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L'envol à Orly des États Généraux des services publics

MessagePosté: Mar 1 Fév 2011 22:23
de CHALOT
L'envol à Orly des États Généraux des services publics

Un décollage avec une piste pas assez bien balisée... Il faut veiller sérieusement au pilotage et à l'atterrissage....

Les États généraux du service public se sont tenus à Orly durant ce dernier week-end de janvier.
Ils ont rassemblé entre 150 et deux cent personnes qui, pendant deux jours ont débattu de l'avenir du service public et des moyens permettant de mener une contre-offensive unitaire contre les attaques qui visent au démantèlement, voire à la destruction des services publics.
Avant de participer à ce rassemblement, je me suis interrogé sur certaines ambiguïtés contenues dans l'appel initial.
« L'union Européenne, qui aurait du jouer un rôle protecteur vis-à-vis de ses peuples  et promouvoir des services publics européens, a fait tout le contraire en privilégiant la concurrence  libre et non faussée »
Quelle illusion sur ce que pourrait être l'Europe libérale ! Comme si la destruction des services publics avec l'extension du marché « libre et non faussé »n 'était pas inscrite dans la constitution européenne rejetée par le peuple français en 2005...
Les principaux initiateurs de ces États Généraux qui ont participé à la campagne du non à la constitution européenne s'alignent-ils sur les « européistes » ou cherchent-ils l'unité à tout prix, quitte à passer sous le boisseau ?
Non certainement pas diront-ils ! Aller savoir...La direction de la FSU ne s'apprête t-elle pas à faire le forcing pour que ses syndicats fédérés votent l'adhésion de la fédération à la Confédération européenne des Syndicats, fortement intégrée à l'appareil européen !
Ceci étant dit et rappelé, la tenue des États Généraux du service public est un événement à saluer.
j'espère que cette initiative sera suivie d'effets mais je reste sur ma faim .
Tout d'abord la place des associations politiques, du PS au NPA en passant par le PG et les micros organisations me semble à la fois disproportionnée et à la fois source de dérives.
Très peu de réels collectifs militants locaux étaient présents, ce qui montre la faiblesse d'un mouvement pas assez ancré dans les territoires où justement la résistance nécessaire, peine à se structurer.
Il s'agit là d'une faiblesse soulignée par quelques intervenants.
La recherche du consensus et du plus petit dénominateur commun n'a pas permis de donner aux États Généraux une orientation répondant à tous les enjeux.
S'il était diviseur de rappeler avec trop de morgue au PS présent que ce parti est co-responsable de la mort du service public en programmant la privatisation, entre autres, de la poste , il aurait été possible et indispensable de peser pour l'avenir.
Les « mauvaises langues » estiment que si les États généraux ont fait une impasse sur la question laïque c'est pour ne pas faire de peine au PS et au PCF.
Ce sont bien là des partis, défenseurs acharnés des services publics(!) qui, comme dans la Région Ile de France votent les subventions d'investissement aux lycées privées !
Quant on sait que ces subventions ne sont pas obligatoires mais facultatives, on ne peut que « regretter »-le mot est faible- le silence des États généraux sur cette question.
Autrement dit, les élections cantonales vont se dérouler sans que les partis de gauche soient interpellés sur le vote des budgets...Ils pourront donc continuer, eux aussi à financer l'investissement des établissements privés en toute impunité.
A la  « gauche » départementale les collèges privés, à la « gauche » régionale les lycées privés ...Les laïques apprécieront!
Cela rappelle aux plus anciens la période qui a suivi la victoire de Mitterrand aux présidentielles de 81...Il ne fallait pas gêner les camarades!
Malgré ses insuffisances et ses outils, ces États Généraux ont eu le mérite indéniable de lancer une dynamique …
Oui , « le service public est seul capable d'assurer la satisfaction des besoins fondamentaux de chacun sans discrimination d’aucune sorte. L’élaboration et la mise en œuvre de l’intérêt général, la redistribution des richesses qu’il induit, la solidarité qu’il nécessite et qu’il mobilise, l’implication populaire qu’il exige, participent de la construction d’une société démocratique. »
Mais aujourd'hui s'il faut faciliter l'émergence d'initiatives centrales sur des bases claires comme la préparation d'une manifestation nationale à Paris, il faut ancrer le mouvement au plus près des territoires avec les citoyens.
Seule une résistance populaire est apte à faire reculer le gouvernement et à faire comprendre à la gauche que le peuple, attaché au service public, sera le défendre et empêcher les renoncements de demain !
Jean-François Chalot