Robert Faurisson hélas a existé
in Le Monde libertaire # 1688 du 22 au 28 novembre 2012 : http://www.monde-libertaire.fr/expressions/16067-robert-faurisson-helas-a-existe
Une très récente biographie de Faurisson vient éclairer le parcours de ce négationniste et les complicités institutionnelles dont il a bénéficié.
Le 18 octobre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de « l’humoriste » Dieudonné M’bala M’bala qui avait été condamné en première instance à 10 000 euros d’amende pour avoir fait remettre à Robert Faurisson, par un homme déguisé en déporté sur la scène du Zénith, fin 2008, un prix de « l’infréquentabilité ». Robert Faurisson (né en 1929) est sans doute le négationniste le plus célèbre en France. Une biographie 1 récemment parue, rédigée par Valérie Igounet, permet de prendre un peu de recul sur le sujet et de comprendre de quelles complicités a pu bénéficier ce négationniste.
Le terme « négationniste » a été introduit en 1987 par Henry Rousso pour qualifier ceux qui nient les faits attestant la réalité des génocides, et en particulier du génocide juif (souvent dénommé « Shoah » malgré les restrictions d’usage qui devraient s’imposer 2). Les négationnistes se nomment eux-mêmes « révisionnistes », dans l’idée qu’il est bon d’exercer un regard critique sur l’historiographie et « revoir » certains chapitres.
L’intérêt majeur du livre de Valérie Igounet est qu’il est écrit à partir de sources très diverses, qu’il s’agisse des écrits négationnistes, d’archives privées, d’archives publiques mais aussi de très nombreux entretiens. Ces sources lui permettent de replacer Faurisson dans les cinq âges qu’elle définit pour le négationnisme : le premier âge, de 1948 à 1967, marqué par les écrits fondateurs et leur réception, notamment par Faurisson ; le deuxième âge, qui débute avec la guerre des Six Jours et se caractérise par une orientation à la fois antisémite et anticommuniste du négationnisme ; le troisième âge, à partir de 1978, qui offre un rôle de premier plan à Faurisson, notamment grâce à ses procès ; le quatrième âge, dès le milieu des années 1980, marqué par le développement de liens avec ce que l’auteure qualifie d’extrême gauche (p. 28, on aimerait connaître les nuances entre cette « extrême gauche » et les organisations relevant à la page suivante de « l’ultra-gauche ») ; enfin le cinquième âge, débutant avec le XXIe siècle, consacrant l’essor du négationnisme iranien.
Au bout des 400 pages, ayant passé en revue des chapitres importants de l’histoire de la France d’après-guerre à travers le prisme de la vie d’un homme, le lecteur aura pu saisir comment est né le mensonge sur le fonctionnement des chambres à gaz (véritable spécialité de Faurisson), en quoi cette obsession est particulièrement dangereuse pour la société et surtout comment, aux différentes époques et selon les contextes, ce venin a pu être distillé à grande échelle.
Un homme singulier
Sur le plan professionnel, Robert Faurisson est d’abord un littéraire : il rédige en 1951 une maîtrise sur « La psychologie dans les romans de Marivaux » et commence aussitôt sa carrière d’enseignant, d’abord comme maître auxiliaire de français et de latin en région parisienne avant de passer deux années dans le Puy-de-Dôme et en Charente-Maritime. Une fois agrégé, c’est à Vichy, à partir de 1957, qu’il démarre vraiment sa carrière, appréciant de se retrouver dans la ville d’où sa femme est originaire. Valérie Igounet a obtenu de nombreux témoignages d’anciens élèves de cette période et c’est le qualificatif « bizarre » qui revient le plus souvent dans la bouche des témoins pour qualifier cet enseignant. Il est décrit comme étant élitiste, cassant pour les uns et présentant des qualités pédagogiques indéniables pour les autres. Certains élèves s’étonnent, déjà, de ses réserves sur la véracité du journal d’Anne Frank.
Parallèlement à son enseignement, il poursuit ses études et obtient en 1972 un doctorat d’État intitulé La Bouffonnerie de Lautréamont. La soutenance, d’une durée exceptionnelle de six heures, lui permet de se faire remarquer. Il organise un véritable spectacle de rhétorique et dès lors on note chez lui une réelle propension à se mettre en scène. Après les planches de l’amphithéâtre de la Sorbonne, c’est dans les prétoires que l’homme trouve des scènes appropriées. Extrêmement procédurier, il cherche toujours à obtenir des droits de réponse dans les journaux et multiplie les dépôts de plainte quand ce n’est pas lui qui en fait l’objet. Ainsi, alors qu’il est devenu maître de conférences à l’université Lyon II (nommé par le ministère contre les préférences exprimées par l’université dans le classement des candidatures !), il attaque son université car en 1974 il n’est pas promu comme il l’espérait au rang de professeur. La procédure ira jusqu’au Conseil d’État en 1977, et dans cette période Faurisson se fait connaître pour ses positions relatives à la nature des chambres à gaz dans les camps de concentration ou d’extermination. Ainsi, lors de ses nombreux entretiens avec le président de l’université Lyon II, Maurice Bernadet, Faurisson apporte régulièrement des écrits niant l’existence ou le fonctionnement des chambres à gaz. En janvier 1976, il lui adresse une note de deux pages intitulée « Bibliographie sur le problème des chambres à gaz. Ont-elles, oui ou non, vraiment existé ? ».
En même temps, Faurisson est difficile à cerner sur le plan politique. Il s’affiche avec des personnes de l’extrême droite mais dans ses échanges avec l’administration il mentionne toujours l’ancienneté de son adhésion à un syndicat marqué à gauche (le Snes dans le secondaire, puis le SneSup !). Ses écrits se veulent des interprétations révolutionnaires de différents auteurs, notamment Rimbaud, Gérard de Nerval ou Lautréamont, et il ne cache pas son admiration pour Céline. Il développe une méthode qu’il qualifie lui-même de méthode « au ras des pâquerettes », reposant sur une décontextualisation des œuvres, une attitude hypercritique mais aussi des occultations. C’est selon cette démarche, par un transfert de méthode, qu’il entend aborder une période bien particulière de l’histoire : les exterminations dans les chambres à gaz nazies.
Arguant du fait que, après-guerre, des chambres à gaz avaient été reconstruites à Auschwitz avec quelques inexactitudes, il entreprend de rassembler une large documentation. Il connaît à deux reprises un succès international, d’abord auprès des négationnistes étasuniens de l’Institute for Historical Review, à la fin des années 1970 – institut qu’un Noam Chomsky ne dédaignera pas honorer d’une conférence sur « La crise du Moyen-Orient et la menace de la guerre nucléaire » en 1985 – puis, dans les années 2000, en servant le négationnisme d’État en Iran et plus généralement dans le monde arabe, de façon plus ou moins diffuse.
Des influences et des complicités
Bien entendu, là encore, on ne naît pas négationniste, on le devient, et en l’occurrence Faurisson a été influencé de manière décisive par les écrits de Maurice Bardèche (1907-1998) – ouvertement fasciste –, qui publie en 1948 Nuremberg ou la Terre promise, ainsi que par ceux de Paul Rassinier (1906-1967) qui se fait connaître avec Passage de la ligne ou l’Expérience vécue suivi de son livre le plus cité, Le Mensonge d’Ulysse, en 1950. Le jeune Robert Faurisson achète le livre de l’admirateur de l’Allemagne nazie dès sa sortie, au marché noir (il était interdit de vente), et vouera ensuite une grande admiration à l’autre auteur, Paul Rassinier, ce qui l’amènera à lui écrire en 1964 (le décès prématuré de ce « maître à penser » limitera les échanges). Le lecteur ne sera pas surpris de lire qu’en outre, parmi ses écrivains de prédilection, Céline joue un rôle particulier. « Le négationniste s’est nourri de Céline », écrit Igounet.
Dans son dossier de candidature pour le poste de maître de conférences à Lyon, en littérature du XXe siècle, en 1973, Faurisson annonce vouloir travailler sur l’auteur des célèbres pamphlets antisémites et précise en outre qu’il mènera une enquête sur « la “Résistance” et “l’Épuration” dans quelques communes du Confolentais (en Charente) » (p. 139). Plus tard, dans tous ses dossiers de demande d’avancement, il rappellera les titres de ses cours, notamment, en maîtrise, « Le Journal d’Anne Frank est-il authentique ? ». Igounet est formelle, « à partir de 1976, l’université connaît clairement les thèmes des travaux du négationniste ». Comment le directeur de l’UFR et le président de l’université ont-ils pu tolérer de tels titres de cours ?
Encore en 1978, lors d’un colloque intitulé « Églises et chrétiens de France dans la Seconde Guerre mondiale », où Faurisson n’est qu’une personne parmi d’autres dans le public, on le laisse utiliser un enregistrement sur « l’inexistence des chambres à gaz » qu’il diffuse par haut-parleur. L’affaire est couverte par le président de l’université Lyon II et, après quelques vagues hésitations, aucun conseil de discipline n’est réuni.
La même année, ce sont deux quotidiens, Le Matin de Paris puis Le Monde, qui lui offrent une tribune, puis Europe 1, deux ans plus tard.
Ses cours à Lyon font l’objet de manifestations et rapidement, par souci d’apaisement, l’université prie l’enseignant-chercheur de ne plus assurer ses cours. Pendant dix-sept ans, soit jusqu’à sa retraite en 1995, Faurisson perçoit son traitement, il est payé par la République, alors qu’il est dégagé de toute obligation !
À côté de ces complicités que l’on pourrait qualifier de « structurelles », dues au statut des enseignants-chercheurs et au peu de courage d’un président d’université ou d’un secrétaire d’État aux universités, le négationniste a aussi bénéficié de complicités au sein d’un large réseau que le livre de Valérie Igounet permet de mieux comprendre.
Dans la famille « Néga », je voudrais…
L’éditeur : c’est incontestablement Pierre Guillaume, dont le nom restera associé à sa librairie et sa maison d’édition, La Vieille Taupe. Robert Faurisson publiera ainsi en 1980, avec Serge Thion (chercheur au CNRS jusqu’en l’an 2000 !), un livre de référence pour les négationnistes, Vérité historique ou vérité politique ? Le dossier de l’affaire Faurisson. La question des chambres à gaz, livre paru « avec la participation et sous la responsabilité » de plusieurs personnes, dont Jean-Gabriel Cohn-Bendit (le frère de Daniel) et Gábor Tamás Rittersporn.
Le repenti : Jean-Claude Pressac sert d’abord les thèses de Faurisson, copiant et analysant pour lui de très nombreux dossiers au musée d’Auschwitz… avant de se rendre compte que ces thèses ne tiennent pas. Il rompt avec le négationnisme en 1981 et se rapproche alors de Pierre Vidal-Naquet et de Serge Klarsfeld, publiant une histoire technique des chambres à gaz censée répondre de façon définitive aux élucubrations négationnistes.
Le suiveur : Henri Roques contacte Faurisson suite aux articles parus dans Le Monde en 1979. Déjà retraité, il soutient à l’âge de soixante-cinq ans, en 1985, une thèse négationniste avec un jury complaisant, à l’université de Nantes.
Le fils spirituel : bien plus jeune qu’Henri Roques, Jean Plantin (né en 1966) reprend le flambeau du négationnisme à Lyon, à la fin des années 1990. Il bénéficie de la grande légèreté avec laquelle les mémoires de maîtrise et de DEA sont dirigés et soutient en 1990 un mémoire de maîtrise sur Rassinier (on y lit p. 76 : « Au total, le nombre de Juifs morts pendant la guerre se situe entre 1 million et 1,5 million au maximum. » Résultat : mention Très bien !), puis l’année suivante un DEA sur « Les épidémies de typhus exanthématique dans les camps de concentration nazis », thème très faurissonien accréditant l’idée selon laquelle si des Juifs sont morts, ce n’est qu’à cause du typhus.
Le martyr : c’est un autre jeune homme qui suit Faurisson, Vincent Reynouard. Ouvertement nazi (Valérie Igounet rapporte ces propos de Reynouard : « Vous me traitez de néonazi. Moi je dis pourquoi néo ? »).
La sœur : Yonne Schleiter est la sœur de Faurisson. Personne en apparence effacée, elle gère un carnet d’adresses bien rempli et sert de véritable balise Argos aux principaux négationnistes.
Le pivot : Ahmed Rami (né en 1946) est un ancien militaire marocain bénéficiant du statut de réfugié en Suède. C’est lui qui introduit Faurisson dans ce pays et lui donne, de là, un accès au monde arabo-islamique.
Le challenger : Roger Garaudy (1913-2012) est sans doute aussi connu que Robert Faurisson, notamment suite au soutien que lui a apporté l’abbé Pierre. Dans les années 1990, c’est lui qui porte l’étendard négationniste, ce qui déplaît à Faurisson.
L’ouvreur : Paul-Éric Blanrue (né en 1967) est passé de la critique des pseudo-sciences à la critique de l’existence des chambres à gaz. C’est lui qui introduit Faurisson auprès de Dieudonné M’bala M’bala 3.
Le « comique » : c’est bien ce dernier, qui offre une tribune inespérée à Faurisson, au Zénith de Paris, le 26 décembre 2008. Les deux hommes sont depuis très liés et participent avec quelques autres au soutien du négationnisme d’État caractérisant le régime iranien.
Au milieu de tous ces personnages, Robert Faurisson serait sans doute l’équivalent du valet de pique, pour rester dans la métaphore du jeu de cartes. La biographie de Valérie Igounet permet de mieux saisir les orientations actuelles du négationnisme : la collusion avec Dieudonné et quelques mouvements pro-Palestiniens avant tout Anti-Israéliens (souvent liés au gouvernement iranien). Plus généralement, ce livre devrait devenir un ouvrage de référence dans la lutte contre ceux que Pierre Vidal-Naquet appelait « les assassins de la mémoire ».
Jérôme Segal
1. Valérie Igounet, Robert Faurisson. Portrait d’un négationniste, Denoël, 2012.
2. L’auteur fait notamment référence à Henri Meschonnic, « Pour en finir avec le mot “Shoah” », Le Monde, 20-21 février 2005. Voir aussi la note de l’article de Marc Silberstein, « Blasphèmator, le retour », Le Monde libertaire, n°1591, 15-21 avril 2010, note 3. (NDLR.)
3. Voir « Procès Dieudonné-Faurisson : la Cour des Miracles négationnistes ! », Reflexes, 30 septembre 2009 (http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article444). (NDLR.)
Tours est antifasciste et le restera !
http://fa86.noblogs.org/?p=10184
Retour sur la soirée du 11 novembre 2013 à Tours, et sur la mobilisation antifasciste initiée par le CAT contre la parade du groupe néofasciste Vox Populi. Score final en faveur des antifas : et 1, et 2, et 3 – zéro !
1ère mi-temps : Succès de la mobilisation antifasciste
Lundi 11 novembre, le Collectif Antifasciste Tourangeau (CAT) appelait à une manifestation antifasciste pour contrer la marche de la fierté tourangelle organisée par le groupe néofasciste Vox Populi dans les rues de Tours. Résultat : une vraie réussite du camp antifasciste, dont la manifestation a réuni environ 400 personnes, avant qu’une brigade des clowns ne parachève le travail en allant ridiculiser sur le trajet de leur parcours nos néonazes du terroir, qui de leur côté ont péniblement rassemblé 80 gugusses. La manifestation antifasciste, qui s’est tenue à l’appel du CAT – dont c’était la 1ère apparition publique – a été un franc succès. Succès, d’abord, par le nombre de participants : 400 personnes environ, alors que les années précédentes le contre-rassemblement antifasciste peinait à atteindre les 100 personnes. Succès aussi par la diversité des participants : au-delà des forces radicales habituées de ce type d’événement, étaient représentée la quasi-totalité des organisations de gauche locales : Alternative Libertaire, Jeunes Communistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, Front de Gauche, quelques maoïstes, jusqu’à quelques membres du MJS, ainsi que la mouvance autonome. Les syndicats avaient eux aussi répondu présents, en particulier Solidaires, dont plusieurs syndicats participent au CAT, mais on remarquait aussi la présence de membres de la CGT, et même de la CFDT, venus soutenir l’initiative. Fédérer toutes ces organisations est déjà en soi un succès. Mais le plus remarquable était la forte présence d’individus non-encartés, de toutes origines et de tous âges, simplement venus dire leur ras-le-bol des discours xénophobes et autoritaires qui, à Tours comme ailleurs, s’incrustent dans le champ politique et médiatique. Autre motif de satisfaction, et pas le moindre : la présence très appréciée de camarades de collectifs antifascistes d’autres villes ou régions venus pour soutenir la lutte, qui illustre la reconstitution de réseaux de solidarité antifasciste au-delà de l’échelon purement local. Espérons que ces liens se développent et se renforcent à l’avenir !
vidéo : Source : Nouvelle République http://www.lanouvellerepublique.fr/Indr ... le-1683508
2e mi-temps : Vox Populi, la voie de l’échec
Cette présence antifasciste, beaucoup plus massive que par le passé à Tours, a permis à la manif de déambuler longuement dans les rues du centre ville, coupant à plusieurs reprises le trajet prévu par la parade nazillone – dont le départ a du coup été retardé de plus d’une heure. Celle-ci, de son côté, a rassemblé environ 80 personnes, nettement moins que l’année dernière, mais toujours avec le décorum nazillon désormais classique, à base de flambeaux et de marche en rangs paramilitaires. Il s’agit clairement d’un bide pour Vox Populi, après celui de leur rassemblement anti-gay pride de mai dernier, d’autant que les Loups Turons semblent avoir boudé l’événement cette année. La rue serait-elle devenue secondaire pour son leader PL. Mériguet, à l’heure où il négocie avec le FN sa place sur les listes électorales – tout comme d’ailleurs sa boutique, qui s’orne depuis quelques semaines d’une annonce de bail à céder ?
Peut-être… En tous cas, cet échec l’a passablement énervé ! Car le vernis de respectabilité qu’il s’échine à passer sur son mouvement a craqué en même temps que ses petits nerfs, révélant une réalité nettement moins séduisante, faite de violence et d’agressivité. En effet, il s’est trouvé confronté cette année à des réactions négatives des habitants – dont certains, semble-t-il, les auraient aspergés de confiture – tandis que les réactions aux terrasses des commerces étaient elles aussi franchement négatives. La goutte d’eau a été la présence de deux ou trois personnes venues tourner en dérision sa pitoyable parade, qu’elles suivaient en dansant au rythme de la chanson « Salut à Toi » des Bérus, histoire de témoigner que l’identité tourangelle est faite d’hospitalité bien plus que de xénophobie. Face à cette expression toute pacifique de leur désaccord, Mériguet n’a trouvé comme réponse que la violence physique la plus basique, commençant par une bousculade et culminant avec une agression à coups de chaise ! Agression freinée par l’intervention de la police, qui comme chaque année encadrait le défilé avec mission de protéger les nazillons, comme en témoigne le fait que les robocops surveillent toujours l’extérieur du cortège… et ont réagi en chargeant et dispersant manu militari les curieux rassemblés par l’altercation. Comme quoi les pouvoirs publics n’ont toujours pas compris de quel côté se trouve la violente !
Comme d’habitude, Mériguet s’est ensuite fendu d’un communiqué délirant et mythomaniaque, affabulant sur « les intentions violentes » de ses victimes et justifiant sa propre violence par sa « culture de la défense ». Qu’on se le dise : pour l’extrême droite, la violence, c’est de diffuser de la musique, pas de taper sur des gens… Et le même Mériguet de venir pleurnicher en se plaignant qu’on vienne l’importuner lui, le pauvre petit « militant politique engagé dans les élections municipales » ! Confirmation, donc : des tractations sont bien en cours entre le groupuscule néofasciste identitaire Vox populi et le soi-disant « respectable » Front national, qui n’assume plus d’être d’extrême droite, mais qui accepte très bien l’extrême droite dans ses rangs.
Quant à savoir si ces négociations vont aboutir, rien n’est encore certain, surtout après cette petite démonstration : interrogée sur le sujet par TV Tours, la secrétaire départementale du Front, Véronique Péan, est un peu embarrassée… et précise que c’est Marine elle-même qui décidera ! Cette fois, c’est sûr, les instances centrales sont au courant du rapprochement, et pour l’instant elles laissent faire : pour ceux qui en douteraient encore, une preuve de plus que le FN ne change pas, que le brun est toujours sa couleur de base, même s’il est moins apparent sous le maquillage à la truelle digne d’une voiture volée !
3e mi-temps : Le ridicule
Après avoir rapidement achevé leur parade, les néo-fascistes ont décidé de retourner dans le centre-ville, mais se sont alors trouvés face à une brigade de clowns qui avait décidé de manifester eux aussi pour la défense et promotion de l’identité tourangelle, donc du poireau tourangeau. Pris de cours, ou peut-être réalisant enfin à leur plus grande honte à quel point leur cause est ridicule, les Vox Populi ont alors investi qui une pizzéria, qui un pub irlandais – tous deux typiques, comme chacun sait, de la gastronomie tourangelle… Les suivaient les robocops, qui craignant sans doute un assaut de bisous des clowns antifas, ont pris à nouveau position en protection des fachos, sous le regard vigilant des flics en civil – qui sentant le ridicule de la situation se tenaient eux plus en retrait. Si le ridicule ne tue pas (toujours), en tous cas il énerve, surtout lorsqu’on est un jeune néofasciste qui se prend au sérieux… Et le facho énervé est un facho encore plus dangereux ! On a pu le constater après le départ des différents clowns – les antifas et ceux en bleu : des groupes de fachos très remontés, gants aux poings, ont longtemps traînés par groupe de vingt (sérieux, dangereux, mais pas courageux !) dans les rues du Vieux Tours, à la recherche de quelque chose sur quoi passer leurs nerfs, furetant partout mais semblant bien perdus dans des rues qui, de toute évidence, n’étaient pas les leurs…
Car ce soir-là, comme toute l’année, Tours était, est, et reste antifasciste !
A Tours comme ailleurs, Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos !
Communiqué des clowns tourangeaux
La milice des clowns, à la reconquête de la fierté du poireau tourangeau. Le lundi 11 novembre 2013 à 18h37, place de la cathédrale à Tours. Nous, milice des clowns désobéissants tourangeaux, avons défilé dans les rues de notre Terre Promise, placée sous le signe de sainte Martine, illustre patronne des bars de la ville. Ceci dans le but de ne pas laisser nos camarades clowns imposteurs et ni-dentitaires de « Tox-Populli » s’approprier à eux seuls la fierté du poireau et des châteaux tourangeaux. Nous aussi, milice malicieuse clown tourangelle, enracinée et de passage, sommes fiers de bomber nos torses bien que poilus, de chanter nos chansons à tue-tête, et de porter haut et fort les couleurs vertes et bleues de notre poireau dans le ciel. Nous aussi, sommes fiers d’être singe, d’être guenon et de brandir nos bananes, de louer la terre de nos mères mais pas trop cher! Nous sommes fiers de distribuer de la joie, de l’espoir et de l’amour à tous les habitants de notre Tours Promise. Infos de dernière minute: Le clown Pierre-Louis Mériguet, dirigeant du groupe ni-dentitaire tourangeau Tox Populli, fracasse une chaise sur ses collègues en fin de cortège !!! Mais que font les clowns bleus ?! N’oublions pas que cet individu extrêmement gentil se présentera à Tours aux prochaines élections municipales sur la liste Rond Fational…
Le poireau vaincra!
Rions de Tours
Vu sur La Horde, 14 novembre 2013
Compte rendu de la manifestation antifasciste, le 9 février.
http://regard-noir.toile-libre.org/compte-rendu-de-la-manifestation-antifasciste-le-9-fevrier/
Nous, étions ce 9 février à la manifestation antifasciste organisée par le collectif La horde, à Paris, qui a réuni environ 2500 manifestants. Manifestation commémorative de celles de février 1934, en commémoration également de la mort de Clément Méric en juin 2013, mais aussi en réponse aux différentes manifestations organisées par l’extrême droite durant le mois de janvier. La manifestation a démarré place Jules Joffrin et s’est terminée rue Caumartin, lieu de la mort de C. Méric en juin dernier. Nous avons formé un cortège commun avec nos camarades d’Alternative Libertaire, où nous étions une cinquantaine à défiler. La manifestation s’est déroulée sans encombres. On aura remarqué la forte présence policière tout le long de la manifestation, et qui protégeait particulièrement les différentes banques que nous avons croisé en chemin. On a d’ailleurs entendu ce slogan être scander « police national, milice du capital ». N’oublions pas que la lutte antifascistes est l’affaire de tous-tes et que derrière le fascisme se cache le capital. No pasarán !
l’antifascisme et le féminisme étaient des luttes bourgeoises
Lehning a écrit:....
(Perso, je tombais des nues: je pensais qu'il n'y avait + de maos depuis les années 70 et l'après 68.)
Je n'imaginais même pas que de tels groupements idéologiques puissent encore exister de nos jours !
....
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