baboeuf a écrit:
si tu prends les ressources de cuba, que tu les divises par le nombre d'habitants, ça fait pas lourd.
alors est ce que fidel castro est responsable des pénuries?
comment bâtir une industrie de l'automobile, de l'électroménager etc..... en partant de la culture de la canne à sucre?
le salut de cuba, c'est son soleil et ses plages.
Karim Landais : « De l’OCI au Parti des travailleurs » (2e édition)
Tous les textes publiés dans ce livre figuraient déjà dans le tome 1 des écrits de Karim Landais, Passions militantes et rigueur historienne, publié en 2006, après sa disparition. La première partie est constituée par le DEA qu’il présenta en 2004, et par (presque toutes) les interviews qu’il réalisa pour ce diplôme universitaire, la seconde partie par quatre articles publiés dans diverses revues ou inédits de son vivant.
Trois personnes interviewées par Karim pour son DEA ont souhaité que leurs déclarations ne soient pas intégralement reproduites. Cela posait cependant un problème pour l’édition de ce texte puisque leurs propos étaient cités par Karim. Nous aurions donc été obligés de supprimer non seulement leurs citations mais aussi tous les raisonnements que l’auteur avait bâtis à partir de ce que ses « témoins » lui avaient confié ! Nous avons donc opté pour une solution de compromis : les affubler d’un pseudonyme pour que la cohérence des développements de Karim soit respectée et leur anonymat protégé. Quant à Pierre Broué il n’a pu malheureusement relire ses propos puisqu’il était décédé. Nous avons donc effectué quelques coupes signalées par le signe suivant : […]. Cet ouvrage est forcément incomplet puisque l’auteur n’en était qu’au début de ses recherches. De plus, il n’a pu ni choisir les textes ni apporter d’ultimes corrections à ceux qui étaient inédits ou inachevés. Soucieux de rigueur et de précision, peut-être aurait-il refusé que certains soient imprimés sous leur forme actuelle. Il nous a semblé néanmoins important que ses travaux universitaires aussi bien que ses articles politiques puissent circuler le plus largement possible, même lorsque ses réflexions étaient encore à l’état d’ébauche et auraient certainement évolué avec le temps et surtout la réflexion.
Au-delà des tâtonnements, des évolutions de Karim, ses textes montrent bien toute la difficulté aujourd’hui pour un jeune homme – il s’est donné la mort un mois avant son vingt-cinquième anniversaire – de concilier une activité militante « révolutionnaire » et une rigueur scientifique dans l’analyse, plus particulièrement dans le métier d’historien-chercheur qu’il aurait aimé exercer un jour.
Les brèves expériences militantes de Karim, de 1999 à 2005, n’ont pas répondu à ses formidables attentes de fraternité et de changement social. Pire, dans un certain sens, elles ont aggravé ses frustrations personnelles, théoriques et politiques, car son idéal profondément libertaire ne trouvait pas à s’incarner dans la fréquentation quotidienne de « camarades » ou de « compagnons » avec lesquels il aurait pu vraiment trouver un sens à sa vie. D’un autre côté, sa révolte contre la société capitaliste ne l’a jamais abandonné, ni sa volonté de comprendre pourquoi l’extrême gauche trotskyste et le mouvement libertaire avaient tant de mal à se remettre en question, à avancer dans la compréhension du monde, et surtout à mettre fin à l’exploitation et à l’oppression capitalistes. Deux présentations écrites par Nicolas Dessaux et moi-même précisent l’évolution de la pensée de Karim Landais durant sa (trop) courte vie parmi nous et ne préjugent évidemment pas des conclusions théoriques et politiques qu’il aurait dégagées s’il avait pu achever son travail sur les « relations de pouvoir dans les organisations révolutionnaires ». A notre connaissance, aucune étude universitaire sur le courant « lambertiste » n’a été publiée sous forme de livre jusqu’ici, ni aucun recueil aussi riche d’interviews d’ex-militants sur ce qu’il faut bien appeler une « secte », non pas au sens religieux du terme, mais au sens d’une organisation qui se détermine uniquement en fonction de ses propres intérêts de boutique, de micro-appareil, et non de ceux de la classe ouvrière dont elle se réclame... de moins en moins, d’ailleurs.
Loin de tout sensationnalisme journalistique, Karim Landais réfléchit et nous incite à réfléchir au fonctionnement d’une des « trois sœurs » du trotskysme français (aux côtés de LO et de l’ex-LCR majoritaire désormais au sein du NPA). Son objectif n’était pas de régler des comptes personnels, comme c’est souvent le cas des « ex », mais de tirer des leçons qui pourraient être utiles aux militants de tous les courants dits « révolutionnaires » qu’il entendait étudier. Nous espérons que sa démarche critique sera reprise et approfondie par d’autres dans le même esprit passionné, militant et scientifique qui était le sien.
Y.C., Ni patrie ni frontières
Ce livre de 600 pages coûtera 14 euros (frais de port compris) et sera disponible à partir du 25 juillet. Pour toute commande écrire à yvescoleman@wanadoo.fr
Table des matières
Introduction 1
Sur l’OCI-PCI et le trotskysme 3
Eléments pour une socio-histoire des relations de pouvoir ; Introduction à une étude de l’OCI-PCI 5
Entretiens et réponses au questionnaire 173
Présentation : « Il ne faut pas faire le jeu de l’ennemi de classe » 175
Entretien avec Pierre Broué 179
Entretien avec Michel Lequenne 214
Entretien avec Boris Fraenkel 238
Entretien avec Alexandre Hébert 257
Entretien avec Charles Berg 278
Entretien avec Pierre Simon 302
Entretien avec Vera Daniels 326
Entretien avec Christian Béridel 354
Entretien avec Vincent Présumey 393
Entretien avec Ludovic Wolfgang 435
Réponses de Nicolas Dessaux 479
Réponses de Charles Huard 502
Réponses de Marie-Cécile Plà 510
Quatre articles sur l’OCI-PCI et le PT 517
Au parti du mensonge déconcertant, inédit, avril 2005. 518
Le Pärti des travailleurs et l’Europe 524
Le lambertisme à la croisée des chemins, février 2005, inédit 531
Présentation critique (Nicolas Dessaux) 554
Militantisme et individualité au sein de l’OCI-PCI, intervention dans le cadre de la Journée d’études du 10 novembre 2004, organisée par l’IHC-UMR CNRS 5605 de l’Université de Bourgogne, parue en octobre 2005 dans les Cahiers d’histoire (revue d’histoire critique) n° 97. 557
Remarque si un membre du PCF passe il pourrait parler de ce gars là
C’est ainsi que j’ai décroché une licence, et enfin une maîtrise. Mon mémoire portait sur la guerre d’Espagne. J’étais à ce moment-là très proche des milieux anarchistes, et j’ai même milité quelque temps avec l’Organisation communiste libertaire, jusqu’au jour où je pris vaguement conscience que cet idéal d’intégration des immigrés et de monde sans frontières n’aboutissait au final qu’à une société à l’américaine et à la destruction de tous les peuples, de toutes les traditions.
contre chavez :article du journal libertario
par Flores Magon, mardi 21 août 2012, 14:02 ·
Hugo Chavez parle de socialisme, souveraineté populaire, participation. Pourquoi être en désaccord si ceci correspond à l’idéal anarchiste ?
Les diatribes de Chavez sont très fournies. Mais lui-même a réitéré qu’il ne fallait pas se fier à ce qu’il faisait ou disait. Ainsi, son "socialisme du XXIéme siècle" dans les faits n’a pas dépassé le simple paternalisme et capitalisme d’Etat, avec comme base l’abondance de la rente pétrolière. La souveraineté populaire est la souveraineté d’une élite de militaires, d’entreprises transnationales et de la "bourgeoisie populaire" naissante. Il suffit de voir la récente concession de pouvoirs extraordinaires à la Présidence, ou la façon dont on raille les alliés qui ont exprimé des réserves face à la décision de construire un parti officiel unique, pour avoir une idée de ce que le "Comandante " entend par participation. Dans l’anarchisme, on n’accepte pas de leadership permanent et omnipotent, sinon uniquement ceux qui sont constamment authentifiés par ceux que, dans une circonstance particulière, ils représentent ; et ceci est l’expression de la souveraineté et de la participation. Le processus [au Venezuéla] ne montre ni d’une manière ou d’une autre que l’on s’éloigne du pouvoir hiérarchique et de l’Etat.
L’intention proclamée du gouvernement est de faire une révolution pacifique et démocratique. Pourquoi ne pas attendre que la révolution s’approfondisse pour émettre des jugements sur le processus ?
Chavez parle de révolution, mais sa parole n’est pas suffisante pour croire qu’il la fasse et qu’il doive être soutenu. Trop de tyrans et de démagogues sur ce continent ont dit la même chose, sans qu’il y ait des raisons de les soutenir. Dans notre cas, il y a une "révolution" dans le sens que notre mode de vie a été désarticulé dans beaucoup de sens, mais ce que nous voyons de construction ne nous incline pas à le soutenir. Permettre sa consolidation c’est rendre les choses plus difficiles à changer, parce que les changements que les anarchistes proposent vont dans une direction très différente de celle prise par le "processus", qui avec plus de 8 ans à la barre se montre plein d’autoritarisme, bureaucratiquement inefficace, infecté par la corruption de manière structurale, avec des orientations, des personnes, des attitudes que nous ne pouvons pas soutenir.
Même si son projet n’est pas libertaire, le chavisme appelle à se confronter à l’oligarchie et à l’impérialisme. Pourquoi ne pas établir des relations stratégiques avec eux et plus tard, une fois détrôné l’oligarchie et l’agression impérialiste, essayer de faire la révolution anarchiste ?
Les alliances stratégiques sont un mode d’action politique pour gagner le contrôle de l’Etat par un groupe d’alliés, alors que nous, les anarchistes, cherchons à dissoudre l’Etat grâce à la participation de toutes-tous. L’échec de ce qui s’appelle réaction et oligarchie (sobriquets avec des vues clairement propagandistes) servira uniquement à consolider à l’intérieur du pouvoir ceux qui gagnent, ceux qui nécessairement formeront la nouvelle oligarchie parce que ainsi l’impose la logique étatique, comme il s’est produit en URSS, Chine ou Cuba. Ceci rendra la révolution anarchiste plus difficile et l’Espagne de 1936 fut un bon exemple. Il est aussi inexact d’identifier le projet chaviste comme étant en opposition au coup d’Etat, alors que son but original était de faire un coup d’Etat militaire, et qu’il se targue constamment dans son identification avec le langage et les pratiques de caserne. La lutte contre le gouvernement de la minorité (oligarchie) à l’intérieur des régimes étatiques se réduit à remplacer quelques-uns par quelques autres. En ce qui concerne le combat contre l’impérialisme, si nous prêtons attention à ce qu’ils proposent et appliquent en matière de pétrole, de minerai, d’agriculture, d’industrie, de plan de travail etc., ils semblent rester les valets de l’Empire et non ses ennemis (Pour plus de détails sur les axes stratégiques face au capital transnational et aux intérêts impérialistes, voir les publications du "El libertario" www.nodo50.org/ellibertario- en espagnol).
Maintenant, le gouvernement vénézuélien annonce une explosion du pouvoir communal, avec l’implantation massive et sécession de pouvoir aux Conseils Communaux, organisations communautaires et horizontales de participation populaire. Les anarchistes soutiennent ces structures de base ?
Ce que nous commençons à voir de l’instauration et du fonctionnement des conseils communaux indique que son existence et sa capacité d’action dépendront de sa loyauté à l’appareil gouvernemental, lequel s’assure en laissant aux mains du Président la faculté juridique d’approuver ou non les dites organisations, comme le décrit la loi correspondante. Dans ce cadre, il y a des expériences au Venezuela, ou tant de groupements de base (comme les syndicats sans aller plus loin) ressemblent aux tramways, qui reçoivent le courant depuis le haut. Certainement, il y a des tentatives pour un réel groupement du bas vers le haut, et ceci a lieu dans le cadre du voisinage, ouvriers, paysans, indigènes, écologistes, étudiants, culturels, etc. malgré qu’ils ne comptent pas sur la sympathie officielle. Il nous semble que la soumission légale, fonctionnelle et financière des conseils communaux devant le pouvoir étatique sera un sévère obstacle pour servir de base à un mouvement autonome. Ceci vaut aussi pour l’annonce de conseils de travailleurs pour les entreprises, dans lesquels on entrevoit un moyen d’annuler un syndicat indépendant.
Pourquoi les anarchistes critiquent-ils la Force Armée Vénézuélienne- d’origine clairement populaire et nationaliste- et sa capacité à soutenir un projet révolutionnaire ?
Dans tout armée moderne, depuis l’Europe du XVII et XVIIIéme siècle jusqu’à l’Amérique Latine d’aujourd’hui, le gros des troupes est recruté dans les secteurs populaires. Mais à part l’origine sociale de la majorité des intégrés, la raison d’être de l’armée est la défense d’une structure de pouvoir et de ses détenteurs, c’est pour ça qu’elle ne pourra jamais soutenir une révolution en faveur des opprimés. Au mieux, on changera une personne par une autre et quelques règles de la structure du pouvoir, mais on ne l’éliminera pas parce que le commandement et l’obéissance sont son essence. C’est pourquoi nous ne soutenons aucune armée, police ou privilégiés qui peuvent utiliser à leur avantage la force ou les armes contre d’autres gens. Le nationalisme n’est pas une position que l’anarchisme approuve, parce qu’il implique de circonscrire les intérêts de certaines personnes, enfermées artificiellement par un Etat dans un certain territoire-nation, lesquelles se considèrent différentes et même supérieures aux autres. Nous sommes ennemis de tous type de privilèges pour cause de naissance, de race, de culture, de religion ou de lieu d’origine. De plus, l’histoire néfaste de la structure militaire vénézuélienne parle d’elle même : institutionnalisée par le tyran Gomez pour liquider les aspirations fédérales régionales ; consolidée dans sa vocation répressive durant la lutte contre l’insurrection de gauche durant les années 60 ; et exécutante du massacre de février 1986.
Au cas où, les anarchistes vénézuéliens seraient "décharnés" (surnom par lequel le chavisme fait allusion à ses opposants) et, pour cela, supportent l’opposition social-démocrate et de droite ?
"Décharnés" est une qualification nettement médiatique, dépréciée dans son usage politique officiel et avec des aires de consigne, car personne ne dit qui l’on nomme ainsi. Mais si, dans tous les cas, on veut désigner par ce terme ceux qui n’acceptent pas de faillir à leur liberté et leur autonomie pour se soumettre à l’imposition autoritaire d’une personne, d’un parti, d’une idéologie, nous le sommes. Par contre, si par cela on veut dire que nous appuyons des courants identifiés comme le libéralisme économique, la dévaluation quasi-raciste des élites jusqu’aux majorités, l’escroquerie de la démocratie représentative ou le retour à des formes d’organisation socio-politiques dépassées par l’histoire, nous ne le sommes pas. De fait, nous n’appuyons pas le régime de Chavez ni ses contre-attaquants électoraux ; nous pouvons être d’accord avec quelques actions des uns et des autres, avec quelques déclarations des uns et des autres, mais fondamentalement, nous critiquons la majorité des faits et des discours des uns et des autres. Nous répudions la frustration répétée des espérances des gens qui ont soutenu Chavez, mais nous refusons de confirmer les manoeuvres politiciennes du troupeau d’opportunistes qui se prétendent être l’opposition institutionnelle. Et surtout, nous ne pouvons pas, pour des raisons de principe, soutenir ceux qui fondent la recherche d’une vie meilleure dans un quelconque type de subordination des gens à la hiérarchie étatique, comme le prétendent les deux camps.
Quelle est votre proposition pour transformer positivement la réalité vénézuélienne actuelle ?
Notre lutte n’est pas conjoncturelle ou de circonstance, c’est pour une nouvelle société que nous devons opter pour la vie collective et individuelle. C’est la lutte pour l’existence d’une société sans classe, laquelle est indubitablement véhiculée, pour l’anarchisme, par l’abolition de l’Etat. Pour cette raison, selon notre critère, l’authenticité de n’importe quelle révolution doit être faite par la réelle et effective liquidation - depuis l’instant même où il se produit - de l’appareil étatique et de tout pouvoir hiérarchique. Nous ne cessons d’insister sur l’exigence de commencer la liquidation de l’Etat avec, et non après, la démolition de la structure classique de la société. La révolution nous l’entendons non comme conquête de l’Etat mais comme la suppression de celui-ci. Dans ce sens, nous croyons en la prise de possession, directement par les travailleurs, de la terre et des moyens de production, en incluant la nécessité de défendre par n’importe quelle voie, comme l’expropriation, ou plutôt, la restitution de toute la richesse à ceux qui en sont les légitimes propriétaires, ceux qui l’ont créée. Nous soutenons donc qu’une proposition positive pour l’actuelle réalité vénézuélienne se réalise par la promotion de l’autonomie des mouvements sociaux du pays, puisqu’en eux se trouve l’espace de tension nécessaire pour le déroulement et l’influence des principes de base de l’idéal anarchiste : action directe, autogestion, liberté et égalité dans la solidarité.
Chavez, fin d’un caudillo
Le président du Venezuela est mort, la gauche latino-américaine et européenne pleure son modèle, celui qui prétendait réaliser un « socialisme du XXIe siècle » et qui, en réalité, a surtout cherché à bâtir un capitalisme national, main dans la main avec un patronat patriote. S’il a mis la rente pétrolière au service des programmes sociaux, le régime chaviste a, pour le reste, toujours étranglé toute voix dissidente sur sa gauche, toute manifestation d’un mouvement social autonome. Chavez était un caudillo, dans la tradition latino-américaine : un leader charismatique porté par les masses. C’est l’occasion de relire ce qu’Alternative libertaire a écrit à son sujet :
« Venezuela : Les deux visages du chavisme », dans les pages International de janvier 2007.
« 1992 : Chávez, du putschiste au caudillo », les pages Histoire de février 2012.
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