore plus loin... Enfin, les Verts souhaitent que s’ouvre dès à présent la réflexion sur la refonte de la structuration des recettes de l’UE : il est urgent d’avancer vers plus d’autonomie budgétaire pour l’Union européenne, avec des ressources propres… » Donc il faudrait que l’Union européenne puisse avoir ses propres ressources, pour aller le plus loin possible ? Cette logique, les travailleurs et les peuples d’Europe savent pertinemment où elle mène : à la destruction des nations, aux oukases sous forme de directive. Il faudrait renforcer tout cela ?

Les Verts pour la décentralisation et destruction des communes, pour le dynamitage de la démocratie.

Les Verts, dans le domaine de l’éclatement de la République, n’ont pas simplement émis quelques idées d’orientation générale. Dominique Voynet fut ministre entre 1997 et 2001 sous Jospin, et renforça le dispositif législatif mis en place précédemment par Pasqua pour aider à l’émergence des « Pays » à travers la loi de 1999, la LOADDT : Loi d'Orientation de l'Aménagement Durable du Territoire. Cette loi explique dans son article 1 : « La politique nationale d'aménagement et de développement durable du territoire participe, dans le respect du principe de subsidiarité, à la construction de l'Union européenne ». Les pays servant à permettre le découpage du territoire en 42 pays, afin de développer la dynamique d’intercommunalité : « cette réorganisation de l’Etat à partir des « pays » sera sans aucun doute le point de départ d’une nouvelle dynamique de cette coopération intercommunalité que nous jugeons tous absolument nécessaire » (1). Cette orientation définit par Pasqua en 1994 sera entièrement reprise et appuyé par Voynet trois ans plus tard.
Voilà à quoi a participé Dominique Voynet, ministre écologiste.
Dans un communiqué de 2001 sur la loi du Littoral en Corse, les Verts annonce une grande victoire contre la république : « Malgré les manœuvres de retardement du Président de la République, malgré le harcèlement des jacobins de droite et de gauche, le processus poursuit sa marche en avant. C’est une bonne nouvelle… Avec Les Verts corses, nous serons attentifs à ce que rien ne vienne bloquer un processus qui permet enfin de rénover une République centralisée et sclérosée ».
Quelques mois plus tard : « Durant le vote à l’Assemblée nationale de la loi sur la Corse, le Ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, a proposé de relancer la décentralisation, la Corse devenant ainsi une vitrine institutionnelle pour d’autres régions. Les Verts, très régionalistes et très décentralisateurs, ne peuvent que se féliciter de ces déclarations qui confortent d’ailleurs le rapport Mauroy, peu mis en valeur jusqu’à ce jour. » Les Verts applaudissent ainsi à tour de bras le ministre de droite éclatant la République en Régions autonomes…
Dans leur programme pour les présidentielles de 2007, on trouve une ode à la réforme de l’état : « Par ailleurs, l’expérience montre que la bonne taille de gestion démocratique des affaires publiques de proximité se situe à une échelle de 3 500 à 10 000 habitants. C’est pourquoi il convient de reconcevoir l’architecture et le découpage du territoire en collectivités locales de la façon suivante :
• Communes (avec subdivisions des entités actuelles en zones urbaines et regroupements en zones rurales, pour atteindre l’échelle susmentionnée).
• Regroupements de communes en “agglomérations” en zones urbaines et en “pays” en zones rurales, tenant compte de coopérations de projets réellement pratiquées et cohérentes, et non de la seule volonté préfectorale “descendante”.
• Régions (avec suppression des départements ou intégration comme simple échelon de gestion régionale). »
Ce projet ne tombe pas de nulle part : c’est l’orientation au mot près de l’Union européenne qui veut en finir avec le triptyque révolutionnaire hérité de 1789 « commune, département, état » pour le remplacer par la bonne gouvernance « intercommunalité, régions, Union européenne ».
Quelques lignes plus loin, les Verts dévoilent leur intention de s’adapter à 100% à l’Europe des régions : « il est nécessaire de créer de nouvelles entités et de procéder à des redécoupages géographiques : région basque, établissement de coopération inter-régionale occitane, collectivité territoriale à statut spécifique pour la Catalunya nord, réunification de la Savoie, de la Bretagne, de la Normandie, etc. Un transfert de compétences et d'espaces de souveraineté, ainsi que des moyens nécessaires à leur exercice, s'impose vers ces entités autonomes, de façon différenciée selon les demandes de leurs assemblées élues. En particulier, le statut spécifique de la Corse doit évoluer vers celui des autres îles de l'Union Européenne. »
Bien entendu, les Verts sont des inconditionnels du budget participatif : « Expérimenter de nouveaux dispositifs participatifs budgétaires. Une entrée des instances participatives dans les arbitrages budgétaires est à construire, sur le modèle des expériences de Porto Alegre et de nombreuses villes sud-américaines, qui visent à imposer les priorités populaires dans les choix de la puissance publique. »
Le projet de fusion entre EDF et Suez est l’occasion pour les Verts de développer leur orientation.
En effet dans un communiqué du 14 juin 2006 les Verts n’hésitent pas à se prononcer ouvertement pour le démantèlement du service public :
« Nous souhaitons une gestion décentralisée voire une régionalisation des services publics de proximité, comme le prévoyait d’ailleurs la loi de 1946 de nationalisation de l’électricité et du gaz. Il est nécessaire en outre que GDF puisse négocier avec des partenaires publics et privés locaux pour développer les économies d’énergie et les énergies renouvelables. »
Les Verts se prononcent pour leur régionalisation et pour des partenariats avec le secteur privé.
Enfin, les Verts soutiennent l’éclatement de l’école au nom des « langues régionales ». En 2001, suite à l’introduction de l’enseignement en langue régionale par Lang, un communiqué annonce : « Les Verts se félicitent des nouvelles orientations de la politique en faveur des langues régionales à l’école telles qu’elles ont été annoncées par le Ministre Jack Lang le 25 avril dernier… on salue bien volontiers le progrès réalisé : « L’enseignement bilingue sera reconnu pour la première fois » » ; Le communiqué rajoutant : « Il est vrai que ces mesures ne constituent qu’un premier pas. Les Verts souhaitent ainsi qu’elles soient entérinées par la loi, en attendant que soit votée, de manière plus générale, une loi-cadre sur les langues et cultures régionales. Cela passera enfin par la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires signée par la France en mai 1999. »
Tout cela, bien entendu, au nom de l’écologie…

Destruction des forces productives : les Verts, bras armé idéologique de la « décroissance » et de la destruction des forces productives.

Dans le monde entier, les masses sont confrontées à la destruction des forces productives, des entreprises, des industries qui permettent pourtant la satisfaction des besoins sociaux de l’humanité. Or dans le milieux altermondialistes, certains se sont mis à prêcher en faveur de cette destruction sous l’appellation « décroissance ». Le problème ne viendrait pas du capitalisme pourrissant qui ne survit que par la destruction, mais des masses qui consomment trop, des industries et des paysans qui produisent trop. Rappelons que l’une des caractéristiques de l’impérialisme, c’est que les mouvements de capitaux (la spéculation) prennent largement le pas sur la production des marchandises. L’économiste Maurice Allais évaluait à 97 % la part des fonds spéculatifs, et à 3 % la part des fonds correspondant à la production de biens et de services.
En 1968 est créé un Club réunissant des personnalités diverses et variées, des économistes, des fonctionnaires internationaux et des industriels de 53 pays. L’initiative de ce rassemblement, appelé « Club de Rome », revient à Aurelio Peccei, qui n’était autre qu’un des dirigeant de Fiat. Un rapport sur l’écologie fut commandé, qui porta le titre français : « Halte à la croissance ? » (1972). En 1974, un deuxième rapport sorti sous le titre : « Sortir de l'ère du gaspillage : demain ». C’est de ce Club de réflexion que sortiront les notions d’emprunt écologique, de décroissance et de développement durable.
Qu’en disent les Verts ?
Stéphane Poli, délégué à l’environnement pour les Verts, a représenté ce parti lors d’une « marche pour la décroissance » les samedi 2 et dimanche 3 juillet de Nevers à Magny-Cours, aux côtés de Paul Ariès, José Bové, Albert Jacquard et Serge Latouche. Dans l’intervention qu’il y a fait, on a pu entendre la chose suivante : « opter pour la décroissance c’est aussi remettre en cause cette course folle au gigantisme, ce gigantisme déshumanisant qui éloigne toujours plus les citoyens des lieux de décision ». La guerre et la destruction des forces productives ravages la planète, et le représentant des Verts accuse le « gigantisme ». Rendant hommage au « Club de Rome » il explique : « Si nous sommes réunis aujourd’hui pour cette marche en faveur de la décroissance, c’est parce que nous partageons pour l’essentiel ces valeurs et cette vision du monde. Pourtant, 30 ans après l’appel du Club de Rome et malgré l’émergence de cette nouvelle pensée politique, tant reste à faire. »
C’est naturellement que les Verts participeront à un colloque intitulé « Défaire le développement » par l’association « La ligne d’horizon - les amis de François Partant » avec Le Monde diplomatique, colloque qui se déroulera du 28 février au 3 mars 2002. Il était accueilli au Palais de l’UNESCO avec le soutien de nombreuses ONG.
Dans un texte de l’été 2005 écrit par Joël Chenais, responsable de la commission environnement des Verts, on trouve ces remarques sur la décroissance : « Il s’agit bien de tracer les pistes afin de sortir du « toujours plus », sachant que l’écologisation des modes de production et de consommation, leurs relocalisations, ne feront pas disparaître les limites intrinsèques de la bio-géo-chimio-sphère. ». On a bien lu : il est question d’aller plus loin que la simple « relocalisation » (comprendre : délocalisation) des moyens de production, donc des forces productives. Or comment aller plus loin, si ce n’est en détruisant des pans entier de l’industrie, comme c’est le font les gouvernements de ces dix dernières années ?
L’auteur conclut ainsi : « Il est évident que si 80 % des français doivent réduire leur empreinte écologique, que nous devons proposer des mesures qui permettent de le faire de façon sélective et équitable, en mettant à contribution proportionnellement à l’impact nocif des individus. Le Français « moyen » n’acceptera certains renoncements que si les plus riches, les plus gaspilleurs, seront ceux, éventuellement par la contrainte, qui réduiront le plus leur empreinte. Cela implique aussi de la part des pouvoirs publics la mise en place de politiques industrielles volontaristes, en particulier de reconversion… »
Peut-il y avoir discussion là-dessus ? Pas pour le responsable de la commission environnement des Verts, qui explique : « Choisir entre la croissance et la décroissance matérielle n’est donc pas de l’ordre des sujets négociables entre humains ». Comment comprendre ?
Selon ce responsable écologiste, le seul impact négatif existant est celui des individus, des « français moyens », qu’il faut contraindre à la réduction de leur « emprunte écologique » (traduire : leur pouvoir d’achat) en proposant la liquidation de l’industrie. Le monde de rêve des Verts porte un nom : le capitalisme pourrissant, c'est-à-dire celui que subissent des millions d’hommes et de femmes (dans la bouche des Verts : « les français moyens ») qui se battent chaque jour pour préserver leur droit à se soigner, à travailler, à se loger, c’est à dire à exister.

Les Verts pour la destruction de l’environnement.

On pourrait croire que si les Verts défendent des positions réactionnaires sur tous les plans, ils leur restent au moins la défense de l’environnement. Malheureusement, même là, les Verts sont à la pointe pour tout détruire. En effet, il n’y a pas de meilleurs défenseurs du protocole de Kyoto que les Verts.
Le protocole de Kyoto a été longuement analysé dans La Vérité n°47. Signé en 1997, adopté par 159 pays, il met en place le marché financier du « droit à polluer » : les entreprises de pays qui polluent rachètent les parts de droit à polluer d’autres entreprises qui sont en dessous des normes maximales. Rien à voir avec la défense de l’environnement : il s’agit de spéculer sur la pollution. Qu’en disent les Verts ? Dans un communiqué à la presse du 6 avril 2000, on peut lire : « Dans la lutte contre le réchauffement de la planète, la France fait un grand pas aujourd’hui en étant le premier pays industrialisé à ratifier le protocole de Kyoto, adopté en décembre 1997. Les Verts se réjouissent de cette volonté politique ». Puis, en février 2005 : « Le troisième moment phare de février 2005 à Kyoto fut la Conférence Officielle pour la mise en œuvre du Protocole de Kyoto avec la participation des ministres Japonais, d’officiels des Nations Unies mais aussi de notre Ministre Verte du Kenya et Prix Nobel, Wangari Maathai. » Les Verts participent donc directement à la mise en œuvre du protocole de Kyoto via leur ministre.

Nous invitons l’ensemble de nos lecteurs à se saisir de ces éléments afin de mieux comprendre dans quelle voie sont engagés l’ensemble des partis composants l’ancienne et la future « gauche plurielle »
trotsky1920
 
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Re: sur les verts

Messagede Nico37 le Mer 10 Déc 2008 23:18

Commenter le programme et les faits et gestes des petits poucets de la bourgeoisie devient franchement pénible :!: Surtout quand il s'agit d'un texte social chauvin : l'UE n'oblige pas les gouvernements à mener une politique favorable à la bourgeoisie, et la bourgeoisie n'a pas attendue l'UE pour mettre les travailleurs sur la paille. Ensuite défendre la démocratie bourgeoisie, fusse sous sa forme communale, c'est très fort :!: Tu devrais lire la critique du municipalisme libertaire... Car la démocratie est celle de la classe dominante, la démocratie bourgeoisie est une démocratie formelle. Et participer aux élections avec un boeuf franchouillard tel que Schivardi c'est encore pire présenter Besancenot qui lui travaille, est syndiqué... et n'est pas petit patron :!: Enfin la relocalisation de l'économie c'est au contraire les circuits courts ce qui signifie que tout pays doit produire les biens en tout genre nécessaire à sa population afin de limiter les transports (qui ne sont pas que polluant & meurtrier (accidents de la route etc.) mais aussi un secteur ultra précaire) et limiter ses importations (j'imagine pas pour autant limiter l'importation de chocolat, thé & café ; pour ma part, j'en consomme volontairement très peu mais par ex. interdire l'importation de fruits & légumes des pays de l'hémisphère sud) et corrélativement ses exportations. Quant à la tarte à la crème de l'emprunte écologique c'est surtout la voiture qui en est responsable et n'a pas de lien direct avec le pouvoir d'achat (dont il faut bien s'affranchir politiquement si on est un anticapitaliste conséquent) : des services publics gratuits, c'est décroissant car cela incite à laisser sa voiture au garage pour prendre des transports en commun massivement développés (pour faire face à l'affluence) et peu polluant (vu l'augmentation potentielle de la production de bus par ex., la R&D serait forcée de faire baisser en priorité la consommation sinon la gratuité se retrouvera sur la feuille d'impôts locaux) , permet la prévention qui fait économiser énormément sur les futures maladies évitées etc. Sans parler que l'agriculture biologique met à mal les multinationales de la chimie et emploie plus de salariés avec de meilleures conditions de travail et a remis au goût du jour les formes collectives d'exploitation...
Imagines-tu que dans une société sans classe ni Etat, nous continuions à avoir 2 voitures, 1 home cinéma etc. ???

Nicolas

PS : il existe plusieurs sources à la décroissance, notamment l'anti-industrialisme et le luddisme (qui sont selon moi 2 conceptions différentes et pour d'autres presque la même chose) nées à une époque où les géniteurs du Club de Rome n'étaient même pas nés...
Nico37
 

Re: sur les verts

Messagede ninja le Jeu 9 Juin 2011 22:02

La profession de foi de Stéphane Lhomme censurée chez les Verts, pour dénonciation du candidat Hulot : http://www.pacte-contre-hulot.org/
ninja
 

Re: sur les verts

Messagede paysan-libertaire le Ven 18 Nov 2011 17:03

Europe-Ecologie-les verts, l'art de la compromission ou comment tuer l'écologie politique.

Article du mardi 15/11/2011, remodifié le mercredi 16/11/2011 :

La trahison des Verts avait déjà commencé...

Cécile Duflot, première secrétaire d'Europe Ecologie-les verts et son homologue Martine Aubry chez le PS, ont signé ce mardi 15 Novembre un accord à minima pour les législatives i. Ainsi cet accord ne prévoit pas d'arrêt du chantier de l'EPR, ainsi que d'abandon du projet d'aéroport de Notre Dame des Landes. En échange, les verts obtiennent quelques petites friandises écolo-compatibles avec le programme du PS. Avec, cerise sur le gâteau, l'assurance de recevoir un groupe parlementaire de plus de 15 députés. L'accord doit encore être signé par le bureau du PS ce soir, et par le bureau des Verts samedi, mais nous ne nous leurrons pas sur un abandon de cet accord. Le PS étant peu mouillé dans l'affaire, tandis qu'Europe-Ecologie n'a que trop besoin de places au pouvoir.

Petit retour sur un feuilleton politicien; où les seuls à y perdre leurs plumes, sont ceux/celles qui ont cru à l'intégrité des Verts :

Hier encore, les négociations entre les verts et le PS paraissaient être au point mort. Les verts apparaissaient ainsi déterminés à ne rien lâcher sur leurs positions actuelles ii. Ce serait nous faire oublier leurs changements récent de points d'accord avec le PS, et ce particulièrement sur le nucléaire. Ainsi, les verts mentionnaient une sortie du nucléaire comme condition préalable à un accord, dans un article de l'express daté du 21 octobre iii. Hier, la presse se faisait le relais incessant de leur revendication principale : l'arrêt du chantier de l'EPR comme condition à un éventuel accord avec le parti socialiste iv. Leur position avait alors évolué dans la journée de mardi, et s'arrêtait à la demande d'un simple moratoire v. Trois changements de position en deux semaines, cela signifiait déjà beaucoup.

Concernant l'EPR, nous nous demandions encore hier, en quoi cela pouvait signifier la sortie du nucléaire? Cela aurait seulement pu être une petite sucrerie des socialistes, qui permettait aux verts de ne pas trop perdre la face, et au PS de reculer un peu plus l'échéance de la sortie immédiate du nucléaire. Explication : limiter la part de l'énergie nucléaire de 75% à 50% dans la part totale de l'énergie électrique produite en France, comme le programme les socialistes, ne signifie rien. Et ce tant que la part totale de consommation et donc de production d'électricité, en hausse constante en France, ne sera pas remise en cause. Cela n'empêche pas les verts de croire à cet algorithme douteux, puisqu'ils ont adhéré à ce programme en échange de l'arrêt de plusieurs centrales nucléaires. Le PS et l'UMP pourront toujours relancer la construction de nouvelles centrales nucléaires aux prochaines législatives, en se justifiant de la dépendance énergétique croissante de la France.

Quant aux autres dossiers soulignés comme étant des points non-négociables au début des négociations avec Mr Hollande tel que le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la retraite à 60 ans, la taxe écologique, mais aussi le non-cumul des mandats... Ils n'apparaissaient que très peu voire pas du tout dans les récentes déclarations des négociateurs et des dirigeants du parti d'Europe Ecologie. Etait-ce un aveu de flexibilité sur ces soi-disant points d'achoppement ? Ainsi, concernant l'aéroport de Notre Dame des Landes, la dernière revendication des verts s'arrêterait à un simple débat public (sic)vi . On était déjà loin de la promesse de l'arrêt de ce projet !

Les verts, aidés par une presse vantant leur soi-disant fermeté, ont bien su déguiser leur multiples reculs ou omissions sur les points de mésententes avec le PS. Mais Europe Ecologie possède "un argument de poids" : ces reculs seraient nécessaires pour la constitution d'un groupe parlementaire écolo qui permettrait d'effectuer un lobbying de l'intérieur, de provoquer des débats importants et d'informer la population (sic). Arguments des verts souvent entendus au niveau de la lutte contre le projet d'aéroport de NDDL, quant on remet en question leur participation à des mairies porteuses du projet.

Ne serait-ce pas plutôt par goût immodéré du pouvoir et du mépris du pouvoir des luttes horizontalesvii, qu'Europe Ecologie cherche à se placer dans les jupes du PS ?

Les Verts ou l'art de la compromission/trahison depuis le gouvernement Jospin

Cette vaste tromperie politicienne du parti écolo a essentiellement viii débuté avec l'investiture en 1997 de Dominique Voynet comme ministre de l'environnement et de l'aménagement du territoire. Mais aussi avec la constitution d'un groupe parlementaire dominé par les Verts à cette même date, grâce à l'appui de deux autres partis alliés du PS ix.

N'oublions pas le nombre de votes et de décrets contraire à une politique écologiste anti-productiviste, qui ont été votés durant le gouvernement Jospin, avec l'appui fidèle de Mme Voynet x. Parmi ces mesures peu écolos, et peu critiquées au sein du parti des verts, nous pouvons citer les votes favorables à l' enfouissement des déchets radioactifs à Bure, à l'implantation de lignes E.D.F. à haute tension, au essais OGM, à l'incinération des déchets, à la construction de nouvelles autoroutes... Tant de mesures qui ne devaient pourtant être appliqués si les verts et le PS s'en étaient tenu à leur accord pré-électoral. L'accord signé aujourd'hui, déjà bien pauvre, pourrait bien n'être qu'une coquille vide de plus.

Le pragmatisme politicien d'Europe Ecologie l'emporte bien souvent sur ses promesses pré-éléctorales. Et l’implantation assez forte des verts dans les collectivités locales à partir des élections municipales de 2001, ne s'est pas faite sans de nombreuses traitrises et compromissions.

Ainsi, à Paris, les verts participent à la mise en place des Vélibs, financés par JC Decaux et ses pubs avidement consommatrices d'électricité et de temps de cerveau disponible xi! A Grenoble, ils votent avec les socialistes l’implantation d'un centre industriel et de recherche sur les nanotechnologies xii . Au conseil général PACA, ils s’expriment en faveur du futur réacteur nucléaire à fusion froide : l'ITER, en échange de mesures de soutien aux énergies renouvelables xiii. Dans différentes collectivités territoriales ils soutiennent de grands chantiers de construction de lignes à grande vitesse, comme au Val de Susa xiv ; lignes pourtant entièrement dépendantes de l'énergie nucléaire.

De nombreux exemples de compromissions au niveau local existent xv, ils sont récents et témoignent du très peu de conscience écolo des verts. Mais par dessus tout, il exprime leur addiction aux arcanes du pouvoir xvi, et leur morgue envers tout les espoirs vains de changements qu'ils incarnent pour certain-e-s militant-e-s écologistes.

L'opposition de façade à travers le projet de Notre Dame des Landes

Cette dépendance envers le pouvoir s'exprime aussi dans une opposition de façade, comme l'illustre leur opposition récente, lâche et opportuniste contre le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes. Le parti Europe Ecologie-les verts participe ainsi à toutes les majorités socialistes locales des pays de la loire, et n'a pas hésité à passer des accords électoraux non-contraignants envers le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes xvii ! Quel courage politique !

De plus, lors du vote du budget de ce projet dans les différentes collectivités locales, les verts manifesteront "leur opposition inconditionnelle et virulente" en votant...contre xviii. Ce, sans remettre en question leur alliance avec le PS et en écartant toute idée de démission. Une action non-violente de deux militant-e-s bloquant le financement du projet durant une semaine, sera d’ailleurs critiqué vertement par les écologistes. Ces derniers iront directement présenter leurs excuses au parti socialiste xix. Leurs bottes n'étaient surement pas assez cirés...

Le cynisme électoral des verts sur ce dossier ne s'arrête pas là. L'élection de Ronan Dantec, vice-président de Nantes-métropole au côté de Jean Marc Ayrault, au poste de sénateur d'Europe Ecologie; s'est réalisé grâce à un accord avec le PS au dernières sénatoriales. Accord qui ne mentionne pas le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes xx. Pouvoir, quand tu nous tiens...

Europe-écologie se fait aussi le chantre de la construction d'une deuxième piste à l'aéroport actuel de Nantes, à la place de la construction de l'aéroport de NDDL xxi. Ils incorporent ainsi les arguments peu décroissants de certain-e-s opposant-e-s à l'aéroport. Aucune remise en question de la pollution que dégage cet aéroport n'est évoqué. Ainsi que sa forte dépendance au pétrole, et à sa participation au tourisme de masse et de consommation de l'espace agricole (à travers les projets industriels et résidentiels qui se greffent autour). Europe Ecologie ou l'art de nous faire avaler des couleuvres sur sa soi-disant approche anti-productiviste de l'économie xxii !

Nous observons aussi sur la lutte contre l'aéroport de NDDL, que les verts trop compromis dans leurs luttes de caciques et dénigrant l'action directe (non-violente ou non), ne s'inscrivent plus dans les luttes qu'à travers les meetings, parades et autres messes militantes.

Enfin, le silence flagrant d'Europe Ecologie sur ce dossier, depuis 15 jours, n'était-il pas le signe que leur promesse maintes fois répété aux militant-e-s de l'opposition à l'aéroport de NDDL n'était que du vent ? Qu'un accord sur un groupe parlementaire est bien plus intéressant que la parole engagée et l'intégrité ? Au vu de ces trahisons passés, présentes et futures, ne nous leurrons plus sur la force des convictions écologistes des Verts.

Nous ferions mieux de ne plus rien attendre de ces enjeux électoraux, mais plutôt d'user de notre pouvoir immédiat et autogéré : par le blocage, le boycott, la grève, l'occupation...afin de réellement faire plier les autorités locales et Vinci.

En finir avec Europe-Ecologie, pour une écologie décentralisée et libertaire !

L'attente importante des militant-e-s écolos d'un éventuel accord avec le PS, qui permettrait de grappiller quelques miettes d'un pain pourri, ne signifie-t-elle pas la mort d'une certaine idée et pratique de l'écologie politique ? Le Larzac, Plogoff, le Carnet...autant de grandes luttes gagnés grâce au courage de personnes qui y risquaient leur santé et leur liberté. Va-t-on faire honneur à ces luttes en attendant de pitoyables enjeux électoraux ?

Se pose alors la question cruciale, après tous ces exemples de trahisons/compromissions : ne devrait-on pas en finir avec Europe Ecologie ?

Nous appelons ainsi :

-localement : la coordination des associations et partis opposés à l'aéroport de NDDL à se positionner clairement par rapport aux trahisons d'europe écologie, qui fait partie intégrante de cette coordination. Aux élu-e-s d'Europe Ecologie de ne plus participer à la lutte, ou de démissionner si ils/elles souhaitent réellement lutter contre le projet d'aéroport de NDDL.

-nationalement : de dénoncer partout où cela est possible la compromission des verts avec la politique libérale et productiviste des socialistes, et de mener des actions en ce sens. Aux militant-e-s d'Europe Ecologie de brûler leur carte de parti. Et au renforcement d'une convergence des luttes autogéré, anti-capitalistes, anti-productivistes et libertaires, notamment lors de rencontres comme celle de Valognes, en Novembre 2011. Ce afin de relier les différentes luttes locales et nationales entre elles, pour mieux porter les enjeux globaux d'une écologie politique sincère et non-politicienne !

Battons-nous pour une écologie décentralisée, horizontal, libertaire et égalitaire xxiii, comme s'échinent à le faire les occupant-e-s de la ZAD ! Ne nous laissons pas gagner par le pouvoir des urnes, qui n'est en réalité que le pouvoir délégué à quelques personnes bien éloignés des convictions de ceux/celles qui les portent!

Pour une lutte contre le cynisme écolo-électoral, n'hésitons pas à virer ces professionnels du pouvoir, des luttes qu'ils prétendent incarner !

Le collectif de lutte contre l'aéroport de NDDL et des occupant-e-s de la ZAD

Les sources de l'article numérotés en chiffre latin dans le texte sont disponibles sur le blog du collectif de lutte contre l'aéroport de NDDL.

Lien: http://lutteaeroportnddl.wordpress.com/
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Re: sur les verts

Messagede Cheïtanov le Mar 22 Nov 2011 22:41

Actuellement, la CNT-AIT 63 est en lutte ouverte contre les Verts. Illes ont pas mal d'élu-e-s localement. D'abord, je rappellerais qu'en 1995, illes ont voté pour l'élargissement du champ Limagrain (oui oui) ce qui leur a valu une scission (Alterekolo, aujourd’hui sur les listes NPA). Sinon au Parlement Européen, z'ont toutes et tous voté pour le nucléaire, sauf 3 qui se sont... courageusement abstenu (dont Bové quel résistant). Localement donc, les Verts :
-soutiennent l'installation du grillage à 800 000e autour du tribunal afin d'y chasser les SDFs qui s'y rassemblent, et de déplacer dans un coin pommé l'accueil de jour. On a la lettre de leurs élu-e-s à ce sujet...
-lutte contre une de leurs élue-patronne
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