En attendant que Freakers s'exprime, je trouve, Arthur, que tu fais un peu funambule dans cet exercice, d'autant qu'il ne s'agit plus de semaines ou de mois dans la configuration d'une nouvelle scission, mais d'années...
Y a t-il d'autre moyen que de faire le funambule, dans une telle situation ?
Quand je parle de semaines et de mois cela concerne l'apparition ou non d'une énième CNT, en gestation depuis au moins deux ans. Ne faisant pas partie de ceux qui ont ou vont quitter la CNT-f je ne suis pas informé de leurs intentions. Le fonctionnement du syndicat du Nettoyage, et le long chemin parcouru par son animateur (au sein de la CNT), me semblent peu propices à ce qu'il rejoigne une autre confédération. Aura-t-il pour autant le moyen de fédérer autours de lui de forces capables de construire un champ de syndicalisation plus étendu ?
si jamais il s'en trouve assez pour porter encore un syndicalisme révolutionnaire de masse.
Le syndicalisme révolutionnaire "de masse", n'est -il pas un leurre (largement entretenu par nos camarades du CSR) ?
Même ses plus grands protagonistes ne parlaient-ils pas de minorités agissantes ? Le syndicalisme révolutionnaire a, à travers une CGT naissance, fortement influencé, sur une période relativement courte (10 à 12 ans), le mouvement social.Bien que tenant le bureau confédéral, les syndicalistes révolutionnaires n'en étaient pas moins une minorité au sein de la minorité que représentaient les syndiqués dans le monde du travail. La scission de la CGT-U allait montrer en 1921 qu'ils n'influençaient même plus que la minorité d'une minorité, elle même en perte de vitesse.
La CNT-f, parce qu'elle a été "visible" l'espace d'une petite dizaine d'années, en rassemblant dans ses cortèges, le ban et l'arrière ban du mouvement libertaire, a laisser croire à certains (parmi ceux-la même qui avaient connu une organisation squelettique) qu'elle allait faire sa place parmi les autres et devenir une organisation "de masse".
Je crois que la place de la CNT-f, sans être groupusculaire, demeure celle d'une minorité agissante. L'opposition aujourd'hui en son sein concerne bien évidemment son "identité visible". Doit-on favoriser "la politique du chiffre" pour être reconnue parmi les autres ou renforcer par notre organisation et nos pratiques une identité spécifique ? Une force se mesure-t-elle au nombre ou par sa détermination, son exemplarité ?
Les positions défendues, sur la représentativité par exemple, par la CNT-f ne sont pas celles d'un repli sectaire.
Les débats de son congrès porteront aussi sur la question délicate des permanents, et parmi ceux qui se sont opposé aux pratiques fractionnelles de l'UTS, certains considèrent qu'il faut approfondir la question.
Ce congrès sera, il faut l'espérer, celui de la clarification et devra permettre de sortir d'une crise qui malheureusement mobilise, depuis trop d'années, des forces internes qui seraient mieux utilisées à lutter contre le patronat.
On peut penser que la CNT-f en sortira affaiblie, mais peut être, au travers de multiples identités, le syndicalisme révolutionnaire se renforcera...
Fraternelles Salutations Syndicalistes.