vroum a écrit:
Le copain n'est pas "lambertiste", le courant lambertiste est un courant trotskiste lié au POI : http://fr.wikipedia.org/wiki/Courant_lambertiste
Qui a versé la goutte de cidre qui a fait déborder la bolée ?
http://www.monde-libertaire.fr/france/16710-qui-a-verse-la-goutte-de-cidre-qui-a-fait-deborder-la-bolee%E2%80%88
Le 26 octobre, débutaient les manifestations, en Bretagne, d’employés et de patrons engagés contre le gouvernement au sujet d’une taxe sur les poids lourds, injustement baptisée « écotaxe ». Ils ont choisi de porter des bonnets rouges, rappelant la révolte du papier timbré de 1675 lorsque de nombreux actes administratifs furent taxés par le roi, Louis XIV, qui fit réprimer par les nobles locaux la rébellion, renforçant ainsi son pouvoir absolu. Aussi, le symbole d’une région contre le pouvoir central est ravivé. Le 29 novembre, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, décidait de reporter l’application de la taxe. Cependant, les contempteurs de l’« écotaxe » souhaitent une disparition totale de cette disposition légale et, le 2 novembre, entre vingt et quarante mille personnes défilent à Quimper. Ce défilé a, en outre, été accompagné par la destruction de dispositifs routiers tels que les portiques et bornes de détection de poids lourds sur les routes.
Qu’est-ce que l’« écotaxe » ?
Le terme d’écotaxe est employé pour désigner des mesures fiscales destinées à compenser l’émission de gaz à effets de serre, comme la taxe que la Suède a mis en place en 1988. Celle dont on entend aujourd’hui parler est en fait la taxe nationale sur les véhicules de transport de marchandises, qui s’applique aux transports marchands de plus de 3,5 t sur les routes nationales et départementales. C’est une des raisons pour lesquelles la Bretagne est particulièrement touchée : il n’y a pas d’autoroute au-delà de Rennes. Le premier objectif de cette taxe n’est pas écologique : il s’agit de reporter le coût d’entretien des routes sur les entreprises y faisant rouler les camions qui les dégradent. Le second objectif de cette transposition d’une directive européenne est d’harmoniser le financement des infrastructures à l’échelle européenne. Les destinataires finaux des revenus de ce prélèvement sont les collectivités territoriales afin qu’elles soutiennent les transports ferroviaires et fluviaux.
Pourquoi spécialement la Bretagne ?
Plusieurs facteurs ont alimenté une tension entre le pouvoir central et les entreprises bretonnes. Tout d’abord, le chômage frappe durement (PSA, Alcatel et d’autres enchaînent les plans de « restructuration ») et depuis longtemps cette région, qui voit d’ailleurs fuir ses « cerveaux » (les jeunes diplômés) vers Paris. D’autre part, les agriculteurs y étaient, comme ailleurs en France, fortement subventionnés depuis les années 1960 et 1970. Cette politique agricole avait eu pour effet de multiplier les activités agricoles en Bretagne, conduisant à la surproduction, à l’export à l’international. Le secteur est donc devenu fortement dépendant des ventes à l’étranger (par exemple au Moyen-Orient pour la volaille) tout en s’exposant à la concurrence de pays tels que le Brésil ; autant dire que la Bretagne est perdante. De plus, les subventions ont diminué, voire disparu pour certaines, depuis les années 2000. Alors, les entreprises licencient, comme les volaillers (Doux : 1 000 personnes ; Tilly-Sabco : 300 sur 340 ; Gad : 900) ou les producteurs de saumon (Marine Harvest : 400). Et comme les produits agricoles sont tous acheminés hors de Bretagne par les routes, les agriculteurs voient dans la taxe sur les transports une menace de plus sur leur secteur, une goutte d’eau qui fait déborder le vase. Sans compter les effets délétères de la réforme générale des politiques publiques (RGPP) lancée sous Sarkozy qui ont particulièrement touché les services publics bretons.
Des « régionalistes » ?
Il est un fait qui a marqué (troublé ?) les médias 1 : des employés ont défilé avec leurs patrons. Heureusement, peu de journalistes ont osé y voir une supposée réconciliation entre classes, la lutte de celles-ci n’étant bien sûr pas abolie. Pour parler en termes crus, les exploiteurs comme les exploités croient en l’exploitation comme moteur de la société et les seconds boivent les paroles des premiers en danger, menacés de licenciement. On pourrait croire que les bonnets rouges unissent les contestataires de droite et de gauche sur un autre terrain, celui de l’identité régionale. En effet, ils sont accompagnés de défenseurs de la langue et de la culture bretonnes et d’une poignée d’autonomistes et d’indépendantistes bretons qui voient dans ces événements une occasion de faire parler d’eux ; une aubaine pour la FNSEA (ici la FDSEA, « D » pour « départementale ») qui n’est qu’une sorte de Medef du secteur agricole. On crie ici « Paris nous opprime », là « À bas le jacobinisme », alors même que le secteur agricole breton n’aurait pas connu ses heures de gloire sans l’État central…
Quelles leçons tirer ?
Ce mouvement nous renvoie à des préoccupations majeures si l’on veut transformer nos sociétés. La centralisation politique telle que la France la connaît est néfaste et institue une relation d’interdépendance dissymétrique entre le pouvoir national et la région. Les individus interagissent socialement, d’autant plus qu’ils habitent une même région, un même département, une même ville ou un même quartier et, à ce titre, ont toute légitimité à prendre activement part aux décisions qui les concernent ; il s’agit là d’un principe fondateur du fédéralisme qui n’a aucun rapport avec un fond traditionnel ou culturel cher à certains indépendantistes. Pourtant, en Bretagne, il est en ce moment détourné au profit de l’organisation économique régnante. En clair : les capitalistes nourrissent l’identitarisme en récupérant vaguement des conceptions originellement émancipatrices.
Au-delà de la « récup », les militants libertaires auront à nouveau compris que leur projet de trouver une organisation différente et plus juste de la société ne peut pas passer à côté des questions agricoles, écologiques, ni de celle des transports. Laisser le secteur agricole croître et décroître sous l’effet d’incitations artificielles (les subventions) et de la guerre des prix n’est bien sûr pas une option ; mais l’émancipation d’un État ou des marchés ne peut pas se faire sans un contrôle, par les agriculteurs eux-mêmes et ceux qui bénéficient localement de leurs produits. L’impact environnemental des cultures, des élevages et des transports doit être inclus dans les réflexions sur les coûts de ces activités, quand bien même il ne saurait être « monnétisé » sous forme d’une taxe, parce qu’un jour ou l’autre nous les paierons, ces dégâts environnementaux. Penser à tout cela, c’est aussi être anarchiste.
À plus court terme, il faut soutenir tous les employés (les Bretons et les autres) menacés d’être mis dans la dèche par leurs patrons. Leur rappeler que les patrons et l’État ne sont pas ennemis comme les premiers veulent le faire croire, ils travaillent main dans la main au maintien d’une société de classes, en Bretagne comme ailleurs.
Loïc Irmat
Groupe libertaire Louise-Michel
1. Il serait temps pour les journalistes de comprendre que les idées politiques ne peuvent pas être simplement décrites le long d’un axe unidimensionnel gauche-droite, non ?
.«On ne veut pas être ralliés de près ou de loin à un programme politique qui n’est pas dans nos tablettes et qui est le régionalisme et éventuellement une zone franche bretonne pour pouvoir décider les lois et des règlements de la Bretagne», a renchéri Marc Hébert, secrétaire départemental FO du Finistère, joint par l’AFP. «On ne s’inscrit pas du tout dans une démarche identitaire, on pense que le problème est national et pas régional», a-t-il également affirmé
Mais qu'est-ce qui fait courir ce leader de FO ? « Ce sont les copains, la mobilisation ! », rétorque-t-il. Le bonhomme au verbe haut s'affiche clairement « anarcho-syndicaliste ». Malgré tout, il n'est « pas contre ceux qui ont des engagements politiques, sinon c'est la dictature », lâche-t-il simplement. Le personnage est complexe, difficile à décrypter. Son franc-parler est de notoriété publique. Un franc-parler et une action syndicale « bulldozer » qui en heurtent plus d'un.
Les individus interagissent socialement, d’autant plus qu’ils habitent une même région, un même département, une même ville ou un même quartier et, à ce titre, ont toute légitimité à prendre activement part aux décisions qui les concernent ; il s’agit là d’un principe fondateur du fédéralisme qui n’a aucun rapport avec un fond traditionnel ou culturel cher à certains indépendantistes. Pourtant, en Bretagne, il est en ce moment détourné au profit de l’organisation économique régnante. En clair : les capitalistes nourrissent l’identitarisme en récupérant vaguement des conceptions originellement émancipatrices
bajotierra a écrit:Ce courant a influencé FO 35 , FL en parle lui même là , au début de la vidéo
L’insoutenable légèreté des donneurs de leçons
in Le Monde libertaire # 1723 du 28 novembre au 4 décembre 2013
http://www.monde-libertaire.fr/syndicalisme/16755-linsoutenable-legerete-des-donneurs-de-lecons
LA LUTTE DES CLASSES n’est pas un long fleuve tranquille et a besoin de militants lucides et déterminés beaucoup plus que de donneurs de leçons ou, pire, de commissaires politiques.
À chaque moment de l’histoire où les luttes sociales se sont développées, voire embrasées, il y a eu des choix stratégiques à faire, des terrains à prendre ou à déserter, des discussions pratiques ou des péroraisons théoriques comminatoires. Et des choix faits découlent, pour les militants anarchistes et la lutte de classe en général, une emprise sur le réel ou, à l’inverse, un discours sur un réel inventé.
L’anarcho-syndicalisme, par essence, est en permanence confronté à cette question : il faut, bien évidemment, connaître les fondamentaux théoriques pour savoir « où l’on habite», mais il reste ensuite concrètement à les mettre en oeuvre dans la vraie vie.
Parfois, c’est assez simple, parfois, c’est plus compliqué et c’est notamment le cas quand la colère monte dans une partie importante de la population avec des mélanges pas toujours rationnels ou politiquement corrects, si l’on peut dire. D’autant que certains s’ingénient à rendre les choses confuses, ce qui est toujours le cas dans ces moments-là.
Cela serait trop simple sinon…
C’est exactement ce qui se passe en ce moment en Bretagne avec le mouvement dit des Bonnets rouges en référence à une « jacquerie » bretonne de 1675.
À la base, des plans de licenciements d’une brutalité extrême dans l’agroalimentaire, notamment dans le Finistère, mais aussi dans l’automobile (PSA Rennes), dans la sous-traitance, dans la téléphonie, dans la chimie… Des salariés qui s’organisent et résistent jour après jour avec une grande détermination (Doux, Gad, Marine-Harvest…) avec leurs syndicats (FO et CGT) contre les patrons, les politiques et, parfois, la CFDT, qui a fait sortir ses troupes sur le site de Gad à Josselin (Morbihan) pour cogner sur les grévistes FO.
Sur ce fond de colère sociale, de désespoir parfois, tous les menteurs, truqueurs et falsificateurs ont essayé de faire fructifier leurs idées nauséabondes ou corporatistes : patrons «bretons » organisés dans l’obscur mais puissant Institut de Locarn, politiciens régionalistes tel le maire de Carhaix, manipulateur né, voire identitaires fascisants pour qui la destruction de portiques n’est bien évidemment qu’un prétexte pour dénoncer la mainmise française qui « n’amène que des malheurs et des étrangers ».
À ce stade deux possibilités :
– Regarder en spectateur, en donneur de leçons. Expliquer aux salariés que ce ne sont que des cons manipulés et qu’en plus, si c’est pour produire de la merde dans le cadre d’une agriculture productiviste, ce n’est pas bien grave s’ils perdent leur emploi et que c’est même une bonne chose pour la planète… Coups de boule assurés (bien mérités) et surtout discours définitivement inaudibles et discrédités puisqu' associés à la perte d’emploi et à la misère.
– Être auprès des travailleurs, chômeurs, jeunes… pour ne pas laisser la place aux menteurs et manipulateurs, pour se battre avec eux et, à travers ces luttes, faire passer des idées et des pratiques.
Le 2 novembre, qu’on le veuille ou non, qu’on le déplore ou non, ce sont des centaines et des centaines de salariés de Gad (FO) de Doux (FO), de Marine-Harvest (CGT), de la pêche (CGT) qui ont décidé qu’ils iraient manifester à Quimper et pas ailleurs.
Les mêmes qui ont considéré (voir la lettre incendiaire de la section CGT de la navale à ses responsables régionaux) que les appareils (CGT, SUD, FSU) qui défilaient le même jour à Carhaix les trahissaient et soutenaient, de fait, le gouvernement. C’est dans ces conditions que les militants anarcho-syndicalistes de FO ont décidé, en toute conscience, de prendre leurs responsabilités en allant aider à constituer un cortège syndical très clair et très net sur le fond et sur la forme.
Certes, nous y avons côtoyé, au début du rassemblement, des gens peu fréquentables. Il a fallu physiquement défendre la sono qui diffusait des slogans sans ambiguïté aucune du type « Breton ou pas, un patron reste un patron » ou
« Français immigrés, mêmes patrons mêmes combats », mais, au final, c’est un cortège de plus de mille salariés de FO et de la CGT qui s’est constitué et a défilé en toute « souveraineté» dans les rues de Quimper avec des dizaines de contacts et de discussions sur la situation et les diversions et rideaux de fumées entretenus pour protéger le système. Qui l’aurait fait en notre absence ?
Nous admettons tout à fait que cette stratégie puisse être discutée ou critiquée, mais elle est nôtre et nous considérons que nous avons fait, en mettant les mains dans le cambouis, oeuvre utile. N’en déplaise à certains commissaires politiques du Parti ouvrier indépendant décrivant, dans certains papiers, les manifestants de Quimper comme, au mieux des abrutis n’ayant rien compris à la situation ou, au pire, des traîtres cryptofascistes (la meilleure preuve pour eux étant probablement que le NPA défilait aussi à Quimper).
Les manoeuvres de tous ordres ne sont pas encore terminées. Le gouvernement aux abois a un besoin crucial d’un pseudoconsensus.
C’est tout l’objet du Pacte d’avenir pour la Bretagne présenté le 6 novembre et qu’Ayrault est supposé signer d’ici à la fin du mois. Vaste fumisterie, indécent, voire dangereux sur bien des aspects, il a déjà reçu le soutien empressé d’une intersyndicale régionale (tous les syndicats, sauf FO) réclamant un « pacte social pour l’avenir de la Bretagne ».
Nul doute que les salariés touchés par les plans de licenciements vont apprécier…
Sans se la jouer, étant ouvert à toutes les discussions sur la situation et sur les meilleurs moyens de peser efficacement, les militants anarcho-syndicalistes continueront contre vents et marées à participer aux luttes sociales, à tout faire pour les fédérer et à tenter de faire partager au plus grand nombre des perspectives réellement émancipatrices.
Maurice
Groupe La Sociale de la Fédération anarchiste
Jeudi 28 novembre
20 heures, Maison de quartier de Villejean, avenue Winston-Churchill, Rennes, M°Kennedy
Résister aujourd'hui à l'exploitation capitaliste : partage d'expériences et débat
« Vivre, c'est ne pas se résigner », Albert Camus
Résister aujourd'hui à l'exploitation capitaliste ? Combattre les licenciements et la misère programmée ? Quels acquis à défendre ? Lesquels à reconquérir ? En réponse à quelles attaques : sécu, retraites, qualifications, conventions collectives, « réforme » de l'école, vampirisme fiscal et financier ?
Perspectives locales et internationales. Beaucoup de questions, des pistes et quelques réponses.
Syndicalisme ? Alternatives ? Actions directes non-violentes ? Violence légitime ? Collectifs ? Éducation populaire ? Grève générale expropriatrice et gestionnaire, Quésaco ? Atouts et limites de tous ces moyens. Quelle articulation entre eux ?
Une résistance sociale, inscrite tout autant dans le local que dans la solidarité internationale, est à développer ou à (ré)inventer.
La lutte revendicative peut-elle, doit-elle déboucher sur une perspective révolutionnaire ? Les élections, piège à c... ? Et les bureaucrates ? A la broche ou au court-bouillon ? Et le rôle de l'Etat ?
Discutons, organisons-nous, construisons, partageons nos expériences. Venez débattre avec le groupe La Sociale de la Fédération Anarchiste
http://www.farennes.org/
N’en déplaise à certains commissaires politiques du Parti ouvrier indépendant décrivant, dans certains papiers, les manifestants de Quimper comme, au mieux des abrutis n’ayant rien compris à la situation ou, au pire, des traîtres cryptofascistes (la meilleure preuve pour eux étant probablement que le NPA défilait aussi à Quimper).
A partir de 1954,j'ai fait partie des scouts Bleimor,une association de scouts Bretons de Paris,au sein de laquelle j'ai glané de nombreux mots bretons.Dans le cadre des camps
en particulier.On y pratiquait en effet ar simbol a zo digor(le symbole est ouvert). Le "symbole" était autrefois cet objet que l'on accrochait au cou des élèves surpris parler bre-
-tons à l'école.Nous ,nous faisons le contraire:il était interdit de parler le français au cours de certains repas et ceux qui transgressaient cette interdiction étaient affublés du
"symbole".Bien sûr,cela plongeait quelque-uns d'entre nous dans l'embarras car ils ne pouvaient plus dire un mot.Mais beaucoup se sont familiarisés avec tout un vocabulaire.
Spécifique,certes mais c'était un point de départ comme un autre.(Page 301).
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