de Cheïtanov le Sam 18 Mai 2013 15:22
Une Rencontre internationale anarchiste (RIA) s’est déroulée en août à Saint-Imier pour commémorer le congrès extraordinaire de la Fédération jurassienne qui a donné naissance à l’Association internationale des travailleurs, voici cent quarante ans.
Elle a rassemblé dans cette ville pendant cinq jours environ 3 000 personnes – venues pour l’essentiel d’Europe de l’Ouest, avec une petite présence d’Amérique latine et du Maghreb, quelques Tchèques, Kurdes, Japonais… – dans un grand mélange d’« anars » organisé-e-s ou non, de styles divers. Au vu des discussions que cette RIA a suscitées, il nous a paru important d’analyser ses tenants et aboutissants, et d’expliquer par la même occasion la position de l’OCL à son sujet – déjà parce que nous avions choisi d’y prendre part en animant trois débats [1].
Disons-le d’entrée, les rassemblements anarchistes n’ont en général aucune signification par rapport à la situation politique du moment – on n’y revendique rien dans le présent, sinon une histoire passée et fondatrice. On ne vise même pas à y défendre une orientation, une démarche politique plus ou moins alternative à celles des partis, syndicats et autres « oppositions internes » au système. Et cela non seulement parce que ce qui constitue leur fondement (organisations, groupes, revues…) est bien trop hétérogène pour ce faire, mais aussi, pour une bonne part, parce que semblable préoccupation vient à l’esprit de fort peu – soit sur l’idée que tout est réglé depuis longtemps et se trouve déjà écrit dans les centaines d’ouvrages de la Grande Bibliothèque Anarchiste Internationale, soit sur celle que l’« anarchie » est un choix individuel parmi d’autres, une façon de vivre immédiatement avec des amis dans la société du capital sans la combattre.
Ces rassemblements visent donc en gros à affirmer, comme dit la chanson : « Y en a pas un sur cent et pourtant ils existent… » Ils présentent une photographie de ce que sont les anarchistes contemporains – ou, plus exactement, celles et ceux qui se reconnaissent dans ce type d’initiatives. Et, en même temps, ils paraissent incroyablement déconnectés de l’actualité des luttes, de la crise du capital, de la nécessité d’inventer des pratiques collectives de résistance et de rupture pour contrer l’offensive sur les conditions d’existence ; déconnectés également des tentatives du capital de se relancer par de grands travaux destructeurs et générateurs de nouvelles dépendances et dominations. Par voie de conséquence, les personnes qui s’intéressent à ces questions et les mettent au centre de leur démarche politique sont présentées comme une branche de la « famille » anar parmi d’autres, alors qu’il n’existe en fait aucune sorte d’unité au sein de celle-ci.
Participer n’empêche pas d’être critiques
A l’OCL, nous ne voyons pas davantage intérêt à entretenir un unanimisme de façade que de vaines polémiques. Nous avons une démarche qui nous est propre – une certaine façon d’appréhender réalités politiques et luttes sociales, de nous exprimer dessus ; d’essayer d’intervenir dans le réel en l’interrogeant toujours, en cherchant à rejeter les simplifications idéologiques, la répétition de slogans creux, les fétichismes organisationnels ou anti-organisationnels, en nous efforçant de faire ressortir des problématiques et interrogations nées de la pratique et des interventions que nous pouvons avoir dans des luttes.
Notre orientation générale nous empêche de confondre les dynamiques d’auto-émancipation et de mouvement, et leurs limites, avec les « Tous ensemble » revendicatifs aux contenus les plus flous, interclassistes, opportunistes (quand ce n’est pas la défense de la République et du capitalisme social… ou vert) – à la remorque des élu-e-s et des notables, des fronts politiques ou syndicaux ou associatifs qui régulièrement se font et se défont pour « représenter » les mouvements, les canaliser dans la limite des cadres institutionnels, et ainsi désamorcer leurs capacités d’autonomie et leurs potentialités subversives.
Nous n’avons pas la volonté de représenter ou de nous assimiler à l’ensemble de la constellation anarchiste, fonction historique de la Fédération anarchiste, avec la « Synthèse » (voir encart ci-dessous) qui lui sert de référence constitutive.
Et nous n’avons pas davantage celle d’organiser en réaction au sein de cette constellation « anarchiste » un courant structuré, certes lutte de classes, mais à notre goût beaucoup trop syndicaliste et trop peu critique des modes classiques d’organisation, d’intervention et de conception du combat politique. Ni non plus celle de nous identifier aux courants informels, aux mouvances « rhizomiques », aux nébuleuses spontanéistes, life style… diversement influencés par la conception libérale de la liberté, le nombrilisme individualiste et la morale qui va avec, pour relier les atomes les uns aux autres et recréer de l’unité à un autre niveau : celui de la ressemblance, de la duplication des égos à l’identique.
Ces différenciations existent, et d’autres encore, depuis longtemps et pour longtemps sans doute. Nous plaçons nos priorités ailleurs.
Notre motivation pour participer à la Rencontre de Saint-Imier reposait donc avant tout sur le désir de rencontrer des personnes allant dans le même sens que ce que nous faisons et disons, ou du moins susceptibles d’y trouver intérêt, des camarades qui nous interpellent par ce sur quoi ils ou elles ont réfléchi, ce qu’ils ou elles réalisent ou souhaitent mener à bien… et cela, d’ailleurs, quel que soit le degré de proximité politique.
Ce terrible souci de la représentation et du spectacle
Durant la RIA, une centaine de réunions se sont tenues en parallèle, en plusieurs lieux, en même temps qu’un salon du livre, des projections de film et des concerts. Ces manifestations ont mêlé des personnes d’âges, d’origines et de cultures politiques variés ; et si pas mal d’entre elles ont préféré rester dehors sous le beau soleil, l’auditoire des débats a été important et attentif, en dépit de la lourdeur de fonctionnement imposée par la traduction des interventions, qui a souvent bloqué l’expression de pensées et d’exposés structurés en laissant parfois place à des aspects superficiels et ponctuels. Certains débats abordaient la situation dans un pays ou une région (révolutions arabes, Israël/Palestine, Mexique, Brésil, Japon, Biélorussie…), mais bien plus portaient sur un thème idéologique ou intemporel (éducation et pédagogie libertaire, espéranto, désobéissance – avec Xavier Renou –, sport et anarchisme…) au détriment des luttes sociales en cours. De plus, le style « conférence » a fréquemment primé au détriment de vrais échanges.
L’« atelier anarcha-féministe », rapidement devenu non mixte, est le seul lieu de discussion qui a duré tout au long de la Rencontre, et il a en quelque sorte été mis en valeur puisqu’il était programmé chaque jour à la même heure dans la plus grande et l’unique salle où pouvait se faire une traduction simultanée. Les femmes qui s’y sont réunies ont entre autres analysé le rassemblement dans lequel elles se trouvaient pour pointer certaines réalités (malheureusement classiques dans les milieux militants quels qu’ils soient) : que les personnes introduisant les débats étaient en majorité des hommes, et que les prises de parole étaient de même assez déséquilibrées en leur faveur. Une situation qui s’explique pour partie par le fait que les hommes ont du mal à leur laisser une place, bien sûr, mais aussi par la composition des structures militantes selon les sexes (en général un tiers féminine - deux tiers masculine) ; par la préférence de nombreuses femmes pour un investissement concret, dans les secteurs associatif ou syndical, plutôt que pour des discussions idéologiques et de « spécialistes » de la théorie ; par leur moins grande habitude que les hommes à s’exprimer en public, etc.
Quoi qu’il en soit, les moyens mis à la disposition de cet atelier montrent qu’il n’était pas vécu comme un danger par le comité d’organisation (proposée en mai par des membres de la commission femmes de la FA, cette initiative a été « validée par lui » selon leurs dires), mais plutôt comme un « plus » par rapport à l’image recherchée, en ces temps de « parité » vantée dans les sphères politiciennes. Et si, lors du meeting de clôture, des femmes sont intervenues pour souligner la prégnance de la domination masculine en ces lieux en lisant collectivement un texte[2], le « chahut » qui en est résulté est resté maîtrisé par la structure organisationnelle.
La municipalité de Saint-Imier a facilité la RIA : mise à disposition de terrains transformés en campings et des principaux bâtiments municipaux. Quant à la police, elle a été remarquablement discrète. Dans les rues, on pouvait néanmoins remarquer la quasi-absence de la population (4 700 habitant-e-s) : on ne voyait guère que des groupes de fourmis noires (plus que d’autres couleurs) se rendant d’un « espace anar » à un autre. Il n’y a presque pas eu d’incidents, en tout cas beaucoup moins que lors de certaines fêtes locales paraît-il. Un « bon comportement » qui a valu à la Rencontre quelques échos favorables dans la presse. Des journalistes ont trouvé « gentils » ces gens somme toute surtout pittoresques. On a pu lire dans un article cette déclaration d’un responsable de la FA (laquelle s’est beaucoup investie dans le travail d’organisation avec l’OSL suisse) : « Le monde de demain pourrait ressembler à la Suisse d’aujourd’hui, à savoir un système fédéral où chacun dispose de compétences propres, tout en adhérant à une organisation globale garante des libertés directrices. » Des propos déformés par le journaliste, d’après leur auteur, mais qu’il n’a semble-t-il pas démentis officiellement.
De plus, dans le reportage qui a été réalisé sur la Rencontre, les organisateurs interviewés ont expliqué que celle-ci avait permis de s’informer sur un « mouvement plutôt méconnu » en mettant en avant les idées de pacifisme, non-violence, écologie, anti-autoritarisme. Rien sur une quelconque volonté de destruction de l’État et du capitalisme, ni sur une éventuelle implication dans des luttes sociales[3]. Bref, il s’agissait apparemment de présenter des gens calmes, à l’idéologie peu définie mais se situant plutôt « à l’extrême gauche de la gauche » tout en entretenant leur folklore pacifico-écolo-punk ! Un choix qui favorise leur dissociation par la presse d’avec les éventuels futurs fauteurs de troubles, assimilables ainsi à de simples délinquants ne pouvant entrer dans la rubrique « Luttes sociales » : si les « anars » sont gentils, ceux qui foutent la merde sont des voyous de droit commun [4].
Comme ailleurs, un certain goût pour la victimisation
La RIA de Saint-Imier s’est ainsi inscrite dans l’actuelle dérive « politiquement correcte » et « mode de vie alternatif » de milieux anarchistes où l’on s’autodéfinit facilement comme la fine fleur de l’Anarchie tout en étant centré-e sur son nombril plus que sur les luttes. On a pu y entendre par exemple vanter le ramassage des déchets dans une poubelle, sur l’illusion de se trouver ce faisant en dehors du « système », comme si cela pouvait être autre chose qu’un moyen de survie…
Mais si les mouvances de cet anarchisme sont apparues à cette RIA en position hégémonique et disproportionnée, et s’il y a eu dans le contenu des débats cette carence sur les luttes réelles, c’est bien parce qu’un grand nombre de camarades investi-e-s dedans au quotidien n’ont pas senti ni vu l’intérêt d’y venir… et n’y ont pas été encouragé-e-s par la mise en avant de l’aspect « commémoratif » et idéologique. C’est précisément le choix organisationnel délibéré qui a produit pareil rassemblement un peu ectoplasmique où chacun-e pouvait hurler à l’oppression quand ses envies n’étaient pas réalisées. Témoin les seules « actions » qui s’y sont déroulées, menées par des vegans (voir encadré ci-après) en « interne » – une intervention beaucoup plus facile à réaliser qu’à l’« extérieur », car, c’est bien connu, le « mouvement anar » est un ventre mou auquel on peut appliquer la fameuse « loi du plus fort » –, donc en direction de la « famille », et dans le but de l’« éduquer » évidemment.
En conclusion, pour que ses rassemblements échappent à de telles ornières, il faudrait que le « mouvement » remette en question une certaine soif d’autocélébration et de mise en scène des apparitions ancrée sur la recherche de reconnaissance, y compris par les institutions de la société capitaliste[5], et sur les fortes dimensions identitaires et culturelles qui produisent le désir d’appartenance à une sorte de contre-société « anar », avec ses codes et signes de reconnaissance, son folklore, son esthétique… Mais, aussi, que soient interrogés ses raccourcis historiques et l’intemporalité de ses propositions découlant de la constitution d’un corps doctrinaire devenu abstrait – sûrement sur la croyance qu’il est possible, par la seule force du verbe et de l’Idée, de leur donner une épaisseur substantielle, la puissance indiscutée d’une vérité, ce qui transforme le discours anarchiste en un catéchisme, une série de pseudo-recettes et de slogans simplistes dans une rhétorique tournant à vide et décontextualisée… que les nouvelles technologies d’Internet semblent pouvoir étendre et démultiplier à l’infini.
Bref, une remise en cause salutaire mais rien moins qu’évidente.
Militant-e-s de l’OCL présent-e-s à Saint-Imier
(cet article a été publié à l’origine dans le n° 223 de Courant Alternatif, octobre 2012)
Notes :
[1]. Voir leur présentation et bilan à la fin de ce texte.
[2]. Elles ont également annoncé la création d’un réseau anarcha-féministe (qui doit fonctionner à partir d’octobre sur une base non mixte et par cooptation) ainsi que d’un site Internet et une rencontre internationale anarcha-féministe non mixte dans deux ans.
[3]. Deux « internationales » ont tenu en même temps leurs congrès ou rencontre à Saint-Imier : l’Internationale des Fédérations anarchistes et Anarkismo. N’y étant pas puisque pas affiliés à elles, nous ne pouvons nous référer qu’à leurs résolutions finales. Et force est de constater que celles d’Anarkismo sont plus ancrées dans les perspectives concrètes de la lutte des classes que celles de l’IFA, qui demeurent (sans surprise) très généralistes et intemporelles.
[4]. Quelque temps avant la RIA, son comité d’organisation avait déjà planté le décor en publiant un communiqué dans lequel on pouvait lire : « L’expression et la manifestation (...) de toute forme de violence (...) ne seront pas tolérées. »
[5]. Ce constant souci, à travers les manifs anars, de dire finalement une seule et même chose : « On est là », « On fait bien partie de l’Histoire » est ressorti lors de la récente commémoration de la libération de Paris : des anarchistes ont voulu participer à la cérémonie prévue le 25 août à l’Hôtel de Ville en arborant des drapeaux, et une quinzaine d’entre eux ont été gardés quelques heures dans deux commissariats. Un communiqué de la FA dit à ce sujet : « Il est grand temps de reconnaître que nombre d’anarchistes ont joué un rôle dans la lutte contre le nazisme et ont contribué à la libération de notre pays » (sic) – mais qu’est-ce qui est ici revendiqué ? Que le drapeau noir et rouge soit associé au drapeau français, que des « représentants anarchistes » soient invités aux cérémonies de la République… ?
Synthèse et Plateforme
La Synthèse anarchiste rédigée par Sébastien Faure en 1928 cherche à faire tenir ensemble les trois principaux courants de l’époque – anarchistes-communistes, anarchistes syndicalistes et anarchistes individualistes. Il n’y a là en fait qu’une synthèse organisationnelle minimale, souple, fédérative, et non la recherche d’une synthèse des contenus politiques, d’un dépassement des « courants ». Cela tient de la cohabitation dans une sorte de maison commune qui vise à maintenir à flot un noyau idéologique sur une activité de propagande pour un corps d’idées supposées communes. Comme sa sœur ennemie, la Plateforme dite d’Archinov (1926), la Synthèse a été écrite dans une période marquée par la contre-révolution léniniste-bureaucratique en Russie et le reflux des luttes de classes et du mouvement ouvrier révolutionnaire en Europe de l’Ouest.
Ces deux options portent la trace du contexte spécifique qui les a fait naître. Pour l’une, l’influence des idées libérales, de la philosophie des Lumières, de divers humanismes et courants « rationalistes » ; pour l’autre, la primauté accordée à l’efficacité organisationnelle par rapport à celle qu’a su démontrer le Parti bolchevique (et l’Armée rouge) lors de la révolution russe.
La « société anar », une Suisse qui mangerait vegan ?
Au secours, fuyons !
Le comité organisateur des Rencontres de Saint-Imier avait donné son accord pour que les cantines vegan soient seules à y fournir de la nourriture – hormis un « coin snack » comprenant un barbecue et une plaque pour faire des crêpes. Mais ce quasi-monopole des vegan n’a pas suffi à certain-e-s qui ont vu là un enjeu dans un « combat » liant la « libération animale » et celle des femmes ! Trois soirs de suite, le barbecue a reçu de la merde, des mégots puis de l’eau. Le dernier soir, un groupe de personnes ont fait la chaîne autour de ce lieu « maudit » pour empêcher toute approche en criant : « Non-violence ! », en accusant les « viandards » d’être criminels ou fascistes, ou en affirmant que les « vrais » anars ne mangent pas de viande…
Ce qui pouvait jusqu’ici sembler un phénomène marginal ne valant pas la peine d’être combattu est ainsi apparu comme porteur d’une volonté hégémonique. Les habituels arguments sur la facilité, avec la cuisine des vegan, de faire de la nourriture pour tou-te-s, sur leur prise en charge de l’alimentation qui ôterait aux autres une tâche lourde… ont été dévoilés pour laisser apparaître le désir d’imposer une idéologie à la fois par la force physique et par un discours à visée culpabilisante.
Cela n’est que le reflet d’un puritanisme qui s’exprime de plus en plus clairement en prônant un « politiquement correct » vestimentaire et langagier, dans le courant « style de vie » anar. Bien entendu, la plupart des personnes présentes à Saint-Imier n’ont pas osé réagir à cette offensive basée sur la culpabilité : celle de manger de la viande – comme celle de boire de l’alcool, d’être homme et Homme, d’être blanc, d’être du Nord, d’être hétéro ou simplement homo –… et le barbecue n’a pas été défendu.
Pourtant, il n’est pas difficile de pointer que ses attaquant-e-s « petits Blancs » européens et citadins ont du mal à regarder le monde autrement qu’à travers leur propre culture et méconnaissent tant la nature que les luttes sociales. Ils-elles se sont apparemment revendiqué-e-s de l’Animal Liberation Front – à savoir notamment Walter Bond, lequel est ProLife entre autres choses –, et l’épisode suisse donne un petit aperçu des dérives dans lesquelles le veganisme peut tomber, sans parler d’un ethnocentrisme, voire d’un racisme, conduisant à condamner des peuples qui mangent de la viande depuis des millénaires et survivent grâce à cela tout en respectant la nature, comme les Inuits.
Le militantisme vegan est centré sur l’exploitation des animaux et leur attitude fait partie d’une scène, d’un mode de vie alternatif. Ils et elles ont été « agressé-e-s par l’odeur des saucisses », nous a-t-on dit dans leur chaîne anti-barbecue ce soir-là. Et aussi : « Tolérer qu’il y ait des lieux où on bouffe de la viande, c’est comme tolérer qu’il y ait un lieu où on puisse battre les femmes. » Ou encore : « Je ne suis pas vegan, mais je me solidarise avec parce que ce sont des victimes – comme les femmes ! » Bref, les femmes qui, au Moyen Age, étaient jugées inférieures aux hommes sur l’argument qu’elles n’étaient pas pourvues d’âme, ce qui faisait d’elles des animaux, voient les hommes les rejoindre dans le monde animal – maigre consolation.