Origine
À l'origine, la Confédération nationale du Travail est une confédération syndicale française créée en décembre 1946 à Paris. Fondée par des militants de la CNT espagnole en exil, des anciens membres de la CGT-SR (SR pour syndicaliste-révolutionnaire), ainsi que des jeunes ayant participé à la Résistance, qui quittent la CGT du fait de la mainmise du PCF sur cette organisation, la CNT prend son nom en référence à son homologue espagnole.
Ayant connu une période de relatif développement après la Seconde Guerre mondiale, la CNT devient un mouvement plus ou moins groupusculaire à partir de l'essor de Force ouvrière, issue de la scission de la CGT. Elle le reste jusque dans les années 1990, où elle connaît un renouveau militant.
Durant ces cinq décennies, où le nombre d'adhérents ne dépasse pas la centaine de personnes, deux scissions ont lieu au sein de la Confédération
Les scissions
La première scission, qui a lieu en 1977 pour des motifs liés à l'évolution de la situation politique en Espagne (mort de Franco, transition démocratique, etc.), est dite « 2e UR » ou « de la tour d'Auvergne » (du nom de la rue où se situe la librairie), et concerne essentiellement l'union régionale parisienne. La CNT 2e UR a rejoint la CNT-AIT issue de la seconde scission en 2006.
La seconde scission intervient en 1993. Elle est fondée sur des différences de positions au sein de l'organisation : une tendance est attachée au principe de non-participation aux élections professionnelles et affirme son antipolitisme, c’est-à-dire le refus de collaborer ou même de cosigner des tracts avec des organisations politiques, considérées comme ennemies des travailleurs au même titre que les autres défenseurs du capitalisme que sont l'État ou les Églises ; l'autre tendance ne conçoit pas cette position de non-participation aux élections professionnelles comme absolue, notamment dans les entreprises où la lutte est difficile et pourrait être vouée à l'échec sans l'acquisition d'un statut légal protégeant la section syndicale. Par ailleurs, elle s'autorise à affronter les arguments des organisations politiques sur le terrain de la lutte sociale en participant aux intersyndicales.
Le congrès de l'AIT, réuni à Madrid en 1996, va exclure la seconde tendance, la majorité des sections représentées jugeant que sa position constitue un manquement aux principes anarchosyndicalistes qui régissent l'association. Cependant, la section exclue de l'AIT considère que ce vote est non démocratique (faible nombre de sections participant au vote, différence de voix trop faible). Le congrès de Madrid adopte une résolution appelant les anarchosyndicalistes en France à rejoindre le bureau confédéral du Mans (qui deviendra la CNT-AIT). Ceux qui refusent, essentiellement les syndicalistes révolutionnaires et les membres d'organisations politiques anarchistes (Fédération anarchiste, comme le directeur de publication du journal de la CNT-F), restent au sein du bureau confédéral de la rue des Vignoles, qui va devenir la CNT-F.
Aujourd'hui
Finalement, la partie de la CNT restée dans l'AIT garde le sigle CNT-AIT, tandis que celle qui en est exclue, après avoir durant quelque temps maintenu le sigle CNT/AIT devient la « CNT ».
Pour mieux distinguer ces deux CNT, l'une est parfois surnommée « l'AIT », et l'autre, « les Vignoles » (du nom de la rue qui héberge son siège parisien) ou « CNT-F » (du nom de son domaine internet, mais la CNT-AIT est également appelée CNT-F au sein de l'AIT, pour la différencier de la CNT espagnole).
Cette dernière entretient des relations avec d'autres syndicats exclus de l'AIT (comme la CGT espagnole, scission d'avec la CNT-E) ou ayant quitté l'AIT (comme la SAC suédoise), et même avec la FAU, section de l'AIT en Allemagne, même si cette dernière, à son congrès de 2007, a été partagée sur cette question. Elle entretient également de bons contacts avec des syndicats du tiers monde (tels que le GEFONT au Népal ou la CGT-B au Burkina, etc.).
Un temps problématiques, les relations entre la CNT et la CNT-AIT se sont normalisées, chaque organisation ayant choisi de développer sa propre voie selon ses propres conceptions.
Le Groupe des Dix a été constitué en France le 10 décembre 1981 par dix organisations syndicales autonomes non-confédérées, dans le but de favoriser l'émergence d'un nouveau pôle capable de peser dans le mouvement syndical pour plus d'efficacité. Tous entendaient garder leur indépendance et refusèrent de s'organiser en confédération. Ils décidèrent cependant de maintenir des contacts entre eux afin de développer l'entraide.
Les membres originels du G10 :
Fédération autonome de la Défense nationale (FADN) ; créée en 1947
Fédération autonome des transports (FAT) ; créée en 1951
Fédération générale autonome des agents de conduite de la SNCF (FGAAC) ; créée en 1885
Fédération générale des syndicats de salariés des organisations professionnelles de l'agriculture et de l'industrie agro-alimentaire (FGSOA) ; créée en 1945
Fédération autonome des syndicats de police (FASP) ; créée en 1969
Fédération générale autonome des fonctionnaires (FGAF) ; créée en 1949
Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) ; créé en 1965
Syndicat national des journalistes (SNJ) ; créé en 1918
Syndicat national unifié des impôts (SNUI) ; créé en 1962
Le SNUI et la FGSOA sont issus du refus de la scission CGT-FO de 1947 et le SNJ.
L'Union syndicale Solidaires est fondée en janvier 1998, pour mieux structurer l'ex-G10, qui a considérablement évolué depuis la multiplication des SUD. Il compte alors environ 60 000 adhérents.
Ce développement a amené le G10 à se restructurer en Union Syndicale G10 Solidaires. La règle de l'unanimité est abandonnée, au profit du consensus, mais chaque syndicat ou fédération membre garde un droit de veto qu'il peut utiliser s'il considère qu'une décision pourrait remettre en cause l'un de ses principes fondamentaux. Cela contraint du coup à un débat approfondi afin de lever tout malentendu.
La grande majorité des syndicats et fédérations membres de l’Union syndicale G10 Solidaires a pour nom SUD (Solidaires Unitaires Démocratiques). La mention du G10 est conservée dans le nouveau nom, car tous les syndicats membres ne se reconnaissent pas dans ce sigle (SNUI, SNJ, etc.).
L'Union syndicale G10 Solidaires est alors structurée en un Bureau national (BN) et en regroupements locaux pouvant accueillir en plus des syndicats membres des syndicats locaux non adhérents au G10 en observateurs. Les groupes locaux sont régulièrement invités à des réunions élargies du BN. Des congrès réunissant des délégations des syndicats ou fédérations nationaux et des groupes locaux sont désormais convoqués tous les trois ans.
Le Groupe des Dix a été constitué en France le 10 décembre 1981 par dix organisations syndicales autonomes non-confédérées, dans le but de favoriser l'émergence d'un nouveau pôle capable de peser dans le mouvement syndical pour plus d'efficacité. Tous entendaient garder leur indépendance et refusèrent de s'organiser en confédération. Ils décidèrent cependant de maintenir des contacts entre eux afin de développer l'entraide.
Les membres originels du G10 :
Fédération autonome de la Défense nationale (FADN) ; créée en 1947
Fédération autonome des transports (FAT) ; créée en 1951
Fédération générale autonome des agents de conduite de la SNCF (FGAAC) ; créée en 1885
Fédération générale des syndicats de salariés des organisations professionnelles de l'agriculture et de l'industrie agro-alimentaire (FGSOA) ; créée en 1945
Fédération autonome des syndicats de police (FASP) ; créée en 1969
Fédération générale autonome des fonctionnaires (FGAF) ; créée en 1949
Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) ; créé en 1965
Syndicat national des journalistes (SNJ) ; créé en 1918
Syndicat national unifié des impôts (SNUI) ; créé en 1962
Le SNUI et la FGSOA sont issus du refus de la scission CGT-FO de 1947 et le SNJ.
gloubi a écrit:Qu'est ce qui fait que tu ais atterri à la CNT-ait qui est tout de même très minoritaire et pas mal critiquée aussi ?
gloubi a écrit:j' avais croisé des membres de la CNT-ait au salon du livre anarchiste de Marseille il doit y avoir 2 ou 3 ans et je dois dire qu'ils n'étaient pas très causants et, d'emblée très méfiants me semblait-il.
gloubi a écrit:Autre question difficile à aborder sans doute en public quand on est directement concerné : ces micro-scissions ( cnt-ait.info, cnt-so ...) finalement ce n'est pas des luttes de clans, donc de pouvoir ?
gloubi a écrit:Merci de cette réponse fouillée qui a du te prendre pas mal de temps.
Concernant l'appel du nombre, il y a malheureusement des gens qui se disent "anarchistes" mais adhèrent au FdG parce qu'ils ne veulent pas être isolés.
On en a un sur notre liste de diffusion de notre collectif anarchiste , il est au parti de gauche, sans illusion dit-il, mais il y est
les anarchistes ne remplissent pas la place de la Bastille.
gloubi a écrit:Pour le syndicalisme le problème est sans doute plus nuancé mais changer de l'intérieur une organisation comme la CGT c'est bien sur illusoire.
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