Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede Cheïtanov le Sam 18 Mai 2013 15:22

Une Rencontre internationale anarchiste (RIA) s’est déroulée en août à Saint-Imier pour commémorer le congrès extraordinaire de la Fédération jurassienne qui a donné naissance à l’Association internationale des travailleurs, voici cent quarante ans.
Elle a rassemblé dans cette ville pendant cinq jours environ 3 000 personnes – venues pour l’essentiel d’Europe de l’Ouest, avec une petite présence d’Amérique latine et du Maghreb, quelques Tchèques, Kurdes, Japonais… – dans un grand mélange d’« anars » organisé-e-s ou non, de styles divers. Au vu des discussions que cette RIA a suscitées, il nous a paru important d’analyser ses tenants et aboutissants, et d’expliquer par la même occasion la position de l’OCL à son sujet – déjà parce que nous avions choisi d’y prendre part en animant trois débats [1].

Disons-le d’entrée, les rassemblements anarchistes n’ont en général aucune signification par rapport à la situation politique du moment – on n’y revendique rien dans le présent, sinon une histoire passée et fondatrice. On ne vise même pas à y défendre une orientation, une démarche politique plus ou moins alternative à celles des partis, syndicats et autres « oppositions internes » au système. Et cela non seulement parce que ce qui constitue leur fondement (organisations, groupes, revues…) est bien trop hétérogène pour ce faire, mais aussi, pour une bonne part, parce que semblable préoccupation vient à l’esprit de fort peu – soit sur l’idée que tout est réglé depuis longtemps et se trouve déjà écrit dans les centaines d’ouvrages de la Grande Bibliothèque Anarchiste Internationale, soit sur celle que l’« anarchie » est un choix individuel parmi d’autres, une façon de vivre immédiatement avec des amis dans la société du capital sans la combattre.
Ces rassemblements visent donc en gros à affirmer, comme dit la chanson : « Y en a pas un sur cent et pourtant ils existent… » Ils présentent une photographie de ce que sont les anarchistes contemporains – ou, plus exactement, celles et ceux qui se reconnaissent dans ce type d’initiatives. Et, en même temps, ils paraissent incroyablement déconnectés de l’actualité des luttes, de la crise du capital, de la nécessité d’inventer des pratiques collectives de résistance et de rupture pour contrer l’offensive sur les conditions d’existence ; déconnectés également des tentatives du capital de se relancer par de grands travaux destructeurs et générateurs de nouvelles dépendances et dominations. Par voie de conséquence, les personnes qui s’intéressent à ces questions et les mettent au centre de leur démarche politique sont présentées comme une branche de la « famille » anar parmi d’autres, alors qu’il n’existe en fait aucune sorte d’unité au sein de celle-ci.

Participer n’empêche pas d’être critiques

A l’OCL, nous ne voyons pas davantage intérêt à entretenir un unanimisme de façade que de vaines polémiques. Nous avons une démarche qui nous est propre – une certaine façon d’appréhender réalités politiques et luttes sociales, de nous exprimer dessus ; d’essayer d’intervenir dans le réel en l’interrogeant toujours, en cherchant à rejeter les simplifications idéologiques, la répétition de slogans creux, les fétichismes organisationnels ou anti-organisationnels, en nous efforçant de faire ressortir des problématiques et interrogations nées de la pratique et des interventions que nous pouvons avoir dans des luttes.
Notre orientation générale nous empêche de confondre les dynamiques d’auto-émancipation et de mouvement, et leurs limites, avec les « Tous ensemble » revendicatifs aux contenus les plus flous, interclassistes, opportunistes (quand ce n’est pas la défense de la République et du capitalisme social… ou vert) – à la remorque des élu-e-s et des notables, des fronts politiques ou syndicaux ou associatifs qui régulièrement se font et se défont pour « représenter » les mouvements, les canaliser dans la limite des cadres institutionnels, et ainsi désamorcer leurs capacités d’autonomie et leurs potentialités subversives.

Nous n’avons pas la volonté de représenter ou de nous assimiler à l’ensemble de la constellation anarchiste, fonction historique de la Fédération anarchiste, avec la « Synthèse » (voir encart ci-dessous) qui lui sert de référence constitutive.
Et nous n’avons pas davantage celle d’organiser en réaction au sein de cette constellation « anarchiste » un courant structuré, certes lutte de classes, mais à notre goût beaucoup trop syndicaliste et trop peu critique des modes classiques d’organisation, d’intervention et de conception du combat politique. Ni non plus celle de nous identifier aux courants informels, aux mouvances « rhizomiques », aux nébuleuses spontanéistes, life style… diversement influencés par la conception libérale de la liberté, le nombrilisme individualiste et la morale qui va avec, pour relier les atomes les uns aux autres et recréer de l’unité à un autre niveau : celui de la ressemblance, de la duplication des égos à l’identique.
Ces différenciations existent, et d’autres encore, depuis longtemps et pour longtemps sans doute. Nous plaçons nos priorités ailleurs.
Notre motivation pour participer à la Rencontre de Saint-Imier reposait donc avant tout sur le désir de rencontrer des personnes allant dans le même sens que ce que nous faisons et disons, ou du moins susceptibles d’y trouver intérêt, des camarades qui nous interpellent par ce sur quoi ils ou elles ont réfléchi, ce qu’ils ou elles réalisent ou souhaitent mener à bien… et cela, d’ailleurs, quel que soit le degré de proximité politique.

Ce terrible souci de la représentation et du spectacle

Durant la RIA, une centaine de réunions se sont tenues en parallèle, en plusieurs lieux, en même temps qu’un salon du livre, des projections de film et des concerts. Ces manifestations ont mêlé des personnes d’âges, d’origines et de cultures politiques variés ; et si pas mal d’entre elles ont préféré rester dehors sous le beau soleil, l’auditoire des débats a été important et attentif, en dépit de la lourdeur de fonctionnement imposée par la traduction des interventions, qui a souvent bloqué l’expression de pensées et d’exposés structurés en laissant parfois place à des aspects superficiels et ponctuels. Certains débats abordaient la situation dans un pays ou une région (révolutions arabes, Israël/Palestine, Mexique, Brésil, Japon, Biélorussie…), mais bien plus portaient sur un thème idéologique ou intemporel (éducation et pédagogie libertaire, espéranto, désobéissance – avec Xavier Renou –, sport et anarchisme…) au détriment des luttes sociales en cours. De plus, le style « conférence » a fréquemment primé au détriment de vrais échanges.

L’« atelier anarcha-féministe », rapidement devenu non mixte, est le seul lieu de discussion qui a duré tout au long de la Rencontre, et il a en quelque sorte été mis en valeur puisqu’il était programmé chaque jour à la même heure dans la plus grande et l’unique salle où pouvait se faire une traduction simultanée. Les femmes qui s’y sont réunies ont entre autres analysé le rassemblement dans lequel elles se trouvaient pour pointer certaines réalités (malheureusement classiques dans les milieux militants quels qu’ils soient) : que les personnes introduisant les débats étaient en majorité des hommes, et que les prises de parole étaient de même assez déséquilibrées en leur faveur. Une situation qui s’explique pour partie par le fait que les hommes ont du mal à leur laisser une place, bien sûr, mais aussi par la composition des structures militantes selon les sexes (en général un tiers féminine - deux tiers masculine) ; par la préférence de nombreuses femmes pour un investissement concret, dans les secteurs associatif ou syndical, plutôt que pour des discussions idéologiques et de « spécialistes » de la théorie ; par leur moins grande habitude que les hommes à s’exprimer en public, etc.
Quoi qu’il en soit, les moyens mis à la disposition de cet atelier montrent qu’il n’était pas vécu comme un danger par le comité d’organisation (proposée en mai par des membres de la commission femmes de la FA, cette initiative a été « validée par lui » selon leurs dires), mais plutôt comme un « plus » par rapport à l’image recherchée, en ces temps de « parité » vantée dans les sphères politiciennes. Et si, lors du meeting de clôture, des femmes sont intervenues pour souligner la prégnance de la domination masculine en ces lieux en lisant collectivement un texte[2], le « chahut » qui en est résulté est resté maîtrisé par la structure organisationnelle.



La municipalité de Saint-Imier a facilité la RIA : mise à disposition de terrains transformés en campings et des principaux bâtiments municipaux. Quant à la police, elle a été remarquablement discrète. Dans les rues, on pouvait néanmoins remarquer la quasi-absence de la population (4 700 habitant-e-s) : on ne voyait guère que des groupes de fourmis noires (plus que d’autres couleurs) se rendant d’un « espace anar » à un autre. Il n’y a presque pas eu d’incidents, en tout cas beaucoup moins que lors de certaines fêtes locales paraît-il. Un « bon comportement » qui a valu à la Rencontre quelques échos favorables dans la presse. ‎Des journalistes ont trouvé « gentils » ces gens somme toute surtout pittoresques. On a pu lire dans un article cette déclaration d’un responsable de la FA (laquelle s’est beaucoup investie dans le travail d’organisation avec l’OSL suisse) : « Le monde de demain pourrait ressembler à la Suisse d’aujourd’hui, à savoir un système fédéral où chacun dispose de compétences propres, tout en adhérant à une organisation globale garante des libertés directrices. » Des propos déformés par le journaliste, d’après leur auteur, mais qu’il n’a semble-t-il pas démentis officiellement.
De plus, dans le reportage qui a été réalisé sur la Rencontre, les organisateurs interviewés ont expliqué que celle-ci avait permis de s’informer sur un « mouvement plutôt méconnu » en mettant en avant les idées de pacifisme, non-violence, écologie, anti-autoritarisme. Rien sur une quelconque volonté de destruction de l’État et du capitalisme, ni sur une éventuelle implication dans des luttes sociales[3]. Bref, il s’agissait apparemment de présenter des gens calmes, à l’idéologie peu définie mais se situant plutôt « à l’extrême gauche de la gauche » tout en entretenant leur folklore pacifico-écolo-punk ! Un choix qui favorise leur dissociation par la presse d’avec les éventuels futurs fauteurs de troubles, assimilables ainsi à de simples délinquants ne pouvant entrer dans la rubrique « Luttes sociales » : si les « anars » sont gentils, ceux qui foutent la merde sont des voyous de droit commun [4].

Comme ailleurs, un certain goût pour la victimisation

La RIA de Saint-Imier s’est ainsi inscrite dans l’actuelle dérive « politiquement correcte » et « mode de vie alternatif » de milieux anarchistes où l’on s’autodéfinit facilement comme la fine fleur de l’Anarchie tout en étant centré-e sur son nombril plus que sur les luttes. On a pu y entendre par exemple vanter le ramassage des déchets dans une poubelle, sur l’illusion de se trouver ce faisant en dehors du « système », comme si cela pouvait être autre chose qu’un moyen de survie…
Mais si les mouvances de cet anarchisme sont apparues à cette RIA en position hégémonique et disproportionnée, et s’il y a eu dans le contenu des débats cette carence sur les luttes réelles, c’est bien parce qu’un grand nombre de camarades investi-e-s dedans au quotidien n’ont pas senti ni vu l’intérêt d’y venir… et n’y ont pas été encouragé-e-s par la mise en avant de l’aspect « commémoratif » et idéologique. C’est précisément le choix organisationnel délibéré qui a produit pareil rassemblement un peu ectoplasmique où chacun-e pouvait hurler à l’oppression quand ses envies n’étaient pas réalisées. Témoin les seules « actions » qui s’y sont déroulées, menées par des vegans (voir encadré ci-après) en « interne » – une intervention beaucoup plus facile à réaliser qu’à l’« extérieur », car, c’est bien connu, le « mouvement anar » est un ventre mou auquel on peut appliquer la fameuse « loi du plus fort » –, donc en direction de la « famille », et dans le but de l’« éduquer » évidemment.



En conclusion, pour que ses rassemblements échappent à de telles ornières, il faudrait que le « mouvement » remette en question une certaine soif d’autocélébration et de mise en scène des apparitions ancrée sur la recherche de reconnaissance, y compris par les institutions de la société capitaliste[5], et sur les fortes dimensions identitaires et culturelles qui produisent le désir d’appartenance à une sorte de contre-société « anar », avec ses codes et signes de reconnaissance, son folklore, son esthétique… Mais, aussi, que soient interrogés ses raccourcis historiques et l’intemporalité de ses propositions découlant de la constitution d’un corps doctrinaire devenu abstrait – sûrement sur la croyance qu’il est possible, par la seule force du verbe et de l’Idée, de leur donner une épaisseur substantielle, la puissance indiscutée d’une vérité, ce qui transforme le discours anarchiste en un catéchisme, une série de pseudo-recettes et de slogans simplistes dans une rhétorique tournant à vide et décontextualisée… que les nouvelles technologies d’Internet semblent pouvoir étendre et démultiplier à l’infini.
Bref, une remise en cause salutaire mais rien moins qu’évidente.

Militant-e-s de l’OCL présent-e-s à Saint-Imier

(cet article a été publié à l’origine dans le n° 223 de Courant Alternatif, octobre 2012)

Notes :

[1]. Voir leur présentation et bilan à la fin de ce texte.

[2]. Elles ont également annoncé la création d’un réseau anarcha-féministe (qui doit fonctionner à partir d’octobre sur une base non mixte et par cooptation) ainsi que d’un site Internet et une rencontre internationale anarcha-féministe non mixte dans deux ans.

[3]. Deux « internationales » ont tenu en même temps leurs congrès ou rencontre à Saint-Imier : l’Internationale des Fédérations anarchistes et Anarkismo. N’y étant pas puisque pas affiliés à elles, nous ne pouvons nous référer qu’à leurs résolutions finales. Et force est de constater que celles d’Anarkismo sont plus ancrées dans les perspectives concrètes de la lutte des classes que celles de l’IFA, qui demeurent (sans surprise) très généralistes et intemporelles.

[4]. Quelque temps avant la RIA, son comité d’organisation avait déjà planté le décor en publiant un communiqué dans lequel on pouvait lire : « L’expression et la manifestation (...) de toute forme de violence (...) ne seront pas tolérées. »

[5]. Ce constant souci, à travers les manifs anars, de dire finalement une seule et même chose : « On est là », « On fait bien partie de l’Histoire » est ressorti lors de la récente commémoration de la libération de Paris : des anarchistes ont voulu participer à la cérémonie prévue le 25 août à l’Hôtel de Ville en arborant des drapeaux, et une quinzaine d’entre eux ont été gardés quelques heures dans deux commissariats. Un communiqué de la FA dit à ce sujet : « Il est grand temps de reconnaître que nombre d’anarchistes ont joué un rôle dans la lutte contre le nazisme et ont contribué à la libération de notre pays » (sic) – mais qu’est-ce qui est ici revendiqué ? Que le drapeau noir et rouge soit associé au drapeau français, que des « représentants anarchistes » soient invités aux cérémonies de la République… ?




Synthèse et Plateforme

La Synthèse anarchiste rédigée par Sébastien Faure en 1928 cherche à faire tenir ensemble les trois principaux courants de l’époque – anarchistes-communistes, anarchistes syndicalistes et anarchistes individualistes. Il n’y a là en fait qu’une synthèse organisationnelle minimale, souple, fédérative, et non la recherche d’une synthèse des contenus politiques, d’un dépassement des « courants ». Cela tient de la cohabitation dans une sorte de maison commune qui vise à maintenir à flot un noyau idéologique sur une activité de propagande pour un corps d’idées supposées communes. Comme sa sœur ennemie, la Plateforme dite d’Archinov (1926), la Synthèse a été écrite dans une période marquée par la contre-révolution léniniste-bureaucratique en Russie et le reflux des luttes de classes et du mouvement ouvrier révolutionnaire en Europe de l’Ouest.
Ces deux options portent la trace du contexte spécifique qui les a fait naître. Pour l’une, l’influence des idées libérales, de la philosophie des Lumières, de divers humanismes et courants « rationalistes » ; pour l’autre, la primauté accordée à l’efficacité organisationnelle par rapport à celle qu’a su démontrer le Parti bolchevique (et l’Armée rouge) lors de la révolution russe.

La « société anar », une Suisse qui mangerait vegan ?
Au secours, fuyons !

Le comité organisateur des Rencontres de Saint-Imier avait donné son accord pour que les cantines vegan soient seules à y fournir de la nourriture – hormis un « coin snack » comprenant un barbecue et une plaque pour faire des crêpes. Mais ce quasi-monopole des vegan n’a pas suffi à certain-e-s qui ont vu là un enjeu dans un « combat » liant la « libération animale » et celle des femmes ! Trois soirs de suite, le barbecue a reçu de la merde, des mégots puis de l’eau. Le dernier soir, un groupe de personnes ont fait la chaîne autour de ce lieu « maudit » pour empêcher toute approche en criant : « Non-violence ! », en accusant les « viandards » d’être criminels ou fascistes, ou en affirmant que les « vrais » anars ne mangent pas de viande…
Ce qui pouvait jusqu’ici sembler un phénomène marginal ne valant pas la peine d’être combattu est ainsi apparu comme porteur d’une volonté hégémonique. Les habituels arguments sur la facilité, avec la cuisine des vegan, de faire de la nourriture pour tou-te-s, sur leur prise en charge de l’alimentation qui ôterait aux autres une tâche lourde… ont été dévoilés pour laisser apparaître le désir d’imposer une idéologie à la fois par la force physique et par un discours à visée culpabilisante.

Cela n’est que le reflet d’un puritanisme qui s’exprime de plus en plus clairement en prônant un « politiquement correct » vestimentaire et langagier, dans le courant « style de vie » anar. Bien entendu, la plupart des personnes présentes à Saint-Imier n’ont pas osé réagir à cette offensive basée sur la culpabilité : celle de manger de la viande – comme celle de boire de l’alcool, d’être homme et Homme, d’être blanc, d’être du Nord, d’être hétéro ou simplement homo –… et le barbecue n’a pas été défendu.

Pourtant, il n’est pas difficile de pointer que ses attaquant-e-s « petits Blancs » européens et citadins ont du mal à regarder le monde autrement qu’à travers leur propre culture et méconnaissent tant la nature que les luttes sociales. Ils-elles se sont apparemment revendiqué-e-s de l’Animal Liberation Front – à savoir notamment Walter Bond, lequel est ProLife entre autres choses –, et l’épisode suisse donne un petit aperçu des dérives dans lesquelles le veganisme peut tomber, sans parler d’un ethnocentrisme, voire d’un racisme, conduisant à condamner des peuples qui mangent de la viande depuis des millénaires et survivent grâce à cela tout en respectant la nature, comme les Inuits.

Le militantisme vegan est centré sur l’exploitation des animaux et leur attitude fait partie d’une scène, d’un mode de vie alternatif. Ils et elles ont été « agressé-e-s par l’odeur des saucisses », nous a-t-on dit dans leur chaîne anti-barbecue ce soir-là. Et aussi : « Tolérer qu’il y ait des lieux où on bouffe de la viande, c’est comme tolérer qu’il y ait un lieu où on puisse battre les femmes. » Ou encore : « Je ne suis pas vegan, mais je me solidarise avec parce que ce sont des victimes – comme les femmes ! » Bref, les femmes qui, au Moyen Age, étaient jugées inférieures aux hommes sur l’argument qu’elles n’étaient pas pourvues d’âme, ce qui faisait d’elles des animaux, voient les hommes les rejoindre dans le monde animal – maigre consolation.
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede gloubi le Sam 18 Mai 2013 17:34

Je n'étais pas à St Imier, j'avais planifié mon mois d’août avant.
J'en ai eu des échos ici et là mais je ne sais pas très précisément comment ça s'est vraiment passé.
J'ai entendu parler de féministes, ou se prétendant comme telles, qui gueulaient contre des mecs le matin qui se promenaient torse nu parce que elles ne pouvaient pas le faire.
Pourquoi ne le pouvaient-elles pas ? allez savoir.
Faut dire que cela se passait avant la sortie des "Femen"
En tous cas, c'est du grand n'importe quoi à mon sens tout comme la petite poignée de prétendues féministes connues sur le net qui gravitent autour du mouvement anarchiste et se prennent pour des divas.

Mais une diva ne hurle pas, elle sait chanter.

J'ai entendu parlé aussi de l'altercation initiée par des anarchistes végans devant des barbecues.
Là je suis solidaire et j'applaudis des deux mains : Faut parfois bousculer un peu pour espérer brasser les méninges : Il parait qu'on retient mieux les choses quand elles sont associées à un choc émotionnel .
Donc allez-y les végans : bouffez du cannibale, faites les griller sur les barbeuques à la place des boeufs qui n'ont rien demandé et à qui il faudrait foutre la paix .

Ensuite je lis dans ce texte critique de l'OCL que ce rassemblement de St Imier n'était pas axé sur les luttes sociales et tenait lieu plutôt d'un grand spectacle ( l'intello qui a rédigé ce texte n'a pas osé écrire "grand guignol", je crois )
Peut-être et même sans doute a-t-il ou t-elle raison.
Personnellement les gens qui portent aux nues "les luttes sociales" avec un grand L et un grand S me font chier.
Ils m'emmerdent pour plusieurs raisons : d'abord parce que en général ces luttes ne les concernent pas et parce que je pense aussi que privilégier la lutte revendicative a pour résultat final d'aboutir au réformisme.
Donc franchement, sans vouloir être trop méchant et rajouter encore des gens à la longue liste de mes ennemis, l' OCL, avec sa trentaine de membres dans toute la France, ne doit pas être trop présente dans les usines qui ferment.
Alors s'il s'agit de se prendre au sérieux en commentant ce qui se passe à PSA, Fralib ou autre et finir à la traîne de la CGT, je préfère à tout prendre écouter le bruit orchestré par la fanfare de René Binamé .
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede Cheïtanov le Sam 18 Mai 2013 18:41

Je n'y étais pas non plus.

J'ai eu des retours de compagnes-ons (pas français-es) et ça rejoignait un peu ce que dit l'OCL. Du lifestyle, on parle pas des luttes ou alors c'est des syndicalistes voir même élu-es ou permanent-es. L'OCL a raison de dire qu'on est pas assez dans les luttes : si on s'organisait pour créer une réelle alternative autonome et rupturiste, peu-être qu'on verrait moins la CGT (mais ça déplairait aux réformistes qui kiffent la CGT).

Après, je ne suis pas à l'OCL, leur côté nationaliste me pompent l'air. Néanmoins je trouvais ce texte intéressant. Parce que critique, et avec du recul.

Sur le réseau anarcha-féministe, j'ose rien dire, je suis blanc, mâle, hétéro et en plus européen et végétarien. Mais ça a déjà crée une scission chez les compagnes-ons british pourtant en plein développement.
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede Protesta le Sam 18 Mai 2013 20:34


Sur le réseau anarcha-féministe, j'ose rien dire, je suis blanc, mâle, hétéro et en plus européen


Un mâle-blanc-hétéro, ce genre de définition prouve a lui seul que ceux qu'il l'emploi sont sexiste, raciste, et font de la discrimination sur une orientation sexuelle, et c'est bien la peine ensuite de donner des leçons à tous le monde!

Mais c'est pas tout:

Mais ça a déjà crée une scission chez les compagnes-ons british pourtant en plein développement.


Je m’interroge , si ce sois disant féminisme n'est pas justement un contre-feu, à la libération du prolétariat en général (je précise, car le prolétariat ce n'est pas seulement les ouvriers, je dis ça au cas ou un crétin...), à l'abolition des classes sociales, du capitalisme, de l'état-nation, bref les idées-forces de l'Anarchisme social.

puis:

Là je suis solidaire et j'applaudis des deux mains : Faut parfois bousculer un peu pour espérer brasser les méninges : Il parait qu'on retient mieux les choses quand elles sont associées à un choc émotionnel .
Donc allez-y les végans : bouffez du cannibale, faites les griller sur les barbeuques à la place des boeufs qui n'ont rien demandé et à qui il faudrait foutre la paix .


Pour moi c'est une preuve du ridicule, des Anarcho-végétaliens, s'il suffisait d’empêcher de bouffer de la viande, pour devenir anar, pffffttttt...
Qu'ils aillent dirent ça aux gens dans la panades qui vivent dans les pays dit riches, ou tout simplement dans les pays dit du tiers monde, ou peu de gens bouffe à leurs faim, je pense qu'ils réalisent pas certaines réalité.
Pour moi il me semble justement que l'Anarchisme est un projet social égalitaire ou tout le monde pourraient bouffer à sa faim, enfin je dis ça...
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede JPD le Sam 18 Mai 2013 21:26

Personnellement les gens qui portent aux nues "les luttes sociales" avec un grand L et un grand S me font chier.
Ils m'emmerdent pour plusieurs raisons : d'abord parce que en général ces luttes ne les concernent pas et parce que je pense aussi que privilégier la lutte revendicative a pour résultat final d'aboutir au réformisme.


1. Toutes les luttes sociales ne sont pas QUE revendicatives.
2. Tu parles de ce que tu ne connais pas. Pour la très grande majorité des articles (que tu peux critiquer par ailleurs) de Courant alternatif (donc OCL) ils sont rédigés par des gens qui sont DANS la lutte et très concernés.
3. Tu as une vision très étroite de concept de lutte sociale.
4. Ce qui serait intéressant est que tu consacres quelques post (puisque tu es souvent devant ton ordi) à nous dire à quelles luttes tu participes, quels problèmes tu y rencontres, quels positionnements du adoptes.... Je parle de luettes collectives évidemment, pas de postures individuelles
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede gloubi le Dim 19 Mai 2013 11:15

JPD a écrit:

1. Toutes les luttes sociales ne sont pas QUE revendicatives.
2. Tu parles de ce que tu ne connais pas. Pour la très grande majorité des articles (que tu peux critiquer par ailleurs) de Courant alternatif (donc OCL) ils sont rédigés par des gens qui sont DANS la lutte et très concernés.
3. Tu as une vision très étroite de concept de lutte sociale.
4. Ce qui serait intéressant est que tu consacres quelques post (puisque tu es souvent devant ton ordi) à nous dire à quelles luttes tu participes, quels problèmes tu y rencontres, quels positionnements du adoptes.... Je parle de luettes collectives évidemment, pas de postures individuelles


Et me connais-tu pour dire que je parle de ce je ne connais pas ?
Pour le reste je n'ai pas de compte à rendre suite à une injonction.
Je dirais seulement que quand je suis directement concerné , je me bats et quand je ne le suis pas, je ne joue pas au journaliste compatisant de gauche.

J'ai justement "Courant Alternatif" d'Avril 2013 sous les yeux avec en couverture "Nous sommes tous PKK" (sic)
Page 5 il y a un article ( deuxième partie) sur PSA Aulnay ( par Jean Mouloud)
Page 8 un article sur le "chevalgate "avec le report de la protestation des paysans d'ELB (par Kris)
Jean Mouloud et Kris sont-ils tous les deux sur le terrain et directement concernés par ces luttes sociales comme ouvrier de PSA et paysan d'ELB ?
Ce n'est pas précisé.

Encore une fois cette idéalisation quasi religieuse des luttes sociales m'exaspère.
Elle est symptomatique d'un ouvriérisme qui date d'une autre époque et est en général défendu par des gens qui sont loin d'avoir les mains dans le cambouis.
ça tient lieu du complexe.

S'il s'agit d'expliquer que le capitalisme attaque le droit au travail et même à la survie de beaucoup d'individus, on le sait déjà et depuis longtemps.

Cet ouvriérisme répand et alimente l'illusion que la classe ouvrière va sauver l'humanité, vieux poncif archéo-marxiste qui n'a plus lieu d'être et qui n'a d'ailleurs jamais eu lieu d'être puisqu'il n'a abouti qu'à la dictature bolchevique.
Comme je l'ai déjà dit les ouvriers représentent à peine 20% de la population et la moitié d'entre eux sont de parfaits réactionnaires et même des racistes qui ne voient l'étranger que comme celui qui vient leur piquer leur boulot.
Si la révolution se produit, elle se fera par les 99% qui auront la conscience suffisante pour vouloir tout changer et non pas en réclamant la possibilité de continuer à se faire exploiter en réclamant une augmentation de salaire.
Il me semble qu'il est temps d'évoluer un peu sur ce terrain là notamment pour des gens qui se réclament de l'anarchisme.
gloubi
 

Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede gloubi le Dim 19 Mai 2013 11:36

Protesta a écrit:
Pour moi c'est une preuve du ridicule, des Anarcho-végétaliens, s'il suffisait d’empêcher de bouffer de la viande, pour devenir anar, pffffttttt...
Qu'ils aillent dirent ça aux gens dans la panades qui vivent dans les pays dit riches, ou tout simplement dans les pays dit du tiers monde, ou peu de gens bouffe à leurs faim, je pense qu'ils réalisent pas certaines réalité.
Pour moi il me semble justement que l'Anarchisme est un projet social égalitaire ou tout le monde pourraient bouffer à sa faim, enfin je dis ça...


Il ne s'agit pas de ça .

Il ne suffit pas "de ne pas bouffer de la viande pour devenir anar" ni d’empêcher quoi que ce soit.
Il s'agit de faire comprendre à ceux qui se réclament de l'anarchisme que bouffer de la viande va à l'encontre de la morale et du principe anarchiste qui est de ne pas exploiter l'autre, quel qu'il soit, pour son propre et seul intérêt voire plaisir factice.
Et parfois il faut un peu bousculer pour faire comprendre.

Quant à "pouvoir manger à sa faim" c'est exactement l'inverse qui se passe : produire de la viande consomme 8 fois plus d'énergie nutritionnelle que d'utiliser des protéines végétales. C'est la consommation de viande qui participe grandement à la destruction de la planète et qui affame les populations.
Et cela n'a aucune connotation morale, c'est du concret purement mathématique.
gloubi
 

Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede Cheïtanov le Dim 19 Mai 2013 13:38

Oui JPD pourquoi "Nous sommes tous PKK" ? Personnellement je ne suis pas marxiste-léniniste. Bien sûr ce qui est arrivé c'est dégueulasse. Mais je ne suis pas PKK.

gloubi a écrit:Elle est symptomatique d'un ouvriérisme qui date d'une autre époque et est en général défendu par des gens qui sont loin d'avoir les mains dans le cambouis.

C'est pas faux. Personnellement je travaille, pas à l'usine. Je fais donc parti du prolétariat, mais ne suis pas "ouvrier". J'ai été à un débat avec deux ouvriers PSA (de LO...) j'ai pas donné de leçon d'ouvriérisme. Avec deux sparks anglais, non plus, c'est une solidarité de classe. On est plus en 1936.

gloubi a écrit:Si la révolution se produit, elle se fera par les 99% qui auront la conscience suffisante pour vouloir tout changer et non pas en réclamant la possibilité de continuer à se faire exploiter en réclamant une augmentation de salaire.

Oui.

Après l'article de l'OCL est bien je trouve (sauf sur l'anarcha-féminisme, si on fesait une scission anarcho-vegan que diraient-elles ?). En effet les "anarchistes" se moquent un peu des luttes : exemple sur l'énergie (et l'argent) dépensés pour défendre le mariage gay. Les parisiens ont-illes fait pareil pour les roms ? Pour PSA, DMI, Nataïs; Candia etc etc ? Non bien sûr. Et si il y a des anarchistes directement concerné-es, dans ce beau pays illes ne feront pas trop de vagues, vu qu'illes sont à la CGT.
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Messagede Protesta le Dim 19 Mai 2013 14:51

Quant à "pouvoir manger à sa faim" c'est exactement l'inverse qui se passe : produire de la viande consomme 8 fois plus d'énergie nutritionnelle que d'utiliser des protéines végétales. C'est la consommation de viande qui participe grandement à la destruction de la planète et qui affame les populations.
Et cela n'a aucune connotation morale, c'est du concret purement mathématique.


C'est une réponse partisane, tu sais bien que même au niveau de végétaux on nous fait bouffer de la merde, et loin d'être équilibré en plus, et tout aussi destructif de l'environnement.
Si j'ai 5 mn je rechercherais dans mes docs, un article paru dans sport et vie (ben ouais je ne lis pas que la presse militante).
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede Protesta le Dim 19 Mai 2013 14:53

J'ai justement "Courant Alternatif" d'Avril 2013 sous les yeux avec en couverture "Nous sommes tous PKK" (sic)

ces quoi cette histoire??? Nous sommes aussi du PKK??? Moi aussi?????
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede Cheïtanov le Dim 19 Mai 2013 16:22

"Nous sommes toutes et tous PKK"

http://oclibertaire.free.fr/upl/CA229.pdf

ça contraste avec l'article sur la RIA je trouve.
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Messagede JPD le Dim 19 Mai 2013 17:33

Jean Mouloud et Kris sont-ils tous les deux sur le terrain et directement concernés par ces luttes sociales


Eh bien oui. De plus l'article sur le Chevalgate ne parle pas de la lutte d'ELB ! Il y a un encart informatif ce n'est pas la même chose. Mais de toutes les façons ELB c'est aussi des collectifs, un GFA, et bien sur Kris en est.
Sur PSA je joins l'affichette concernant une rencontre débat où il est fait allusions aux liens politiques.... ce" qui explique que l'article n'est pas "hors sol".

J'ai l'impression que tu (Cheitanov aussi j'ai l'impression) confonds luttes sociales et ouvriérisme. A aucun moment dans le texte il est fait allusion à la "classe ouvrière" ! Et encore moins d'une classe qui sauverait l'humanité ! Tu dis que ce poncif n'a PLUS lieu d'être, mais il n'a JAMAIS eu lieu d'être, en tous les cas je n'ai jamais adhéré à cette croyance ! Et toi ?

En revanche réduire la possibilité révolutionnaire à une simple question de conscience me parait largement insuffisant. Cela est très anar, je sais, très ananar dirais-je... et je n'en suis pas. je pense qu'un processus révolutionnaire est un mélange de conditions objectives et subjectives difficiles à démêlées. Ce n'est en tous les cas pas affaire de conscience individuelle mais collective, sinon on est dans le gradualisme et surtout dans le pédagogisme cher aux anars. Changeons d'abord les gens. disent-ils.

La moitié des ouvriers sont racistes dis-tu. Outre que l'on ne parle pas des ouvriers dans le texte (bis), tu as sans doute raison. Mais ce qui les fera changer ce n'est pas une injonction (tiens donc !) morale ou éducative mais des moments de lutte, de rupture pendant les quels les replis névrotiques tombent (comme à PSA par exemple). Je pense que toute personne qui dans sa vie a vécu un moment intense de lutte sociale (y compris lutte dans l'entreprise) a constaté ça.

A part ça le PKK ? je peux comprendre votre étonnement. personnellement je le prend comme "un groupe politique est fortement réprimé" sur le territoire où je vis et fais de la politique et dans ce cas, contre la répression je suis volontairement LUI face au pouvoir comme je peux être Rom, Juif, communiste ou autre. Or à Strasbourg (lieu ou a été fait le journal) la communauté kurde (plus de 10 000 personnes en manif) a vertement réagi à la répression exercée en France contre les Kurdes et à l'assassinat à Paris de trois militantes kurdes. On aurait pu dire "nous sommes tous Kurdes" mais je pense que ça aurait été une façon de noyer la vérité car dans cette répression sur le sol français c'est bien le PKK qui était visé.
Mais de toutes les façons comme le dit Cheitanov les divergences sur les LLN sont connues et assumées.

Un dernier mot connu et assumé, le véganisme. Pas la peine d'utiliser des argument réellement propagandistes comme

produire de la viande consomme 8 fois plus d'énergie nutritionnelle que d'utiliser des protéines végétales.


... Ce qui n'a aucun sens car ainsi on fait un paquet de toutes les façons de produire de la viande ! Elever une vache sur un hectare d'herbe suffit à la nourri un an sous nos latitudes, dans produits compléments. Et tu me dira combien ça consomme d'énergie nutritionnelle. C'est un peu comme l'histoire du salaire moyen dans lequel on compte Bettancourt. Non la question c'est manger moins de viande en la produisant mieux.

sauf si comme toi on pense que
Il s'agit de faire comprendre à ceux qui se réclament de l'anarchisme que bouffer de la viande va à l'encontre de la morale et du principe anarchiste qui est de ne pas exploiter l'autre


Encore l'éducationnisme. Bon mais pour moi l'autre c'est exclusivement l'être humain. Désolé de n'être pas anarchiste sur ce coup là !
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede Protesta le Dim 19 Mai 2013 19:38

La moitié des ouvriers sont racistes dis-tu. Outre que l'on ne parle pas des ouvriers dans le texte (bis), tu as sans doute raison. Mais ce qui les fera changer ce n'est pas une injonction (tiens donc !) morale ou éducative mais des moments de lutte, de rupture pendant les quels les replis névrotiques tombent (comme à PSA par exemple). Je pense que toute personne qui dans sa vie a vécu un moment intense de lutte sociale (y compris lutte dans l'entreprise) a constaté ça.


Exactement.
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede gloubi le Dim 19 Mai 2013 23:05

Je ne suis pas "éducationniste".
Je n'ai aucune prétention pédagogique ni aucun talent pour ça.

Quand je parle de conscience, il s'agit de conscience individuelle et aussi collective et son évolution dépend avant tout des conditions matérielles et non de la bonne parole de gens prétendument éclairés.

Pour "la lutte sociale" qui illuminerait la conscience" dans une expérience tellement forte surtout quand elle réclame de continuer à se faire exploiter, je crains que cette conception soit en rapport avec une mystique religieuse héritée de la croyance à la nature redemptrice de la "classe ouvrière" utilisée par quelques avant-gardistes pour les aider à finir en dictateurs.

Le PKK ? Réprimé ou pas, des maos devraient rester pour ceux qui savent ce qu'est le maoïsme, ce qu'il est.
C'est à dire du P caca. ( désolé c'était trop tentant et je résiste à tout sauf à la tentation )

Enfin, les vaches ? foutons leur la paix ou alors ne nous plaignons pas que d'autres ne nous la laisse pas.
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Messagede JPD le Lun 20 Mai 2013 09:44

psa-aulnay.jpg



voilà l'affichette qui manquait dans mon post précédent
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Messagede Cheïtanov le Lun 20 Mai 2013 13:59

JPD a écrit:J'ai l'impression que tu (Cheitanov aussi j'ai l'impression) confonds luttes sociales et ouvriérisme.

Non je fais la différence entre luttes sociales et activisme. Ce dernier j'ai bien connu, je fus gauchiste.

JPD a écrit:La moitié des ouvriers sont racistes dis-tu. Outre que l'on ne parle pas des ouvriers dans le texte (bis), tu as sans doute raison. Mais ce qui les fera changer ce n'est pas une injonction (tiens donc !) morale ou éducative mais des moments de lutte, de rupture pendant les quels les replis névrotiques tombent (comme à PSA par exemple). Je pense que toute personne qui dans sa vie a vécu un moment intense de lutte sociale (y compris lutte dans l'entreprise) a constaté ça.

Oui. Après le problème ici, c'est que les anarchistes font un soutien a-critique. Or, le soutien critique ça ferait avancer vers l'idéal. Mais là non, faut suivre la ligne des syndicats. Bien sûr il ne s'agit pas (lorsque nous n'avons personne dans la lutte concernée) de donner des leçons, mais des pistes pour avancer. Quand je vois le soutien aveugle à Fralib par exemple, et le silence sur Nataïs.


JPD a écrit:A part ça le PKK ? je peux comprendre votre étonnement. personnellement je le prend comme "un groupe politique est fortement réprimé" sur le territoire où je vis et fais de la politique et dans ce cas, contre la répression je suis volontairement LUI face au pouvoir comme je peux être Rom, Juif, communiste ou autre. Or à Strasbourg (lieu ou a été fait le journal) la communauté kurde (plus de 10 000 personnes en manif) a vertement réagi à la répression exercée en France contre les Kurdes et à l'assassinat à Paris de trois militantes kurdes. On aurait pu dire "nous sommes tous Kurdes" mais je pense que ça aurait été une façon de noyer la vérité car dans cette répression sur le sol français c'est bien le PKK qui était visé.

Certes les assassinats de militant-es c'est du fascisme. Et c'est ce que fera le PKK s'il arrive a ses fins. Titrer "Solidarité avec les Kurdes en lutte" aurait mieux sonné (ou version OCL "Solidarité avec le peuple Kurde" mais je ne crois pas à cette notion de peuples). Je ne me sens absolument pas PKK. Vous expliquer après que le marxisme-léninisme c'est du fascisme rouge ? Mais si vous vous sentez PKK... et anarchistes on avance pas vraiment.
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede gloubi le Lun 20 Mai 2013 18:25

Je me demande bien d'où vient cette nouvelle mode de porter les maos au nues en ce moment.
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede Cheïtanov le Lun 20 Mai 2013 18:52

On a les alliés qu'on mérite. Pis vu que les maos semblent se "développer" un minimum bin ptêtre une partie des anars veut en être.
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede JPD le Mar 21 Mai 2013 05:32

Si c'est une mode, cela ne concerne pas le PKK dont on peut difficilement dire qu'il est maoïste surtout maintenant ! Les organisations kurdes de Turquie qui se réclament, elles, du maoïsme ne considère pas le PKK comme tel, mais alors pas du tout. Non, de mon point de vue dire qu'il est léniniste suffit amplement, tu dois le savoir Cheitanov, toi qui fut gauchiste !
Mais où voyez vous que les maos semblent se développer et sont une mode, à part sans doute sur internet. Personnellement dans mon environnement de vie, dans les luttes que je fréquente, cela fait des années que je n'en ai pas vu la queue d'un. Ce qui caractérise la période actuelle en France (en ce qui concerne le paysage "contestataire", "révolutionnaire" ou se voulant tel), ce sont les tendances anarchisantes, dites "radicales", "autonomes", "insurrectionnalistes", "mode de vie", etc. bref vous voyez ce que je veux dire. On peut les critiquer mais c'est quand même autrement plus sympathique que le léninisme !
Quant à la situation des mouvements kurdes je vous renvoie au dernier numéro de Courant alternatif qui tente de décrire ce qui se passe dans le mouvement et quelles sont les avancées qui peuvent aller dans un sens révolutionnaire.
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Re: Des enjeux qui posent question… sans vraiment surprendre

Messagede frigouret le Mar 21 Mai 2013 08:59

http://populaction.com/la-declaration-K ... ue-de-2005

Une déclaration que, je pense, ni proudhon, ni kropotkine ne pourrait renier.
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